Publié le 28 Mai 2014

Certains TAGS sont de véritables œuvres d'art !

Saint-Rémy à côté de Chalon-sur-Saône
Saint-Rémy à côté de Chalon-sur-Saône
Saint-Rémy à côté de Chalon-sur-Saône
Saint-Rémy à côté de Chalon-sur-Saône
Saint-Rémy à côté de Chalon-sur-Saône
Saint-Rémy à côté de Chalon-sur-Saône

Saint-Rémy à côté de Chalon-sur-Saône

Quai de Saône à Chalon
Quai de Saône à Chalon
Quai de Saône à Chalon
Quai de Saône à Chalon
Quai de Saône à Chalon
Quai de Saône à Chalon
Quai de Saône à Chalon
Quai de Saône à Chalon

Quai de Saône à Chalon

Courcouronnes

Courcouronnes

Chagny

Chagny

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 28 Mai 2014

Avant propos

Pourquoi ai-je voulu écrire ce livre ?

Mon fils fréquentait la même crèche puis la même école maternelle que Maëly. Je rencontrais donc très souvent Laurence et sa fille. Puis, est venue la maladie. J’avais remarqué que Maëly avait de plus en plus de difficultés à marcher. Je ressentais beaucoup d’émotion face à cette maman et à cette petite fille. Je ne savais rien d’elles, seulement que cet enfant souffrait d’une maladie. La maman non plus, à ce moment là, ne savait pas de quelle maladie était atteinte Maëly. Je lui ai proposé de me contacter si elle en avait besoin. Mais besoin de quoi ?

J’étais si touchée que, dès cet instant, j’ai dit à Laurence que j’avais envie d’écrire, écrire sur Maëly. Je lui ai offert le premier livre que j’avais publié, pour qu’elle sache quelle était ma façon d’écrire, mon style. Je lui ai donné mon numéro de téléphone, elle a bien voulu me donner le sien. Je l’ai appelé, peut-être deux fois. Pour réitérer ma demande ? Pour lui demander des nouvelles de sa fille ? J’ai très vite senti que je la dérangeais. Non, elle ne voulait rien ; oui, la maladie évoluait ; non, elle ne savait toujours pas ce dont souffrait Maëly.

J’ai donc arrêté de la contacter. Je les croisais parfois au supermarché ou à l’école, nous nous disions bonjour, je n’osais pas trop lui poser de question.

Trois ans plus tard, je me promenais avec mon fils au bord du Rhône. Maëly était en famille, couchée sur une couverture. Nous étions en fin de journée, l’été, il faisait très chaud dans les appartements. Ils étaient venus pique-niquer et chercher un peu de fraîcheur sous les arbres.

Laurence m’a regardée droit dans le yeux et je me souviendrais toujours de cette phrase prononcée d’une voix ferme et déterminée : « Maintenant je suis prête ».

Je suis donc venue de nombreuses fois chez elle, l’écouter parler de leur vie, de l’évolution de la maladie. Mais quand je dis « chez elle », le papa n’était jamais bien loin. Discret et attentif, il parle peu mais ce qu’il dit est sensible, important.

Ce que j’ai cependant voulu mettre en avant dans ce livre, c’est la joie de vivre de cette famille. Ils ne pleurent pas sur leur sort ! Ils ne sont pas repliés sur eux-mêmes. Quand je leur rendais visite, il n’est pas rare que des amis, des voisins entrent, parfois même dans sonner et viennent dire bonjour, se faire prêter un outil. Maëly participe à cette vie. Elle est rarement dans sa chambre ! Et quand elle est dans son lit, c’est sa petite sœur Mélyssa qui y grimpe pour regarder la télé avec elle. Ils mènent une vie la plus « normale » possible : ils partent en vacances, sortent. Maëly, comme beaucoup de petites filles de son âge passe le mercredi après-midi chez sa grand-mère. De plus, beaucoup de gens dans le quartier et même dans la ville connaissent Maëly, et la maladie dont elle souffre. Ses parents en parlent aisément.

J’ai aussi voulu témoigner de la vie évidemment difficile d’une famille dont un enfant est atteint d’une maladie génétique, dite « orpheline ». Maëly est atteinte de leucodystrophie (syndrome CACH). La science avance, et l’association ELA finance des équipes de chercheurs afin, qu’un jour, cette maladie puisse être guérie. J’espère que, modestement, ce livre permettra de la faire connaître, d’une part, et d’autre part que sa vente contribuera à l’achat du matériel (fauteuil roulant, siège de bain, siège auto etc…).

Je regrette simplement que nos impôts financent davantage l’Armée que la Recherche…

Une famille heureuse malgré les soucis!

Une famille heureuse malgré les soucis!

Première de couverture
Première de couverture

Première de couverture

En famille à Grigny

En famille à Grigny

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 28 Mai 2014

Ce livre est né au cours d'une conversation avec un sportif handicapé. Il souhaitait que j'écrive sa biographie. Le sport lui a redonné goût à la vie. En effet, il m'a dit : "Si je n'avais pas eu le sport, je me flinguais!".

L'idée a cheminé et finalement est né cet ouvrage réunissant des sportifs handicapés physiques, sensoriels et psychique d'horizons divers pratiquant des disciplines variées, des femmes et des hommes, adultes de tous âges, des jeunes et des enfants, des athlètes aguerris, compétiteurs de haut vol autant que de modestes sportifs.

Je connais bien le monde du handicap par ma vie personnelle et professionnelle. J’étais en effet assistante sociale, référente handicap au Conseil Général du Rhône. Par ailleurs, j’ai siégé plusieurs années au FIPHFP (Fond d'Insertion pour les Personnes Handicapées dans les Fonctions Publiques). Je suis en outre écrivain et j'ai publié plusieurs livres dont l'un en 2010, Ma princesse, traite du handicap (Editions l'Harmattan).

Enfin, avec l’Association Sportive Handivienne, un club en Isère je pratique le tandem avec une personne aveugle et la plongée sous-marine avec des personnes handicapées. Je fais aussi des sorties de ski de fond avec cette association. Accompagner ces personnes m’apporte un véritable plaisir, celui du partage.

Exceptionnels, ces sportifs le sont et à plus d'un titre. Je voudrais communiquer auprès de tous les lecteurs, sportifs ou non, valides et handicapés, jeunes et moins jeunes, l’enthousiasme de Zoé, Camille, Rachel, Stéphanie et tous les autres dont j’ai recueilli le témoignage au gré de mes rencontres à travers la région Rhône-Alpes. Il est passionnant d’entendre tant d’individualités transmettre leur bonheur d’être au monde et de pratiquer, ensemble, une activité sportive. Bien sûr faire du sport, en général, est facteur d’insertion, (il permet de sortir de son isolement) et d’équilibre physique, psychique et social. C’est encore plus vrai pour des personnes handicapées !

Grâce à ce livre, je voudrais entraîner d’autres personnes porteuses de handicap, mais aussi mobiliser des valides bénévoles car, sans nous certaines personnes ne peuvent faire de sport ; convaincre des familles qui pensent que leur parent (leur enfant, leur conjoint, leur frère ou sœur) est trop handicapé pour faire une activité physique ; des médecins aussi, parfois timorés et qui se disent que leur patient ne pourra jamais (re)faire de sport ; des élus de collectivités territoriales ; enfin, de ma modeste place, je voudrais persuader les médias de nous éclairer davantage au sujet des compétitions handisports et sport adapté. Si au moins cet ouvrage avait un rôle, ce serait alors de faire découvrir le « sport handi ».

Couverture du livre

Couverture du livre

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 27 Mai 2014

Fuites

Le titre, « Fuites » s’inspire de « Eloge de la fuite », du professeur Laborit

Pourquoi ce titre ?

Enfant, il a toujours eu tendance à foutre le camp. La fuite en avant. Des autobus partaient de la ville et allaient jusqu’à V., le village de sa bonne maman, à une trentaine de kilomètres de là. Il a à peine sept ou huit ans et il connaît tous les chauffeurs de bus. Il ne prenait jamais l’autocar le plus direct, préférant vagabonder, pour finalement toujours arriver à destination.

Sa famille était, comme chaque année, en villégiature à M. Un jour, s’il n’avait pas été rattrapé à temps, il partait avec un cirque, entraîné par un gars un peu plus vieux que lui ! Ils s’étaient cachés sous des bâches, dans la paille. C’est comme cela qu’il était heureux !

La fuite c’est la rupture, c’est le moyen pour lui de vivre ce qu’autrement il ne pourrait pas vivre, c’est se retrouver, c’est prendre conscience de soi. C’est le symptôme peut-être le plus visible de sa souffrance, la maniaco-dépression. Il aurait voulu demander à Aznavour « Emmenez-moi au bout de la terre » et aurait volontiers chanté avec Henri Salvador « J’aimerai tant voir Syracuse ».

En Algérie encore, A est toujours pris par son démon. Il ne peut s’empêcher de prétexter des visites à des amis pour partir, plus loin. Le jeudi, jour sans école, il prend l’autobus et va vers les villages de B. rendre visite aux enfants dont les parents.

Par contre, il était dans un état d’abattement. Quand il est dans cet état, il se sent comme le poète, Gérard de Nerval dans son texte, El Desdichado : Je suis le Ténébreux, -le Veuf- l’Inconsolé, / Le prince d’Aquitaine à la tour abolie : / Ma seule étoile est morte, -et mon luth constellé/ Porte le Soleil noir de la mélancolie. // Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’a consolé, / Rends moi le Pausilippe la mer d’Italie, / La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé, / Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.// Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?/ Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ; / J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…// Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron : / Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée/ Les soupirs de la Sainte/ et les cris de la Fée. El Desdichado a été composé au cours des années où les troubles psychiques de Nerval lui ont valu plusieurs internements dans la clinique du docteur B. avant de déboucher sur le probable suicide par pendaison. Ce poème se nourrit de toute la vie réelle, confuse, rêvée, recomposée de son auteur. Placé en tête du recueil, il possède une valeur introductive certaine cherchant à orienter la lecture de cette insolite compilation, étrange ouverture sur ces étranges arcanes que sont Les Chimères.

Il se sent proche, aussi, de Baudelaire : « Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle ». Passages à vide, langueur.

Il se retrouve bien dans le texte des Mille et une nuits et il se souvient de passages où justement les héros, des princes, sont dans cet état là.

Voyages et escapades

Voyages réels, voyages imaginaires.

« L’éloge de la fuite » de Jacques Laborit, psychanalyste, est un livre dont il se sent très proche. Il ne se sent bien que quand il fuit. Il se sent obligé de toujours se remettre en cause. Faire des voyages est enrichissant. Grâce au voyage, que ce soit à pied, en voiture, en train ou en bateau, tu te trouves devant la nécessité de te remettre en cause. Partir à la rencontre de l’inconnu, pour lui, est essentiellement structurante. Ce ne sont pas obligatoirement de grands voyages, ce peut être de petits machins. Celui qui ne voyage pas perd quelque chose pour son enrichissement personnel.

Il est angoissé quand il est obligé de rester sur place. Il a usé trois camping-cars, plus des bagnoles. Il regrette de ne plus pouvoir conduire et d’avoir été obligé de vendre son camping-car.

Petits voyages

En France

Paris et sa région

« J’aime me promener sur les grands boulevards, y’a tant de choses, tant de choses à voir ! » chantait Yves Montant.

Nul besoin d’aller loin pour voyager ! Quand il est rentré d’Algérie, il a étudié dans deux lycées. Mais ce qu’il aime le mieux c’est se balader des heures et des heures durant, des kilomètres et des kilomètres en marchant dans Paris. Ce n’est pas comme à Lyon, même si les bords de Saône et le quartier Saint Jean sont beaux et agréables. Mais Paris !

Avec la petite serviette de l’étudiant qu’il fait semblant d’être, il déambule dans Paris, buvant, ici une petite bière, là, un café. Partir de la cathédrale de Saint Denis, pour arriver à Ivry, en trottant toute la journée. La rue Rambuteau, un quartier où tu peux t’arrêter, parler avec ses habitants. Les petits bistrots, les grands cafés, Montmartre. Se retrouver au le café de Flore. Les petits marchés, en particulier celui de la rue Mouftard où il va avec son frère, un grand passionné de cette rue : il connaît tous les commerçants et dépensait un fric fou pour acheter poisson, charcuterie, et des vins aussi peu connus que ceux de l’Auvergne. Ecouter et voir les gens vivre…

Il aurait bien écrit un bouquin, rien que sur Paris, le charme parisien, absolument unique. Il se demande ce qu’est devenu Paris, aujourd’hui et veut le garder tel qu’en son souvenir.

Quand il a passé son bac, entre deux révisions, il va se balader en solex pour se détendre. Il est allé jusqu’à la vallée de Chevreuse, celle de la Bièvre, il a traversé la forêt de Verrière. Ces routes passent devant la maison de Sainte Beuve, ou d’Alexandre Dumas. Il pourrait ainsi faire une liste des écrivains du dix-neuvième siècle qui avaient leur maison dans cette région. Il a cheminé dans un sentier rendu célèbre par Victor Hugo dans « Tristesse d’Olympio » et qui mène à la chaumière de l’un de ses grands amours, Juliette Drouet. A Jouy en Josas, la famille Oberkampf fabriquait la célèbre toile de Jouy, une étoffe renommée dans toute la France. En allant au château de Dompierre, il a salué la mémoire de Louise de Vilmorin et d’André Malraux. Et en prenant la vallée de l’Yvette, c’est à Elsa et à Aragon qu’il songeait. Plus loin encore, Pascal a fréquenté ces chemins au fond de la vallée de Chevreuse.

Le théâtre au festival d’Avignon et ailleurs

Là encore, nul besoin de partir loin ! Partir en train à Avignon, le solex en bagage accompagné lui suffit ! Dès 1965, il part à la rencontre de ce haut lieu culturel. Spectacles, rencontres avec le plus d’acteurs possibles, débats dans le jardin d’Urbain V, voilà ce qu’est le festival d’Avignon. Il fait du camping sauvage sous la toile de tente installée au pied du pont du Gard car, si la ville et le festival sont splendides, le camping, lui, n’est pas brillant !

Il se souvient de ratatouilles fameuses mangées entre deux débats et deux rencontres. Il visite toute la Provence, seul, et à solex.

La deuxième année, ilest parti au festival d’Avignon avec la voiture de son père.

Il aime le théâtre et est passionné par les textes de théâtre qu’il lit avec beaucoup d’intérêt et de plaisir. Il se souvient des textes classiques aux éditions Vaubourdolle, des livres blancs aux illustrations parme. Il est aussi abonné à des revues pour pouvoir se tenir informé des pièces plus récentes, en particulier une revue, « 34 », éditée par les communistes. Il lit même les pièces de boulevard et les revues de cinéma. Il est assez calé en matière de cinéma !

Port-Vendres vers Cerbère à Oran. Avec ses parents, il monte sur le « Président de Cazarès », un navire qui fait la traversée. Là, sur le pont il croit rêver : il voit, il approche une très grande actrice, Ludmilla Pitoëff. Elle est accompagnée d’un acteur, Jean d’Ide. Elle lui fait un petit signe. Le théâtre est déjà très important pour lui. Il lit des revues équivalentes à Avant Scène aujourd’hui et des pièces de théâtre. Il va au théâtre du Capitole avec l’école et il adore cela. Pour lui, Ludmilla Pitoëff, c’est l’aristocratie du théâtre, comme plus tard, Barrault et Renaud.

Ils prennent le train et vont à Sidi Bel Abbes. L’actrice tant admirée y joue une pièce. « Miss Marbeul », croit-il se souvenir, d’Agatha Christie. Pas une grande pièce, mais enfin ! Son père, sachant qu’il vibre dès qu’il est question de théâtre l’y emmène. Et puis, ô merveille, il la rencontre dans sa loge. Un moment inoubliable. C’est une petite bonne femme de rien du tout mais une si grande actrice !

Il aurait rêvé faire du théâtre, mais, il n’a jamais pu réaliser ce rêve. Pourtant, à Alger, vers l’âge de douze ou treize ans, il est abonné aux soirées du Crad, une association théâtrale très développée. Ce sont ses parents qui le déposent en partant au travail. Il se rend souvent les jeudi après-midi salle Borde où ont lieu de nombreuses représentions. A la fin de l’année, les abonnés étaient invités à une soirée à l’Opéra. Il a ainsi pu assister à une tragédie. Il adorait cela !

Madame faisait venir des comédiens qui passent à Radio Alger. Elle fait même venir des comédiens de France comme Pierre Vannync qui joue le Cid, Daniel Gelin qui interprète Poyeucte, Jacqueline Morane ou Jean Marcha de l’Académie Française. Comme ils n’ont pas la télévision, il les écoute le dimanche soir sur le poste de ses parents. Parfois, ils interprètent des pièces policières.

Le samedi après-midi, en sortant de l’école, son père, sa mère et sa grand-mère viennent le chercher en quatre chevaux Renault. Ils vont au cinéma, au cirque, ou voir Les Platters chanter Only You.

Plus tard, étudiant, il fréquentera le TNP.

Antoine Vitez, metteur en scène et acteur maintenant connu comme un très GRAND metteur en scène rendait visite à Edmond quand ce dernier habitait Ivry. Antoine Vitez venait d’être nommé au théâtre des quartiers d’Ivry, d’anciens bains-douches transformés en attendant la construction d’un autre théâtre, au centre Jeanne Hachette. Il avait une idée d’un théâtre populaire de très haute qualité. Pour la première représentation, il a mis en scène « Bérénice », de Racine. « Bérénice, de Racine, tu crois que tu vas remplir une salle, avec cette pièce !?? ». Le théâtre est au bout de la station de métro, Vitez était déjà connu, le théâtre était plein à craquer, un vrai succès !

La Bretagne

Il part, en Bretagne, dans le vieux camping-car qu’il a acheté d’occasion. Un jour, les roues se sont enterrées dans le sable particulièrement fin de la plage du Rhuys. Des dépanneurs l’ont tiré avec des cordes.

Au Rhuys court une légende, ou « comment boire le vin de Rhuys » ? Il faut être trois : deux pour tenir l’un le bras gauche, l’autre le bras droit, et le troisième pour ne pas reculer.

