Correspondances

Publié le 29 Octobre 2023

Correspondances

 

Photos de personnes, hommes, femmes, enfant animal. Chacun en choisir un (ou au hasard).

 

Se mettre par deux. Rédiger ensemble une brève fiche pour chacun des deux personnages (nom/prénom/vie)

 

Chacun choisit un des personnage et, en fonction de ses traits de caractère, de sa vie, il écrit une lettre à l’autre personnage.

 

CE MATIN le FACTEUR est passé

 

Recevoir la lettre de son voisin et y répondre.

Correspondances

Portraits

Lampion Tatain de Belle Figure. Lanceur concepteur de feux d’artifices profession de père en fils.

Atypique, original, sérieux, conviction de l’utilité de son métier, sa passion, sa vie ?

Orgueilleux, irremplaçable, solitaire, tourné vers lemonde, globe-trotteur. Nocturne/

Ayant travaillé dans un cirque, puis saltimbanque, pour finir dans la pyrotechnie.

S’est écarté momentanément du droit chemin, allumer des feux sauvages, transformer en son métier.

Physiquement pas très beau, un nez à la Cyrano, un chapeau pointu et une cape noire, habillé tel un noble, costume bordeau criant, mocassins toujours bien cirés. Sa « seringue lanceuse de feu » dont in ne se sépare jamais, collerette autour du cou.

 

Ariana tout feu tout flamme. Prof et danseuse de tango. 35 ans. Italienne, habite Paris, a vécu en Argentine. Célibataire Aime voyager, lire. Aime l’océan, Guérande. « Croqueuse d’homme ». Sans enfant et n’en veut surtout pas. A un chien et un chat dont s’occupe sa mère, Graziella quand elle s’absente (souvent !). Très extravertie, drôle. A des copains/copines

Correspondances

Lettre 1 de Lampion à Ariana

Très chère Ariana,

Je vous écris, telle une étoile dans ma nuit. Vous avez illuminé les feux sur ma rétine. Pardonnez tant de fougue, mais rester dans l’expectative d’une future prochaine rencontre ne fait qu’emplir mon cœur de joie. Notre projet est tellement merveilleux. Moi tirant la comète éblouissante, vous dansant au clair de lune, on ne saurait donner meilleure magie aux spectateurs de la nuit.

Vous et votre charme ; moi et mon talent, quel duo ! Le monde peut trépigner d’impatience que les étoiles en soient tirées voici l’aube de la naissance d’un des plus beaux voyage voyages jamais imaginé.

 

Réponse 1 à la lettre de Lampion

Lampion,

J’avoue ne pas me souvenir de toi, vraiment, j’en suis désolée.

Je suis effectivement professeur de tango. Aussi, si tu veux venir participer à l’une de mes milonga, elles ont lieu à 19 heures, au 10 rue Renoir, à Paris XXème. Je pourrai t’enseigner le tango le plus pur, tel qu’il se danse en Argentine où je l’ai appris.

À bientôt donc,

Ariana

PS : le cours coûte 50€/heure.

Correspondances

Lettre 2 d’Ariana à Lampion

Cher Lampion Tatain de Belle Figure,

Je t’écris, mais Oulàlà, quel nom compliqué tu as, bref !

Je t’écris, Lampion car, dans le cadre de mes prestations, je suis danseuse de tango, j’ai pensé que nous pourrions travailler ensemble.

En effet, je t’ai remarqué, comment ne pas te remarquer, n’est-ce pas, lors d’un feu d’artifice que tu avais organisé. J’ai admiré ton spectacle, la musique que tu avais choisie, les couleurs, les virevoltements des lumières éclatantes que tu manie avec tant d’éclat, les explosions explosantes de tes fusées, et puis le lieu extraordinaire, au milieu des marais salants, les brillances inattendues, reflétées dans les carrés d’eau si réguliers.

Bref ! Tu m’as littéralement séduite, non seulement par ton travail même, mais par ta personnalité aussi, originale, sauvage, noble.

Je te propose de nous rencontrer. Voici mon adresse mail : ariana.martinat@gmail.it.

À la proxima ! Je l’espère.

 

Réponse 2 De Lampion à Ariana

Ariana.

