Publié le 31 Mai 2020

La première semaine après le 16 mars, j’ai distribué beaucoup de papiers, des attestations de déplacement, des consignes sanitaires à respecter durant le travail. Je répétais ça, en continu. Maintenant j’y vais pour voir les équipes et redonner les consignes, pour être sûre que c’est respecté. C’était assez chargé, je me suis rendue trois demi-journées sur le terrain voir les deux équipes d’ouvriers qui interviennent aux Potagers, distribuer les fiches de salaire, leur expliquer comment s’actualiser à pôle emploi, un peu tout ce que Cécile fait d’habitude.  Maintenant, elle les appelle. Je fais le lien entre mes collègues et les maraîchers.

Je gère deux équipes, les cinq permanents de l’association et les vingt ouvriers en insertion sur le terrain. Du côté des permanents, il y a Cécile, la conseillère en insertion, Alix, chargée de gérer les adhérents, Laurence, la comptable, et Pascal et Mickaël les deux maraîchers-encadrants. Je travaille en binôme avec les permanents sur leurs tâches, que ce soit la production, l’accompagnement des personnes en insertion ou la partie financière. Nous recherchons toujours de nouvelles sources de financements, pour lesquelles je remplis des demandes de subventions. Il y a beaucoup de dossiers à faire, des bilans aussi. 

Chaque semaine je réunis les salariés en insertion. Je les vois individuellement s’ils le demandent. Je peux aussi les rencontrer pour un problème de comportement au travail, des avertissements à donner. Dans le cadre de l’association j’ai aussi des réunions avec le bureau et le conseil d’administration. J’ai beaucoup de contact avec les bénévoles, moins avec les adhérents qui viennent simplement récupérer leurs paniers.

Je vais sur le site deux matinées par semaine, donner un appui aux encadrants maraîchers qui sont seuls toute la semaine. A 7h30, je fais le point avec eux. Je gère les messages, je prends le courrier. Je vois les salariés en insertion à huit heures, avant qu’ils ne commencent à travailler. J’apprécie de sortir de chez moi. Je vois du monde, et je suis utile à d’autres personnes. C’est tout bête, mais ça allège un peu le confinement. 

Le reste du temps, je suis à la maison. Je m’installe dans la salle à manger, c’est mon bureau permanent. Je gère beaucoup ma messagerie et puis j’essaie d’avancer sur les dossiers. Mon mari part à 8h et revient à 19h. Il pourrait faire du télétravail mais il n’arrive pas à se connecter. Je combine mon travail et les devoirs des enfants qui ont 10 et 11 ans. La difficulté c’est qu’ils en ont marre. Ils sont autonomes, mais c’est une nouvelle organisation. Mes garçons ont besoin de moi à des moments où je suis en train de travailler et du coup, je deviens facilement irritable. Pour leur répondre, je dois être disponible. J’alterne mes journées entre télétravail, devoirs et organisation de la maison au quotidien. Il faut les faire manger, les occuper, jouer avec eux, les journées sont longues.

Au début, on a reçu énormément d’informations autour de l’organisation à mettre en place, deux à trois visioconférences hebdomadaires avec les différents partenaires et réseaux de l’insertion, Réseau Cocagne, Fédération des acteurs de la solidarité, on a même reçu des informations de nos fournisseurs ! L’Etat a mis en ligne deux webinaires très utiles car ils répondaient vraiment à toutes nos craintes.  Avec les autres directeurs de Jardins de Cocagne nous avons créé un groupe WhatsApp, ça nous a permis de beaucoup échanger et de voir comment appliquer les consignes dans nos jardins. 

La première semaine, j’ai préféré attendre que ça se décante, pour avoir des informations plus fiables, la prise de décision n’était pas facile. Je travaille, mais c’est pour gérer toute cette organisation et ça me laisse moins de temps pour faire ce que je fais en temps normal. 

Aujourd’hui j’ai un peu de recul, Je peux donc rentrer un peu plus dans une routine, avancer sur des dossiers administratifs en attente. Mon travail est quand même très limité parce qu’on n’a pas de retour des partenaires avec qui on travaille d’habitude, il y a du télétravail partout. Par exemple, l’action Paniers solidaires » devait commencer début avril. Les deux CCAS sont en effectif réduit et ne peuvent pas accueillir les familles, ni distribuer les paniers solidaires. J’ai contacté les deux mairies pour voir s’il y avait besoin de distribution de paniers en urgence. Là, les gens s’y intéressent parce qu’il y a la demande et ce souci au niveau de l’alimentaire. Cette action, et d’autres dossiers, sont malheureusement au point mort. 

Je suis touchée de voir comment l’équipe des personnes en insertion reste mobilisée, s’implique pour pouvoir continuer le travail. On a des personnes qui viennent de Saint-Genis-Laval ou d’Oullins, elles se débrouillent pour venir et nous aider parce qu’on est dans un pic où l’on est en train de préparer toute la production de l’année. Je leur dis de faire vraiment attention parce qu’une contamination interne pourrait détruire l’équipe et la structure. J’ai pourtant toujours l’impression que ce qu’on fait au niveau des mesures sanitaires n’est pas assez. Par exemple, on était sur une piste pour avoir des masques, des gants et du gel hydro alcoolique, choses que l’on n’a pas pour l’instant. J’ai appelé tous les ouvriers qui ne venaient pas aux Potagers pour prendre des nouvelles, savoir comment ils vont. Je trouve que ça crée une relation différente.

En ce qui concerne l’équipe des permanents je n’ai jamais eu de doute, je connais bien l’équipe, elle est très impliquée, très consciencieuse et ça continue. Laurence est en arrêt maladie mais elle est présente en télétravail presque en continu. Cécile a proposé de venir bénévolement travailler sur le terrain. Dans la durée, ça risque d’être plus compliqué mais aujourd’hui on garde un lien assez dynamique, on s’échange pas mal d’informations. Ça crée quand même une certaine cohésion dans l’équipe des permanents.

