Publié le 18 Octobre 2022

Atelier d’écriture avec les photos de Paco Francès

Le ministère de la culture, chaque année, impulse la création (écriture, photo, peinture, sculpture …) par la proposition de dix mots. Cette année, c’est notre perception et notre rapport au temps qui sont questionnés avec la thématique « Dis-moi dix mots à tous les temps ». Savons-nous maîtriser le rythme de notre vie ou celui-ci nous dépasse-t-il ? Peut-on encore perdre son temps dans une société où le temps s’accélère en permanence ?

Les mots illustrent la richesse de la perception du temps : temps long ou au contraire lent, résurgence du passé dans le présent, le temps qui donne le tempo à nos journées, le temps qui modèle nos usages quotidiens et culturels, le temps des débuts ou encore les verbes du temps.

Ces dix mots vous invitent à réfléchir aux moyens de se réapproprier le temps, de concilier le temps personnel et le temps collectif : Année-lumière, avant-jour, dare-dare, déjà-vu, hivernage, lambiner, plus-que-parfait, rythmer, synchrone, tic-tac.

Pilar LLuch, une bénévole qui donne des cours de Français Langue Étrangère m’a contactée au sujet de Paco Francès. Elle l’a invité à venir exposer ses photos dans les deux MJC (les 4 vents et Montplaisir). Elle les trouve oniriques et poétiques. Je me suis donc rendue sur le site des MJC et j’ai lu que le photographe avait écrit ceci :

« Pour moi, la photographie est une manière de contempler la nature, l’environnement et ainsi essayer de la comprendre, de l’interpréter selon mon propre regard. Je me sens très reconnaissant d’avoir la possibilité de créer des images avec mes collègues lors des randonnées nocturnes organisées dans le but d’explorer différentes techniques photographiques. Actuellement je consacre mon travail au monde de la photographie nocturne et du light painting qui seront les thèmes de cette exposition. » ("light painting" par "peinture de lumière". Ce procédé photographique est simple : on photographie avec un temps de pose supérieur à 1 seconde une source de lumière qui se déplace. La photo révèle la scène dans son ensemble, on y décèle toutes les traces lumineuses).

Stéphanie Deygas, animatrice de l’autre MJC a imginer un atelier d’écriture autour des photos et d’en faire un livret. Chacun va donc en choisir une et écrire un texte en s’inspirant de cette photo. Puis vous prendrez en photo celle que vous avez choisi et vous l’enverrez avec votre texte par mail à Stéphanie. Elle demandera ensuite au photographe de lui transmettre la photo correspondante, sans cadre ni reflet. Elle enverra ensuite le PDF à la MJC, à charge pour elle d’en réaliser le livret. Pourquoi pas aussi sur le site et le journal qui pourront relayer l’information.   

 

Étoile polaire : circumpolaire (qui est ou ce qui se fait autour du pôle). Temps de pause entre 4 et 8 heures.

 

 

 

 

 

CARTEL POUR UNE EXPOSITION

Sous une pluie d’étoiles

 

Sous une pluie d’étoiles, un châle abandonné, nostalgie d’un temps qui n’est plus, ne couvrira plus les épaules de Maria.

Son vieux fauteuil à bascule n’accueillera plus son corps fatigué par les travaux des champs. Elle ne s’y balancera plus au rythme du tic-tac monotone.

Sur cette photo de Paco Francès, la finca hiverne, ses outils autrefois bien affûtés rouillent dans la cour, oubliés de tous.  

Le grain ne sera plus semé, il pourrit au fond de la grange.

À l’avant-jour, qui n’est pas encore l’aube, aucune lueur ne pointe. Seuls règnent le froid et le désordre.

Quand se lèvera le soleil, sa lumière dansera la java, se reflétant dans les vitres brisées, unique signe de vie.    

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 12 Octobre 2022

Personnages en quête d'histoires

Catharina pleurait sur la mort de son petit chat, écrasé par une voiture.

Zoé, sa fille s’approcha d’elle pour tenter de la consoler. Elle trouvait cependant exagéré de pleurer cette boule de poils qui griffait le canapé, s’accrochait aux rideaux, qu’il fallait sans cesse surveiller car toujours il cherchait à s’échapper.

Zoé avait autre chose à faire, à penser et surtout, ce qu’elle ne pouvait avouer à sa mère, cette sale bête ne supportait pas Michel. Dès qu’il arrivait, elle se précipitait sur lui, toutes griffes dehors, poils hérissés, crachant. Pourquoi ? Personne ne le savait.

De triste, Catharina redevint, comme à son habitude, grincheuse.

Zoé, empathique avec ses amis, ses collègues, ne supportait plus sa mère. Elle réagit avec brusquerie.  C’est à cause du caractère de chien de sa mère que son père était parti quand elle avait à peine deux ans. Elle n’en avait presque aucun souvenir.   

Est-ce pour cette raison, inconsciente qu’elle avait choisit un métier réputé pour n’être réservé qu’aux hommes ? Son père n’était pourtant pas charpentier, mais courtier en assurances. Sur la photo qu’elle conserve dans son portefeuille il est bel homme, souriant, charmeur, même. Sa mère refuse de lui en parler, elle a coupé les ponts avec toute la famille du côté du père de Zoé. Seule sa tante, la sœur de sa mère, qui l’a bien connu, évoque sa haute stature. Il faut dire que, jumelles, il les confondait et que … elle en était un peu amoureuse.

Elle quitta la pièce, prit son manteau et sortit retrouver Michel chez lui. Il était si calme, quel apaisement pour elle et quel contraste avec l’ambiance de chez elle. Sa maison à lui n’avait pas de jardin, mail il avait son jardin secret : la pièce où il collectionnait de nombreux tableaux, à commencer par ceux de son père.         

En quête de personnages

Une autre vision des personnages

En passant devant la fenêtre, j’ai tout de suite vu que Catharina n’allait pas fort. À vrai dire, j’y passe tous les jours, souvent en coup de vent mais je ne l’avais jamais vue pleurer.