Il a poussé jusqu’à la pointe du Raz.

Il fait du camping sauvage. II n'avait pas peur de dormir la nuit, ainsi isolé.

Il est ensuite retourné en Bretagne.

Et, à nouveau, une autre année, il a rendu visite à son frère

Les Pyrénées

Dans son enfance, vers l’âge de sept ans, il a dû passer six mois dans les Pyrénées, dans le massif de la Maladeta car il avait les oreillons. On ne savait pas soigner autrement cette maladie qu’en envoyant les patients à la campagne ou à la montagne. Son père a cherché une maison à louer pour sa femme et son fils. Le premier contact a été le bon.

Ils se sont donc installés dans cette maison située près d’un vrai torrent, impétueux, appelé la Pic descendant des hautes montagnes espagnoles, passant près de Luchon et qui, un peu plus loin rejoint la Garonne. Son père venait les rejoindre le week-end.

Pour lui, c’est son premier contact avec le pays cathare et les montagnes pyrénéennes. Dans cette région, et plus encore vers la frontière espagnole se dressent encore de nos jours d’impressionnantes bâtisses, appelée « châteaux du vertige », comme celle du Puy Lorens. Elles avaient pour objectif de protéger la frontière française des invasions des arabes à l’époque de Charlemagne. En réalité, ces châteaux ont peu servi car l’invasion maure était davantage culturelle que guerrière et militaire. Il revoit le film, Le Destin quand il pense à ces forteresses.

Beaucoup plus tard, ces bâtiments ont servi de refuge aux membres d’un mouvement religieux, tout à fait pacifique appelé les cathares. Le catharisme est une secte, ou une religion. Elle a été importée de quelque part vers la Croatie et est une sorte de dérive de la religion appelée Bogomile. Elle s’appuie sur une conception du monde dualiste où n’existent que le Bien et le Mal. Ils arrivent en famille. Les prêtres se nomment eux-mêmes « les Parfaits ». Les cathares sont pacifique mais leurs conceptions qui sont quelques peu différentes de celles des catholiques ont déclenché une répression horrible selon l’adage de « Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens », à l’origine de l’inquisition. Les cathares vont s’enfuir et se réfugier dans ces fameux châteaux alors plus ou moins à l’abandon. Les seigneurs sont plutôt pour les cathares. Alors, qu’au départ, ils sont une minorité, tout le peuple gascon et pyrénéen se soulèvera au côté des cathares. La répression trouvera son apogée au pic de Montségur. Cette Histoire, avec un grand H marquera à jamais l’état d’esprit des gascons et, encore maintenant, l’esprit de la rébellion est ancré en eux. Une émission de télévision, « Les cathares » animée par Castellot et Decaux retrace très bien cette épopée.

En partant de Givors

Quand il part habiter R, dans le département du Rhône, tous les week-ends il part en ballade en camping-car en Haute Loire, Camargue, Massif central ou en Bourgogne. Cette ville est un bon point de départ pour quelques escapades.

A l’étranger

Bosphore, Turquie, Tunisie

Il s’y est rendu à deux ou trois reprises.

Italie

Escapade dans les Cinque Terri (Cinque Terres)

C’est à côté de Gênes, un lieu complètement isolé et pourtant très proche de la côte extrêmement fréquentée. On peut rouler longtemps sur la route qui t’emmène vers Florence ou Rome. Une route aux tunnels innombrables et interminables, une route étroite, où l’on peut tout juste se doubler. Une route de laquelle on aperçoit les villages accrochés, comme suspendus au dessus de la mer. Edmond, penché, sur la balustrade, au dessus de l’eau, la nuit qui commence à tomber, une musique, un chalutier qui passe au loin. Le cadre et l’ambiance de ces lieux l’ont vraiment enchanté. Les vignes, à peine entretenues descendent jusque dans la mer. Une image formidable à jamais enregistrée dans sa mémoire ! Et des recherches, pour trouver un terrain plat, pour le camping-car ! L’escapade se finit à Venise, pour la ixième fois !

Une autre escapade, à Gargano

Presque au niveau de Brindisi, au bord de la mer Adriatique et toujours en Italie. Et encore des villages perchés resserrés au sommet de collines dominant la mer. Mer dans laquelle il fait un effort infructueux de pêche sous marine : il a faillit attraper des langoustes ! Et toujours le retour par Venise, chère au cœur d’Edmond, De passage dans les Pouilles, pas plus qu’à Tanger, d’ailleurs, ils n’ont séjourné longtemps. Juste le temps d’effectuer la dantesque montée du Vésuve et de visiter Naples et la Solfatara, là où la terre passe son temps à bouillir. Ils ont dormi au camping Solfatara.

San Geminiano.

Une ballade au centre de l’Italie, et tout particulièrement une visite à San Geminiano. San Geminiano et ses tours, puis Florence, Pise. La Toscane, quoi ! Ses collines… Lieu d’harmonie incomparable. Tellement de choses ont été dites et écrites : inutile d’en rajouter.

Ravenne

Il s’est rendu à Ravenne,

Florence

Il est aussi aussi allé à Florence en train. Il est resté une semaine pour visiter la ville et ses environs.

Il s'est baigné dans l’Arno, une rivière, juste en dessous du Ponte Vecchio. Ce qui l'a le plus impressionné, ce sont les sarcophages égyptiens, au musée des archives. C’est d’ailleurs à Florence qu’il se souvient avoir mangé des fraises magnifiques, ramassées au cœur des espaces verts des palais florentins !

La Sardaigne

Quand il militait à l’Union des étudiants communistes, il était proche de la conception des pro-italiens, il aimait bien Togliatti. Togliatti, secrétaire général du parti communiste italien ayant précédé Berlinguer. Il est donc parti visiter la Sardaigne avec un groupe de pro-italiens. Il a rencontré un bandit de Sardaigne, celui du film « Bandito Orguloso ». Orguloso était le nom d’un village, dans le massif de Gernan Gentu. De son état, il était barbier et il valait mieux ne pas se faire raser la barbe par ce barbier-là ! Il faisait partie d’une bande, des bandits d’honneur, des communistes qui se déplaçaient à cheval, le fusil sur l’épaule. Ils volaient des porcetti, (des petits cochons de lait) aux riches propriétaires terriens. Edmond a même été invité à une fête où l’on rôtissait un porcelet, un régal !

Venise

Il l’a vue et revue plusieurs fois. Sous la neige, ses canaux pris par les glaces, dans la brume ou le soleil.

Il s’y est rendu en voiture, en camping-car ou en train. Quand on vient de Lyon il faut s’arrêter à Dijon et prendre une correspondance venant d’on ne sait où, une sorte d’Orient Express, un train un peu particulier.

Il y a dormi à l’hôtel et dans son camping-car.

La magie de cette ville le touche davantage dans ses petites rues, parmi ses canaux, que sur ses grandes places, comme la place Saint-Marc où s’entassent des milliers de gens. Il aime le quartier de l’Arsenal. Il lui est difficile de dire pourquoi il qualifie cette ville d’ensorcelante. Quand il voit Venise, il pense à Hugo Pratt et à son héros préféré, Corto Maltese. Il s’imagine aussi dans « Senso », le film de Visconti où une femme s’y perd pour l’amour d’un soldat autrichien.

C’est une cité qui a un côté indéfinissable. Ce n’est ni la richesse ni l’opulence qui la caractérise. Ce sont plutôt ses couleurs, le fait qu’elle tienne encore debout, on ne sait pas ce qui va s’écrouler, ni ce qui va tomber un jour. Même ses palais les plus riches sont pourris, en bas, là où ça ne se voit pas. C’est une ville éternelle, elle existe, elle perdure dans le temps.

L’atmosphère qu’il préfère sans doute, c’est lorsque le brouillard s’étend sur le quartier Giudecca. On ne sait plus très bien où l’on est, dans une partie lointaine de l’Italie ou encore à Venise. Le quartier des usines, du port pétrolier, devient intemporel.

Il aime chercher les petits restos par chers, mais impeccables. Pas ceux de la place Saint Marc, là-bas, ils ne servent que de la bouffe pour les allemands. Non, il faut foutre le camp du côté de l’Arsenal, dénicher les places minuscules et désertes ; les ruelles où tu peux imaginer qu’à tout moment tu vas te faire égorger au premier carrefour ! Il existe même des restaurants où les tables sont carrément installées sur un pont. Dans ces quartiers, à l’abri de l’afflux des touristes existent des ateliers où l’on fabrique des masques. Ces masques derrière lesquels on se cache quand vient le carnaval et qui renforce encore l’atmosphère de mystère.

Mais il n’existe pas que l’Italie pour voyager !

La Hollande et la Belgique aussi sont à voir !

Bruxelles, Anvers, Amsterdam, Rotterdam. Pour lui, c’est partir à la découverte de ses origines ancestrales. Il avait bricolé l’Ami 6 de telle façon qu’il pouvait y dormir. Quand on voit les maisons de couleur à Bruxelles, le long du canal, on sait dans quelle région on se trouve ! Bleu vif, ou rouge brique, blanc. Et la bouffe ! La bière accompagne volontiers frites et saucisses, même à dix heures du matin ! Par contre, il n’a jamais osé goûter l’un de ces poissons crus, que les marchands vendent et qui sont suspendus à des cordes.

C’est au nord de la Hollande, sur un pont qui passe au dessus des polders, en traversant le Südsee, qu’il a bousillé la bagnole de son père. Il voulait aller jusqu’à Croninge et a cramé le radiateur. Il manquait d’eau, certainement. Il est arrivé à Zwolle, capitale de la province d’Overijessel. Une ville industrielle énorme. C’est là qu’il la laissée en réparation. Il est revenu en France par le train. Il s’est retrouvé dans un wagon où des diamantaires négociaient leurs pierres précieuses !

Comment lier militantisme et goût du voyage ?

En rendant visite aux ouvriers en grève dans deux hauts lieux de batailles syndicales : Besançon lors de la grève à l’usine horlogère Lipp, et Longwy, dont les ouvriers se sont battus pour empêcher la fermeture des hauts fourneaux.

Il a voulu voir de ses propres yeux Longwy, cette ville sinistrée par le grand capital. Il s’y est rendu, seul. Il s’y est « baladé », n’a pas vu grand-chose de ce qu’il s’y passait, n’a pas pu comprendre grand-chose, non plus. Ni la réalité des ouvriers, ni les conséquences historiques. Tout comme pour Manufrance, à Saint-Étienne, il en a surtout saisi la nature symbolique : l’effondrement des trente glorieuses. Comme beaucoup, il a cru que ce n’était qu’un accident de parcours, il n’a pas vu qu’il ne s’agissait que des signes avant-coureurs de la crise, profondément ancrée maintenant.

Tous les bateaux qu’il a pris pour traverser la Méditerranée

Son premier bateau, le « Président de Casali » qui l’a emmené de Marseille à Alger. Puis le « Ville d’Alger », pour le voyage de retour. Il se souvient aussi du « Ville d’Oran », quand il s’est rendu dans cette ville, en partant de Marseille. Il est monté sur le « Kairouan » d’Alger à Marseille. Il a voyagé de Tunis à Palerme sur un navire dont il ne se souvient pas du nom, puis de Palerme à Gêne, un grand port. Il avait douze ans. Son père avait bricolé la quatre chevaux pour y faire des lits.

Les îles

Les îles sont importantes pour lui. Elles sont une image de sa maladie. La chanson de Jeanne Moreau, « Mon île » traduit bien son ressenti.

Toutes les îles, le concept même d’île le fascine. Il a fait de nombreuses escapades sur les îles italiennes, comme Elbe mais aussi, hollandaises et anglaises. Il a traversé la Manche pour aller en Angleterre visiter Londres. Il s’est également rendu à Jersey et Guernesey. Il a aimé les îles françaises comme Belle île en mer, Noirmoutier. La Crète, les îles grecques, ou encore une petite île croate, au nom imprononçable de Krk ont aussi sa faveur.

Une vraie île, ou tout au moins ce qu’il nomme une île, est un lieu d’où l’on voit la mer de tout côté, pas une île montagneuse, comme la Corse. Alors que certains peuvent s’y sentir prisonniers, pour lui, une île représente la liberté puisque l’infini est partout. Chaque île a son propre caractère.

Noirmoutier, par exemple a un aspect très particulier puisqu’on y accède par une route qui disparaît ensuite sous la mer à marée haute, la Goa. Il y va en partant de Paris. Il y retourne plusieurs fois. A son époque, il n’y avait pas de pont. Il a mangé autant d’huîtres qu’il voulait, puisqu’il les ramassait lui-même. Elles étaient cultivées sur des grillages et les plus petites passaient au travers : c’est elles qu’il récoltait. De l’autre côté du Bois de la Chaise, on trouve des mimosas géants.

Belle Île en mer semble vraiment perdue au milieu de l’océan. L’ombre de Sarah Bernard y plane. Les terres y sont si riches que les agriculteurs sont plus prospères que les pêcheurs. Fouquet était propriétaire de cette île mais Louis XIV la lui a fauchée pour l’inclure dans son royaume.

Il s’est rendu à Guernesey et Jersey avec R. C’est un dépaysement total. Une atmosphère anglaise. Il a visité la maison de Victor Hugo à qui Napoléon III avait imposé cet exil. Une île totalement dépaysante, aux maisons vertes et bleues.

Il a visité Elbe lors d’un voyage en Italie. C’est l’île du fer (pyrite de fer). Ils ont séjourné chez des amis communistes . Ils leur avaient dit qu’ils trouvaient les communistes français complètement stalinistes.

Krk est située sur la côte croate. Elle est entourée d’une myriade d’îles toutes aussi petites les unes que les autres. Elles sont pratiquement toutes vierges. On aurait envie d’en prendre une pour soi. Krk est la plus grande.

La Crète est vraiment à voir. Elle est très belle, les paysages sont variés. Il a atterrit sur l’aéroport de l’île, puis ont loué une voiture. Il a effectué un circuit et dort à l’hôtel. On peut se perdre des journées entières dans le palais de Minos, le Minotaure. Sur les murs, il a admiré les peintures de ce personnage mi-homme, mi-taureau. Des courses de taureaux étaient organisées : les hommes sautaient par-dessus les taureaux en les prenant par les cornes. Le trône de Minos est encore visible dans l’une de ces salles. Mais le « chef de la Crète » a disparu, emporté par un cataclysme méditerranéen qui a eu des conséquences jusqu’en Egypte. Dans la légende grecque, le fameux Minos devient le maître des enfers. Cette civilisation dont l’imagination fascine tant Edmond est très riche mais peu connue. Il a passé là quelques uns de ses derniers moments avec R.

Il a voyagé seul à Malte où il s’est rendu en avion. Située au carrefour de l’Italie et de la Libye, il a trouvé cette île très décevante, moche, même. C’est un pôle financier, bien davantage qu’une île ! Une église et une cathédrale tous les trois mètres, c’est effrayant. On est là pour faire des affaires, et les banques pullulent. Les chevaliers de l’ordre de Malte ont commencé. Ils ont fait fortune au Portugal. Les touristes y sont entassés, il n’y a pas grand-chose à voir, sinon des sensations à percevoir. Un coucher de soleil… lui a évoqué la région du Beaujolais et ses pierres dorées. La mer est d’un bleu intense, y compris le long de la côte. Une impression d’immensité, comme face à un océan. Deux ou trois autres petites îles appartiennent à cet archipel. On trouve des traces de civilisation antique dans l’une d’entre elles, l’ancien domaine de Kalypso, semble t-il….On dit que ces ruines viennent du temps où la fée Kalypso gardait des prisonniers. Il existe aussi des vestiges de la préhistoire. Du point de vue géographique, on peut voir un volcan dont il ne reste que l’orifice. C’est une île de l’archipel grec qui a submergé l’île de Malte lors d’un tsunami. La civilisation a donc totalement disparue.

Grands voyages

Voyage à travers la France, l’Italie, l’Autriche et la Suisse

C’est l’été. Nous sommes au mois de juillet. Commence alors un fabuleux voyage avec, non pas le camping-car, mort d’un accident de la circulation mais avec une vieille voiture. La vétusté ayant son importance, le lecteur le remarquera rapidement.

Il arrivent à C, il fait beau. C Pays de mines et de labeur ouvrier, pays chargé d’Histoire. Avant de partir, ils avaient acheté une tente dont l’armature se gonfle grâce à l’air sortant du pot d’échappement. Ils ne l’avaient jamais essayée avant, et ce fut un grand étonnement. Il dort dans cette chose surprenante.

Et c’est reparti pour Rocamadour ! Il visite les Cévennes par la route des crêtes.

Cette région l’enchante et il découvre les Cévennes, sa culture protestante. Pour lui, c’est vraiment ce qui caractérise la qualité de ce voyage et de tous les voyages en général : la découverte. Ils visitent le Vatican des cévenols : une grande bâtisse à côté d’Anduze, ainsi que la bambouseraie.

La maison de cette ami est remarquable. C’est un mas cévenol typique, perdu dans une vallée, justement nommée la vallée Borgne. Caractérisant toute construction de cette région, le cimetière familial se trouve dans le jardin, comme auprès de toutes les habitations des protestants en ces lieux.

Il reprend la route en direction des gorges du Tarn. Poursuivent en direction des gorges de la Jonte, rivière qui a pour particularité de disparaître sous la terre à mi-vallée, pour réapparaître par résurgence quelques kilomètres plus loin. Dès leur réveil, ils se baignent à poil dans le torrent, au milieu d’un décor formidable. Le camping sauvage leur permet de se fondre dans le paysage, de s’en imprégner et de vivre ainsi au plus près de cette belle nature.

Ils arrivent dans les gorges du Verdon, puis finissent par atterrir à Monte-Carlo où il visite le musée océanographique de Monaco.

Il passela frontière, se retrouvent en Italie, à Gênes le 2 août, le jour du terrible attentat des Brigades Rouges contre un train à Bologne. Il file vers la petite république de San Marin, essuyant un orage épouvantable. C’est le début de la journée. Il s’aperçoit que c’est le jour du Palio, à Sienne. Il y arrive en fin d’après midi et peut même y assister.

Puis, enfin, Venise ! Il la visite de fond en comble, émerveillé par tant de beauté et de poésie.

