Publié le 20 Septembre 2022

 

Dans ma tête, moi, petite peluche, je pense à mon gentil maître, Nicolas. Il m'appelle "Mon ours chocolat". Et quand, fatigué, las d'une longue journée, tout raplapla, il me couvre de baisers mouillés, je le console de mon sourire de laine et de ma main de velours.
 
Dans son coeur, il m'aime très fort, me serre le soir contre son corps chaud quand il dort. Je le mène à bon port jusqu'au lendemain et efface tous ses chagrins et tous ses cauchemars gras et dodus.
 
Dans mon ventre, il est si gentil, Nicolas, que ça me fait tout plein de guilis quand il me dit : "Vit ta vie, Chocolat", et lui, il rit ! Toute la journée je m'ennuie dans son lit, aux côtés de son livre préféré, un livre de contes que je relis sans compter. 
 
Avec lui, c'est la nuit que je préfère, quand luit la lune dorée, dans ses bras, je suis là pour le rassurer

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

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Publié le 20 Septembre 2022

ça y est, c'est parti ! 

L'ivresse de la vitesse nous enchante, Aude et moi.
Le paysage défile, nos jambes tricotent à toute allure.
Une sacoche devant, fixée au guidon, Une derrière chaque selle, une quatrième fixée sur le cadre. Quelques fringues, une paire de chaussures, une trousse à outils, une trousse de toilette, des barres de céréales.
Prêtes pour l'aventure. Ah, la mer !
Plus que 248  kilomètres et nous y serons. Trois jours durant lesquels nous visiterons Avignon, Arles et Marseille.
Le bonheur pour nous deux sur le tandem
Tand'aime

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 20 Septembre 2022

Pique-nique à Abbeville

Aujourd'hui, c'est jour de pique-nique ! J'adore ça. Je dois avoir une dizaine d'années. Nous sommes tout un groupe. La couverture qui pique, à carreaux rouge et noir. La glacière, bien remplie. Boissons fraîches. La bouteille d'eau gelée. Salade. Pain. Fromage. Charcuterie. Fruits.

Le seul truc que je n'aime pas, c'est le trajet en auto. Malade comme un chien, je vomis à presque tous les coups, et, en plus, je me fais engueuler par mon père car on doit s'arrêter en route. Et si c'est trop tard, entre l'odeur et le nettoyage, ça le met vraiment en colère. Ouf ! Cette fois la route était droite et tout s'est bien passé.

Une grande prairie, des arbres. On étale la nappe en plastique, les couvertures, on sort tout. Nous nous installons à l'ombre.

 Plusieurs familles. Plein d'enfants. Mon frère.

Après le repas, pendant que les adultes discutent, se reposent, dorment, jouent aux cartes, les enfants vont dans les bois. Oh ! Une cabane, là, sur la fourche de l'arbre à moitié couché !

Deux, trois gosses intrépides montent, facile ! La pente n'est pas très raide. J'adore grimper. Je les suis. A mi-chemin, c'est la chute. Je tombe sur le dos. Je reste quelques instants à terre, complètement estourbie. Je me relève, ça tourne. 

Les enfants crient "Martine est tombée de l'arbre !".

J'arrive auprès de mes parents. Je mens, de peur de me faire gronder "C'est pas vrai !".

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 20 Septembre 2022

Atelier d’écriture Fête de la musique

Ecrire les mots qui vous viennent quand vous écoutez ces musiques, 

Mots, images, sentiments

Dvorak : Symphonie n°9 « Du Nouveau Monde » (Orchestre philharmonique de Radio France / Marzena...

 

Zap Mama- Take Me Coco
Nirvana - Come As You Are
Pavarotti - Caruso (english subtitles)
DJURDJURA "asirem" (espoir)
serge gainsbourg- Elisa- 1969
Albanais :
Mollë e ndaluar – Fisnikët

Pygmées (Yelli – Baka women Yodellers)

Quilapayún 1973 - Vamos mujer [VIDEO PLAYBACK]
Violons Barbares : chant diphonique mongol (Un autre Orient au Lieu Unique)
Auu ketè akapela Canala (poulpe et le rat) Canaque Nouvel Caledonie
Concert de musique traditionnelle de l'Inde du Nord

 

Vocabulaire  

Baisser le son puis rechercher ensemble le vocabulaire au tableau : aigüe, grave ; allegro, harmonie, batterie,voix à capella (chapelle), accord, note, chœur, orchestre, solo, portée, juste, faux, oreille, écouter, jouer, âme (violon).

Associations d’idées au tableau

Associations d’idées avec les mots écrit au fil de l’écoute de la musique et ceux du vocabulaire (jouer/enfant ; oreille/bouche).      

 

Musique !

 La pluie en claquettes

La poule qui caquette

Les femmes autour du lavoir

Battement du battoir

C'est la fin de l'été

La Joie, l'excitation

Elles s'éclaboussent, pataugent

Partagent leurs histoires d'amour

Les dernières nouvelles

L'eau arrivera bientôt au coeur du village

Enfin ne plus avoir à marcher

Dans ce chemin escarpé

Ne plus avoir à porter les lourdes jarres 

Emplies d'eau nourricière

L'eau de la vie

Elles sont tant à s'être blessées 

A avoir chuté sur les cailloux

Elles ont vaincu la réticence des mâles, des hommes

Elles feront la fête

Elles chantent déjà leur victoire

Musique !

Dans la forêt, un couple très amoureux se roule dans la mousse. Galipette avant, galipette arrière, valse la tête vers le faîte des arbres, puissante émotion.

