Dans le dédale de ses rêves, le cavalier se sentait piégé, prisonnier. Il entendait d'étranges murmures susurrés par un barbier aveugle et menaçant. Dans l'obscurité de la nuit, un grand sentiment de solitude l'envahissait.
Était-ce l'eau de vie bue hier soir ? Les prophéties indiennes proférées par ce chaman devant le brasier ? Un feu l'envahissait tout entier.
Il sentait palpiter son cœur, et son sang, si rouge, affluer vers son visage.
Le barbier aveugle et le chaman étaient-ils une seule et unique personne ? Ils battaient et rebattaient les cartes de son avenir, coupant le jeu et faisait surgir une histoire impossible à imaginer.
Où était sa monture, vers quel labyrinthe l'emportait-elle ? Il sentait maintenant le vent lui fouetter le visage, un peu de fraîcheur sur les yeux.
Mais le barbier aveugle revint, une lame à la main. Un cauchemar ce rêve. Demain, il devra tout écrire, pour se souvenir. En sortirait-il vivant ? L'avenir serait-il conte, fable ou légende ? L'amour promit par le chaman, où le trouver ? Dans quel piège à rat était-il venu se fourrer ?
Quand pourrait-il enfin boire un bon café biens sucré. Quand pourrait-il enfin se réveiller ?