Publié le 29 Novembre 2021

L'hiver approche à grands pas. 

Soyeux, un joli lièvre à la douce fourrure grise et blanche adore l'automne. C'est son premier. Tout était nouveau pour lui.

La couche de feuilles rouges, jaunes, et oranges tombées au sol. Il aimait monter tout en haut de la colline et débarouler en se roulant dans cet épais tapis, chaud et humide à la fois. 

Ses longues oreilles pointues et triangulaires étaient à l'affût du moindre bruit, son corps, ses pattes, guettaient la moindre vibration transmise par la sol. Une voiture, un tracteur, des roues, un moteur, le son, la vitesse, l'odeur étaient différentes. 

Se cacher, vite. Loin du champ de carottes qu'il allait chiper dans le champ voisin. 

Et les champignons, ne sont-ils pas attirants ? Ce marron, au fumet délicieux ;  

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

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Publié le 28 Novembre 2021

Les mots que j’aime / les mots que je hais : écrire une liste de mots. Faire passer sa liste au voisin de droite qui choisit trois mots dans la liste  « les mots que je hais ». Ecrire un texte pour convaincre l’autre qu’il peut/doit aimer ces mots.  Se servir des Connecteurs de l’argumentation. 

J'aime                                                                                              Je hais 

Dormir                                                                        Qu'on me mente

Glander                                                                Qu'on soit trop curieux à mon sujet

Jouer aux jeux vidéos                                          Serpent

Cuisiner (si je n'ai pas la flemme)                       Ne pas avoir de motivation

Regarder le ciel                                                   Manquer d'imagination

ou même des paysages            Les filles/femmes qui utilisent leur privilège féminin

Ecouter de la musique             quand elles le veulent.

Marcher

Twomad vidéos

Non signé

Qu'on soit trop curieux à mon sujet

D'abord, si l'on est curieux à votre sujet c'est parce que l'on s'intéresse à vous.

Ensuite, pourquoi "trop curieux" ? Que voulez-vous dire précisément ?

Une personne qui s'intéresse à vous peut être : un enseignant, un potentiel employeur ou un individu rencontré par hasard.

Leur motivation est forcément différente.

L'enseignant veut en savoir plus à votre égard afin de vous aider.

L'éventuel employeur, lui, par contre, a un autre but, il a besoin de savoir si vous correspondez au poste, quelles sont vos qualités et vos défauts.

Enfin cet individu qui tient tant à faire votre connaissance, a sans doute de bonnes raisons. Peut-être que, votre échange sera fructueux et que, vous aussi, vous serez content de voir que vous partagez des points communs. 

"Trop curieux", l'expression est forte mais je peux la comprendre. Vous tenez à préserver votre part d'intimité et votre vie ne regarde que vous.

Martine 

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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Publié le 28 Novembre 2021

A toi qui me regarde de haut

A toi qui crie quand tu me vois

Qu'ai-je fait ?

 

Les hommes ne m'aiment pas

Ils ont peur de moi car ils ne me connaissent pas

Alors toi, avec ta chaussure dans la main

Avant de m'écraser pour satisfaire tes pulsions.

 

Informe-toi, apprend de moi. Ce que je fais, pourquoi moi je suis indispensable ici. Alors que toi tu ne fais que détruire et tuer.

Ne jalouse pas mes yeux, mes longues jambes et mes jolis motifs.

 

Puis de toute manière,

une fois que tu seras poussière

Je serai toujours là, 

Tapie dans l'ombre à continuer ma vie.

Alexandre

 

Fables de Lafontaine à l'envers (Antonymes)

Un lièvre aux pieds lourds

Très content de sa cabane ne voulait pas la quitter.

Il se fichait de ce que l'on trouve ailleurs,

Souvent les gens bien portants adorent leur maison.

Refusant de partager leur idée

Avec deux vaches

ces dernières se trouvèrent dans l'impossibilité

de lui proposer une alternative.

Elles restaient elles aussi au milieu de leur pré

Lui préférant une aventure dans l'inconnu.