Je parle de mon travail autour de moi, je trouve ça important parce qu’on a une utilité alimentaire, on aide les personnes à avoir des produits frais. Je mesure, en partie grâce aux messages des adhérents qui nous remercient, la portée de ce qu’on fait dans ce temps de crise. On est sur des activités de maraîchage, on sait qu’aujourd’hui on peut faire pas mal de choses à distance, qu’on pourra peut-être continuer mais le terrain, chez nous, c’est important. 

Pour le mois de mars, vu l‘activité il été décidé le maintien du salaire. En avril, je pense être à 20 heures, pas plus, au lieu 30 par semaine. C’est compliqué parce que notre absence, ou notre présence au travail, impactent les subventions que l’on touche. L’accompagnement du personnel en insertion est au ralenti, même si la production continue. 

J’ai une folle envie que ça se finisse, comme tout le monde, et des inquiétudes. Il faudra un peu de temps pour se réadapter. Soit on aura une envie et plein de dynamisme pour y retourner, soit il faudra prendre le pli de s’y remettre. Sur mon agenda j’annule et je note les choses à reporter sur une feuille A4, j’ai déjà un bon recto-verso. Nous avons l’avantage d’avoir des demandes des adhérents, la production continue, l’activité ne s’est pas arrêtée, aujourd’hui il n’y a pas, ou très peu, d’impact au niveau du chiffre d’affaire. Les ventes aux plateformes sont en baisse, car il n’y a plus de restauration collective mais nous continuons notre activité principale, nous avançons au niveau de la production et de la préparation de la saison à venir. 

Une fois cette période difficile, j’aurai envie d’avoir un moment festif pour pouvoir vraiment tourner la page et remercier tout le monde.

Aux potagers du Garon, près de Lyon,  le 6 avril 2020

 

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 31 Mai 2020

Personne ne sait vraiment ce que je fais, c’est difficile à expliquer. Quand je dis technicien en signalisation tramway, ça ne parle pas. C’est quoi ?  Les panneaux ?  Les feux ? Même pour moi, avant, il y avait forcément quelques personnes dans un bureau quelque part qui regardaient comment ça se passait. Quand j’ai fini mon travail et que je vais acheter une baguette avant de rentrer, on me demande ce que je fais comme boulot parce que je suis encore en tenue de travail, je leur dis que je travaille dans les transports en communs et ça ne surprend personne que l’on travaille encore. J’explique à mes amis ce que je fais, ils ne s’imaginaient pas tout ce qu’il y avait derrière.

La signalisation tramway c’est sur les voies. On fait en sorte que le tramway puisse circuler en sécurité tous les jours. Je travaille sur les rails, les signaux, les équipements qui s’appellent des Circuits de Voie (CDV) qui nous permettent de savoir que le tramway est dans telle ou telle zone.

On travaille avec le grand Lyon, il y a des zones où nos signaux sont coordonnés avec ceux de la route surtout sur la ligne T3, sur les intersections barriérées  (IB : les passages à niveau). Logiquement si nos signaux sur l’IB sont en panne, ça veut dire que les voitures ne savent pas que le tramway arrive : le feu ne passe pas au rouge clignotant et la barrière reste levée. Mais ça dépend de la panne, la barrière peut très bien se baisser avec un feu qui ne fonctionne pas ou inversement. Dès qu’il y a un feu qui ne marche plus, il y a une remontée grâce à un automate qui enregistre tout ce qui se passe. Le PC gère l’exploitation, et il va nous appeler directement et il appelle les chauffeurs qui vont ralentir et rouler à vue à 5 ou 10 km/h maximum.

Dans notre équipe on est douze techniciens de base, et il y a aussi deux personnes qui secondent notre chef, notre chef d’équipe, deux supports techniques sur toutes les grosses pannes, et enfin on a un expert en signalisation tramway, qui gère surtout les gros chantiers, les modifications sur zone.

On n’a pas de zone attribuée, on est toujours en binôme, tout le temps, c’est une règle de sécurité. On travaille en 3X8, de 5h30 à 13h, de 13h à 20h30 et un poste de nuit de 22h à 5h30. Il y a aussi un poste de journée 8h30 à 16h. Il arrive qu’on soit quatre le matin et l’après-midi mais la nuit on peut monter jusqu’à 6 ou 8 pour couvrir une plus grande zone, car il n’y a pas d’exploitation. On est un service plutôt bien organisé, à chaque prise de poste, on a un « Point cinq minutes » et un groupe WhatsApp géré par un encadrant pour faire le point sur nos tâches, les avancements les problèmes qu’on a eus.

Chaque équipe est d’intervention, c’est-à-dire qu’on on fait de la maintenance préventive, On va faire le tour de tous les signaux, zone par zone, pour certains c’est juste un contrôle visuel voir que ça s’allume bien, qu’ils changent bien de couleur. Certains organes nécessitent plus de travail, ils vont nécessiter d’être ouverts, de prendre des mesures, de graisser, de régler au besoin. C’est mon chef qui gère le planning annuel. On sait que pour tous les aiguillages, il faut un entretien annuel. Il y en a assez pour nous nourrir toute l’année en travail. Quand on ne fait pas de maintenance, on travaille sur des « fils rouges ». Chaque technicien effectue une tâche qui a été décidée ensemble ou imposée par le chef pour développer le service. L’année dernière, j’ai conçu et fabriqué des sortes de cales en acier, incompressible pour qu’on ne se fasse pas écraser les doigts quand on travaille dans l’aiguillage qui exerce 120 bars de pression. On l’utilise tous les jours. Je suis un peu l’homme qui conçoit des choses dans mon service, par rapport à mon expérience avant Keolis. Dès qu’il y a une panne, on lâche ce qu’on est en train de faire.

