textes personnels

Publié le 2 Janvier 2025

Sur la poussière rousse de la route, je chemine.

Le long de cette rivière, les galets roulent.

Là est mon jardin secret.

Mon jardin de gingembre et de cacao.

Là je suis libre de me rouler dans la terre brune du sol.

J'y respire des senteurs épicées.

Des senteurs poivrées et craquantes.

Dans ce jardin je hume les parfums de citron et de banane.

Mon chien me suit dans mes explorations  de cette jungle odorante, la truffe au sol, éternuant par instant. A la recherche du caillou magique, celui que je lancerai dans les buissons ou le ruisseau.

J'emporte avec moi la galette encore chaude confectionnée par ma mère grand. Je m'assieds, déplie avec soin le torchon à carreaux rouge et bleu qui la protège. 

Mon goûter, je le partage en deux parties égales. Une moitié pour mon chien, l'autre pour moi. 

Puis je rentre, suivant la rivière où je cherche les galets bien plats que je lance. Ricochets et ronds dans l'eau affolent mon chien.

Martine

Quand j'avais la dizaine, je me souviens, pour Pâques, avec mon frère, on cherchait les œufs chez notre mamie. C'était magique. Il faisait un beau soleil, tout le monde était content. Mon frère avait plus d'œufs que moi, j'étais jaloux de lui. Du coup, quand il avait le dos tourné, je prenais dans son sac et je disais à toute la famille : j'ai trouvé tout ça !

Maxence

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 26 Juin 2024

Chers téléspectateurs et chères téléspectatrices, bonsoir,

Cette maison que vous voyez derrière moi est une maison d'artiste. Vous n'en doutiez pas, n'est-ce pas !?

Peinte en jaune, noir et blanc, elle ressemble à s'y méprendre à un tableau de Hockney et il n'y a aucun trucage, je vous l'assure.

A l'intérieur, qu'y trouve t-on ? Une Barbie géante, taille humaine, auscultée par un médecin et saupoudré de (vrai !) sable du Sahara ; un ventilateur simulant le Sirocco soufflant sur de la neige (artificielle !) installé devant la photo géante d'un sommet enneigé, les Alpes, sans doute; une reconstitution de l'atelier de l'artiste, avec de la peinture partout, sur les toiles, au sol, sur une blouse accrochée à un clou ; un lampadaire en forme d'étoile dans une pièce noire comme la nuit. 

Tout un univers destiné à nous alerter sur l'état du monde qui va de plus en plus mal.

Cette maison d'artiste est en accès libre, ce sont des bénévoles qui vous accueillent. Des visites sont organisées pour les enfants des écoles.

Le propriétaire est un vieux fou, il a ici réalisé le rêve de toute une vie. 

Il est aujourd"hui incarcéré au centre pénitentiaire de Borgo, en Corse pour des faits que l'on ne m'a pas permis de révéler.

Ici Maubeuge, à vous les studios !

Fait divers

Chère madame,

Dans le cadre du droit de réponse qui m'est autorisé, voici ce que je tiens à préciser au sujet de votre émission de télévision.

Vos propos au sujet de ma maison sont désolants et m'ont touché au plus profond de mon coeur.

S'il est vrai que je suis en prison, il est totalement inexact de dire qu'il s'agit d'une poupée géante nommée Barbie. Je l'ai moi-même installée dans mon musée, certes, mais vous n'avez qu'à bien observer ses sourcils, ses bijoux et l'éclat de ses yeux. Il s'agit plus précisément et en réalité de la fidèle reproduction d'une personne de ma famille. Plus précisément de ma femme.

Suite à tout un bazar, plus précisément : j'ai tenté de l'assassiner. Elle a réussi à s'échapper, elle s'est réfugiée dans le quartier, sus un abri bus de la RATP auprès d'un SDF qui faisait un peu de lecture.

Bref ! Ce n'est ni un conte, ni une recherche anthropologique dont je vous parle, même si l'objet du crime, eh oui, elle est morte après quelques slaloms, décapitée par moi-même plus précisément à l'aide d'un totem que j'avais moi-même fabriqué en métal et en bois.

Et me voilà en résidence (surveillée) dans cette belle ville de Borgo. Je n'y suis plus libre que dans ma tête.

