Publié le 27 Avril 2020

Un bâtiment hospitalier ne soigne pas. Une salle de classe n’enseigne pas. Les salades ne poussent pas toutes seules. Un train n’avance pas tout seul. De même, un produit ne se fabrique ni ne se vend, un colis ne se livre… qu’avec du travail humain, vivant. Nous avons créé La compagnie Pourquoi se lever le matin !  Une association à but non lucratif, pour apporter le point de vue du travail, exprimé par ceux qui le font, dans les débats qui agitent notre société : santé, alimentation, enseignement, transport, énergie … et bien d’autres encore.

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 24 Avril 2020

C’est la guerre.

                               C’est la guerre ?

                                                               C’est la guerre !

 

 

Je me rends chez chacun avec mon nez-de-cochon trouvé dans le grenier du grand-père. Il a prouvé son efficacité pendant la guerre des tranchées en 14-18 contre le gaz moutarde. Un autre jour je vous parlerai des pieds et nez de cochon à la sauce moutarde, mais là n’est pas mon propos aujourd’hui !  

Chez chacun, je demande, dès mon arrivée, sur un ton qui ne demande pas de contestation : « Je peux emprunter vos toilettes ? ». Ils n’ont pas le temps de réfléchir que déjà ils me montrent du doigt le cabinet d’aisance. Ils ont pitié, aucun ne refuse.

Mon masque impressionne, il fait peur. Je n’ai trouvé que ça pour me protéger des miasmes de ces gens. Et j’en profite.  

Le prétexte ? Toujours le même ! « Je viens réparer votre chauffe-eau ». Mais en réalité, il s’agit de tout autre chose…

Avec mes pinces, mes tournevis je ressemble à un employé lambda chargé de l’entretien de la chaudière alors qu’en réalité… je suis un espion à la solde du gouvernement chargé de poser des détecteurs parmi la population. Ils n’y voient que du feu, ces imbéciles !

La chaudière est souvent dans la cuisine, c’est comme les toilettes, tout le monde y va et y passe du temps. Et quand ce n’est pas dans la cuisine, c’est souvent dans la cave. Là, j’avoue que c’est moins intéressant. Le petit plus, dans les toilettes, et ça je l’ai imaginé moi-même, c’est le palpeur dans la lunette du w.-c. Quand il y a une lunette ! Parce qu’il y a des gens qui n’en n’ont pas ! Inconcevable, inimaginable pour moi. La première fois que cela m’est arrivé, j’en ai été tout dépité ! Bon, mais dans ce cas-là je pose quand même un micro-caméra, c’est le minimum que je puisse faire.

Toutes leurs conversations sont enregistrées par des spécialistes capables de détecter les informations essentielles pour la nation grâce à l’état émotionnels contenues dans les voix. Et quand j’ai pu, en plus poser un palpeur, leur température est prise et c’est efficace à cent pour cent.

Je me suis même rendez-vous compte, rendu dans un lupanar ! Ce métier apporte quelques découvertes surprenantes. Mais la plupart du temps j’œuvre dans des appartements exigus, surpeuplés de mômes surexcités, des conditions de travail quasi impossible ! Comment veut-on que je pose tous ces détecteurs sous les yeux brillants de gosses à l’affût de toute nouveauté pouvant les occuper un moment ? Mon masque en effraie un certain nombre, mais les autres se plantent sous mon nez à observer ce que je fabrique. En plus, il n’est pas rare que les parents, trop contents d’avoir enfin la paix cinq minutes leur disent « Va donc voir ce qu’il fait, le monsieur ». Le plus simple et le plus tranquille, c’est quand même chez les grand-mères et les gens qui confient leur clé à la concierge. Sauf chez cette vieille, l’autre jour. Au début elle me zyeutait debout, dans sa cuisine, puis elle s’est carrément assise, encouragée par sa fille « Tu ne vas pas rester debout, maman !? ». Je me demande bien d’ailleurs ce qu’elle faisait là. Et tout le temps où j’ai travaillé le nez sous le chauffe-eau, elle est restée, comme les gosses. Je n’ai rien pu faire de sérieux. Il a fallu que je crée une panne, parce qu’il ne faut pas croire, je m’y connais quand même un peu dans ces engins, pour revenir le lendemain remettre l’eau chaude et surtout poser un micro-caméra, ce qui est quand même le plus important !

Je rentre chez moi avant le couvre-feu, je n’ai pas envie de me faire contrôler même si je fais partie des personnels indispensables. Bien sûr, cette crise tragique aura une fin, mais quand ? Nous vaincrons cette catastrophe, mais parmi tous ceux qui sont touchés, tous ne survivront pas. En ce moment, la mortalité explose, c’est le pire scénario que j’ai vécu depuis que je fais ce boulot. Je suis en première ligne, je le sais, même si je me protège. J’ai des collègues qui ont été frappés, et pourtant certains avaient fait la guerre, la vraie, avec ses batailles, ses carnages et ses drames. Là, l’ennemi avance à visage masqué et la stratégie face à ce désastre est radicalement différente. Je vois bien la détresse, même des plus aguerris d’entre nous dans cette tourmente face à la pénurie de tout ce qui est vital. Alors bien sûr, on fait front face à ce conflit où l’ennemi est invisible et les ravages immenses. J’espère que l’on va s’en sortir grâce à la concorde nationale et que la tactique géopolitique l’emportera sur les tensions internationales, nous devons tous nous serrer les coudes face à lui. Mais moi, je ne suis qu’un petit plombier de rien du tout, je ne fais que mon boulot !  

Martine Silberstein

C'est la guerre

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

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Publié le 21 Avril 2020

Chroniques de l’oiseau à ressort

Haruki Murakami est un auteur japonais que j’aime beaucoup lire. On y découvre un monde étrange. Des mondes parallèles. Une civilisation, une culture et une mentalité surprenante. J’ai un ami japonais, artiste, Nobuaki Takekawa (dans ce blog : Biennale d'art contemporain) à qui j’ai posé cette question : « Tous les Japonais sont-ils comme Haruki Murakami ? ». Il  m’a répondu «  Non, pas du tout ! ». Comme quoi…

 

Atelier d’écriture

Voici ce que j’attends de vous : avec les titres, tout ou partie de titres, inventez une histoire qui sera très certainement très mystérieuse, fantastique, bizarre, voire bizarroïde mais qui sera peut-être tout aussi bien très réaliste, autobiographique, collant à l’actualité ou à l’histoire ou à l’Histoire avec un grand H !  

Faites comme d’habitude, pour tous les ateliers que vous commencez maintenant à apprivoiser, vous interprétez, vous adaptez, vous suivez ou ne suivez pas mes consignes. Un seul principe : écrire ! Amusez-vous bien !

