Publié le 31 Août 2016

Chagall

Je suis un ange, ou un cheval qui vole

Je suis un âne qui braie, un peu folle

Qui braie haut dans le ciel

Jaune comme le miel

Inondé de soleil

Je vis dans mes rêves

Je vis de mes rêves

Loin de la grève

Loin de mon pays

Dans mon univers onirique, je jaillis

Et je me marie chaque nuit

J'y suis heureuse en bleu, en rouge

Dans mon univers, même les maisons bougent

Je suis juive et fière de l'être

Si j'étais

Si j'étais un personnage célèbre, je serai un écrivain itinérant, un voyageur, écrivant au fil de ses rencontres avec les habitants des villes et des villages.

Si j'étais un personnage célèbre, je décrirai par le menu les aventures du quotidien, saisissant au vol une toile d'araignée où perle la rosée, un veau perdu sans sa mère, une ondée suivie d'un immense arc-en-ciel.

Si j'étais un personnage célèbre, je parcourrais le monde sur la selle de ma bicyclette, uniquement chargée de l'essentiel, vivant au jour le jour, dormant ici dans une grange, dormant là sous un appentis, plantant ma tente dans le jardin de mes hôtes.

Je vivrais de peu, acceptant la tomate généreusement offerte en échange d'un récit, quémandant un peu d'eau au paysan.

Sorte de troubadour, riche de tous les dialogues avec les habitants de cette terre, je serai un vagabond pauvre de tous les orages et de toutes les illusions perdues.

Les deux textes se mêlent

Loin de mon pays, j'erre tel un voyageur, un écrivain itinérant. Dans mon univers onirique les mots jaillissent au fil de mes rencontres avec les habitants des villes, des villages.

Ange sur mon cheval, je vole, je survole d'immenses arcs-en-ciel ou bien je rêve, posée sur une toile d'araignée où perle la rosée.

Je parcoure ainsi le monde, assise sur une selle vivant la nuit, me mariant le jour avec la folle illusion d'être un personnage célèbre, inondée de soleil, heureuse en bleu,en rouge.

Vivant de peu sur cette terre, je dors sous la toile, ma maison bouge avec moi.

Je cueille une tomate jaune miel dans le jardin de mes hôtes et je braie la gueule ouverte levée vers le ciel tel un veau vagabondant perdu sans sa mère quémandant un peu d'eau ou un abri dans une grange au paysan en échange d'un récit.

Voir les commentaires

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

Repost0

Publié le 31 Août 2016

Si cela était possible, je recouvrirai notre globe terrestre d'un géant et beau tisus en dentelle bien assez fin et très délicat pour protéger notre planète, mais aussi pour la laisser respirer et pouvoir observer les nombreux levers et couchers du soleil que notre planète nous offre, surtout pendant les beaux jours de printemps, d'été et d'automne.

J'aimerais et rêverais de pouvoir offrir un globe terrestre sain et sans danger à mes enfants ainsi qu'aux générations futures.

Je souhaiterais également que notre planète soit plus prospère dans la simplicité comme au commencement de la vie sur terre, et que cela puisse être éternel; permettant ainsi à des milliards et des milliards d'êtres vivants de profiter sans cesse de la vie sur terre.

Stéphanie.

Des milliards sur terre

Voir les commentaires

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

Repost0

Publié le 30 Août 2016

Le feu du soleil affaiblit tous les félins de Madagascar. leur magnifique toison rayonne mais il sert aussi au camouflage pour la chasse.

Dès que le tigre Baghera se manifeste, tous l'écoutent car, grâce à ses sages conseils tous les animaux de la steppe mangent à leur faim. Et tous les jeunes félins le remercient par de belles parades. Ils bénéficient chacun de doux câlins, si doux qu'ils se comportent comme des pantins. Ce sage magicien au pelage de couleur claire moucheté de taches foncées apprécie la savane. Ce patriarche scrute le paysage qu'il protège et se manifeste toujours quand le soleil est au zénith. Comme s'il protégeait toutes les précieuses vie de ses amis sur son dos. Grâce à sa magnificence il est considéré comme le meilleur meneur, protecteur qui les rendent tous gagneurs. Quel bonheur !