Martine

 

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 5 Juin 2024

Vernaison aux doigts de pluie

Dimanche, sur la place, les habitants ont déballé tous leurs trésors.

De la fenêtre fermée de l’appartement de maman, je les vois, non, je les regarde, je les observe.

Petit camion jaune, longue robe rouge, ronde table verte. Les taches de couleur, des fleurs de grenier ont éclos sur le parking.

Posés sur des tables branlantes (faut-il poser une cale ?), recouvertes de vaste pièces de tissus ternes ou bariolés.

De petits objets difficiles à identifier du deuxième étage, hétéroclites, petits comme des montres ou monstres comme ces géantes peluches fluorescentes sont empilés, jetés, disposés, éparpillés.

Mais les yeux de la pluie s’ouvrent et déversent des torrents de larmes sur ces pauvres étals.

Et c’est la chasse aux bâches vertes, forêts protectrices, aux larges plastiques bleus, océans humides et chauds, aux étendues grises comme cendre tiède qui recouvrent les braises.

Les voitures arrivent, leurs bouches de géantes s’ouvrent et avalent goulûment les chaises et les tabourets, les cartons brinquebalants de legos et de modèles réduits de voitures, les boîtes remplies de trucs et de machins qui retourneront allègrement s’empoussiérer au grenier, à la cave ou sur les armoires déjà pleines.

Aucun œil enfantin ne brillera à la vue de ce calot de verre moiré ou de ce cachalot de plastique, aucun visage de s’éclairera, admiratif, devant ce bijoux si rare, aune bouche ne s’ouvrira, telle le Ô majuscule de l’alphabet en contemplant cet assortiment d’assiette du siècle dernier.

Voilà, c’est fini, la place désertée reluit de flaques où brille un soleil revenu.

Martine

Sans E

Givors aux bras ballants

Lundi, sur un parking, dix habitants ont sorti moult fatras.

Visant par un trou du mur dans la maison où vit maman, j’vois un camion gris, un pantalon noir, un placard sans fond. Iris, amaryllis, dahlia ou lilas sur un parking, pourtant pas un vrai jardin !

Camion, bijoux ou cachalots ou bazars à gogo sur moult bancs, sur d’infinis tissus gris.

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 16 Mai 2024

Staflizu (préfixe et suffixe)

Se mettre idéalement par trois académiciens

Chacun écrit une syllabe sur sa feuille (ou dit une syllabe) assembler les syllabes de manière à créer un mot comme Staflizu.

Écrire, comme tout académicien qui se respecte, une notice pour le dictionnaire. Préciser nom masculin féminin ; ou verbe ; ou adjectif ; pluriel. Et écrire une définition et un ou deux exemples.

***

Prendre des mots (nom, verbe ou adjectif) déjà existants, sans préfixe ou suffixe, ou en ayant déjà un et leur ajouter  ou remplacer le préfixe et/ou suffixe.

Exemple : chanter/déchanter/préchanter. Enchantement/périchanter. Périchantaille péjoratif

Même travail : rédiger ou ne notice pour le dictionnaire. Préciser nom masculin féminin ; ou verbe ; ou adjectif ; pluriel. Et écrire une définition et un ou deux exemples.

 

STA FLI ZU

Staflizu : les mots

Domibrun, adjectif masculin. Personne issu du métis culturel et ethnique d’anglais arrivés au 16è siècle (colons blancs) et d’esclaves arrivés du port de Gorée (noirs ) vivant au sud des Etats-Unis, dans le Mississipi.

Diamarchiste : personne dont le métier est de marcher à travers bois et prés, fourrés et fossés

Hyperécriturable : 1. une écriture totalement et absolument possible, grande et formidable. 2. Calligraphie d’un tel format qu’elle ne rentre pas sur une feuille. 3. Qualité de l’écriture d’un écrivain qui donne une envie folle d’écrire à son tour.

Antijardinard : environnementoseptique

Arévolutionnette : Conservatrice

Bricolette : tout petit truc

Surparler : trop parler

Chantouiller : chatouiller en chantant (un bébé, par ex.)