Mais ce voyage ne serait rien sans les innombrables pannes qui ont émaillé leur parcours ! Ce vieux tas de ferraille leur a joué de forts vilains tours ! Et il connait même, en italien, le mot d’ « alternatore » ! Ce fameux alternateur est en effet très capricieux et ne veut rien savoir. Son budget « garagiste » sera alors assez conséquent !

Petit crochet par Ravenne. Puis il se pose la question : revenir par la route « normale », la plus rapide ou par la plus longue, par le Tyrol ? C’est la route touristique qui est choisie. Et l’aventure continue !

Le col du Brenner est en vue. La route des crêtes qui y monte est belle, la montagne magnifique. Arrivée au col, la catastrophe, gravissime : plus de frein !! Innsbruck est en bas. La pente est vertigineuse… Comment faire ? Sang froid et frein à main. Doucement, lentement ils sont descendus. Le câble de frein à main ne les lâche pas. Il reste calmes. En bas, un garagiste, une fois encore, répare leur vaillante petite auto.

Il prend l’autoroute suisse. Tout à coup, panne générale d’électricité ! Plus de lampe ni de phare ! Le soir tombe, que faire ? Le long de cette voie rapide, une caserne de flics de la route. C’est la Suisse alémanique. Toujours aussi peu doué pour les langues il s’arrête cependant pour demander l’autorisation exceptionnelle de camper sur leur parking afin d’attendre le lever du jour et l’ouverture d’un garagiste. Encore un ! Deux flics immenses, de deux mètres chacun, les font entrer à l’intérieur du bâtiment. Il a du mal à comprendre ce qu’il tente de leur expliquer. Enfin, leur chef de casernement arrive. Il baragouine un peu le français. Il n’est pas question d’installer quoique ce soit sur le parking, ni plus non plus que de dormir dans la voiture ! Il le fait entrer plus avant. « Venez voir ! ». La prison ! Il lui propose de dormir en prison ! Stupeur et stupéfaction. Mais, pour le rassurer, il déverrouille portes et fenêtres. Le lit est un bon lit, les deux cellules ressemblent davantage à de véritables chambres. Il accepte écroulé de rire : « je vais dormir en prison"

Le lendemain matin, le petit déjeuner est servi, et, suprême délicatesse, la radio réglée sur les ondes françaises. Toute la nuit. Ils ont travaillé toute la nuit pour réparer leur vieille guimbarde ! « Je vous dois combien ? ». Rien, mais il s’en tire avec un petit sermon : rouler dans une voiture aussi pourrie, ce n’est vraiment pas raisonnable !

Après la Suisse, la Savoie. : Bellegarde Et enfin, Paris . Ouf !

La première chose qu’il a faite en rentrant, c’est de conduire ce tas de ferraille à la casse. Il n’y avait quasiment plus de pneu…

Novembre. Salon de l’auto. Il achète son premier camping-car, de la marque « Escargot ». Ils partiront pour d’autres aventures en Grèce et ailleurs.

La Yougoslavie

C’est le deuxième voyage qu'il fait en camping-car. On ne parle pas de guerre. Tito règne, si l’on peut dire « sans partage » (il est amputé à la fin de sa vie…) ! On voit alors, à propos de cette amputation, des dessins particulièrement horribles sur Tito dans le journal Hara Kiri.

Il part avec très peu d’idées et de connaissances sur ce pays. Ce qui lui a valu quelques surprises sur, par exemple, les heures d’ouverture et surtout de fermeture des magasins, puisqu’ils changent d’une région à l’autre ! Il imaginait ce pays unifié, comme la France ; avec une monnaie et des horaires uniques partout. Il ne comprend pas tout, mais il continue à rouler… La langue était très différente du serbo-croate qu’il avait imaginé. Du point de vue de l’écriture et même des sonorités, il se souvient des nombreux « K » qui émaillaient les panneaux. Sur la côte dalmate, la langue ressemble davantage à l’italien. Comme d’habitude, il n’en a rien à faire de la langue. Ce n’est pas un obstacle, pour lui. En mimant, en parlant français, il se débrouille très bien. Il a le souvenir d’un pays communiste très touristique, tourné vers l’Allemagne

Avant d’arriver aux Dalmates, il entre dans Ljubljana, la capitale. Il visite une grotte à bord d’un petit train. Il suit la côte Dalmate et fait quelques incursions dans le pays : Sarajevo ; Cataractes de Plivitce, un site naturel ma-gni-fique : l’eau arrive dans des bassins successifs. Il ne souvient pas s’y être baigné ; Pont de Mostar : avant qu’il ne soit détruit par les bombardements durant la guerre, ce pont était très haut et très étroit et des gens plongeaient d’en haut. Il a maintenant été reconstruit. Il a aussi visité une ville aux remparts magnifiques.

Il retient de ce pays le contraste entre tous ces villages : catholicisme triomphant sur la côte et mosquées à l’intérieur du pays. C’est en pensant à la religion qu’il se souvient de cette cathédrale de Croatie édifiée par les Bogomiles, qui, bien qu’à demi enterrée, a une dimension respectable. Aujourd’hui le toit est détruit et l’on distingue bien le plancher et quelques murs, tout en bas.

Il est aussi allé à Dubrovnik et est revenu par la côte dalmate, à peu près par la même route, longue mais splendide. Il trouvai toujours un coin pour se baigner. Par contre, pas question de faire du camping sauvage ! Les flics, bien que très corrects, veillaient. Ils étaient même plus nombreux que les touristes ! Il n’a réussi qu’une seule fois à s’installer en dehors d’un camping, au bord de la mer. Les îles, magnifiques avaient des noms invraisemblables, comme l’île de Krat, par exemple.

Voyage en Grèce avec l’Escargot

Il avait décidé de s'offrir le voyage en bateau, avec le camping-car, jusqu’à la Grèce. Il part pour l’Italie. Il embarque à Ancône, un port situé au sud de Gênes. La mer est démontée, Il n'est pas du tout malade. Il arrive au port de Patras.

Puis, au lieu de faire comme la horde de touristes américains qui étalent leurs chairs blanches sur les plages du nord, il décide d’aller vers le sud, dans une région, où, généralement, personne ne va. Il se diriged’abord vers Olympie.

Dans les montagnes du Péloponnèse, à Ardritbena il entredans le temple de Bassae et admirent la beauté d’un rayon de soleil éclairant un point précis : l’ancien autel.

Olympie. Mycènes, la capitale d’Agamemnon et sa porte aux deux lions qui commandaient l’entrée et où Agamemnon, rentré en triomphateur de la guerre de Troie est assassiné par Clytemnestre, sa femme… Les lions sont encore là.

A Mystra il a goûté au silence dans les monastères de la chrétienté d’Orient pas ceux que l’on connaît tous, au nord du pays. Non. Ceux-là sont d’une beauté incroyable, mais personne ne les connaît ! Ils traversent l’ancien royaume de Morée fondé par les croisés d’origine française à partir du XII° siècle, qui, au lieu d’aller jusqu’en Afrique, se sont arrêté là, en Grèce. Il est appelé ainsi car la péninsule est en forme de feuille de mûrier. Il pourrait parler de Mystra pendant des heures ! Elle est surprenante de beauté ; elle n’a rien à voir avec la Grèce classique. Il dort à proximité du grand amphithéâtre d’Epidaure qu’ils n’ont pas manqué de visiter.

Corinthe, son canal, puis Lépante, célèbre lieu de bataille entre turcs et occidentaux chrétiens. Pas de difficulté pour se garer sur une toute petite plage. Il estsi près de l’eau qu’il pourrait presque plonger du camping-car ! Il se réveille, se glisse dans l’eau où les vagues le roulent. Cette immersion lui fait un bien fou ! Il aime aussi, armé d’un harpon, aller à la pêche sous marine. Il nage assez profond sans jamais avoir mal aux oreilles.

Le quotidien l'appelle : il doit faire des provisions. Sus au supermarché pour la corvée ! Là, la discussion s’engage avec un monsieur qui bafouille en français. Ensemble, ils parlent de « L’annonce faite à Marie », du « Partage de midi ». Finalement, ils se comprennent assez bien. C’est incroyable, ce type connaît toute l’œuvre de Claudel ! Claudel, ce « salaud » et ce grand auteur, imprégné de religion. Il fait remarquer que Jean-Louis Barrault, metteur en scène, pourtant pas grand religieux a beaucoup joué ses pièces.

Et enfin Athènes est là. Mais c’est une ville infecte parce que très polluée. Peut-être a t-elle changée depuis ? Il dort sur l’une des collines qui dominent la ville, ce n’est pas l’Acropole, mais une autre des sept collines. Il réussit à installer le camping-car sur une place, vide. Ce ne doit plus être possible, de nos jours. Il repart. Mais, malade (la pollution ? Un nuage gris surplombe la ville), mal de tête,

A Delphes, il a découvert l’antre de la Pythie, là où elle rendait ses oracles et la pierre d’où l’on jetait les gens lors des sacrifices rituels. Delphes est une ville qui a beaucoup impressionné Edmond.

Il rejoint finalement le nord. L’air, très sec, permet d’admirer le ciel étoilé, sans nuage aucun, très pur, au cap Sounion. C’est un lieu que l’on vient admirer de très loin, tant il est réputé pour les couchers de soleil sur le temple d’Apollon.

Il finit par reprendre le bateau à Patras. Il débarqueen Italie à Ancône et s’arrêteà nouveau à Venise. Pour lui, Venise est, avec Prague et Paris l’une des villes les plus ensorcelante qui soit !

Prague, la Tchécoslovaquie

C’est en camping-car qu’il y va sans jamais s’en lasser.

Il y a un couple d’amis qui maîtrisent parfaitement bien notre langue. Q

La seconde fois qu’il leur rend visite c’est le jour de l’an qui a suivi les évènements dits du « Printemps de Prague ». Vaclav Havel et Dubcek, l’ancien secrétaire du parti communiste étaient alors au pouvoir.

Nous sommes un vendredi, il sort du travail. Arrivé chez lui, il téléphone à ses amis praguois pour leur demander s’il peut venir leur rendre visite. C’est avec joie qu’ils acceptent ! Le temps de mettre les bagages dans l’ « Escargot », d’y ajouter deux bouteilles de champagne, et les voilà partis !

Après avoir roulé sur l’autoroute sans encombre toute la nuit, ni pluie, ni neige, ni même embouteillage, le voilà à Rothenburg, en Allemagne, la « Carcassonne allemande », entourée de ses remparts. Il y dort un peu, puis repart. La frontière tchécoslovaque est là. Il dort jusqu’au matin. Et là, quand il se réveille! Un monde ! Tous venaient de l’Europe entière fêter le jour de l’an dans ce pays nouvellement libéré.

Il est resté quelques jours avec ses amis.

La Hongrie

Un autre voyage. Partis de Paris, il est d’abord passé par l’Allemagne, puis Prague, cette très belle ville, d’un haut niveau culturel. Une visite à ses amis. Les trois quarts des français ont oublié qu’elle a été la capitale d’un ancien empire. Elle est grande mais donne l’impression d’une « petite ville ». Elle est d’un enchantement indéfinissable. Presque toutes les maisons portent un clocheton. Autant Venise c’est, pour lui, couleur et soleil, autant Prague c’est le centre de toute l’Europe. En Alsace, quand on passe dans cette région de France, on sent des « trucs » que l’on retrouve à Prague, sans la richesse insolente de l’Alsace. Là-bas, au contraire, les façades sont austères, tristes. Est-ce la faute du régime qui n’entretenait aucun des bâtiments et monuments historiques ? Certaines des baraques tiennent à l’aide de bouts de bois !

Et ce pont ! Posé sur la Vltava, le pont Charles a été construit au XIVème siècle, il relie la Vieille Ville à Mala Strana, et il était le seul pont sur la Vltava jusqu'en 1741. Ce qui fait sa particularité aussi, c’est qu’il n’est pas droit ! Il forme comme un angle, au milieu. Le pont Charles est l'un des symboles forts de Prague, il est très fréquenté en haute saison, et il n'est pas pensable de venir à Prague sans traverser le pont Charles ! Le roi Charles IV a commandé à l'architecte Petr Parler la construction d'un nouveau pont qui devait remplacer l'ancien pont Judith emporté dans les crues de la Vltava. Ce nouveau pont devait aussi être suffisamment solide et large pour accueillir des tournois de chevaliers. La seule statue à orner le pont a été pendant longtemps un crucifix. Les accès au pont sont défendus par deux tours. La tour de la Vieille Ville date du XIVème siècle. Elle est aussi une réalisation de Petr Parler. C'est un chef d'oeuvre de l'art gothique. C'est au XVIème et XVIIème siècles que les catholiques ont ajouté les statues qui bordent aujourd'hui encore le pont Charles. Les soixante quinze statues que l’on voit sont des copies des originaux. La plus intéressante et la plus ancienne aussi, est celle de Saint-Jean Népomucène. Le huitième sur la droite en direction du Château. Elle date de 1683, elle fût construite à la demande des Jésuites qui célébrèrent le culte de Saint-Jean Népomucène avant sa canonisation. Pour effacer le souvenir de Jan Hus, un révolutionnaire et l’un des personnages clé de la Réforme, la statue de Jan Hus a été détruite.

On y ressent une forte présence juive. Le cimetière juif de Prague est comme un écho à tous les pogroms perpétrés dans tous ces pays. Il faut y aller, le découvrir. Sur les tombes, non pas des fleurs, mais des petits cailloux. Dans, ou à côté de ce cimetière, se trouve un musée du judaïsme.

Balade au lac Balaton. Ce lac est surprenant : cette grande mer dans le centre de la Hongrie est le seul endroit qu’il connaît où un bateau militaire surveille et garde le lac !

Il aime cette ville mais ne supporte pas une caractéristique de ses habitants : ils sont racistes, anti-juifs, anti-tziganes, aussi ! Pour eux, les tziganes sont fainéants, voleurs. Même leur amie ne peut s’empêcher de tenir des propos racistes. Ils ne supportent pas non plus les communistes, « des salauds finis », disent-ils ! Il est communiste, ses amis n l'ignorent pas.

Il quittela Tchécoslovaquie pour la Moravie, poursui vers la Hongrie et Budapest.

On pourrait écrire beaucoup de pages sur cette ville. Tout d’abord, elle est construite à cheval sur une montagne, Buda ; et une plaine, Pest.

Ensuite, c’est une ville d’eau. Son sol est d’origine volcanique et les hôtels comportent souvent une piscine thermale. L’eau est plus ou moins ferrugineuse selon les sources. Il se souvient en particulier de personnes jouant aux d’échecs au beau milieu d’un bassin !

Dans un village, dans la plaine de la Pulsa, l’eau est si chaude qu’il a faillit se brûler. Il est entré, puis ressorti en courant ! Plus loin, en plein air, ils se sont baignés dans un bassin très mal entretenu, dont les abords étaient plus ou moins rouillés. Il faisait beau, c’était un soir d’été, et pourtant, l’eau était si chaude que de la vapeur fumante se dégageait. Il est ressorti extrêmement fatigué, mais très détendu de ce bain.

Dans cette plaine est pratiqué l’élevage de purs sangs. Les hommes qui s’en occupent sont habillés en uniforme. Le dressage est semblable à ce que l’on peut voir au cadre noir de Saumur. Ils exécutent des figures variées, à différentes allures. Ce souvenir lui donne envie de chanter « Plaine, ma plaine… », ce célèbre chant russe.

Le soir, il est allé manger au restaurant, en écoutant les violons tziganes (Là, cette population est « tolérées » !).

Budapest est le « Poitiers » des hongrois : c’est là que les turcs ont été arrêtés par l’armée de l’empereur Charles Quint. D’ailleurs, ce qui caractérise cette ville, si ce n’est ce pays tout entier, ce sont les innombrables minarets disséminés dans tous les paysages urbains et campagnards. Pécs, au sud de la Hongrie comporte plus de mosquées que d’églises !

Le Portugal

Il repart avec une idée bien simple en tête. Dans le cadre de la Médiathèque de L où il a des amis il. a noué des liens amicaux avec la bibliothèque de Vila Nova au Portugal.

C’est dans le cadre de ce jumelage que le vieux bibliobus est convoyé là-bas par des volontaires pour être offert à la bibliothèque de la ville. Les origines de la ville remontent au 12ème siècle. C'est une région de collines granitiques, couvertes d'une abondante végétation, notamment, de forêts d'eucalyptus. Vila Nova est réputée pour ses spécialités gastronomiques telles que les tripes et les soupes, et pour son vin le Vinho Verde. Auparavant l'industrie de la ville était basée sur l'agriculture et l'élevage. Aujourd'hui c’est l’industrie qui prime. Elle bénéficie d'un patrimoine folklorique riche et d’un patrimoine architectural tel que la villa de Camilo Castelo Branco (le Victor Hugo portugais).

Il a visité le Portugal du sud, ancien royaume marocain et ses amandiers. Il a poussé jusqu’au nord, austère et moyenâgeux. Il faudrait livrer, sur le Portugal, des impressions contraires à ce que beaucoup de gens pensent. Ce n’est pas un pays méditerranéen. Ce pays présente une grande diversité de paysages. Il comporte des villes, en particulier comme Coimbra, la capitale universitaire. Les anciennes propriétés de ceux qui ont dominé le pays par leurs richesses sont encore visibles. Cette contrée est située très loin à l’ouest de la France, très loin. Le voyage, pour y arriver est long, interminable. Elle a une immense façade atlantique. Quand on est à Lisbonne, en particulier, on se retrouve face à l’immensité de l’océan avec le sentiment que le Brésil est là, de l’autre côté, si loin et si proche à la fois. Presque plus proche que d’autres pays européen.

Mais surtout, surtout, le Portugal est un état d’esprit. Le fado, la saudade (prononcer saoudade), la légende d’un prince disparu, les carreaux de faïence, l’écrivain Fernando Pesõa, en font un paysage culturel particulier. A Lisbonne, dans un bistrot, la chaise et la table de cet auteur sont toujours prêtes à l’accueillir.

La saudade, «Souvenir à la fois nostalgique et doux de personnes ou choses, distantes ou disparues, accompagné du désir de les revoir ou de les posséder; nostalgie» (Aurélio).