 

 

Auteur : Haruki Murakami

Titre du livre : Chroniques de l’oiseau à ressort

 

Table des matières

Première Partie : La pie voleuse

 

Le mardi de l’oiseau à ressort ; six doigts et quatre seins

Pleine lune et éclipse solaire ; les chevaux meurent dans les granges

Le chapeau de Malta Kano ; tons sorbet ; Allen Ginsberg et les croisés

La tour haute et le puits profond

Intoxiqué aux pastilles au citron ; l’oiseau incapable de voler et le puits à sec

Le pressing du bonheur 

Réflexion sur la souffrance

Conduits souterrains et manque d’électricité ; les théories de May Kasahara sur les perruques

Magic Touch ; mort dans une baignoire ; le distributeur de souvenirs

Ce qui émergea de la boue tiède ; l’eau de toilette

 

Deuxième partie : L’oiseau prophète

 

L’histoire des singes de l’île banale

Perte de la grâce divine

Paysages de villes lointaines ; la demi-lune éternelle ; l’échelle en place

Transmission de patrimoine ; réflexion sur les méduses

La racine du désir ; à travers le mur de la chambre 208

Le puits et les étoiles ; comment l’échelle disparut

Douloureuse sensation de faim ; l’oiseau prophète

Ce que j’ai découvert en me rasant ; et à mon réveil

Le nom adéquat ; brûlée à l’huile de salade un matin d’été

Le plus simple ; la chose dans un étui à guitare

Les bonnes nouvelles sont annoncées à mi-voix

 

Troisième Partie : L’oiseleur

L’énigme de la demeure des pendus

L’hiver de l’oiseau à ressort

Réveil d’hibernation ; encore une carte de visite ; l’anonymat de l’argent

Péripéties dans la nuit

Les chaussures neuves ; retour à la maison

L’endroit que l’on peut trouver en réfléchissant bien

Cannelle et muscade

L’attaque du zoo ou un massacre maladroit

Cette pelle est-elle réelle ? Incident au cœur de la nuit

L’homme qui attendait ; l’oisiveté est la mère de tous les vices

L’étrange langage des signes de Cannelle ; offrande de musique

C’est peut-être ici que tout s’arrête

L’épuisement et le fardeau du monde ; la lampe magique

Le salon d’essayage ; le successeur

La fille des crapauds sans cervelle

Labyrinthe souterrain ; les deux portes de Cannelle

Les méduses du monde entier ; la métamorphose

Compter les moutons ; ce qu’il y a au centre du cercle

Alerte rouge ; une longue main tentaculaire

Celui qui nuit ; le fruit mûr

Des oreilles triangulaires ; les clochettes du traineau

On ne peut pas faire confiance dans une maison

Naissance d’une maison vide ; changement de monture

La batte disparaît ; le retour de la pie voleuse

Faire travailler l’imagination d’autrui

Un endroit dangereux ; les téléspectateurs ; l’homme vide

La lueur d’une luciole ; rompre le sortilège

Le monde des réveils qui sonnent le matin

Rien qu’un couteau réel ; la fameuse prophétie

La famille canard ; l’ombre des larmes

Au revoir

 

Vous en saurez plus sur cet auteur et sur ce livre en allant sur mon site préféré 

 

https://www.babelio.com/livres/Murakami-Chroniques-de-loiseau-a-ressort/4408

 

Pour en savoir encore plus sur le livre, un blog que je viens de découvrir : http://lechatsurmonepaule.over-blog.fr/2015/03/haruki-murakami-chroniques-de-l-oiseau-a-ressorts.html

 

 

Les bonnes nouvelles sont annoncées à mi-voix par un distributeur de souvenirs

 

Lundi, c’est jour de la naissance de la pleine lune et d’une éclipse solaire. La demi-lune n’est plus éternelle, elle est tombée dans un puits profond et à sec, tout comme les étoiles. Au réveil elle n’éclaire plus les paysages de villes lointaines. Elle fait travailler l’imagination des téléspectateurs contre l’épuisement et le fardeau du monde pour rompre le sortilège de la fameuse prophétie.

Mardi, c’est le jour de l’oiseleur et de son oiseau à ressort. C’est une pie voleuse, un oiseau incapable de voler mais un oiseau prophète. Quand c’est l’hiver l’oiseau à ressort mange des lucioles à la lueur d’un cercle vide, quand c’est l’été des fruits mûrs assaisonnés de cannelle et de muscade. Il appartient au monde des réveils qui sonnent le matin dans une maison vide. 

Mercredi, c’est le jour de l’histoire des singes dans un île assez peu banale car c’est là que les méduses du monde entier se donnent rendez-vous. Les singes aussi ont reçu la grâce divine, ils ont six doigts au bout d’une longue main tentaculaire et quatre seins. Ils jouent avec la lampe magique, cette chose qu’ils rangent ensuite dans un étui à guitare à l’ombre des larmes.

Jeudi, c’est le jour où les chevaux meurent dans les granges, intoxiqué aux pastilles au citron et brûlés à l’huile de salade. C’est donc aussi un jour de réflexion sur la souffrance et la racine du désir pour tous les hommes qui attendent la transmission de patrimoine et l’anonymat de l’argent. J’ai changé de nom et de monture et je suis partie sur un traineau en laissant une simple carte de visite.

Vendredi, c’est le jour de la fille des crapauds sans cervelle. Elle s’appelle Malta Kano et porte une perruque, un chapeau aux tons sorbet et des chaussures neuves. Les crapauds vivent dans des labyrinthes souterrains et elle, dans une tour haute où deux portes ferment le salon d’essayage. Les crapauds lui rendent visite grâce à l’échelle en place mais un jour, Dieu sait comment, l’échelle disparut. Les théories de May Kasahara expliquent qu’à travers le mur de la chambre 208, la demeure des pendus, l’endroit que l’on peut trouver en réfléchissant bien, se métamorphose l’étrange langage des signes, une véritable énigme.

Samedi, c’est le jour où je dois compter les moutons qui émergent de la boue tiède. Je dois les emmener se laver au pressing du bonheur mais par manque d’électricité je les lave à l’eau de toilette dans une baignoire adéquat. Ce que j’ai découvert en les rasant c’est qu’ils ont des oreilles triangulaires et une clochette au centre, offrande de musique. Est-elle réelle ou plus encore ?

Et dimanche, c’est le jour d’été où la famille canard, ALERTE ROUGE, a involontairement été responsable de l’attaque du zoo à coup de pelle, un massacre maladroit dans un endroit dangereux. Cet incident, ces péripéties au cœur de la nuit ont fait se réveiller d’hibernation Allen Ginsberg et les croisés, successeurs de l’homme à la batte et au couteau.

Au revoir, retour à la maison et à la douloureuse sensation de faim, là où tout s’arrête sur l’oisiveté, mère de tous les vices et sur la Magic Touch, Celle qui nuit ou qui luit. Rien qu’un réel.

Martine Silberstein

L’Oiseau de Feu

(15 termes utilisés repris sur les 3 parties du livre)

 

 

Fini le temps,

Où je suis l’homme vide,

Caché dans le labyrinthe souterrain

A l’ombre des larmes,

Des sanglots de mon destin…

Et à mon réveil,

Mon âme en phœnix,

Dans une obsessionnelle idée fixe

Cherche à tuer l’oiseau incapable de voler et le puits sec

Ne se tarit plus de la sécheresse de moi-même…

L’éclairage de la lampe magique

Révèle en moi la racine du désir…

Rompre le sortilège

N’est plus l’histoire d’un quelconque manège…

L’hiver de l’oiseau à ressort

Se transforme en printemps prêt à éclore…

La métamorphose en magic touch

Fait de moi le successeur…

Et sans contrainte,

Le pressing du bonheur

Fait de l’oiseleur…

Le Phoenix…

La demi-lune éternelle,

Aux éclats merveilleux,

Révèle en moi

L’Oiseau de Feu…

 

Emmanuel LEYMARIE

Chroniques de l’oiseau à ressort

La jeune fille avait l’habitude.

Elle savait qu’IL était là, à guetter ses mouvements. 

 

LUI, il sentait le cœur de la gamine battre fort !

Le sang circulant plus rapidement, bouillant !

Son rythme cardiaque s’accélérait.

Lui se délectait de cette peur.

 

Elle priait pour qu’IL se lasse d’elle. Des mois qu’IL la pourchassait sans relâche.

Elle priait pour qu’IL trouve une nouvelle « proie ». Mais cela faisait si longtemps qu’elle livrait bataille contre LUI…

Elle n’ignorait pas son acharnement et son ambition pour l’avoir, ELLE !