Glamoral : quelque chose qu’il faut pour être bien

Activateur : qui suscite de l’activité

Hypposous : manque de sous

Implicâblage : entrée de câble

Fierelet : peu fier

Abotravailler : s’abstenir de travailler

Travailleron : qui travaille beaucoup

Diacrobate : figure acrobatique faite de travers

Travaillerie : agence de loterie pour trouver du travail

s’excourager : manque de courage

Vanbami : rustine en papier fin, décorative, destinée à rapiécer les cerfs-volants. Ex : avec mon vanbami en forme de personnage de manga, j’ai réparé mon cerf-volant. Ex : Dans cette boîte de vanbamis j’ai choisi le bleu clair assorti à mon cerf-volant.

Pradodu : 1. colline recouverte de prairie dont l’herbe particulièrement riche pour la pâture des vaches. Ex : le soleil se couche derrière le pradodu. Ex : le fromage est particulièrement goûteux quand les vaches ont pâturé au pradodu.

Staflizu : le texte

Ce domibrun n’a pas choisi le métier de diamarchiste, il l’a trouvé à la travaillerie. C’est pas un métier de fainéant, crois-moi ! Un drôle d’endroit que les antijardinards et les arévolutionettes aiment bien car cette agence est un vrai activateur. Et si tu es en hypposous, vas-y, je te le conseille ! Pour moi, ça n’a pas marché, et je suis fierelet. Je préfère, finalement être diacrobate. Je ne suis pas riche, mais au moins ça fait rire les autres. Je ne suis pas un travailleron, moi, je m’excourage vite.  Je préfère admirer le coucher de soleil sur le pradodu de mon pays en faisant voler mon cerf-volant. Au moins, avec les vendamis qu’ils ont inventé ; au moins, je peux le réparer !

Martine

STA FLI ZU

Staflizu : le texte

Ce domibrun n’a pas choisi le métier de diamarchiste, il l’a trouvé à la travaillerie. C’est pas un métier de fainéant, crois-moi ! Un drôle d’endroit que les antijardinards et les arévolutionettes aiment bien car cette agence est un vrai activateur. Et si tu es en hypposous, vas-y, je te le conseille ! Pour moi, ça n’a pas marché, et je suis fierelet. Je préfère, finalement être diacrobate. Je ne suis pas riche, mais au moins ça fait rire les autres. Je ne suis pas un travailleron, moi, je m’excourage vite.  Je préfère admirer le coucher de soleil sur le pradodu de mon pays en faisant voler mon cerf-volant. Au moins, avec les vendamis qu’ils ont inventé ; au moins, je peux le réparer !

Martine

STA FLI ZU

Définitions

Flossaté : bonjour! salut !

Périchantable : chanson qui se chante autour d'un feu de camp

Désavoir : avoir des pertes de mémoire

Babilo : qui a du style, stylé

Hypervivement : extrêmement vif

Re Luca : Roi Luca

Périlardon: pizza fromage-lardon

Diamourable : faire l'amour en l'air, autrement dit, s'envoyer en l'aire

Ingadjelet : personne petite qui n'est pas gitane

Paragénérique : médicament qui guérit tout

STA FLI ZU

Flossaté, aujourd'hui tu es babilo, par contre, des paroles hypervivement, ceci n'est pas normal, mais, tranquille, ont fait avec. Alors on a apprit ce soir, tu vas voir Re Luca ?  Je suppose que tu vas aller périlardon et diamourable, on te connait à force ma belle, mais fait quand même attention, il est ingadjelet. C'est pas demain, on te demande et tu fais croire que tu as desavoir, t'inquiète, pour le paragénérique, on te donneras de grands seaux d'eau ! 

Océane

STA FLI ZU

Re Luca était très babilo. Hypervivement gourmand de périlardon, malheureusement, il désavait.

Il fait donc venir le plus grand magicien de son royaume.

Flossaté !

Flossaté, Sire !

Voilà mon problème: chaque jour je désais davantage!

C'est à dire ?

Par exemple, hier, je désavais que mon plat préféré était ... euh ... je désais !

La prérilardon, Sire !

Ah oui !

Mais vous vieillissez, Sire, tout simplement ...

Hors de ma vue, scélérat !

 

Il fait venir le plus grand sorcier de son royaume.

Flossaté !