Le fado, né au début du XIXe siècle dans les quartiers populaires de Lisbonne, dans les milieux de la prostitution et du jeu avant de gagner les salons de la noblesse et de la bourgeoisie naissante a accompagné des courants de pensée divergents : chant subversif, il a aussi été le chant officiel du salazarisme.

La légende du prince disparu lors d’une bataille raconte qu’un jour, il reviendra.

Il se sent en totale harmonie avec la saudade, le fado. Cette culture l’impressionne car elle ressemble beaucoup à son état d’esprit personnel, à sa maladie, la maniaco-dépression. C’est un ressenti bizarre.

Le Portugal, c’est un appel du large, pour partir, fuir encore, comme les grands navigateurs partis à la conquête des côtes d’Afrique ou d’Amérique, quand on croyait encore atteindre les Indes.

Henry le navigateur et le roi du Portugal, Philippe le Bel, seront à l’origine de l’envolée du pays vers l’Afrique et l’Amérique du sud. Ils vont déclancher de grandes conquêtes. Henry le navigateur a fait construire un lieu très particulier, circulaire.

Sous prétexte de religion le roi a fait cramer des croisés et leur a piqué tout le fric qu’ils avaient amassé aux croisades !

Rentrés par la côte basque, ils sont passés à Guéthary et Guimarres.

Le Maroc

Il a traversé toute l’Espagne en camping-car. Traversée interminable. A Burgos l’étape sera courte car ils craignent que son véhicule ne soit cambriolé. Il atteint Grenade en fin de soirée et s’installe dans un magnifique camping. Dès le lendemain, une rapide mais merveilleuse visite de l’Alhambra. Il fait ensuite escale à Gibraltar et traversele soir même la Méditerranée pour arriver au Maroc. Là, le camping est horrible et puant !

La route continue. Tanger. Il ne s’arrêtepas : la trouille de laisser le camping car et de la retrouver désossé. Le Rif. Ne pas s’arrêter, ne pas tomber en panne. Il a été averti : des jeunes stoppent les voitures et abordent les passagers pour les obliger à acheter du kif. Mais, en même temps, il a peur d’en écraser un : les jeunes se mettent en travers de la route. Ne pas acheter du kif dans le Rif !

A Fez il ne manque pas de visiter cette ville avec un guide merveilleux. Il poursuit son voyage vers Rabat, Casablanca, Marrakech. Mais la plus belles d’entre toutes ces villes reste Fez. Ah ! La tarte au pigeon ! Fez, ville du sud, ville du vent. A Essaouira, il s'est baigné.

Plus au sud, encore, les oasis, le désert. Sur la route, en très mauvais état, beaucoup d’accidents. Dans le désert, ces palais des mille et une nuit, tout de terre construits. Il ne pleut pas souvent, dans le désert, la terre ne risque pas de se déliter. Le vert des palmiers dans l’oasis, l’ocre des maisons. Et sous les palmiers de l’eau, de l’eau partout et des oiseaux qui chantent. Des réservoirs où se baigner avec de l’eau jusqu’à la poitrine. Paradis terrestre. Autour, rien, le désert, une route sèche et brûlante. Dans les maisons, une nourriture abondante. Contraste saisissant. C’est dans ce sud qu’ils visiteront la bibliothèque du bout du monde, située en plein milieu du désert. C’est à se demander ce que peuvent bien foutre là tous ces livres, essentiellement religieux !

Il s'est rendu jusqu’à cette fameuse pancarte « Tombouctou, 500 km ». Là, la route est couverte de gravillons. Il n’ira pas plus loin : il craint pour son pare brise. Il s’arrête et y passe la nuit. Juste avant le lever du soleil, il grimpe en haute de la dune : là bas, l’Algérie s’illumine.

Projet de week-end à Alger

Un jour, il fixe un rendez-vous à la grande mosquée de Paris à ses collègues de travail. C’était avant de partir en voyage en Italie avec son camping-car d’occasion et acheté pour l’occasion ! Il avait en effet eu l’idée de monter un projet avec ses collègues pour partir un week-end à Alger. C’est donc dans le but de préparer ce voyage pour le comité d’entreprise et de se mettre « dans l’ambiance » qu’ils devaient tous manger un couscous à la mosquée. Ils avaient tous rendez-vous en début de soirée. Lui part de Paris. Mais, entre temps, il a un accident vers le centre commercial Belle Epine. Un véhicule rentre dans l’arrière du camping-car. Le chauffeur prend la fuite. Il est indemne mais le camping-car est mort ! Tout prend alors, pour lui, une dimension fantastique… Il téléphone à son frère. Bien évidemment tout le monde l’attendait à la mosquée, très inquiets ! Son frère l’a emmené à Paris et, finalement, la soirée fut une réussite même si le camping-car est foutu.

Ne pouvant plus le conduire, il a fini par revendre son dernier camping-car.

Histoires familiales et personnelles

Noble belge du côté de sa mère, et culturellement, profondément gascon.

Il se souvient de sa mère comme d’une personne importante pour lui, mais très discrète. Elle était adhérente à l’Union des Femmes Françaises mais ne militait pas. Comme son père à elle, elle était originaire d’une famille très catholique. Ils ont dû être très amoureux l’un de l’autre, et ils ne sont jamais quitté, jusqu’à la dernière seconde de leur vie. Ils s’étaient connus dans le cadre de leur travail,. Tant son père que sa mère ont éduqué leurs enfants d’une façon que l’on pourrait considérer aujourd’hui, avec le recul, comme très moderne : ils parlent beaucoup aux enfants, ne sont pas autoritaires, fournissent beaucoup d’explications et de justifications quand ils leur donnent un ordre. Au moment des repas, autour de la grande table, le poste de radio est allumé et chacun commente les informations diffusées, une atmosphère familiale assez vivante. Ce qui n’empêchait pas, parfois, une claque de s’abattre sur l’un de ses frères. Il est le petit dernier, tout le monde l’aime bien. Par exemple, il se souvient de partie de foot dans la cuisine ( !) où le ballon est passé par la fenêtre et est tombé dans la petite cour intérieure devant chez la gardienne, madame F. qui a gueulé tout ce qu’elle savait ! Sa mère jouait du piano et son frère J. de l’accordéon et de l’harmonica.

Sa mère est la petite-fille d’un ancien noble belge, dont il possède un ouvrage très ancien datant de 1771 et retraçant leur généalogie. Son ancêtre a été déshéritée lorsqu’elle s’est mariée à un roturier . Elle habitait A. Sa famille belge est d’origine brabançonne liée depuis la nuit des temps à la famille d’Orange, elle-même liée à la France depuis le moyen âge. Les mâles de cette lignée étaient soit des militaires, soit des hommes de loi (avocats, juristes). Les militaires ayant servi dans l’armée avaient combattu les turcs en Hongrie.

Il n’a jamais rencontré personne de cette noble famille bien qu’il soit allé plusieurs fois en Belgique et en Hollande.

La mère de sa mère a eu plusieurs enfants mort-nés quand elle habitait D. C’est ensuite qu’elle est devenue institutrice et que son mari, son grand-père , qui s’appelait M, est devenu représentant en confiserie (calissons, fruits confits). Mais, avant d’être représentant, il était pâtissier à D.

Tous les couples composant sa lignée, tout comme ses frères, d’ailleurs, ont été très fidèles en amour et ont vécu ensemble jusqu’à la fin de leurs jours.

Le syndicalisme et ses relations avec les prêtres ouvriers

Radio CGT

C’est toujours en tant que syndicaliste CGT qu’Edmond a participé à la création et à l’animation de « radio CGT », installée semi clandestinement dans le premier immeuble construit par Renaudie. C’était la mode des radios libres. Au dernier étage il y a une salle de réunion mais elle n’a jamais pu être utilisée en tant que telle pour des raisons de sécurité car elle était située sur un niveau trop élevé. C’est pourquoi elle a été transformée en studio. Il a reçu en entretien des gens comme Henri Krasucki. C’était des entretiens la plupart du temps assez improvisés.

Un autre jour, il a reçu un homme, Georges Fournial, se présentant comme l’assassin de Trotski ! Il avait, en effet, un temps, été soupçonné d’avoir assassiné ce révolutionnaire. Spécialiste de l’Amérique latine, il était journaliste à l’Huma. Edmond s’est régalé !

Découverte de l’architecture, Renaudie

Eloge aux gardiens et gardiennes HLM du temps jadis

Parodie de La balade des dames du temps jadis de François Villon. Thème de cette balade : « Mais où sont les gardiennes d’antan ». Il souhaite ainsi rendre hommage aux gardiennes d’immeubles qu’il a connu

A. la rebelle, gardienne de Hoch et Curie qui m’engueulait quand je n’avais pas fait tout ce qui était en mon pouvoir pour ses locataires.

Dame S. qui m’a sauvé la vie quand j’avais avalé tous mes médicaments.

Messire B. qui faisait faire du football aux jeunes du quartier Molina, sur la colline de Montreynaud, à Saint Etienne, le soir, quand tout le monde rentrait chez soi.

M.-L. qui se mettait au tricot les jours de grève.

V., ou l’insurrection d’un gardien, devenu plus tard directeur de l’office HLM.

Et Dame C., l’ancêtre, la plus âgée, qui, un beau jour, avait quitté sa loge pour être dans les bureaux. Une vraie militante grâce à qui j’ai appris beaucoup de choses et qui m’a transmis l’esprit du service public et le respect des gens.

Ils ont tous des relations vraiment formidables avec leurs locataires. A l’époque ils ont les clefs de tous les appartements, ils encaissent les loyers, ils connaissaient leurs locataires sur le bout des doigts. Et le rôle d’Edmond est de tous passer les voir dans leur loge pour relever les réclamations qu’ils ont pris soin de noter. Lui se déplace, contrairement aux autres cadres qui restent dans leurs bureaux et qui ne sont pas sur le terrain pour voir les problèmes. A Ivry, surtout car, à Saint-Étienne, à part le père B. qui a une vrai conception du rôle de gardien, les gardiens sont réduits à un simple rôle de balayeur, n’ayant aucune responsabilité. Un peu à part, ce jardinier, qui fait respecter ses plates-bandes à coup de pied dans le cul des gosses et de « Tonnerre de Brest » retentissants !

Les femmes, ses amours

Il a toujours été amoureux de femmes plus jeunes que lui. Elles avaient souvent quinze ans de moins.

La première fois, en Allemagne

La première fois qu’il a fait l’amour avec une fille, c’était en RDA. Il est moniteur de colonie de vacances (ou était-ce avec la JC – Jeunesses Communistes- ?). Il avait 18 ans, elle est allemande et a 14 ans. Il a été « harponné » par cette petite, bien formée. Il n’a pas réalisé, qu’il aurait pu finir en tôle pour détournement de mineure ! Pour lui, c’était la première fois. Pour elle, il ne sait pas, il ne peut pas lui demander puisqu’il ne comprend pas l’allemand…

Il s’aperçoit que les discours, les paroles sont inutiles, si tu as envie et si tu es attiré par une fille. Même en étant malentendant, même en ne comprenant pas, là non plus, un mot de cette langue, il a pu communiquer. Saint-Exupéry fait dire au petit prince : « Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne dira rien. Le langage est source de malentendu ».

Les filles de RDA, Ahhhh ! Très espiègles, très avancées. Par contre, les garçons étaient nuls, infantiles. Les français, c’était pire, des gosses ! Mais les français ont une auréole de baiseurs et de dragueurs auprès des allemandes. Son aventure est donc partie d’un véritable quiproquo !

Sept ans plus tard, toujours en Allemagne

Il est retourné là-bas, un peu plus tard, quand il a 25 ans.

En Allemagne, la pudeur est toute autre qu’en France où, en 1959, la mixité n’existe pas !

Le jour de leur arrivée, après l’apéro, le soir tombe. Tous les monos se sont retrouvés sur la plage. Bain de minuit ! Tous à poil ! Il n’a pas vu grand-chose tellement il était estomaqué.

Le lendemain, il se promène sur la plage de Rostock, au bord de la mer Baltique. Il n’a pas chaud avec son maillot de bain, l’air est un peu frais. Il voit arriver une femme venir à sa rencontre, une trentaine d’années, et plus il la voit se rapprocher, plus il se rend compte qu’elle est nue ! Arrivée à sa hauteur, elle a eu un petit sourire, comme si elle se foutait de sa gueule.

Un peu plus loin, dans des creux formés dans le sable, des corps, nus. Peut-être des hommes, mais il n’a d’yeux que pour toutes ces femmes allongées à l’abri du vent, dans les trous qu’elles ont creusé.

En Sardaigne

En Sardaigne il est tombé amoureux fou amoureux de Maria . Il l’a rencontré sur la plage Santa Lucìa, comme dans la chanson napolitaine «Santa Lucìa », à côté de Biti, un village qu’on appelait « La piccholina Roma ». La ville administrative et centralisatrice était Nouro. C’était un amour pur et chaste, même pas un baiser ! Il ne parlait pas la langue italienne. Mais le langage, dans ce cas là, n’est-il pas inutile ? De toute façon, il est malentendant, alors, il se méfie du langage parlé ! Il était tellement amoureux qu’il était prêt à s’inscrire à l’université de Cagliari. Mais au dernier moment, il est parti, ne lui a jamais écrit, il n’avait pas son adresse… Et parfois, encore maintenant, le souvenir de cette émotion lui revient, très fort !

Conclusion ?

Le texte qui lui revient en mémoire quand il en a vraiment marre, marre de la connerie des gens c’est Horace, de Corneille dans la tirade de Camille (sœur de d’Horace) : Rome l’unique objet de mon ressentiment/ Rome qui t’a vu naître/ Rome enfin que je hais/ puis qu’elle t’adore. Ce texte, appris à l’école en 4è. La professeure s’était même affolée tellement il déclamait son texte avec conviction : elle a cru qu’il piquait une crise !

Plus doux, il aime aussi à se réciter « il fait beau comme jamais » d’Aragon.

Sa bibliothèque est représentative de sa personnalité : le Coran, la Bible, le grand livre du vin, la grande histoire de la Commune de Pariset un livre sur l’impressionnisme.

Ligne de fuite

Ligne de fuite

Une île entre le ciel et l'eau

Une île entre le ciel et l'eau

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Biographie

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Publié le 27 Mai 2014

La Corse une région de France à découvrir sur un vélo

Cet été, pour mon plus grand bonheur, je suis retournée en Corse. Tout le monde est content : la mer est belle, chaude, calme, idéale pour la baignade, le farniente ET… la plongée que je pratique aussi. Les paysages sous marins sont chatoyants, colorés et très vivants. Les palanquées sont composées de personnes sympas, compétentes ET….

AH? !? Vous faites du vélo ? Ah ! Pardon ! Je change de registre.

En Corse la montagne est belle, rocailleuse, mais verte, aussi, les sources, fontaines ne manquent pas pour régaler les cyclos assoiffés ! Ça va mieux, comme ça, non ?!

Oui, c’est vrai, je fais aussi du vélo, aussi, vais-je vous conter mes petits et grands périples à vélo en Corse, en partant de Porto Vecchio, dans le sud-est de la Corse. Je pars tôt, quand je cycle en Corse, vers 6h, à cause de la chaleur, bien sûr !

La première sortie j’ai fait 114km. J’ai commencé par le col de Bacino (808m d’alt.),

La Corse une région de France à découvrir sur un vélo

puis j’ai traversé les villages d’Orone (belle fontaine à l’eau généreuse),

La Corse une région de France à découvrir sur un vélo

Carbini, Lévie (où je me suis arrêtée à un bar et j’ai mangé un casse croûte bu un panaché bien frais puis bu un café),

La Corse une région de France à découvrir sur un vélo

puis le col de Pelza (874m),

La Corse une région de France à découvrir sur un vélo

d’Illarata (991m), et enfin le lac puis le village de l’Ospédale. Après, il n’y a plus qu’à se laisser descendre jusqu’en bas.

La Corse une région de France à découvrir sur un vélo

Dans la montée du col de Bacino, une fontaine, en eau l’an dernier était à sec. Une autre coulait en petits filets que rassemblait une feuille d’arbre bien verte. Sur le coup, ne voyant pas son usage, je l’ai enlevée, mais je me suis aperçu qu’elle était utile : grâce à elle le filet était plus large et plus abondant.

Un homme, dans un village m’a demandé si je « virais » seule. Deux grands-mères sur un banc m’ont mise en garde, s’inquiétant qu’ «Une femme seule, à vélo, quand même… ». De manière générale, les corses sont super sympas, toujours prêt à rendre service, à propose de l’eau. Deux gars, pour me taquiner : « Attention aux bandits corses ! ». Un papy, à Carbini m’a demandé d’où je venais. De Porto Vecchio. « Si loin ? Vous êtes de là bas ?». Non, je suis touriste. « De où, alors ? ». A côté de Lyon. « Ah ! J’ai un camarade, de Villeurbanne. Il est mort en Indochine, où nous étions parachutistes ».

J’ai vu un fou, vers 14 ou 15h monter cette côte qui arrive au village de l’Ospédale, par un cagnard pas possible ! Déjà, moi, en descendant j’avais chaud car un camping-car devant moi, admirant le route me ralentissait, alors, dans l’autre sens !... d’ailleurs, ce véhicule m’a fait signe de le doubler : il transportait des vélo derrière et a compris ma douleur : chaleur + pot d’échappement… sinon, même en, pleine journée, soit que l’on soit un peu en altitude, soit que l’on passe à l’ombre (les routes sont étroites et les arbres se rejoignent au milieu), je n’ai jamais vraiment souffert de la chaleur. Sur cette ballade l’air frais soufflait même pas mal, faisant bruisser de grands arbres et rafraîchissant bien l’atmosphère. Les pins en perdaient leurs aiguilles, les chênes lièges leurs feuilles, et jusqu’à un figuier qui a eu l’audace de faire tomber un fruit à mon passage. Par contre, arrivée à Porto Vecchio, quelle chaleur suffocante !