 

Le monde avait été décimé et elle avait lutté pour survivre. Bien qu’elle ignorât le sort de ceux qui furent capturés, elle refusait de se rendre.

Elle en avait fait des choses pour ça…

Elle en avait vu des gens qu’elle aimait, mourir pour les fuir …

 

Cachée dans l’obscurité, comme un flash cauchemardesque elle revit la scène.

Cette scène qui la hantait, constamment, mais qui l’obligeait à se battre, jour après jour, pour LUI réchapper, encore et toujours.

 

Courant dans la nuit noire, entourées d’arbres et de ronces, sa petite sœur et elle tentaient de LUI fausser compagnie.

Les petites jambes de sa partenaire ne lui permettaient pas de suivre la cadence. Dans un dernier effort, la grande lui pris la main en l’obligeant à la suivre. Il leurs fallait trouver au plus vite un abri.

Dans ces souvenirs, à quelques kilomètres, dans cette forêt autrefois très fréquentée, se trouvait les vestiges d’une ancienne civilisation. Il leur fallait atteindre cette grotte. Rapidement. Au plus vite.

Les branches leurs fouettaient le visage. Les pieds nus, cornés, déchiquetés par les pierres et les ronces ne les portaient presque plus. Chaque pas était devenu un supplice. Mais la vraie torture fut d’entrevoir leurs choix : continuer de courir et de souffrir pour s’abriter et LUI échapper. Ou capituler, arrêter de courir et se laisser emporter par cette créature.

 

L’ainée savait qu’IL n’était pas seul. Elle savait qu’ILS étaient plusieurs. Qu’ILS étaient responsables de la mort des siens.

A leur arrivée, certains humains se sont dit qu’ILS étaient là pour aider.

D’autres ont immédiatement lancé l’assaut !

Mais personne ne parvint à LES chasser.

Personne ne parvint à établir un contact et à comprendre le but de cette « invasion » ?

Et tous ignoraient ce qu’il advenait de ceux qui étaient « enlevés » ?

 

La grotte n’était plus qu’à quelques pas. Mais la petite, épuisée, lâcha la main de son aînée.

Elle s’arrêta. Regarda sa grande sœur, si courageuse et se dit qu’elle, elle méritait de survivre.

Elle prit conscience que ce qui la ralentissait, c’était elle. Et elle fit son choix.

Elle était très jeune, certes. Peut-être tout juste 8 ou 9 ans. Pourtant, de vivre ainsi depuis des mois lui avait fait prendre de la maturité. Il était trop loin le temps des jeux en famille, de l’école, des copines et des chamailleries futiles, entre sœurs. Elle avait toujours admiré sa grande sœur et elle ne s’était jamais sentie à la hauteur. Ce soir-là, lorsque sa main lâcha, la vérité lui parut si clairement !

Alors avant de faire volteface pour courir dans le sens opposé et de se laisser attraper par LUI, elle remercie sa grande sœur de l’amour qu’elle lui avait porté. De la protection qu’elle lui avait prodiguée et elle lui fit promettre qu’elle, elle survivrait.

Sous le choc, la grande sœur ne put émettre aucun son. Elle hocha la tête pour acquiescer mais son corps ne lui répondait plus. Elle qui voulait rattraper sa petite sœur, elle qui souhaitait lui hurler à quel point il lui serait difficile d’avoir la force de Le fuir, seule, ne parvint ni à bouger ni à parler. Paralysée par la perte de sa sœur, seules les larmes furent témoins du drame qui venait de se produire.

Très vite, pourtant, comme une décharge électrique tout le long de sa colonne vertébrale. L’instinct de survie, sûrement. Ses jambes prirent le contrôle de la situation et son corps en entier reprit mouvement.

Sans qu’elle ne se souvienne comment, elle se réveilla dans la grotte. Combien de temps avait-elle dormi ? LUI avait-elle réellement échappé, une fois encore ?

Un bruit vint rompre ses réflexions. Bruit qui prouvait qu’elle vivait encore. Cela faisait des jours qu’elle n’était parvenue à trouver de quoi manger et son estomac le lui faisait remarquer.

Dans son sac à dos, quelques vestiges de sa vie passée. Photos de ses parents et de sa petite sœur, téléphone portable, un chewing-gum à la fraise, un cahier et des crayons de couleurs, une lampe de poche, des allumettes, sa gourde et son « doudou ». En contemplant ces objets, elle se demanda si, dans la grotte où elle avait trouvé refuge et qui renfermait les traces d’une ancienne civilisation, son propre voyage ne devait-il pas prendre fin ici ?

Après tout, le doudou trouverait sûrement sa place parmi les autres reliques…

 

Comme pour dire Adieu à cette vie et ses souvenirs elle s’empara de son chewing-gum goût fraise. La saveur de celui-ci lui rappela tellement de choses ! Le sucre lui redonna de l’énergie.

Son cerveau fusait. Elle ne voulait plus LUI échapper. Elle ne pouvait plus Le fuir. Elle se remémora alors les paroles de son père : « La vraie force, ma chérie, c’est le lâcher prise. La résilience permet d’Affronter et d’Assumer. Aller au bout de ses convictions et être en adéquation avec ce que ton cœur et ta tête te dictent. Voilà ce qui compte réellement ».

 

Elle comprit que désormais, seule elle pouvait décider et choisir le chemin à emprunter.

Elle su quoi faire. Arrêter de fuir et affronter !

 

Après tout, que savait-elle réellement de LUI ? Elle ignorait tout de cette chose. Elle ignorait même à quoi IL ressemblait. Elle s’était toujours défendue de LE regarder. Sa simple présence déclenchait en elle une telle peur, déjà, qu’elle s’était jurée de ne jamais LE regarder. Les seules choses dont elle était certaine était qu’IL était très grand, qu’IL se déplaçait avec ce qui ressemblait à des jambes mais avec une rapidité non humaine. Et qu’IL avait la capacité de la localiser. Elle se demanda même s’IL n’avait pas la possibilité d’entendre ses pensées ?

 

Faire face ! Se dresser face et contre lui ! Elle faisait partie de la race humaine. Elle ignorait s’il en restait d’autres. Mais si elle devait représenter LA dernière, elle LUI montrerait qu’il n’est pas aisé de faire plier un humain. Elle allait LUI tenir tête et IL se souviendrait longtemps de cette poursuite et de SA finalité. Quel qu’en soit son sort, à ELLE.

 

Forte de cette décision, elle se redressa. Debout sur ces pieds, elle prit conscience de la chance qu’elle avait de ressentir la douleur. C’était le signe qu’elle vivait ! Que son corps appartenait toujours à cette vie. Et pour la toute première fois de sa vie, elle comprit, aussi, l’importance de la vie. Et de l’ignorance, finalement, de l’HOMME.

Dans sa tête défila toutes les horreurs crées par l’HOMME… Les Guerres… La Famine… L’Inégalité des PEUPLES…

La déforestation… Les animaux tués pour le loisir ou pour se nourrir…

Les larmes revirent lorsque dans sa tête, les images de l’Amazonie pillée par l’HOMME, toujours, s’imposèrent en elle.

Elle se souvient de tous ces puissants du monde, de tous ces dirigeants pour qui rien ne comptaient plus que l’argent, le rendement !

Et si, cette fois, c’était l’HOMME qui était chassé ? Et si, finalement, l’HOMME entrait dans une chaîne alimentaire, à son tour ? Si NOUS n’étions plus le prédateur au-dessus de toutes les espèces ? Est-ce que l’univers, ou DIEU, ne se vengeait-il pas, à son tour ?

