Publié le 31 Août 2022

 

Samedi 21 août 2022

Je charge non pas deux mais trois vélos. Le vélo de ma petite-fille qui est normalement à Vernaison, chez son papa, dont mon conjoint a réparé les freins, je le mets dans La voiture. Puis mon vélo et celui qui était à mon fils et que mon mari a révisé (changé les pneus, entre autres) accrochés au porte vélo, derrière ma voiture.

Le trajet est vite fait. Une heure après, je suis arrivée.

 

Samedi 21 août 2022

Je charge non pas deux mais trois vélos. Le vélo de Zoé qui est normalement à Vernaison, chez son papa, dont Roland a réparé les freins, je le mets dans La voiture. Puis mon vélo et celui qui était à Antoine et que Roland a révisé (changé les pneus, entre autres) accrochés au porte vélo, derrière ma voiture.

Le trajet est vite fait.

Balade à vélo entre collines et Galaure

La maison est plus belle que ce que je m’imaginais, elle ressemble à celles de la région, avec un soubassement et la façade recouverts de galets, très gros et surtout très longs dont n’apparaissent que les extrémités.

 

Balade à vélo entre collines et Galaure

La clé est facile à trouver, effectivement. Des vaches, bien curieuses, s’approchent des barbelés : qui est cette dame que nous n’avons jamais vue ?

Balade à vélo entre collines et Galaure

Mon hôte a prévenu son voisin, un gendarme de Feyzin à la retraite, pour qu’il ne s’inquiète pas de ma visite. Ce dernier range ses pommes de terre dans la cave. Chose étrange, il sait que j’écris, il connaît mon nom !  Ou bien, autre explication, son ancien métier lui a donné l’habitude de chercher à qui il a affaire, il a trouvé mon nom sur internet. Et le copain qui l’ignorait, a partagé sa découverte sur le groupe WhatsApp de la famille ! 

En attendant ma fille et ma petite-fille je porte les sacoches dans la maison. Et je mets les vélos sous l’appentis. Puis je pars en « exploration » de la maison et des dépendances, très intéressantes avec ses coins et recoins, ses outils, ses tracteurs, deux très grosses luges pour transporter du fumier, et même d’anciens jeux d’enfants.

Balade à vélo entre collines et Galaure

Quand ma petite-fille arrive, quelques explications quant à la suite du programme des unes et des autres, je regarde et trie les choses dont elle aura (ou non) besoin. Ma fille fixe le porte-bidon qui est installé sur le vélo qui est chez elle, sur le vélo avec lequel elle va rouler. Bonne idée car la sacoche de selle ne frottera pas pas sur la roue, grâce au garde-boue. Nous nous rendons compte que les tous vélos font la même taille ! Celui qui se trouve chez elle, celui chez son papa et celui de mon fils. Tout ça pour ça ! Ma fille repart en emportant les deux autres vélos.

Ma petite-fille a des fourmis dans les jambes, et comme nous n’avons pas de pain pour ce soir et les jours suivants, nous allons à trois kilomètres de là, à la boulangerie du Grand-Serre. Ça monte un peu et elle a besoin de marcher à côté du vélo pendant que je pédale lentement. Arrêt auprès d’un troupeau de chèvres, que la gamine s’amuse à effrayer en criant et en tapant des pieds après les avoir attirées avec de l’herbe !

Nous passons devant une supérette, mais nous avons tout ce qu’il faut. La halle du Grand-Serre est très ancienne et date du moyen-âge. Elle sert de terrasse pour le bistrot à côté de la boulangerie. Nous garons nos vélo le long d’une fontaine qui ne coule plus (mais un robinet avec un bouton poussoir permet de remplir les gourdes), sous les fenêtres d’un grand-père qui promet de veiller sur nos vélos même si la boulangère nous dit qu’ici, ça ne craint rien, ce dont je me doutais bien.  Pour demain matin la petite voudrait bien des pains au chocolat, pourquoi pas ! Je case pain au maïs et pains au chocolat comme je peux, dans ma sacoche avant. Et nous partons en exploration dans le village. Église fermée à l’allée et au retour, mariage. elle trouve que nos tenues ne sont pas convenables pour la visiter, au milieu de tous ces gens endimanchés. Bouliste plus bas. Puis des jeux d’enfants, face au cimetière, la vie, la mort se côtoient. Dans le parc, un cerf géant en bois taillé à coup de tronçonneuse domine le tobogan, il porte de véritables bois. (Je ne réalise, qu’une fois rentrée à Grigny le jeu de mots entre Le Grand-Serre, nom du village et ce grand cerf !)

Retour au bercail. Installation de l’eau chaude avec l’aide de la fille de mon hôte, au téléphone. Pour ma petite-fille, c’est la fête. En culotte, elle tâte l’eau de la fontaine, un pied, deux pieds, puis jusqu’à la taille et ensuite elle se baigne, saute dedans, s’éclabousse à cœur joie.

Balade à vélo entre collines et Galaure

Je téléphone pour réserver la visite au Palais idéal du facteur Cheval. Dix heure trente, c’est bien.

Pendant ce temps, je déballe le pain et les pains au chocolat. Mystère et boule de gomme, non pas deux mais quatre ! C’est la multiplication des petits pains. Je fais mes comptes, je suis persuadée n’en avoir payé que deux. Bon, c’est l’heure du goûter. Alors on en mange deux, c’est chouette.

Nous jouons aux cartes, les sept familles puis « Ni oui ni non », je connaissais ce jeu mais pas sous cette forme. Nous cherchons le soleil, il commence à faire frais. Je ramasse de la menthe près de la fontaine.

Puis, elle aussi, à sa manière explore la maison, comme une experte reporter, micro et caméra à la main (mon téléphone !).

Balade à vélo entre collines et Galaure
Balade à vélo entre collines et Galaure

Petits films, photos, en particulier du coucher de soleil, absolument magnifique avec ses reflets orange sur la fontaine.

