Publié le 2 Septembre 2023
Après un endormissement difficile et long, une bonne douche chaude, un appel téléphonique à sa maman et un podcast de méditation Zoé réussit à trouver le sommeil.
Les vélos sont révisés, les sacoches pleines.
Dimanche 20 août
Je pensais qu’elle dormirait tard, mais ce matin, 7 heures, bon pied bon œil, elle se réveille. C’est mieux de partir tôt, avec cette foutue canicule. 8 heures, nous sommes parties.
Petite pause avant d’arriver sur la place de Vernaison.
8 heures trente, deuxième petit-déjeuner avec mamé, toute contente de voir son arrière-petite-fille.
8 heures trente, deuxième petit-déjeuner avec mamé, toute contente de voir son arrière-petite-fille.
Nous roulons tranquillement. Nous faisons une petite halte à la hauteur du bassin de joutes de Pierre-Bénite, dans un square pour enfant. Nous remplissons les bidons et gourdes d’eau fraîche.
Quelle tentation, je propose à Zoé de faire une première petite trempette dans les bassins le long du Rhône avant d’aller prendre le train (le fond du bassin est joli, me fait remarquer Zoé, alors je le prends en photo).
Nous aussi, nous allons bientôt prendre notre envol pour de nouveaux paysages.
Qui peut traduire ce qui est écrit là, autour de cette fleur géante apposée à l’entrée de la gare de Lyon Part-Dieu ? Le train pour Paris-Bercy de 11 heures 18 qui s’arrête à Tournus est déjà arrivé ! Nous prenons l’ascenseur pour vite monter sur le quai. Malheureusement, les wagons sont bondés. De voyageurs, de valises, de poussettes et surtout de vélos. Une chef de quai me dit de renoncer. Déception… Nous redescendons par le même moyen et je vais me renseigner pour savoir dans combien de temps arrive le suivant. Deux d’attente. Notre billet justement correspond à celui de 11 heures 55. Il n’y a plus qu’à prendre notre mal en patience.
Le commentaire de cette oeuvre se trouve au bas de cet immense panneau, en sortant de la gare sur la droite. Une oeuvre qui a un certain rapport avec l'industrie de la soie de Lyon qui a tissé des liens avec le moyen-orient et notamment Beyrouth. Cette expérience de la soie ne fut pas que bienheureuse, elle a contribué à appauvrir l'industrie naissante au Liban.
Une oeuvre de la biennale de Lyon au coeur de la Part-Dieu | Lyon Part-Dieu
Le quartier de la Part-Dieu accueille de septembre à fin décembre 2022 une oeuvre monumentale...
https://www.lyon-partdieu.com/actualites/oeuvre-de-biennale-de-lyon-coeur-de-part-dieu/
Heureusement que des voyageurs, comme nous en attente d’une correspondance effleurent les touches du piano là pour ça, justement. Quelle bonne idée ! Un monsieur, observé, admiré (?) par une dame, qui, à son tour se met au clavier. Mais celui que j’ai préféré, après une petite jeune fille qui fait partie d’un groupe d’ados, c’est son moniteur, un peu rasta qui, non content de bien jouer, chante un blues, la voix rauque et le son gras, magnifique !
Le pique-nique aide aussi à passer le temps. Mais Zoé n’aime pas trop ma salade, elle préfère le pain sec et les petits-beurre. Assise par terre, elle s’assoit ensuite sur le tabouret du photomaton. Je me régale de salade de tomates et de concombre, de pain et de fromage.
Pour se distraire encore, le temps passe lentement, et en attendant le train, Zoé joue au réparateur de photomaton, comme dans le film d’Amélie Poulain. Elle se prend en photos, et je photographie ensuite ses fait grimaces ! On s’occupe comme on peut !
Une boîte de tic-tac pour elle, un café avec mes petits-beurre pour moi. Vite, dès que le panneau lumineux annonce le numéro du quai pour le train en direction de Paris-Bercy apparait, nous nous précipitons sur le quai. Grand bien nous en a pris, nous sommes les premières dans le wagon ! Nous les changeons de place car un couple de vélotouristes qui descend après nous met ses vélos contre la paroi du train. Nous enlevons nos sacoches. Nous lisons toutes les deux.