En définitif, il y avait peut-être une justice divine…

 

Cela faisait des mois qu’elle courrait pour réchapper à CETTE CHOSE et forte de son choix de l’affronter et d’assumer, elle décida de savourer, sans peur, la vie. Elle sortit de la grotte. Il faisait chaud. D’après les arbres et les fleurs, elle devina que la saison était le printemps. Cette pensée la fit sourire. Elle qui dans le passé attendait cette saison avec impatience ! Elle qui adorait observer la nature reprendre vie !

Elle se dit que mourir par une telle saison était poétique !

Elle s’allongea dans l’herbe. Les arbres laissèrent passer les rayons du soleil. Que cette chaleur sur sa peau était agréable ! Elle fut surprise par les bruits l’entourant. Les animaux semblaient avoir survécus, eux ! Plus encore ! Il lui semblait qu’ils étaient bien plus nombreux ! Sa vue étant gênée par le soleil, elle détourna son regard plus loin. Elle se mit à observer les arbres. Ils paraissaient plus grands que dans ses souvenirs ! Ils semblaient même être plus forts et plus vigoureux ! Elle aperçue rapidement les vies s’y trouvant ! Beaucoup d’oiseaux, d’écureuils ! Les fleurs l’entourant semblaient sentir encore plus fort et leurs parfums délicieux étaient enivrants !  Des papillons très colorés et magnifiques aspiraient le nectar de celles-ci.

Un bruit survient derrière elle. Elle ne sursauta pas. Elle était prête, de toute façon. Mais la vie n’avait pas fini de la « gâter ». A quelques mètres d’elle, une famille de daims ! Elle fit face et l’un d’entre eux, majestueux avec ces bois sur la tête n’avait pas l’air effrayé. Comme s’il avait repris sa place. Comme s’il savait que désormais, l’HUMAIN ne pouvait plus lui faire de mal.

La jeune fille pleura, derechef. Mais d’émotion. Elle était émue de voir un tel spectacle.

Émue d’abord puis triste. Elle ne put s’empêcher de penser qu’EUX, les HOMMES, avaient tout gâché. Et elle finit par conclure qu’ils avaient bien mérité leur sort, en définitive.

 

Apaisée par ce lâché prise et par la décision qu’elle avait prise d’arrêter de fuir, elle resta allongée, là, à attendre. A L’attendre, LUI. De toute façon, elle savait qu’IL était déjà là, à l’observer. Elle ferma les yeux et savoura ces moments de vie volés et appréciés à sa juste valeur. Elle sentait le vent sur son visage. La chaleur du soleil était un délice et le chewing-gum goût fraise dans la bouche, succulent. Alors elle se dit que pour ses derniers instants, elle était chanceuse.

Si les HOMMES s’étaient contentés du nécessaire…

Si la conscience collective avait pu fonctionner…

La question ne se posait plus…

 

Elle sentit un courant d’air, au-dessus d’elle. Les rayons du soleil ne réchauffaient plus son visage. La peur revint. Elle le savait. IL était là. Elle se décida à ouvrir les yeux. Elle était effrayée mais elle L’affronterait, se l’était-elle juré !

Elle vit, d’abord, les jambes, musclées et imposantes. Puis un torse magnifiquement dessiné !

Elle se dit qu’il n’était pas si effrayant en réalité. Puis, un courant d’air, de nouveau. Et elle comprit !

Deux immenses ailes dans le dos de cette créature !

Continuant dans son courage, elle regarda quelle « tête » pouvait bien avoir cette créature ? Son regard se plongea dans le regard de la créature.

« IL est divin », se dit-elle. Sa beauté n’avait pas de mots ! Elle ignorait ce qu’IL était. Elle ignorait même ces intentions. Mais elle ne put se retenir de l’admirer. Est-ce un ange ? Un monstre ? Un démon déchu venu se venger ? Ou un DIEU ?

 

Toujours plongée dans son regard bleu anthracite, la peur laissa place à la fascination !

Soudain, dans sa tête, elle entendit une voix. Sa voix à LUI ! Et ce qu’il LUI dit ne l’effraya pas.

« Cette poursuite n’a que trop duré ! Aucun humain ne m’a résisté autant de temps ! Désormais, tu ne peux plus fuir ».

Elle s’entendit lui répondre : « Je ne compte plus fuir ! ».

Elle avait été audacieuse. Comment allait-IL le prendre ?

Un rire franc et presque amical fut la réponse. IL se dressa face à elle et IL lui tendit la main afin qu’elle se relève. Le contact physique fut attractif ! Électrique ! Elle ne parvint pas à comprendre d’où venait cette attraction soudaine après des mois de peur. Elle pensa à ses parents et à sa sœur et elle se reprit. Il ne fallait pas tomber dans le piège.

Mais quel piège ?

Pour parvenir à le regarder dans les yeux, elle dut lever la tête. Elle réalisa qu’il mesurait plus de deux mètres ! Telle une statue Grecque, sa musculature et son ossature étaient parfaite ! Ses cheveux fins d’un châtain clair lui donnaient un air « angélique ».

Mais elle LE détestait, aussi et surtout !

Le monde était ce qu’il était à cause de LUI ! D’EUX !

Mais que sont-ILS et que veulent-ILS ?

De nouveau, IL rit. IL lui prit la main et elle sentit son corps décoller. IL l’emmenait avec LUI ! Pour aller où ? Pourquoi faire ? La peur de nouveau s’empara d’elle. Dans sa tête, elle entendit : « Regarde, jeune humaine ! REGARDE ! Le monde que tu as connu a été détruit par l’HOMME. Nous ? Nous sommes venus rétablir l’équilibre ! REGARDE jeune humaine ! Ouvre les yeux ! Ne vois-tu pas la nature reprendre ses droits ? Ne sens-tu pas que l’air que tu respires est pur ? N’entends-tu pas le silence de l’HOMME et le bruit de la vie naturel ? Voilà ce que nous sommes ! L’équilibre ! Tu as su nous interpeller. Tu as été l’une des seules à résister si fortement, à t’accrocher ainsi à la vie et à la terre. Nous avons entendu tes pleurs. Nous avons entendu tes regrets ».

NOUS ? Combien sont-ILS ? Sont-ILS tous comme LUI ? La jeune fille avait la tête qui tournait. L’air, les informations lui parvenant, tous cela se bousculaient dans sa tête.

 

Elle prit la parole et LUI cria : « Qu’attends-tu de moi ? Tue-moi qu’on en finisse ! »

IL rit fort. Elle pourrait presque L’entendre pleurer de rire. Comme si la situation était drôle !

Elle commençait à perdre patience alors elle LUI ordonna de la reposer.

Ce qu’IL fit !

IL lui dit : « La vie est faite de choix. Nous ne sommes pas sur Terre pour faire disparaître ton espèce mais pour donner une chance à ceux qui le méritent vraiment ! Ceux qui ont pris conscience que l’harmonie et l’équilibre sont nécessaires pour respecter cette Terre. Alors tu as le choix ! Tu peux rester sur cette Terre et y vivre en la respectant. Ou nous t’obligerons à comprendre les choses de force. Tous les Hommes ignorants et irrespectueux ont été emmenés dans un endroit que seuls NOUS connaissons et auquel NOUS pouvons accéder.

Il y a eu des « pertes » oui. Certains HUMAINS ont péri de nous avoir affronté. D’autres sont morts par accidents et »

Elle lui coupa sèchement la parole et lui demanda : « Et pour les enfants, alors ? Eux, innocents aussi, sont morts ? »

« Non » gronda la voix dans sa tête. « Les enfants et personnes en difficultés ont été emmenés dans un endroit en sécurité. Nous allons apprendre aux enfants à cultiver sans abîmer. Nous allons leurs apprendre à se nourrir sans tuer. Nous sommes là pour donner une seconde chance à l’Homme et pour cela, il faut l’éduquer. Mais toi tu as le choix ! Tu peux rester ici et vivre heureuse et libre ».

