Atelier en maison de retraite

Publié le 4 Juillet 2014

Atelier en maison de retraite

Atelier du 17 janvier 2006

Anagramme

Consigne : donner tous les mots différents que l’on peut écrire avec les lettres du mot « soleil » (par exemple : sol, or, oie, etc…). Au fur et à mesure, j’écris ces mots sur le tableau : il, œil, sol, soie, loi, île, sole, lie, isolé, ose, lis, oie.

Texte collectif écrit avec tous les mots trouvés :

« Il a osé s’isoler au soleil sur une île pour se faire bronzer. Il pêche une sole dans la rivière avec un lis à la main. Le lis sert d’hameçon mais une oie parvient à manger la sole. C’est elle qui fait la loi. L’œil de l’oie ressemble à la soie après avoir bu la lie du vin répandue sur le sol ».

Atelier en maison de retraite

Personnage

Je lis le texte de Marie-Christine Masset.

Quand on l’a vue tourner

de l’autre côté de la rue

ses jours perdaient leur dérision

son âme ressemblait à celle

des oiseaux quand ils tourmentent

les jardins et la mort

sa robe comme un épouvantail

chassait les mauvaises herbes

Elle ne s’est arrêtée

que pour reprendre son souffle

Marie-Christine Masset. Extrait de « Et pourtant elle tourne ».

Dans la revue « Les cahiers de poésie-rencontres », N° 49-50.

Sur le thème « Ecritures de femmes »

Consigne : avez-vous déjà rencontré un personnage, un peu lunaire, bizarre, terrifiant, drôle ou étonnant ? Sinon, imaginez que votre nouvelle voisine, votre nouveau voisin est un peu, disons, « original » !

Monsieur C. se souvient d’une femme qui avait l’air d’un clochard. Elle portait toujours 3 ou 4 sacs. Cela se passait aux Brotteaux, elle déambulait sur le marché, elle piochait dans les équevilles. Un jour, on ne l’a plus vue du tout. Il se souvient aussi d’un autre clochard qui dormait entre les voitures, roulé dans une couverture. Il est mort écrasé par une voiture. Tout le monde le connaissait. Il avait un compte en banque, que l’on a découvert après sa mort : il était bien rempli !

Une dame se souvient d’un clochard de Givors qui dormait à l’entrée de l’église protestante. Il était très gentil. Elle lui portait des morceaux de pain.

Se souvient de Jacotte Bellemain, à Irigny, une artiste originale, un look ébouriffé, mal habillée. Elle avait appris le chant à Bayreuth. Elle est morte dans la misère. Elle achetait de la pâtisserie pour son chat. Elle était drôle. Elle avait connu Mourguet (Guignol). Elle créait des tapisseries magnifiques dont une représentait Papaguéno, le personnage de la Flûte enchantée de Mozart. Elle disait que les couleurs étaient plus belles quand son chat faisait pipi dessus.

D’autres se souviennent du pâti qui passait dans les rues. Il criait « oléo les dames ! ». Il ramassait de la ferraille. On menaçait les petits enfants du pâti s’ils n’étaient pas sages, il viendrait les chercher.

Atelier en maison de retraite

Enfance

Je lis un texte de Mireille Fargier-Caruso « La joie du risque si vivant »

La joie du risque si vivant

quand tu gravissais

un barreau de plus à l’échelle

pour atteindre la plus grosse cerise

son jus sucré si vif

jamais tu ne l’oublieras

ni cette avidité de la peur

quand ça penchait vers l’ouvert

éclat des cils

prudence retroussée

tu grandissais avec l’espace

De Mireille Fargier-Caruso. Poème (sans titre).

Dans la revue « Les cahiers de poésie-rencontre » N° 49-50

Sur le thème « Ecritures de femme ».

Et de Christian Bobin extrait du livre « le huitième jour de la semaine ».

Personne ne vient chercher l’enfant puni, l’enfant rêveur. Par bonheur, personne ne lève la punition et il peut jouir, longtemps, d’une vue imprenable sur l’éternité, sur la nuit et sur l’âme. Quand au matin il sort, il lave les ténèbres sur son visage avec un peu d’eau de pluie. La vie lui revient comme un regain de sang sous les tempes. La beauté est là, au dehors : à l’envers des châtaignes, sur les chemins, à l’angle d’une fenêtre, sur le fuit sombre des ronces, sur la poussière des routes et dans le vert des rivières, partout. La beauté, c'est-à-dire la vie.

