Publié le 17 Juillet 2023

L’attente du soir est un puzzle. Des morceaux de vie, tout d’abord épars, composent ce roman. Morceaux d’émotions colorés, odorants ou malodorants, pièces de puzzle incolores ou constitués d’une lumière éblouissante.

L’attente du soir, ce sont des enfances, des êtres hors du monde, mais non hors d’atteinte, sans lien (ou si peu) avec le réel. Blessés, abandonnés, ou aux souvenirs flottants.

Dans L’attente du soir, alternent les voix. Quand Giacomo finit de parler, Mlle B. prend sa suite, puis c’est Le môme qui raconte. Quand l’un a terminé, je me jette avec avidité sur le dit du suivant, hésitant à passer par-dessus sa parole pour conserver le lien qui s’est noué entre moi, lectrice et ce personnage, tant leurs chants m’appellent.

Puissance de l’amour et de la haine ; Mlle B. est élevée non pas sous, mais sans le regard de sa mère. Le môme grandit totalement seul, isolé de tous. Giacomo, s’il reçoit l’amour de ses parents, vit dans le vase clos d’un cirque.

L’attente du soir est un livre d’une poésie rare qui m’a happé, remué jusqu’au tréfonds de moi-même, jusqu’à la blancheur des os, une mise à nu de mes émotions. Un roman bouleversant. J’y pensais le jour, il peuplait mes nuits, me réveillait, et j’étais heureuse de le retrouver pendant mes insomnies.

Je n’avais pas envie de le poser, la tension et l’attention montent crescendo. La fin arrive, très subtile, presque comme une évidence que je me refusais pourtant à imaginer par avance. Ce livre n’est pas un roman, c’est un tableau dévoilé, éclairé peu à peu jusqu’à l’apothéose de la conclusion. La transmission est au cœur de cet ouvrage.

L’attente du soir est un livre que j’aurai aimé savoir écrire. À la lecture, de tout ce blanc glacé, de ce rouge profond et de ce gris fumé, palimpseste imperceptiblement révélé, la transparence est venue se poser devant mes yeux. 

Éditions Corti, collection Les Massicotés

 

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Babelio

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Publié le 17 Juillet 2023

À Fleur de fables de Dritëro Agolli chez un petit éditeur associatif, Fondencre collection Beaux livres

La Fontaine ? Oui, parfois pour les textes « La revanche de la cigale », « La souris et le lion » ou « Le plaidoyer du vieux loup », mais aussi Francis Ponge, « À propos du citronnier », « L’oignon », ou encore « Simple et pratique » comme le propose « L’après-dire du traducteur ».

Mais il y a aussi du haïku chez Dritëro Agolli, même si ses poèmes n’ont pas la versification de ces poèmes japonais : « Bris de lune » et « Paysage avec platane ». Saison, nature, chute avec une pointe d’humour sont bien là.

Et même de la chanson « Paysage avec route » et « Quand la lune se fâche ».

Les illustrations, en noir et blanc, des gravures me semble-t-il, sont de libres interprétations des poèmes.

Les postfaces, bavardes, racontent et expliquent qui sont l’auteur et l’illustrateur.

Un livre et des poésies agréables, légères mais sans légèreté, fraîches.

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 17 Juillet 2023

Splendeur et décadence du camarade Zulo de Dritëro Agolli chez Gallimard

Si le camarade Zulo, est le personnage principal, c’est Demkë qui s’exprime tout au long de ce roman de Dritëro Agolli que m’a recommandé une amie Albanaise.

L’on retrouve l’ambiance pesante de la bureaucratie des pays communistes des années 50, ici, l’Albanie.