Vincent

La steppe

Voir les commentaires

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

Repost0

Publié le 29 Août 2016

Ce vert me fait penser à l'armée et à la chasse.

L'armée, au contraire de la chasse, j'aurai bien voulu que ça dure. J'y étais bien, il y avait une bonne ambiance, y compris avec les hauts gradés que je côtoyais ! Tout ça m'a longtemps manqué.J'aurai bien voulu y rester. Hélas, pas possible, car je n'étais pas mécanicien.

La chasse, première chose, j'étais très maladroit. Au moment du tir, les perdrix et les faisans ne risquaient rien avec moi. Juste du bruit et un courant d'air éventuel.

Mais bon, j'ai donné mon fusil. Par contre, ma tenue vert kaki et les bottes, je les ai gardées pour me promener en campagne. J'adore la marche, là aussi comme à l'armée.

Lino

L'Armée ou la chasse ?

Voir les commentaires

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

Repost0

Publié le 28 Août 2016

Cousu sur un mouchoir, les mots "Offrons le globe aux enfants".

Perdu dans les cailloux, le drapeau carré de la victoire, rouge de sang brillant de lumière et criant l'hymne perdu des hommes morts pour la patrie.

Abdelkader

Drapeau

Voir les commentaires

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

Repost0

Publié le 27 Août 2016

Rêver vous a donné bonne mine, atténuant vos allures de vieillard.

Le silence de la nuit peuple le jour et, à l'aube, le sommeil souffle sur l'âme de cet homme, cet autre moi-même.

Son âme tombe alors au pied de l'arbre où le coucou a fait son nid. Puis elle rampe tout au fond du puits empli d'encre noire où le musc masque la beauté éphémère de la tristesse. Son âme dodeline au rythme du vent et au son de la musique, traversant les forêts, arpentant les collines.

La joie n'est pas toujours au rendez-vous.

Ce farceur, cet élégant au sourire éclatant et enjôleur reste finalement sur le carreau glissant de la vie.

Martine

Sur le carreau glissant de la nuit

Voir les commentaires

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

Repost0

Publié le 26 Août 2016

Ni Français, ni Algérien.

En France, on m'appelle l'Arabe.

En Algérie, on me désigne sous le nom de Françaoui.

Je suis écartelé entre deux mondes.

Onze mois ici, un mois là.

Les enfants que j'ai fait ne me reconnaissent pas.

Mes voisins ne me connaissent pas.

Mon patron ne reconnaît pas mon travail.

Pour l'employée de la poste je suis l'immigré. Chaque mois je passe la voir pour envoyer le presque totalité de ma paie à ma femme qui me croit riche.

Avec le peu qu'il me reste je paie une misérable chambre dans un hôtel borgne qui sent la pisse et la javel et chaque soir je m'étends sur ma paillasse, épuisé.

En août, quand l'usine ferme je prends le bus, le métro, le train, le bateau, le car et je retrouve le village que j'ai quitté un an plus tôt. Il n'a toujours ni eau, ni électricité et les rues sont de terre battue.

Un mois plus tard je repars en car, en bateau, en train, en métro et en bus et je retrouve mon hôtel borgne et mon travail épuisant.

Là c'est Fatima, me femme, celle dont je vous ai parlé la dernière fois. Tu t'en souviens ? Et au fait, tu vas en faire quoi de tout ce que je raconte sur ces vielles photos que tu m'as demandé d'apporter ?

Un livre ? Mais quel intérêt d'écrire un livre sur ma vie où il ne se passe jamais rien? où chaque jour ressemble au précédent qui lui-même ressemble à tous les jours d'avant.

Tu vois, c'est une très vieille photo. Presque effacée. Là, Fatima elle est jeune, elle est mince, elle est belle.