Le soleil filtre à travers les feuilles, jouent avec la lumière, chantent a capella, c'est le manège de l'amour, toutes les promesses de mariage, d'enfants, de jolie maison, c'est le jeu de la séduction, de la passion. 

Étreinte spirituelle. Parfois un peu de tristesse en pensant à la mort de leurs parents pendant la guerre.

Mais la vie, la renaissance, l'espoir ravivent leurs cœurs. Au fond, la montagne où se déploie un grand oiseau majestueux, symbole de leur amour.

Sur grand écran, c'est un film d'amour.

Sur petit écran, une série télé.

Dans la forêt la vraie vie.

Ils reprennent leur balade dans le chemin, à un rythme rapide, effréné, entraînant, joyeux, heureux, parfois même ils font des bonds, ils sont montés sur ressort, roulement à billes, cavalcade, poursuite, étreinte, amour fou.

Ils sont fatigués, ils retournent vers la ville, annoncer au monde entier, à leurs amis leur décision: partir pour un tour du monde.

Après quoi, si leur couple a tenu bon, ils se marieraient.

Mais jamais ne sont revenus ! 

  

 

 

Musique !

La mer est agitée

je marche avec une grande tristesse en écoutant de la musique classique

Une guitare électrique résonne au plus profond de moi

la musique rock est rythmée

Joie liberté sont les premiers que je me dis en me levant le matin

Je voyage partir loin et boire un cocktail exotiq ue

et écouter de la musique étrangère

Paix déception m'envahissent 

pour me changer les idées j'écoute de la musique des année 90

Musique !

Dans la rivière chante un oiseau

chant aigü, chute d'eau en cascade

chante un oiseau haut vers le ciel

là-haut, si haut sur la montagne

Autour de la rivière   

lavent les femmes, le linge de l'indignation

tape, tape sur la tristesse

lavent les femmes

blanchissent le linge de l'espoir

coule l'eau claire

source de joie

Au-dessus de la rivière

gronde l'orage, tombe la pluie

Zèbre le ciel de rayons lumineux

Musique !

A ma naissance, la mer m'a offert une croix avec, en son milieu, une perle brillante nacrée, très jolie.

La mer est ma marraine, où je que j'aille, elle me suit, telle une étoile brillante et bienveillante. Elle est mon repère.

J'habite une île où règne l'été toute l'année. Elle est pour moi plus qu'un décor, plus qu'une toile de maître, c'est mon domaine.

J'y suis la reine, un honneur pour moi.

Sous le firmament, quand la nuit le visage d'or de maman dort paisiblement.  

Musique !

A l'école la maîtresse a demandé aux enfants d'inventer une histoire.

Clara aime les animaux, alors elle décide d'écrire un texte sur le paradis de tous les animaux.

C'est une ferme qui se trouve à la Cluzelle, chez son grand-père.

Là, dans une grange, se love Armand, le serpent, une couleuvre qui aime se réchauffer au soleil de l'été.

Zavata; la vache, qui un jour a bu du vin, mais le lendemain; quand Papy l'a traite, elle avait du lait, heureusement que ce n'était pas du vin !

Flora, la jolie chèvre, si câline aux doux yeux marron cerclés de noir.

Son grand-père a quelques ruches au milieu des figuiers et ce miel que donnent les abeiilles est délicieux. 

Connaissez-vous Manon, l'anesse ? Son lait est si doux que Mamy en fait des savons, parfaits pour sa douce peau d'enfant. Et son mari, le bourru bourrin que Papy a appelé Espérance..  

Et, bien sûr, comme dans toutes les fermes, devant la niche qu'y trouve t-on ? Rustaud, le chien aux poils rugueux, sales, emmêlés de paille. Il est si joyeux quand arrivent les enfants. L'on voit au loin sa queue frétiller à leur approche.

Et ce qu'elle aime aussi, c'est faire des randonnées à vélo, de combes,en collines, bien assise sur sa selle, mais quelle fatigue ! Un jour un pneu a crevé mais papy a su réparer la chambre à air grâce aux rustine rangées dans sa sacoche. Ils ont mangé des griottes, mais elles étaient acides. Et aussi, parfois, ils partent cueillir des noix.

Elle préfère les pâtisseries de Mamy ! Et après, elle retourne jouer au bac à sable..Elle y dessine des routes, y fait rouler son train et ses voitures.pendant que son frère joue de la guitare. 

Un soir, panne d'électricité !  Heureusement, Mamy a toujours sa boîte à bougies.

Bon, je crois que la maîtresse sera contente, je vois que Cynthia et Claudia ont déjà fini. 

Musique !

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 20 Septembre 2022

Ah ma nounou !
 

Quand j'entrais chez toi, tout n'était que joie et douceur. Comme dans un conte de fée. 

La tarte aux pommes et aux beurre salé trônait souvent sur la nappe à carreaux rouges et blancs. Le sucre caramélisé nappait les fruits dorés. Je m'en lèche encore les doigts !

Chez elle, pas de robot  pour travailler la pâte, seules ses mains malaxaient le mélange dans le large saladier décoré de motifs directement venu de Bretagne, sa province d'origine.

Chez elle, un monde de femme, soeurs, belles-soeurs, cousines, voisines, filles. Pas d'homme, en somme. Le mâle n'entrait pas sur son territoire. 

Quand venait l'heure de dormir, un petit lit tout blanc, aux draps propres, fleurant bon la lavande me tendait les bras. Elle me chantait alors une berceuse dans une langue pure et rude à la fois, dont je ne  comprenais pas les paroles. Et je m'endormais, dans ce linge de neige si moelleux.

