Retournac, Beauzac.
Nous pensions faire étape à Aurec car un homme, à Cheyrac, nous avait indiqué un camping sympa. Il nous avait aussi dit que, jusqu’à cette ville, mis à part une bonne côte pour sortir de Cheyrac il n’y avait pas ou très peu de côtes. On l’a cru car il nous a dit qu’il faisait lui-même du vélo. Mais, avec la rétrospective, je pense qu’il devait faire du vélo… moteur ! Ou alors il est très bon dans les côtes ! !
Finalement, nous en avons assez et plus qu’assez de rouler sous cette pluie diluvienne. Il pleut comme « vache qui pisse » ! Nous décidons de nous arrêter dès que nous trouverons un hôtel. Bas-en-Basset nous tend les bras. L’ « hôtel-restaurant de la Loire » est ouvert, bien que, au départ, difficile d’accès : une « piscine » s’est formée devant l’entrée. Nous la franchissons, de toute façon, mouillées pour mouillées… Il ne leur reste qu’une chambre. Nous remercions ces hôteliers, monsieur et madame Cottier. Ils ont bien voulu de deux cyclotes détrempées dans leur hôtel, Non sans avoir pris la précaution de nous avancer une chaise dans le vestibule où poser nos hardes trempées. La chambre nous convient, de toute façon nous n’avons pas le choix !
Les hôteliers nous ont demandé si nous prenions notre repas du soir dans leur restaurant. Nous déclinons, l’offre prétextant une grosse fatigue. Et pour le petit déjeuner ? Non, merci, nous le prendrons demain, en route. Ils ont fermé les yeux sur notre repas et notre petit déjeuner clandestins, abritées sous l’auvent de la petite terrasse. A notre demande, et bien que nous soyons en été, ils ont accepté de mettre en route le petit chauffage électrique de la salle de bain afin que nos vêtement puissent un peu sécher.
Nous avons apprécié notre prévoyance ! Nous avons soupé de pâtes et de pain d’épice. C’était excellent !
La pluie s’est calmée. Je laisse Bernadette à ses conversations téléphoniques et en profite pour visiter le parc, immense ! Un étang l’agrémente. A mon approche, les canards s’envolent. L’eau est proche : ruisseau, étang à l’extérieur du parc, sans compter toute celle qui est tombée du ciel. Dans l’herbe, cinquante escargots sur dix ou vingt mètre carrés (je les ai comptés) ! Un peu plus loin, des paons et des poules dans une volière. Et derrière, un immense potager. C’est sans doute là que le cuisinier se sert.
Aujourd’hui nous avons fait cent kilomètres.
Si demain il pleut, nous irons à Saint Etienne, puis, de là, nous prenons le train ! Le vélo doit rester un plaisir, pas une torture !
Dimanche matin : le ciel est gris mais il ne pleut pas. Tout à coup je me souviens que, même s’il pleuvait plus, nous ne pourrions pas prendre le train à la gare de Saint Etienne ! UN SMS de la SNCF reçu le 15 juillet m’avertissait de travaux et du remplacement des trains par des autocars. Quelle guigne !
Nous nous arrêtons à Aurec car à l’entrée du village est apposée une pancarte : « marché le dimanche ». Le charcutier ambulant est disert. Pendant que Bernadette achète pain et abricots, il m’informe qu’il fait tous ses produits lui-même. Les habitants d’Aurec, mais aussi de Lyon (il va deux fois par mois au marché de la Croix Rousse) ont, dit-il, bon goût et un meilleur pouvoir d’achat. Ils aiment ses charcuteries faites maison ; pas comme ces dames de la ville (laquelle, des noms ?) qui préfèrent les produits emballés sous vide des supermarchés.
Puis, en attendant Bernadette (en fait, elle aussi m’attend auprès des vélos mais je ne la verrais qu’après !) je joue les badaud auprès de deux jeunes ambassadrices de « SOS Loire vivante, European Rivers Network et Le Puy en Velay-la ville-» qui font la promotion pour les économies d’eau. Elles exposent, à qui veut bien les entendre des explications sur un aérateur adaptables sur le robinet. L’explication est laborieuse mais la démonstration lumineuse !
Nous repartons. Je vois un chat écrasé. Quel dommage, il avait une si jolie couleur ! Bernadette qui me rejoint me fait alors remarquer, une larme dans la voix : « tu as vu, ce si joli renardeau, écrasé ? ». Ce n’était donc pas un chat ! Il est vrai que je n’avais pas vu sa tête, tournée de l’autre côté.
A Unieux, au bord de la route, en miniature est reproduit le pont à côté duquel nous venons de passer.