Balade à vélo entre collines et Galaure

Puis elle se plaint d’avoir mal à la cheville. A-t-elle fait un faux mouvement en courant ? En sautant dans le bassin ? Dès qu’elle pose le pied par terre elle grimace. Mais je n’ai ni bande, ni crème. En cherchant un peu dans la salle de bain, je trouve de la crème Ibuprofène (interdite au moins de 15 ans, mais …) et en guise de bande, une très grande chaussette en laine. Ça fera l’affaire. Le lendemain matin, il n’y parait plus et je rangerai crème et bande. Et puis elle a aussi un peu d’asthme. Mince !  Elle n’a pas sa chambre d’inhalation et ne sais pas prendre la Ventoline sans son matériel.

Puis je commence à préparer la table. Elle n’a pas trop faim, normal, le goûter était un peu tardif. Elle ne mange que la soupe en sachet (aux cèpes !) et une Danette avec billes de biscuits au chocolat. Moi, en plus, ce sera ratatouille. Et du beaufort que Pauline a ramené de sa rando en montagne avec le pain au maïs.

Après le lavage des dents, je choisi la chambre d’en bas, celle de notre hôte, peut-être. Elle veut dormir par terre, enveloppée dans le duvet. Nous n’aurons pas à sortir nos duvets, chouette ! Petite histoire, puis dodo. Elle s’endort très vite.

Je me lève un grand nombre de fois, mais je dors quand même bien entre deux.

 

Dimanche 28 août

Je me réveille sans bruit vers 7 heures, je vais chercher les vélos. Entre temps Zoé s’est réveillée. Elle finit presque une crème qu’elle a apporté et se régale du pain au chocolat.

Après la douche (moi, pas elle, elle a assez trempé hier soir !), Nous rassemblons rangeons nos affaires, remplissons nos sacoches que j’installe sur les vélos, et Zoé installe la sienne, celle qui se met devant. J’éteins la chaudière. Je remets le lit en ordre, la couette à sa place. Départ, il est huit heure trente.

Nous ne passons pas par le centre-ville du Grand-Serre, mais nous aurions peut-être dû car il faut ensuite remonter. La déviation permet de préserver la tranquillité des habitants le long de cette rue, très étroite. Nous arrivons à Hauterives bien avant dix heure trente, et nous pouvons tout de même entrer. Il n’y a pas foule. Dehors, un vigile veille sur nos vélos bien chargés. Nous avons fait 9,38 kilomètres en 57 minutes à 9,8 km/h moyenne. Ça montait au début, puisque nous sommes passées par le Grand-Serre, la montée était plus difficile car nous sommes chargées, aujourd’hui. Puis ensuite, bien sûr, ça redescendait et après c’était tout plat.

15€ l’entrée pour deux. Ma petite-fille court partout, monte, descend, entre dans les petites galeries, regarde, cherche les indices pour compléter le petit livret donné à l’entrée pour les enfants. Elle écrit un peu, puis je prends le relais. Elle me dicte ce que je dois écrire.

Balade à vélo entre collines et Galaure
Balade à vélo entre collines et Galaure
Balade à vélo entre collines et Galaure

Elle est plus attentive lorsqu’elle prend des photos du site, alors, va pour les photos !

Balade à vélo entre collines et Galaure
Balade à vélo entre collines et Galaure
Balade à vélo entre collines et Galaure

Ensuite J’écoute une dame, salariée ici, qui explique des détails sur le lieu et à propos de l’œuvre dont le thème est Le rêve de l’eau, de Jean-Michel Othoniel, à son mari. (« Allez, mamie, on y va !? »)

Balade à vélo entre collines et Galaure
Balade à vélo entre collines et Galaure

Cet artiste, pour les 110 ans de la construction du Palais idéal, a installé son œuvre sur le site, l’illustrant, le magnifiant. Elle est inspirée par les dessins préparatoires du facteur Cheval.  Jean-Michel Othoniel venait, petit, chaque année, visiter le Palais, qu’il connaît donc très bien.

J’apprends par cette dame qu’au départ, le facteur Cheval n’avait que quelques mètres carrés de potager, ici. Puis il a commencé à construire son Palais, rachetant le terrain autour qui lui était nécessaire. Les jours où il venait des invités de marque, une dame, avec qui il travaillait, allait tout en haut et vidait des seaux d’eau pour remplir un très grand réservoir se trouvant au sommet du palais. L’eau se déversait par les fontaines qu’il avait construites. Maintenant toutes les canalisations son bouchées (ou ont été bouchées et c’est tant mieux car le Palais se serait érodé et aussi, avec le gel, les tuyaux et les fontaines auraient éclaté). Michel Othoniel a repris cette idée de l’eau. Ce sont donc des briques de verre soufflé de Murano, très colorées surmontées de petites fontaines qui illuminent le Palais, ainsi que des vitraux fait du même verre qui l’éclairent. Et chaque partie de l’œuvre fait référence à un détail du Palais. Par exemple, devant à la statue de Socrate (qui s’est suicidé en buvant une coupe de cigüe), se trouve une coupe de verre, vert comme la cigüe, une fontaine d’où l’eau jaillit.     

Puis nous allons au musée juste à côte où se trouvent aussi des œuvres, et des explications sur le Palais ainsi que des maquettes miniatures qui plaisent bien à Zoé. Elle reconnait les choux et les carottes Play Mobil ! À la boutique du musée nous achetons trois cartes postales pour son papa, sa maman et ma maman. Problème : un seul timbre. Nous convenons qu’elle mettre en douce la carte dans la boîte à lettres de Saint-Blaise-du-Buis et moi dans celle de ma maman. Je n’y achète pas de stylo et dimanche, les magasins sont fermés, le crayon à papier fera l’affaire.

Nous ne repassons pas par la fête foraine et repartons direction le lac de Roybon

Balade à vélo entre collines et Galaure

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 20 Août 2022

Jeudi 11, j’ai retrouvé Aude Place Saint Louis à Vienne et nous sommes allées à Saint Prim, chez ses parents, où nous avons équipé le tandem avant le départ le lendemain matin. 