Quand vint l'âge du sang, avec le bac en perspective, je continuais à te rendre visite, toi, ma nounou. Assises  sur un banc nous évoquions ces chansons qu'elle fredonnait quand j'étais une petite fille et dont le souvenir remontait à la surface. 

Souvenir de carnaval organisé par l'école où je portais le déguisement qu'elle m'avait confectionné: j'étais un arbre au tronc marron et aux fruits verts, des pommes pas mûres.

Souvenir d'une journée au bord d'un lac lointain où nous avions dégusté des bonbons durs comme du béton.

Puis, adulte, après la Creuse, j'ai levé les voiles, je suis partie pour un pays lointain, la Poméranie qui, enfant, me faisait immanquablement penser à son Loulou tout blanc à la queue en forme de virgule. Mais là-bas, point de chien, ou, du moins, pas plus qu'ailleurs.   

Mais toujours je revenais te voir, toi, ma nounou, si douce, si tendre, maintenant en ton grand âge, ridée comme les petites pommes que tu disposais sur ta tarte au beurre salé.

r, 

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 19 Septembre 2022

Prague aux doigts de pluie

Lecture à haute voix de trois textes

Écrire tous les mots que vous entendez, mais pas tous, seulement ceux que vous aimez, qui vous donnent des idées, qui vous rappelle un souvenir. Le souvenir d’un endroit où vous êtes allés.

Page 19 La passant de Prague

Sinon :

Escalier Vertige Gare Foule Émigrants Bâtiment Faubourg Quartier

 

Page 24 Un dimanche sans personne

Sinon :

Dimanche Cimetière Personne Égaré Faubourg Femme Salon de coiffure Cravate Forêt Cinéma

 

Page 37 Le cimetière juif

Sinon :

Cimetière Juif Belvédère Chez moi Coucher de soleil Horloge Arbre Brume Rue Vent Phares Façade Passage Ruine

 

Page 57 Les poubelles des rues

Sinon :

Cœur Cristal Corbeille Cendre Ordures Vente Enchères Ramassage matinal Rue Gare Belvédère Fenêtre

Quand il y a eu le confinement nous n’avions pas le droit de faire plus de 1 km autour de chez soi. C’est peu et c’est beaucoup à la fois. Je découvrais ma ville sous un autre angle.

Ce livre date de 1936, très moderne pour son époque, l’auteur est un surréaliste. Il joue avec les mots, les images, les idées. Il parle d’une capitale lointaine, Prague, c’est encore à l’époque la Tchécoslovaquie, un aéroport vient d’être construit. C’est un pays qui n’existe plus maintenant (Tchéquie et Slovaquie). 

 

 

 

Vitezslav Nezval PRAGUE AUX DOIGTS DE PLUIE

De ma fenêtre 

Je vois des enfants qui courent sur le trottoir

Du trottoir

Je vois des escaliers qui montent jusqu'au belvédère

Du belvédère

Je vois des réverbères éclairant le passage matinal des éboueurs vidant les poubelles

Sur une poubelle

Je vois un chat à travers la brume

A travers la brume

Je distingue une femme en corsage criard

Sur le corsage de cette femme

Je vois un pendentif en cristal

A travers la boule de cristal de la cartomancienne

Je vois le passé, le présent et je devine le futur de cette ville

MS

Vitezslav Nezval PRAGUE AUX DOIGTS DE PLUIE

Au cadran de la montre, les aiguilles indiquent minuit passé.

Je sors de ma loge pour aller au bal.

J'ai enfilé mes ballerines de cristal.

La fleur à la boutonnière

La cravate criarde autour du cou

Je marche dans les rues de ma ville.

 

J'ai vaguement peur

Le vent en tourbillon fait siffler les réverbères

Je sens battre mon sang dans mes veines, quand, tout à coup, il se fige 

Je suis exsangue

Là, devant moi, couché dans une sombre encoignure 

un enfant pelotonné contre son père gémit et pleure.

 

La ville est dure aux miséreux. 

Je vais être en retard, mais qu'importe !

Une boutique encore ouverte à cette heure tardive. J'entre et achète du pain, du chocolat,du lait, du fromage et un doudou.

Mon âme retrouve un peu de sérénité à la vue du sourire du petit. Il avait si faim. 

Tant pis pour le bal, il y a tant et tant de jours à vivre. Ce soir je dormirai en paix. 

MS

Vitezslav Nezval PRAGUE AUX DOIGTS DE PLUIE

Un escalier

Une porte qui couine

Une maison en ruine

Du belvédère j'observe ma ville

Ma ville aux cent mille fenêtres

D'où s'échappent  mille fumets

Soupe au choux, friture, couscous, nem, hamburger, 

Ma ville tonitruante

Klaxon, camions, engins de chantier, tramway.

Mais aussi ma ville de verdure

Parcs, squares, allées de platanes, cours d'école.

A l'automne, sous la brume

ma ville en jaune, orange, rouge, brun

tombe la bruine sur les parapluies multicolores.

Ville-paysage ville crépuscule

Ville minuscule à mes pieds.

A l'horizon, par beau temps, les Alpes

la blancheur de ses sommets

(dans deux jours, il pleut !).

 Comme en apesanteur, tout là-haut

Je flotte sur mon nuage.

Premiers frissons, le début d'un rhume ?

Ma ville Bable aux cent langues

Arrivant par ses cinq gares et son aéroport

Bambara, Thaï, Tamoul, Yeddisch, Espagnol, Arabe, Anglais, Grec, Chinois.