 

Tant de flatteries met mon égo en exergue. Tu es tellement perspicace quant à mon talent ! Je suis heureux que ma démonstration pyrotechnique t’ait éblouie. Je n’en n’attendais pas moins car le talent attire le talent. Je choisirai une musique conçue sur mesure pour toi. Tu me laisseras apprécier toute la grâce de ta danse au travers de tes gestes de feux que j’accompagnerai d’un ciel que tu ne pourras alors jamais oublier comme une gravure dans le marbre.

Crois-tu qu’il existe plus belle nuit celle du partage et des empreintes d’or que rien ne peut effacer.

Bien à toi sulfureuse Ariana, muse de mon art en devenir.

Tu me réponds, oh ! Lampion, et tu as eu la même fulgurante idée : travailler ensemble, imaginer un spectacle fou délirant, moi dansant, telle une étoile filante, une comète déchirant le nuit, une pluie d’astéroïdes, une météorite écrasant tout sur son passage.

À toi la lumière, les soleils, les zigzags, les tourbillonnements lumineux, les cris, les hurlements des explosions, la musique tango à fond dans les baffles.

Nous allons tout déchirer, les spectateurs jamais ne nous oublierons, nous serons applaudis, que dis-je, ovationnés. Tous les yeux seront tournés sur nous, tous les médias parleront de nous, nous serons demandés pour les plus grandes occasions, Oh, merci Lampion d’avoir répondu à mes attentes. Oserai-je dire que … je t’aime ?

Ariana, toute à toi.

Portrait de Léo par Kujtim

Au secours, au secours, les femmes de 30 ans veulent toutes des bébés  et pourtant la société d’aujourd’hui ne veut pas payer pour voir la terre se repeupler malgré la restriction de l’État.

Françoise veut absolument un bébé à tout prix et elle va tout faire pour avoir un bébé.

Portrait : un bébé d’un an et demi qui vit avec ses deux parents qui se prénomment Jacques et Jacqueline qui vivent tous les trois au bord de la mer. La crèche où va le petit Léo est très loin de leur lieu d’habitation le papa doit faire quelques kilomètres chaque jour pour se rendre à la crèche.

Yasmine folle drôle célibataire préparatrice de commandes. Elle aide les personnes qui vivent dehors.

 

Portrait de Yasmine par Yasmine

Je m’appelle Yasmine, je suis une fille un peu folle, drôle, romantique, souriante, elle aime vivre, célibataire, elle cherche l’amour, je suis rêveuse tout le temps. J’ai un bon travail et une belle voiture et une maison. J’aime aussi bouger tout le temps et ne pas rester sans rien faire, j’aime bien aussi aider tous les gens que je croise dans la rue

Lettre 1 Léo à Yasmine

19/10/2023

Salut Yasmine,

Je ne sais pas si tu travailles toujours comme préparatrice de commandes mais j’espère que c’est encore le cas. Je ne sais pas si tu es toujours célibataire mais j’aimerai te revoir. Est-ce que tu es toujours aussi drôle, oui ou non. Est-ce que tu es toujours généreuse ?

Signé Léo

 

Salut Léo,

Comment ça va ?  J’espère que tu vas bien. Je suis ta chère cop qui vient toujours quelle elle a le temps pour venir te voir et passer du temps ensemble en rigolant. Et je t’écris cette lettre comme cadeau pour ton anniversaire parce que je ne crois pas encore que tu as déjà un an et demi. Tu grandis vite et tu me rends chaque fois heureuse parce que tu es le fils de mon frère et tu es l’amour de ma vie.

Aujourd’hui, j’espère venir à ton anniversaire, mais sache une chose, moi je serai toujours à tes côtés quoiqu’il arrive. J’espère que tu vas continuer à m’aimer comme toujours et je vais venir à ton anniversaire en espérant que tu vas aimer ma lettre plus que les cadeaux sans la jeter.

Bisous Yasmine

Portrait Mamadou

30 ans. Vivait avec ses parents au Bénin, dans la brousse quand des Blancs l’on volé à sa famille à l’âge de 10 ans.

Transporté à Haïti comme esclave.

