textes personnels

Publié le 12 Mars 2023

Déchirer une feuille, un geste violent, bruyant pour dire quoi ?

 

Pour montrer sa souffrance intérieure. Se libérer de tout ce qui peut bloquer notre chemin vers l'avant. Tout geste violent peut engendrer une conséquence dont on ne mesure pas l'ampleur.

 

Une simple feuille déchirée peut provoquer un cataclysme, tout dépend ce qu'elle contenait. Déchirer le dessin, un poème, fait par un enfant peut déclencher une crise de larmes. Les morceaux ne se recollent jamais plus. Ce gamin se souviendra toute sa vie de cette offense et sa souffrance de s'effacera pas de sitôt. En humain il grandira avec une déchirure au cœur, et même s'il reste vivant, la douleur restera vive toute sa vie. Il devra se libérer de tout ce qui bloque son chemin pour aller de l'avant qui le prendra par la main pour aller voir vers demain. Et enfin apaiser sa faim et sa soif de vivre

 

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 12 Mars 2023

Prise de conscience

 

Ma petite fille adore aller au zoo, moi pas.

 

Depuis que j'ai pris conscience que cirque ou zoo, les animaux je les aime en liberté. Et, sans être végétarienne ou végane je mange moins de viande.

 

Elle a ses arguments :  « Mais, mamie, ce panda  jamais connu que captivité, la Chine, la covid, et les forêts de bambou, il les a jamais vu ! ».

 

Bon, on est quand même allé au zoo, il paraît que c'est un « conservatoire des espèces en voie de disparition ».

 

Alors, cet éléphant, si lent, Asie ou Afrique. Je ne sais pas. « Mais si, regarde c'est écrit ici ».

 

Et cet élan, avec ses grands bois, tu crois pas qu'il serait mieux à tirer le traîneau du Père Noël ?  Ah, tu y crois encore à ces fariboles ?  Et puis moi, on m'a toujours parlé des rennes du Père Noël, pas d'élan. Bref, il serait mieux dans la toundra à brouter des feuilles et du lichen, plutôt qu'au milieu de ces arbres en plastoc non ?

 

Oh, une grenouille, ça me fait penser à des nouilles, j'ai le ventre qui gargouille, tu entends ?  Ouh ! Il fait chaud ! Tu transpires pas trop avec cette petite laine  ? J'ai eu du nez de mettre un chapeau, pas un souffle d'air ici.

 

Mais que fait cet agneau dans ce zoo tu as vu ce doit être une espèce bien spéciale, il a le pelage tout doré. Il s'est égaré ou quoi ? Un agneau sans sa mère et son troupeau, c'est triste, il a l'air un peu hagard.

 

Mais c'est quoi, ce zoo, voilà une vache normande, maintenant. Normande ? Ben oui, regarde, ses taches noires et blanches comme les touches de mon piano.

 

Grenouille, agneaux, vache et voilà un chat aux pattes en l'air maintenant, et personne pour le caresser, quelle misère !

 

Cela me rappelle les chiens en cage au zoo à Pékin. Ça m'a fait tout bizarre, comme ici.

 

J'ai dû remord d'être venu ici, nous avons vraiment eu tort, écoute ce vacarme, je ne crois vraiment pas qu'il soit heureux les pauvres. J'ai les cheveux qui se dressent sur la tête, les Les dents qui claquent et ce n'est pas de froid, tu sais.

 

Sèche tes larmes, mamie, Dieu, et là-haut en train d'écrire un nouveau chapitre et, nous, son troupeau tu avais raison, nous devons prendre conscience que le zoo n’est qu'un prétexte, le mieux c'est de préserver la vraie nature avec des animaux en liberté

 

Ça sent la mort ici pas la vie

Prise de conscience

Chaque peuple, chaque culture, à sa langue, son langage qui donne à voir ses traditions. Tel aura un vocabulaire très précis sur les techniques de chasse ou de pêche. Les mots de tel autre trahira son plaisir de cuisiner et de se retrouver autour d'un bon repas avec ses voisins et ses amis, dans son logement ou dehors en plein air. Certains peuples autochtones vivaient sur d’immenses espace sur la terre de leurs ancêtres et l'on peut se poser la question, en tant qu'anthropologue ou sociologue ce que la privation de liberté peut changer. Quelle évolution la langue subit-elle ?