Texte de Christian Bobin extrait de son livre « Le huitième jour de la semaine » aux éditions « Lettres vives » dans la collection « entre 4 yeux ».

Consigne : avez-vous déjà fait, enfant, une bêtise ou bien pris un risque ? Sinon, racontez nous un souvenir d’enfance.

C. : Le jour de la chasse, dans la cabine téléphonique, on cherchait dans l’annuaire une personne nommée « Lapin » et dès qu’elle décrochait, on disait « PAN ! ».

Et à propos des ces noms qui prête à rire, chacun y va de ses souvenirs :

Une personne qui s’appelait Bénichou, on l’appelait Choubéni.

Sanchez, Sans tabouret.

Un beau garçon, très grand, il s’appelait vraiment Lafille

Une dame Bœuf s’est mariée avec un monsieur Veau à Vaucresson.

Une dame Bonnevay s’est mariée avec un monsieur Selle (bonne vaisselle)

Monsieur Morbin : Mort bien.

Une dame s’appelle Astic on se moquait d’elle (ou de son mari) quand elle était enfant !

Un monsieur Machaud, il était le 7è de la famille : Machaud 7 (ma chaussette). Et si on épelle son nom : il M H A U T (Il aime à chahuter).

Nicole dit d’elle « ni col, ni cravate ».

Le nom de jeune fille de Marinette était Brochette : ça rime !

Les bêtises, maintenant :

Sa grand-mère tenait un bar, elle finissait tous les verres de Pernod !

Elle volait du sucre à sa maman.

Elles étaient 4 enfants en vacances avec leurs copains. Dans leur chambre, un coffre. Dans le coffre, trois ou quatre bocaux de griottes à l’eau de vie. Les enfants avaient mangé tous les fruits, il ne restait que le liquide ! Un soir, alors qu’ils étaient couchés mais pas assoupis, leur maman vient chercher ce bocal pour offrir des cerises à un couple de jeunes mariés venus leur apporter les dragées. Ils font tous semblant de dormir. La maman ne fait pas bien attention au contenu du bocal. Tout à coup les enfants ont entendu un grand éclat de rire ! Non seulement ils n’ont jamais été puni, mais en plus les jeunes mariés sont venu leur rapporter des dragées et un bocal de cerises aux parents.

Ce n’était pas une bêtise mais un accident : elle a ramassé une mémé tombée de vélo.

Elle allait chercher de l’herbe pour les lapins. Elle a reçu la foudre sur la tête alors qu’à cause de la pluie elle s’était réfugiée dans une cabane. Dans cette cabane il y avait un géomètre et un monsieur. Le géomètre, qui tenait une perche en métal est mort foudroyé. Elle, à cause de la foudre, la chaîne autour de son cou lui est rentré dans la peau.

Elle a pris la foudre, alors qu’elle était sur son vélo : elle a tourné 3 fois sur elle-même !

Le coup du seau d’eau posé en équilibre en haut de la porte : c’est le père qui est passé au lieu de la personne attendue !

Les enfants faisaient des avions en papier. Ils les envoyaient du haut de l’escalier. Quand le jeu a été fini, il ont mis tous les av ions dans la chaudière : elle ronflait ! Ils ont faillit y mettre le feu !

Les grands parents étaient gardiens d’un château, à Rozier, dans l’Ain. Les propriétaires avaient confiance en les petites-filles des gardiens. Elles aimaient leurs rendre service, car en échanges, elles étaient invitées à goûter au château, (en particulier des bonbons anglais, qui n’étaient pas répandus comme aujourd’hui). Elles étaient très impressionnées par toutes ces choses qu’elles voyaient ! Un jour on leur a demandé de promener un bébé en landau. Pendant ce temps, elles ramassaient des violettes pour cette dame si gentille. Elle était la plus jeune. Sa sœur lui demandait de prendre celles qui avaient une queue bien longue. Attentives à leur tâche, elles n’ont pas vu que le landau descendait dans la pente ! Trop tard ! Le carrosse était dans une haie d’épine. Le bébé a eu des points de suture. Elles n’ont pas donné les violettes. Et, en grandissant, l’enfant gardait sa cicatrice, elle avait toujours un grand remord.

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

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