Travaille dans une plantation (bananes, canne à sucre)

Amoureux secrètement de la fille des propriétaires Blancs.

Travaille dur du matin au soir sous un soleil de plomb ou une pluie battante. À peine le dimanche pour se reposer.

Il aime sculpter des visages dans le bois. Ne sait ni lire ni écrire.

Rêve de s’échapper dans la forêt parce qu’il en a marre de sa condition d’esclave.

 

Bonjour Francis, 

Je t’écris d’Haïti où j’étais retenue prisonnier par des esclavagistes !

Si tu savais la chance que tu as ! Moi, quand j’avais ton âge, des Blancs m’ont volé à mes parents. A peine arrivés sur la terre ferme, après un voyage interminable où beaucoup sont morts en route, j’ai été exposé sur un marché aux esclaves, comme du bétail. Des planteurs sont venus m’examiner : ma dentition, la force de mes muscles, mes bras, mes jambes. Un homme m’a acheté et m’a emmené sur sa plantation.

J’ai habité dans une case remplie d’autres Béninois, esclaves comme moi. Tous les matins la cloche nous réveillait, à peine le soleil pointait-il à l’horizon et nous n’étions couchés qu’à la tombée de la nuit.

Soleil de plomb ou pluie battante, tous les jours sauf le dimanche, il fallait trimer dur.

Te rends-tu compte, Francis ? Toi, pendant ce temps tu allais à l’école, moi je n’ai pas appris ni à lire, ni à écrire (c’est mon amante qui m’écrit cette lettre). Tu jouais au tennis. Moi, mon seul loisir était de sculpter des visages dans le bois avec un mauvais couteau que je me suis fabriqué.

Tu habites une belle maison au bord de la mer, moi aussi, la mer n’est pas loin, mais je n’y vais pas, je n’ai pas le droit. J’ai été un enfant poli et sage mais je suis devenu un révolté par la force des choses.

Amoureux de Pauline, la fille des propriétaires, je me suis échappé. Battu à coups de fouet par son père pour avoir essayé de lui parler, c’en était trop.

Me voilà nègre marron et grâce à mon amoureuse, me voilà en sécurité.

Je t’embrasse de là où je suis, toutes mes amitiés,

Mamadou

Correspondances

Maria. 35 ans. 2 enfants, Josepha, en CP et Pablo, en maternelle. Elle est mariée. Habite en appartement avec un chat, GrisGris, dans le 7è. Douce avec ses enfants, ne travaille pas à l'extérieur, cultive son potager. Elle aime cuisiner, se promener au parc de la tête d'or. Elle n'est pas riche d'argent mais son coeur est ouvert. Elle milite au Secours Populaire. Chaque semaine elle tri les vêtements donné, recoud les boutons qui manquent. Son mari est éboueur. Il se lève très tôt et rentre tôt, il s'appelle Enrico. Il joue de la guitare. 

Personnage d'une participante de l'atelier: Nicola, rebelle, artiste, fils de famille, bac, intelligent, la nuit il philosophe au comptoir et s'exprime sur les murs du quartier.

Monsieur,

Voici plusieurs fois que je me demande qui embellit ainsi le quartier de ces fresques invraisemblables, belles, colorées, pleines de rêves. 

Mes enfants, tous les matins, s'arrêtent devant chacune d'elle, si bien que l'autre jour nous sommes presque arrivés en retard à l'école du petit dernier, Pablo, trois ans. Josepha, elle, sept ans, a expliqué à la maîtresse qu'elle aimerait, elle aussi, décorer l'école avec de beaux dessins.

Je me demande bien ce que tu fais, à part,  la nuit, repeindre nos murs gris de couleurs vives ! Oui, je sais que tu peins la nuit car, hier soir, ce chat, à l'angle du mur n'y était pas.   

Mais qui es-tu donc ? Tu dois être grand, ou alors, peut-être, utilises-tu une échelle ?

Mais voilà que je t'imagine. Tu serai un jeune homme, brillant qui, étudiant, s'ennuie tant le jour que, la nuit, tu ne peux t'empêcher de masquer les murs lépreux de notre ville; tu les transforme en décor de théâtre, en rideaux d'opéra, en tableaux de musée.

