Publié le 31 Juillet 2016

Elle me pénètre et me bloque. Ici on est en confiance.

La vie passe en bonne ambiance,

nous avons tous de la chance

dans ce quartier qu'on ne voudrait plus quitter,

histoire de continuer

à rêver

d'une vie sans cesse améliorée, qu'on ne voudrait pas changer.

Ce qui marche, doit durer.

C'est synonyme d'un bonheur

qu'on ne doit pas limiter ou arrêter.

Continuer à disperser la joie doit être une obsession qui, à jamais, doit nous habiter.

C'est un signe de vie tellement merveilleux qu'on voudrait éternel.

Lino

Rêver sa vie

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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Publié le 30 Juillet 2016

pied d'immeuble

cage d'escalier

toboggan

des jeunes squattent

tiennent les murs

font du boucan

déscolarisés

vies abîmées

blessures de silence

violence des relations

automutilation

vitesse

drogue

accident.

Qui leur tendra la main ?

Qui ira vers eux ?

Un homme se détache du groupe.

Moi. Moi j'irai. J'irai parler avec eux. S'ils sont violents, s'ils font du boucan, ce n'est pas un hasard. Leurs vies sont fracturées entre la houle des images vues à la télé et leur réalité. Les mots leur échappent pour dire leur quotidien. Il ne faut pas désespérer. Jamais.

Une femme se lève.

Aidons-les à prendre du recul. Les mots aident toujours. Ils ont du potentiel. Il y a de l'espoir. Donnons-leur une chance. Aidons-les à éparpiller la langue. Renouons le dialogue entre les générations.

Un troisième à son tour intervient.

Certains, pas tous, peut-être, saisiront cette chance. D'autres suivront. Commençons par les respecter. Tendons-leur la main pour, ensemble, prendre des chemins de traverse.

Au même moment un jeune traverse l'espace et le temps qui le sépare du square où une petite dizaine de vieux discutent. Il entre dans le cercle.

Dites, c'est bien joli tout ça, de parler de nous.

Sourcils froncés.

Oui, si vous croyez qu'on vous entend pas parler… Moi, sur le trottoir, en passant, chuis pas sourd, j'ai bien entendu ! Alors si vous voulez faire quelque chose pour nous, moi, j'ai des idées !

Quelques textos plus loin…

Des copains à lui rappliquent. Ils disent. Besoin de se réunir. Un local pour être au chaud l'hiver. Besoin de parler. Besoin d'écrire

Le cercle d'argent s'est élargi. Ensemble ils parlent, ensemble ils écrivent, ensemble ils taguent les murs des usines avec des mots remplis d'espoir.

Espoir

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

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Publié le 29 Juillet 2016

Je me trouve sur une île perdue au bout du monde, seul. J'ai laissé l'amour de ma vie, celle que j'aime s'appelle Kamélia. Je marche sur la plage en regardant les vagues bouger.

Je vois une bouteille à la mer. J'ai enlevé mes vêtements pour plonger et aller la chercher.

Je voulais écrire une lettre à l'amour de ma vie, celle que j'ai laissé derrière moi. Je me retrouvais sans feuille ni crayon. Je regardais autour de moi, je ne voyais que des arbres. J'ai allumé un feu pour fabriquer un crayon avec du charbon pour écrire sur une feuille d'arbre sèche, une lettre d'amour à l'amour que j'ai laissé derrière moi.

Sahnoune

Mostaganem

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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Publié le 28 Juillet 2016

Avec Jozé, nous sommes cul et chemise ! Jamais à se chercher des poux dans la tête, bref, nous sommes copains comme cochons. Nous aimons tirer des plans sur la comète, raconter des histoires à dormir debout sans queue ni tête jusqu'à en perdre la boule et être au bout du rouleau.

Couper les ponts entre nous, jamais ! Ensembles, nous sommes des coqs en pâte, cela nous donne des ailes. Sûr qu'on ne baille pas aux corneilles, ni lui, ni moi ne tirons la couverture à nous.

L'autre jour, Jozé me dit "j'ai un chat dans le gorge".

"ça tombe bien, j'ai l'estomac dans les talons ! Et j'ai la dent dure, pas de risque de me casser les dents avec ton minou"

"Elle ne casse pas quatre pattes à un canard, ta vanne, mais tu m'as donné une faim de loup".

Michel

(suite)

Comme Jozé avait l'estomac dans les talons, il mit la main à la pâte, et tomba dans les pommes à s'en casser les dents.

Michel, pendant ce temps, dormait comme un loir et, pour une fois, il était sage comme une image.

En voulant le rejoindre, Jozé se prit les pieds dans le tapis et se mangea un mur.

Michel se réveilla du bon pied, malgré le bruit de la gamelle que Jozé s'était prit et se mit à rire aux larmes.

Ils prirent leurs jambes à leur cou pour éviter de se prendre une avoinée.

Claire

(suite)

Se tourner vers une nouvelle façon d'occuper son temps en inventant et d'une façon commune de nouvelles occupations qui seraient tellement intéressantes qu'on ne verrait pas passer le temps. Un bonheur collectif inoubliable et permanent. Comme l'on voudrait qu'il dure longtemps, très longtemps !

Lino

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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Publié le 27 Juillet 2016

Je suis à l'écart des tumultes. J'ai fermé la porte à clef. J'ai besoin de rupture, de silence. Suis-je fou ? Dois-je me faire soigner ?

Oui, je suis fou dans mes rêves les plus fous.

Je suis bien, là, dans la perfection silencieuse de l'artiste qui regarde son oeuvre avec envie, d'un regard qui fixe sans vraiment voir.

"C'est trop beau ce que tu fais." me disait mon pote Boris. Je suis son héros, il a besoin de ça, le bougre.

