Bain de couleurs
Publié le 4 Mars 2021
Un après-midi d'automne, faire une balade à vélo permet d'aller à la rencontre de la nature. Ceci avec la sensation de liberté, de calme, d'apaisement et en toute sérénité. Cette initiative peut aider parfois à sortir du stress, de la peur et de l'angoisse du quotidien pour certaines personnes. Tout comme quelqu'un qui est prisonnier d'un traumatisme, qui cherche un motif ou une issue à sa situation personnelle. Marcher dans la nature, faire une promenade en regardant la beauté du paysage apporte joie, apaisement, sérénité et calme. Ce moment privilégié permet de faire le vide en soi, de s'évader d'un cercle fermé comme une boucle, une voie sans issue. Une bonne dépense énergétique où on redonne du temps à une bonne respiration calme et profonde. On rentre chez soi, on éprouve en moins d'appréhension du quotidien, en ayant passé un moment agréable
Franck
« Je ne quitterai jamais la terre rouge »
Cette terre et mon héritage familial. Elle y abrite mes racines, ma femme, mes enfants, et plus tard je l'espère, ma descendance.
Sur elle pousse des arbres d'une rare magnificence, aux couleurs chatoyantes. Selon les saisons, le paysage peut se transformer totalement. Par exemple, à l'automne, le sol recouvert de feuilles donne une sensation toute particulière quand nos pieds le foulent.
On entend presque la sève couler dans les veines des arbres. On était, on se met à admirer tout c'est bourgeon qui éclate. Parfois je me mets à entendre les douces notes des « quatre saisons » de Vivaldi, en me délectant de cette vie exceptionnelle que je mène. et la musique, cet art insaisissable, me transporte avec douceur.
Alors pourquoi la quitter ? Pourquoi, sous couvert d'un devoir patriotique, dois-je abandonner ce pays qui m'a fait naître ? Ce pays qui m'enchante à chaque instant ? de quel droit veut-ton de moi que je défende le drapeau d'un autre pays qui n'est pas le mien ? Tout cela me semble bien à juste.
Je manquerai tous les moments importants de la vie de mes petites perles. Tous ces petits instants du quotidien dont on ne profite jamais assez. Comme ce petit rien de les voir découvrir les matières enseignées par l'instituteur bienveillant de l'école du village. Je veux être là quand ils découvriront les mathématiques, la géographie, la poésie … Et qu'ils ouvriront encore davantage les yeux sur la richesse de cette terre rouge.
S
Un ciel blafard
des lits pleins de cafards
autour, du brouillard
les lourds nuages
comme un couvercle.
Et puis du vent
des groupes de gens
des gens vivants
étoiles jaunes
triangles roses
juifs, homosexuels
asociaux, politiques
Mon souffle s'est enfuit
avec l'oiseau
mais l'herbe verte
verte et tendre de l'enfance
mais la vie et les chants
mais ta voix et la joie
mais aussi la mort
dans ce camp,
Auschwitz
Martine
Je vois la vie en rose
la vie en vert si j'ose
envers et contre tout
sans dessus-dessous
à l'envers mais à l'endroit aussi
c'est la vie, c'est la vie
Le vent emporte nos voix
dans son porte-voix
impénétrable sont les voies
qui partent loin dans les bois
Belle nature si j'ose
allons voir si la rose
ce matin est éclose
Martine
L'autre, c'est mon ami, qui habitait Aubagne où je passais des séjours. Il faisait beau, je me faisais bronzer la peau. J'avais eu une relation amoureuse avec cet ami. Aujourd'hui, j'ai le cœur brisé car cette relation n'a pas duré comme je l'avais prévue. J'ai eu deux relations compliquées dues à la distance.
Je sais que je vais accompagner mon grand-père faire son dernier voyage à Marseille sous la pluie. Cette région de Marseille et la ville d'Aubagne seront les derniers lieux qui seront gravés dans ma tête et rangés dans ma boîte à souvenir.
Camille
Nous nous trouvions actuellement dans une France dystopique ; tout est détruit. Même la grandissime Tour Eiffel ne veille plus sur la ville de Paris, on lui a tordu le cou, scié, fondu. Le paysage comme le ciel sont gris, la seule couleur présente reste le rouge, grâce au sang qui coule dans les rues et à ce soleil rouge qui devient de plus en plus imposant au fil des jours. Pour les Japonais, c'était la Grande Déesse Amaterasu qui était en colère et qui venait punir l'humanité. Pour d'autres, plus pragmatique, il s'agissait seulement de la fin de la planète Terre.
Les vieux étaient cyniques et, comme à leurs habitudes, transgressaient les règles. Les adultes, où devrais-je dire les bourreaux de travail, étaient résignés et, pour échapper à cette terrible fatalité, se plongeaient à corps perdu dans leur labeur. Seuls les jeunes essayaient de faire bouger les choses. Plein de vie, et malgré leurs horizons bouchés, se lançaient dans la politique, dans les sciences ou dans l'art. Des concerts et des festivités sauvages s'organisaient. La musique déambulait dans les rues jours et nuits. On explorait l’inexplorable. Les rêves devenaient atteignables vu que plus rien n'avait de conséquence.
Dans les allées, la nuit, les gens pouvaient s'aimer librement. Comme une offrande à un être surpuissant que nul ne connaissait. Au détour d'un chemin, on pouvait apercevoir des amoureux (se) partageant un burnou et s’aimaient jusqu'au petit matin avant de reprendre leurs activités révolutionnaires en train.
Audrey
De la feuille à l'arbre
il n'y a qu'un pas de fourmi
du ciel à la terre
il n'y a que le chant d'un oiseau
du plein au délié
il n'y a que la plume d'un écolier
du rectangle à la géographie
il n'y a que la géométrie
mais de la feuille à l'écolier
il y a plein d'histoires
de l'écolier à la plume
il y a l'oiseau
de la fourmi à l'enfant
il y a l'étonnement
de l'arbre à la terre
il y a les racines
Martine