« Seule ? » lui hurla-t-elle, les yeux embrumés par les larmes ?

« Non. Regarde derrière toi ».

Elle se retourna et vit sa petite sœur ! Elle avait grandi, un peu. Elle avait les joues bien roses, les cheveux propres et elle semblait même heureuse !

Elles coururent l’une vers l’autre se jetant dans les bras. La petite sœur dit à la grande qu’elles ne risquaient rien. Qu’ILS ÉTAIENT JUSTES !

Elle fit un tour sur elle-même, LE regarda et LUI dit :

« Merci ! Je promets d’être respectueuse. De prendre soin de ma Terre et de ma sœur. Mais j’aurai une dernière question… »

LUI s’en doutait. IL lisait en elle. IL acquiesça en signe d’approbation.

« Vous reverrai-je ? Reviendrez-vous me voir ? Enfin, nous voir ? » 

IL lui sourit.

IL le savait.

L’HUMAIN aime avant tout !

Dans un baiser irréel, il lui susurra : « Je reste là ! Non loin de toi ! »

Et il reprit son envol, laissant les deux filles, ensemble et heureuses !

Gwenaëlle Robert

Chroniques de l’oiseau à ressort

La pie voleuse galope si vite sous la lueur de la pleine lune et les chevaux volent, leurs doigts non ferrés au vent.

L’oiseau qui ne vole pas s’éclipse au fond du puits profond pour réfléchir à la souffrance et la normalité.

Il en remonte avec un filet pour capturer la pie qui ose galoper comme un cheval et des fers pour les chevaux.

La construction d’un ULM lui permet de décoller et de poursuivre par la voie des airs, les ongulés ailés aux pieds libres et la pie zélée.

 

Survol de l’île autonome remarquée, chevaux libres échappés, filet troué, pied de nez, poil au nez !

L’oiseau qui ne vole pas, juché sur sa machine, se pose en prophète.

Les singes fiers de leurs racines, refusent la transmission de la soi-disant bonne nouvelle.

Le plus simple pour eux étant de ne pas se raser du tout ou d’éviter de le faire à l’huile de méduse et avec l’eau des toilettes.

 

Le peuple îlien se métamorphose, l’animal humain, les crapauds, les singes, les moutons et les téléspectateurs sortent en plein cœur de la nuit pour renvoyer au salon d’essayage cet oiseau prophète qui n’en fait qu'à sa tête.

Il a voulu ferrer les chevaux volants, capturer la pie qui galope plus qu’elle ne vole et projette de couper en pointe les oreilles et la queue des jeunes chiens.

Le peuple n’a jamais voulu être son troupeau, réveillé, il accroche ses clochettes au- dessus du puit sec, elles y pendent encore comme des fruits mûrs.

 

Evelyne Salomon.

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes, #Consignes d'écriture

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Publié le 17 Avril 2020

Avec le confinement tout un chacun est fermé dedans. Avec le tremblement de terre d’Haïti, tout le monde dort dehors à même le sol, rêvant de matelas (« Tout bouge autour de moi » de Dany Laferrière). Les riches comme les pauvres, qui eux, ont l’habitude.

Dans le livre, chronique décousue retraçant les quelques minutes où la terre semblait de tôle ondulée, puis les heures qui ont suivi, les toits des cases sont encore debout, tout comme le sont restées les fleurs. 

En Haïti, le lendemain, à l’aube, une chorale improvisée s’est levée, les vivants chantent, hommage aux morts, bonheur d'être en vie.

Ici, c’est au crépuscule que la population, de balcons en fenêtres clame sa solidarité à coup de casseroles brandies tels des tam-tams primitifs, concerts vocaux spontanés scandés par des sifflets à l’égard des soignants, facteurs, éboueurs, caissières et autres invisibles.

En Haïti cet ébranlement a coupé tout moyen de communication avec et sans fil, internet comme téléphone et c’est à pied et en voiture que l’on se rend chez ses proches pour prendre de leurs nouvelles dans des rues vides de voiture, comme elles le sont ici, pour d'autres raisons.

ici, Skype, WhatsApp, Zoom, Messenger, téléphone fixes et portable nous relient. 

L’auteur se rend chez sa mère en compagnie d’amis, décrivant, comme de petites photographies ce qu’il voit au passage. Immeubles de béton et supermarché en ruine, arbres avec toutes leurs branches, la maison de Frankétienne, béante, laisse apparaître sa bibliothèque.

J'ai un lit, je ne dors pas par terre sur le terrain de tennis d'un hôtel comme Dany Lafferrière mais mon sommeil est tout décousu, comme le sont ces récits de fin de monde de mon auteur préféré. Couchée tantôt tard, tantôt très tôt. Réveillée parfois au creux de la nuit j’écris. Levée avant le soleil je descends prendre des nouvelles du monde par petit écran interposé. Sans contrainte horaire je sieste sans vergogne au soleil sitôt le repas fini ou en fin d’après-midi. Nul ne m’attend, sauf en de rares occasions pour une visioconférence. Je dispose de mon corps qui vit au rythme de ses besoins. Dormant jusqu’à 6h30 ou 7h30, je lis avant de mettre pied à terre. Ou je grasseye jusqu’à 9h ou parfois 10h sans honte ni hésitation.

Horloge biologique sans logique, qu’adviendra-t-il du temps d’après le confinement ?   

Martine Silberstein

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

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Publié le 16 Avril 2020

Les personnes ayant des difficultés à se mouvoir, adaptent bien évidemment les consignes de l’atelier selon leur possibilité !

 

Commencer par un court temps de relaxation, de méditation, assis sur une chaise ou couché sur un tapis.

Sentir l'empreinte que fait notre corps sur le sol, ou si l’on est assis sur une chaise, le poids du corps dans sa relative verticalité. En expirant, il se fait plus lourd, l'empreinte, plus profonde. Détailler, en les sentant lourds à tour de rôle les parties de son corps : des pieds aux jambes, du bassin au buste, des épaules aux doigts. Se relever

 

 

Premier texte : Ecrire ce que l'on vient de vivre, laisser les mots, les expressions venir à soi.

Deuxième consigne : Ecrire en se déplaçant avec une feuille et un crayon (posée sur un support rigide) Vous circulez dans toute votre maison, jardin (ou dans une seule pièce) et chaque fois que vous êtes face à un mur, un objet, un détail une couleur, vous écrivez le mot qui vous a « arrêté » (exemple : poignée, livre, orange, photo…) puis vous repartez. Vous écrivez ainsi une dizaine de mots. [Vous pouvez aussi faire se déplacer une personne de votre entourage – conjoint.e ou enfant- qui vous dictera des mots, cela peut être drôle de le ou la faire participer !]

Deuxième texte : Ecrire une amorce de texte (donc texte très court) en vous servant des mots que vous avez écrit après le court temps de relaxation et ceux écrits en vous déplaçant.

Ecrire des mots, des expressions à propos des photos de lieux-dits. 

Troisième texte et dernier : Pour finir, écrire un texte en vous retravaillant votre amorce de texte et en y intégrant les mots/expressions que vous avez écrits à propos des photos de lieux-dits.

 

Après, comme d’habitude, pour tous ces ateliers, vous interprétez, vous adaptez, vous suivez ou ne suivez pas mes consignes. Un seul principe : écrire ! Amusez-vous bien !