Flossaté, Sire !

Voilà mon problème: chaque jour je désais davantage!

C'est à dire ?

Par exemple, hier, je désavais que mon plat préféré était ... euh ... je désais !

La préilardon, Sire !

Ah oui !

C'est simple, il vous faut inventer des hymnes périchantables.

Qu'est-ce à dire ?

Des hymnes à chanter en tournant autour d'un feu de camp.

Re Luca, chaque jour périchante, et cela ne fonctionne pas.

 

Il fait venir le plus grand médecin du royaume. 

Flossaté !

Flossaté, Sire !

Voilà mon problème: chaque jour je désais davantage!

C'est à dire ?

Par exemple, hier, je désavais que mon plat préféré était ... euh ... je désais !

La préilardon, Sire !

Ah oui !

Mais c'est simple, Sire. Voici un flacon de paragénérique, grâce à lui, tout va très vite rentrer dans l'ordre. Un comprimé trois fois par jour.

Très bien, merci.

En vain ...

 

Enfin, venu du fin fond des steppes d'Asie septentrionales arrive un vieux bonhomme, tout rabougri, un véritable ingadgelet. Il avait entendu parlé là-bas, tout là-bas de ce pauvre Ré Luca.

Falimendéri !

Flossaté !

Mon très cher, la solution est dans le démourable.

Qu'est-ce à dire ?

Faire l'amour en l'air, vous envoyer en l'air.

Tous les jours ?

Tous les jours !

Et chaque jour Ré Luca diamourable. Et peu à peu, sa mémoire lui revient. Ses fidèles sujets en sont tous très heureux.

Tous ?

Non, le plus grand magicien, le plus grand médecin et le plus grand sorcier ! Pourquoi ? Car ils se sont retrouvés au cachot jusqu'à la fin de leurs jours.

Martine

 

STA FLI ZU

Définitions

Disarbre : groupe de dix arbres

Dosolla : poétesse qui écrit des poèmes pour dire pardon

Monati : professeur d'anglais maniaque

Kabeki : fromage d'Afrique fait avec du lait de soja et qui pue

Dévisible : magicien ayant la capacité de se rendre invisible

Dormus : médiacament qui fait dormir 

STA FLI ZU

En se promenant au mileu de disarbres, une dosolla aperçu un écureuil. Cette petite bête sautillante l'inspira très fort.

Elle s'assit et sortit son carnet et un crayon de son sac. Elle voulait écrire un poème d'amour et de pardon. En effet, elle portait un lourd secret depuis fort longtemps. Son Monati, dont elle était pourtant amoureuse, mangeait des kabekis particulièrement puants et elle ne le supportait plus. Ses rêves étaient parsemés de cauchemars.

C'est pourquoi elle était allée voir un dévisible afin qu'il lui transmette sa magie.   

Son poème, triste, finit ainsi :

J'entre dans la pharmacie

Ah, mais oui !

J'achète du dormus

Ah mais oui, au bificus !

Pour Monati,

Ah mais oui, mon ex-ami !

Bien décidée, je dissous le dormus

plein de bificus

dans un verre d'eau,

Ho ho ho !

et le fait boire à Monati

mon ex-ami.

Puis je m'en vais jeter tous les kabékis

Ah mais oui !

Dans la poubelle du voisin

complètement zinzin

et le remplace par un fromage

moins dégueulage

aussi bon mais au fumet agréable

comme le sable.

Fin du poème.

 

Elle part ensuite chez le dévisible et lui annonce :

Amour, toujours

je quitte Monati, mon ex-ami.

Libre et amoureuse je suis

de vous comme de la vie!

Et part vivre dans une maison entourée de disarbres et de fleurs.

Martine 

 

STA FLI ZU

Flossaté, Re Luca !

Au jourd'hui il pleut et je veux te raconter ma journée.

Je me suis levé, je me suis lavée et j'ai pris mon paragénérique mais pas le désavoir parce que je veux rester en bonne santé et aller voir les autres pour le périchantable. J'espère que le médicament marche parce que je voudrais aussi trouver l'amour et que mon amour soit diamourable et que ça dure toute la vie et avoir des enfants avec lui.