D’habitude, elle est plutôt en train de râler, bougonner, pour autant que j’entende le son de sa voix, les maisons sont bien isolées de nos jours et, à moins d’une fenêtre ou d’une poste entrouverte…C’est en observant son visage, donc, que je savais si elle était dans un bon ou un mauvais jour. Et ils étaient plus souvent mauvais que bons.

Et sa fille, toujours pleine d’allant ne comprenait que rarement les sautes d’humeur de sa mère. Mais là, quand je l’ai vue attraper son duffle-coat, j’ai décidé de la suivre, sans bruit, en faisant le moins de bruit possible, comme un courant d’air, le plus discrètement possible.

Mais où se rend-t-elle d’un pas si rapide ? Ah, tiens, la voilà qu’elle sonne chez le collectionneur invétéré, je me glisse derrière elle, en catimini, ni vu ni connu. Il faut dire que pour moi c’est plutôt facile.

Quel délicat senteur de jasmin. Mmh… parfum voyageur. Serait-ce Zoé ? Mais non, là, sur le tableau, un buisson rose pâle. Je rêve. Ah, mais non, pas du tout, je n’y suis pas ! Un diffuseur d’odeur artificielle posé sur la crédence.

Mais que vois-je ? Que sont ces effusions effrénées ? Zoé et Michel ! Ils pourraient être père et fille. Je n’en crois pas mes yeux. Voilà où la damoiselle se rend depuis quelques semaines, inimaginable !

Mais, quoi ? Que peut imaginer un simple courant d’air ?    

En quête de personnages

Je m'appelle Michel Du Pont.  Mon métier c'est médecin, c'est une qualité au sein de la société. Mon seul défaut est que je suis hyper irritable. Je m'énerve pour tout et n'importe quoi, le seul moyen de me calmer c'est de manger quelque chose. Du coup je me trimballe toujours avec un paquet de gâteaux. Un jour, un de mes collègues m'a volé un de mes gâteaux et je me suis embrouillé avec lui. C’est vraiment un moins-que-rien, et pire que tout, il conduit une Fiat Multipla, Mon pire cauchemar.

 Ce qui me rend heureux, c'est de voir mes patients sourire quand ils sont rétablis.

 Mais jamais rien ne pourra réparer cette cicatrice au fond de mon cœur, la mort de Johnny Hallyday.

 Je me jette alors sur mes biscuits. Juste leur odeur m'apporte du réconfort

 Alors nous nous sommes embrouillés tous les deux. J'étais médecin, il a changé de passion, je n'ai plus revu mon ami de longue date. Je suis triste, mais bon je suis à la retraite. Je pars en Chine je ne reverrai plus mon ami. 

Abdelhakim et Léo

En quête de personnages

 

Mon prénom est Jeanne Marcel, je travaille trop ?  Oui j'aime bien écouter la musique. Je suis moderne malheureusement j'ai peur de perdre mes parents il faut que je rentre chez moi je manque de sommeil.

 

Je suis le patron de Jeanne Marcel, je lui donne beaucoup de travail parce que c'est la meilleure dans son domaine.

Kujtim et Bradley

 

En quête de personnages

Je m'appelle Lucy Coco, je travaille comme mannequin pour l'entreprise de B.G.J. Une entreprise de couture et de mannequinat. Je ne supporte pas la solitude. Ma plus belle qualité et ma beauté.

 

Je m'appelle Jean-Paul Gautier, la première fois que j'ai vu cette femme c'était à un concert où elle chantait. Je suis tombé amoureux de cette femme, j'ai aimé sa robe, sa voix. Je suis directement tombé sous son charme. ​​​​​​​

 

Bradley et Kujtim

 

En quête de personnages

Quand j'étais petit, mes parents ont été tués par un arabe ils tenaient une station-service et lui, il est arrivé, et les a menacés d'un couteau. Mais comme, quelques heures avant ma mère, avait déposé tout le fric à la banque, y’ avait plus rien en caisse. Le gars les a pas cru, et avec son couteau il les a tués.  C'est comme ça qu’à trois  ans j'ai perdu mes parents. On m'a mis à la DASS et comme j'étais un mignon petit blond j'ai vite été adopté.

 Maintenant que j'ai cinquante balais et qu’ils sont morts, eux aussi de vieillesse, et de maladie, me voilà tout seul. Heureusement que j'ai mon jardin. quand je bêche, que je sème, j'oublie tout !  Parce que moi, je vous le dis :  chez les humains, y’ a pas grand chose de bon. Je le sais, je l'ai vécu petit et je le vis encore !  Surtout les étrangers, les Noirs, et maintenant voilà les Ukrainiens, c'est pas parce qu'ils sont blonds et catholiques, ceux-là, qu'ils sont mieux que les autres. De toute façon, Dieu, j'y crois pas. Si y’ avait un bonhomme, là-haut, ça se saurait, non ?!

Depuis qu'ils sont là, tous là, tous autant qu'ils sont, c'est simple, il y a plus de boulot. Trois ans que je suis au chômage, trois ans, oui madame !

Allez verse moi encore un verre de vin blanc !  Merci.

Si j'avais pas mon jardin, avec le RSA, je boufferai pas grand-chose. La maison de mes parents, là, elle est en train de se dégrader, normal vu que j'ai pas les moyens.

 

Le pauvre, je le vois tous les jours ce pauvre type, là, à s'abrutir avec l'alcool, c'est bien triste ! Il raconte toujours la même histoire.  À montrer l'article du journal de quand il était petit. Et qui qui lui a découpé d'ailleurs ?  Si je compte bien, ça fait au moins quarante ans que ça s'est passé.  Ce pauvre papier tout jauni, dans sa pochette toute abimée.  J’le comprends. qu'il aime pas les étrangers, ça peut se comprendre !  Et pourtant y joue bien aux cartes avec Momo. Y’ a pas plus arabe que Momo. Ah, mais Momo, c'est pas pareil, c'est Momo ! Y se connaissent depuis qu'ils sont tout petits. 

