Je cherche des chutes de tissus et les lui donne.
Moi, je ne sais pas vous, les masques chirurgicaux me donnent des allergies : le nez coule, je me mouche... Allergie ? Allergie psychologique, sûrement !
Ne plus voir que la moitié de vos visages, quelle tristesse. Les enfants dans le métro ne voient que des tronçons de tête.
Les sourires ? Cachés !
Les pleurs ? Ne restent que les larmes.
Les grimaces ? Disparues !
L'on réinvente chaque jour la partie manquante. Est-elle fausse ? Est-elle juste ?
Est-il beau ? Est-elle moche ?
Porte-t-il la moustache ?
A t-il des cicatrices, des boutons ? Un petit ou un grand nez ?
Imaginer la face cachée et être déçu lorsque tombe le masque.
Pourtant, avant cette foutue maladie, en ai-je porté des masques !
Enfant, pour le carnaval,
Adolescente, quand je pratiquais l'escrime,
Adulte, je mets mon masque de plongée sous-marine.
Le masque peut être triste ou gai comme pour les représentations de commedia dell' Arte, entre Pulcinella et Colombine, qui choisir ?
Dramatique comme le masque du boureau, mortuaire ou masque du médecin qui s'occupait des pestiférés, masque de torture ou masque anesthésiant.
Celui de Zorro.
Cacher qui l'on est véritablement, masque invisible que l'on nous arrache pour connaître notre véritable sentiment, notre véritable identité.
LES MASQUES