La Corse une région de France à découvrir sur un vélo

Pour ma deuxième sortie j’ai fait 38km. Je suis partie plus tard, vers 8h. Le but ? Une journée multisports. Je suis montée par l’Ospédale avec des baskets dans ma sacoche car le but est de rejoindre un parc d’accrobranche et de via ferrata situé juste avant le début du lac. Je suis arrivée vers 10h30 et jusqu’à 13h j’ai joué à Tarzan (ou Jane). Puis Antoine (mon fils) et Roland (mon mari) sont arrivés. Resto, puis rando à la cascade de la pisse du coq. J’étais super crevée, et surtout mal aux bras, les jambes écorchées mais heureuse d’avoir passé une super journée ! Du haut des rochers nous avions une vue imprenable à la fois sur la mer et sur Culioli le lac. Une belle frayeur quand j’ai du sauter dans le vide d’une plateforme, jusqu’à 4 mètres plus bas, seulement retenue par une corde. De la plateforme au sol il y avait 20m de haut ! Et plus Antoine me disait « N’ai pas peur maman, n’ai pas peur maman », plus je pensais que jamais je ne sauterais ! Plus effrayant que les tyroliennes où l’on s’assoit sur son baudrier. Mais, bref, c’est de vélo dont je voulais vous parler !

Troisième sortie. J’ai roulé 61km entre les routes qui mènent à Figari et la nationale qui va à Bonifacio et qui, avec le rond point menant à Palombaggia forment un triangle. Je pars par Palombaggia, traverse la nationale, et monte un petit col, très gentil, celui de San Pietro, à 121m au dessus du niveau de la mer. Un cyclo perdu cherche sa route. Un peu plus haut, un cyclo me voyant, toute carte déployée veut me renseigner : « Vous chercher quelque chose ? ». Non, je regarde la carte car je me promène. Merci, monsieur ! et cette scène se reproduira souvent ! quand je vous dis que les Corses n’ont pas tous une bombe dans la poche, prête à être lancée sur le premier touriste venu ! Quelques kilomètres carrés où l’on rencontre très peu de voitures, beaucoup de villages (en impasse, souvent), des forêts, de petites routes sympas, quoi ! Je photographie toujours sources et fontaines. Celle de Petra Longa et le lavoir de Purgu sont intéressants.

Quatrième périple. 73km. Je voulais aller sur une route qui prend à gauche avant d’arriver au col de Bacino mais des gars chargés de l’entretien de la route nationale à qui j’ai demandé m’en ont dissuadé : un vtt est nécessaire car elle n’est pas viabilisée. J’ai donc fait du « cabotage » routier de village en village, à défaut de faire la cabotine (encore dans ce triangle comme pour la 3è sortie). Cardettu est intéressant car de part et d’autre de la place du village j’ai vu différentes sortes de fontaine, lavoir, bassins. La fontaine était ornée d’un cabochon à tête d’aigle. Tout est à sec, malheureusement, ici. Puis détour par Usciolo, un hameau, lui aussi en cul de sac. Une fontaine, en eau. La route finit par un chemin, en sable, où un bébé d’un an fait ses premiers pas, pieds nus, sous l’œil attentif de son papa. Acqua d’Illi encore une fontaine, sans eau (vu le nom du village, c’est dommage !).

Puis Chera. Sur une maison, une plaque que j’ai recopiée : « Ghjuvandria Culioli u Barbutu pueta e cantadori ». Culioli ? Comme le chanteur que nous sommes allés écouté hier soir à Sotta ? Je me renseigne auprès de la seule personne que je rencontre. « Culioli ? Mais tout le monde s’appelle Culioli, ici ! » Vrai : à Sotta, le monument aux mort était rempli de ce nom (et d’autres). Un lien de parenté, avec ce chanteur ? « Mais oui, c’est son grand père ! ». Trouvé sur le net :

« Né en 1964, Il est le petit fils du grand poète improvisateur Ghjuvanandria Culioli. Jacques Culioli a chanté avec la plupart des grands noms de la musique corse moderne, tourné dans le monde entier et enregistré plusieurs disques au sein des groupes emblématiques de l'île. Il vient de remporter le Prix du Public et le Prix du Jury de l'Eurovision 2008 des langues minoritaires en Suède. »

Il nous avait effectivement expliqué qu’il a obtenu 2 prix : celui du jury et celui des auditeur (qui votaient sur le net). Nous ne savions pas tout avant d’aller l’écouter. Nous avions simplement vu des affiches.

Puis je laisse mon vélo et part à pied dans un chemin (bordé de fenouil qui sent si bon !) à la rencontre d’une chapelle. La chapelle San Agostino. Je fais une parenthèse, à propos des parfums, en Corse. Avez-vous humé les conifères, cette odeur de résine ? Et les figuiers, au parfum entêtant ? L’humidité d’un cours d’eau, d’une source ? L’eucalyptus, subtil ou fort. Et les élevages de cochons, moins agréables ! Milles senteurs que la Corse nous propose et qu’il faut savoir respirer !

J’ai bien fait de le laisser mon vélo car c’était impraticable et assez loin. J’ai d’ailleurs été assez étonnée de voir qu’elle était si loin du village, cette chapelle. Une dame m’a dit qu’elle aurait été construite avant le village lui-même. Elle daterait, selon une dame qui remplit mon bidon du 11èsiècle (mais serait un lieu déjà connu des romains : source, sur le net. Elle est propriété privée. Classée monument historique depuis 1980). Le bénitier est fait d’une pierre haute, comme une petite colonne à hauteur de la main et creusée en son centre d’une petite fente. Puis retour par la route qui vient de Bonifacio : grave erreur ! Une circulation et une chaleur pénible après la fraîcheur et le calme. Pour compenser, je roule vite : 35km/h ! Je tourne à droit direction Palombaggia. Et là aussi, beaucoup de circulation : ils cherchent tous une place pour se garer et aller à la plage. Au ralenti, la circulation ! Du coup, je remarque une petite lanterne verte, en carton, accrochée à un buisson. Stop ! Je lis : « Recherche écologique sur le bombyx disparate, ne pas toucher ». Petite recherche sur internet : ce papillon a une chenille ravageuse pour les forêts et un réseau de surveillance a été mis en place en 2006. J’avais déjà effectivement déjà été intriguée par ces petites lanternes accrochées bas, sur des buissons. Je m’arrête dans un resto pour faire remplir le bidon, à sec et refuse les glaçons gentiment proposés.

Dernière sortie et pas mal de kilomètres : 129, presque 130km. Partie à 6h30. Levée de soleil sur le phare de la Chiappa. A nouveau barrage de l’Ospédale. Col d’Illarata, de Pelza (dans la descente, fastoche !), petit déjeuner à l’aire de repos de la cascade de la pisse du coq. Un homme ratisse le sol, entre les tables. « Besoin de quelque chose, madame ? C’est encore fermé ! » Non, merci ! Ah ! Oui ! Où est la poubelle ? Zonza puis, mythique, le col de Bavella ! Dans la montée, un cyclo, arrêté. Ça va ? Besoin de rien ? « Non, merci ! » Puis nous roulons ensemble. Corse de Porto Vecchio (il a vécu à Sevran, vers Paris), il monte régulièrement ce col. Il me fait mettre en colère quand il me dit « Pour une femme, vous montez bien ! ». C’est vrai, je monte mieux que lui, il a du être un peu vexé, peut-être, je ne sais pas. Je l’engueule, pas longtemps, il est bien sympa. Nous nous arrêtons pour boire un coup ensemble, au col de Bavella, dans un bistrot. J’attaque un sandwich, j’ai faim ! Pas lui. [A Zonza nos routes se séparent, il repasse par l’Ospédale)]. Demi tour, retour par Lévie, et le col de Bacino dans un sens que je ne connais pas. Un petit tunnel, et après, un monument aux résistant qui ont libéré la Corse. Il est inspiré des pierres gravées, comme des menhirs, que l’on peut voir sur un site préhistorique (Filitosa) Sur la route, une croix, toute petite et fleurie, en hommage à un homme de 70 ans abattu par les allemands, et deux autres, à des hommes beaucoup plus jeunes. Et sur un pont, à Lévie, gravé dans la pierre : les résistant ont fait sauter ce pont pour stopper l’avancée des allemands. Pour éviter Sotta je passe par de petites routes. Et toujours cette chaleur étouffant en arrivant en ville !

Voilà, j’espère que je vous ai donné envie de vous balader à vélo en Corse. Mon rêve serait d’y aller au printemps, quand le maquis est en fleurs. Et là, je vous dis pas les odeurs, parfums et senteurs !

Puis je laisse mon vélo et part à pied dans un chemin (bordé de fenouil qui sent si bon !) à la rencontre d’une chapelle. La chapelle San Agostino. Je fais une parenthèse, à propos des parfums, en Corse. Avez-vous humé les conifères, cette odeur de résine ? Et les figuiers, au parfum entêtant ? L’humidité d’un cours d’eau, d’une source ? L’eucalyptus, subtil ou fort. Et les élevages de cochons, moins agréables ! Milles senteurs que la Corse nous propose et qu’il faut savoir respirer !

J’ai bien fait de le laisser mon vélo car c’était impraticable et assez loin. J’ai d’ailleurs été assez étonnée de voir qu’elle était si loin du village, cette chapelle. Une dame m’a dit qu’elle aurait été construite avant le village lui-même. Elle daterait, selon une dame qui remplit mon bidon du 11èsiècle (mais serait un lieu déjà connu des romains : source, sur le net. Elle est propriété privée. Classée monument historique depuis 1980). Le bénitier est fait d’une pierre haute, comme une petite colonne à hauteur de la main et creusée en son centre d’une petite fente.

La Corse une région de France à découvrir sur un vélo

Puis retour par la route qui vient de Bonifacio : grave erreur ! Une circulation et une chaleur pénible après la fraîcheur et le calme. Pour compenser, je roule vite : 35km/h ! Je tourne à droit direction Palombaggia. Et là aussi, beaucoup de circulation : ils cherchent tous une place pour se garer et aller à la plage. Au ralenti, la circulation ! Du coup, je remarque une petite lanterne verte, en carton, accrochée à un buisson. Stop ! Je lis : « Recherche écologique sur le bombyx disparate, ne pas toucher ». Petite recherche sur internet : ce papillon a une chenille ravageuse pour les forêts et un réseau de surveillance a été mis en place en 2006. J’avais déjà effectivement déjà été intriguée par ces petites lanternes accrochées bas, sur des buissons. Je m’arrête dans un resto pour faire remplir le bidon, à sec et refuse les glaçons gentiment proposés.

Dernière sortie et pas mal de kilomètres : 129, presque 130km. Partie à 6h30. Levée de soleil sur le phare de la Chiappa. A nouveau barrage de l’Ospédale. Col d’Illarata, de Pelza (dans la descente, fastoche !), petit déjeuner à l’aire de repos de la cascade de la pisse du coq. Un homme ratisse le sol, entre les tables. « Besoin de quelque chose, madame ? C’est encore fermé ! » Non, merci ! Ah ! Oui ! Où est la poubelle ? Zonza puis, mythique, le col de Bavella ! Dans la montée, un cyclo, arrêté. Ça va ? Besoin de rien ? « Non, merci ! » Puis nous roulons ensemble. Corse de Porto Vecchio (il a vécu à Sevran, vers Paris), il monte régulièrement ce col. Il me fait mettre en colère quand il me dit « Pour une femme, vous montez bien ! ». C’est vrai, je monte mieux que lui, il a du être un peu vexé, peut-être, je ne sais pas. Je l’engueule, pas longtemps, il est bien sympa. Nous nous arrêtons pour boire un coup ensemble, au col de Bavella, dans un bistrot. J’attaque un sandwich, j’ai faim ! Pas lui. [A Zonza nos routes se séparent, il repasse par l’Ospédale)]. Demi tour, retour par Lévie, et le col de Bacino dans un sens que je ne connais pas. Un petit tunnel, et après, un monument aux résistant qui ont libéré la Corse. Il est inspiré des pierres gravées, comme des menhirs, que l’on peut voir sur un site préhistorique (Filitosa) Sur la route, une croix, toute petite et fleurie, en hommage à un homme de 70 ans abattu par les allemands, et deux autres, à des hommes beaucoup plus jeunes. Et sur un pont, à Lévie, gravé dans la pierre : les résistant ont fait sauter ce pont pour stopper l’avancée des allemands. Pour éviter Sotta je passe par de petites routes. Et toujours cette chaleur étouffant en arrivant en ville !

Voilà, j’espère que je vous ai donné envie de vous balader à vélo en Corse. Mon rêve serait d’y aller au printemps, quand le maquis est en fleurs. Et là, je vous dis pas les odeurs, parfums et senteurs !

La Corse une région de France à découvrir sur un vélo

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Journal de voyage à vélo

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Publié le 27 Mai 2014

Le VTT est un vélo sauvage que l'on se doit d'apprivoiser.

Ses pédales, redoutables mâchoires attaquent les mollets maladroits et les tibias sans défenses. Les coudes ne sont pas proie faciles mais, à la moindre défaillance, ils sont, eux aussi, victimes de cet être d'acier. Mon corps en garde des blessures que je peux vous conter...

Bref ! le VTT est réservé aux guerriers et guerrières aguerris !

Vélos pacifiques

Vélos pacifiques

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Journal de voyage à vélo

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Publié le 27 Mai 2014

Châtaigniers en fleurs. Euphorbe ou ellébore ? Odeur des foins, des fougères, des pins dorés au soleil. Oiseau siffleur ou marmotte ? C'est à s'y méprendre...

Les cerises, bijoux offert au cyclo passant.

Papy, presque cent ans, à vélo, parti sur l'Ardéchoise. Accroché par un semi-remorque, et c'est la chute ! Pour sûr, il reviendra l'année prochaine !

Les enfants, conduits par leur institutrice se relaient. Une demi-heure par classe. C'est la récré !

Un cyclo, une moustiquaire devant la bouche, ouverte.

Jeudi: Chier (Bas). Vendredi: Lacrotte. Et merde ! (je n'invente rien: ce sont des noms de village)

Grand Fred, par grand vent paravent, part avant.

Je roule à l'applaudimètre, porté par l'élan de tous. Nous roulons à l'énergie solaire et olienne.

Orage

Tiédeur de l'eau qui ruisselle sur la route. Pédaler dans l'eau. Pédalo. La pluie crépite sur mon dos, il pleut comme Pisse-Renard. Sous les arbres, un chat pelotonné sur un tronc attend la fin des hostilité.

Un arbre, déraciné, obstrue la route.

Les sommets se parent de foulards de brume.

Pourquoi, cette année, l'Ardéchoise a lieu au mois de novembre ? C'était tellement mieux en juin !

Après la pluie

Après la pluie

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Journal de voyage à vélo

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Publié le 27 Mai 2014

Dimanche, rando au départ du col de la Cayolle

Des fleurs, des fleurs, des fleurs de toutes les couleurs

Dans le ciel, le gypaète barbu plane

Sur terre les marmottes se querellent

et les bouquetins bouquinent un herbier sauvage

Tout est là !

Les lacs, les torrents, et les rochers sont à leur place

Seul, le ciel, mouvant, est passé d'un bleu éclatant à un moutonnement incertain

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Journal de voyage à vélo

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Publié le 27 Mai 2014

Et si l'envie de partit à vélo vous prenait...??? !!!!

N'oubliez pas d'emmener:

Votre vélo, ses bidons et son compteur. Etui+ lunettes vue et soleil

Votre matériel de cuisine

Assiette. Tasse (quart). Couteau suisse. Cuillère. Fourchette. Briquet. Réchaud à gaz + recharge. gamelle. Sucre, tisane, confiture, sel. Huile. Liquide vaisselle ,½ éponge. Barre céréales. Fruits secs. Sporténine. Sachets de soupe, de purée, boulgour et autre graines à faire cuire, gâteau de riz, conserve de poisson. Bouteille

Pour vous habiller

A vélo: 2 cuissards ; veste thermique ; Coupe vent; 2 maillots. gilet jaune; imperméable; jambières ; gants + gants chauds ; casque, bonnet ; polaire.

En ville: pantalon, short, culotte/slip, chaussettes, sandales ; basket ; maillot bain (ça peut servir et ça ne prends pas de place!).2 tee-shirt,

Pour dormir

Pantalon et pull chaud (et même les chaussettes et le bonnet) pour les frileux comme moi

Pour la toilette

Serviette ; lingettes ; mouchoirs, coupe ongle ; papier w.-c. ; arnica, doliprane ; désinfectant, pansement, allergie, sérum physiologique ; smecta ; crème insecte ; crème solaire ; crème hydratante ; parfum ; dentifrice + brosse à dent ; savon + shampoing ; peigne ; coton tige ; désinfectant pour l'eau

Pour les souvenirs et la sécurité

Téléphone portable et appareil photo + LES chargeurs ;

Pour manger, réparer, dormir

Chéquier, liquide, carte bleue, carnet et crayon, cartes et itinéraires, chèque vacances, carte FFCT.

Pour réparer

Ciseaux ; ficelle ; couture ; sac plastique. Compteur, chiffon, chambres à air, lampe pour vélo, outils : clés plates et octogonales, tournevis, pince, lumières vélo; pompe, fil de fer.

Pour dormir

Tente, duvet, lampe,

Matériel indispensable (liste non exhaustive!) pour une randonnée à vélo

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Journal de voyage à vélo

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Publié le 27 Mai 2014

(Les fiches que nous a envoyées l’office de tourisme de Genève nous ont bien aidés dans ce périple !)

L'an dernier nous avions emprunté la ViaRhôna à partir de Chanaz

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Samedi 27 juillet 2013

Départ pour une grande randonnée à vélo avec Antoine, treize ans ! Nous enfourchons nos vélos, pour nous rendre, de bon matin à la gare de Givors. Les sacoches sont pleines. Le guichet, à cette heure (à sept heures) est fermé. Je ne prends de billet que jusqu’à Lyon. Quelle galère pour descendre ces vélos si lourds et si chargés dans les escaliers ! Et les remonter après être passé sous les voies. Complètement inaccessible aux personnes en fauteuil roulant, cette gare !

Antoine a oublié ses lunettes de soleil à la maison. Allô papa ? Roland nous les apporte et attend avec nous que le train arrive.