Voyage immobile

Voyage immobile

 

  1. Penser- réfléchir- angoissée

 

Pendant le temps de relaxation, j’étais angoissée, je ne faisais que réfléchir. Je ne pensais pas à autre chose que ce qui me travaille.

 

  1. Mur-cadre-vert-vache-porte-table-étagère-caisse-bleue-

 

Tous ces murs m’arrêtent et en même temps il y a toutes ces portes… Les tables, les étagères, les cadres me fige et me font des bleus alors qu’il y a un cadre vert accroché sur le mur.

 

  1. Inventer mon histoire- Le Paradis- Le travail- La revanche- La griotte- Place des randonneurs-Le nouveau monde

 

Inventer mon histoire, m’emmènerai dans le paradis. Cependant, je suis angoissée et je ne fais que réfléchir car je n’invente pas, mon histoire est réelle.

Toutefois, j’aimerais manger de la griotte dans un cadre vert avec des vaches, ce qui pousserait tout ce qui me fige.

J’ai des portes qui se ferment, et d’autres qui s’ouvrent à moi.

Plus tard, dans le nouveau monde dont j’espère faire partie, tout sera à sa place et rien ne me gênera comme aujourd’hui : tables, caisses, étagères (même si je venais à m’y cogner, je n’aurais pas de bleus).

Tous les murs qui m’arrêtent et se dressent devant moi, ne seront plus qu’un lointain souvenir.

 

Je resterais une battante pour mes enfants et pour le travail.

Un jour, j’aurais ma place dans le rang d’honneur et se sera la revanche que je vais prendre sur le monde.

Lucie Maurice

Voyage immobile

VOYAGE IMMOBILE

 

 

J’invente une histoire,

L’histoire de ma vie

Avec pour but d’atteindre le paradis.

Epargné par le lourd travail

Et la fatigue de parcourir

Le versant de mon âme,

De mon esprit en passant

Par le chemin de queue d’âne,

Mais plutôt celui qui arpente

La contrée des roches qui dansent.

Alors en selle !

Pour à travers vos verts yeux

Sur lesquels j’ai flashé,

Me nourrir du pollen,

Qui me permet la trêve,

Pour atteindre le nouveau monde ambitieux…

Et y construire le château de mes rêves…

 

Emmanuel LEYMARIE

 

 

 

Exercice 1 :

 

 

L’Arbre

 

Mon être parcheminé

Oublie l’écorce de son passé.

Présence de cette réalité révélée,

Où ni le temps ni les exigences

Ont besoin de s’affirmer.

Omniscience de l’instant T…

Mes racines puisent leur substance

Dans cette absolue conscience

Et révèlent en moi

Cette essence

De mon être en entier.

Ni peurs, ni désirs, ni regrets,

Juste le substrat,

Dont se nourrit l’arbre

Que je suis…

Là…

 

 

 

Exercice 2 :

 

En partant, naviguant, et voguant

Dans mon appartement,

Mon intérieur…

L’intérieur de moi-même,

Ces écrans,

Ces statuettes remplies de bouddhistes sagesses,

Me ramènent

Dans une douce et suave réalité,

Apaisée par la relaxation réalisée.

Aimanté par chacune de mes fenêtres ouvertes,

Je me nourris

Du soleil, de l’air, du doux son des voix et des rires

Qui parviennent à

Mes yeux, mes narines, mes oreilles…

Réalité vraie d’un homme apaisé…

 

Mots utilisés par rapport aux photos :

Paradis, Verzieux (yeux verts), la fatigue, la trêve, le travail, le pollen, flasher, le nouveau monde, chemin de queue d’âne, le château, les roches qui dansent, la selle.

 

 

Voyage immobile

Souvent, je médite. J’ai ce besoin de me sentir connectée au monde, à la terre.

Souvent, lorsque je parviens à faire le vide, à ne plus penser, le silence m’atteint.

La paix aussi.

Néanmoins, après ce moment de centrage, d’ancrage, je ne peux m’empêcher de faire des liaisons…

S’il y a un commencement, il y a bien une fin. La mort fait peur. Elle fait pleurer.

Nos êtres aimés ne seront plus jamais…

Puis, après avoir fait le tour de la question, une nouvelle liaison se fait : La mort n’empêche jamais L’AMOUR.

De notre vivant, nous créons, tissons des liens remplis d’énergie et d’amour.

Alors pourquoi ce lien, qui est énergie, s’éteindrait aussi ?

Que l’on décide d’être incinéré, enterré ou que sais-je encore, le lien, lui, ne se détruit pas.

Il vit au travers de nos yeux, de nos souvenirs, de nos ressemblances, de la génétique, aussi !

L’histoire d’une vie, finalement, ne se résume pas seulement A MA PROPRE VIE !

Je suis reliée à celles que mes parents ont vécu.

Et eux-mêmes sont rattachés à celles de leurs propres parents et c’est un cycle sans fin, qui se perpétue de génération en génération.

D’année après année.

Siècle après siècle.

Bien évidemment, la vie ne se résume pas à un long fleuve tranquille.

Elle ne se fige pas en une photo et ne dévoile pas la vérité.

Les aléas de la vie forment, forgent.

De tomber sur les mauvaises personnes permet d’apprendre.

D’apprendre sur la méchanceté humaine pure, gratuite mais elle permet, aussi et surtout, d’avoir la force de puiser en soi.

De s’obliger à reconnaître nos limites.

De ne jamais oublier ce que l’on a traversé.

Cela fait prendre conscience de ce que nous voulons réellement et de ce que nous ne voulons plus, surtout !

Se casser !

Repartir !

Reconstruire !

Et en se retournant vers le passé, s’apercevoir que les épreuves apportent leurs leçons. S’apercevoir que ce que j’étais hier n’est plus. Qu’aujourd’hui je suis plus forte. Et que demain j’aurai parcouru du chemin !

Et ainsi, jusqu’à ma propre fin.

 

Gwenaëlle Robert

 

Premier texte : Ecrire ce que l'on vient de vivre, laisser les mots, les expressions venir à soi.

 

Moment de centrage. Besoin, parfois, de se retrouver avec soi. L’Ancrage est tellement important.

Le vide intérieur est difficile car la réflexion ne cesse jamais !

Pourtant, la paix de ce moment de lâché prise ressource, recentre, recadre.

Je songe à la sophrologie, que j’aurai pu exercer…

Je me sens connectée à la terre, aux énergies, aux arbres, que j’affectionne tout particulièrement.

 

Deuxième consigneLieu : Chambre

Secrétaire, urnes, photos, coupe de championnat, vinyles, livres, chocolats, lumières, bougies, Botijo de Yayo, lit.

 

Deuxième texte : 

La mort n’est pas une fin. Même si c’est pour finir dans une urne, l’ancrage terrestre c’est l’âme, l’esprit.

Le lâché prise total ne serait-il pas d’accepter que la mort soit intimement liée à la vie et que la paix s’installe une fois la réflexion finie ?

L’être humain est énergie et je suis convaincue que TOUS restent connecté, liés. De l’énergie de la terre, de chaque arbre et de chaque être, nous sommes reliés. Peut-être que cette énergie peut s’appeler AMOUR, qui sait ?!

Inventer une histoire, c’est écrire, chaque jour, l’histoire de sa vie.

Le paradis est un lieu, une entité, qui reflète l’amour le plus pur !

Vert yeux ? Bleus verts sont les miens, comme ceux de mon grand-père !

Et parfois, d’avoir les yeux simplement ouverts fatigue. Car la « vérité » est souvent moche à regarder et à supporter.

Et peut-être que, la vraie la trêve arrive lorsque nous mourrons.

Travailler sur soi et éteindre le feu des pensées vérités

C’est là, la vraie revanche sur la vie !