À Tournus un jeune nous aide à descendre du train. Sur le quai, un élégant (très vieux) papy, canne à la main, a l’air perdu. Personne ne l’attend … Un jeune couple de randonneurs à pied, spontanément, le prend en charge. Je les entends parler : autocar, taxi, plan de Tournus. Ça fait chaud au cœur !
Sur le quai aussi, un couple et trois enfant un peu grands, cinq vélo, une remorque s. Ni ascenseur, ni pente douce. Zoé, malgré mes conseils, tient à descendre l’escalier en tenant son vélo. Elle se fait embarquer, le vélo va beaucoup plus vite que ce qu’elle voudrait ! Heureusement un palier l’arrête au milieu. J’ai eu peur ! Je me propose de l’aider mais le papa attrape son vélo, le descend jusqu’en bas et le remonte un peu plus loin, au bout du couloir jusqu’en haut de l’escalier. Moi, j’enlève mes sacoches pour mieux arriver à descendre. C’est la maman, (presque) toute seule qui porte mon vélo dans la descente puis dans la montée. Je ne veux pas rester en reste et saisit le cadre pour la soulager quand même un peu. Elle est jeune, costaude ! Le monsieur lance « Tu as de la chance de faire du vélo avec ta mamie ! ».
Je commence à regarder mon portable pour trouver la direction à prendre. Le couple me fait remarquer la pancarte, juste en face, de l’autre côté du rond-point : « Camping. Piscine ». Parfait !
Notre gîte pour la nuit mais quelle chaleur dans ce tonneau ! Infernal. La fenêtre du fond est ouverte, je pousse les rideaux pour laisser passer davantage d’air. Douche, petite lessive, rangement de nos affaires à l’intérieur. Nous nous mettons en maillot de bain. Je ferme la porte à clef … avec la fenêtre ouverte de l’autre côté. Illusion de sécurité.
Un couple, deux enfants, environ 6 et 3 ans arrive en même temps que nous.
Et puis direction la piscine. Un peu de fraicheur ! Une glace mangée à la terrasse. Je suis stupéfaite de voir qu’ici le bar ne désemplit pas et toute l’après-midi je verrais tout un tas de personnes, grandes ou petites avec qui, un coca, qui un sandwich, une glace à la main. Le commerce marche fort !
Ce soir, on fait simple : on mange au restaurant ! Des moustiques ? Non, il n’y en n’a pas, madame, me dit la gérante. Mon œil ! On est bouffées… Nous avons enfilé nos pantalons et les chaussettes par-dessus nous protège au moins les pieds et les jambes ! Croque-monsieur pour Zoé. Ce qu’elle ne finit pas est emballé dans de l’alu. Salade Périgord pour moi, très bonne et très complète. Je n’ai plus faim. Zoé demande une glace, je n’ai pas assez faim pour la finir, elle termine à la poubelle.
Zoé s’est fait des copines à la piscine, elles sont aussi au camping ! Nous convenons avec les parents de rouler ensemble demain matin. Je veux absolument les emmener voir l’abbaye de Tournus. Elle ouvre à 8 heures. Rendez-vous 7h30 demain matin, la journée promet d’être chaude ! Ils vont, comme nous, jusqu’à Charnay-lès-Mâcon, rendre leurs vélos. Ses amies et leurs parents partent au resto à l’extérieur du camping.
Zoé fait le tour du camping à pied, c’est vite fait ! Elle se lave les dents, puis se couche et lit, quel courage, jusqu’à 22 heures ! Pas besoin de berceuse, elle s’endort immédiatement.
Nous dormons la fenêtre grande ouverte et la porte entrouverte. J’installe la cale sous la planche qui fait office de table de nuit à la hauteur du lit. Zoé dort, je l‘enjambe et vais chercher le ventilateur qui s’agite un peu trop loin de nous et le pose tout près d’elle, enfin de l’air. Pas très frais mais c’est mieux que rien !
Le feu d’artifice qui tonne et gronde juste au-dessus de nos tête ne parvient pas à la réveiller. Impressionnant.
Nous avons fait 29 kilomètres (sans compter la descente de la gare au camping !).
