Montée au désert
Publié le 20 Août 2014
Le vent courbe les ceps. Les nuages poursuivent leur course.
Les restanques sont pleines des récoltes à venir.
Le pont, nous l'avons traversé. L'eau déroule ses frisellis, dévoile ses bulles. Le chant d'un pic vert monte haut dans le ciel. La gypsie tisse sa toile.
Notre sœur Henriette nous a conviée al Castels del Ingles Philip. D'en bas, nous écoutons quatre ou cinq rires. L'assemblée n'a pas encore commencé.
Les femmes, les hommes sont devant le four. Poêle à cuire les châtaignes. Fruits grillés, partagés.
Vin orange, rose, cuivré. Fraîcheur, acidité, âpreté légère. Surprise des papilles. Rougir de plaisir. L'hydre que nous avions cachée dans l'eau, reste tapie.
Nous arrivons enfin au canals de Philip. Le pasteur entonne un chant, repris en chœur par les fidèles. Discours empêtré, apprêté, préparé, empesé, brouillé. Le vin a fait son œuvre.
Bouche rouge agressive et jeune, porte la marque d'un ancien sécateur. Voix voilée, trace de son chant. Fragilité de l'être. Danger de la menace. A la moindre alerte, s'enfuir, quitter ce lieu paisible, asile, retirada commune.