Personnellement, je n'ai pas encore rencontré mon héros aujourd'hui ! Pas étonnant, à rester enfermé comme ça!

Michel

Ecarté

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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Publié le 26 Juillet 2016

Elles fissurent

elles envahissent

elles sillonnent

elles boursouflent

elles explosent

elles gonflent

elles avancent

elles craquellent

elles défigurent

elles crevassent

elles fendillent

elles disjoignent

elles lézardent

le sol, la terre, le bitume, le goudron, le trottoir, la route, la piste, le macadam,

Racines
Racines
Racines
Racines
Racines
Racines
Racines
Racines
Racines
Racines
Racines

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 26 Juillet 2016

Il en avait marre de son existence trop calme et un beau jour il prit une grande décision. Finie la vie de fermier, tranquille à travailler de soir au matin. A lui la vie d'aventuriers, les belles régions, les trésors ! Et il vendit sa ferme, son poulailler et tout le reste et il s'offrit un bateau pour faire le tour du monde. Mais, hélas, trois jours plus tard, il regretta de ne as avoir suivi l'avis de sa sœur. Il se retrouva, faute de savoir naviguer correctement, coincé au beau milieu d'une île déserte avec un vieux phare en ruine sans pouvoir appeler les secours. Au moment de rendre l'âme, car il était gelé, il regretta sa ferme mais il était trop tard. Il est mort dans un dernier râle.

Amor

Finie la vie de fermier !

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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Publié le 25 Juillet 2016

Je ne suis pas celui qu'on croit, ni chat-huant, ni loup garou et pourtant être pauvre, confronté à l’inégalité et l'injustice je pourrai être celui qui calmement dévore les radins qui ne partagent rien et pourtant riches comme Crésus se reposent en ermites avec leurs ânes.

Albert Einstein ni con ni ermite, n'a pas fait don de son corps à la science. Pourquoi ? Est-ce l'isolement ? Est-ce la solitude ? Avoir tout gardé pour soi, quelle avarice, lui si intelligent !

En pleine plénitude, j'accueille l'autre chez moi, bénévolement, loin de ceux qui ne partagent rien.

Patrick

Ni chat-huant, ni loup garou

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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Publié le 24 Juillet 2016

Dans une forêt centenaire bordant un immense domaine qui surplombe un immense château en ruine. Ce château était autrefois un des lieux où il fallait se monter à la vue du roi car celui-ci, dit-on, avait un trésor magnifique qui était bien évidemment convoité par les chefs de clan voisins, qui n'avais pas aimé être rattaché au royaume.

Pendant des années le dit trésor fut recherché en secret, jusqu'au jour où un chef dissident prit la tête de la rébellion contre le roi pour reprendre le trésor.

Il ne fut jamais trouvé les années suivantes. Le roi mourut seul, le château devint ruine, seuls les oiseaux flamboyants avaient pris place dans ce lieu magnifique malgré sa décrépitude. Les oiseaux étaient en fait les gardiens du trésor. Ils avaient été désignés par l'esprit de la forêt, qui était le chêne vénérable, le plus vieux et le plus sage. Ce trésor ne devait en aucun cas tomber dans les mains de personnes malveillantes, c'est pourquoi les oiseaux, tout en virevoltant dans les ruines ne perdaient pas de vue le trésor. Ils avaient dissimulé des pièges pour le protéger.

Les oiseaux, gardiens de ce temple des hommes autrefois conquérants ne dirent jamais où le trésor fut caché. Et les légendes commencèrent sur le château au trésor.

Et d'après les rumeurs, ils dansent toujours.

Alexandre

Château de Seyssuel (69)

Château de Seyssuel (69)

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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Publié le 23 Juillet 2016

Je suis vieux, j'ai 75 ans, je mesure 1 m 75, j'ai les cheveux blancs et je vis en 1795 tranquille sur mon île avec ma famille.

Cette belle histoire a pourtant commencé très mal, par un terrible incendie. Il y a 40 ans, le bar où je travaillais prit soudainement feu en pleine nuit et, comme par hasard, je me suis retrouvé à cet endroit au même moment. Comme j'avais trop bu, très malade, je suis rentré chez moi en laissant les secours faire leur travail.

Malheureusement c'est un vol très important qui en était à l'origine et on m'avait vu la veille. Donc, forcément, la police tenait le coupable idéal. Je décidais de fuir, même innocent, c'était trop risqué. Le coffre a été complètement pillé, le voleur était riche. Je pris donc toutes mes économies, trois louis d'or et montais à la première heure sur le voilier international, direction les tropiques.

Une heure après m'être installé, une chose incroyable se passa. Je venais d'identifier un visage familier. Il s'appelait Dupont, il avait 70 ans et je l'ai vu le soir du crime, je dis crime car le patron et sa femme sont morts asphyxiés dans l'incendie. Donc, je le vois et tout de suite je fais le lien avec le vol et je décide de le suivre pour en avoir le cœur net. Après cinq heures, toujours rien et puis tout à coup la preuve surgit là, sous mes yeux, tranquilles. Il prend une pièce en or dans un grand sac en cuir pour payer une boisson à un vendeur ambulant. Je décidais de le voir seul pour lui expliquer les conséquences de son horrible crime et bien sûr lui réclamer une part. Hélas ça ne se passa pas comme prévu. Il s'est énervé et en voulant frapper il perdit l'équilibre, tomba à l'eau et mourut instantanément. Heureusement j'avais attrapé de justesse le butin. J'étais riche grâce à cette incroyable concours de circonstance et après tout, cette vieille crapule avait bénéficié d'une mort sans souffrance.

La malédiction s'arrêtait et la chance me souriait à nouveau.

Amor

Je suis vieux

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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