 

Pouvez-vous Fiore Longo nous parler de cette évolution

 

Oui bien sûr, certaines personnes appartenant à ces peuples, des militants, se retrouvent en prison pour avoir donné de la voix contre ces politiques. Leurs familles inventent alors des modes de communication que je dirais presque secret pour continuer à échanger entre eux et avec les prisonniers afin d'échapper à la censure. C'est un véritable traumatisme pour nombre d'enfants car cela coupe véritablement leur spontanéité et influe sur leur humeur. Cela va même jusqu'à modifier la place des accents toniques dans certains mots employés. La voix devient chuchotée, les cris et les rires ne raisonnent plus dans les espaces publics.

 

Pensez-vous que la résilience est possible ?

 

Pour certains, je pense que oui, mais à très long terme. Des chamans dans certains villages passent par les mères de famille pour affronter ce problème, mais ce sera long. Ailleurs, dans les centres médicaux, quand il y en a, les psychologues jouent aussi ce rôle. Mais le sentiment dominant parmi eux c'est qu'il y a comme un mur, une grille, qui est tombé entre l'avant et l'après de cette réduction de l'étendue de leur territoire, leur lutte et la répression qu'ils subissent.

 

Hélène Mazelstein

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 12 Mars 2023

Rouge, orange et vert

Voilà le dragon des îles

Kimono d'automne

 

Le bonheur est là

Chrysanthème, dragon, couleur

Harmonie de soie

 

Avec sa langue rouge

Ce dragon si souriant

Que veut-il nous dire

 

Îles vertes du Japon

Ou vol, puissant, un dragon

Souvenir heureux

 

Quand te reverrai-je ?

Nobuaki, mon ami

Retour au Japon

 

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 12 Mars 2023

LE FEU L'AIR L'EAU

 

Seul le ciel est d'un bleu cruel, cru, nul nuage d'obscurcit le soleil si puissant.

 

La victoire du feu est totale.

 

Total ?

 

La petite goutte d'eau, les litres d'eau, les centaines de milliers de gouttes d'eau, les vagues innombrables de la mer n'ont pas dit leur dernier mot

 

Tels des samouraïs antiques, des samouraïs aquatiques, elles viendront, furieuses, courageuses, s'évaporer au-dessus de l'immensité liquide de l'océan.

 

La vapeur s'élèvera haut dans le ciel, il se couvrira d'un épais tapis ouaté et blanc.

 

Il masquera le soleil grimaçant comme un couvercle circulaire, neutralisant sa chaleur.

 

Puis, poussé par le vent, ce cercle moelleux, concentré de toutes les sources millénaires, se déplacera suivant plaines et collines, steppes et plateaux. Il se heurtera aux plus hauts sommets des plus hautes montagnes du monde.

 

Là, pris par le froid, l'eau se déversera en cataracte, en cyclone, en ouragan et dévalera les pentes.

 

Elle retrouvera le cours sinueux des rus, ruisseaux torrents, lacs, étangs, rivières et fleuves.

 

Les graines endormies germeront, les herbes grandiront, les arbres fleuriront, les fruits mûriront. Des oiseaux venus de contrées lointaines éparpilleront les graines des orbes.

 

Des anges survolant la terre iront quérir les géants couleurs fuchsia.

 

Ensemble, de vastes maisons ils bâtiront.

 

Que des hommes, revenus, s'approprieront.