Moi, ce que j'aime bien, chez ce Lucien, c'est l'odeur de feu de bois qu'il trimballe avec lui.  C'est rare, de nos jours, en ville cette odeur. Y sont tous à se chauffer au gaz ou à cette foutue électricité qui nous coûte si cher ! 

Pour en revenir à ce bonhomme, le jour où, comme en Amérique, un noir ou, pire un arabe devient président de la République je crois bien qu'il clamècera direct d'une crise cardiaque. On va voir, aux prochaines élections, entre Kamel katiba, le petit-fils Franco Le Pen, la communiste Marcelle Duchamp, le socialiste Jérôme Maison, ou pour la droite, Larue, Fizmann et Blanc qui va l'emporter ?  Moi je m'en fous, je vote jamais, ça sert à rien !

 

L'autre jour j'ai vu dans le journal une annonce pour un boulot dans une imprimerie j'y suis allée mais y m'ont dit que j'étais trop vieux. Cinquante ans, trop vieux ! Et ils veulent qu'on bosse jusqu'à 65 ans et même plus si on les écoute. C'est de la pub, du bluff tout ça ! 

Moi j'ai pas de Fée qui s'est penché sur mon berceau quand j'étais petit. Pas de lumière qui a éclairé ma vie.

Et le dimanche je vais poser de nouvelles fleurs sur la tombe des parents, dix pieds sous terre, c'est pas malheureux, ça ?

Martine

 

En quête de personnages

Je suis bricoleuse, très douce mais un peu maniaque. Dans ma vie privée, il me manque de la chaleur humaine, mais dans mon métier j'aime bien faire les réparations des vieux meubles. Mon patron n'est toujours pas toujours respectueux Oui, j'ai peur de casser des meubles en les restaurant, mais en regardant mon travail j'ai la satisfaction du travail bien fait. Ce travail me replonge dans des souvenirs de l'enfance douloureuse, surtout quand, dans les meubles, il y a cette odeur de vanille que j'aime tant.

 

Vraiment un super bout de femme. Voilà six mois qu'elle travaille avec moi en alternance. Il n'y a pas beaucoup de jeunes intéressés par ce métier et c'est vraiment agréable de l'avoir trouvée. Il faut dire qu'elle a le bricolage dans la peau, et son perfectionnisme est un est un atout dans ce métier. Vous ai dit que c'est un joli petit bout de femme ? Par contre, et ne faut pas lui le lui dire, elle prend vite la mouche ! On peut même dire qu'elle est impulsive celle-là ! L'autre jour, elle a failli fracasser le meuble qu'elle restaurait, suite à une vanne soi-disant déplacée ! Elle qui peut-être si douce par ailleurs.

 

En me replongeant dans mes souvenirs d'enfance, j'ai vu Jane, elle m'a tout de suite tapé dans l’œil, je venais seulement faire réparer mon buffet à l'odeur de lilas qui me remémore des souvenirs de mon enfance et tout à coup son patron est venu lui dire que la réparation n'était pas possible. Ça l'a mise en colère. Il faut dire qu'elle est impulsive.  Elle a le sang chaud italien. Elle défit son patron d'y arriver elle qui est perfectionniste, pointilleuse et tellement maniaque qu'elle a pu réparer ce meuble. Elle le regarde tous les jours en mangeant et elle se rappelle de son premier regard.

Cyrille et Julien

 

 

 

 

Je m'appelle Libertad et je vis à Libertad-City. Ce n'est pas moi qui m'appelle comme la ville non c'est plutôt la ville qui s'appelle comme moi …  Elle a pris mon nom en mon honneur et tous les 20 octobre, le peuple se réunissait pour me rendre hommage. Oui, je parle au passé car il n'y a plus l'odeur des bacs à fleurs qui embaumaient les rues de la ville. Mon pire cauchemar se réalise, il n'y a plus personne. Je suis resté impuissante face à la guerre. Ce qui me rendait heureuse c'était de voir l'amour des autres. Mon manque, mon désir est d'entrevoir une vie. Il n'y a même plus d’arbres. Est-ce cela la paix ?

 

Je me suis beaucoup renseigné sur l'histoire de Libertad. Certains compères diraient que c'est une histoire de guerre comme il y en a eu tant d'autres, mais j'ai appris des choses sur celle-ci si unique à mes yeux. L'histoire d'une ville dévastée par la guerre, mais aussi de cette femme : Libertad, celle qui a inspiré le nom de la ville et que j'ai pu découvrir. Son histoire, son point de vue, ses craintes de ce qu'elle a vu pendant la cette période tragique. Elle ne souhaitait qu'une vie paisible. Continuer à observer les choses qu'elle aime comme l'amour ou tout simplement les fleurs sur le bord de la fenêtre. Ses écrits sont direct set nous fait face à des réactions déconcertante mais c'est ce qui rend sûr et si si intéressant

 

Discours du maire de Libertad-City

« Libertad est délivrée, elle était assiégée. Aujourd’hui elle a retrouvé la liberté.

Dévastée et aujourd’hui c’est sa fête. Date anniversaire. Elle va redevenir libérale, pacifique et paisible. C’est plus qu’une trêve, c’est la paix à nouveau ».