Je t'admire tant et j'aimerai faire ta connaissance.  

Maria, une habitante du quartier

Correspondances

Jim,

J'ai aimé, hier, quand tu as relancé le ballon bleu à Pablo.

J'ai apprécié que tu racontes à Josepha comment les tétards passaient de leur condition de, tout noir sans patte, à ces animaux un peu verts, un peu jaunes et coassant.

Oui, tu as raison, les enfants courent après le soleil comme après un ballon ...

Souvent, ils ne font pas attention et alors, pauvres salades, tristes fraises, tout écrasées, elles en deviennent immangeables. Mais leurs rires bruyants et joyeux excusent leur maladresse. D'autres, salades, d'autres fraises grandiront et nous les mangerons.

D'ailleurs, pourquoi ne viendrais-tu pas faire un petit pique-nique au soleil dans notre jardin ? Nous t'attendons avec impatience, Enrico, Pablo, Josepha et moi vers midi.

PS. : apporte ta chaise, nous n'en n'avons que quatre !

Maria. 

 

Correspondances

Je m'appelle madame Mamita. Avec mes cinq enfants, je vis dans un village du Cameroun. Je suis la première femme du chef et, à ce titre, je dois m'assurer que la communauté reste paisible. 

Dans ce groupe, les autres femmes du chef et leurs enfants doivent se sentir unis et heureux, chacun travaillant pour le bon fonctionnement de la communauté. Ma responsabilité est de répartir les tâches, et de m'assurer que chaque femme remplie bien sa mission. 

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Bonjour Madame Albert,

Tu vas être surprise de lire cette lettre et peut-être que tu ne te souviens pas de moi. 

En vacances, tu es passée au Cameroun il y a dix ans et tu es venu nous rencontrer dans le village de Mokolo. Tu voulais découvrir notre culture. Rappelle-toi les moments partagés avec nos femmes, enroulées dans leurs pagnes colorés, à piler le mil, couper le bois, laver la vaisselle et s'occuper des enfants. Tu as chanté avec nous. Tu as ri avec nous.

Mais aujourd'hui les temps ont un peu changé. Les jeunes s'en vont. La sécheresse est de plus en plus forte. Le poids des traditions devient lourd à porter et la tristesse s'est installée. 

A l'époque, tu nous racontais que tu vivais la nuit, que tu faisais la fête, que tu chantais, que tu riais, que tu te déguisais et que tu devenais Isadora. Elle avait l'air tellement joyeuse que je te demande aujourd'hui si tu veux bien nous aider, de revenir nous voir.

Rapporte-nous toute cette belle énergie pour que chacune retrouve l'envie, le courage de travailler et la joie d'être ensemble.   

Au nom de toutes les femmes du village, je te remercie et que les bons esprits te protègent.

Mme Mamita 

Elle reçoit une lettre lui annonçant que son fils est mort en France

Madame Albert,

La violence de la nouvelle que j'ai reçue m'a emportée dans le gouffre de la souffrance. Merci beaucoup madame Albert pour tout ce que tu as fait avec tes amis et pour l'accompagnement de mon très cher Désiré. Il voulait partir étudier pour mieux revenir dans notre village, et s'inventer dans son pays. Tout petit déjà, comme tous les enfants, il s'est construit au rythme des percussions et des chants de la communauté qui lui correspondaient réellement. Il a rencontré sur sa route tout ce monde de la musique.

Vous aussi vous êtes tristes. Les peuples peuvent se retrouver dans le partage de la joie, mais aussi de la peine. Votre bon cœur et votre amour l'a libéré de toutes ses souffrances. Il remplira celui de Désiré pour son dernier voyage. De notre côté, la communion de tous dans notre village nous aider à accepter l'épreuve que la vie nous envoie.

Madame Albert, merci de vos pensées, de votre aide, de votre empathie. Un jeune est parti et face à ce drame, la vie continue. Il est important et ressourçant pour nous tous que tu puisses revenir à Mokolo, comme je ne t'ai déjà demandé. L'harmonie de nos cœurs autour du souvenir  et de l'avenir nous portera tous vers le bleu du ciel. 