Demkë est l’obscur employé d’un ministère de la culture sous les ordres du camarade Zulo. Il est chargé, non de la préparation, mais souvent bien plutôt de la rédactions de rapports et de discours pour son chef. Il me fait pitié car il ne sait pas dire non et passe ses jours et ses soirées à écrire pour les autres au lieu de réaliser son rêve le plus cher, écrire pour lui-même des textes personnel. Mais nul ne lui en laisse le temps car, outre le camarade Zulo, son N+1, comme l’on dirait aujourd’hui, le camarade Q., son N+2 mais aussi, plus avant dans le livre, Cléopâtre, la belle épouse de son ami Adem Adachi, écrivain, lui téléphonent et lui donnent les thèmes qu’il doit aborder dans leurs futurs discours. Et chacun, non seulement de lui « voler » ses mots mais aussi de les détourner pour se les approprier, comme de vrais plagiaires. Cela n’en finira donc jamais ?! Plus fort encore, le camarade Zulo lui commande un discours et le camarade Q. à peine quelques heures plus tard lui demande d’écrire exactement l’inverse et tous deux de débiter chacun le leur, successivement au cours de la même réunion en présence du pauvre gratte-papier, à son plus grand désespoir !

J’ai, à la fois aimé cet ouvrage à l’humour corrosif, mâtiné de traits de poésie ou de pensées incongrues imaginées par le camarade Zulo ; et pas aimé car la répétition des situations, à la longue, est pesante même si l’auteur tente une échappée réjouissante et fraîche dans un village reculé. Une opinion mitigée, donc pour ce roman

Citation :

« Je ne répondis pas. Je repris le crayon et me mis à écrire. Les lettres s’alignaient les unes à côté des autres, telles les mottes le le long du sillon d’un champ. Quand j’étais petit, j’allais dans les champs avec mon père et je regardais les sillons. Ils étaient longs. La charrue courait dans la terre et rejetait les mottes sur le côté. On sentait une odeur de terre. A vrai dire, le papier ne sent pas l’encre. Mais j’en ai l’impression. Je ne manque pas d’imagination et je suis capable d’écrire ».

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Babelio

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Publié le 17 Juillet 2023

Dans la ville

Égrené tout au long de la journée

à heures exactes, l’on entend

le camion poubelles sur la place

les enfants en récréation

l’autobus dans la rue

les trains au loin

 

Et parfois, ponctuelle,

la sirène à midi pile

le premier mercredi de chaque mois

nous rappelle que la guerre, ou un accident thermonucléaire

peut à tout moment nous tomber sur le coin de la gueule, meurtrière

les feux d’artifice chaque 14 juillet

 

Ou qui ne prévient pas,

le roulement du tonnerre

la sonnette pressée par le facteur ou le livreur

les discussions dans le jardin voisin

les cris des enfants de l’autre côté du mur

les tirs de mortier, la nuit

un avion qui passe

 

Et puis le chant des oiseaux

le craquètement d’une pie

ou celui de la pluie

la grêle sur le toit

un chien qui aboie

les flonflons d’un cirque

un hélicoptère qui survole

un voisin qui éternue

une tondeuse à gazon

une tronçonneuse qui élague

une voiture qui arrive

 

et puis dans la maison

le gargouillis du lave-linge, un verre cassé, un volet qui grince, une fenêtre qui claque, la radio qui parle, l’aspirateur qui ronronne, la chasse d’eau qui se déclenche, des bruits de vaisselle, le micro-onde qui sonne, la cocotte qui siffle, le store qui s’ouvre

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

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Publié le 17 Juillet 2023

Ton cœur n’est pas de Pierre,
Ou alors de mica au soleil, brillant 
Bloc de sel lisse, réfléchissant
Minéral attirant, tel l’aimant (amant)
Du pur diamant (carbone ou charbon)
Cristal de roche, minéral luisant 
Silex tranchant (touchant)
Friable comme sable.
Pierre dorée, ammonite lovée
Granit (bite) rude (pas prude)
Calcaire poreux (heureux)
Belle carrière (encore en activité)
 

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

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Publié le 17 Juillet 2023

Eh, Ponge !