20 octobre 1920

Dany et Quentin

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 10 Octobre 2022

ABRICOT     ALCHIMIE     AMALGAME     BANANE   

 

BARBECUE     BARDA     BASKET     BAZAR  BERGAMOTE    

 

BISTROT    BOUCAN     BRAVO     BUDGET     CACAHUÈTE    

 

CAFÉ     CAVIAR     CAFÉTÉRIA     CHARABIA   CHOCOLAT    

 

CIBLER     CIMETERRE   COSAQUE     CRAMOISI

 

DERVICHE     DIVAN     GUITOUNE    GRIGRI     HAMAC    

 

HASARD     INUIT     JANISSAIRE     JUDO    KAYAK    

 

KERMESSE     KIOSQUE   KITSCH ou KITCH   YACHT   

 

KOPECK     LAQUE     LASCAR     MACAQUE     MONOÏ   

 

PACHA   MAGASIN    MAMMOUTH    MOCASSIN                 

 

NÉNUPHAR    NIRVANA    NOUBA    OURAGAN

 

PARÉO     PATATE     PERCALE    PHARMACIE          

 

PYJAMA     RAPHIA     RÉCIF     ROBOT   ZENITUDE          

 

SAFARI   SATIN     SARABANDE     SARBACANE          

 

SKI     SOFA     SOUK     SPAGHETTI    STEPPE    

   

TABOU    TALISMAN     THÉ     TOBOGGAN          

 

TOMATE    TOPINAMBOUR    TOTEM     TURBAN    

 

TURQUOISE    TYPHON     VALISE    WIKI  YAOURT 

Les mots voyageurs

Qui a volé les mots ? Michèle Bernard

 

Au voleur, au voleur, au voleur !
Qui a volé les mots, qui a volé les mots ?
Encore ces Français quel culot, voler les mots !
Regarde, ils en ont plein la bouche, plein les poches
De tous ces mots piqués partout, tu crois pas qu'c'est moche ?
Voler des mots sans en avoir l'air
Et les coller en douce dans un dictionnaire
Voler les mots sur toute la planète
Ah vraiment ces Français sont pas nets, de vrais pickpockets !

Voler aux Grecs, aux Latins, aux Gaulois
(Ça va de soi, ça va de soi)
Voler aux Anglais, aux Allemands, aux Italiens

(C'est normal entre voisins) (x2)

Oui mais voilà ça va bien plus loin
Ils ont même volé les Polynésiens
Piqué paréo et tabou aux Tuamotu
Chez les Chinois le mot typhon soufflé pour de bon
Banane et macaque en Afrique, tu parles d'un trafic
Le raphia chipé aux Malgaches à coup de cravache
Même aux Arabes, c'est le bouquet, t'imagines pas c'qu'ils ont piqué !
Le barda, le safari, le café, le nénuphar
La guitoune et le satin, la valise et le hasard
Le magasin, le cramoisi, le charabia et l'alchimie
Le sirop, le sofa, le souk et la nouba


Au voleur, au voleur, au voleur !
Qui a volé les mots, qui a volé les mots ?
Encore ces Français quel culot, voler les mots !
Regarde, ils en ont plein la bouche, plein les poches
De tous ces mots piqués partout, tu crois pas qu'c'est moche ?
Voler des mots sans en avoir l'air
Et les coller en douce dans son dictionnaire
Voler les mots sur toute la planète
Ah vraiment ces Français sont pas nets, de vrais pickpockets !

Voler aux Grecs, aux Latins, aux Gaulois
(Ça va de soi, ça va de soi)
Voler aux Anglais, aux Allemands, aux Italiens
(C'est normal entre voisins) (x2)


Oui mais voilà ça va bien plus loin
Ils ont même volé les Amérindiens
La tomate et la cacahuète au nez des Aztèques
Le toboggan, le mocassin chez les Algonquins
Volé aussi les Bengalis, plus de pyjama
Et puis leur joli paradis nommé Nirvana
Et même aux Turcs, c'est le bouquet,
Tu d'vineras pas c'qu'ils ont piqué !
La turquoise et le turban, le cosaque et le derviche
La bergamote et le divan, le caviar pour les riches
Le talisman, le cimeterre, la percale et le janissaire
Le pacha, le lascar, sarabande et bazar

 

 

Au voleur, au voleur, au voleur !

Qui a volé les mots, qui a volé les mots ?
Encore ces Français quel culot, voler les mots !
Regarde, ils en ont plein la bouche, plein les poches
De tous ces mots piqués partout, tu crois pas qu'c'est moche ?
Voler des mots sans en avoir l'air
Et les coller en douce dans son dictionnaire
Voler les mots sur toute la planète
Ah vraiment ces Français sont pas nets, de vrais pickpockets !

Ah vraiment ces Français sont pas nets, de vrais pickpockets !

 

Les mots voyageurs

Paroles de la chanson Polyglotte par Henri Dès

Moi j'sais parler
Toutes les langues, toutes les langues
Moi j'sais parler
Les langues du monde entier
J'en savais rien
Mais maintenant que tu le dis
C'est enfantin
Ça va changer ma vie

J'ai des baskets
Ça c'est un mot en anglais
J'ai des baskets
Pour faire mes p'tits trajets
Un anorak
Mot qui vient des esquimaux
Un anorak

Pour quand il fait pas beau

Moi j'sais parler
Toutes les langues, toutes les langues
Moi j'sais parler
Les langues du monde entier
J'en savais rien
Mais maintenant que tu le dis
C'est enfantin
Ça va changer ma vie

Les spaghetti
Mot qui nous vient d'Italie
Les spaghetti
Me mettent en appétit
C'est le yaourt
Mot qui vient de Bulgarie
C'est le yaourt

Mon dessert de midi

Moi j'sais parler
Toutes les langues, toutes les langues
Moi j'sais parler
Les langues du monde entier
J'en savais rien
Mais maintenant que tu le dis
C'est enfantin
Ça va changer ma vie

J'achète au kiosque
Mot qui nous vient de Turquie
J'achète au kiosque
Mes journaux favoris
Sans un kopeck
Mot qui nous vient de Russie
Sans un kopeck

J'peux pas faire des folies

Moi j'sais parler
Toutes les langues, toutes les langues
Moi j'sais parler
Les langues du monde entier
J'en savais rien
Mais maintenant que tu le dis
C'est enfantin
Ça va changer ma vie

C'est sur un yacht
Mot qui vient du hollandais
C'est sur un yacht
Que j'passe le mois d'juillet
Grâce au judo
Mot qui nous vient du Japon
Grâce au judo

J'ne suis plus un poltron

Moi j'sais parler
Toutes les langues, toutes les langues
Moi j'sais parler
Les langues du monde entier
J'en savais rien
Mais maintenant que tu le dis
C'est enfantin
Ça va changer ma vie

Par cette chanson
Mot qui nous vient du français
Par cette chanson
J'peux dire désormais
J'suis Polyglotte
Mot qui vient du grec ancien
J'suis Polyglotte

Et j'épate les copains

Moi j'sais parler
Toutes les langues, toutes les langues
Moi j'sais parler
Les langues du monde entier
J'en savais rien
Mais maintenant que tu le dis
C'est enfantin
Ça va changer ma vie

 

Les mots qui voyagent avec définitions

 

ABRICOT : orig : romaine (sens : fruit précoce), passe au grec puis à l’arabe, à l’espagnol (albaricoque)/ catalan : albarcoc) puis au français.