Vendredi 12, lever à 6h30, mais je ne me sens vraiment pas bien (vomissements et diarrhée).  Le train est à 7h50. Alors, on part quand même ! Le billet est payé jusqu’à Pierrelatte. Avant-hier, j’ai relayé Pauline auprès de Selma et Mila car elle avait la gastro… et je crois qu’à mon tour j’ai attrapé le microbe.

À la gare de Saint Clair-Les Roches, un passager nous aide à monter notre tandem. Nous sommes dans un TER ordinaire, avec un compartiment avec un grand espace sur la droite et quelques crochets au plafond. Il n'est pas 8h, ce vendredi, veille de week-end du 15 août. Et nous sommes les seules cyclos. Assises sur les strapontins, nous tenons notre vélo.

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Dans le train, ça ne va pas trop, je pars régulièrement visiter les toilettes. Il fait chaud, nous pensons que ce serait mieux de pédaler. Nous décidons de descendre une gare avant, soit 25 kilomètres de plus.

Descente à Montélimar, des voyageurs nous aident à nouveau. À l’arrivée, nous allons d’abord au buffet de la gare boire un café et un thé (et visiter les toilettes !). Nous demandons où se trouve la pharmacie la plus proche, il suffit de traverser le parc.

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Ce n’est pas n’importe quelle pharmacie ! Elle date du XIXe siècle, et sur la devanture est écrit : « G. Brun Pharmacien de 1ère classe ». La classe ! Au plafond, des fresques, sur les étagères en bois, d’anciens bocaux. Et ils sont sympas car ils offrent du désinfectant à un SDF couvert de pansements.

Ce début de matinée, après avoir pris ce qu’il faut, ça va à peu près pour moi.

Nous nous arrêtons à Viviers, une très belle ville moyenâgeuse. Arrêt sur une petite place ombragée, nous buvons un coca, puis visitons le village et remplissons nos gourdes à la source. Après être montées au sommet de la vieille ville, nous avons droit à une petite visite guidée dans la cour d’une maison particulière bien restaurée : maison d’un chanoine avec un système de récupération de l’eau dans une citerne qui a l’allure d’un joli puit au centre de la cour intérieure.

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022
Bien restaurée grâce au loto du patrimoine et Stéphane Bern

Bien restaurée grâce au loto du patrimoine et Stéphane Bern

Quelques kilomètres plus loin, la via Rhôna est coupée par un chantier. Demi-tour et sieste sous les arbres, à côté d’une maison, dans le jardin à moitié occupé par de vieille choses, bancs, table, jouets d’enfants, matériel de jardinage, le tout plus ou moins à l’abandon. Aude, dans l’herbe, dort bien. Moi, je me repose couchée sur un banc.

 

Je suis vraiment malade, gastro carabinée ! Je n’arrive rien à avaler, à part une barre de céréales et quelques comprimés de Sporténine, sucrés, et de l’eau où il reste un peu de coca. La pauvre Aude, se contente, pour tout repas de grignoter des barres et des graines. Je ne garde rien. Le Smecta fait son effet, de ce côté, ça va un peu mieux.

Après Pierrelatte, nous traversons des champs très très secs. Il n’y a plus l’ombre que nous avions avant au bord du Rhône et il fait vraiment très chaud. J’essaye d’attraper une fois ou deux quelques gouttes des arrosages agricoles mais ce n’est pas facile.

Nos bidons sont presque vides. Un petit chien court sur la route devant un portail ouvert. Des gens dans la cour, une voiture qui s’apprête à partir, un couple debout, à côté. Ils vont nous chercher trois bouteilles car, avec la sècheresse, l’eau du robinet n’est plus trop potable.  Nous en remplissons nos bidons. Il reste de l’eau dans les bouteilles, nous les gardons. Nous remercions le couple, des Polonais.

À un moment donné, couchée sur la route, des spasmes font jaillir tout le liquide que j’ai dans l’estomac, des douleurs abdominales assez féroces me tordent les boyaux, ma tante me dit que je suis « une folle de guerre », je ne sais pas si c’est un compliment. Après, ça va un peu mieux.

Mais arrivées à Mondragon, je suis au bout de mes forces. Je n‘en peux vraiment plus. Aude veut que l’on s’arrête à un bar, pour boire du coca, ça ferait du bien, mais il est fermé. Épuisée, je m’endors sur la terrasse, elle est sale. Enfin, dormir. Des gens, des voitures, des camions très bruyants qui font vibrer la dalle. Je me réveille, ça pue ! « C’est normal, tu es à côté du cendrier ! On appelle les gens chez qui on doit dormir ce soir ? ». Bonne idée. On pourrait confier notre tandem à un habitant et revenir le chercher demain pour poursuivre notre route (si je vais bien !). J’appelle, c’est parfait, Éliette vient nous chercher … en trafic ! Je me recouche sur la terrasse du bar. Il ouvre, je me pousse, la serveuse me propose un verre d’eau sucrée, ce n’est pas de refus et un biscuit, non merci, je ne peux pas. 

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Quelqu’un passe. « Il faut appeler les pompiers ? ».  Je me sens toute sèche de l’intérieur, de la bouche à l’estomac, déshydratée.  Il faudra me perfuser pour me réhydrater ?  Non, ça ira. Je m’assois.  Nous guet ons le fourgon blanc qui arrive bientôt et dans lequel nous pouvons charger le tandem, monter à côté d’Éliette et faire connaissance tout en traversant Mornas, Piolenc puis Orange, le Rhône, Montfaucon et Roquemaure.

Quand nous arrrivons à Saint-Geniès-de-Comolas, depuis Mondragon nous avons fait 30 km. Donc nous avons « rattrapé » les 25 kilomètres entre Montélimar où nous sommes descendues et Pierrelatte où nous aurions dû descendre. Nous avons quand même réussi à faire 54,64 km, en trois heures 40 avec 139 mètres de dénivelé, à 14,8 kilomètres/heure de moyenne et à la vitesse maximum de 35,6 kilomètres/heure.