Rectangulaire, grêlée de petits trous, tel le grêlé 7/13*

avec des yeux dans les coins, tu es pas née, comme le poisson de même couleur.

Ton dos vert aussi irritant que du verre pilé

frotte les assiettes sales dans l’évier.

 

 

*Le Grêlé 7/13 est une série de bande dessinée créée par les dessinateurs Lucien Nortier et Christian Gaty et le scénariste Roger Lécureux. Elle a été publiée de 1966 à 1971 dans les hebdomadaires Vaillant (à partir du no 1078) puis Pif Gadget . Le dernier épisode, intitulé Les derniers combats, paraît en mai 1971 dans le numéro 118 de Pif Gadget.

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

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Publié le 17 Juillet 2023

Vous qui découvrez ce blog pour la première fois.

Vous qui venez souvent me rendre visite. 

J'aimerai que vous répondiez à ces questions :

Par quel hasard êtes-vous arrivé jusqu'à moi ?

Pourquoi, chaque année, chque mois, chaque jour, chaque heure revenez-vous pour me lire ?

Pourquoi ce blog parmi tant d'autres ?

Accepteriez-vous de répondre à mes interrogations : martine.silberstein@callipalabra.fr ?

 

Machin-Machine/Martin/Martine : à mes lecteurs et lectrices

Julien BAKKUSHAN (pseudo)

Le Bonheur pour l’être humain est le plus important

Bien le bonjour Martine,

En cette belle matinée j’ai envie de vous écrire tout mon ressenti sur ces huit mois passés dans votre atelier.

Déjà un grand merci de nous avoir montrer ce que nous étions capable de faire, juste en imagination, avec des mots, de mettre des phrases, des textes, qu’ils soient réels ou imaginaire.

Un grand merci pour le bonheur que vous nous faites ressentir à chaque atelier d’écriture et pour chaque personne qui passe dans vos ateliers.

Je vous souhaite une bonne continuation et de continuer à donner la vie dans vos ateliers et de donner l’envie à tout le monde d’écrire.

Merci Martine

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 14 Juillet 2023

Jean-Christophe,

Je t'invite chez moi, dans ma maison. Elle est radieuse parce qu'il y a toujours le soleil, et tu l'as déjà vue de l'extérieur, mais jamais de l'intérieur. Et je t'invite pour boire le thé, et si tu veux, tu peux venir avec ta femme, comme ça, vous allez goûter des petits plats et des gâteaux marocains que maman a fait.

Yasmine 

Invitation

Yasmine,

Je t'invite dimanche prochain car il fera beau pour partager des brochettes épicées cuites au barbecue, avant de piquer une tête dans la piscine.

Sois la bienvenue à partir de midi.

Jean-Christophe

P.S : j'ai demandé à Papa et il est d'accord.

Invitation

Voulez-vous m'accompagner chez moi,

c'est calme et apaisant 

En face de ma fenêtre il y a un beau jardin de fleurs

Le bruit du tramway peut gêner mais vous vous y habituerez vite.

Myriam

Invitation

Bonjour à toi, ami inconnu,

Si tu veux venir chez moi, ce sera avec plaisir. Nous passerons à Intermarché faire des courses, tu choisiras ce que ce que tu aimes manger. 

Chez moi, dans ma ville, il est possible de pratiquer de nombreux loisirs mais ce que j'aime, moi, c'est cueillir du thym, à l'odeur fine et forte à la fois, chez nos voisins, très gentils. Lui s'appelle Marc et, avec son arc, il vise des cibles, non des oiseaux ou des chats mais des panneaux en bois.

Les toits sont oranges, oui, mais quelle importance !

Sur le Rhône, il est possible de faire du surf, on ira pique-niquer au bord du fleuve avec les enfants.

Viendras-tu ?

Martine

 

  

 

Invitation

Je présente ma ville heureuse.

Des grands jardins, et de jolies rues, deux boulangeries, trois écoles, et des restaurants.

Tout le monde se connaît dans cette petite ville.