Ma ville culturelle

Musées, cinémas, théâtres, festivals, bibliothèques.

Ses commerçants

Brocanteurs, librairies, marchands de vélo, de vélos, restaurants, épicerie, marchands de vin, de chaussures, de fringues, de bijoux.

Mais aussi ville de truands, de bon citoyens, de voisins, de passants  pressés, de retraités assis sur un banc, de clochards couchés sous un pont, d'enfant sautant à cloche-pied,de pêcheurs exhibant leur proie.   

Ma Ville-Monde, ouverte sur la vie

Ma ville à l'infini.

Vitezslav Nezval PRAGUE AUX DOIGTS DE PLUIE

Cet homme est ici pour allumer les réverbères qui allument la montée du belvédère. Il voit passer des femmes aux vêtement criards portant des valises d'émigrant sans fleur et sans reproche malgré les cœurs brisés à la vue de leurs enfants morts à la guerre, étranglés par l'ennemi, et aujourd'hui endormis pour toujours au cimetière après la nuit de cristal.

J. Christophe 

Vitezslav Nezval PRAGUE AUX DOIGTS DE PLUIE

Quel courage il faut pour faire tout ce ménage, assumer le ramassage de toutes ces ordures égarées dans la gare du quartier qui n'est qu'escaliers, passages et traboules. 

Foule triste de miséreux, ces émigrants ayant pour seul toit une fragile toile vertes, rouge ou orange. Pour seule lumière, ces réverbères.

Ces femmes, ces enfants, ces hommes dorment sur de pauvres matelas posés sur les trottoir de nos villes, abrités sous un pont. Eblouis par les phares. A la merci de la poussière. Perdus dans nos villes.

MS

Vitezslav Nezval PRAGUE AUX DOIGTS DE PLUIE

Nulle part 1920,

émigrant, faubourg, cimetière fermé criard cinéma

1921 Pétrine passé s'éteignait fascine Prague brocanteur boite et tourbillon de poussière coeur crystale majestée un belvédère miraculeux
asiscoff fermé

Vitezslav Nezval PRAGUE AUX DOIGTS DE PLUIE

Nulle part 1920,

émigrant, faubourg, cimetière fermé criard cinéma

1921 Pétrine passé s'éteignait fascine Prague brocanteur boite et tourbillon de poussière coeur crystale majestée un belvédère miraculeux
asiscoff fermé

Ici il fait nuit mon coeur bat la chamade, je  ne sais pas où aller je me suis égaré après mon accident de la route contre un arbre au milieu de nulle part,

des escaliers me conduisent dans une ruelle où je croise des réverbères clignotants et semblant à l'agonie

soudain je me rends compte que dans ce patelin il n'y a que le bruit du vent seule une horloge se fait subitement entendre menaçante elle annonce les douze coups de minuit "IL" arrive je le sais je le sens me regarder

Corentin

Vitezslav Nezval PRAGUE AUX DOIGTS DE PLUIE

Tatiana était arrivée depuis peu de Vilnius, et le contraste entre la Lituanie et la France n'ait pas si important que cela car Lyon aussi est une très grande ville.

Il faut dire que nous étions en 2022 et non pas en 1989, sans cela, Tatiana eût senti la différence culturelle.

Elle avait très vite trouvé sa place au sein de la dynamique équipe de l'Athlético Lyonnais et avait pu reprendre le saut en hauteur. 

A 25 ans, il était important pour elle de poursuivre une activité sportive, elle ne pouvait pas vivre sans cela.

Elle habitait rue du Moulin à Vent, au-dessus d'un restaurant chinois à la façade cramoisie. L'inconvénient, c'était cette odeur de friture, mais comme elle aimait beaucoup les nems et très peu cuisiner, elle était finalement satisfaite de n'avoir qu'un dre escalier à descendre.

Son compagnon avait beau lui dire que ce n'était pas le meilleur aliment pour une athlète de son niveau, elle ne l'écoutait pas. 

Ils avaient fait connaissance dans le train, entre Paris et Lyon, un jour où elle revenait d'une compétition bardée de médailles, lui, était contrôleur. Elle avait oublié sa carte de réduction, mais à force de sourire, de soupirs et de rires, il avait laissé échapper : "Bon, tant pis pour cette fois".

Son prénom, Tatiana, ne l'avait pas laissé indifférent. Lui-même se prénommant Sergueï, il avait imaginé que, comme lui, elle était Russe. Ils avaient parlé un peu, mais son travail l'appelait et il poursuivit entre les rangées des voyageurs.

Aussi brune qu'il était blond, le charme avait opéré entre eux, célibataires chacun de leur côté.

Il l'avait à nouveau croisée un jour qu'elle repartait sur Paris, en touriste cette fois. Il avait osé lui demander son numéro de téléphone.

Ils s'étaient revus et c'est ainsi que leur histoire avait commencé.

MS

Vitezslav Nezval PRAGUE AUX DOIGTS DE PLUIE
Seul au beau milieu de la nuit regardant le ciel étoilé, je décidais de faire ma prière en direction de la Mecque.
J'ai fait mes ablutions
J'ai mis mon tapis 
Et je commençais à prier
et d'un coup j'entendis un bruit, c'était le chat
Il entra par la fenêtre et il s'assit sur le tapis de prières
Il avait plein d'endroit où se poser mais c'était là et il était bien
Une fois finie  avant que je ne dise Salam Aleikoum
aux djinns et aux anges, 
il tournait la tête à gauche et à droite avant moi
comme s'il les voyait 
Et il resta encore cinq minutes sur le tapis avant d'aller sur le lit 

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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Publié le 1 Septembre 2022

(suite de) Entre collines et Galaure

Une volière judicieusement installée au faîte d’un arbre mort. Arrêt photo pour cette bien curieuse construction. Il y a même une cage, fixée à l’extérieure, elle communique avec la volière et permet aux oiseaux de prendre l’air. Par contre, je ne vois aucun mouvement à l’intérieur : ils dorment ?    