 Éliette et Gérard nous reçoivent gratuitement. Ce sont des amis à eux, inscrits sur le site warmshower qui leur ont transmis notre demande car ils n’étaient pas disponibles à cette date. Comme maintenant il faut payer 30€ pour s’inscrire sur le site et qu’Éliette et Gérard ne veulent, eux, que recevoir, ils s’y refusent. Ils se « contentent » donc d’accueillir les personnes quand leurs amis ne sont pas libres. Et c’est la première fois qu’ils reçoivent des cyclos, les pauvres, drôle de première expérience avec nous !  

Gérard, le mari, Cécile la fille et les petits-enfants d’Éliette sont là pour nous accueillir. Le petit a comme un 3ème œil au milieu du front, comme les indiens, un bouton de moustique. Il est métis, son papa est Indien. Éliette nous fait visiter : une belle chambre chacune !  Salle de bain et toilettes.

Douche dans le jardin, derrière des canisses, sympa. Puis sieste de 2 heures trente pour Martine.

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Leur maison est au milieu des vignes, ils sont propriétaires de deux hectares, qu’ils cultivent eux-mêmes et portent les raisins à la coopérative viticole Rocca Maura.   

Soirée avec la famille et Hierro, un Guinéen (Conakry ou Bissau, je ne sais plus), sa femme, française, et leur petit garçon, du même âge que les petits-enfants. Ce sont des amis de la fille de nos hôtes. Avant même que tout le monde soit là, Gérard- me dit que pour mon problème, le mieux, c’est le pastis. Et pas n’importe lequel, du Bardouin ! Le même que celui que nous avons à la maison.

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Il propose aussi du sirop Gambetta, que nous avons aussi chez nous, mais je ne l’aime pas, je lui trouve un léger goût de médicament. Le repas est composé d’une belle salade de tomates du jardin, d’un grand plat de riz, très bien pour moi, d’un plat d’aubergines du jardin et de fromages. Nous buvons leur vin rosé.  

Pendant une semaine Éliette et Gérard ont gardé, pour la première fois leurs petits-enfants chez eux. Dur, dur. Mais pour dormir, pas de problème : sur un matelas, sous d’épais duvets, ils s’endorment en admirant les étoiles.

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Un bassin et des poissons qui mangent les larves de moustique. Quand je me réveille, les petits dorment encore dehors, avec leur maman, cette fois. La nuit passée était la fameuse Nuit des étoiles filantes.

Excellent petit déjeuner, pain au chocolat, confiture et pain, raisin tout juste cueilli. L’appétit revient. Un peu de rangement, beaucoup de remerciements et c’est reparti !

Nous reprenons la route rive droite du Rhône jusqu’à Roquemaure puis Villeneuve-lès-Avignon et traversons le Rhône.

On y danse !

On y danse !

Devant le pont d’Avignon, c’est un couple suédo-québéquois qui nous photographie.

Nous revenons sur nos pas, car un couple nous indique la bonne direction pour retraverser le Rhône. Aude pensant qu’il fallait s’arrêter descend du vélo et moi, je suis suspendue en équilibre devant, j’ai eu peur de tomber. Aude, elle assure : le vélo est resté sur ses deux roues !  

Nous roulons entre des murs, sur une petite route très ombragée, je reconnais un très grand lavoir puisque c’est la même route que j’ai prise l’an passé pour aller de Valence en France, à Valencia en Espagne. L’eau est abondante et bien fraîche.

Le lavoir a été construit en 1845 et utilisé jusqu’au milieu du XXe siècle par les bugadières qui s’y retrouvaient pour la bugade (lessive, en provençal).

Le lavoir a été construit en 1845 et utilisé jusqu’au milieu du XXe siècle par les bugadières qui s’y retrouvaient pour la bugade (lessive, en provençal).

Nous faisons une petite halte à Aramon où nous longeons la digue en pierre et nous rafraîchissons dans un bar.

Le château et la tarasque de arascon, con !
Le château et la tarasque de arascon, con !

Le château et la tarasque de arascon, con !

Nous repassons ensuite rive droite du Rhône et arrivons à Vallabrègues où nous nous composons un festin chez le boucher du coin avec un demi-poulet cuit et un paquet de chips maison, à la terrasse d’un bar sur la place ombragée.

Sieste sous l’oratoire de la croix couverte du XIVe siècle à Beaucaire.

Sieste sous l’oratoire de la croix couverte du XIVe siècle à Beaucaire.

Nous traversons ensuite la campagne, les champs et les canaux d’irrigation. Nos bidons sont à nouveau presque vides et il fait bien chaud même si j’ai réussi à « attraper » quelques gouttes des arrosages de maïs. Tiens, un portail ouvert, au fond d’une allée d’arbres sombres une voiture. Nous nous arrêtons, je descends. Un châtelain, haute stature et blanche chevelure m’accueille sur le perron, une jeune fille, sa fille, le rejoint. « De l’eau ? Oui, j’arrive ». Aude me rejoint, poussant le tandem. Il n’emporte pas nos bidons, et ramène deux grandes bouteilles d’eau minérale. Nous n’en utilisons qu’une, laissant l’autre. « Arles ? » ne continuez pas les zigzags que fait la via Rhôna, au prochain carrefour, allez toujours tout droit ! « Et puis allez voir le club du Printemps, c’est un bar tenu par des étudiants, leurs sirops à l’eau sont à 1€ ». « Merci monsieur ! ». Nous repartons. Aude pense qu’il est peut-être professeur.

Il y a vraiment beaucoup de vent. C’est quoi, ce bruit ? Oh ! C’est le vent qui siffle dans la selle, le même genre de bruit que quand le vent pénètre dans une bouteille vide.  Ou quand on joue de la flûte à bec !

Grâce au GPS, nous trouvons l’auberge de jeunesse (AJ) d’Arles sans difficulté. Nous avons fait 78,45 km, avec 146 mètres de dénivelé, en cinq heures à 15,7 km/h moyenne, et une pointe à 43 km/h.