Il y a des opérations qu’on doit faire hors exploitation, ce sont les travaux de nuit, comme les aiguillages. Pour être sûr des horaires avant d’intervenir, on appelle le PC. On leur demande à quelle heure on a la zone et il nous confirme l’heure exacte. Une fois arrivé sur place, avant de travailler, on repasse un coup de fil pour confirmer. Et on le fait bien parce que parfois, il y a eu un oubli, une rame qui arrive. Le PC fait une diffusion générale aux tramways. En règle générale un agent de ligne vient, il travaille avec le PC, non pas donner un coup de main, mais aider les chauffeurs sur le terrain à circuler plus facilement. Il y a plein de procédures. Il peut arriver parfois, qu’un feu reste rouge à cause d’une panne, d’un bug, sauf que le chauffeur du tramway n’a pas le droit de griller le feu de son initiative. Pour s’arrêter, il y a une procédure qui s’appelle un passage au bulletin. Pour gagner du temps c’est l’agent de ligne qui fait le bulletin à la place du chauffeur, il va donner un numéro, ils vont remplir une feuille ensemble pour pouvoir griller le feu rouge. Et ce qui justifie son passage, c’est le fameux papier avec l’échange de numéro. C’est un protocole pour qu’il n’y ait pas d’erreur.

Les chauffeurs sont au courant, ils passent à vitesse réduite, 25 km/h maximum. Le plus grand danger sont les pistes cyclables et les intersections barriérées. Là des véhicules passent et le matin à l’heure de pointe, ils ne font pas gaffe, souvent ils écrasent nos plots de sécurité et nous frôlent. Mine de rien, on a un travail qui est dangereux. C’est à nous de faire attention. Un jour, sur une intersection barrierrée, un automobiliste avait fauché un poteau. Il fallait le remettre en place tout de suite parce que c’était un poteau sécuritaire. Quand on est arrivés, les gens commençaient à s’exciter, j’étais avec mon collègue équipier. J’ai posé les outils, je me suis mis en sécurité avec lui, et avec nos talkies-walkies on a appelé le PC sécurité qui a appelé la police. Même si c’était primordial de faire fonctionner la chose, ça aurait été encore pire si l’un de nous se faisait faucher, si on s’énervait avec un automobiliste, ça ne faisait pas avancer la chose. On a préféré tout arrêter. 

Depuis le Covid 19 j’ai ressenti un sentiment un petit peu bizarre. Ça s’est calmé, parce qu’on s’est un peu habitués, on est une bonne équipe, donc, on arrive à dédramatiser, ce n’était pas agréable de venir travailler. Non, pas entre nous, entre nous, ça allait. C’est cette l’ambiance générale morbide. Cette maladie-là, personnellement et comme d’autre personnes de mon équipe, on ne l’a pas prise au sérieux tout de suite, c’était loin, ça ne nous arriverait pas. Petit à petit, c’est arrivé, personne ne respectait et puis d’un coup la direction a mis les points sur les i, du coup, ça faisait bizarre d’arriver le matin et de ne plus se serrer la main. Ensuite on a appris la nouvelle comme tout le monde. Confinement. A ce moment-là, on s’est dit c’est vraiment sérieux. Et de se prendre cette grande claque, ça n’a pas du tout mis des tensions mais un climat pas serein.

Pas grand-chose n’a changé à part les règles de sécurité. Ce qui reste maintenant c’est le dépannage en intervention, c’est ce qu’il y a de plus important. Le travail reste le même sauf que maintenant on doit avoir une distance d’un mètre cinquante entre chaque équipier et qu’on ne peut plus faire certaines tâches comme la maintenance des aiguillages, car il est impossible de respecter cette distance. Donc on prend du retard, on le rattrapera plus tard, ce n’est pas gênant.

On doit prendre deux véhicules au lieu d’un. Et c’est qu’il y a de plus pénible dans mon travail, aujourd’hui, ça le rend extrêmement triste. On roule énormément entre 150 et 200 kilomètres par jour, juste sur Lyon. On désinfecte le véhicule avant de monter dedans, on a tout ce qu’il faut, des lingettes, des sprays, des gants, on est vraiment équipés pour. On désinfecte même le clavier et la souris de l’ordinateur dans le bureau, le téléphone, le talkie-walkie on désinfecte tout. On n’a pas de masque parce que de toute façon, c’est la pénurie pour tout le monde. Ils ont mis à notre disposition des gels hydroalcooliques, des petites fioles rechargeables dans les véhicules.

Notre responsable nous a demandé ce qu’on voulait faire au sujet de la nouvelle organisation du travail, si on voulait être en chômage partiel. Il nous a donné ses idées. J’ai eu d’autres chefs dans d’autres boîtes où c’était « C’est comme ça et point ! », même si c’était une décision qui était complètement aberrante. Le tramway continue à fonctionner, les policiers, les personnels hospitaliers continuent à aller travailler. C’est une nécessité. Du coup, mon chef a proposé que tout le monde passe en chômage partiel et que ça tourne, que ce ne soit pas les mêmes qui risquent de choper cette maladie. Les personnes à risque pouvaient se mettre en arrêt, ma femme est enceinte, je n’étais pas serein ! Aujourd’hui on n’est plus que 6 à travailler. Et les 6 autres sont en chômage partiel. On avait soumis l’idée d’être en astreinte, qu’il y ait deux binômes de journée, deux binômes de nuit qui rentrent avec un véhicule de service et qui ne viennent travailler que s’il y a une panne. Pour nous, ça fonctionne parce qu’on fait déjà des systèmes d’astreinte en temps normal et au moins, on respectait le confinement. Mais ça été refusé par la direction. On ne l’a pas mal pris, mais franchement, on n’a pas compris ! C’est de l’incompréhension, pas de la colère. C’est plus compliqué de faire comme on fait aujourd’hui que d’avoir un système d’astreinte. C’est le seul point négatif que je dirai sur la gestion du problème. Keolis nous a imposé 5 jours de RTT, la loi dit 10 et ensuite on sera en chômage partiel.

Le nombre de tramway a réduit de 45% et la fréquentation a diminué de 90%. Il y a certains jours je ne comprends pas pourquoi je suis allé bosser, il y a moins d’exploitation, donc moins de pannes. Des fois j’ai l’impression qu’on va faire des choses pour les faire, histoire de nous occuper. Quitte à rien faire, je préfère reste chez moi. C’était surtout les premières semaines, après on a pris notre rythme. On remplit nos journées, maintenant, heureusement. Mais les premières semaines, c’était vraiment, vraiment calme ! on ne savait pas où on allait, on n’avait pas la tête à travailler, c’était lourd, un peu comme l’ambiance générale.