C’est assez loin et pour elle, 18,38 km, mortellement droit même si ce n’est pas tout à fait plat. La route est donc assez monotone (à travers champs), il faut le dire ! Nous avons roulé une heure et demi, à la moyenne 11,4 km/h mais notre trajet a duré trois heure trente car nous nous sommes arrêtées quand Zoé en avait envie :

Haltes pour manger des barres de céréales ;

Pour demander à un monsieur qui ramassait des pommes si elles étaient bien mûres « Vous en voulez ? », oui, pourquoi pas ! Il nous en a donné trois ;

Pour mettre de la crème solaire juste à côté d’une entreprise qui gère des stocks de propylène et qui brûle du gaz dans une torchère, flamme et fumée noire, miam, vive la campagne !  

Pour se tremper les pieds dans un ruisseau, faisant fuir des grenouilles ;

 

(suite de) Entre collines et Galaure

Pour pique-niquer (fin de la ratatouille, un échantillon des trois fromages de chèvre que ma petite-fille  (j’aime bien celui qui est fumé !), pain, melon et pomme ;

Pour caresser des chevaux, à au moins deux reprises. Dans un champ, tous les chevaux ont la crinière et la queue envahies de graines de bardanes ! Elle était toute triste pour eux !

(suite de) Entre collines et Galaure

Arrêt photo pour une bien belle bâtisse, la ferme des Loives, pour partie en galets, comme presque toutes les maisons ici. À mon retour, mardi, Pierrot m’indique les liens familiaux entre cette ferme des Loives à Roybon, Saint-Prim et Saint-Clair-sur-Galaure. Cette maison forte appartenait à l’oncle de mon hôte. Et le fils de cet oncle, donc son cousin, est marié avec la sœur de la femme de mon hôte. Leur fils habite la ferme des Loives et ils ont fait un énorme travail de mise en valeur de leur production, de vente directe et de restauration de cette maison forte qui a attiré mon regard.

« Riche d’un héritage datant du XIVème siècle, la ferme conserve une série de peintures murales de cette époque, ainsi que le savoir-faire d’une bâtisse qui était déjà au moyen-âge le centre d’un vaste domaine agricole. Aujourd’hui, perpétuant la tradition, le domaine des Loives produit noix, huiles, farines et pâtes ». C’est une ancienne dépendance de l’ordre des antonins [Saint Antoine de Viennois (Saint-Antoine-l’Abbaye n’est pas très loin)]. Les Antonins étaient des soignants, médecins, « chirurgiens », comme on disait au moyen-âge. Cet ordre fonctionna de 1089 à 1803. La relique de Saint-Antoine avait le pouvoir, croyait-on, de guérir du mal des ardents. À l’intérieur il y a la salle se visite lors de la journée du patrimoine.

(suite de) Entre collines et Galaure

Pas de photo pour une roue à aube fixée sur une maison, un moulin « au fil de l’eau ».

Presque en arrivant à Roybon, enfin une forêt ! Dans le village je vous un panneau qui indique qu’à droite se trouve la « zone de loisir », le lac.     

Arrivées enfin au lac, léger plouf pour elle, toute habillée, pareil pour moi mais que jusqu’au mollet, brr, elle est froide.

Je vois un bar, envie de boire un café et elle, d’une glace, elle l’a bien méritée, après tous ces kilomètres, 34 au total entre hier et aujourd’hui.  J’en profite pour me faire prêter (puis offrir) un stylo publicitaire Bigallet et nous écrivons les cartes postales. Le camping n’est pas loin, inutile de reprendre la route, il suffit de suivre le chemin, interdit aux voitures.

(suite de) Entre collines et Galaure

 

Le prix pour une soirée étape pour les vélos est de 15€ et des miettes (pour la taxe de séjour) pour deux. On nous dit qu’il y a un restaurant où on peut manger pizza, moules-frites, le deuxième fait bien envie à ma petite-fille.

Nous nous installons où nous voulons. Je demande à emprunter deux chaises posées devant un mobil-home, pour plus de confort. Je monte la tente, ma petite-fille enfonce les piquets puis fabrique des tentes en feuilles et petits bouts de bois pour ses Playmobil. Le terrain du camping appartient à la commune, la gestion est privée. Le contrat se finit dans un an et les gérants cherchent à vendre tous leurs biens. Ils ne savent pas ce que va devenir le camping, ce serait un gestionnaire de prestige qui le reprendrait (une chaîne). Le terrain est traversé par une rivière, l’Aigue noire et, au bout du lac, c’est la Galaure qui en sort. C’est cette rivière que nous avons suivie tout le long depuis Hauterives. Un oiseau factice, très bien imité, est installé en contrebas du restaurant.

(suite de) Entre collines et Galaure

Nous prenons une douche avant d’aller à la piscine. Comme d’habitude j’en profite pour laver les vêtements portés dans la journée. À la piscine nous faisons la connaissance d’un couple de retraités qui s’occupent, eux aussi, de leurs petits-enfants (dont je n’ai pas retenu les prénoms, rares) de 11 mois et 3 ans, presque quatre. Ma petite-fille joue avec le petit garçon. Le couple est en camping-car et habite à quinze minutes de là ! C’est la première fois qu’ils prennent les deux petits en même temps. 