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 31 Mars 2024

Ma peau, mon pote, pas si âgé peaufinée de poésie, habillée de tes paumes, polie par tes paupières, la lumière de tes yeux si bleus, amoureux par qui cette vie nouvelle commence.

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 17 Mars 2024

Adèle était une jeune fille rangée, bien comme il faut ; sage et belle, elle était plutôt adepte du peace and love. Robe longue, petits nœuds et ruban, toute de rose et de fuchsia vêtue, cheveux longs et blonds, les yeux délicatement et mignonnement maquillés, elle plaisait beaucoup aux garçons. Mais, prude et timide, délicate et très croyante, elle avait décidé de rester vierge jusqu’au mariage.

Sa sœur, un peu sauvage et impertinente, plutôt rock and roll et Métal Hurlant. Même si elle portait parfois, comme sa sœur, une robe longue, elle préférait mettre des jeans déchirés et un peu crasseux. La nuit, adepte de l’urbex, elle s’éclipsait dans des lieux under ground.

Leur maman, marchande de fruits et légumes qui tenait son étal devant le palais du Prince de Monaco, souriait à tous les passants, son commerce était prospère. Spécialisée en tomates (Marmande, cœur de bœuf, Rose de Berne, Fandango, Supersteack, tomates anciennes et autres Miel du Mexique), elle avait du succès auprès de tous les bobos du coin, y compris Stéphanie, la plus jolie (!). Elle ignorait bien sûr les frasques nocturnes de sa fille aînée.

Et voilà qu’un jour la sœur d’Adèle annonce qu’elle est invitée à Paris par son petit ami, un jeune homme bien propre sur lui que leur mère a déjà rencontré. Elle sait présenter les choses, arrondir les angles et elle annonce si bien les choses à sa mère...

   - "Les examens seront finis, c’est juste avant de partir tous en vacances, ça ne dure que le temps d’un week-end".

... que la mère accepte bien volontiers que ses deux filles aillent faire un peu de tourisme à la capitale.

 

   - "Ça vous fera du bien, vous avez beaucoup et bien travaillé cette année, surtout toi, Adèle ! Vous l’avez bien mérité".  

Une fois les examens terminés (et brillamment réussis !), tout particulièrement Adèle, bien sûr, les voilà parties à l’aventure. D’abord le sage TGV. Arrivées à Paris, M. qui les attendait sur le quai les emmène immédiatement sur leur terrain de jeu, station Balard. Il est un peu tôt et les voyageurs du métro parisien sont encore assez nombreux à se presser dans les rames dont ils sortent et entrent sans cesse. Le trio attend assis sur un banc. Vingt-trois heures trente, plus personne. Ils descendent les quelques marches qui rejoignent les voies en contrebas du quai et, immédiatement à droite s’engouffrent dans un couloir étroit, sombre et bas de plafond.

Puis, peu à peu un vague jour apparaît tamisé à travers une verrière couverte de poussière. Des tags, serpent vert, masque de citrouille d’Halloween, bulbes verts et même, incongrues dans ce décor complètement glauque, une jolie tomate bien rouge (qui leur fait penser à leur gentille maman).    

M. s’arrête, pose son sac et en sort un cutter et une puissante lampe torche.

   - "Alors comme ça, tu es la petite Adèle, si mignonne et si sage ? Toujours identique à toi-même, rien de changé depuis la dernière fois à ce que je vois !?"        

À ces paroles de M. Le Maudit, le regard de la sœur aînée se charge de cruauté, Cruella se réveille en elle.

   - "Alors tu n’as pas peur ?"

Il siffle et trois garçons et une fille jusqu’alors tapis dans le noir, face au mur, vêtus de survêtements noirs à capuche, baskets noires se retournent et apparaissent. Leurs visages sont démoniaques. Piercings sur tout le visage, tatouages noirs et rouges du front au menton, les yeux injectés de sang, les veines saturées d’une drogue propre à rendre agressive la moindre petite limace. Tous sont armés d’un immense cutter.

M. Le Maudit actionne son briquet et enflamme le contenu de trois barillets posés au sol. Une odeur écœurante de chair brûlée se dégage, une fumée âcre et noire obscurcit encore, autant que cela soit possible, l’atmosphère confinée de la pièce.