 

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 28 Mai 2020

Chercher un mot que vous pouvez déclinez en de multiples autres mots comme par exemple :

 

Papier : Papier buvard, Papier brouillon, Papier d’Arménie, Papier journal…

 

(Dans cette chanson vous trouverez votre inspiration pour trouver d’autres idées) : 

https://www.youtube.com/watch?v=ShSVjRJu4ow)

 

 

Boîte : Boîte à musique, Boîte à chaussures, Boîte à lettres, Boîte noire…

https://www.youtube.com/watch?v=8r0wuPoUuiE

 

Eau : Eau de pluie, Eau de seltz, Eau oxygénée, Eau bénite…

https://www.youtube.com/watch?v=L5JLqh4_h68

 

Chapeau : Chapeau de paille, Chapeau claque, Chapeau cloche, Chapeau de lampe…

https://www.youtube.com/watch?v=UkvmdU2VaeU

 

Livre : Livre de chevet, Livre de messe, Livre de comptes, Livre de cours…

Pas trouvé de vidéo ayant le livre pour thème…

 

Arbre : Arbre à pain, Arbre à cames, Arbre fruitier, Arbre à thé

https://www.youtube.com/watch?v=i8zNbCJnQes

 

Et sans doute d’autres mots, je sais maintenant que vous ne manquez pas d’imagination …  

 

Une fois que vous aurez trouvé LE mot qui vous plaît, qui vous inspire, par association d’idées, trouvez tous les mots, toutes les expressions qui vous viennent à l’esprit… et écrivez un poème qui peut devenir une chanson, une fiction, un souvenir, ce que vous voulez.  

Jeudi c’est l’Ascension, grimpez les collines qui vous entourent à pied ou à vélo, c’est caillouteux ; montez la crème en chantilly, avec les fraises, c’est délicieux, ou les œufs en mayonnaise pour les asperges, c’est savoureux ; mais ne vous obligez pas écrire, je comprendrai très bien cela. Mais si vous écrivez, vous vous élèverez par l’esprit et là, quel pied c’est talentueux !   

Une petite chanson ?

(Inspiration sur du ZAZIE)

Etat dame

 

Quand le souffle du vent,

Au matin pourrait être violent,

Et pourtant….

Ce besoin essentiel et vivant,

De me vivre en me levant…

 

Et tout de suite,

Pensées sans doute pas fortuites,

De croiser ton regard,

Ton corps dans ma suite…

 

Que dire si ce n’est frémir…

Loin de moi la sensation de blêmir,

Fier de rougir…

 

Sur un plateau,

Te porter mon Etat Dame,

Sans crainte de m’afficher

Sans arme….

 

Et derrière ce petit déjeuner,

Qu’au lit j’aime,

A te porter,

Se cache sans nul doute mes pensées fantasmées….

 

 

Emmanuel LEYMARIE

 

 

Une petite chanson ?

L’Espoir est une arme

L’arme d’espérer la sincérité

L’espoir d’entrevoir 

L’HUMAIN

LA LOI

Et les BIENS FONDÉS

L’Espoir d’avoir le choix

Le choix des chemins à emprunter

L’Espoir de croire

Que la vérité est sur le point 

D’EXISTER !

DÉCLATER ...

Parfois, les vérités ne sont pas faciles à intégrer...

Et il faut savoir vivre avec leur poids...

Mais l’Espoir d’entrevoir

L’authenticité des maux.

L’espoir d’être CRUE

L’Espoir d’être ENTENDUE

L’Espoir d’être RECONNUE ...

Cet Espoir-là est plus fort que TOUT !

La parole d’une enfant est pure

Et seul le MENSONGE 

Peut salir et Pervertir cela.

Alors j’ai ESPOIR ! 

 

J’ai FOI !

Un jour, TOUS se saura

Et la vérité sera LOI !

En attendant cela,

L’Espoir me fait tenir

Me fait dépasser les doutes

Et les peurs.

Je m’accroche à l’Espoir

Et la sécurité intérieure me recouvre.

Avoir l’Espoir permet de voir demain

Et de laisser derrière soi

Les chemins passés, empruntés.

L’Espoir EN LA VÉRITÉ

C’est toute ma réalité !

 

Gwenaëlle Robert

Une petite chanson ?

 

DE LA PEINTURE!!!

 

 

 

A la bombe,

sur les murs,

l'émotion picturale primaire.

 

 

Du bout des doigts,

sur le papier,

La course des empreintes reste imprimée.

 

 

Du frôlement

de mon pinceau,

petits chemins et détails apparaissent.

 

 

A l'éponge

ou aux rouleaux,

qu'elle soit brute ou saturée d'eau, une trace est là.

 

 

Aplats épais,

matière à presque sculpter,

comme j'aime te voir et te toucher!

 

 

Aquarelle translucide,

sous ton voile si léger,

c'est toi que j'aimerais apprivoiser...

 

 

Mon raisonnement mis de côté,

avec ou sans les maux,

sans mot écrit ni mot parlé, j'invite le hasard à jouer.

 

 

 

                                Évelyne Salomon.