Nous appelons ma fille, elle est à un bal folk, nous téléphonons aussi à mon conjoint et à ma maman.

Ce soir, ce sera pizzas car il fallait réserver pour les moules !  Pour commander le gérant me demande d’écrire ce que nous voulons et mon prénom. À partir de là, Yan (ou Yvan, je ne sais plus !) me tutoie et m’appelle par mon prénom. Un peu familier ! Ici, c’est en libre-service : dans un placard assiettes et couverts, verres. Carafe et eau. Nous n’avons pas si faim que cela, nous ne mangeons que la moitié de nos pizzas aux ravioles, original, jamais vu ce genre d’ingrédients dans une pizza, et c’est très bon ! En plus ma petite-fille a de la viande hachée, sur un fond de crème et moi oignons et lard fumé sur un fond de sauce tomate. Beaucoup de gens viennent y manger, en voisins. Le camping, quant à lui, est presque vide. Depuis le 15 août c’est la fin de la saison, c’est ce que nous a aussi dit la barwoman.

Après le repas, lavage de dents, elle joue, je lis, j’écris.

Nous nous couchons. La tente semble vraiment petite, ou c’est elle qui a beaucoup grandit depuis l’an dernier ? Étonnant, mon fils et moi y entrions sans trop de difficulté alors qu’il avait 11 ou 12 ans. Histoire et partie de fou rire. Elle se repose, presque à s’endormir, puis « J’ai mal au ventre, je m’ennuie de ma maman ! ». D’accord, c’est à son rythme, je lui ai dit depuis le début. Je lui dis  que nous téléphonerons à sa maman le lendemain car pour l’instant elle danse. A part moi, je me dis que le lendemain elle sera bien fatiguée et verra notre message dans la matinée.

Mauvaise nuit pour moi, des crampes à hurler. Que faire ? Je me lève, duvet autour du cou, prête à aller dormir sur le canapé près du bar où se trouve la bibliothèque. Mais si la petite se réveille ? Panique à bord. Je me résous à reprendre deux autres comprimés de magnésium et me recouche tête bêche, j’ai plus de place !  Je m’endors au bout d’un moment.

Dans la nuit, j’imagine qu’après que ma fille sera venue chercher sa fille, je poursuivrai ma route, je n’ai pas envie de rentrer tout de suite. La région est belle, vallonnée, si l’on ne suit pas le fond de la vallée mais sans trop. Dans la nuit, ma petite-fille met sa tête sur mes pieds, je ne peux plus bouger, puis se retourne et se retrouve sa tête à la hauteur de mon bassin !    

 

Lundi 29 août

Messages à ma fille. Pas de réponse. Comme la petite s’impatiente, nous téléphonons à sa maman. Elle peut venir la chercher vers 16 heures. D’accord. Je trouve que c’est un peu tard, mais je partirai quand même, il fait jour encore assez tard.  

En attendant, nous rassemblons nos affaires, ma petite-fille ramène les chaises au bungalow. Range ses affaires dans sa sacoche avant, je lui laisserai emporter la sacoche arrière dans laquelle je glisse mon duvet, encombrant (je garde celui de ma deuxième fille, plus léger et plus petit), une tasse et je ne sais plus quoi d’autre.

Nous allons au lac pique-niquer avec le raisin et les deux demi-pizzas. Le couple de retraités et leurs petits-enfants arrivent peu après. Des canards arrivent en courant, sauf un, il boite, on l’appelle Roland. Je ne veux pas leur donner de la pizza, pas vraiment adapté ! ma petite-fille fait fuir les autres et donne, tout spécialement au canard boiteux, moins rapide, les grains de raisin trop mûrs. 

 

J’avais promis une glace « après manger » à la gamine. Elle s’impatiente car nous avons fini mais j’ai la flemme de décoller tout de suite. Au bout d’un moment, envie d’un café, et elle, d’une glace. Puis nous allons nous reposer dans les hamacs. C’est marrant, ces hamacs, ils sont faits d’une toile très solide, on dirait de la toile de store.

Mon téléphone sonne, c’est l’archiviste de l’évêché du Jura. ma petite-fille s’impatiente, je finis, puis nous retournons à la piscine. Une dame Belge arrive, elle porte un maillot de bain recouvert d’une jupette autour de la taille, la petite le remarque : « Pour que l’on ne voit pas mes cuisses ! ». Elle ne connaît pas le Palais du facteur Cheval, je lui explique, et à l’accueil, il y a de la documentation.  

Finalement ma fille arrive à quatre heures et demi mais comme sa fille s’amuse bien dans l’eau, le temps a vite passé.    

Je les laisse à leurs retrouvailles et je pars direction Mantaille où m’attendent A. et M., contactés grâce à Warmshowers.

Je veux trouver la direction de Lentiol, en longeant le camp militaire de Chambaran, en vain, et me retrouve à Saint-Clair-sur-Galaure ! Juste à la sortie de Roybon il y a bien une D20 mais pas de D156. Puis je vois une « rue (ou route) du tram, j’hésite, mais ne la prends pas et me demande si, avant, il n’y avait pas un train. Pierrot, après-coup, me dit que j’aurai pu la prendre car, comme toutes les anciennes voies ferrées elle monte en suivant un faible pourcentage, et en plus elle allait dans la bonne direction. Je m’arrête à nouveau à la boulangerie du Grand-Serre et achète pour mes hôtes, une pogne et du pain car je ne sais pas si je serai invitée ou pas à manger. Je m’achète aussi une petite pogne, rien que pour moi que je mange en roulant, pas de temps à perdre.     