Lundi 21 août
La famille est arrivée hier soir avec des vélos de location, bien adaptés pour la taille de chacun mais aucun équipement ! Seul le papa a des sacoches. Le sac à dos de la maman est attaché sur le porte-bagages. Ils n’ont rien pour dormir ou pour faire à manger.
Nous partons bien à l’heure. Dans Tournus, nous allons d’abord à la boulangerie car la famille n’a pas pris son petit déjeuner. Il n’est pas encore 8 heures, l’abbaye est encore fermée. Nous allons au café en face, celui où nous sommes allées avec Aude est encore fermé.
Les parents sont sympas, nous bavardons, les enfants, deux filles et un garçon, plus jeune, restent entre eux. Amélie est médecin généraliste, Rémy, son mari kiné. Léopold, cinq ans, Alix et Pénélope. Ils habitent Marseille (personne n’a l’accent dans cette famille) et ont une maison dans les Cévennes. Je lui trouve un air à Sophie, notre ancienne médecin traitant. Ils ont vécu un an et demi dans un petit atoll du Pacifique (12 kilomètres sur cinq kilomètres).
Les trois filles s’entendent bien, elles roulent vite, s’arrêtent, discutent. La maman et moi nous leur disons de s’espacer un peu les unes des autres, elles sont trop près. Le papa pousse une peu Léopold, et Amélie et moi discutons des conditions de vie dans cet atoll. Une fille s’arrête, Zoé ne la voit pas, et c’est la chute ! Zoé est tombée, son genou est un peu fendu, le sang coule la paume de la main est rouge. Je sors ma trousse de toilette car j’ai des pansements, un disque démaquillant, en coton, ce n’est pas idéal, mais avec de l’eau, Zoé essuie le sang qui coule. Elle ne veut personne ne la touche, ni Amélie, ni moi. Amélie confirme, ce n’est pas grave, un bobo. Mais qui fait fait mal. Le disque ne suffit pas, Amélie a du sopalin. Un pansement sur le genou. Elle a davantage mal à la main.
Mais le rythme est rompu, Zoé a trop mal, elle ne veut plus rouler, nous les laissons partir. C’est le désespoir, elle veut rentrer. Il faut faire du stop, qu’on vienne la chercher, téléphoner à papy (pas maman, elle est occupée). Il faudrait que Papy vienne la chercher maintenant t la ramène mardi soir à Cluny « pour aller voir le spectacle équestre à Cluny. Et puis non, tant pis, tu te feras rembourser ! ». Repartir en voiture, en train, qu’importe. Elle est très en colère car il n’y a qu’elle qui propose des solutions pour repartir, moi je ne propose que le bateau-stop (nous sommes sur une piste cyclable interdite aux voitures…), « c’est pas drôle, ta solution, mamie !! » Alors je ne propose plus rien, je temporise, et me dis que ce n’est qu’un bobo pas grave et qu’elle va repartir. En revanche, ce qui l’inquiète davantage c’est la température, il fait de plus en plus chaud… Et la chaleur, plus le manque de sommeil (elle s’est endormie tard deux soirs de suite…).
Alors on repart, faisant une pause tous les quarts d’heure, ça n’avance pas vite. On s’arrête même assez longtemps, assez pour qu’elle finisse son livre de Naruto… Presque plus d’eau. C’est bien joli, ces piste cyclable, mais sans fontaine … J’en fais la remarque à des gars chargés de l’entretien de la voie, en camion. C’est presque midi, ils rentrent à l’atelier. L’un d’entre eux a une grande gourde, pleine, il nous la vide dans nos bidons. Super sympa, merci !
Quand il fait trop chaud, qu’elle en a assez de rouler, rien ne vaut un bon bain ! Bof pour le bobo, je crains l’infection, on désinfectera après ! En attendant, rinçage à l’eau.
Plus on s’arrête, plus il fait chaud. Nous nous arrêtons sur un banc, elle finit son croque-monsieur. Et moi, le concombre que j’ai emmené de la maison. Il résiste bien, entier, avec sa peau. Pain, confiture. J’oublie de manger le fromage.