 

De leur songe, la terre repeupleront. Les pinsons pépieront; les rossignols chanteront, les tourterelles recouleront

 

Et tout recommencera.

LE FEU L'AIR L'EAU

Sur terre le feu est attiré par l'air et l'eau l'éteint

 

Feu follet léger léger

 

Cours cours sur la terre si chaude

 

Le ruisselet ne sinue plus entre les arbres, les herbes, les orbes et les fibres du fuchsia

 

D'ailleurs de pâquerettes, de sapin, de pinson de prison, de songe, de géant, d'ange, de chrysanthème, de maison, il n'y a plus

 

Tout est parti en fumée, le vent et l'air chaud de l'été la bien aidé

 

Le feu puissant s'est rincé les pieds dans le ruisselait et l’a asséché

 

Tout est devenu noir

 

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 1 Mars 2023

 

Qu'est-ce que c'est la fidélité, Patrick ?

C'est chaud et ça brille, mais c’est éphémère. Mieux vaut un peu de mousse sur un pamplemousse ou des gangs dans un manga.

Patrick qu'est-ce que c'est ce sac ?

Tu le sais, c'est un outil pour communiquer, mais les sorcières, elles, c'est comme les souris en pantalon, elles n'ont pas besoin de sac pour communiquer, elles utilisent la magie, comme des enfants qui jouent au papa et à la maman.

Martine

 

Cadavre exquis : qu'est-ce que c'est ? ...

La couleur vivante

L'air m'inspire

Enfin vivant

L'orage, la bouche en coeur

Oeif vif, Dans la soie

Cadavre exquis : qu'est-ce que c'est ? ...

Chaque soir je me pose la même question :  « Qu'est-ce que le sommeil ? »

 

Quand je tombe de sommeil, j'ai souvent la sensation de partir dans un univers magique, intergalactique. Le vent m'emporte vers la Sagrada Familia, éternellement inachevée. Mais je sais que c'est un mensonge que la pluie effacera

 

Je vole ou je nage entre rêve et réalité.

 

Je revis parfois des événements de la journée, heureux ou malheureux.

 

Je revois des personnes aimées, morte aujourd'hui, qui rayonnent comme des soleils, pleines de vie.

 

Mais je me réveille parfois en sursaut, en sueur, et même les yeux bien ouverts, mon cauchemar me poursuit. Je dois me lever, boire un verre d'eau. Je n'arrive pas à me recoucher, peur de retomber dans le même rêve.

 

Quand arrive le matin, je me souviens rarement de mes rêves mais presque toujours de mes cauchemars. Certains rêves reviennent, lancinants, ceux-là je ne les oublie pas.

 

Mais je m'aperçois que je n'ai pas répondu à la question « Qu'est-ce que le sommeil ? ». Le sommeil, est-ce une perte de temps ? Un plaisir pour certains, redouté par d'autres. Un temps de vacuité mais surtout de récupération, de construction de son cerveau, de réajustement de ses émotions.

 

Mais le sommeil est avant tout une nécessité, sans sommeil, l'on meurt.

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 21 Janvier 2023

Femme de chair et de sang

Femme souveraine

Femme sans sceptre ni spectre, respect !

 

Tu portes, telles deux fioles, tes ovaires

Tache d’encre colorées

Face à face comme boules de Noël

 

Femme masquée, sans arme,

Devenue mère,

Vagin vivant

Utérus palpitant

 

Ton chant et ta musique résonnent

Dans ces trompes d’airain

Trompes de Fallope

 

Femme pâle, femme folle

Cet enfant au monde

Fait de lait et de sang

 

Autrefois poisson, en oiseau métamorphosé

Quitteras-tu le nid pour t’envoler

Loin de ton royaume ?

Femme

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 10 Janvier 2023

Accueillir, l’Autre, l’Étranger, l’Exilé qui erre, sans feu ni lieu. Comment habite-t-on en France, quand l’on est sans toit ni loi ?