Le train nous emmène à la gare Part-Dieu. Je prends les billets pour Genève. Après une demi-heure d’attente dans la gare où nous profitons pour prendre un second petit déjeuner, nous montons dans le train qui nous emmène à la capitale francophone de la Suisse. Dans ce train, un couple, eux aussi munis de leurs vélos … et d’un sac à dos chacun ! Je leur en fais la remarque ; Non, ils ne font pas la ViaRhôna, ils ont réservé un voyage organisé rien que pour eux. Ils sont à vélo et ils voyageront léger puisque leurs bagages seront transportés d’un hôtel à un autre. Ils font le circuit des lacs. On leur a assuré que l’eau serait suffisamment chaude pour s’y baigner ! Elle porte un tee-shirt « Courir pour elles », une course en faveur de la prévention du cancer du sein et travaille au Conseil général du Rhône comme informaticienne, dans les locaux de la cité de l’enfance. Nous arrivons à Genève à 10h30.

Sortir de la gare et trouver la ViaRhôna. Nous demandons notre route à des policiers. Mais ils nous indiquent soit une sortie par escalier, soit par escalator. Catastrophe ! Nous trouvons finalement une sortie en pente douce. Est-ce le bon itinéraire? Pas souriants ni sympas ces passants ! Certains détournent même le regard, comme pour ne pas nous voir et donc ne pas répondre à notre question. Nous nous faisons finalement confirmer que c’est une sortie possible.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Puis une dame à vélo nous indique que Genève est en chantier et qu’il faut passer par un autre itinéraire que celui indiqué sur notre dépliant. Nous arrivons au lac Léman et son immense jet d’eau.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Surprenant! Il est écrit: je suis un joueur de bonneteau, ATTENTION je suis un VOLEUR (avec sa photo)

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Puis nous commençons à longer, sur un cheminement sympa un Rhône bien jeune, étroit et bouillonnant… une rivière dans laquelle s’ébattent des baigneurs. Antoine s’arrête souvent pour prendre des photos. D’autres baigneurs se dorent au soleil sur des promontoires en ciment recouverts de bois, des solariums faits tout exprès pour eux.

Les panneaux indiquent, non pas ViaRhôna mais Du Léman à la Méditerranée. Puis un peu plus loin, un parking et mystère ! où est la piste cyclable ? Pas âme qui vive.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Si, quelqu’un. Il n’est pas de Genève, ni même Suisse, il parle à peine français. Il n’en sait pas plus que nous… Un panonceau indique qu’il faut aller à droite. Au début, ça va, mais un tronc d’arbre couché nous barre le passage. Antoine passe par-dessus sans trop de difficulté. Mon vélo est plus gros, plus grand, plus lourd, ça se complique. Combien pèse t-il ? J’abîme la sonnette et me fait mal au mollet avec la pédale. Et là ce n’est plus possible. Nous devons rebrousser chemin. La peur de ma vie ! C’est un sentier piéton en dévers, accroché à la falaise, le Rhône est en contrebas. Un passage, passerelle faite de troncs ne tient que par miracle et quelques clous. Avec nos vélos lourds comme des ânes morts, le demi-tour est périlleux ! Nous revenons sur la route. Nous redemandons notre chemin, sans plus de succès. Bon, logiquement, si ce n’est pas à droite, c’est que c’est… à gauche ! Gagné ! Les balises de la piste sont plus loin. Ça monte et Antoine n’est pas bien familiarisé avec ce vélo, il déraille deux fois et fini par jeter son vélo aux orties, gueulant tout ce qu’il sait ! Je suis patiente, c’est le début, et ça ne sert à rien de s’énerver. Je monte sur son vélo et constate, qu’effectivement le passage de vitesses pose problème alors que justement, dans la perspective de cette rando je l’avais fait réviser. Dès que nous serons rentrés je téléphone au mec pour l’engueuler ! Je remets la chaîne, je roule un peu avec son vélo (il me semble si léger, à comparer avec le mien !), puis reviens vers lui. Il remonte dessus. Tout va bien. Il râle toujours mais pédale. Vlan ! ça recommence ! Il en a vraiment marre. Espérons que tout aille mieux ensuite… Et c’est reparti. Arrivés tard dans la ville, il est déjà l’heure du casse-croûte. Un petit square au milieu d’un quartier tranquille, fait de maisons entourées de petits jardins. Il y a même des arceaux pour les vélos. Assis sur l’herbe, à l’ombre d’un arbre, c’est notre premier repas en liberté ! Tomates et concombres des Potagers du Garon. Pâtes. Sardines, pour les protéines. Fromage et abricots bien mûrs.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Et c’est reparti ! Si nous roulons, bien vers 15 heures, nous serons à Seyssuel où mon père viendra nous rendre visite. Le ciel est d’un bleu alpin. Notre route reprend, toujours au travers de petites maisons de ville. Hésitants, nous demandons notre chemin. Là non plus, les habitants ne savent pas nous renseigner alors que, pourtant, la ViaRhôna passe dans leur lotissement. Nous trouvons le panneau un peu plus loin. Nous quittons Genève. Il fait une de ces chaleurs ! Des villages, très mignons, fleurs au balcon. Ça monte et ça descend. Il fait chaud. Les fontaines et les lavoirs nous appellent. Pas seulement pour remplir les bidons mais pour nous baquer. D’abord les pieds (je suis en sandale, Antoine en basket/chaussettes, tant pis), puis le casque sont trempés dans l’eau très froide.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Antoine quitte son tee-shirt et l’imbibe d’eau froide. Puis nous nous mouillons tout le corps, accroupis dans l’eau, nous dégoulinons. Mais nous séchons aussi très vite. Et nous nous retrempons un peu plus loin après un moment. Nous roulons au milieu de vignobles. J’ignorais que la Suisse était productrice de vin.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Le barrage de Verbois est en travaux, les voitures, et même les piétons et les vélos ne peuvent traverser le Rhône ici.

Pourquoi "attention aux castors", ils sont méchants ?

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Les Suisses (re)construisent ! Nous prenons donc le chemin qui suit le fleuve. Toilettes sèches pour les promeneurs. Puis le chemin est barré, réservé aux piétons, interdit aux cyclistes. C’est la réserve naturelle des Teppes où l’on peut voir des oiseaux. Le chemin passe d’abord entre les champs et rejoint une forêt et là, les choses se corsent… C’est un chemin très pentu, raviné par les pluies, couvert de cailloux petits et gros, surtout. Bref, très rapidement, impossible de pédaler ! Nous sommes chargés et loin d’être des pros du VTT ! Le pied posé par terre, il faut pousser ! Et là, très vite, Antoine craque. Trop lourd, trop pentu, trop dur, quoi ! Et pourtant pour qui sait ouvrir les yeux le paysage est agréable : un ruisseau, une petite cascade, un gros arbre derrière lequel se trouvent les vestiges d’une construction en pierre.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Une belle forêt où nous sommes à l’abri de la chaleur. Mais non ! Il jure comme un charron, râle, gueule, m’engueule, se plaint et, pour finir jette une fois de plus son vélo à terre. J’ai beau essayer de discuter, lui dire qu’au bout de ce chemin il y a la route, et que, de toute façon, comme nous suivons le Rhône, impossible de se perdre. Rien n’y fait ! Pour finir, il lâche un « Toi et ta soit-disante intuition féminine… », s’assoit par terre et ne veut plus bouger. Bon, inutile de s’énerver… je ne dis plus rien et continue mon chemin, bien décidée, une fois tout en haut (je ne vois pas où le chemin aboutit) et un peu plus sûre que je ne me suis pas trompée (je lui dis que je suis sûre de moi mais j’ai quand même un doute et crains, qui sait ? de lui, de nous, faire faire ce chemin inutilement –et s’il fallait faire demi-tour ?) à poser mon vélo et à venir le rechercher à pied. Arrivée sur le plat, je laisse mon vélo et demi-tour ! Qui ne vois-je pas au détour d’un virage ? Mon Antoine, vaillant, ahanant et poussant son vélo… Il est courageux et n’a pas renoncé ! Bravo à lui ! Et ça remonte, pauvres de nous…

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Nous arrivons, de fait, à la route tant attendue. Le Rhône est toujours là. Une jolie descente. Et voilà mon Antoine heureux ! La route et la vie sont belles. Oubliés les tracas et les difficultés.

Et nous arrivons à la frontière à Chancy. Avant c’est la Suisse, après, c’est la France. S’il n’était cette pancarte, je ne verrais pas la différence !

Cette fois, même si ça monte régulièrement pendant onze kilomètres, à l’ombre, de surcroît, Antoine pédale gaiement, à au moins un kilomètre devant comme ce sera à chaque fois le cas pendant cette randonnée. Je pédale longtemps avant de le voir sur le côté, fier d’être arrivé avant moi !

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Une idée a germé. Et si nous allions dormir à Annecy en laissant nos vélos au camping de Seyssel ?!

Plus loin, vers Usinens, nous devons faire demi-tour. Ces petits dépliants sont bien pratiques ! Et ensuite, une descente vertigineuse (plus de dix pour cent), (du vent dans les cheveux !), nous ramène au Rhône.

Nous sommes arrivés au camping de Seyssel. Nous y revoyons le petit groupe de cinq personnes croisé au bord d’un chemin. L’un des jeunes est trisomique. Le propriétaire est d’accord (nous proposons de payer) pour stocker les vélos en attendant notre retour demain. Les vélos seront en sécurité. J’avais appelé mon père un moment avant pour le prévenir de notre arrivée imminente.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Je trie un peu les sacoches car je n’emmène pas tout à Annecy. Nous prenons une douche avant que mon père n’arrive, mangeons et buvons un coup au bistrot du camping. Je vais ensuite nager un peu à la piscine. Mon père a mis une heure pour venir nous chercher...et nous mettrons une heure pour nous arriver à Annecy.

Dimanche 28 juillet

Deuxième étape. Ce matin mon père nous ramène au camping de Seyssel, une heure de route.

Hier le patron du camping nous avait dit que la réception ouvrait à 9 heures. Il est 9 heures quand nous arrivons. Le panonceau de la réception affiche une ouverture à 9h30. Mon père repart chez lui, encore une heure de route. Entre hier et aujourd’hui, mon pôvre papa a fait quatre heures de route pour nous ! Il est vraiment très sympa ! Mamé a été très heureuse de nous recevoir, de voir Antoine qu’elle n’avait pas vu… car quand ils sont passés à la maison, il était en Irlande.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Nous attendons le patron du camping. Antoine s’impatiente… « Quand le mec arrive, je le… ». Finalement le mec arrive à 10h ! Les vélos sont tellement en sécurité que même nous, nous ne pouvons y avoir accès ! Pour s’excuser de son retard, et après nous avoir fait payé 14€, il m’offre un café et un jus de pomme à Antoine qui, finalement lance « Trop sympa, ce mec ! ». Faut dire qu’ils font aussi resto et qu’il s’est couché fort tard hier soir. La semaine il accueille aussi des groupes de jeunes, comme une colo.

Ce n’est donc qu’à 11 heures que nous reprenons la route… Faudrait pas que ça devienne une habitude. Hier déjà nous n'avons décollé de Genève qu'à 10h30. A ce rythme, on n’avance pas ! Premier virage, premier raidillon pour accéder à la route, je me casse la figure par terre. Ma pédale me rentre dans la cheville, j’en suis quitte pour un bon bleu !

Moins de deux heures après notre départ nous cherchons déjà à faire des achats. En passant devant un jardin me vient l’idée de demander au propriétaire penché sur sa terre de nous vendre des tomates. Non, il n’en n’a pas. Il nous indique un voisin qui n’en a pas non plus. Par contre, nous passons devant un jardin extra-or-dinaire! Foisonnant de messages bibliques, doux dingue mélange de foi en des dieux de toute la planète, de proverbes, de maximes, de jeux de mots, de constructions et de collages, qui nous font un peu penser à celui du facteur Cheval.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Bon, pour trouver à manger, ce sera dans un magasin. Sur la route, nous devons tourner à droite, dans une rue plus tranquille mais Antoine file comme le vent, impossible de le rattraper. Je hurle tout en pédalant : « Aaaantoineeee ! Aaaantoineeee ! », rien à faire ! Un mec dans son champ, à côté de son tracteur écarquille les yeux. Il m’entend, lui, et ne comprend pas pourquoi je m’époumone ainsi… J’arrive enfin à le rattraper, je suis énervée, hors de moi. Et Antoine, qui ne comprend pas pourquoi je me mets dans cet état…

Nous doublons un homme, sac au dos, il marche d'un bon pas.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Nous arrivons à Serrières-en-Chautagne et là, nous trouvons ce qu’il nous faut : une superette. Nous achetons ce dont nous avons besoin : viande, fromage, conserve et soupe pour ce soir. Derrière, pas bien loin, un plan d’eau et même des toilettes ! Elle est pas belle, la vie ! Des familles pique-niquent, se baignent. Il y a même un jet d’eau au milieu du plan d’eau.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Mais, car il y a un mais, nous avons oublié le pain. Antoine retourne au magasin. Fermé ! Nous mangeons sans pain. Tant pis. Aux sanitaires il y a une sorte d’évier. La vaisselle propre réintègre les sacoches. Roland téléphone, inquiet. Il nous met en garde car une alerte orage a été annoncée. Un orage a touché Grigny, très impressionnant ! L’orage arriverait sur nous. Ciel bleu, nuages, ce n’est pas pour nous, pas dans l’immédiat en tout cas. Je rassure Roland. Nous empruntons un chemin forestier. Rectiligne, il longe la forêt domaniale de Chautagne. Et là, nous retrouvons notre homme, le randonneur. Dans un premier temps, il nous fait croire qu'il marche ainsi depuis le matin, sans jamais s'arrêter. Il se rend à Saint-Jacques. En fait, bien sûr, il a fait comme nous, une pause casse-croûte!

Après Chanaz et ses belles maisons du XVIe siècle, nous devons quitter la ViaRhôna à cause de la construction d’une mini centrale hydroélectrique.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

C’est la troisième fois que nous sommes détournés du droit chemin…Nous devons revenir sur nos pas. Nous avons encore seize kilomètres jusqu’à Belley ! Au loin, l’orage gronde. Nous passons devant un camping mais Antoine ne veut pas y dormir. Une dame nous dit qu’un gîte ne se trouve pas loin, juste après Belley. Nous poursuivons notre route. L'orage se rapproche. Il est là. Nous nous réfugions sous le pont de l’autoroute qui enjambe le Rhône. Nous retrouvons la dame qui nous avait indiqué le gîte. Pour elle il n'était pas loin, oui, mais elle n’a pas de sacoche ! Et même si ce n’est pas loin, nous roulerons assez longtemps avant d’y parvenir. Cette dame nous raconte qu’elle a déjà roulé en groupe sur la ViaRhôna jusqu’à Port-Saint-Louis et nous a bien fait rire en nous racontant que les moustiques, dans le delta, sont très nombreux. Elle avait été rassurée avant d’y arriver car une personne lui avait dit que, grâce aux chauves-souris, elle serait épargnée par les petites bêtes… mais de chauves-souris, point, en revanche, au matin, tous étaient couverts de piqûres urticantes causées par les vilains insectes !

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Le panneau en bois est bien placé et arrive à point nommé : « Gîte de Noël et Monique » suivi d’un numéro de téléphone. Je les appelle : ils ont une chambre libre ! Ils m’indiquent la route à suivre. En sortant de la piste cyclable, c’est à droite. Puis il faut entrer dans le premier hameau qui se trouve sur la gauche. Un cul de sac, des maisons, non, ce ne doit pas être ici. Nous rappelons. Il faut prendre la route et plus loin, tourner à gauche. Bon, mais nous avons beau pédaler, toujours sous la pluie, impossible de trouver la maison qu’ils nous décrivent ! Ça monte bien un peu, comme ils nous l’ont décrit, mais ce n’est toujours pas là… Je finis par comprendre, enfin ! Demi-tour sur la grande route et retour au hameau. Sur le côté, effectivement, une petite route, plate au début, qui monte pas mal ensuite. Nous nous trompons encore un peu car nous atterrissons… dans la cour d’une ferme au lieu de la contourner. Ce n’est pas ici non plus. En revanche, les habitants de cette maison connaissent le gîte et nous remettent bien volontiers sur le droit chemin.

Enfin nous y voilà ! L’accueil est chaleureux. Nous pouvons ranger nos vélos et leurs sacoches dans une grande salle, appuyés contre des tables sur lesquelles j’étale tout notre joyeux bazar afin d’y trouver des vêtements secs. Sur les chaises nous étalons nos vêtements mouillés et les housses des sacoches pour les faire un peu sécher.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Nous allons dans notre chambre prendre une bonne douche bien chaude et enfiler des vêtements propres. Elle est assez grande. Il y a deux lits, un petit et un grand. La salle de bain est séparée des toilettes. Il y a tout ce qu’il faut : gants, serviettes, savon, et même un sèche-cheveux !

Nous ne sommes pas les seuls touristes accueillis par le couple. Autour de la table, un couple de Hollandais venu découvrir la France profonde. Ils habitent à cinq kilomètres de la frontière allemande et parlent aussi cet idiome. Monique, notre hôtesse est alsacienne et peut ainsi échanger dans cette langue avec eux. Il lui reste même un zeste d’accent quand elle s'exprime en français. L’autre personne est Eric, un motard de Thiers qui fait une étape ici avant d’aller à Chambéry se faire faire une belle selle en cuir, sur mesure, pour sa moto. Il explique qu’en quelques jours le sellier la lui fabriquera. Notre hôtesse nous propose du sirop de sa fabrication : menthe, pissenlit et coquelicot.

Ce sont les petites-filles de nos hôtes qui aident à la cuisine et qui servent. Elles ont l’âge d’Antoine et même un peu moins. Elles habitent la maison juste en face. La tentative d’Antoine d’aller sur Skype pour discuter avec sa copine échoue. Notre hôtesse nous propose de mettre notre linge mouillé à sécher sous la serre ouverte de part et d’autre, où l’air circule.