Aquarelle peinte par Evelyne Salomon

Aquarelle peinte par Evelyne Salomon

Chapeau de paille pour les épouvantails

Chapeau mou pour les durs de la feuille

Chapeau claque pour l’Auguste

Haut de forme pour les équilibristes

Chapeau cloche pour les églises

Bonnet d’âne pour la jument verte

Tricorne pour les rhinocéros

Bonnet de laine pour les moutons

Colback pour les corneilles

Bonnet de bain pour les poissons

Calotte pour les glaçons

Blanc bonnet pour les innocents

Bonnet blanc pour les sommets

Passe-montagne pour les alpinistes

Coiffe pour les ébouriffés

Couronne pour les édentés

Chapeau de lampe pour les illuminés

Fichu pour les malades

Feutre pour les fous

Toque pour les toqués

Chapeau de soleil pour les prisonniers

Chapeau de cow-boy pour les chevriers

Chrémeau pour les pâtissiers

Cornette pour les frites

Coiffure pour les indiens

Galurin pour les galopins

Bibi pour les Fricotins

Turban pour les cadeaux

Borsalino pour les mafiosos

Chapeau chinois pour les arapèdes

Casquette de marin pour les chagrins

Burqa pour les obscurantistes

Kipa pour les Pakistanais

Pakol pour les soixante-huitards

Huit reflets pour les fêtards

Couvre-chef pour les présidents directeur généreux

Chaperon pour les jeunes filles

Béguin pour les amoureux

Chapka pour les frileux

Casque pour les colons

Bonnet de nuit pour les endormis

Bob pour les tours de France

Bonnette pour les cyclistes

Panama pour les voyageurs

Fedora pour les Belphégor

Capeline pour les mousquetaires

Mitre pour les moustiques

Cagoule pour les fascistes

Bakoua pour les fatalistes

Charlotte pour les maraîchères

Bavolet pour les bébés

Fez pour les Byzantins

Serre-tête pour les philosophes

Béret pour les reubeus   

Canotier pour les excursions

J’en ai bavé des ronds de chapeau, alors…

Chapeau bas c’est la fin du spectacle

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes, #Consignes d'écriture

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Publié le 14 Mai 2020

Cet atelier sera un atelier où nous écrirons des haïkus. Difficile exercice quand on a l’habitude de couvrir des pages et des pages entières d’une écriture fine et serrée ! Mais rien ne vous empêchera d’écrire plusieurs haïkus…

Un haïku, qu’est-ce que c’est ?!?

Le haïku est un court poème, né au Japon à la fin du 17° siècle. En Occident, il s’écrit principalement sur trois lignes selon le rythme court / long / court : 5 / 7 / 5 syllabes dans sa forme classique.

Les poètes contemporains peuvent écrire des haïkus sous des formes beaucoup plus brèves encore et même bousculer le rythme.

Le haïku comporte un kigo (mot de saison) qui le lie à la réalité. Un kireji (césure), parfois représentée par un tiret ou ~, marque un silence pendant la lecture, soulignant la tension entre une ligne et le reste du poème. Il présente deux idées (images) juxtaposées.

Il est par excellence la capture de l’instant présent dans ce qu’il a de singulier et d’éphémère, en ce monde où se côtoient permanence et impermanence. Il est peinture de « l’ici et maintenant », de l’ordinaire saisi avec une extrême simplicité afin de restituer toute la poésie de l’émotion offerte aux sens.

Le haïku favorise le lien social, l’écoute et le dialogue. Il véhicule un esprit pacifique et bienveillant. (Ce n’est pas moi qui ai écrit toute cette définition mais je trouve que le haïku, correspond juste à ce dont nous avons besoin en ce moment)

Voici quelques exemples de haïkus, de très anciens comme Bashō  (un japonais surnommé ainsi parce dans son jardin poussait un bashō, c’est-à-dire un bananier) aux plus récents, dont je ne sais rien !

 

Bashô (17° siècle)                                  Issa (19° siècle)

Sur une branche nue                               Les enfants imitant les cormorans

un corbeau s'est posé                              sont plus drôles

soir d'automne                                         que les cormorans

 

Buson (18° siècle)                                Blanche (contemporain)

La rivière d'été                                       "Il neige" dit-elle

passée à gué, quel bonheur                  et du fil à linge elle ôte

savates à la main                                  en souriant une culotte

 

Antonini (contemporain)                      Fabre (contemporain)

Neige sur la vallée                                  Chante, petit oiseau, chante                   

la jeune boulangère                                aide-nous à trouver

colle son front au carreau                       un nom au bébé

 

Et un dernier, écrit aujourd’hui :

 

Chevignard (contemporain)

cohue du métro –

sur ce manteau bleu marine

un cheveu blanc

 

Des Haïkus que j’ai écrits :

 

Un arbre seul

Une cigogne a fait son nid 

Elle attend l'été

 

En 2017

Héberger un homme                                                    Tu es un pirate

Un nomade venu d'ailleurs                                           Sur l'océan tu navigues

Fuyant son pays                                                           Sans loi ni cravate

 

La vache qui rit, rit                                                      Toi le fureteur

Mais personne ne sait pourquoi                                 Fouine curieuse et indiscrète

C'est un canular                                                         Tu es un voleur

 

Je suis un fêtard

J’ai créé mon avatar

Pour boire dans un bar

 

D'autres haïkus, sur le thème du jardin

Tondeuse en panne

Jardin en folie

C'est la jungle                                                                                                              

 

Grimper dans le griottier                                                             

Souvenir d'enfance

Le tronc est rugueux

 

Le soleil brille                                                                      Jardins potagers

Les griottes roses                                                               A la campagne ou en ville

Acidité                                                                                 La nature est là

 

Haïkus écrits lors d'un voyage au Japon en 2014, pays de  Bashō  car où, mieux qu'au Japon écrire des Haïkus !?

 

Dimanche 19 octobre                                            Lundi 20 octobre

Réveil en pleine nuit                                             Les doigts de la pluie

Pollution, c'est la crise d'asthme                           Assaillent nos carreaux endormis

Tendresse d'un ami                                               Fraîcheur de la nuit 

 

Vendredi 24 octobre                                                         Samedi 25 octobre

Dans un temple, un monde !                                            Le vol d'une cigogne

Feuille d'érable,                                                                Joie, bonheur de l'amateur

Indifférente à l'agitation                                                    La photo est réussi

 

Mardi 28 octobre     

Le verre, transparent,                                                                   

A des reflets d'eau, d'argent                                                       

Qui brillent au soleil 

 

Mercredi 20 octobre

Pots sur le trottoir

Les jardins lilliputiens

Pullulent dans la rue

                                                                     

 

 

Haïkus écrits en Allemagne en octobre 2919

Le soleil rasant                                                                                  Une biche surgit, vive,

Vois, éclaire d’un jour nouveau                                                        Là où on ne l’attend pas

La sombre forêt                                                                                 Orée d’une forêt

 

Si vous voulez en savoir plus, je suis allée sur ce site :

https://www.association-francophone-de-haiku.com/definition-du-haiku/

et aussi le site d’amis qui se réunissent 2 jeudis par mois, à Lyon pour n’écrire que des haïkus ! Si, si !! Il y a des gens comme cela.

 http://kukailyon.blogspot.com/ Ils ont publié un livre que je pourrai apporter quand nous nous verrons « en vrai » si certains sont intéressés !