Labyrinthe est un projet artistique autour d'une proposition de L'Étincelle, une association de Communay (Rhône), intitulée pour l'année 2023 :

"Errons, errons, créons en liberté".

« Ces mots nous font penser bien sûr à une ritournelle… qui n’est sans doute plus beaucoup chantée !

À travers une errance, une réflexion, mais en gardant bien sûr notre esprit d’enfance, nous vous invitons, par vos créations et vos mots, à voir comment rendre le monde meilleur, ne serait-ce qu’un tout petit peu !

Oui, le monde est malade

Oui, les injustices s’amplifient

Oui la planète se réchauffe et certains pays vont devenir inhabitables

Alors faisons une pause. Que l’Art soit un vecteur d’espoir ! »

Sur ce thème de l'errance (Errons, errons) et en remarquant le parcours labyrinthique imposé par l’Étincelle (chemin qui traverse le village et la campagne proche) le long duquel doivent être installées les œuvres, j'ai imaginé mettre en évidence le parcours d'errance des migrants et le labyrinthe administratif français dans lequel ils se perdent. Imaginons les tentes, ponts, squat, familles bienfaitrices où survivent ces hommes, ces femmes, ces enfants, ces familles sans logement. Comment ressentent-ils le dédale administratif, les cases, dans lequel ils doivent tenter de s’insérer ?

Mode d’accrochage et données techniques :

Arte povera. De modestes moyens (ficelles et cartons) tout comme sont modestes les moyens des personnes à la rue. Textes écrits sur des cartons, cartons dans lesquels je percerai avec des trous dans lesquels je ferai passer des ficelles. Accrochage aux arbres, branches, barrières ou bancs : ce que je trouverai.

Panneau N° 1

Mars 2023. « À vot’ bon cœur, M’sieurs Dames ! Un ticket repas pour manger !? Une pièce pour dormir !? »

Elle était là, assise par terre sur un morceau de carton, la main tendue. Un papier posé devant elle : « J’ai fin ». 

 

Panneau N° 2

Elle ne souriait pas, semblait avoir froid. Quelques flocons voletaient autour d’elle.

D’habitude, comme tous les passants, je passais mon chemin et détournais mon regard.

Je m’arrêtais. Visage rond, juvénile, 35 ? 40 ans ? Enveloppée dans une couverture, elle avait les yeux dans le vague. Je m’approchais : « Bonjour ! ». Ses yeux se plissèrent, les coins de sa bouche se relevèrent. Timide sourire. 

 

Panneau N° 3

« Vous avez faim ? ».

« Oh oui ! ».

« Venez avec moi, je vais à la cafétéria à côté. Vous avez compris ? »

Je lui fis signe de la main, vers la bouche « manger ».

La jeune femme et moi entrèrent au chaud. Elle comprenait un peu le français. Elle mangea de bon appétit. 

 

Panneau N° 4 bis

Elle venait de Crète où elle travaillait dans la restauration. Ses clients étaient français, ou anglais. D’origine albanaise, elle parlait donc quatre langues ! Elle était arrivée depuis deux ans avec son mari, il était ensuite parti de l’appartement. Sans ressource, elle avait quitté son logement. 

 

Panneau N° 5

Une association lui avait donné une tente. Des policiers la lui avaient prise. Incompréhension. Elle avait dormi dehors, sur des cartons. Peur.

Une compatriote l’avait hébergée, un temps.

Elle s’était à nouveau retrouvée à la rue, bien seule.

Je lui proposais de l’héberger. Célibataire, j’habitais un F3. Un canapé convertible pouvait l’accueillir. Sourire éclatant, tel un soleil sur son visage. 

 

Panneau N° 6

Je lui parlais un peu de moi. Nous discutions comme si nous nous connaissions depuis longtemps.

Toutes ses affaires, à part son sac, étaient chez la famille albanaise. Je devais retourner travailler. Que faire ? La patronne du snack accepta qu’elle reste jusqu’à cinq heures. 