 

ALCHIMIE : orig : arabe.

 

AMALGAME : orig emprunté aux alchimistes. Alchimiste, encore un mot qui vient de l’arabe ! Il arrive en français à la fin du moyen âge, def : Mélange d’éléments tellement mêlés qu’on ne les reconnait plus. En métallurgie : alliage de métaux rendus liquides par la chaleur intense, puis refroidi (Acier : alliage zinc/fer/ carbone/nickel/cuivre). Amalgame du dentiste bouche les trous des caries qui durcit. Sens figuré : en politique faire l’amalgame ; mélanger deux réalités qui n’ont rien à voir (nombre de chômeurs et nombre d’étrangers).

ANORAK : orig : Vient de l’INUIT, une langue parlée par les indiens, une Nation Première du Canada.

BANANE : orig : africaine

BARBECUE : orig : (-fausse- faire cuire animal entier de la barbe jusqu'à la queue). Vraie origine : barbacoa de la langue des Arawak aux Caraïbes ramené par les espagnols : cuire ou fumer sur des claies en bois. 

 

BARDA : orig : arabe. Berdâa.  Lourdement chargé, chargement du soldat porté sur le dos, bât d’âne. 

 

BASKET : Orig : anglaise.

 

BAZAR : orig : perse et arabe.

 

BERGAMOTE : orig : turque. beg armudi littéralement « poire du bey, du prince » soit de Bergama, forme arabo-turque de Pergamo ville d'Asie Mineure. Agrume à la peau épaisse dont on tire l’essence.

 

BISTROT : orig : (faux : russe « vite ») « Bistraud » petit domestique, marchand de vin, « bistrouille » (Nord) mélange de vin et de café. 

 

BOUCAN : orig : tupi (indien du Brésil) « bokaém » gril de bois sur lequel les Caraïbes faisaient fumer viandes et poissons. Par métonymie, le mot a désigné la cabane dans laquelle on procédait à cette opération (1666). Ou « boucaner » : imiter le cri du bouc, les lieux de symbole de débauche étant souvent bruyant, synonyme de vacarme.,

 

BRAVO : orig : italienne beau, bon, excellent. Arrivé par l’opéra. Def : Claquement des mains. Désigne le bruit de l’applaudissement. Le mot bravoure (italien = bravura lui-même dérivé de bravo) courage. Bravade (italien baravate lui-même dérivé de bravo) provocation. Même pas peur (de la mort)

BUDGET : orig : français (petite bourse accrochée à la ceinture : bougette) passé à l’anglais, revenu au français.

Les mots voyageurs

CACAHUÈTE : orig : aztèque

 

CAFÉ : orig : arabe.

 

CAVIAR : orig : turque.

 

CAFÉTÉRIA : orig : espagnol, passé par l’anglais, arrive en français.

 

CHARABIA : orig : arabe. Al garabia : langue arabe. Mot passé par l’espagnol puis le provençal.

 

CHOCOLAT Orig : nahuatl aztèque (Mexique) : chicoatl (boisson au cacao) passé à l’espagnol puis au français.  

 

CIBLER : Orig : Vient d’un dialecte germanique parlé en Suisse. Def : viser une cible. Le centre de la cible : 1000 points. Et pan, dans le mille ! Pris autre sens pour la pub : s’adresser à une catégorie de consommateurs (les jeunes, les gens des villes). Ou être la cible de moqueries.

CIMETERRE : orig : turque. šamšīr.  Sabre très lourd à la lame courbe.

COSAQUE : orig : kozak  en ukrainien, passé par le turc quzzak (aventurier) puis au polonais kozak.

CRAMOISI : orig : arabe. Qirmizī De la cochenille, rouge.

DERVICHE : orig : persan darwīš, adj. puis turc dervis « pauvre ». Confrérie derviche tourneur, derviche hurleur.

DIVAN : orig : turque. 

 

GUITOUNE : orig : arabe. Argot : tente.

 

GRIGRI : orig : Afrique francophone. Orig : Vient de l’Afrique francophone et des Antilles. Def : souvent en contact avec la peau, on peut penser que ça gratte, peut-être l’origine de ce mot gratte- gratte ? Objet très intime qui nous protège comme le Talisman qui lui, vient de l’arabe qui l’avait lui-même emprunté au grec ! Les langues sont hospitalières et en plus, elles voyagent. En français, amulette. Porte-bonheur

HAMAC : : orig : taïnos (indiens des nations premières de grandes Antilles : Cuba/Haïti), passé par l’espagnol puis le français.

 

HASARD : orig :  arabe « az-zahr » (« jeu de dé ». Zahr fleur car la face gagnante du dé portait une fleur), passé par l’espagnol puis à l’ancien français « hasart »

 

INUIT : orig : INUIT, une langue parlée par les indiens, une Nation Première du Canada ! Def :  Veut dire Homme, être humain dans la langue INUIT ! A remplacé le mot esquimau qui vient d’une autre langue indienne. Esquimau c’est aussi une crème glacée. On ne mange pas d’Inuit à l’entracte !

JANISSAIRE : orig : turque. yenīčerī. Ordre militaire très puissant composé d’esclaves européens s’étant converti à la religion musulmane/

JUDO : Orig : japonaise.

Les mots voyageurs

KAYAK : orig : Vient de l’INUIT, une langue parlée par les indiens, une Nation Première du Canada.

