Publié le 10 Février 14
Lettre à mon arrosoir
Tu es le bienfaiteur du jardin.
Grand cou qui ne se monte pas du col. Oiseau étrange, sans tête. Colvert, jaune, vert ou rose. Rose arrosoir du soir. Noir arrosoir du matin. Je t'attrape, et te remplis le ventre, pas trop. Débordement d'humeur, tu pleures à chaudes larmes, inondant, emplissant mon gris tablier.
Histoire d'amour entre une jolie pensée et mon bel arrosoir. La rose est jalouse. Tu en ris, Henri, tu en gargouilles de ta belle humeur. Tu trônes au fond du jardin, sur la margelle du puit. Tu te perds parfois sous un buisson, apporté par un enfant polisson. Tu joues à cache-cache avec la pluie. Un escargot, un ami, vient souvent te rendre visite. Le vent, fripon, s'amuse de temps en temps à te bousculer. Tu tombes alors à la renverse et te retrouves couché dans l'herbe, sur le côté, mal à l'aise, un peu moins fier, malheureux.
Nous sommes copains, toi et moi, le rouge gorge.