Mais l’AJ est fermée. Une personne nous ouvre et nous dit et que l’accueil ne commence qu’à 17 heures, il est 15h30. Il est possible de laisser son vélo dans le local, et on peut accéder aux douches, à l’étage. Nous ne demandons pas mieux ! En bas, un canapé confortable nous accueille. Tout va bien. Nous attendons l’arrivée de la personne chargée de nous enregistrer (j’ai réservé par internet il y a un mois). Notre linge sèche sur le vélo.

Alors que nous attendons l’ouverture officielle de l’AJ Robert, dit Roberto nous invite à un barbecue-ratatouille offert. On a vraiment de la chance ! En quel honneur ? Si j’ai bien compris, il « habite » ici depuis plusieurs années. C’est forcément moins cher que l’hôtel (25€ la nuit, petit déjeuner inclus). Son projet est d’aller vivre à Madagascar où il a une maison. Il est à la retraite.

Pendant qu’Aude fume à l’extérieur, je fais entrer un espagnol qui commence à me parler en anglais, nous poursuivons dans sa langue. Il laisse sa valise à côté des vélos et repart visiter un musée.

17h : le responsable de l’accueil arrive, nous enregistre et nous remet une paire de draps et une clé pour le casier à chacune. Nous n’avons rien à mettre dans le casier !

Comme nous l’a conseillé le « châtelain » nous allons boire un coup au club du Printemps. Un spectacle se prépare. Le gars, nom de scène « Nenui », connaît un étudiant de la Villa d’Arson où étudie Antoine. Antoine le connaît aussi. Le monde est petit.

En effet, ce café est géré par des étudiants en particulier de l’école de photos d’Arles, donc, des artistes en puissance.

En effet, ce café est géré par des étudiants en particulier de l’école de photos d’Arles, donc, des artistes en puissance.

Comme dans beaucoup de lieux à Arles, se déroule ici aussi une expo photo bien sûr
Comme dans beaucoup de lieux à Arles, se déroule ici aussi une expo photo bien sûr

Comme dans beaucoup de lieux à Arles, se déroule ici aussi une expo photo bien sûr

Nous mangeons tous dans le grand jardin de l’AJ sur des fauteuils en palettes recouvertes de matelas bien confortables.  Aude, en avalant un morceau de viande devient tout à coup très rouge. Je comprends qu’il y a un problème. Elle essaie de tousser, s’éloigne, au cas où. Je lui tape fort dans le dos, rien à faire. Un gars barbu, qui discutait avec nous, se lève et lui fait la manœuvre d’Heimlich. Ouf, ça y est ! Il nous dit qu’il est médecin et fait des remplacements un peu partout en France en intérim. Il a aussi travaillé à l’étranger. Autour de la table, deux « petits Suisses », la vingtaine, Aurélien et Gaëtan cherchent un toit pour le lendemain à Port-Saint-Louis-du-Rhône. N’y aurait-il pas une chambre vide chez nos hôtes ? Aussitôt dit, aussitôt fait : je téléphone à monsieur Santi. Ça tombe bien car un couple les a laissé tomber, la deuxième chambre est libre. Il y a aussi deux filles qui habitent en colocation à Lyon et qui travaillent et Denis, un Québécois de 73 ans qui nous explique ses « pneus anti-crevaison », Aude s’amuse à imiter son accent, très drôle. J’adore cette ambiance inter-nationale et inter-générationnelle.   

Les garçons ont mis en route le ventilateur de leur dortoir et ont coincé la porte avec une poubelle pour l’empêcher de se refermer complètement, dans celui des filles (4 lits superposés, tous occupés) c’est sauna, étuve et compagnie ! Ce n’est que le matin que je me suis rendue compte qu’il y avait un ventilo au plafond ! Et encore, j’avais volontairement choisi les lits les plus près de la fenêtre, heureusement obstruée par une moustiquaire qui, malheureusement ne laissait passer que peu d’air. Pour dormir avec seulement une culotte, j’ai coincé mon drap de dessus dans les lattes du lit d’en haut, me fabriquant comme une petite tente d’intimité. Aude pratique la technique du T-shirt mouillé, elle ronfle bien, mais comme elle m’a donné des boules Quiès, tout va bien pour moi. Les pauvres, les autres dormeuses !

Au matin, je me réveille, le lit d’Aude est vide. Je m’habille, rassemble mes affaires, ramasse les draps, les deux téléphones portables rechargés et sort le plus silencieusement possible. En bas, elle attend depuis six heures du matin.  Il est presque sept heures, le petit-déjeuner commence à 7h30 : thé, café, tartine au pain frais, jus d’orange (j’aurais pu l’éviter).

Départ de l’AJ, dans la bonne direction, en suivant l’ancienne voie ferrée désaffectée. Nous demandons le chemin. Il faudra tourner, mais je ne sais plus de quel côté. En passant, je vois des escaliers à droite. Non, ce doit être plus loin. 

Dans l’esprit de Picasso, et de La femme qui pleure, mais sur ce tag, Dora Mar a de quoi se défendre !

Dans l’esprit de Picasso, et de La femme qui pleure, mais sur ce tag, Dora Mar a de quoi se défendre !

Mais au bout d’un moment, il n’y a plus d’espace où poser les roues : traverses et ballast nous en empêchent. Demi-tour. Nous demandons notre chemin à un autre promeneur. Il faut à nouveau faire demi-tour et tourner sur notre gauche. Ce ne sont pas des escaliers mais une pente que nous prenons à pied. Quelques centaines de mètres, après avoir passé le pont basculant à double-levis immortalisé par Van Gogh, Aude annonce qu’elle a pensé puis oublié qu’il fallait remplir les bidons ! Demi-tour, toutes ! Ce n’est que le troisième demi-tour depuis le départ !   

Pont de Langlois aux lavandières et son original
Pont de Langlois aux lavandières et son original

Pont de Langlois aux lavandières et son original

Avec une loupe, il est possible de compter quatorze cigognes en train de pique-niquer dans la rizière. Si, si, je les ai comptées !