Les propriétaires du gîtes ont l’âge de la retraite et continuent à élever quelques veaux sous la mère, à produire un peu de tabac et de l’huile de noix.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Nous passons à table. D’abord apéritif aux feuilles de figuier, de pêche, de noyer ou de pissenlit. Les hors-d’œuvre sont très variés et proviennent du jardin : haricots, salade de pommes de terre, betteraves et carottes râpées et du poulailler : œufs en mayonnaise. Puis vient le plat : gratin de courgettes améliorées de céréales cuites, spaghettis, fromages et enfin les baies du jardin (groseilles ballons, groseilles à maquereaux, mûres) accompagnent des gâteaux fait maison (trukener et meringue). A la fin la tisane est proposée.

Lundi 29 juillet

Il a tonné toute la nuit ! A sept heures ce matin il pleut encore beaucoup ! Nous allons prendre le petit déjeuner, royal ! Les quatre sortes de confitures sont faites maison, du miel, du bon pain. Un grille-pain est à notre disposition. Thé ou café au choix. Notre hôtesse avait oublié de nous mettre une petite assiette pour poser notre tartine. C’est une « faute » car comme elle a le label Gîte de France, elle a l’obligation de respecter un certain nombre d’obligations…

Monique me propose de mettre au sèche-linge les vêtements encore humides. Quelle prévenance !

Nos hôtes nous découragent, le temps est vraiment trop moche, ils nous proposent de ne partir qu’après manger. Nous pourrions faire nous-mêmes notre repas car, en haut, ils ont une petite cuisine pour les personnes accueillies. Mais Antoine est vraiment décidé à y aller ! Si j’avais été seule, je ne sais pas si je ne les aurais pas écoutés…

Et à neuf heures, c’est parti et sous une pluie battante ! Nous en rions, Antoine et moi. Que faire d’autre ? Nous prenons une route différente de celle de l’an dernier, conseillée par nos hôtes … à cause de travaux. Décidément ! Puis nous rejoignons la piste cyclable pas loin d’Izieu où nous nous étions allés l’an dernier. Il pleut des cordes, ou des ficelles, selon les moments.

Nous nous arrêtons vers 11h30 sous un préau, au port de la Groslée. Ni table ni chaise et de banc nenni. Par contre comme des petits morceaux de bois dépassent des poutres à chaque croisement des solives, j’y accroche tous nos vêtements mouillés. C’est donc debout que nous buvons notre soupe et notre tisane, que nous mangeons notre maïs (que j’ai fait réchauffer), ainsi que notre salade de tomates et de thon. Et pour le dessert, une pomme pour Antoine, du pain et du comté pour moi. Réchauffé, nous sommes prêts à repartir ! Ranger, accrocher à l’extérieur des sacoches les vêtements mouillés, nous partons.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Antoine choisi le parcours le plus sportif, celui qui comporte une montée de trois kilomètres et demi mais où il n’y a presque pas de circulation. Il a plu jusqu’à midi mais quand nous remontons sur les vélos la pluie a cessé.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Une pancarte informe de la présence d'un site préhistorique. Cyclotouristes, nous nous engageons dans le chemin. La pancarte ne précise pas le nombre de mètres... kilomètres. J'envoie Antoine en éclaireur. Il revient, bredouille. C'est encore plus loin. Il a seulement vue une maison abandonnée.

Il repleut à nouveau vers seize heures. C’est vers dix-huit heures que nous arrivons à Loyette. Pas de camping. Nous allons à la mairie. Une porte est ouverte, j’entends une personne faire le ménage dans l’escalier. De l’autre côté du hall l’on voit une cour par une autre porte, ouverte elle aussi. Une dame d’une soixantaine d’année au fort accent portugais descend pour nous accueillir. Je lui demande s’il serait possible de s’installer dans la cour pour la nuit. C’est le jour du conseil municipal. Il n’a pas encore commencé. Elle va demander au maire, revient puis nous demande de la suivre. Elle nous conduit auprès de lui. Il est en grande conversation avec la policière municipale, elle-même au téléphone (micro ouvert) avec une dame, porte- parole d’un groupe de gitans qui veut s’installer sur le stade. La commune n’a pas d’aire d’accueil des gens du voyage. Le maire refuse qu’ils s’installent. Je me dis que c’est foutu pour nous mais, une fois finie la conversation avec la dame il se tourne vers moi et me dit qu’il veut bien que nous dormions ici, sous le préau de l’école pour une nuit.

http://www.commune-loyettes.fr/

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Madame Teixeira, la femme de ménage est adorable ! Elle nous dit d’aller chercher trois chaises dans un jardin adjacent pour mieux nous installer. L’une des chaises servira de table. J’accroche les tenders entre eux et je les déploie entre des clous pour faire sécher le linge. Je fais deux bises à la dame car c’est grâce à elle que nous pouvons dormir ici cette nuit ! Elle laissera le local ouvert, nous aurons ainsi des WC et un grand évier à notre disposition. Il y a du papier toilette, des serviettes en papier et même du pousse-mousse !

Antoine veut aller faire les courses. Il revient avec du thon, quatre yaourts et deux tomates. Il veut y retourner et me demande l’autorisation d’acheter ce qui lui fait envie : du cassoulet ! Il revient avec, en plus, du chocolat. Quel régal, ce soir ! De la soupe et un mélange que j’ai apporté de la maison : lentilles verte et corail, pois cassés avec du boulgour et d’autres céréales que je fais cuire. Le dessert sera le chocolat.

Le repas est de train de cuire. Mauvaise nouvelle : le conseil municipal est fini, le maire revient et nous annonce que, pour des raisons de sécurité nous ne pouvons dormir sous le préau car il n’est pas sûr de sa solidité. Il nous propose de nous emmener chez une dame, propriétaire d’un corps de ferme inhabité. Pendant qu’ils boivent un coup nous pouvons finir de manger, il reviendra nous chercher après pour nous y emmener. Antoine part faire la vaisselle et revient… les mains vides ! C’est la dame qui lui a dit de venir m’aider à tout ranger avant que n’arrive le maire. C’est elle qui fait la vaisselle ! Ça alors ! Je lui demande si elle aime lire. Elle ne lit pas le français mais son mari, handicapé, si ! Je lui demande son adresse, je leur enverrais un livre pour les remercier : ils habitent rue de Salpingeon. Le maire et son adjoint arrivent. Comme j’avais défait la tente du porte-bagage je lui demande si je peux la mettre dans sa voiture car l’installer avec les tenders est fastidieux. Nous sortons de la cour et tombons directement dans la rue Charles Pigeon (Salpingeon) !...

Nous arrivons chez la propriétaire. Le maire nous présente et s’en va. Cette dame a l’habitude de recevoir des campeurs. La dernière fois c’est un groupe antinucléaire qu’elle a accueilli. A l’avant, sur la rue, un bâtiment. Elle l’ouvre et nous montre l’arrivée d’eau et d’électricité. Pas de toilette. Je mets mon portable à recharger et nous remplissons les bidons et la bouteille. Puis elle ouvre le portail.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Son mari s’impatiente. Il est venu en voiture, elle en vélo. Il s’en va. Elle remarque mon maillot et mon cuissard Handivienne… qu’elle connaît ! Le monde est petit… Nous avons une connaissance en commun, la fondatrice de l’association sportive. Ensemble, elles vont une fois par mois participer à une activité à la fois philosophique et pratique, l’eleutopédie ou quelque chose d’approchant (éleuthéropédie de éleuthéros, liberté et de paideia, formation en grec : formation à un agir libre). Je chercherais sur internet ! Elle m’explique ensuite où cacher la clé demain matin quand nous partirons.

Puis nous la suivons : sous un hangar sont entreposées diverses choses, des caisses, des bancs, une charrette…

et après, un jardin en friche ou une prairie envahie de mauvaises herbes. Tout ça à la fois. De vieilles bagnoles achèvent là leur vie. Un petit bâtiment bas, un clapier, au milieu des herbes folles. A nous pour la nuit. Nous ne tardons pas, car elle tombe. Bon sang ! le sol du jardin est truffé de morceaux de tuiles ! Le toit est refait à neuf et les ouvriers n’ont pas pris la peine de les ramasser. Depuis un certain temps déjà car ils sont enfoncés dans le sol. Impossible d’y planter une sardine ! Ça tiendra comme ça pourra, en espérant qu’il n’y ait pas de vent… J’installe sur les bras de la charrette et les caisses éparpillées sous le hangar, les vêtements encore humides même si Monique, hier, les a passé au sèche-linge ainsi que ceux d’aujourd’hui, comme les chaussettes lavées ce soir et aussi les housses de sacoches. Je m’installe sur le petit banc et j’écris à la lueur de ma frontale. Antoine est parti se coucher.

De l’autre côté de la clôture, dans le jardin voisin, un homme, jeune, m’interpelle. Il nous propose de venir nous doucher quand, avec son amie, ils auront fini de manger ! Adorables, les Loyettais ? Loyettins ? [Loyettains] Quelles rencontres, ici, dans ce village ! Quelle couleur politique, ici ? combien d’habitants ? 3 000 ? Antoine est à moitié endormi, il préfère rester couché. Le monsieur m’appelle. Je prends mes affaires, savon, shampoing, serviette. Je monte. C’est un jeune couple sans enfant. Ils ont un chat, blanc et, me disent-ils, comme tous les chats entièrement blancs, il est sourd. Ils veulent me prêter savon et serviette. Sympas ! Nous discutons un petit moment. Propre, je pars me coucher sous la tente.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Mardi 30 juillet

Il a plu cette nuit, je range la tente, humide. Pour refermer la porte de la vieille ferme, j’ai cassé la poignée ! Mince, comme remerciement à mes hôtes… pas très sympa ! Je leur laisse une carte de visite sur la clé avec un mot d’excuse en leur demandant de m’envoyer la note… Une vieille poignée comme ça, à part dans les brocantes et chez les serruriers, je ne sais pas où ils vont en dénicher une, ça va me coûter cher !

Propre, en ce qui me concerne, frais et dispos, nous repartons. Et nous prenons une route, bizarre, qui semble revenir sur nos pas, vers la centrale nucléaire. La-Balme-les-Grottes, le village vers lequel nous allons est très beau, le paysage, sympa. Nous nous arrêtons pour les photos et… la boulangerie.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Quand je me rends compte que c’était une variante (de plus de deux heures, quand même !) et que ce détour n’était pas du tout une obligation, juste pour le fun, Antoine pique une bonne colère, tempête, s’énerve, jurant qu’il s’en est aperçu puisque nous tournons autour de la centrale nucléaire de Creys-Malville ! Il pense qu’à cause de ce grand détour nous n’arriverons pas à la maison pour y dormir ce soir et il gueule à travers la campagne tout ce qu’il sait… Moi je l’ai trouvé agréable, ce détour… Pourquoi se lamenter ? Il n’est pas content car ce soir il voudrait discuter avec sa copine sur Skype. Il a même reconnu : « Je ne sais pas comment tu fais pour me supporter ! ». [de retour à la maison, je me suis rendue compte que nous n’aurions jamais du passer par Loyette. Mais ç’aurait été dommage, non ?]

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Midi, Villette-d’Anthon, l’entrée d’un lotissement et au fond, un petit bout de prairie avec un muret et l’ombre d’une haie pour nous accueillir. Au bout d’un moment, intriguée par le bruit que nous faisons à préparer la tambouille une dame pointe son nez hors de son jardin. Non pour nous engueuler de squatter ainsi le lotissement mais… pour nous inviter à venir utiliser ses toilettes et son évier ! Quand on dit que les Français ceci ou les Français cela… Nous sommes donc allés aux toilettes et j’ai fait la vaisselle chez elle ; elle m’a même prêté un torchon !

Ensuite, ça monte, et là, Antoine est tellement loin que même si je crie, il ne m’entend pas. Marre ! Il faut prendre la route de droite. Pas envie de lui courir après. Passe un monsieur à vélo, rapide. Je lui demande de me rendre service dans le cas où il rattraperait Antoine, de lui demander de revenir par ici. Antoine revient, enfin !

Pourquoi les maïs sont étêtés sur trois rangs et tous les trois rangs ? Faudra demander à Christian, fils de paysan, il a peut-être la réponse.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Puis enfin nous retrouvons la route que nous connaissons puisque nous sommes passés par là l’an dernier puis la piste cyclable du Grand Large qui mène ensuite à un parc situé juste avant Lyon et enfin les quais du Rhône de Lyon. Nous sentons l’écurie et avançons bien sur nos bécanes.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Traversée du Rhône à La-Mulatière, et là, je suis en terrain connu puisque c’est le trajet que je faisais parfois à vélo pour aller de Gerland où je travaillais jusqu’à Grigny.

Super accueil de Roland ! Les petits plats dans les grands : sushis, gâteau de foie et quenelles et… ! un clafouti fait maison ! MMMHHH ! "Un vrai clafouti me dit Roland, pas comme celui que tu fais… "Mais Antoine préfère le mien qui ressemble, c’est vrai, plus à un flan. Mais avant, grande lessive et passage au sèche-linge de nos vêtements puis étendage pour finir le séchage.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Mercredi 31 juillet

J’ai rangé tous les vêtements. Par contre, le duvet rangé avec la tente humide, est… humide ! Je laisse la tente dans le sac étanche et range le duvet dans une sacoche après l’avoir étendu un moment.

Roland range et remplit la caravane. Il a beaucoup fait de courses. Il nous rejoindra à Port-Saint-Louis, d’où nous partirons ensuite tous les trois en vacances dans les Landes.

Nous croisons les voisins devant chez nous. Bizarre de faire étape chez soi, de dormir dans son lit et de repartir, le matin venu… Le fond de l’air est frais, le ciel est d’un bleu parfait. Il ne va pas faire trop chaud, aujourd’hui.

Prêts à poursuivre la route !

Mais demain et jusqu’à dimanche, c’est la canicule ! 35 à 38°C sont annoncés. Il faudra partir plus tôt le matin et s’arrêter plus longtemps après le repas de midi, boire beaucoup, se mouiller si l’on trouve.

La piste après Grigny et jusqu’à Saint-Vallier, je connais par cœur ! Saint-Romain en Gal : pourquoi les vieux marchent-ils les mains croisées dans le dos ? La zone maraîchère après Condrieu est toujours aussi agréable.

Vers Sablons une famille de Hollandais, un couple avec des jumelles de dix ans. Ils sont partis de Saint-Clair-du-Rhône ce matin. Ils vont jusqu’à la mer et l’an prochain ils iront de Hollande jusqu’à Saint-Clair-du-Rhône. Un peu plus loin, un couple de jeunes, elle des dreds, blonde, lui torse nu. Il tracte une remorque dans laquelle trône un chien. Ils vont jusqu’à Bagnols-sur-Cèze. Encore plus loin, sur l’île du Beurre et juste avant de pique-niquer nous croisons un Belge, fou de vélo et de grandes distances. Il a fait trois mille kilomètres depuis le 30 juin. Dans le désordre : Berne, Venise, Vérone, Marseille, Avignon, les Alpes. Soit 250 à 300 kilomètres par jour. Le banc et la table nous attendaient : pâtes, concombre, œufs pas tout à fait cuits. Je n’ai pas trop faim. Soupe. Antoine a mangé un fruit.

A Saint-Vallier, je me fais vertement tancer par Antoine car je roule à vélo sur la chaussée interdite aux vélos ! Lui, respectueux de la loi, roule sur le trottoir.

http://www.iledubeurre.org/site/

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Nous nous arrêtons à Arras dans une boutique qui vend des fruits du producteur au rez-de-chaussée d'une maison. Déception ! c’est une vieille femme revêche qui a déjà pesé toutes ses barquettes de 500 grammes et qui ne veut surtout pas nous vendre deux pêches et deux tomates. Dommage ! Un peu plus loin, un grand parking devant une boulangerie, d’une part et une charcuterie, d’autre part. J’avais promis une glace à Antoine si l’on dépassait les cent kilomètres dans la journée. Exploit réalisé hier. Comme il a maintenu la bonne cadence et qu’aujourd’hui il fait très chaud, l’occasion est bien trouvée. La boulangerie a même une terrasse avec parasols. Un peu de repos. J’achète aussi du pain. Et, à côté, la charcuterie. Je vois les yeux d’Antoine briller. Pour lui, une charcuterie c’est mieux qu’un marchand de bonbons. Et là, dégustation gratuite de tout ce qui nous fait envie. Nous goûtons trois spécialités. Il sait vendre, le bougre. Faut dire que c’est de la bonne camelote ! Antoine a envie de tout prendre… Mais dans les sacoches, pas de frigo ! Finalement nous optons pour un joli pâté en croûte et une saucisse. Le charcutier nous donne une bouteille pleine d’une eau glacée. Il a l’habitude, il en met au congélateur, les clients ne peuvent ainsi prétexter qu’à cause de la chaleur… Espérons que nos achats ne s’abîmeront pas !

Nous avons fait 360 kilomètres depuis le début. La circulation est dense et nous n’avons pas pu quitter la route nationale car nous n’avons pas trouvé la petite route sympa après Arras et avant Vion que la fiche indique. Que de camions ! Juste après l’entrée de la ville, une pharmacie… pour racheter de la crème solaire et de la crème pour nos pieds échauffés. Et au supermarché : soupes, fromage, gâteaux de semoule, barres de céréales. Et les embouteillages à Tournon ! L’enfer… ! Tain est plus calme.

Nous arrivons à Tain-l’Hermitage.

Nous trouvons un emplacement au camping, situé juste le long du Rhône, et de la piste cyclable qui lui est parallèle. Demain pas besoin de chercher notre chemin. Un couple de papy-mamie surveille nos affaires pendant que nous nous baignons à la piscine municipale contigüe au camping et dont le prix d’entrée est inclus avec celui du camping (18,50€). Ils nous prêtent un marteau pour enfoncer les piquets de la tente. Encore des gens a-do-ra-bles ! Elle, était infirmière scolaire et lui, prof. Outre le marteau que nous leur avons demandé, ils nous ont prêté une table, deux chaises et une bouilloire pour faire chauffer l’eau de la soupe. Elle m’a proposé de faire cuire mon mélange de céréales sur leur plaque électrique. Et ce n’est pas tout ! « Vous n’avez rien à mettre au frigo ? ». Euh… le saucisson ! A ne pas oublier demain matin ! En revanche, j’ai décliné sa proposition de corde pour étendre ma lessive : le buisson qui sépare chaque emplacement est en plein soleil (couchant) ! Il conviendra parfaitement.