D'après Les deux pigeons.

 

Fables de Lafontaine à l'envers (Antonymes)

L'arbre cède

Le roseau s'étend

Le vent cesse ses efforts

Et fait si bien qu'il déracine

Celuis de qui la tête était voisine

Et dont les pieds fôlaient l'empire des morts.

D'après Le chêne et le roseau 

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 27 Novembre 2021

2/ Faits divers

Objectif de cet atelier : réécrire un texte dont on n’est pas l’auteur, une histoire avec des personnages.

Exemple avec cet article Hôtels pourris à Sotchis. Lire le texte.

CQQCOQP ???????

Comment Qui Quoi Combien Où Quand Pourquoi 

Comment ? Grâce à Twiter

Qui ? Journalistes, des noms sont cités.

Quoi ? Jeux Olympiques

Combien ? 13 000 journalistes, 37 milliards d’euros investis

 ? Sotchi au Japon

Quand ? 2014

Pourquoi ? Malfaçons

Distribuer les rubriques faits divers.

D’abord, essayer de trouver Comment Qui Quoi Combien Où Quand Pourquoi. Les écrire. 

Puis les repérer les personnages, imaginer ceux qui se cachent dans le texte. Ici le personnel d’entretien, les sportifs ne sont pas cités. Décrire ces personnes.

Ne pas oublier le décor. A l’intérieur ou à l’extérieur ? Dans la rue ou une prairie ? Il fait chaud, froid ? Il pleut ? Quelle odeur ou quel parfum dans l’atmosphère ? L’ambiance est calme ? Il faut crier pour s’entendre ou entend t-on des chants d’oiseaux ?

Ecrire Les dialogues entre les personnages.

Imaginer une intrigue, un problème à résoudre, une rencontre imprévue.

Tout texte a une chute. Parfois inattendue. A vous de l’inventer.

Quelles sont les nouvelles ?

Salut Hermanita,

Comment tu vas ? J'espère que tout le monde va bien malgré la situation dans laquelle je me retrouve.

Maman doit encore m'en vouloir, je la connais depuis 20 ans, mais, je le répète encore, c'était vraiment involontaire, je n'ai fait que me défendre. Tu sais, seul dans ma cellule, je repense à son corps inanimé devant moi, avec ce couteau en plein coeur. Je sais très bien que c'était notre père mais je ne pouvais pas le laisser te faire du mal. 

En ce moment, ici, c'est beaucoup trop calme, il n'y a plus d'animation. Les détenus se tiennent tous à carreau. Les matons sont étonnamment préoccupés. Je pense que c'est dû au fait qu'ils manquent de coupe-tête.

Mais aujourd'hui l'ambiance est différente, il y a plus d'animation. C'est la première fois depuis les années 70 qu'on va pendre quelqu'un, alors tout le monde est excité et veut y assister.

D'ailleurs, je dois te laisser parce que j'ai le droit d'y aller grâ. ce à ma bonne conduite. Je te laisse et te fais de gros bisous.

Ton frère qui t'aime, Jojo.

EC  

D'après Colombo à la recherche de son bourreau 

Quelles sont les nouvelles ?

Ce jour-là, tout se passait plutôt bien dans le camp des Roms. Ils avaient de quoi manger grâce à des aides humanitaires et il ne faisait plus froid. Le printemps découvrait ses premières fleurs et le bourdonnement des insectes se faisait entendre. Une journée tout à fait normale jusqu'à ce que Jérôme, un jeune homme du camp sortit pour aller chercher un paquet de cigarettes. On ne le revit plus au camp. 

Dans les deux semaines qui suivirent sa disparition, il réapparut dans un musée ethnographique, derrière une vitre entourée d'objets du quotidien d'un Rom.

Une femme, la première à entrer dans le musée fit un scandale quand elle vit cet homme attaché derrière une vitre. 

- Non mais, quel est le fou qui a eu une idée pareille ! Après l'Exposition Universelle de Paris, c'est la plus folle des idées occidentales !