KERMESSE : orig :  Vient de l’ancien Flamand, a voyagé dans le nord de la France et en Flandres, dans son sens actuel. Def : Vient de kerk, église et messe, en ancien Flamand. C’est lorsque l’on fête son sait patron, (entre vie religieuse et vie laïque). Dans le nord, pas connu chez nous : la ducasse. Kermesse : jeu pour les petits et les grands, tombola, bal.

KIOSQUE Orig : turque (kyöchk).

KITSCH ou KITCH : orig :  allemande. Kitsch est lui-même prob. un dérivé de kitschen signifiant « ramasser la boue des rues » en Allemagne du Sud. Apparait en français au début des années 60. Def : vient des produits de consommation très courants, devenus vieillots, que l’on remet au goût du jour. Et l’on joue avec ce côté décalé.

KOPECK : Orig : russe.

LAQUE : orig : hindoustanis (sanscrit : lākh) passé au persan, passé à l’arabe. Nom donné à la cochenille et à la sécrétion résineuse de certains arbres d’Extrême-Orient provoquée par la piqûre de cet insecte.

LASCAR : orig : turque.

MACAQUE : orig : africaine.

MAGASIN : orig : arabe. Mah̬āzin. Dépôt.

MAMMOUTH : orig : mansi, en Russe, « corne de terre ».

MOCASSIN : orig : algonquin.

MONOÏ : orig : Tahiti

NÉNUPHAR : orig : arabe.

NIRVANA: orig :bengali. .

NOUBA : orig : arabe du maghreb. Musique du régiment de tirailleurs algériens. Fête, noce.

OURAGAN : orig : Taïnos, des Grandes Antilles « huracan », tornade.

PACHA : orig : turque. Pād(i)shāh puis au persan.  Titre honorifique d’une très haute fonction (gouverneur de province). Ou commandant dans la marine. Vie de pacha.

PARÉO : orig :  Tahiti Tuamotu.

 

PATATE : orig :  taïnos (indiens des nations premières de grandes Antilles : Cuba/Haïti), passé par l’espagnol puis le français.

 

PERCALE : orig : perse pargāla, passé au tamoul. Toile très fine de coton ras tissé très serré.

 

PHARMACIE : orig grec ancien

 

Les mots voyageurs

PYJAMA : orig : vêtement porté en Inde

 

RAPHIA : orig : malgache « raofia » palmier qui pousse dans les marécages. Def : fibres issues du palmier

 

RÉCIF : orig : arabe ar-rasif « chaussée, levée pratiquée au bord d'une rivière, digue, quai, trottoir » passé par l’espagnol ou le portugais puis au français

 

ROBOT : orig : tchèque « robota » travail pénible apporté par l’écrivain Karel Capek dans une pièce de théâtre.

 

SAFARI : orig : arabe.

 

SATIN : orig : arabe.

 

SARABANDE orig perse passé à l’arabe, à l’espagnol puis au français

Def dans endiablée puis lente et noble au bal et au théâtre au XVII° et XVII° siècle

 

SARBACANE : orig :  arabe (même sens) passé par l’espagnol puis au français

 

SÉRENDIPITÉ : orig :  Vient d’un conte oriental, où 3 princes habitaient le pays de Serendip. Ils cherchent le bonheur en trouvant autre chose. Utilisé par un anglais pour la 1ère fois au XVIIIe siècle. Def :  Désigne, dans son sens le plus large, le don de faire, par hasard et sagacité, une découverte inattendue et fructueuse, notamment dans le domaine des sciences. Le meilleur exemple, c’est Christoph Colomb parti chercher une nouvelle route pour l’Inde et qui trouve l’Amérique. Ou Alexandre Fleming qui a découvert le premier antibiotique en laissant moisir des aliments.

SIROP : orig : arabe. šarāb. 

SKI : Orig : norvégienne.

 

SOFA : orig : arabe. Suffa, puis passé au turc. Canapé rembourré sans bois apparent.

SOUK : orig : arabe. Sūq.  Désordre, marché dans la rue.

 

SPAGHETTI : Orig : italienne.

 

STEPPE : Orig : russe.

 

TABOU : orig : Tahiti, Tuamutu. Def : interdit d’origine sociale. 

 

TALISMAN : orig : en partie arabe (tilasm), du grec ancien (telesma) et du grec byzantin (talisman, rite religieux).

Def objet sur lequel sont gravés des figures, des signes, des caractère puissants auquel on attribue des pouvoirs magiques

 

THÉ : orig : (tchaï dans beaucoup langues Chine, Albanie, Turquie, Russie, Portugal, Bulgarie, Inde…) Orig : Malaisie/Java passé par le Hollandais puis le français 

Les mots voyageurs

 

TOBOGGAN : orig : micmac (langue canadienne des Algonquins – indiens-) passé par l’anglais, arrivé en français. Def : traineau par extension, piste glissante de forte pente pour les traineaux à deux patins esquimaux. 

 

TOMATE : orig :  tomatl en nahuatl (Mexique), passé à l’espagnol puis au français.  

 

TOPINAMBOUR : orig : Légume d’Amérique du nord et Canada, cultivé par les tribus amérindiennes avant l’arrivée des Européens MAIS ce mot résulte de la francisation du nom d’une tribu, les Tupinamba et Linné a cru que la plante était originaire du Brésil car la plante a été introduite à la même époque en France !  

 

TOTEM : orig : algonquine (« il est de mon clan »). Ancêtre animal ou végétal.

 

TURBAN : orig : turque.

 

TURQUOISE : orig : turque, bien sûr !

 

TYPHON : origine : chinoise.

 

VALISE : orig : arabe.

 

WIKI Orig : C’est Ward Cunningham, un anglais, qui l’a ramené d’Hawaï : vite.

Def : WIKI : C’est le préfixe de Wikipédia, un recueil d’article écrit par les utilisateurs d’internet. C’est un site collaboratif.

YAOURT : Orig : bulgare.

YACHT : Orig : hollandaise.