 

Panneau N° 7

Impossible de me concentrer, je pensais à elle tout l’après-midi. En sortant du travail, je me précipitais vers la cafétéria. Sera-t-elle encore là ? Je la vis qui lavait une table ! La patronne n’avait trouvé personne pour remplacer la précédente salariée, en congé maternité ! Elle voulait bien l’embaucher, mais … comment faire ?

 

Panneau N° 8

Elle avait cherché sur internet. Bien compliqué ! Déboutée de son droit d’asile, elle était sans papier. Présente depuis moins de trois ans en France, elle n’y avait jamais travaillé, encore moins « 24 mois, dont 8 dans les 12 derniers mois » ! Ubuesque ! Que faire ? Je promettais de chercher une solution. 

 

Panneau N° 9

Nous partîmes en métro chercher ses affaires. Trois valises et deux sacs. Arrivées chez moi, je dégageais une étagère. Surprise ! Elle avait de très jolis vêtements grâce à La Croix-Rouge. La première chose dont elle eut envie fut de prendre une douche. Je cuisinais et fit son lit. Elle mangea très peu. Elle se coucha et s’endormit aussitôt, enfin en sécurité. 

 

Panneau N° 10

Le lendemain, elle me raconta son parcours. Un mariage forcé avec un homme plus vieux qu’elle. Les violences quotidiennes. Bouteille de bière cassée sur la tête. Les viols. Les grossesses, les coups répétés sur le ventre. Les avortements. Seul moment de bonheur, la naissance de son enfant, prématuré, suivi de la mort de son bébé. Son employeur, le personnel de la maternité, la famille proche, personne ne savait ce qu’elle vivait. 

 

Panneau N° 10

Heureusement elle travaillait ! Avec son argent, elle prit un avion. Son mari, sans cesse lui promettait d’être gentil. Rassurée ? Résignée ? Les coups reprirent. Un jour, plus violent que les autres, elle osa aller au commissariat. Il disparut. L’errance, les associations. Aucune trace de violence, aucune séquelle visible. L’Albanie n’est pas en guerre, elle n’est pas victime du Kanoun, ni réfugiée politique. Les dossiers déposés, tous rejetés.

 

Panneau N° 11

Ce travail lui permit de louer un appartement. Elle put même, Ô Joie ! Reprendre Max, son petit chien, unique confident de ses peines. Côté Préfecture, ce n’était pas gagné. Mais l’espoir renaissait.

À revoir ! Martine Silberstein, en remerciement à SINGA, merci à mon amie albanaise d’avoir partagé ta vie quelques mois avec nous.

 

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 26 Novembre 2022

L’écrit dure

En écriture, l’écrit dur est un écrit sur l’écrit pur qui dure

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 7 Novembre 2022

Tautogramme 

Gilbert, en vrai gastronome, goûte des gâteaux, il ne les gâche pas. Puis il goûte du gibier, des grives en gibelotte accopagné de gevrey-chambertin avec ses amis de Givors Ghanéens et Guinéens. Ce n'est pas un grigou. Il gobe des guyots, des guimauves et des grenades. C'est un gourmet, pas un gourmand guindé.

Martine

Tautogramme et lipogramme

Ce matin, dans l'espace vélo du train, il n'y avait pas assez de pace pour tous les cycles. Et pourtant, presque plus d'essence, besoin d'écologie, de sport, les déplacements doux sont à la mode.

Mais à quoi pensent donc nos politiques ? Pourquoi les décideurs n'impulsent-ils pas la construction de train aux vastes espaces propices au stockage d'un grand nombre de vélos, tandems, vélos cargos ? (Relançant, par la même occasion quelques créations d'emplois).

En Suisse, en Allemagne, je suis montée dans des trains bien conçus par des designers à qui l'on avait demandé de concevoir des trains pour tous : les vélos, les poussettes, les landaus et les fauteuils roulants. 