Avec une loupe, il est possible de compter quatorze cigognes en train de pique-niquer dans la rizière. Si, si, je les ai comptées !

Maison d’un sellier

Maison d’un sellier

Nos premiers chevaux blancs camarguais

Nos premiers chevaux blancs camarguais

La route est très très droite, au milieu des rizière et des roseaux.

Après avoir affronté un vent de face assez violent, tout à coup après quelques zigzags autour de cet alignement d’éoliennes et d’une pompe qui envoie l’eau du Rhône vers les rizières, le vent nous pousse ! Demi-tour, nous avons dû nous tromper de direction, c’est bizarre, pourtant je n’ai pas vu d’autres routes.  Je vois au loin un pêcheur, je m’approche, nous sommes dans la bonne direction me dit-il.  Demi-tour, encore, nous reprenons la route.

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Le ciel est chargé, violet, sombre. On entend résonner le tonnerre en arrivant sur Saint-Louis-du-Rhône. Quelques grosses gouttes éparses aux premières maisons. Puis un peu plus à la hauteur d’un square pour enfants. Je vise le toboggan et sa cabane au cas où, en urgence, il faille s’y réfugier. On roule encore un peu. Le vent se fait plus violent, les gouttes plus intenses. Un snack (Le fournil) ! ça tombe bien, il n’est pas loin de midi. On cale le vélo le long des barrières du trottoir et on entre. Et là, le déluge. Des cataractes d’eau s’engouffrent juste après que le patron ait bâché la toile. Un vent d’une puissance incroyable renverse le tandem. Il faut aller le chercher, le patron ne veut pas le laisser couché sur le trottoir (mais qui va passer par ce temps de folie !?). Moi ne peux plus sortir par la terrasse, tout est zippé. Il sort, prend le tandem, un brin (même beaucoup !) énervé, déplace un autre vélo, met une table par-dessus une autre et rentre, rincé ! L’orage est titanesque.

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

En plus maintenant il y a une fuite d’eau entre deux toitures à la hauteur des toilettes du snack. Le patron nous dit qu’il ne faut pas aller à la mer car c’est l’emplein et que nous ne pourrons pas accéder à la mer. Je cherche « emplein » sur internet : « brusque montée des eaux qui résulte de l'action conjuguée de la marée et du fort vent de sud-est ».

Nous nous payons des calamars pour l’une et steack-frites pour l’autre. Le patron est très à cheval sur sa carte menu, tout y est bien indiqué et « Lisez, c’est écrit ! ».

Le repas terminé, l’orage est passé et nous pouvons repartir pour les 10 km jusqu’à la Plage Napoléon. Joli parcours entre les saladelles, les canaux et la digue. Quelques échassiers, quelques cabanes de pêcheurs, quelques barques...

Au pied de la tour, l’office de tourisme

Au pied de la tour, l’office de tourisme

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022
De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Quand nous arrivons, la plage Napoléon est trempée, une piscine naturelle s’est formée où des enfants jouent, loin de la mer, haut sur la plage. Sinon, tout le monde a plié bagage, une photographe fait des clichés : la couleur du ciel, les vagues… et puis nous. On est bien, on et tranquilles.

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Depuis Arles nous avons roulé 57,96 km pendant 3 heures 30 avec un dénivelé de 33 mètres à 16,4 km/h de moyenne et à la vitesse maximum de 32,4 km/h.

Les sapeurs-pompiers surveillent la mer. Quand nous arrivons le drapeau est rouge, baignade interdite. Puis il se met à l’orange. Prudence. Je me suis baignée toute habillée, « C’est nouveau ! » me fait remarquer Roland. Aude se contente de tremper les jambes jusqu’à mi-cuisse, elle craint les vagues mais les regarde et les écoute avec bonheur.

 

Pour revenir de la plage, nous avons roulé 8,10 km en 29 minutes avec presque 0 mètres de dénivelé (trois, en réalité). À la vitesse moyenne de 16,6 km/h et une pointe à 42,4 (comme c’est plat, je me demande bien où !).

En revenant à Port-Saint-Louis, nous allons directement à la villa Salamandre. Nous y trouvons Arlette et Richard qui nous ouvrent la porte sur leur piscine ! Quel régal !

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Arlette nous invite à boire sur la terrasse et Richard galèje. Avec son accent, Aude ne comprend pas tout ce qu’il dit, peuchère ! En plus, il parle le Marseillais, et certains mots sont du patois. Il a été marin-pompier à Marseille, militaire, dans la marine. Arlette, elle, à 50 ans a fait une formation d’aide médico-psychologique et s’occupait de personnes autistes, psychotiques, et autres troubles psychiques hébergées en établissement. Chaque année elle mettait sur pied des séjours avec eux : vacances en croisière, randonnée itinérante. Le week-end ils hébergent Victorine, sa sœur qui a eu un accident, une chute dans un escalier. Fracture ouverte de la cheville qui s’est infectée. Cela fait des mois que cela dure.   

Arlette nous montre notre très jolie chambre, la salle de bain et les toilettes. Ils ont un camping-car et partent chaque année et expédition, cette année ce sera vers l’Andalousie et l’an prochain en Sardaigne et le rêve de Arlette c’est le Laos et le Cambodge, elle cagnotte régulièrement (en louant deux chambres) pour cette destination.

Deux tortues d’Hermann vivent dans le jardin. Nous n’avons vu que le mâle, assez gros. Quand ils l’ont eu, il était grand comme une pièce de cinq francs.

Sur l’église, la croix camarguaise

Sur l’église, la croix camarguaise

Après la douche, la piscine. Puis un peu de farniente. Les Suisses arrivent. Il est tôt, nous allons nous promener et retournons vers le port, rue Pasteur, barrée par une chaîne, boire un pastis. La moitié d’une grosse dose chacune (le patron est généreux !). La pluie menace à nouveau, nous nous installons à l’abri. Je pars payer. « 17,50€ ! ». Quoi ?! « Ah, oui, on est à Port-Saint-Louis, ici, c’est le tarif » me dit, sérieux comme un pape, le patron. Je n’y croyais pas, tout en me disant, c’est quoi cette arnaque ? Et il maintient le tarif, sans perdre son sérieux. Puis il m’envoie vers la caissière « Deux euros, madame, s’il vous plaît ! ».