ZENITUDE : origine Formé à partir d’un mot très ancien, le Bouddhisme zen, né en Inde, passé par la Chine puis arrivé au Japon. Beaucoup d’occidentaux s’y intéressent. Long et compliqué é à expliquer en quelques mots. Cette recherche de sérénité plaisait beaucoup à partir des années 60/70. Le mot zen s’est popularisé dans les années 80 : « Allez, zen ! ». Définition : Zénitude a été inventé : sérénité et attitude, manière d’être. Retrouver une paix intérieure.

 

 

Les mots voyageurs

Vivre entre deux cultures, entre deux langues ». « Écrire pour se raconter ».

Pendant longtemps, en France, les populations ne parlaient pas français, comme en Bretagne (AFFICHE « interdit de parler breton et de cracher par terre »), en Corse, au pays Basque. Le français, on l’apprenait à l’école, quand on y allait, au service militaire, pour les garçons.  Les habitants de ces régions reviennent, pour certains, maintenant, vers la langue régionale et même parfois s’ils n’en sont pas originaires. Elles s’enseignent à l’école et on peut même présenter le breton ou le basque au baccalauréat. Des livres (comme Tintin) sont publiés, des pièces de théâtre jouées dans ces langues.

QUELLES LANGUES ? On dit l’Afrique, mais il y a 54 pays sur ce continent, 14 en Amérique du sud … dont 1 territoire français, la Guyane et 3 îles du Royaume-Unis… Et dans chacun de ces continents on parle bien plus que 54 ou 14 langues ! Il y a la langue du colon (le français, au Maghreb et dans de nombreux autres pays en Afrique mais aussi l’espagnol ou le portugais, l’anglais, l’allemand en Afrique ou en Amérique du sud) mais il y a surtout ce que l’on appelle les langues premières ! D’ailleurs, l’année 2019 était l’année des langues autochtones. On peut dire que le Breton en France, le swahili, en Afrique de l’ouest, l’amazigh au Maghreb, le tektiteko au Guatemala sont des langues autochtones.

Et il y a aussi la langue de la rue, l’argot, les langues de métiers.  Je suis sûre que vous parlez tous au moins 2 langues ! J’ai appris l’allemand et l’espagnol, mais pas l’anglais. J’ai voyagé dans différents pays et j’ai toujours aimé apprendre quelques mots à chaque fois, même si après je ne m’en souviens plus (tabérou ! Tchaï).

J’ai toujours dit et pensé qu’une personne, quand elle arrive dans un pays dont la langue lui est étrangère doit ABSOLUMENT continuer à parler sa langue et la transmettre à ses enfants. Parce qu’une langue, c’est plus qu’une langue, c’est une culture, c’est la cuisine (ex épice intraduisibles), c’est la tradition, le passé, les grands-parents, les fêtes, les vêtements, tout ce qui touche au corps et à l’esprit, la médecine aussi avec ses plantes, ses rites et ses croyances.

Et combien de mots que l’on dit en français et qui viennent du monde entier ! Et vice-versa, bien sûr !

Les mots voyageurs

1/ DISTRIBUER puis ÉCOUTER Qui a volé les mots ? Michèle Bernard.

 

1bis/ DISTRIBUER chanson Henri Dès.

 

2/ DISTRIBUER liste de mots sans définition.

 

Bref, vous vous demandez bien, après toutes ces paroles, ce que je vais vous demander d’écrire !

Les ateliers que j’anime sont souvent décomposés en différentes consignes qui s’enchaînent les unes aux autres.

Très important : je me fiche des fautes d’orthographe et de la beauté de votre écriture. Peu importe votre niveau scolaire, mais ce qui est intéressant c’est vous et votre imaginaire, chacun a sa petite musique. Nous la découvrirons. Car, à la fin, chacun lit son texte à haute voix. Si c’est trop difficile une autre personne peut le faire à votre place.

1ère consigne en groupe : À vous de deviner l’origine de ces mots, puis essayer de les définir.

2ème consigne, individuelle pour les mots que vous voulez. Chercher des associations d’idées. Par analogie.

3ème consigne Travail poétique autour de la langue. Chercher des rimes.

Raconter une histoire

Raconter un événement ou une histoire imaginaire, ou qui vous est arrivée en utilisant le maximum de mots de la liste. Texte sous forme d’histoire, de slam, de chanson, de poésie.

 

Éventuellement

2ème consigne, Sur 2 colonnes, écrire les mots que j’aime/ que je hais : j’aime ce mot/ je ne l’aime pas parce que …

3ème consigne Imaginer que toutes les langues disparaissent de la terre… et qu’il ne reste qu’un seul mot ! Lequel ?

Les mots voyageurs

Le derviche, dans sa guitoune, assis sur son sofa déguste un thé parfumé à la bergamote en croquant des cacahuètes, servi sur un plateau en laque de Chine.

Il est fatigué car il revient du bazar où il s’est rendu en kayak au milieu des récifs car son yacht ayant été détruit par un janissaire, un sacré lascar, à coups de cimeterre.

Il a revêtu son pyjama en percale cramoisi.

Après son bain, enduit de monoï, il recevra le pacha. Il tient à tout prix à lui offrir une paire de mocassin et un turban couleur chocolat qu’il a trouvé au souk voisin. Ce n’est pas ça qui a grevé son budget, ça ne lui a pas coûté un kopeck !

Depuis qu’il fait la nouba avec ce cosaque, même s’il ne comprend qu’à moitié son charabia, il lui donne toujours tout un tas de cadeaux, plus ou moins kitsch.

Il a tout un barda dans sa boutique : des valises, du raphia, des barbecues, des hamacs, des robots, des sarbacanes etc …

Ah, le voilà ! Le pacha est magnifique dans son paréo de satin turquoise décoré de nénuphars. Son hôte a apporté, en guise d’apéritif, son meilleur caviar, qu’ils dégustent ensemble, sans tabou. Cet homme-là a du savoir-vivre !