En fait, ce n'était qu'une blague d'un humour noir pour dénoncer le racisme encore présent dans nos sociétés. Quand le gardien lui expliqua cela, elle comprit, et sans un mot, elle quitta le musée.

Christian  

D'après l'article : Des Roms exposés au musée en Suède

Quelles sont les nouvelles ?

9 heures.

- Chic ! Mon téléphone n'a pas sonné ce matin ! Deux heures de sommeil en plus ! 

- Chérie ?! T'as vu l'heure, dis donc !? Tu ne travailles pas aujourd'hui ?

- Si, si, mais seulement cet après-midi. Et toi ?

- Moi, je fais ma semaine en quatre jours. Je t'en ai parlé dimanche.

- Oui, je me souviens; mais tu ne m'avais pas dit qu'aujourd'hui le matin.

- Descends, le café est prêt.

Dans la cuisine aux murs couleur framboise écrasée flotte un arôme de café fraîchement torréfié.  Marie et Joseph dégustent leur breuvage à petite lampée, appréciant ce temps retrouvé sans les enfants.

- ça te dirait une balade en forêt ?

- Excellente idée, tu as vu la couleur des feuilles ?

- J'adore cette saison. Il faut que l'on soit rentrés avant midi, je commence à treize heures.

Une fis chaudement habillés, les voilà parcourant les allées cavalières du bois de Vincennes. Shootant dans les tas de feuilles, Marie s'amuse beaucoup.

- Allez, on rentre ! Dommage, le ciel bleu, le soleil ... En tout cas, c'est vraiment chouette que la mairie ait proposé cette réduction du temps de travail !

D'après : A l'étranger, vers les 32 heures sans heurts, Libération 23 août 2021 

Martine

Quelles sont les nouvelles ?

Le diable aurait-il chié dans la tête des humains ?

Devons-nous systématiquement euthanasier les autres sous prétexte des différences par les lois, les regards, les paroles et quelquefois le mépris.

Homosexuels. Hétéros. Religions. Race. Vieux. Jeunes. Gros. Minces. Hommes. Femmes. etc ... 

Ce sont toutes différences qui font notre humanité.

Claudia Eliessa

D'après : discrimination : Le chef du métro de Madrid suspendu

Quelles sont les nouvelles ?

Ce matin un idiot, qui a certainement eu son permis dans un paquet de Kelloggs' a eu la bonne idée de se foutre en l'air u milieu de la route.

C'est sans surprise que je suis resté coincé une heure et demie dans les bouchons. Les conditions idéales pour bien commencer la journée. Mais ce n'est pas tout ! Il faut ensuite aller tous s'entasser dans le métro avec les gens qui ont le nez scotché à leur portable, ils me donnent envie de me défenestrer.

ça me saoule, trop de gens, vivement ce soir. 

Alexandre, d'après un fait qui lui est arrivé le jour même

Quelles sont les nouvelles ?

Il était une fois dans le film The grand Budapest Hôtel, dans une chambre d'hôtel de Budapest, Ralph Fiennes. Il se prépare car il a rendez-vous avec la personne qui l'a aidé à réaliser ce parfum. Alors il se parfume avec le parfum "Air de Panache". 

Il arrive au restaurant. Il dîne avec Amel Bent, ils tombent amoureux l'un de l'autre et ils vont s'unir et ils vont travailler ensemble et leur parfum, "Air de Panache" fait un carton auprès de grandes de marque de mode et de parfumeurs. 

Cécile

D'après :  L'essence de l'art  Wes-Andersonien 

Quelles sont les nouvelles ?

Il y a des graffeurs qui sont allés voir le maire pour lui demander de graffer dans leur quatier mais la réaction du maire était négative. Du coup les graffeurs l'ont mal pris, ils ont menacé le maire de nuire à sa carrière si le maire ne donnait pas les sous pour pouvoir graffer dans leur quartier pour s'occuper l'après-midi pendant l'été.

Sefora

D'après : A Perpignan, l'art du rebut

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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Publié le 24 Novembre 2021

Cher Guillaume,

Il revient à ma mémoire, les images de mon enfance qui me donnent envie de te faire découvrir mon monde, celui de chez moi, dans lequel je puise mon inspiration.