On est enfin à Mâcon ! Des organisatrices de festivités, finies hier, nous oriente vers une fontaine à eau très froide ! Encore une pause. L’eau, malheureusement, ne reste pas froide très longtemps.
Nous n’allons pas si loin, mais ça me fait rêver !
Un peu de fraîcheur, toute relative, avant de repartir.
Charnay-lès-Mâcon est très bien indiqué, allez, plus que 4,5 kilomètres à faire ! MAIS après avoir quitté Mâcon … ça monte ! Elle n’en peut plus, ne boit pas assez, en plus elle est dos nu, je lui propose de remettre son teeshirt. Elle a un peu mal au genou, et maintenant aux épaules et aux jambes, trop chaud aussi, bien sûr. Nous poussons nos vélos. Elle est à bout, fatigue, chaleur, elle crie, en colère. Alors parfois, je la laisse à l’ombre, pousse mon vélo. Le pose un peu plus loin, puis reviens la chercher, pousse son vélo. C’est vrai qu’il est lourd ! À un moment même, sur du presque plat, je pousse les deux en même temps. Quelle galère !
Plus loin, je la laisse un moment, pente très légère, je pédale jusqu’à voir, pas très loin, une voiture d’employés municipaux qui débroussaillent. Sur leur camion est écrit … Charnay ! Nous sommes sur la bonne piste cyclable. Je reviens à pied chercher Zoé et lui annonce la bonne nouvelle. Le sourire revient d’autant plus qu’il y a une grande descente. Merveilleux, les enfants ! Tout est oublié, tout va très bien !
Nous arrivons trop tôt chez Elisabeth, notre hôte, elle nous téléphone, elle n’arrivera pas avant 18 heures. Je laisse Zoé un petit moment seule, le temps d’aller repérer, à pied, un bar, un endroit calme et frais. Effectivement, un peu plus loin, il y a une salle d’escalade, et l’on peut s’y installer, boire un coup. Il fait frais, les ventilateurs tournent. Je vais chercher Zoé. Elle a faim, paquet de chips et thé froid pour toutes les deux. Repos dans les canapés. Puis elle a encore faim. Je retourne à pied et reviens à vélo avec du pain. Je lui paie (pour 10€ !) la possibilité de s’amuser dans la salle d’escalade des petits et des grands, de faire des jeux… le temps passe lentement … mais tranquillement et au frais. Inconvénient : les ventilos et la musique en font un lieu extrêmement bruyant ! Après un deuxième paquet de chips, trois tour de salle, un jeu, un livre, un pipi, Elisabeth m’appelle. Le temps m’a paru un peu long.
Pourquoi tant de haine ?!
Nous sommes très bien accueillies, le sourire aux lèvres par notre hôte et sa petite-fille, quatre ans, qui embarque immédiatement Zoé dans ses jeux. Sa maman, si j’ai bien compris, vis seule, comme celle de Zoé, proche de la nature, et d’une manière très sobre.
Elisabeth est une baroudeuse en puissance à vélo, elle voudrait tout laisser et partir au bout du monde… mais elle se retient par peur des loups, des renards, des… un seul bivouac pour le moment, elle a entendu des bruits… 60 ans, veuve alors que ses enfant n’étaient pas tout à fait fini d’élever. Menue, vive, bronzée.
Nous partageons son repas : restes de pizza, gaspacho du jardin fait par le réseau cocagne, salade de tomates-courgettes. Et elle avait fait un crumble à la rhubarbe. Plein de moustiques partout, sur son balcon mais même dans la salle d’escalade !...
J’ai lavé le linge dans la baignoire, étendu dans le jardin, puis le garage où dorment nos vélos. Pas de moustique dans le studio qu’elle met à notre disposition.
43,49 km
Mardi 22 août
Levée tôt, je pars acheter du pain et deux pains au chocolat pour les petite. Je reviens, Zoé est réveillée. Je me fais un thé et déjeune.
Rangement, aurevoir à Elisabeth, et c’est parti ! Zoé a un bon sens de l’observation et nous remet sur le droit chemin.
Pourquoi cet avion sur le rond-point ?