A force de miser sur le mauvais cheval, c’est le quotidien qui devient bourrin

Rêver, alors, de se casser

Et de découvrir ce nouveau monde que l’on désire.

 

Ou verts yeux ?

Ou verts yeux ?

Poème à double entrée : On peut lire ce texte en commençant d’abord par la colonne de gauche puis celle de droite, ou bien ligne après ligne

Sur le miroir

 

Une vieille histoire

tourne tourne sans fin

 

un vieux bourrin

trêve ni repos

 

sur la photo

mouche aux yeux verts

 

brûle en enfer

     
     

Au paradis

 

La bible se lit

orange, griotte

 

que je suis sotte

pomme ou rose rouge

 

avec une gouge

tournent en spirale

 

qui n’est pas sale

     
     

Sous mon chapeau

 

Ces cent crapauds

couleur souris

 

c’est drôle je ris

ou mon bonnet

 

s’abandonnaient

tête fatiguée

 

au bois flotté

     
     

Confinement

 

Toujours dedans

énerve les gens

 

comme les enfants

le bois réchauffe

 

c’est vrai oui sauf

la danse délasse

 

dans cet espace

 

 

Relaxation : la plante des pieds brûlent Les jambes grattent Avant-bras coupés mouche

 

Ce que je vois dans mon bureau : spirale, bois flotté, miroir, livres, roses rouges, souris, chapeau, torchon, sac, photo

 

Premier texte

Dans le miroir le bois flotté tourne tourne sans fin en spirale.

Brûlé le bois réchauffe.

Transformé le bois devient livre.

Sur la photo la rose rouge où s’est posée la mouche orne ce chapeau couleur gris souris. Je la chasse d’un coup de torchon.

 

Avec les photos

La bible est une histoire de paradis, de repos éternel.

Le bonnet sur la tête où ses yeux verts fatigués

Sans trêve ni repos, le travail fatigue, le bourrin, lui s’énerve

En revanche, le confinement

Seule la dans nous remet en selle

Au paradis orange, pomme ou griotte

 

 

 

 

 

 

 

 

La trêve

La trêve

Une histoire sans fin, un village d’un autre temps, l’Ancien monde.

Il faut marcher pour arriver à ce village, ici pas besoin de voiture, avec peu de chose, on peut faire beaucoup ! L’expression favorite des villageois, c’est « de la hâte, il ne reste que de la fatigue ».

Une sensation de flottement, de légèreté me transperce en traversant ce village à dos-d’âne, comme une plante au vent ou une bougie dont la flamme danse au rythme d’un courant d’air.

Je descends de mon âne, mes pieds bien ancrés au sol, je ferme les yeux.

Je sens les rayons du soleil me réchauffer, j’aimerais que cet instant dure à jamais, comme un tableau, une photo, une image immobile.

Emilie Charra

Voyage immobile

     💭

😔  Après la relaxation les mots qui me viennent sont : 

-Tondeuse à gazon, rigidité, préoccupations, douleurs et fatigue musculaire, cervicales et lombaires, démotivation, fatigue psychique, besoin de sommeil, kiné.

 

  Dans mon salon / cuisine, je note :        

 

- Canapé.            

- Eventail.

- Piment.

- Micro-onde.

- Pierre de sel.

- Miroir.

- Chapeau vietnamien.

- Réveil.

- Bâton de pluie.

- Table.

- Gingembre.


 

  Amorce de texte :

 

     Sur ma chaise, rigide, mes préoccupations et ma fatigue psychique ronronnent comme une tondeuse à gazon. L’éventail de mes douleurs physiques et musculaires se réveille. J’ai besoin de sommeil. Mes cervicales dures comme une pierre de sel, répondent à mes lombaires et posent sur la table le défis de la journée, tenir.

Voyage jusqu’au canapé en passant par le pot de gingembre confit, j’ai croisé les piments suspendus.

Vu d’ici, mon micro-onde en panne me nargue.

 

                                                         

 

    A partir des photos :

 

C’est l’histoire d’un paysan qui porte un bonnet enfoncé jusqu’aux yeux, ils sont verts et pleins de fatigue. Il travaille sans trêve, laboure grâce à son vieux bourrin sur qui il aimerait bien prendre une revanche car celui-ci aime trop s'arrêter pour manger des griottes et se faire flatter la croupe par les randonneurs aux yeux rougis par le pollen.

Les rênes à la main, il rêve d’un nouveau monde où il aurait construit son château, et partirai, en selle, au lieu de mener ce bourrin dans les champs et par les chemins d’ânes.                                           

                                                  

                                                          

                                      ☁☔☁⛅🌂                                                   

 

   Mon troisième texte :             

 

   Rigide, sur ma chaise, mes préoccupations et ma fatigue psychique ronronne en boucle comme le moteur d’une tondeuse à gazon.

La démotivation s’approche fourbement.

Je ressens tout l’éventail de mes douleurs physiques et musculaires presque sans trêve, elles me coupent de mes rêves et au réveil j’ai encore besoin de sommeil.

Mes cervicales dures comme de la pierre de sel répondent en miroir à mes lombaires, elles posent sur la table le défis de la journée. 

Tenir…

Une journée de plus où la pluie en grève, assèche le sol et irrite mes nerfs, encore de l’arrosage !

Ne pas jouer la bourrine au jardin car le pollen guette, et différer encore la construction de mes châteaux en Espagne.

Voyage...jusqu’au canapé. En passant par le pot de gingembre confit, je croise la guirlande de piments secs et fripés, confinés depuis un an.

Vu d’ici, mon micro-onde, chauffe- bouillotte en panne me narguent. Ce gros con a bien choisi le moment !

Partir, encore plus loin... je m’invente une histoire, ou sur les chemins, suivi de mon âne, le chapeau vietnamien sur la tête et un bâton de pluie à la main, je marche sous les nuages en leur criant d'arrêter de retenir leurs larmes.

 

Evelyne SALOMON.

 

Voyage immobile
Voyage immobile
Voyage immobile
Voyage immobile
Voyage immobile
Le pollen

Le pollen

Voyage immobile
Voyage immobile
Voyage immobile
Voyage immobile
Voyage immobile
Voyage immobile

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes, #Consignes d'écriture

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Publié le 11 Avril 2020

 
  1. Dans une première colonne noter les 10 premiers mots qui vous viennent quand on prononce les mots « Ustensiles de cuisine ».

Dans une seconde colonne écrire les 10 premiers mots qui vous viennent quand on prononce les mots « Ingrédients pour faire la cuisine ».

 

  1. Choisir 5 mots dans chaque colonne.

Pour chaque mot de la première colonne trouver plusieurs mots par association d’idées successives. (ex : cuillère à pot à chambre à coucher àdormir)  

Pour chaque mot de la seconde colonne trouver un ou plusieurs mots avec les lettres et les sons desquels vous allez jouer, riment ou dont vous mélangez les lettre comme au scrabble®  [ex : farine à fine. Farine  à far (fard et phare). Farine  à ri (riz). Farine à fin ou fain (faim). Farine à faire]

 

  1.  Lire les pièces jointes : 4 menus, un document informatif sur le goût, et des mots de vocabulaire. Vous pourrez les utiliser pour écrire.

 

4) Ecrire un texte où vous utiliserez, dans la mesure du possible tous les mots que vous avez trouvé (20 mots dans les 2 colonnes + les mots issus de votre recherche) et si vous voulez, des informations « picorées » dans les pièces jointes.

Votre texte pourra prendre la forme que vous souhaitez : un menu, un poème, un souvenir ou une histoire imaginaire.

 

A vos plumes et claviers d’ordinateur !