Juste après Grand-Serre, très très belle descente, mais la remontée n’en sera que plus rude ! Un homme est agenouillé à côté d’un bélier aux belles cornes. « Que se passe t-il ? ». Il a été attaqué par des chiens. « Merde ! ». Puis, un peu plus loin, à part moi, « J’espère que cela ne m’arrivera pas ! »    

Des champs de poiriers, des champs de poiriers, des champs de poiriers … Ah une distillerie ! Ils feraient de l’eau de vie de poire que cela ne m’étonnerait pas ! C’est la distillerie Ogier. Plus loin, le village de Moras-en-Valloire, pays de la poire. Ah tiens ? Et comme pour enfoncer le clou, cette poire géante sous la voie ferrée, très kitsch, la poire !

(suite de) Entre collines et Galaure
(suite de) Entre collines et Galaure

Saint-Sorlin-en-Valloire, et, à la sortie, la route direction Mantaille.

J’aime bien les noms de lieux-dits comme celui-là !

J’aime bien les noms de lieux-dits comme celui-là !

Ça monte vraiment beaucoup ! Prise d’un doute, et comme je vois une dame promenant un petit chien, je m’arrête. Elle semble musclée, sportive. Elle me dit que c’est mieux de faire demi-tour et, dans le village, de prendre une autre route qui monte aussi, mais plus tranquille et agréable. Elle me confirme qu’elle fait de la marche. J’ai assez d’expériences négatives de personnes qui ne circulent qu’en voiture et n’ont aucune notion des reliefs et de la circulation voiturière de leur région pour me méfier, maintenant.   

Bon, ça monte, il est tard, je fatigue. J’allume toutes mes lumières (casque, devant, derrière) et enfile mon gilet jaune. Rien de pire qu’entre chien et loup.

Un peu marre de ce relief. Je regarde le GPS. Qui me dit d’aller à droite ! Euh, non me dit A. au téléphone. Voici Mantaille. Puis, à la sortie, « La montée de la mort », enfin, le chemin des Barges. Oui, faut vraiment être barge pour vouloir grimper cette côte, même à pied, en poussant le vélo chargé à bloc ! Presque arrivée, mais ce n’est pas la bonne maison. « Un jeune homme aussi chargé que vous » m’a précédé, me dit-on !

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Ouf, me voilà arrivée. La porte est ouverte sur la cour. J’entre et je suis bien accueillie par le chien, le chat, les parents d’Anaïs, A., M., et bébé L., 11 mois. Le père me propose une bière, que je bois bien volontiers, les efforts ça donne soif. Nous buvons en compagnie d’un Allemand (« le jeune homme »). Il vient de Munich et rejoint des amis à Bordeau. Il étudie la pédagogie à la Ludwig Maximilian Universität (LMU) dans le but d’enseigner le cinéma aux enfants. Il se débrouille très bien en français. Il a 21 ans. Il a 110 km dans les jambes aujourd’hui et demain il sera en Ardèche où l’attend un ami du couple. Il a déjà installé sa tente. Il fait presque nuit, A. me propose un lit, un vrai, dans la chambre à côté de celle de bébé L. qui, me dit-elle, dort « comme un bébé » toute la nuit. Espérons que ce soit vrai !

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Quand nous nous mettons à table, après que j’ai pris une douche, L. est couché. Quiche avec de la moutarde, du cumin et je ne sais quoi d’autre, houmous, pâtes chinoises sautées aux légumes. Nous avons bien discuté et comme dans ces cas-là, nous nous sommes couchés bien tard.         

J’ai quand même fait 38,29 kilomètres en deux heures 45, avec un dénivelé de 363 mètres à la moyenne de 14,4 km/h.  J’ai l’impression d’être montée très haut mais finalement, le point le plus élevé n’est qu’à 521 mètres.

 

Mardi 30 août

Je pars assez tard car je prends mon temps même si L. s’est réveillé vers 7 heures. Je me suis un peu recouchée, j’ai un peu trainé. Petit déjeuner, non pas sous l’appentis mais dans la cuisine. Puis arrivent les neveux et nièces d’A..

En voici un, incognito

En voici un, incognito

A. travaille plus tard, M. est déjà parti au collège où il est factotum. A., elle, est orthophoniste, et a travaillé avec des enfants sourds, ce qui explique que L. connaisse un certain nombre de signes. 

Je pars. J’ai pourtant pris des notes sur le trajet à suivre mais je me suis un peu trompée. Pas grave. Je ne reprends pas la même route qu’hier mais je poursuis celle que j’avais prise. Une facteure, à qui je demande confirmation car je n’ai pas trouvé les poubelles (espace de propreté). J’aurai dû tourner à gauche dès le premier ou le deuxième embranchement ? Tant pis !

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Je demande aussi à des employés de la SNCF qui organisent un chantier. Je n’arrive pas directement à Châteauneuf-de-Galaure mais à Mureils, puis Saint-Bonnet-sur-Galaure.  Tant pis. La descente était belle.

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L’orage est sur la colline d’où je viens, de mon côté, le ciel est bleu avec quelques petits nuages blancs. Après, les explications sont très claires.