La jolie et gentille Adèle a compris depuis bien longtemps que c’en était définitivement fini pour sa vie. Elle allait mourir ici, c’est sûr !

M. Le Maudit, chef de cette bande immonde et petit ami de sa sœur, Cruella, s’approcha d’’elle. Elle prit soudain son courage à deux mains et ses jambes à son cou. Las, … Les quatre lascars la saisirent, la ramenèrent et la plaquèrent contre le mur.

M. Le Maudit lui annonça :

- "Ah, tu aimes la langue française, la bonne littérature, Victor Hugo est ton héros !? Tu connais donc L’homme qui rit ?! "           

Et d’un coup de cutter à chaque coin de la bouche il entama la chair tendre et blanche.

   - Et voilà La femme qui rit ! hurla sa sœur en transe. Ah, putain, c’est réussi ! Elle saigne comme un goret. La vache, notre mère va être triste si tu meurs. Et si tu vis elle ne te reconnaîtra pas… Achevons le travail !

D’un coup de machette sortie du sac de M. Le Maudit elle lui trancha la main droite. Adèle était évanouie depuis longtemps.

  • Allez les gars, on sort de ce trou à rats !

Une fois posée sans connaissance sur l’escalator, la bande s’égailla dans les rues de Paris comme une volée de corbeaux et disparut.

Arrivées en haut Cruella tira sa sœur sur le trottoir et hurla

  • AU SECOURS ! Aidez-moi ! Vite, une ambulance …

Un passant, qui passait, rare à cette heure tardive dégaina aussitôt son téléphone portable et forma le numéro des pompiers.      

Quand Adèle, après plusieurs jours de coma, se réveilla, elle avait comme un sale regard satanique … 

MARTINE

 

 

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 25 Février 2024

J'adore manger les pommes de terre en gratin. Par contre, je n'aime pas trop le goût du chaud, même s’il me dit : « C'est bon pour toi » ,  sous prétexte qu'il m'accueille sous son toit. Mais j'ai du dégoût pour ce légume trop doux et trop sucré. Je trouve que celui qui m'accueille sous son toit a l'esprit un peu trop étroit. Il m'a vexé, il n'est pas très adroit. C'est vrai quoi !  J’aime presque tout, je ne suis pas difficile, pourtant et il y a le choix, au magasin :  à part le houx qui ne se mange pas, le coup de canard farci, c'est fou ce que mes bouts de chou apprécient ! La joue de bœuf n'est pas mauvaise non plus. Je ne fais jamais la moue devant un tel ragoût. C'est un morceau de choix que moi, je ne refuse pas. Après, tous les goûts sont dans la nature point n'est-ce pas mon chou ?

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 23 Décembre 2023

Je fais un rêve pour ma mère. Je veux qu'elle reçoive tout mon amour, tout l'amour de sa fille, de ses petits-enfants. Qu'elle les partage avec ses amis, ses aides à domicile.
Je fais le rêve que mon châtaignier ne soit ni coupé, ni ratiboisé, seulement rafraîchi afin que mes petits-enfants puissent continuer à manger ses fruits.
Je fais un rêve de sérénité pour mon ami Pierre, qu'il puisse, en toute quiétude, aimer son amoureuse, découvrir avec elle la beauté du monde. Je fais le rêve que mon ami Pierre puisse très vite retrouver son amoureuse et vivre ensemble s'ils en éprouvent le désir.
Pour ma mère, je fais le rêve de ne plus angoisser pour des broutilles.
Je fais un rêve de justice pour l'humanité toute entière. Que cessent l'honneur bafoué de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, qu'ils puissent vivre d'un travail qui les élève et ne les rabaisse pas, qu'ils aient un toit, le droit à la santé, aux loisirs et de choisir le pays où ils veulent vivre.  Je fais le rêve que les hommes puissent reprendre leur vie en main. 
Que les arbres gardent leur vitalité
Des hommes libres et autonomes

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 15 Novembre 2023

Chuint'ment des voitures

Ce matin il pleut à verse

Premier jour d'automne

 

Le cartable est prêt

Voici la rentrée des classes

L'enfant est joyeux

 

Tombe la feuille d'automne

Virevolte jaune, rouge et brune

Promesse de printemps

 