Les restaurants (Sushi, coquillages, pizzas) du village qui le souhaitent peuvent s’installer dans des containers aménagés. Une scène où chaque soir se déroulent des spectacles. Tables et chaises, nettoyées par des bénévoles. Toilettes. Tout est bien organisé. Nous prenons huîtres, moules et frites.

Jean-Paul Gay, adjoint au maire délégué à l’environnement et espaces naturels ainsi qu’au logement de Port-Saint-Louis-du-Rhône, nous explique qu’il est Président et fondateur du festival de la Camargue et du Delta du Rhône qui se déroule en octobre. 

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022
De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Les Suisses nous rejoignent, nous avons déjà fini de manger. Puis, au bout d’un petit moment, fatiguées, nous retournons au gîte. Un gecko est aux aguets sur le mur de notre chambre. Ça porte bonheur. En Camargue, les moustiques n’ont qu’à bien se tenir. Des libellules orange dans les champs. Des chauves-souris dans le ciel. Des geckos dans les maisons. Et si ça ne suffit pas, des moustiquaires à toutes les ouvertures. 

Hier soir je n’ai pas lavé mon cuissard, je l’ai jeté, très usé, il me fait mal. Demain je mettrai mon pantalon en enlevant les manches, il se transforme en short. Ce n’est pas très adapté mais nous devons rouler très peu : jusqu’au bac sur le Grand Rhône, moins de dix kilomètres, puis après le bac, le car puis le train. Et enfin la remontée vers Saint-Prim. Heureusement qu’Aude m’a prêté un débardeur, en plus, il est assorti au cuissard, bleu !  

Malgré les boules Quiès, comme nous dormons dans le même lit pour le dernier soir, j’entends un peu de bruits du côté droit ! 

Ce matin Aude s’est rendue compte qu’elle avait emporté la clé du casier de l’AJ. C’est un peu de ma faute, je l’ai posée sur son lit, sans le lui dire. Quant à moi, quand j’ai défait mon lit, j’ai totalement oublié qu’elle était posée sur les draps. Je ne sais donc pas du tout où est passée ma clé. Sous le lit, sans doute ou dans le linge sale !  

Arlette nous a préparé un superbe petit déjeuner : café, thé, croissants, pastèque, yaourt, jus d’orange… Après avoir partagé ce dernier bon moment avec elle et Richard, et alors que les Suisses se réveillent, nous repartons sur notre tandem.

Quelques kilomètres à faire, 6,96 exactement pour rejoindre le bac, gratuit pour les piétons, les chevaux et les vélos. C’est marrant, ça ne dure même pas 10 min. Nous avons roulé à 13,27 km/h de moyenne pendant une demi-heure.

 

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Arrivées en face, à Salin-de-Giraud et la réserve naturelle de la Camargue, nous cherchons Le café des sports d’où part le car. 1€ par personne, le billet s’achète à bord. Le café est à côté d’un grand et beau bâtiment en pierre qui, ainsi qu’une dizaine d’autres identiques, servait de logement aux ouvriers des salins (comme dans les mines du Nord, même conception, même fonctionnement).

 Le temps de boire un coup, le car est là. Nous payons la conductrice qui nous ouvre la soute. Aïe, elle est traversée au milieu par une poutrelle métallique légèrement plus basse que le plafond. On essaie en enlevant le roue avant mais c’est le guidon qui ne passe pas. La conductrice a des horaires à respecter, une cliente a un rendez-vous. Puis la conductrice m’amène à l’arrière, il y a un porte-vélos. Je le dégage, mais le rail est trop court pour notre « vélo à 3 roues » comme dit la conductrice. Je passe de l’autre côté pour tirer un peu le vélo, Aude le pousse très (trop !) fort. Impossible de le décoincer. Je me couche dans la soute pour essayer de le dégager. Ouf, on l’a sorti ! Je suis noire de suie. La soute, de l’autre côté semblant plus longue, je voudrais, sur les conseils de la conductrice, essayer de l’installer de ce côté. Mais Aude, excédée, décide que ça suffit, nous repédalerons jusqu’à la gare d’Arles.

Retour par le bac, toujours gratuit.  

Nous roulons, et il y a un peu de vent, encore de face parce qu’il a tourné bien sûr, et la route est toujours très, très droite. On revoit les chevaux, la maison au toit de chaume mais les cigognes sont parties pique-niquer ailleurs.

« Parle à droite, je t’entends si je tourne la tête à gauche ». Oui mais les renoncules jaunes qui poussent dans le canal sont à droite ! Trop tard, Aude en verra mais quelques kilomètres plus loin.

En arrivant à Arles, nous repassons le pont de Van Gogh et je demande la direction pour la gare. Cette fois-ci, c’est moi qui fais des miennes : en approchant d’un jardinier je dis à Aude qu’on va s’arrêter, mais en fait je cause au gars sans m’arrêter et Aude court à cheval sur le tandem derrière moi qui, ayant eu mes indications, repart. Ça fait bien rire Aude ces petites courses, c’est comique en effet. De toute façon on gère vraiment super bien.

Nous arrivons à Arles notre périple est presque fini. Aujourd’hui, 38,96 km en deux heures, à 18,9 km/h de moyenne.

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Nous prenons notre billet, seulement 25€ pour elle, et moi, en tant qu’accompagnatrice, je ne paie rien. Nous achetons sandwichs, boissons, Pepito et chips, cartes postales pour nos familles et les amis du club, dont un qui a acheté notre tandem ! Un Lapierre qui fait son effet auprès des cyclistes.

Nous allons manger dehors, nous partageons le carré occupé par un arbre, avec deux jeunes filles. L’une Argentine, architecte, l’autre espagnole, qui crée des livres, elle dessine. Toutes deux habitent Barcelone.