Je longe la Galaure et passe à côté du prieuré de Charrières. Je m’arrête. Il y a même une exposition. Chic ! j’ai le temps aujourd’hui !  Je gare mon vélo. Puis soulève le loquet de la vieille grille. Un couple (?) dans une pièce, ce sont des bénévoles de l’association qui s’occupent du site. Pas trop aimables, j’insiste en leur disant que je suis de passage, à vélo, et que pour moi, il était impossible de prévoir que j’allais passer ni de téléphoner pour prendre rendez-vous pour une visite. Ils ne concèdent que du bout des lèvres que je rentre un peu plus avant et je visite Bof, pas très beau ce bâtiment, il ne vaut pas celui de Champdieu, dans la Loire. (https://www.champdieu.eu/tourisme/decouvrir/prieure-et-eglise-romane ) ! Il faut dire aussi, pour sa défense qu’il est cours de rénovation !

(suite de) Entre collines et Galaure
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Bof, pas très beau ce bâtiment, il ne vaut pas celui de Champdieu, dans la Loire.  ! Il faut dire aussi, pour sa défense que celui de la Drôme est cours de rénovation !

Je poursuis ma route, il est 11 heure un peu passée, j’ai faim !

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J’entends le tonnerre qui se rapproche. Le ciel est toujours bleu et, les arbres surplombant la Galaure, m’empêchent de ne rien voir. Avant de retraverser la rivière à gué à hauteur d’un hameau, route de la Seite, demi-tour, je m’installe au bord de la rivière, le long d’une route très peu passante. Je fais chauffer de l’eau pour une soupe en sachet, cuire des pâtes que je mange avec une tomate fraîche, assaisonnée d’huile de foie de morue que je viens de finir, et puis du pain, du fromage et des raisins. Et c’est reparti !

(suite de) Entre collines et Galaure
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J’arrive à Hauterives et à droite, dès l’entrée du village j’aperçois le tombeau du facteur Cheval. Halte. Photo.

(suite de) Entre collines et Galaure
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Au lieu de reprendre la route j’emprunte un petit chemin qui longe la rivière. J’arrive au château d’Hauterives. Il date du XVe siècle. Puis au stade, au camping mais pas par la route que le père d’Anaïs m’avait indiquée, c’est mieux car sans voiture. Puis enfin, je rejoins la petite route qui continue à longer la Galaure. Je roule le long d’une saline. Du sel ici ? C'est moins connu que le Palais idéal ! J’imagine qu’il est sous terre car je vois un bassin de rétention d’eau et, plus loin des puits. Ils doivent injecter de l’eau sous pression, puis pomper l’eau salée. Ce que me confirmera le copain à mon arrivée. Autrefois, c’était un défilé constant de camions sur la route en bas de chez lui, remplis de saumure.  

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Le vent souffle, l’orage se rapproche, mais il souffle dans le bon sens, me poussant vers l’arrivée.

Ça monte, ça descend. J’ai l’œil sur chaque maison, chaque grange où, en cas de besoin je pourrai me réfugier. Je demande ma route à des personnes abritées sous une tonnelle. Soit je prends la route, plus jolie mais qui monte un peu, soit je rejoins la route, pas belle et en face se trouve la route qui monte beaucoup au Grand-Serre. Je choisis la route qui circule beaucoup. Tant pis, j’irai jusqu’à l’embranchement « Route du grand-Serre », dans Saint-Clair, ça ne monte pas trop.  Puis, en roulant, je me souviens qu’en face de la maison de mon hôte se trouve un chemin qui ne doit pas trop monter. Quelques gouttes. Puis plus rien mais toujours le tonnerre qui roule. Je repasse devant la volière.

Bien vu ! Le chemin ne monte vraiment pas beaucoup au début, les galets ne m’empêchent pas de rouler, puis je pousse le vélo. Toutes les fenêtres sont grandes ouvertes. Le C15 est garé derrière la maison. Pierrot est là mais ne m’entend pas. J’ai fait 26,76 kilomètres en deux heures vingt, avec un dénivelé total de 324 mètres.

Je gare le vélo sous l’appentis et entre dans la maison avec la sacoche où se trouvent mes vêtements, dans l’idée de prendre une douche. Le copain est en train de finir de manger. Tout à coup, des cataractes d’eau dégringolent du ciel. Ouf ! je suis arrivée juste à temps. J’ai un peu froid, je vais fermer les fenêtres du bas. Puis j’ouvre la sacoche, raté, c’est la bouffe ! Pierrot me prête une veste pour aller chercher l’autre sacoche. Je suis bien mouillée. Une fois ma douche prise, le papa d’Aude fait du café. Il m’a réservé une surprise, se doutant de mon arrivée aujourd’hui ! Une tarte aux pommes chacun, bien caramélisées ! Soudain l’eau tombe du plafond de la cuisine ! Ploc, ploc dans le seau ! et pas qu’un peu. Il monte fermer les fenêtres. C’est la maison des petits cochons, ici ! Il me raconte beaucoup de choses sur la région, un vrai puits de science, cet homme ! Et tellement gentil.

Bon, je repars sous le soleil et ne manque pas de m’arrêter pour la troisième et dernière fois à la boulangerie pour acheter une pogne. Je me laisse tenter par de la bière brassée tout près d’ici et par des pâtes très locales qu’une cliente me conseille d’acheter. Je me rendrai compte qu’elles viennent de la ferme des Loives une fois rentrée à la maison !

Très petit nombre de kilomètres en trois jours.

2 x 3 km pour aller au grand-Serre

9 km pour aller à Hauterives

18 km pour aller à Roybon

38 km pour aller à Mantaille

27 km pour revenir à Saint-Clair

Soit un total de 98 kilomètres. Mais le plus important étaient ces trois jours passés en compagnie de Tous !

 

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Rédigé par Martine Silberstein

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