 

 

Nous pouvons maintenant nous aventurer au-delà du kilomètre autorisé et partir à l’aventure dans la limite de 100 kilomètres ; à pied ou à vélo ? En voiture pour la journée ou en train pour la semaine ?  Peur ou joie ? Crainte ou bonheur ?

Imaginez être un lapin de garenne, une biche des bois ou un chien de ferme voire même le paysan ébahi ou réjoui au seuil de sa maison …

En respectant les règles du 5-7-5, partagez cet instant fugace, cet instantané comme une photographie prise au vol, quels haïkus écririez-vous ?

Ne vous tracassez pas pour le nombre de pieds (5-7-5), même si normalement, par exemple blanche ne fait qu’un pied (on ne dit pas blancheee !) et, autre exemple, casserole n’en fait que 3 syllabes…

 

Et, comme d’habitude, les consignes ne sont que des propositions, si vous voulez faire toute autre chose, libre à vous ! L’essentiel est de passer un bon moment en compagnie de l’écriture !

Quelques haïkus à la façon « sauce maison »

Inspiration en mode « palette de couleurs »

 

 

 

GRIS

Les larmes du ciel

Tombent et m’émerveillent

Remplissent mon âme comme une écuelle

 

 

 

BLANC

Jour levant

Réveil vivant

Espoir nouveau naissant

 

 

BLEU

Angoisses fugaces

En mode troubles tenaces

Mais envie du ciel bleu de tes yeux

 

 

VERT

Déconfinement sans fioriture

Nécessité d’un peu de verdure

Se rapprocher de la nature

 

 

JAUNE

Lumière du soleil

Ce jaune éclairé astral

Réchauffe mon cœur ancestral

 

 

ROUGE

Rouge de la passion

Nul besoin de la raison

Pour aimer sans concession

 

 

Emmanuel LEYMARIE

Haïkus

Haïku sur l’amour

L'amour est soyeux
Les couples s’entrelacent
La lune les regarde

Noëmie Havard-dit-Duclos

Haïkus

1 Lapin de garenne                                                        2 Tu ne comprends pas

 Tu vois passer en courant                                          Tout était si calme avant

 Tant de gens pressés                                                   Où étaient-ils donc ?

 

3 La biche, ton amie,                                                     4 Tous s’en vont ainsi

 T’a raconté le virus                                                          en short et tee shirt marcher                                  

 Le déconfinement                                                           prendre l’air dehors

 

5 C’est vital pour eux                                                    6 Les parents criaient

 Ils devenaient fous à lier                                               le chien aboyait sans cesse

 Leurs enfants pleuraient                                              et le chat miaulait

 

7 Il vend ses légumes                                                    8 Oignon saucisson

 Le paysan est content                                                   il écoule sa production

Tomates pommes de terre                                           il voit du monde !

 

9 Lapin de garenne :                                                      10 Qui lui répondit :

 « Tout est bien qui finit bien »                                          En espérant que les hommes

 Dit-il à la biche                                                                      En tirent une leçon !

 

Martine Silberstein

Haïkus

Haïkus de printemps.

 

 

 

 

 

Dans la jungle verte,

 

Des tâches rouges dans l'herbe,

 

Les fraises sont mûres.

 

 

 

 

 

Les moineaux dodus,

 

Le brocoli monte en graines,

 

Festin de printemps.

 

 

 

 

Le vieux mur chantant,

 

Pouponnière pour les oisillons,

 

Ravi mon ouïe.

 

 

 

 

 

                                    Evelyne Salomon.

 

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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Publié le 11 Mai 2020

Quinquet de jazz à la lueur d’une quinzaine de quinquets de taverne rangés en quinconce jouant quintolet sur quintolet sur fond de quinte de toux soigné au quinquina pendant tout un quinquennat. Ah ! que cesse le règne de ce quimboiseur enquiquinant même pas quinqua qu’est Macron, cette quintessence du verbe quintupler de ce quincaillier et que vienne enfin celui du quinoa !

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

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Publié le 7 Mai 2020

Le jour d’après

 

Des expressions françaises, vous en connaissez beaucoup ! Aujourd’hui, grâce à Evelyne Salomon, j’en ai appris une autre, régionale, je pense. Elle ne dit pas « s’emmêler les pinceaux » mais « s’engrumeler les pinceaux », ce qui est nettement plus chouette !

Quand j’étais petite et que je racontais des bêtises, maman me disais que « j’avais des cacarinettes* dans la tête » (* coccinelle en provençal) ! Et quand je partais en courant à l’école, ma mère me rattrapait pour me dire que j’avais boutonné Pierre avec Paul et je devais remettre tous les boutons de mon manteau en face de la boutonnière correspondante. Il faut dire que j’étais souvent « dans les nuages » et que le matin « je n’avais pas les yeux en face des trous » !

A la récré, quand je m’approchais d’un groupe et que je voulais « mettre mon grain de sel », mes copines me repoussaient (j’étais dans une école de filles, les garçons, étaient dans une autre école) en me disant : « On t’a pas sonné les cloches ! ». Mais parfois nous jouions ensemble aux devinettes, et celle qui ne savait pas « donnait sa langue au chat.

Plus grande, les garçons m’intéressaient bien, alors je partais « courir le guilledou ».

Maintenant, mon métier c’est d’écrire et il m’est arrivée d’être payée pour rédiger un discours pour les 50 ans de mariage d’une dame, ce jour-là, je suis devenue « son nègre ».