J'ai à coeur de me balader avec dans les petits chemins boisés ou aller au lac pour pour prendre le soleil en compagnie des canards et des cygnes. Je te présenterai aussi un chien qui t'accueillera à grands coups de langue.

Mon monde est fait de simplicité, de nature et d'air frais. Si tu le veux bien, je te ferai visiter la maison de mes parents que j'affectionne particulièrement car elle regorge de souvenirs heureux. Elle est une partie de moi, un bout de mon histoire.

Raphaël 

Je te présente mon quartier

Je t'écris cette lettre de la place de Trion, poumon du quartier du Point du Jour, sur la colline de Fourvière. De mon banc de bois installé sous un platane centenaire, je profite de l'animation des rues cernant mon ilôt de verdure et sa fontaine centrale.

Les enfants de l'école primaire juste derrière moi font résonner leurs rires et leurs cris alors qu'à l'opposé, un groupe de lycéens attendent leur bus, les yeux rivés sur leur smartphone. En face de moi, les passants des toutes générations arpentent le large trottoir, les uns s'installent à la terrasse d'un café, les autres lorgnant avec gourmandise les vitrines de la boulangerie-pâtisserie qui vient de refaire sa devanture. Non loin, de jeunes couples discutent les yeux rivés sur le manège sur lequel ont pris place leurs progénitures.

En ce samedi matin automnal, un certain tintamarre, plus sympathique que dérangeant, occupe l'espace. Les rayons du soleil se reflétant dans l'eau qui s'écoule dans les caniveaux. A mes côtés, deux personnes au vécu certain, observent avec douceur et empathie la vie  qui les entoure.

Voilà un instant de cette place de Trion que je voulais te partager.

Prends soin de toi et à la revoyure !

Christian  

Bonjour à toi, Sandra

Cela fait longtemps que j'ai quitté Gennevilliers. Nous nous sommes souvent téléphoné, mais j'ai perdu ton numéro et tu es en liste rouge.

Ausso, je t'écris cette lettre pour, une dernière fois, t'inviter à la maison. 

Quand tu viendras, tu constateras que ma bille n'est pas que de vitres, de fumées et de poussière d'or. 

D'or, il n'y en n'a point, si ce n'est dans les bouton du colza. Ici, point de lavande non plus, mais le violet des chardons est presque le même.

Mon chien est mort. J'aimai me balader avec lui, aller donner du pissenlit aux chevaux. Mon chat nous suit pendant nos promenades.

Quand les arbres sont en fleur, j'aime à observer les abeilles butiner, les écouter bourdonner. Je connais un producteur de miel, je t'offrirai un pot, tu verras, il est aussi bon que celui que tu m'avais ramené de Provence.

Dans mon jardin, je n'ai pas de potager mais une vaste pelouse et, au fond, les fils d'étendage. Tu pourrai croire que j'habite la campagne et pourtant la ville est toute proche, il suffit de descendre la rue. 

Là, tu verras des parcs avec des jeux et des enfants, des écoles, des entrepôts et même un supermarché.

Je suis dans la banlieue sud de Lyon. Tu pourras arriver par le train en changeant à Perrache.

Je t'attends avec impatience. J'ai tellement de choses à te raconter, depuis le temps.

Je t'embrasse et te dis à bientôt,

Martine

Je te présente mon quartier

Chère amie,

Ma ville est bien tranquille

Située loin du Nil.

Ici, pas de tintamarre, 

Tu pourras larguer les amarres. 

J'y vois souvent, variée, la faune ; couleuvre, belette, escargot ou hérissons.

C'est pas la jungle, mais, passons.

Dans mon quartier, pas de potager

Mais plein de potes âgés.

Simplement des jeux pour enfants

mais pas pour les passants.

Des enfants qui gassouillent dans la terre

et y plantent des graines avec leur mère.