L’ancienne gare de Charnay, nous demandons notre chemin à une dame qui promène son chien. « C’est tout droit ! ». Facile, la route, frais le fond de l’air au début … puis ça monte, ça fait chaud, ça recommence à peiner …
Située le long de la Voie Verte à Charnay-les-Mâcon, dans l'ancienne gare de Charnay-Condemine, la Vélo-Gare vous propose, à la location, tout une gamme de vélos, vélos électriques, remorqu...
Pause boulangerie, après 6 kilomètres, achat d’un sandwich, café pour moi, boisson sucrée à l’orange pour elle. Pain au chocolat. Deuxième petit déjeuner avec des Allemands de Fribourg, partis de là-bas. Ils vont à l’Arbresle, près de Lyon, chez des amis.
Encore une pause après 3 kilomètres. Puis de plus en plus souvent. Il fait de plus en plus chaud. C’est vallonné. Il faut pousser le vélo.
Arrêt, stop, définitif. Elle ne veut absolument plus du tout bouger, c’est radical, brut, définitif, elle restera là jusqu’à ce qu’on vienne la chercher. Terminé, il n’y a rien à ajouter.
Idée : taxi, comme lors de notre retour, Aure, Antoine et mi, pour passer le col du Mont Cenis. Tournus : il n’est pas équipé pour transporter deux vélos. Il me donne le numéro de celui de Mâcon. Il n’est pas libre : il va à Megève. Bon.
Et Nolan nous a sauvé la mise ! La famille arrive. Une petite en remorque, papa, maman et le grand frère, sept ans. Ils étaient au même camping de Tournus que nous (ils se souviennent de nous, moi, moins) mais : très grosse chaleur dans leur tonneau, moustiques, Nolan qui vomit, ils sont allés en hôtel climatisé sans pouvoir se faire rembourser. Alors les deux enfants s’entraident, roulent, pédalent, poussent à un bon rythme.
Avant le tunnel tant attendu, Berzé-le-Châtel.
La plus grande forteresse de la Bourgogne du Sud
Journées du patrimoine les 16 et 17 septembre. Le château sera ouvert de 11h00 à 18h00 avec visites guidées toutes les heures. Plus de détails dans l'onglet "Evènements". Joyau de la Bourgogn...
Entrée et sortie du tunnel du bois clair.
Tunnel du Bois-Clair - Wikipédia
Le tunnel du Bois-Clair est un ouvrage d'art ferroviaire de la ligne de Moulins à Mâcon. Il est situé sur le territoire des communes de Sologny et de Berzé-le-Châtel, sous le col du Bois-Clair...
En haut d’une côte, la cata, la chaîne de Zoé se coince dans le dérailleur. La roue est bloquée. Main dans le cambouis, j’essaie, en vain. J’arrête, deux cyclos. Michel, un Allemand. Il sort ses outils, démonte tout à l’arrière, remonte tout. Mais il y a toujours un problème. Il recommence, règle finement les trois vis, ça roule ! Viel Danke Michel !
Encore un arrêt. Oh, des cars… et si nous revenions en car ? Plutôt que revenir à vélo jusqu’à la gare de Mâcon, ce que je n’imagine même pas … à part le tunnel, rien ne l’intéresse et la téléportation n’existe pas encore … Je téléphone à la compagnie, non, pas eux, mais les lignes régulières jusqu’à Mâcon ont des porte-vélos ! Yes !
Le but ultime est atteint, récompense suprême ! non sans mal
Pique-nique à l’ombre, sous un grand cèdre, devant le centre de séjour municipal, sur une table, des bancs en présence de Manu, 47 ans, sdf. Il a longtemps vécu en camion, voyagé en famille dans le monde. Séparation, et tout s’écroule. Très sympa, il aime parler, cultivé, littérature, des connaissances sur beaucoup de choses. Belle rencontre. Il nous dit que si l’on arrive à vélo, nos casques, la piscine est gratuite pour nous à Cluny ! Et que l’arrêt du car pour Mâcon se trouve juste derrière notre hébergement de la nuit. Merveilleux. Coup d’œil sur les horaires, 9h43, parfait !
Boîte à livres : Marivaux, L’île aux esclaves et Anouilh, Antigone. Deux petits livres.
