Tissus

Publié le 29 Avril 2024

Tissus

Romance

Dans mon jardin, bruissant de mille sons, une fleur un jour apparut, venue là, on ne sait comment.

Elle arriva incognito parmi le bourdonnement des abeilles.

Au prime abord, petite tige verte au milieu de tant d’autres plantes, comment se distinguer de toutes ces herbes, feuilles et pousses ?

Alors que je rêvassais, marchant mollement, cherchant inspiration je vis tout à coup une pointe d’un rose tendre et délicat, mâtiné de rouge pâle.

Tiens, lui dis-je, bonjour, vous ! Quel est votre nom, belle inconnue ?   

Si jeune et si timide, sortant à peine de la terre printanière, elle ne répondit point à ma requête.

Le soir arrivait, la lumière décroissait, je la laissais là, non sans lui souhaiter le bonsoir.

Le lendemain, à peine éveillé, les yeux tout juste ouverts, j’eu le désir fou d’aller à la rencontre de ma nouvelle amie.

La rosée mouilla mes pieds nus, me réveillant tout à fait.

Elle était là, se poussant du col, elle avait un peu grandi.

Bonjour, ma mie, je suis venue vous faire une petite visite de courtoisie. Avez-vous bien dormi ?

Une goutte glissant le long de sa robe de soie, tombant au sol la fit comme s’ébrouer. Elle n’était pas encore ouverte. Dormait-elle ?

Je repartais à pas de loup, la laissant à son sommeil.

Vers midi, le soleil était haut dans le ciel et chaud sur la peau.

Je traversais à nouveau mon jardin. Intrigué et curieux j’avais fort envie de découvrir cette petite princesse de pétales roses. Las, sa petite tige verte et sa feuille étaient encore bien minuscules, sa corolle encore toute petite.

Je reviendrai, jolie demoiselle, ce soir, si votre âme est d’accord, admirer votre jupon.

Et avant la tombée de la nuit, à la vesprée, l’esprit emplit d’émotion, je courrais à travers les allées.

Ô joie ! Ô bonheur ! mon aimée me laissa entrevoir son cœur, rien qu’un court instant, le temps d’un soupir. La voilà qui se referme déjà.

Quel charmant présent m’avez-vous offert, jeune fille. Je vous remercie, je n’en n’attendais pas tant, pas si vite, non plus. Adieux, que la nuit vous soit belle.

Au petit matin, le soleil rosissait à peine le ciel, j’étais déjà debout, impatient d’aller aux nouvelles auprès de ma bien aimée.

Ô désastre ! Ô profond malheur !

Écrasée, piétinée, détruite, arrachée !

Mais QUI ? Mais QUOI ?

Quoi, est-ce toi ? Oh le méchant chien !

Rédigé par Martine Silberstein

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