Les bois de chêne, les prés, les vignes sont proches

Des cailloux, des glands plein les poches

Les enfants reviennent moins agités

Et pour calmer leur faim, prennent un bon goûter. 

Aussi, viens, je t'invite

A venir très vite

Visiter mon quartier, ma ville

Ma maison, comme posée sur une île.

Martine

 

 

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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Publié le 14 Novembre 2021

Revisiter 10 lieux

L’idée de cet atelier est de revisiter un lieu quotidien que vous avez traversé récemment, où vous avez séjourné pour un temps plus ou moins long, mais peut-être aussi un lieu insolite, un espace qui a joué un rôle à un moment de votre journée que vous allez approcher avec minutie avec vos cinq sens.

Pour démarrer des extraits des Notes de chevet de Sei Shonagon, dame d’honneur à la cour impériale dans le Japon du IXe siècle. C’est une collection de liste, de poésies et d’observations glanées tout au long de son séjour à la cour. Ces notes s’intéressaient avec minutie et précision à ce qui l’entourait. 

Choses qui font battre le cœur.

Des moineaux qui nourrissent leurs petits.

Une nuit où l'on attend quelqu'un. Tout à coup, on est surpris par le bruit de l'averse que le vent jette contre la maison.

Choses qui font naître un doux souvenir du passé.

Les roses trémières desséchées.

Un jour de pluie, où l'on s'ennuie, on retrouve les lettres d'un homme jadis aimé.

Choses élégantes

Dans un bol de métal neuf, on a mis du sirop de liane avec de la glace pilée.

De la neige tombée sur les fleurs des glycines et des pruniers.

Choses que l'on entend parfois avec plus d'émotion qu'à l'ordinaire.

Le bruit des voitures, au matin, le premier jour de l'an.

Le chant des oiseaux.

Choses qui gagnent à être peintes.

Un sentier dans la montagne.

Un paysage d'hiver, quand le froid est extrême.

Choses qui émeuvent profondément

Une poule étalée sur ses poussins, pour les protéger.

Tard en automne, les gouttes de rosée qui brillent comme des perlent de toutes sortes sur les roseaux du jardin.

 

 

Et des extraits de L’énigme du retour de Dany Laferrière. Ce roman a reçu le prix Médicis en 2009.

Dany Laferrière est né à Haïti, à Port-au-Prince. Son père est maire de cette ville, mais, poursuivi par les tontons Macoute (Haïti était sous la dictature féroce de Duvalier), il s’exile en 1957 au Québec. Son fils, Dany Laferrière s’exile à son tour en 1976 à Montréal. Il retourne régulièrement à Haïti. Il était dans son île le 12 janvier 2010 lors du tremblement de terre qui a fait plus de 220.000 morts. Il a écrit Tout bouge autour de moi pour relater ses émotions.

En 1999 il est accueilli à Grigny, dans le département du Rhône en tant qu’écrivain en résidence au manoir. Habitant cette ville, c’est là que je fais sa connaissance. Il anime/participe à des ateliers d’écriture dans le cadre de l’association Plume rencontre. Et, chaque vendredi soir il organisait un pique-nique, dans le parc entourant le manoir. Les habitants sont invités à y participer. C’est un homme simple et joyeux. 

Sans en avoir la nationalité, il est élu à l’académie française depuis 2015. Il est le deuxième étranger à y siéger et le deuxième noir aussi.

Ce livre, L’énigme du retour relate son retour en Haïti à la mort de son père dont le corps est rapatrié dans son pays.

 

Extraits :

 

J’ai pris la route tôt ce matin.

Sans destination.

Comme ma vie à partir de maintenant.

 

Je m’arrête en chemin pour déjeuner.

Des œufs au bacon, du pain grillé et un café brûlant.

M’assois près de la fenêtre.

Piquant soleil qui me réchauffe la joue droite.

Je regarde la serveuse circuler

entre les tables.

Tout affairée.

La nuque en sueur.

 

La radio passe cette chanson western

qui raconte l’histoire d’un cow-boy

malheureux en amour.

Je reprends l’autoroute 40. 