Mais dans la gare où je prends le train chaque jeudi, de hautes marches mènent au quai et du quai au train, il faut lever haut la jambe pour y accéder. 

Alors ...

Lipogramme sans E

Un matin, dans un train, aucun trou pour un grand truc rond roulant, un biclou. Pas marrant ! Goût important d'aggrandir dans la collusion. Tous nos voisins sont d'accord.  

 

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 5 Octobre 2022

Excursion dans la bibliothèque

Chacun se promène dans les rayons de la bibliothèque.

1/ Choisir deux livres. Un avec image en première de couverture, l’autre sans image. 10 mn

2/ Relever le nom des livres. 15 mn

a) Avec le premier nom et l’image, par association d’idées, écrire Le plus possible de mots qui nous passent par la tête.

b) Avec le deuxième nom, jouer avec les lettres du mot (syllabes, et sons du mot, mélange des lettres) et écrire le plus de mots possibles.

3/ Cadavre exquis. Écrire son nom sur la page. 15 mn

Sur une feuille blanche, relever le premier mot d’un des livres (article et nom ou seulement mot s’il n’y a pas d’article).

Faire passer à son voisin qui écrit le mot suivant (nom ou adjectif ou verbe), etc jusqu’à ce que les mots des deux titres soient épuisés.

Reprendre sa feuille. Réécrire la phrase mystérieuse en lui donnant le sens que l’on veut avec les mêmes mots (on peut ajouter des mots si besoin).

4/ Écrire l’histoire.

La première phrase de l’histoire est la première phrase d’un des livres, et le cadavre exquis est la dernière.

OU

4 bis/ Recopier la première phrase d’un des livres et se servir du cadavre dans son histoire.

 

 

 

Excursion dans la bibliothèque

Fulbert, le bibliothécaire, regarde sa montre. Il est l’heure d’ouvrir les portes, les lecteurs vont arriver d’un instant à l’autre.

Il y a le monsieur roux, celui qui prend toujours des romans policiers.

En milieu d’après-midi vient la petite fille blonde avec ses tresses agrémentées de jolis nœuds rouges.

Et puis le vieux monsieur qui arrive, clopin-clopant avec sa canne, sa casquette vissée sur sa tête.

Une fois par mois, un jeune homme sourd qui choisit toujours des livres ayant trait aux vaches.

Le sportif arrive toujours en courant, un peu suant.

Et il y a aussi Pierre. C’est un SDF qui, l’hiver profite du chauffage, l’été de la clim. Il commence par aller aux toilettes, ensuite il pique un petit roupillon dans le large fauteuil rouge. C’est dur, la rue ! Après il lit le journal, visionne des vidéos ou lit un livre.

Parfois le collègue de Fulbert, plus jeune, monte à l’échelle pour attraper les livres anciens. Ils ne sont accessibles qu’aux chercheurs accrédités.

Pendant ce temps, Fulbert rêve à ses prochaines vacances. Il rêve de retourner du côté de Béziers, là où l’été dernier il a connue Véronique, son âme-sœur, qu’un ami lui avait présentée. Il se voit encore, assis sur un banc, au bord de la mare. Avec elle il imagine construire son avenir. Partir vivre dans une ferme.

Dans la bibliothèque, il est dans son monde mais il sent qu’il doit le quitter. Il en a marre. Aux lecteurs il fait la moue. Ils ne comprennent pas, c’est nouveau pour eux. Fulbert n’était pas ainsi avant de partir en vacances. Il aimait bien le monsieur roux, la petite fille blonde, le vieux monsieur, le jeune homme sourd, le sportif, le SDF, et puis aussi son collègue.

L’ancien monde est devenu noir, il n’a plus sa préférence, il se sent moins efficace, de grand, il se sent devenu petit.

 

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Rédigé par Martine Silberstein

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