Bref ! des expressions nous en connaissons tous ! Et souvent elles changent quand on change de région. De plus, chaque famille a les siennes propres, parfois liées à son histoire et elles se transmettent de générations en générations, si bien que l’on se souvient plus de son origine. Elles sont peut-être directement traduites d’une langue étrangère ou du patois. Comme du provençal, chez moi, « bouleguès pas pitchou ! » (Ne bouge pas, petit) ou « « qu'es acò ? (qu’est-ce que c’est ?) ou encore les cacarinettes ! (coccinelle mais aussi idées « fadades »!).

 

1) D’abord, avant de lire (ou en lisant… comme d’habitude, vous faites comme vous voulez !) vous cherchez les expressions familiales, familières, habituelles ou amusantes ou encore bizarre que vous connaissez. Vous en faites une liste (vous pouvez-même nous me les envoyer, pour que je partage avec les autres !). Vous pouvez aussi bien sûr partir des expressions que je vous propose. Pour trouver la définition : dictionnaire, dictionnaires des expressions, ou un moteur de recherche sur internet !  

 

2) Puis avec 5 expressions (ou plus si vous voulez !) que vous avez trouvé et/ou celles que je propose, vous jouez avec les mots et vous chercher 5 mots ou expressions par association d’idée. (Exemple : coccinelle : chanson, rouge, noir, bête à bon dieu, ciel). Ce qui fait 25 !

 

3) Parmi ces 25 mots ou expressions, vous en prenez 5 et vous cherchez un ou des antonymes (leur contraire) mais un contraire qui ne « saute pas obligatoirement aux yeux » (tiens, encore une autre expression !). Par exemple, noir. On peut écrire blanc. Mais aussi heureux ou bien lumière ou encore pur.

 

4) Avec l’ensemble de ces mots et expressions l’idée est d’écrire un texte sur le thème « Le jour d’après ». Pas seulement, comme vous imaginez sur le jour après le confinement, mais n’importe quel jour de n’importe quel après ! Le jour après une rencontre, le jour après la création du monde, le jour après votre naissance, après tout ce que vous voulez et même après le confinement !

Le jour d’après

Liste d’expressions

Casser sa tirelire

Casser la baraque

Larme de crocodile (faire semblant de pleurer) 

Avoir la dalle en pente (avoir faim)

Tirer la sonnette d’alarme

Je ne t’ai pas sonné les cloches

Tu veux (ou pas besoin) de te faire un dessin

Tirer le portrait

Etre le nègre de quelqu’un (se faire payer pour écrire pour un autre, anonymement)

Avoir des cacarinettes* dans la tête (* coccinelle en provençal)

Avoir le feu au plancher

Etre fringué (ou attifé) comme l’as de pique ou comme fringus

Boutonner Pierre avec Paul

Courir la gueuse

Courir le guilledou

En mettre plein la vue

Manger comme quatre

Cacher la poussière sous le tapis

Il y a anguille sous roche

Faire porter le chapeau

Avoir une araignée au plafond

Avoir les jetons, les foies, les grelots, ou les chocottes,

Pleuvoir des cordes

Regarder par le trou de la serrure

Donner sa langue au chat

Etre dans les nuages

Péter le feu

Etre tout feu tout flamme

Déclarer sa flamme

Dormir à poing fermé

Passer une nuit blanche

Comme on fait son lit, on se couche

Ronfler comme un sonneur

Lire en toi comme dans un livre ouvert

Dévorer un livre

Tenir au jus

Rouler sa bosse

Avoir le moral à zéro

En avoir plein le dos

Ça me sort par les yeux

En avoir par-dessus la tête (ou ras la casquette)

Pleurer toutes les larmes de son corps

Avoir mal au cœur

Prêter une oreille attentive

Prendre ses jambes à son cou

Avoir les cheveux qui se dressent sur la tête

En avoir un petit coup dans le nez

Avoir quelqu’un dans le nez

Tirer les vers du nez

Avoir les coudées franches

Avoir la bosse des maths

Dire du mal dans le dos de quelqu’un

Avoir le feu aux fesses

Avoir l’oreille fine

Faire des pieds et des mains (tout faire pour)

Sa casser la tête, ou la nénette

Avoir un œil qui dit merde à l’autre (loucher)

Avoir un cheveu sur la langue

Avoir le bras long

Avoir un polichinelle dans le tiroir (être enceinte)

Ne pas être né de la dernière pluie

Le jour d’après

Cet Inconnu

 

Quand le temps se fissure…

Quand passé, présent, futur,

Se noient dans une prégnante angoisse….

Une peur, ancestrale, immuable,

De l’inconnu….

Cet Inconnu…

 

Rattrapé par les échecs, les doutes, les peurs de mon histoire….

Bloqué pour vivre l’instant T….

Incapable de projeter mes désirs, mes rêves, mes souhaits…

De vivre mon avenir fantasmé….

 

Et puis soudain…

Ce fulgurant éclair…

Cette résilience universelle, intemporelle qui me rattrape en plein vol,

Qui me révèle comme vérité absolue,

Que la vie est belle….

Non…

Que dis-je…

Que la vie est noble,

Qu’elle est le sens de toute chose…

 

Et là…

Je ressens cette puissante chaleur,

Cette incommensurable énergie…

Qui me nourrit,

Du plus profond de mes entrailles

 

Jusqu’au bout des ongles de mon âme.

Je deviens ce chevalier en armure,

Ce combattant, ce guerrier,

Prêt à affronter le jour d’après…

Car quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe,

Ce jour d’après sera un lendemain qui chante.

 

Ce futur…

Cet Inconnu.

 

Emmanuel LEYMARIE

Le jour d’après

Le jour d’après

 

Le jour qui a précédé le 18 Novembre 2010, je n’étais plus la même !

En un jour, en une nuit, toute une vie peut changer.

Un peu moins de 9 mois pour se préparer à l’idée de donner la vie. Et durant ces 9 mois, ne penser qu’à cela.

Le 18 Novembre au soir, je prends possession de ma chambre. Je sais que le chemin reste long avant que nos regards se croisent, enfin !