Petits villages engourdis

le long d’un lac gelé.

Où se sont-ils tous terrés ?

Le peuple invisible.

La glace brûle

plus profondément

que le feu

mais l’herbe se souvient

de la caresse du soleil.

 

 

 

Liste

Réfléchir, passer en revue une journée, un jour de semaine (aujourd’hui lundi) ou de week-end (hier ou avant-hier) et faire une liste de 10 lieux que vous avez traversé, où vous vous êtes arrêté, longtemps ou pas.

 

Le but est de regarder d’une autre manière votre journée écoulée et de la reparcourir.

 

Un lieu ce peut être un gymnase, votre cuisine, un escalier, la cour de l’école, mais aussi, plus insolite et important pour vous, votre bol de café/thé du matin, la boîte aux lettres, le fond du tiroir de votre table de nuit. L’idée est d’associer ce lieu à une idée, « le gymnase où j’ai fait un match de volley », « le jardin où j’ai couru avec mon chien », « « le lit où j’ai passé une bonne/mauvaise nuit ».

 

Pour vous aider, reprenez votre journée, chronologiquement, de l’heure à laquelle vous vous êtes réveillé, jusqu’à l’heure du coucher.

 

Les 5 sens

Dans cette liste de lieux vous allez en choisir un et le décrire avec 3 mots ou 3 expressions, avec votre vue, votre ouïe, votre odorat, votre toucher et votre goût.

Si je reprends l’exemple du bol de thé du matin. Pour la vue : la couleur du bol ou celle du thé. Pour l’ouïe, le bruit de l’eau chaude versée, ou celui du sachet de thé que l’on déchire. Pour l’odorat, odeur délicatement parfumée de la menthe. Pour le toucher, la tiédeur, la chaleur, le relief du bol. Et pour le goût, celui du sucre, de la vanille…

 

Écrire l’incipit (le début de votre texte)

Parmi ces 15 mots (3 mots/expression pour chacun des 5 sens) que vous avez recueillis, vous allez en choisir un qui représente le mieux le moment passé dans ce lieu, la sensation qui vous a le plus marqué.

 

Avec cette expression vous allez construire la première phrase de votre texte.

 

Par exemple si c’est la vue, ce que j’ai vue en premier c’est la couleur de mon bol préféré.

Si c’est l’ouïe, ce qui m’a frappé en premier quand je suis entré ce sont le bruit du rebond du ballon sur le sol.

Si c’est l’odorat, ce que j’ai senti tout de suite, c’est l’odeur de la terre mouillée du jardin

Si c’est le toucher, ce que j’aime quand je me lève, c’est sentir une dernière fois le doux tissu de mon oreiller.

 

 

Écriture du texte

Après toutes ces étapes vous avez emmagasiné assez de mots et d’expressions pour faire émerger un premier texte.

 

Vous avez déjà la première phrase.

 

Vous avez 14 mots ou expressions dans votre liste.

 

À vous maintenant de faire le lien entre les mots, les expressions, en ajoutant autant de mots, de verbes, d’adjectifs, d’expressions supplémentaires pour écrire un texte et faire ressentir au lecteur une atmosphère, l’émotion que vous avez ressenti dans ce lieu.

 

12 heures dans ma vie

Sur le fil métallique j'ai étendu les draps mouillés, les serviettes lourdes et molles et les mouchoirs, légers carrés de tissu.

Je n'ai pas vu les chauves-souris s'envoler, c'est l'automne, elles sont sans doute parties hiberner. J'aime leur vol furtif, rapide, zigzaguant entre les arbres.

En revenant, je marche sur le tapis vert de ce que l'on ne peut pas appeler la "pelouse". Je foule les feuilles couleur rouille et je remonte par la terrasse. Là, les dernières roses sont à peine ouvertes, aucun parfum ne s'exhale de leur corolle.

Et voilà Douchka qui se frotte en miaulant à mes mollets nus, douceur de sa fourrure noire.

Je rentre à la maison, une feuille de menthe entre les dents. J'en cueille un brin pour mon thé, demain matin.

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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