Il y a une poneyterie, un parc, un casino, terrains de tennis, le marché.

Lou 

Invitation

J'habite place Chardonnet (Lyon 1er, pentes de la Croix-Rousse). Elle a une beauté, cette place.

Les pigeons s'envolent sur cette place.

Il y a une partie végétale dans le coin, et des arbres.

Ce n'est pas un boudha au milieu de la place.

Mohamed 

Je t'invite à venir visiter cette commune pour admirer ses paysages et le passage que l'on peut observer à travers les fenêtres. 

Ce vieux quartier de Lyon 5 nous donne une bonne idée de la Ville de Lyon.

Tu peux dire que tu habites à Lyon quand tu sais qu'à chaque heure, il y a une cloche qui sonne.

Brenda

Invitation

J'habite dans le quartier des 7 chemins qui est assez animé en soirée, surtout en avril, avec le jour des anémones qu'on offre à chaque personne du quartie et par le plus grand des hasards, on peut me croiser près de la ferme où  il n'y a pas de canard.
Arthur 

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 7 Juillet 2023

Chère Moï,

Je t'écris pour te dire que le miel que tu nous as envoyé était bon et que nous l'avons mangé sur des tartines, et après nous avons mangé des plats.

Yasmine

Adresse :

Moï

Sidi Hajjaj

Maroc

 

Atelier de poésie postale

Chérie,

Avec les enfants nous sommes allés aux îles de Lérins, un mérou fait des fantaisies dans l'eau en nageant autour du bateau et les arbres de l'île font des simagrés avec le vent.

Bien à toi, mon amour, 

Jean-Christophe

Myriam

Place des grands amours

Cannes

Atelier de poésie postale

Bonjour Sasuka, 

Je t'envoie cette lettre depuis le village de Konoka le 6/07.

Depuis que tu es partie du village beaucoup de choses ont changé. Le village est devenu calme il fait bon et avec les amis nous avons continué à nous entraîner au cas où d'autres ennemis viendraient à menacer le village, nous avons appris de nouvelles techniques d'arts martiaux.

J'ai hâte que tu rentres pour qu'on puisse s'entraîner ensemble.

J'espère que de ton côté tout va bien.

Waël

Adresse :

15 rue du Shimobi

Atelier de poésie postale

Le bonheur c'est avant tout une petite fille bien polie. 

L'ami bienveillant.

Adresse : 

Le pays du bonheur

Atelier de poésie postale

Toulouse, le 6/7/2023

Reçois ma haine et ma frustration de cette ville noire où j'ai vécu les pires ennuis. 

à mon pire ennemei

Bisous, oups, à gros molards

Bouchra

Adresse:

à mon pire ennemi

666 rue du malheur

31000 Toulouse

Atelier de poésie postale

A Federico, tu amiga de siempre,

Tu vois la scène, Federico ?

La scène de mes souvenirs de vacances à Segovia ?

Un aqueduc au loin.

La piscine en bas de la maison.

Le bosquet de mes promenades vespérales.

La traversée du jardin de citrouilles bleues y las hojas des estas calabazas que caen en el agua, no de la piscina, sino de tu alma.

Martina, amorosa de tus versos.

Adresse:

Federico Garcia Lorca

Fuente Vaquero

España   

Atelier de poésie postale

Pharaon, 

Me voici enfin à Oman, pays de feu où le soleil, chevelure rousse s'immerge dans les flots.

Ici, ni tunique ni pantalon, nous sommes tous en maillot.

Pas d'arbre, mais beaucoup d'arabes, nous sommes en lisière de désert.

Désert de sable bordé d'une mer très poissonneuse.

Notre arche de Noé, pilotée par un capitaine polonais nous entraîne au large.

Amicalement à toi,

Nefertiti

Adresse : Pharaon

3è pyramide à droite

Route du Nil

Gizeh

Egypte

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 5 Juillet 2023

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Rédigé par Martine Silberstein

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