La récompense, bain de fraicheur. Pour moi aussi ! Mais tous les tickets gratuits ont été écoulés en juillet. Le tarif senior est plus avantageux qu’étudiante ! Une petite glace chacune.
Retour de la piscine, installation dans le gîte.
Je laisse Zoé un moment seule, mais pas tout à fait, la télé et ses dessins animés lui tiennent compagnie, pour aller faire des courses. Seule, un peu libre, moi aussi.
Coucher de soleil sur Cluny, mais il fait encore bien chaud.
Nous allons (enfin !) voir ce spectacle équestre, but ultime de notre (court) périple. Un spectacle au début assez violent (un homme en noir, collerette blanche, sorte de clown malheureux, il crie, hurle, demande s’il est mort !? Un enfant crie et pleure très fort, « ça s’est peur ! ». Par moment un peu ambigu, double jeu, double sens, amour à trois (?). Beaucoup de très belle trouvailles. Mono roue, chevaux en liberté, voltige, humour. Les chevaux, un chien gardien de troupeaux, des masques, un monsieur Loyal qui joue de la musique, chante, des comédiens, acrobates ...
Mais sur le chemin, à pied, du retour vers la chambre, à pied, c’est le craquage pour Zoé. J’ai osé prononcer le nom de la jument qu’elle chérissait, Roxane, morte il y a très peu, et c’est une colère terrible qui l’envahit. Elle part devant, marche vite … mais se retourne de temps à autre, quand même pour voir si je la suis. Et dans la chambre, moi aussi je craque. Du style après tout ce que j’ai fait pour toi, vélo, piscine, resto, spectacle. Je crie, m’énerve. Nous nous endormons extrêmement fâchées l’une et l’autre. Nous finissons toutefois par nous endormir.
27,40 km
Mais sur le chemin, à pied, du retour vers la chambre, à pied, c’est le craquage pour Zoé. J’ai osé prononcer le nom de la jument qu’elle chérissait, Roxane, morte il y a très peu, et c’est une colère terrible qui l’envahit. Elle part devant, marche vite … mais se retourne de temps à autre, quand même pour voir si je la suis. Et dans la chambre, moi aussi je craque. Du style après tout ce que j’ai fait pour toi, vélo, piscine, resto, spectacle. Je crie, m’énerve. Nous nous endormons extrêmement fâchées l’une et l’autre. Nous finissons toutefois par nous endormir.
27,40 km
Mercredi 23 août
Bon petit-déjeuner au centre de séjour. Croissant, céréales. Elle n’a pas payé, elle mange plus que moi. Nous nous sommes réveillées tôt. Encore quelques dessins animés, puis nous partons une heure avant l’heure de passage du car pour être les premiers vélos et ne pas avoir à le laisser passer. Je laisse mon portable à Zoé qui regarde des vidéos de cheval. Elle a son content d’écran aujourd’hui qui compense l’absence pendant tout notre voyage.
Quel est ce déguisement ? C’est un étudiant des Arts (et Métiers) de Cluny. Ils décorent eux-mêmes cette longue, non pas cape, mais blouse. Je demande à Loulou (son nom est écrit dessus ainsi qu’un numéro), futur ingénieur. Explications : après la deuxième guerre mondiale, les étudiants, pacifistes, ont décidé de ne plus porter d’uniforme, comme autrefois, symbole guerrier.
Nous accrochons les vélos, le conducteur et moi.
Arrivés à la gare de Mâcon. Deux gars de la SNCF dont ce n’est absolument pas la mission portent nos vélos dans les escaliers. Nous avons de la place de la train, ça roule ! Très peu d’attente
Part-Dieu, très peu d’attente pour le train qui va à Givors.
5 kilomètres de la gare de Givors à Grigny. Ça monte ! Nous laissons son vélo derrière les poubelles de la maison de retraite. Je reviens le chercher en voiture, comme ça il est tout installé. Douche, chargement de ses bagages. Elsa arrive à Saint-Marcellin, Vercors. Je suis fatiguée et heureuse de rentrer seule. Je passe voir Aude, ma copine, à Vienne, un bons sas de décompression.
Total 104,89 kilomètres