Que les esprits des anciens et de Désiré te protègent.

Mme Mamita
Correspondances

 

Charlotte est en Cm² à l'école du centre  Travaille bien, mais ça dépend des matières. Bavarde à l'école. Aime faire des blagues. A quelques bonnes copines et seulement un copain, Charles, surnommé Charlot. Joue du piano et fait du basket. 

A un petit frère, Léo, 3 ans, en maternelle.

Habitent à Gennevilliers, une grande ville du nord des Hauts-de-Seine avec leurs deux parents.

Passent toutes leurs vacances à l'océan chez leur grand-père, Pierre, qu'elle admire. Elle bricole dans son atelier et fait du vélo avec lui.

Djamila, est une statue beaucoup d'images dans l'œil. Coquette (bracelets). S'agenouille (religion). Chevelure torsadée. Ventre, poitrine (enceinte, a d'autres enfants).

Djamila, 

Je t'écris du XXIè siècle car la maîtresse nous a parlé des Mayas, et j'ai lu plein de livres sur les Mayas et que je me pose plein de questions sur ta vie.

J'aimerai bien savoir pourquoi tu t'agenouilles? La maîtresse nous a dit que c'était pour honorer un dieu. Est-ce que tu fais comme Mamadou qui va tous les vendredis à la mosquée avec son père et qui implore Allah ? Il m'a bien expliqué. 

Mais moi, je crois que votre roi tue des gens sur une pierre, un autel, tout en haut d"une pyramide sacrée. Je trouve ça vraiment horrible. Je crois que j'ai compris que c'était pour faire plaisir au soleil, votre Dieu, qu'il fait ça.

Chez moi, personne ne croit en Dieu, même si les parents de mon grand-père étaient Juifs, lui, s'en fiche, il dit que ça n'existe pas les dieux.

Je te trouve un peu belle, un  peu bizarre aussi. Je ne vois pas très bien tes yeux, ou alors c'est un gros œil que tu as ? Ta bouche souris. Je voulais savoir combien d'enfants tu as et quel travail tu fais. Tu cultives un potager? Et ton mari, il fait quoi ?      

Tu habites dans une maison en bois, comme celle que la maîtresse nous a montré sur la photo, dans la forêt ? Moi j'aurai peur des araignées géantes, des serpents et des léopards. Et toi ? 

J'espère que tu vas vite me répondre car je trouve ta vie intéressante et pas du tout pareille que la mienne !

Signé : Charlotte, en Cm2.

Ma maîtresse s'appelle Chantal.

PS: ça doit faire mal tous les matins de te brosser des cheveux si longs.

Correspondances

Djamila,

Tu ne peux pas savoir ce que ta lettre m'a fait plaisir ! Toutes mes copines se moquaient de moi, mais pas Charlot car lui est moi on se comprend vraiment bien.

Même la maîtresse était super étonnée que tu m'aie répondu !

Oui, c'est vrai que ta vie, elle est pas comme la mienne. Toi, tu ne bouges pas, alors que moi, au chat et à la souris, je suis la plus rapide du monde.

Et mon chapeau, je l'aime beaucoup. C'est pour carnaval que je lui ai collé deux gros yeux, tiens, comme les tiens. 

Sauf que, à Gennevilliers, je peux te dire, en hiver, ça caille dur ! Et toi, toute nue, au Mexique, je sais que tu n'as pas frois.

Tu ne m'as pas dit pourquoi on tuait des gens, chez toi. Moi, mon grand-père, il a tué personne, mais il y a  longtemps, il y a des gens qu'on appelle nazis, ils ont tué plein de monde comme lui, des Juifs, mais aussi tous ceux qui n'étaient pas d'accord avec eux, des communistes, des résistants, mais aussi des fous, des tziganes et des homosexuels. 

Tu vois, les hommes ils n'ont pas beaucoup changé, ils sont toujours aussi méchants.

Je veux bien te protéger contre les méchants et aussi contre le froid si tu viens chez moi. Car ici, la pluie est glaciale.

J'espère que tu m'écriras encore car je suis curieuse et que j'ai encore plein de questions à te poser. Je te serre fort contre moi.

Bisous, 

Charlotte

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

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