Ensuite ils mangent une salade de tomate, des spaghettis et finissent par un yaourt à la banane et des abricots. Un repas bien meilleur qu’au bistrot ou à la cafétéria.

Tout à coup, quel boucan !

Un macaque est entré sous la guitoune comme un ouragan. Finie la zénitude avec ce typhon ambulant ! Le pacha a beau agiter son grigri en ciblant le singe, le derviche en brandissant son totem, le singe est au nirvana et, tel un mammouth écrase tout sur son passage.

WIKI !

Le pharmacien, appelé en renfort tente de lui faire une prise de judo, en vain. Son alchimie amalgamée ne produit aucun effet non plus.

Un inuit qui passait par là par hasard, en entendant cette kermesse a cru qu’une sarabande était organisée chez le derviche. Effrayé par son talisman le singe s’enfuit dans la steppe faire un safari à ski sur les toboggans.

Bravo !  

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 5 Octobre 2022

Excursion dans la bibliothèque

Chacun se promène dans les rayons de la bibliothèque.

1/ Choisir deux livres. Un avec image en première de couverture, l’autre sans image. 10 mn

2/ Relever le nom des livres. 15 mn

a) Avec le premier nom et l’image, par association d’idées, écrire Le plus possible de mots qui nous passent par la tête.

b) Avec le deuxième nom, jouer avec les lettres du mot (syllabes, et sons du mot, mélange des lettres) et écrire le plus de mots possibles.

3/ Cadavre exquis. Écrire son nom sur la page. 15 mn

Sur une feuille blanche, relever le premier mot d’un des livres (article et nom ou seulement mot s’il n’y a pas d’article).

Faire passer à son voisin qui écrit le mot suivant (nom ou adjectif ou verbe), etc jusqu’à ce que les mots des deux titres soient épuisés.

Reprendre sa feuille. Réécrire la phrase mystérieuse en lui donnant le sens que l’on veut avec les mêmes mots (on peut ajouter des mots si besoin).

4/ Écrire l’histoire.

La première phrase de l’histoire est la première phrase d’un des livres, et le cadavre exquis est la dernière.

OU

4 bis/ Recopier la première phrase d’un des livres et se servir du cadavre dans son histoire.

 

 

 

Excursion dans la bibliothèque

Fulbert, le bibliothécaire, regarde sa montre. Il est l’heure d’ouvrir les portes, les lecteurs vont arriver d’un instant à l’autre.

Il y a le monsieur roux, celui qui prend toujours des romans policiers.

En milieu d’après-midi vient la petite fille blonde avec ses tresses agrémentées de jolis nœuds rouges.

Et puis le vieux monsieur qui arrive, clopin-clopant avec sa canne, sa casquette vissée sur sa tête.

Une fois par mois, un jeune homme sourd qui choisit toujours des livres ayant trait aux vaches.

Le sportif arrive toujours en courant, un peu suant.

Et il y a aussi Pierre. C’est un SDF qui, l’hiver profite du chauffage, l’été de la clim. Il commence par aller aux toilettes, ensuite il pique un petit roupillon dans le large fauteuil rouge. C’est dur, la rue ! Après il lit le journal, visionne des vidéos ou lit un livre.

Parfois le collègue de Fulbert, plus jeune, monte à l’échelle pour attraper les livres anciens. Ils ne sont accessibles qu’aux chercheurs accrédités.

Pendant ce temps, Fulbert rêve à ses prochaines vacances. Il rêve de retourner du côté de Béziers, là où l’été dernier il a connue Véronique, son âme-sœur, qu’un ami lui avait présentée. Il se voit encore, assis sur un banc, au bord de la mare. Avec elle il imagine construire son avenir. Partir vivre dans une ferme.

Dans la bibliothèque, il est dans son monde mais il sent qu’il doit le quitter. Il en a marre. Aux lecteurs il fait la moue. Ils ne comprennent pas, c’est nouveau pour eux. Fulbert n’était pas ainsi avant de partir en vacances. Il aimait bien le monsieur roux, la petite fille blonde, le vieux monsieur, le jeune homme sourd, le sportif, le SDF, et puis aussi son collègue.

L’ancien monde est devenu noir, il n’a plus sa préférence, il se sent moins efficace, de grand, il se sent devenu petit.

 

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

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Publié le 2 Octobre 2022

Dans la rivière, chante un oiseau

Chant aigüe, chute d'eau en cascade

Chante un oiseau haut vers le ciel

Là-haut, si haut sur la montagne.

 

Autour de la rivière

Lavent les femmes le linge de l'indignation,

Tape, tape sur la tristesse

Lavent les femmes, blanchissent le linge de l'espoir

Coule l'eau claire, source de joie.

Au-dessus de la rivière

Gronde l'orage, tombe la pluie

Zèbre de ciel de rayons lumineux.

Martine

21 septembre Journée Mondiale de la Paix et 2 octobre Journée Mondiale de la Non-Violence

Le sang que verse la plèbe

Les larmes que verse l’ami

Jamais plus je ne veux voir cela

 

Le respect que l’on doit au sage

Le toit que l’on offre au passant

Toujours un cadeau que je veux offrir

21 septembre Journée Mondiale de la Paix et 2 octobre Journée Mondiale de la Non-Violence

Je voudrai tant être un oiseau

Traversant à gué cette rivière de roseaux

Grâce à moi, la lame ne passera pas

Les larmes de l’ami ne couleront pas

 

Je refuse le miracle de l’image

Que font miroiter tous ces mages

Pourquoi déménager loin de tout

La renarde et la tigresse n’ont pas peur du loup

21 septembre Journée Mondiale de la Paix et 2 octobre Journée Mondiale de la Non-Violence

Toi, mon ami le chat

Je marcherai comme toi

Sur le sable, sensible,

Je tchaterais et ma voix rencontrera

Des femmes écrivains

 

Alors je sourirais au présent

Et ma tâche sera facile

Le gris, aigri, dansera la gigue

Le vinaigre ôtera la tache

Et l’histoire, en un saut, deviendra oiseau.

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Rédigé par Martine Silberstein

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