Si tu la voyais maintenant, elle est énorme, moche et riste.

L'arbre, lui, n'existe plus. Il est mort.

Martine

La plus haut des solitudes

Voir les commentaires

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

Repost0

Publié le 25 Août 2016

Cher Morgan,

Si tu reçois cette bouteille nous sommes le 11 septembre 1888. Je me retrouve coincé au Brésil, sur une parcelle de plage magnifique qui se nomme Copacabana, où le sable est si chaud et si doux qu'il m'en caresse la voûte plantaire; où les fruits sont tellement frais et goûtus que je ne risque pas de mourir de faim. Le soleil brille tellement de son jaune flamboyant que je marche en fermant les yeux, me laissant bercer par le bruit des vagues qui m'apaise et me donne un tel bien-être, ce qui m'inspire dans mon imaginaire à t'écrire cette lettre.

Si tu reçois ce message rejoins-moi vite ma jolie blonde comme la couleur du soleil que je contemple de cette plage; de tes yeux bleus qui me manquent tellement que je m'en perds quand je regarde cette mer, en pensant à toi.

Viens vite ma belle, l'odeur des bananes me rappelle ton parfum d'antan quand je croquais dans ce fruit défendu. J'ai l'impression que tu es en face de moi et que nos lèvres se caressent délicatement et finissent par se frotter, humidifiées par ce bon goût. J'ai l'impression de te faire l'amour.

Viens vite, je t'attends. Je ne te dis pas qui c'est, tu t'en doute sûrement.

Ton prince charmant.

Copacabana

Voir les commentaires

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes

Repost0

Publié le 24 Août 2016

La houle d'images

et le boucan en bas

Toutes ces vies abimées

Ces blessures de silence

Les mots m'échappent

mais il ne faut pas désespérer

non, jamais

et prendre du recul

à propos de la violence des jeunes

Fracturer,

éparpiller la langue

ces fêlures finiront bien par cicatriser

quand ils prendront les chemins de traverse

Ils saisiront la chance qui leur est offerte

et des solidarités nouvelles naîtront

de ce respect et de cet amour.

Fêlures

Fêlures

Voir les commentaires

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

Repost0

Publié le 23 Août 2016

Meninx, le 29 février 1804,

Christian,

Je suis si seule sur cette plage et je pense à toi. Si seule, alors que je voudrai tant que tu sois

là !

Je marche, le regard absorbé par la mer qui roule doucement ses galets. Ses effluves d'iode et d'embrun emplit mes narines et je t'imagine à mes côtés, nus pieds comme je le suis, sur les rochers et les algues. J'imagine ton parfum musqué et ambré tout à la fois.

Le sable humide s'enfonce sous nos pas, laissant une trace aussitôt effacée par le mouvement des vagues.

Au loin des enfants jouent. Je n'entends que leurs rires. Ils escaladent les ruines romain de ce site enchanteur. Imagine. Des colonnes de marbre rose et blanc. Des murs qui émergent du sol sablonneux. Ils les escaladent, je le sais, je le devine. C'est ce, qu'enfant je faisais. Plaisir du jeu, de la découverte.

De pauvres petites pêcheuses de coquillages viendrait quêter quelques piécettes. Nous serions bien en peine de leur en donner, étant venus les mains dans les poches avec pour seul trésor, notre amour fleurissant.

J'aimerai tant que tu me rejoignes par delà les mers, ici, à Méninx.

Nous nous inventerions des histoires se déroulant au temps des Romains.

Christian, je t'attends sur cette côte solitaire d'El Kantara. Ensemble, nous dégusterions des poissons que tu aurai pêché et que nous aurions fait cuire sur la braise. En remerciement à la mer et à son bois flotté, nous déposerions quelques jolis galets formant un dessin compris de nous euls.

A bientôt, rejoins moi vite,

Djamila

Djerba
Djerba
Djerba
Djerba

Voir les commentaires

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

Repost0