Telle une lionne, je suis vigilante au moindre détail. La résilience à la souffrance, ça me connait ! Alors souffrir pour transmettre et avoir la chance de connaître cet amour inconditionnel, finalement, c’est un petit prix à payer pour ce que c’est !

Dans cette chambre, dans cette bulle, je sais que plus rien ne sera jamais pareil, après.

Désormais, la vision du futur sera fixée sur elle. Rien ne comptera plus qu’elle. Et pour toujours !

 

19 Novembre 2010 13h26.

Le cœur battant la chamade, je croise son regard pour la première fois ! Et c’est avec beaucoup d’émotions que je l’ai rencontré pour la première fois !

Je n’étais déjà plus la même. En l’espace de quelques secondes, d’un cri, je suis devenue MAMAN. Et en un instant, je l’ai aimé inconditionnellement !

Comment un si petit être peut-il insuffler un amour si puissant en un regard ? La génétique ?

La transmission ? Toujours est-il qu’en un instant extrêmement puissant, ma vie bascule.

Seules dans notre chambre, toutes les deux, j’ai peur. Serais-je à la hauteur ? Serais-je une bonne mère ? Parviendrais-je à la protéger ?

Ses petits sons de nourrisson ne me sont pas familiers et je ne sais comment les interpréter.

Je me décide à la prendre dans mes bras. Son regard est perçant ! Transparent de vérité et de pureté. Et c’est toute ma vie qui défile devant mes yeux.

Désormais c’est à moi de guider, d’éduquer et de transmettre.

Pourtant, face à cette responsabilité, je suis complètement effrayée ... Les larmes m’envahissent vite. Je panique. Dans ma vie, j’ai tellement été roulée dans la farine...

Comment apprendre à ma fille à se protéger ? Comment ma mère a-t-elle su gérer toutes ces difficultés ? Comment les mères font-elles ? Et si je n’étais pas faite pour cela ?

Les années passées furent compliquées. Mais je suis intimement convaincue que toutes ces épreuves m’auront mené à cet instant précis ! Plus apaisée et plus calme, je la regarde, encore et toujours.

Elle est si parfaite ! Comment ai-je pu « construire » ce TOUT à partir de rien, avec autant de perfection ? Un sentiment nouveau m’envahi ! La fierté ! Je suis si émue et si fière d’être à l’origine de ce trésor !

Et c’est avec ces nouveaux sentiments que je m’endors.

En une nuit, tout à changer. Et le lendemain, en me réveillant et en la découvrant dans sa gigoteuse, mon cœur se rempli encore plus d’amour.

Par le passé, j’ai peut-être été en difficulté. Mais l’habit ne fait pas le moine ! Je sais que j’ai le nez creux et le futur avec ma puce sera heureux.

Être maman c’est être dans le dépassement de soi. C’est un accomplissement. Et pour tout ce que j’ai vécu et traversé, ce jour d’après est ma récompense.

 

Recherche de mots

 Se regarder le nombril 

Corp – Autocentré – Regard – Égocentrisme –

Antonyme : Empathique

 En faire tout un fromage

Un plat – Frustration – Envie – Colère – Rouge –

Antonyme : Laisser couler

 Presser quelqu’un comme un citron

Pression – Casse-tête – Ambiance – Abnégation – Résilience –

Antonyme : Amour propre

 Avoir le cœur qui bat la chamade

Émotions – RDV – Dans les yeux – Accomplissement – Appréhensions –

Antonyme : Crise cardiaque – Mort

 Ça ne casse pas trois pattes à un canard

Difficultés – Épreuves – Douleurs – Peurs – Dépassement de soi –

Antonyme : Facile

 Avoir un polichinelle dans le tiroir

Vie – Bébé – Transmission – 19/11/2010 – Amour inconditionnel –

 Rouler quelqu’un dans la farine

Entourloupes – Hypocrisie – Mensonges – Visage – Perversité –

Antonyme : Transparence

 L’habit ne fait pas le moine

Ressemblance – Famille – Génétique – Éducation – Savoir-vivre –

Antonyme : Vérité

 Veiller au grain

Vigilance – Sécurité – Protection – Instinct maternel – Lionne –

Antonyme : Danger

 Avoir le nez creux

Instinct – Vision – Futur – Ambition – Paix –

Antonyme : Aveugle

Gwenaëlle Robert

Le jour d’après

Le miac (le chat) patois savoyard

Escagassé (abîmé, coincé, comprimé) pour mon beau-père provençal

Casser la croûte : manger

Ne pas avoir la lumière allumée à tous les étages : être pas très malin 

Avoir les miquettes : avoir peur

Pleuvoir comme vache qui pisse

Partir en couille

Se faire tailler un costard

Se prendre une veste

Retourner sa veste

L’habit ne fait pas le moine mais aide à ouvrir les portes du monastère

Arriver avec ses gros sabots

Attendre que la figue tombe de l’arbre

Se porter comme un charme

Mettre de l’eau dans son vin

Noyer le poisson

Être riche comme Crésus

Dormir comme un loir

Ronfler comme un sonneur

Avoir un sommeil de plomb

Péter les plombs

Rire comme une baleine

Grimpé comme une chèvre

Charger la mule

Malin comme un singe

Rusé comme un renard

Muet comme une carpe

Tranquille Emile ! 

Chauffe Marcel !

Alaise Blaise !

En voiture Simone !

Garder un chien de sa chienne

Être crochu : être radin

Voir venir l’encrouille

En faire tout un fromage

Couper les cheveux en quatre

Avoir un poil dans la main qui sert de canne

Peigner la girafe

Rire à s’en décrocher la mâchoire

Se faire péter le bide

Être con comme un balai 

S’y prendre comme un manche

Boire comme un trou

En chier des ronds de chapeau

Ne pas faire dans la dentelle

S’en tamponner le bourrichon

Boire du p’tit lait

Cirer les pompes

Lécher les bottes

Passer la brosse à reluire

Vinzou !

Se prendre une avoinée

Descendre droit dans l'pentu

Sourire aux anges

Bailler aux corneilles

Evelyne Salomon

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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