À leur départ nous sommes importunées par des enfants qui mendient, « Pour aller à la piscine », nous dit l’un d’eux. Nous leur donnons un paquet de Pépito, mais comme il est entamé, ils n’en veulent pas. Nous ne leur donnons pas d’argent, d’où cette réaction enfantine : « T’es pas belle ! »

La boîte aux lettres est trop loin, le temps presse. Une voyageuse nous propose de les poster … à Avignon ! Puis le bureau d’à côté s’ouvre, un office de taxis. Le patron accepte de le faire pour nous. La chance ! 

Sur le quai de la gare, une Suisse remontée (comme un coucou suisse !) et un peu désagréable se plaint qu’on l’ait plusieurs fois empêchées de monter avec son enfant et son vélo cargo rempli de choses. Je comprends son agacement, peut-être que dans son pays c’est possible. C’est vrai qu’il est bien encombrant.

Aude me dit que, souvent, les wagons réservé aux vélos sont en tête de train. Je demande à une contrôleuse à quai où se trouvera le wagon pour les vélos. Elle nous répond d’un ton agacé (elle aussi, décidément !) : « Ça m’étonnerait que vous puissiez monter dans le train avec un tandem. De toute façon, c’est la dernière année ! ». Annonce au micro : « Les voyageurs qui descendent à Saint-Clair-les-Roches sont priés de monter dans le wagon de tête ». Nous avons notre réponse. Mais, non seulement on ne nous empêche pas de monter, mais en plus, notre vélo est pris en charge par un jeune homme payé par la SNCF, très aimable et efficace. Il nous fait remplir un questionnaire et nous notons notre grande satisfaction.

Quel sens ? Faut-il suivre la direction indiquée par le vélo, ou celle de la flèche ?

Quel sens ? Faut-il suivre la direction indiquée par le vélo, ou celle de la flèche ?

Notre vélo changera trois fois de place, au gré des arrêts et besoins. D’abord dans le compartiment réservé aux vélos, dégagé de ses sièges. Puis dans le vaste espace qui accueille les voyageurs en fauteuil roulant. Puis ensuite le long de la fenêtre. Ce qui manque ce sont des anneaux et des sangles. Aude joue à MacGyver en le fixant tant bien que mal avec sa veste.
Notre vélo changera trois fois de place, au gré des arrêts et besoins. D’abord dans le compartiment réservé aux vélos, dégagé de ses sièges. Puis dans le vaste espace qui accueille les voyageurs en fauteuil roulant. Puis ensuite le long de la fenêtre. Ce qui manque ce sont des anneaux et des sangles. Aude joue à MacGyver en le fixant tant bien que mal avec sa veste.

Notre vélo changera trois fois de place, au gré des arrêts et besoins. D’abord dans le compartiment réservé aux vélos, dégagé de ses sièges. Puis dans le vaste espace qui accueille les voyageurs en fauteuil roulant. Puis ensuite le long de la fenêtre. Ce qui manque ce sont des anneaux et des sangles. Aude joue à MacGyver en le fixant tant bien que mal avec sa veste.

Dans le train nous demandons au contrôleur de nous expliquer pourquoi les voyageurs qui descendent à Saint-Clair-les-Roches doivent monter dans le wagon de tête. L’explication est simple : le train est long, le quai est court ! Quant au fait que les compartiments soient ou non accessibles aux tandems, remorques et autres cargos, ce n’est pas de la responsabilité de la SNCF mais celle de la Région. Et en plus ce train traverse deux régions où, politiquement, les Présidents ne s’entendent pas du tout. Ils appartiennent à la Région qui, si j’ai tout compris paient pour emprunter les voies de la SNCF. Les contrôleurs sont aussi payés par la SNCF.       

Pour descendre, le jeune homme est toujours présent. Nous nous remettons en selle direction Saint-Prim.

Trois kilomètres de la gare, nous sommes arrivées ! Les deux grosses sacoches sont enlevées, les deux autres sont débarrassées des outils, de la bouteille d’eau et des barres de céréales. On boit un coup. Le voyage est terminé mais il restera dans nos cœurs.   

Retour en voiture à la Place Saint-Louis où je dépose Aude. Nous rentrons chacune chez nous prendre une bonne douche et faire tourner la machine à laver. Puis repenser à cette belle parenthèse tandem.

 

Parties du Rhône (69) et de l’Isère (38), nous avons traversé, la Drôme (26) l’Ardèche (07), le Vaucluse (84), le Gard (30) et les Bouches-du-Rhône (13).

Petit récap :

Allô maman bobo (jour 1) : 54,64 km. 139 m dénivelé. 14,8 Moyenne. 35,6 max. Saint-Prim Gare Saint-Clair -les-Roches, puis Montélimar-Montdragon.  

Arles (jour 2) : 78,45 km. 146 m dénivelé. 5 h. 15,7 km/h moyenne. 43 max. Saint-Geniès-de-Comolas à Arles.

La mer ! (Jour 3) : 57,96 km. 33 m dénivelé. 3 h 31. 16,4 km/h moyenne. 32,4 mas. De Arles à la plage Napoléon en passant par Port-Saint-Louis.

Dodo (jour 4) : 8,10 km. 3 m dénivelé. 29 minutes. 16,6 km/h moyenne. 42,4 max. De la plage Napoléon à Port-Saint-Louis.

Le jour du bac (salin de Giraud) : 6,96 km entre le gîte et le bac 3 m dénivelé. 30 mn. Du gîte de Port-Saint-Louis au bac salin de Giraud. 13,27 km/h moyenne. 25,7 max

Retour au bercail : 38,96 km 41 m dénivelé. 2 h 03 du bac salin de Giraud à la gare d’Arles. 18,9 km/h moyenne. 27,2 max.

Sans Strava : 3 km. Gare Saint-Clair -les-Roches à Saint-Prim.

Total 248 km

 

De (la place) Saint Louis à (Port) Saint-Louis, récit d’une randonnée en tand’aime Du 12 au 15 août 2022

Total 248 km

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Rédigé par Martine Silberstein

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