L'enfant dans le parc

Se baisse et prend un marron

Douceur dans ses mains

 

Quatre dans ce vestiaire

Bien au chaud écrire ensemble

Haïku d'automne

Pédaler à deux

Sous un chaud soleil d'été

Sur cette piste cyclable

Deux générations 

Dans le même appartement

Habiter ensemble

Le Rhône est très haut

Il a beaucoup plu ces jours

Les arbres sont sous l'eau

C'est bientôt Noël

Mince, faut ach'ter des cadeaux

Pour tous les enfants

Haïkus d'automne

Inventaire des choses qui ...

font rire

Une personne glisse et tombe

Un petit enfant court après les pigeons

mettent en colère

La guerre, toutes les guerres

Le retard du bus qui accentue mon propre retard

Tous ces êtres humains fuyant la guerre et la misère morts en Méditerranée

 

 

ne valent pas la peine de faire

La publicité sur tous les murs de nos villes, les magazines, à la télévision, dans les médias et avant une séance de cinéma

Le ménage, toujours à recommencer

sont effrayantes

Les guerres

Les piqûres

Les virus

Les pandémies

Les tsunamis

font naître un doux souvenir du passé

Le pantin en bois et en tissus que m'a ramené papa de son voyage en Yougoslavie

L'écharpe russe offerte par ma mamie

qui gagnent à être peintes

La forêt à l'automne

Une fresque égayant un mur gris

Une fleur

Un visage vieillissant

Un visage émerveillé

ne s'accordent pas

Un enfant calme qui joue aux kaplas, son frère passe en courant en faisant l'avion

La tempête et un joli pot de fleur au jardin

Une voiture garée sur une piste cyclable

qui semblent pures

Un enfant qui naît

Les neiges éternelles

Une source surgissant de la montagne

qui ne servent à rien mais qui rappellent le passé

Un très vieux vélo pendu au clou

 Un vilbrequin

Une charette

qui doivent être courtes

Une jupe

Une blague

Les tiges des fleurs pour entrer dans mon joli vase

 

 

 

Haïkus d'automne

Haïkus dont il manque la fin

 

Je suis comme l’oiseau

Sur la branche de cerisier

Qui s'envole au ciel

 

Vent, soleil, marée

Où est la pluie de Bretagne ?

Elle est en rochers

 

Après le marché

Les confettis des tilleuls

 

Le vent souffle fort

Dans le local à poubelle

Qui sent la souris

 

J’ai failli sortir

Finalement je dors encore

Chez mes grands-parents

 

 

 

 

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Publié le 15 Novembre 2023

Tissus et bois, tient dans la main. Jouet d'enfant. Le pantin

Terre cuite. Rose et bleu. Renflé à la base. Haut comme une assiette dressées. Le vase.

Matière naturelle. Rose. ovale. Creux à l'intérieur. Grand comme mon pouce. Le coquillage.

Soie et coton. Deux mètres carrés. Rouge et orange brillant. Le plaid.

Deux ronds, un triangle. Noir, en métal et caoutchouc, long comme un buffet et haut comme le dossier d'une chaise. Le vélo.

En choisir un et raconter son histoire. 

 

J'ai imaginé ce vase lorsque je participais à un atelier de poterie. Je ne l'ai pas fabriqué au tour, car je ne sais pas, mais au colombin, boudins de terre, bien lissés.  Puis je l'ai surmonté, sur un côté d'un ovale. Après cuisson, j'ai peint le vase en rose et, en noir, tracé la forme d'un visage dans cet, ovale et, à l'aplomb de ce visage, sur la partie opposé, deux petits seins.

_ Tiens, te voilà, dit le coquillage d'un rose semblable à celui du vase. J'aimerai me lover au creux de ta forme pleine.

- Pourquoi donc ?

- Ne vois-tu pas des similitudes entre nous ?

- Non, à part la couleur, je ne comprends pas ton allusion. Si tu dis "des", c'est qu'il y en a plus d'une.

- Oui, exactement.

- Eh bien non, je ne vois pas. 

- Je te mets sur la voie. "Nous avons toutes les deux deux des formes féminines"

- Ah, je sais : tu as des seins et moi, je suis fendue comme une mounine.  

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