Enfance
Je lis un texte de Mireille Fargier-Caruso « La joie du risque si vivant »
La joie du risque si vivant
quand tu gravissais
un barreau de plus à l’échelle
pour atteindre la plus grosse cerise
son jus sucré si vif
jamais tu ne l’oublieras
ni cette avidité de la peur
quand ça penchait vers l’ouvert
éclat des cils
prudence retroussée
tu grandissais avec l’espace
De Mireille Fargier-Caruso. Poème (sans titre).
Dans la revue « Les cahiers de poésie-rencontre » N° 49-50
Sur le thème « Ecritures de femme ».
Et de Christian Bobin extrait du livre « le huitième jour de la semaine ».
Personne ne vient chercher l’enfant puni, l’enfant rêveur. Par bonheur, personne ne lève la punition et il peut jouir, longtemps, d’une vue imprenable sur l’éternité, sur la nuit et sur l’âme. Quand au matin il sort, il lave les ténèbres sur son visage avec un peu d’eau de pluie. La vie lui revient comme un regain de sang sous les tempes. La beauté est là, au dehors : à l’envers des châtaignes, sur les chemins, à l’angle d’une fenêtre, sur le fuit sombre des ronces, sur la poussière des routes et dans le vert des rivières, partout. La beauté, c'est-à-dire la vie.
Texte de Christian Bobin extrait de son livre « Le huitième jour de la semaine » aux éditions « Lettres vives » dans la collection « entre 4 yeux ».
Consigne : avez-vous déjà fait, enfant, une bêtise ou bien pris un risque ? Sinon, racontez nous un souvenir d’enfance.
C. : Le jour de la chasse, dans la cabine téléphonique, on cherchait dans l’annuaire une personne nommée « Lapin » et dès qu’elle décrochait, on disait « PAN ! ».
Et à propos des ces noms qui prête à rire, chacun y va de ses souvenirs :
Une personne qui s’appelait Bénichou, on l’appelait Choubéni.
Sanchez, Sans tabouret.
Un beau garçon, très grand, il s’appelait vraiment Lafille
Une dame Bœuf s’est mariée avec un monsieur Veau à Vaucresson.
Une dame Bonnevay s’est mariée avec un monsieur Selle (bonne vaisselle)
Monsieur Morbin : Mort bien.
Une dame s’appelle Astic on se moquait d’elle (ou de son mari) quand elle était enfant !
Un monsieur Machaud, il était le 7è de la famille : Machaud 7 (ma chaussette). Et si on épelle son nom : il M H A U T (Il aime à chahuter).
Nicole dit d’elle « ni col, ni cravate ».
Le nom de jeune fille de Marinette était Brochette : ça rime !
Les bêtises, maintenant :
Sa grand-mère tenait un bar, elle finissait tous les verres de Pernod !
Elle volait du sucre à sa maman.
Elles étaient 4 enfants en vacances avec leurs copains. Dans leur chambre, un coffre. Dans le coffre, trois ou quatre bocaux de griottes à l’eau de vie. Les enfants avaient mangé tous les fruits, il ne restait que le liquide ! Un soir, alors qu’ils étaient couchés mais pas assoupis, leur maman vient chercher ce bocal pour offrir des cerises à un couple de jeunes mariés venus leur apporter les dragées. Ils font tous semblant de dormir. La maman ne fait pas bien attention au contenu du bocal. Tout à coup les enfants ont entendu un grand éclat de rire ! Non seulement ils n’ont jamais été puni, mais en plus les jeunes mariés sont venu leur rapporter des dragées et un bocal de cerises aux parents.
Ce n’était pas une bêtise mais un accident : elle a ramassé une mémé tombée de vélo.
Elle allait chercher de l’herbe pour les lapins. Elle a reçu la foudre sur la tête alors qu’à cause de la pluie elle s’était réfugiée dans une cabane. Dans cette cabane il y avait un géomètre et un monsieur. Le géomètre, qui tenait une perche en métal est mort foudroyé. Elle, à cause de la foudre, la chaîne autour de son cou lui est rentré dans la peau.
Elle a pris la foudre, alors qu’elle était sur son vélo : elle a tourné 3 fois sur elle-même !
Le coup du seau d’eau posé en équilibre en haut de la porte : c’est le père qui est passé au lieu de la personne attendue !
Les enfants faisaient des avions en papier. Ils les envoyaient du haut de l’escalier. Quand le jeu a été fini, il ont mis tous les av ions dans la chaudière : elle ronflait ! Ils ont faillit y mettre le feu !
Les grands parents étaient gardiens d’un château, à Rozier, dans l’Ain. Les propriétaires avaient confiance en les petites-filles des gardiens. Elles aimaient leurs rendre service, car en échanges, elles étaient invitées à goûter au château, (en particulier des bonbons anglais, qui n’étaient pas répandus comme aujourd’hui). Elles étaient très impressionnées par toutes ces choses qu’elles voyaient ! Un jour on leur a demandé de promener un bébé en landau. Pendant ce temps, elles ramassaient des violettes pour cette dame si gentille. Elle était la plus jeune. Sa sœur lui demandait de prendre celles qui avaient une queue bien longue. Attentives à leur tâche, elles n’ont pas vu que le landau descendait dans la pente ! Trop tard ! Le carrosse était dans une haie d’épine. Le bébé a eu des points de suture. Elles n’ont pas donné les violettes. Et, en grandissant, l’enfant gardait sa cicatrice, elle avait toujours un grand remord.