Excellent repas. C’est important de bien manger tant pour le physique que pour le moral. Ce soir il est au beau fixe : le pâté en croûte est plus que bon, excellent ! La moitié chacun, c’est beaucoup mais quand on aime, on ne compte pas. De la soupe, comme d’habitude, du fromage, de la crème de marrons. Quel appétit ! Antoine mange un fruit et une tomate en plus. Chaque jour c’est Antoine qui fait la vaisselle et moi, la lessive. Cette fois il a oublié de me donner ses chaussettes à laver, alors c’est lui qui s’y colle (enfin, seulement ses chaussettes !).

Un bruit d’hélicoptère. C’est ainsi qu’ils sulfatent les vignes plantées sur des terrasses très escarpées sur l’autre versant.

Demain nous mangerons peut-être avec P’tit Louis. Aujourd’hui Christophe n’a pas pu rouler avec nous, son handbike est en révision. Il nous reste 200 kilomètres jusqu’à la mer.

L’autre soir, dans la tente, j’ai eu froid, alors cette fois j’enfile le cuissard et la veste d’hiver d’Handivienne. Mais Antoine, lui, dort toujours torse nu. Il fait beau être jeune ! Le vent a soufflé fort cette nuit, la tente a

résisté.http://http://www.payshermitage.com/hebergement.php?htype=Campings

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Jeudi 1er août

Arrêt à Valence où nous achetons du pain dans une boulangerie puis, nous trouvons un fromager (eh oui ! dans les grandes villes touristiques et gourmandes, ça existe !) où nous achetons trois fromages de brebis à différents stades de maturation ainsi qu’une boîte de fromage fort fait maison.

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Pause repas dans le restaurant du camping de Charmes-sur-Rhône qui accepte, puisque nous buvons un coup, de mettre une table à notre disposition pour que nous pique-niquions. Un panaché pour moi et un coca pour Antoine puis, après le repas (une demie tomate chacun mélangée avec les céréales froides, en salade, la saucisse achetée la veille chez l'excellent charcutier d'Arras, du fromage fort – un régal- et des fruits), un café pour l’une et une glace pour l’autre. Après cet excellent repas une bonne sieste à l’ombre s’impose. Pendant ce temps Antoine fait la vaisselle. Je dors peu puis je le cherche. J’ai mis un grand moment à le trouver et pourtant le camping n’est pas grand !

Nous roulons ensuite sur une petite route qui passe devant une ancienne éolienne.

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La route, tranquille, est en zone inondable mais à sec en ce moment. Il faut ensuite rejoindre la nationale 7. Comme une pancarte indique que la vitesse maximum autorisée est de 90km/h Antoine prend peur et ne veut pas s’engager sur cette route. Je passe devant. C’est vrai que c’est une étape pas trop marrante de quatre kilomètres sur une route nationale droite, vent de face (mistral) et le soleil qui tape fort. Un camion est passé si près que j’ai eu du mal à maîtriser mon vélo et Antoine m’a dit qu’il avait eu le même problème !

Nos bidons sont presque vides, et le peu qu’il reste est tiédasse. Arrêt à la pizzéria « L’équateur » par ailleurs indiquée sur le dépliant. Je jette un peu d’eau, le fond de mon bidon, dans le bac à fleur. Et la tenancière nous jette un : « Ils s’arrêtent tous pour me demander de l’eau, et ils ne consomment rien ! » très agressif. « Nous sommes en alerte canicule, comme se plaît à le répéter Antoine, et elle ne nous donne même pas un peu d’eau ! ». Indignés ! Je prends mon téléphone et m’apprête à téléphoner à la gendarmerie (non assistance à personne en danger), me ravise et téléphone aux pompiers. S’en foutent ! Nous sommes obligés de toute façon, avec le peu d’eau qui reste de poursuivre notre route. Le dépliant indique qu’il faut tourner à droite direction Ancône. C’est une petite route plus tranquille qui fini par rejoindre la piste cyclable le long du Rhône. Un peu plus loin elle est très proche d’une aire d’accueil pour les gens du voyage. J’y vais ! Je suis très bien accueillie et peux remplir bidons et bouteille.

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Châteauneuf-du-Rhône, nous téléphonons à Roland pour lui demander de chercher pour nous un camping sur internet. Sinon, tant pis, nous irons squatter la pelouse d’une maison de retraite tenue par les sœurs. Nous trouvons, grâce à ses indications, le camping municipal, tout petit et pas cher (5€70 la nuit pour deux, les vélos et notre tente. Record battu ! ). La piscine est en sus, mais de toute façon il est trop tard pour songer à s’y ébattre même si elle n’est pas loin.

C’est la dèche ! Nous avons mangé tout le pain et Antoine a mangé l’un des gâteaux de semoule. Il ira acheter du pain demain .Il ne reste qu’un demi sachet de soupe chacun, une demie banane et un abricot chacun. Nous finissons les céréales froides avec un filet d’huile (d’olive !) et un peu de sel. Nous mangeons assis par terre, ça fleure bon la menthe sauvage (à petites feuilles). Très calme, ce camping. Un jeune en déplacement, dort dans sa voiture qu’il a aménagée. Il touche une prime d’hôtel de 65€, le camping lui coûte bien moins cher, c’est tout bénef pour lui. Il est conducteur d’engin et est « loué » avec sa pelleteuse par une société privée au gré des chantiers de fouilles préventives pour le Ministère de la Culture. Il nous a prêté son marteau, pour les piquets de notre tente. 80 kilomètres aujourd’hui soit un total de 480 kilomètres.

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Vendredi 2 août

Nul besoin d’acheter des fruits aujourd’hui. Au moment de partir, Antoine arrive avec un melon dans chaque main. Un caravanier venait de les lui donner ! Nous en avons offert l'autre à une famille.

Pause repas. Nous mangeons le melon et tous les restes : le fromage fort et les deux autres fromages avec beaucoup de pain et puis aussi de la confiture de marron.

Nous avons fait halte dans une belle maison, une ferme rénovée pour demander de l’eau. Il est à peine midi. Nous entrons dans la cour, il n’y a pas de grille et appelons car il y a des voitures mais pas de sonnette. Une dame sort de la maison. Elle a interrompu son repas pour venir à notre rencontre. Elle rempli notre bouteille avec de l’eau de source bien froide prise dans son frigo. Elle s’enquiert de notre déjeuner et propose de nous donner des tomates. Nous déclinons son offre car nous avons déjà mangé. En voyant Antoine elle nous dit qu’elle a un fils de treize ans qui serait bien incapable de faire ce que fait Antoine. Elle lui ramène deux yaourts à boire. Il boit le premier. Le deuxième se conservera tout à côté de l’eau glacée, dans la sacoche. Dans la cour le chien est bizarre. Il est né sans dent et sa langue pend car il ne peut la retenir. Elle l’a acheté à une personne qui faisait vivre les chiens dans une vieille deux-chevaux. Ils ne mangeaient presque pas et ne sortaient jamais de la voiture ! C’est un border collie.

Il fait vraiment trop chaud ! Nous faisons une pause de trente minutes au moins. Puis nous repartons.

Nous nous arrêtons à Pont-Saint-Esprit dans l’idée première de nous baigner dans l’Ardèche... Sur les indications de jeunes nous nous orientons vers les berges… du Rhône. Nous arrivons dans un chemin plein de bouillasse et parsemé d’objets peu ragoûtants… une décharge sauvage, berk ! Nous avons transpiré comme tout pour remonter. Mais arrivés en haut, nous découvrons un supermarché où nous pouvons nous approvisionner, ce qui nous fait dire que nous ne sommes pas arrivés jusqu’ici pour rien. Antoine trouve drôle de faire ses courses, ainsi, au jour le jour.

http://www.mairiepse.fr/

Sur le chemin, le plan d’eau du Revestidou ! magnifique ! Tout le monde se baigne malgré la pancarte « Interdit à la baignade ». En cas de noyade, la mairie est couverte, puisque c’est interdit… Nous nous baignons tout habillés, Antoine fait quelques plongeons. Nous reprenons la route, les vêtements sèchent malheureusement trop vite !

http://www.provenceguide.com/patrimoine-naturel/plan-deau-du-revestidou/haut-vaucluse/provence-PNAPAC084CDT0000039-1.html

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Nous avons déjà fait 80 kilomètres et il a fait très chaud aujourd’hui. Nous en sommes à 560 kilomètres. Nous avons dépassé Roquemaure et il n’y a pas de camping. Antoine, timoré, n’a pas voulu dormir près du stade. « C’est interdit ! ». Si ce n’était que de moi… Nous sonnons pour nous faire ouvrir un gîte mais le prix (77€ la nuit chambre avec coin cuisine) nous refroidit. Je propose d’aller demander l’autorisation aux gendarmes d’aller dormir au stade. Je sonne, ils ne m’ouvrent pas. A travers l’interphone de la gendarmerie je pose la question et la réponse est non. « Ah ! tu vois !? ». Ils nous disent d’aller au camping de la Barthelasse à cinq kilomètres, vers Avignon mais le festival n’est pas fini et je crains qu’il n’y ait plus de place. Et y a-t-il seulement cinq kilomètres à faire, sans certitude de pouvoir y dormir en plus !? Antoine veut toujours avancer, jamais fatigué malgré tous les kilomètres que nous avons dans les jambes ! Je l’appelle « mon p’tit poulet bicyclette ». Comme ces poulets africains tout maigres qui courent partout pour trouver leur pitance. Un peu plus loin, un garagiste veut bien que nous dormions sur sa pelouse, mais elle est juste le long de la route. Je propose à Antoine de chercher un chemin en retrait et/ou une maison avec jardin, accueillante. Et c’est Antoine qui repère une allée assez longue avec, de part et d’autre un champ. Au bout de ce chemin, un portail et une maison. Je sonne. Un monsieur arrive, il accepte que nous plantions notre tente dans le champ. Nous lui demandons de remplir notre bouteille. Il l’emmène et revient avec une deuxième, neuve. Je n’ai toujours pas très faim à cause de la chaleur. J’ai mangé un peu du mélange de céréales que nous avons acheté au magasin, deux bananes sèches et quelques noix. Pas de vraie toilette ce soir malgré la transpirade de la journée. Un coup de lingette et ça ira. Pour le petit coin, c’est un peu plus loin…

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Samedi 3 août

Enfin la mer !… Enfin, ce soir ! Ce matin nous nous sommes levés à cinq heures quinze en prévision de la canicule mais une petite pluie fine qui a vite cessé nous accueille. Elle a bien mouillé la tente, rangée telle quelle !

Nous rangeons tout, rituel habituel, et après notre petit déjeuner, c’est le dernier départ. Les petites routes sont très sympas. Le dépliant nous fait zigzaguer entre les champs. Allée des platanes, chemin Saint-Marc, chemin de la Croix puis de la Valergue, de l’Islon, du Clos Méjean, des Etangs, de la Couronne, de la Bastide neuve, les chemins se succèdent, les voies sont étroites, les voitures, absentes. Ah ! Comment ferions-nous sans toi, petit dépliant numéro 24, et ceux qui t’on précédé ? Mais nous sommes obligés de reprendre la grande route un peu plus loin.

Avignon, puis le beau château de Tarascon du XVe siècle et, juste à côté la sculpture de la fameuse tarasque.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Et c’est l’orage ! Nous trouvons un chemin et une maison au portail ouvert. Personne ! Une voiture est abritée sous un auvent. Il nous abritera aussi. Un monsieur arrive, le propriétaire, sans doute inquiet de voir deux inconnus dans son jardin, puis rassuré après avoir discuté avec nous un bon moment. Rassuré mais il ne repart pas tant que nous sommes là ! La pluie cesse, et nous reprenons la route.

Dans un ruisseau Antoine a vu une bête, un ragondin ? Nous téléphonons à Roland. Il nous donne le numéro de téléphone d’un cousin habitant, non pas en direction de Port-Saint-Louis mais des Saintes-Maries-de-la-Mer. Pas grave, du moment que nous arrivons à la mer Méditerranée ! Je téléphone. Je « tombe » sur la cousine, très sympa. Elle est d’accord pour garder nos sacoches jusqu’à ce que nous ayons fini l’aller-retour à la mer. Nous repartons. Antoine est content et pédale de plus belle, encouragé par la proximité et de la mer et de la fin de la randonnée.

Pause repas, bien avant midi, à l’écart de la route, derrière un carrefour très calme caché par un bosquet. Céréales cuites et froides, charcuterie, soupe, bananes sèches.

Nous sommes arrivés à 14 heures chez le cousin de Roland, Gérard Décombe, qui tient un restaurant, Le Paty sur la route après Arles.

http://www.plusbeauxdetours.com/decouverte-terroir/detail_restaurants-les-saintes-maries-de-la-mer-le-resto-du-paty_103695.html

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Nous téléphonons à Roland qui est dans les embouteillages. Il ne sait pas du tout à quelle heure il va arriver. Nous posons nos sacoches dans un studio où leur fille dort parfois. Marie-Claude, la cousine nous invite à manger. Nous pouvons choisir ce que nous voulons. Nous avons 76 kilomètres dans les jambes. Notre objectif, la mer, est à 23 kilomètres par la route, nous ne sommes pas encore arrivés ! Nous avons déjà mangé mais elle insiste tant que, finalement, convaincus, nous cédons. Moi la première. Je prends une pizza, une vraie ! Aux tomates et aux anchois. Mmmmhh ! quel délice, quelle pâte fine et craquante ! Cela fait une éternité que je n’ai mangé une si bonne pizza ! Et ensuite un café gourmand. Antoine, lui, c’est pâtes au saumon et fondant au chocolat. Vraiment bon aussi. Il fait chaud. Je ferais presque la sieste… au frais dans le studio climatisé… La cousine propose de laver et sécher nos fringues. Vraiment adorable, ce couple ! Et nous partons (sans faire la sieste !) pour les Saintes-Maries-de-la-Mer. Je refuse de reprendre cette route où les voitures roulent très vite sans plus faire attention à nous, pauvres cyclos ! Il existe un chemin qui mène à la mer. Va pour le chemin ! Après avoir hésité sur l’endroit où il débute, nous roulons sur un chemin aussi peu lisse qui soit !

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Mais nous roulons légers, débarrassés de nos encombrantes sacoches ! très bizarre, comme impression. Tout le long, des barrières, des portails et derrière, des taureaux, des étangs, des flamands roses, des échassiers. Roland nous téléphone. Il vient d’arriver chez son cousin. Très très peu de voitures. Ce chemin est cahotant, sauf sur de rares portions. Nous arrivons dans le village des Saintes-Maries, retrouvons les voitures, les gens, les touristes. Nous demandons : « C’est où, la mer ? ». Et là, devant l’étendue d’eau, nous nous étreignons longuement, Antoine et moi. C’est le bonheur !! Nous l’avons fait, nous avons réussi ! 656 kilomètres au compteur. Nous sommes heureux ! Nous nous mettons en maillot de bain. Je nage un peu, ça rafraîchit. J’appelle Roland. Il est dans un bistrot, aux Saintes-Maries. Nous revenons chez ses cousins en voiture avec lui. Ça fait tout bizarre de rouler, le cul dans un siège moelleux, sans se fatiguer ! La route défile… Je n’aurais pas refais le trajet inverse par ce chemin de 20 kilomètres soit gondolé, soit caillouteux et plein de trous. Pas agréable du tout, même si les flamands étaient beaux.

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013

Roland et Gérard installent la caravane sur le terrain, derrière le resto. Nous allons tous les trois, les uns après les autres prendre une douche dans le studio. Je range les sacoches et leur contenu dans la caravane. Le linge propre, sec, plié et repassé est dans une corbeille. Ils sont incroyables ! Je ne les connais pas, Roland ne les as pas vu depuis des années… Et le hasard veut que le mois dernier son frère, Daniel, soit passé les voir…

Puis tous propres, nous allons manger au resto, mais cette fois nous payons notre part ! En boucle, tourne une vidéo de vachettes et de toros qui coursent des jeunes dans les rues et sur les places de villages. Les clients du restaurant du Paty sont en grande majorité non pas des touristes mais des manadiers, des gardians et des raseteurs. Ces derniers, quand ils sont connus, se font payer pour faire des démonstrations. Après, ils touchent de l’argent en fonction du nombre de cocardes qu’ils ont raseté sur le toro. Ils arrivent au resto des enveloppes remplies de billets. Ce que cuisine Marie-Claire est simple, très frais, et très bon. Gérard, quand à lui, réussit vraiment bien la pâte à pizza. Dodo dans la caravane. Le lendemain matin, Gérard toque à la porte de la caravane et pose, tout chauds, le pain et les croissants sur la cuisinière et nous invite à venir prendre notre petit-déjeuner au resto avec eux. Que faire, que dire ? Je leur ai offert les cinq livres que j’ai écrits, pour les remercier. Amélie, leur fille, qui travaille aussi au restaurant, aime lire, même si elle a peu de temps. Elle aurait bien aimé que je m’appelle Décombe, comme eux, pour montrer les livres à ses visiteurs et dire que c’est sa cousine qui les a écrits.

Duvets et tente sont secs, la vaisselle propre. Arrivés chez Elsa, nous laissons la caravane dans un camping.

PS : quelques mois après je n’ai pas de nouvelle ni de facture pour la poignée de la vieille ferme de Loyette … Ont-ils trouvé la carte, bien cachée avec la clé ? Mais fin janvier, j’ai le fin mot de l’histoire : le monsieur a réparé la poignée sans difficulté.

Re-PS : Christian ne sait toujours pas pourquoi les maïs sont étêtés sur trois rangs et tous les trois rangs.

Avignon

Avignon

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
Après le port de la Groslée

Après le port de la Groslée

Lavoir après Avignon

Lavoir après Avignon

Lavoir après Avignon

Lavoir après Avignon

Puits ET fontaine !

Puits ET fontaine !

Puits

Puits

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
Turbine de barrage hydroélectrique

Turbine de barrage hydroélectrique

ViaRhôna du 26 juillet au 3 août 2013
La-Balme-les-Grottes

La-Balme-les-Grottes

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Journal de voyage à vélo

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