 

Dans les pages qui suivent, des infos et des idées pour écrire votre texte !

 

 

 

 

 

 

Goût

Allégorie du goût de Jan Brueghel l'Ancien, 1618.

Le goût, est le sens qui permet d'identifier les substances chimiques par l'intermédiaire de récepteurs situés sur la langue. Il joue un rôle important dans l'alimentation en permettant d'analyser la saveur des aliments.

L'odorat, qui permet de détecter les substances chimiques volatiles, est un sens proche de celui du goût. Il n'existe d'ailleurs pas de distinction entre goût et odorat en milieu aquatique, et le terme «goût» englobe ces deux sens dans le langage courant.

 

Fonctionnement]

Chez l'insecte

Les insectes peuvent reconnaître les goûts grâce aux récepteurs à l'intérieur des soies présentes sur leurs pattes et aussi grâce à leur bouche. Les soies renferment toutes quatre récepteurs, chacun étant particulièrement sensible à un certain type de substance (sucré, salé…). Les insectes possèdent aussi des soies olfactives (odorat), habituellement localisées sur leurs antennes, qui leur permettent de détecter les substances chimiques volatiles.

 

Chez l'humain]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8f/Cortexgout.png/260px-Cortexgout.png http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8f/Cortexgout.png/260px-Cortexgout.png

Chez l'Homme, il en existe en moyenne 4 000 récepteur (du verbe recevoir) (entre 500 et 20 000), principalement localisés sur la face dorsale de la langue, le reste étant distribué sur le palais mou, le pharynx et même la partie supérieure de l'œsophage. Sur la langue, les bourgeons sont situés au niveau des papilles linguales. Chaque bourgeon compte 50 à 150 cellules sensorielles. La portion antérieure de la langue est relié par le nerf facial (face = visage) et véhicule surtout les informations en réponse à une stimulation sucrée. La portion postérieure de la langue est reliée par un nerf et l'épiglotte par un autre nerf, cette région a une tendance à transmettre le message amer.

En fait chaque type de récepteur gustatif peut être stimulé par une large gamme de substances chimiques mais est particulièrement sensible à une certaine catégorie : sucré, salé, acide, amer et le glutamate (umami des japonais).

Dans tous les cas, ces récepteurs acheminent les différentes saveurs vers le cerveau qui parvient à percevoir les saveurs complexes (mélanges de plusieurs saveurs)

Classification des saveurs primaires]

Au XIXe siècle, un médecin a défini quatre saveurs primaires ou fondamentales qui seraient liées à quatre types de récepteurs sensoriels et quatre localisations sur la langue. Aujourd'hui, on en définit cinq. Dernier identifié : l'umami (savoureux), en 1908, par le scientifique japonais Kikunae Ikeda.

Trouvés chez la Souris mais pas encore chez l’Homme :

Autres sens que les saveurs de récepteurs :

Carte de la langue : un mythe]

Les goûts ne sont pas perçus à des endroits précis de la langue

En outre, les réponses gustatives varient selon les individus. Ainsi, par exemple, la saveur amère n’est pas perçue par certaines personnes.

Il n'y a pas que la saveur, mais aussi la texture (morceaux, poudre, aliment durs ou mous) et la température des aliments.

Un nez « bouché » suite à un rhume diminue la faculté de goûter, car cela empêche la circulation de l'odeur dans le nez et donc l'identification des caractéristiques aromatiques.

  • piquant donne une: de sensation de chaleur.
  • fraîcheur par la menthe donne une impression de froid dans la bouche

Le vocabulaire français entretient une confusion en ce qui concerne le terme « goût » car, dans le langage courant, on dit par exemple « goût de fraise » ou « goût de fumée » pour désigner des arômes.

Culture du goût]

Le goût est très culturel, il est très dépendant des habitudes alimentaires : un enfant, par exemple, qui a été habitué à manger sucré, et à grignoter dès son plus jeune âge, aura énormément de mal à changer d'habitudes : tout ce qui est un peu amer par exemple il ne l'appréciera pas. D'autant que tout ceci commence dès la grossesse : le fœtus/enfant est habitué à recevoir des molécules liées

 

Digérer                                     Gourmandise                                       Salé

Avaler                                     Goût                                                   sucré

Boire                                       Dégoût                                                Amer

Manger                                    Faim                                          Acide

Mastiquer                                Satiété          

Déglutir

Mâcher

Grignoter                                                                                  Assiette

Dévorer                                                                                   Couteau

Rassasier                                 Succulent                            Fourchette

Jeûner                                     Délicieux                                      Cueillère

Déguster                                  Répugnant                                     Baguette

Picorer                                     Surprenant                                    Doigts

Manger                                                                                   Louche        

Souper                                                                            Marmite

Saucer                                                                            Casserole

Goûter                                                                                     Plat

Bâfrer                                                                           

 

Bouffer

Lécher

Déjeuner

Mélanger

Touiller

 

 

Fast-food                               Epice                                                    Soupe                                     

Bar                                                       Sel                                                         Potage

Cuisine                        Poivre                                                  Gâteau

Cantine                                  Ras el Hanout                                   Flan

Restaurant                            Curry                                                    Hors d’oeuvre

Salle à manger                      Persil                                       Desert

Maison                        Laurier                                                 Entrée

Jardin                                     Thym                                                    Entremet

Pique-nique                          Gingembre                                        Féculent

                                      Menthe                                              Manioc  maïs

                                      Moutarde                                          Banane plantain

                                                               Cumin                                                  Couscous    Riz

                                                               Estragon                                             Boughour   Pomme de terre

Pomme            Banane

Orange

Chayotte

Courgette

Aubergine

Tomate

Radis

Endive

Un bon repas

Ustensiles                                                                                        Ingrédients                                                      

Cuillère en bois                                                                               Farine

Louche                                                                                               Œufs

Ouvre-bouteille                                                                               lait

Saladier                                                                                              Beurre

Cocotte en fonte                                                                            Sel

Balance                                                                                              Huile

Fouet                                                                                                  Pommes

Ecumoire                                                                                           Noix

Tamis                                                                                                  Sucre

Verre mesureur                                                                              Levure

 

Associations d’idées en cascade

Ouvre-bouteille à vin à ivresse à joie àdanse

Balance à trahison à film d’espionnage à cinéma à plaisir

Fouet à battre à violence à coups àdouleur

Louche à bar à convivialité à discussion à amis

Tamis à or à rivière à nager à courant

 

Jouer avec les lettres et les sons

Farine : fine, phare, fard, faire, fin, faim, rein

Levure : coupure, lever, rue, vulve, errer, écriture

Noix : roi, honni, occis, non, nie, onyx

Œufs : fou, feu, teuf, souffle, suffit

Huile : héler, tuile, lu, lieu, hélice

 

Mots des documents

Saveur, chimie, substances, antenne, papilles, saveur, texture, succulent, dévorer, mastiquer, touiller, victoire, entente, enfant, mousse, pané,

 

 

Quand il est entré dans ce bar louche, James n’avait vu personne depuis plusieurs mois, enfermé qu’il était dans ce phare du bout du monde. La tempête avait sévi si longtemps qu’aucun bateau n’avait pu le ravitailler. Il n’avait plus rien ou presque à manger. Plus de farine, donc plus de pain, ni pomme, ni pomme de terre, aucun légume sec, ni, bien sûr de sucre. Seules quelques boîtes de conserve et du sel lui avaient permis de survivre. Quand, enfin, un bateau était venu le chercher, son collègue a pris la relève et des provisions pour plusieurs mois avaient été débarquées.    

Entretemps, le monde avait continué sans lui. Il pu mesurer la distance qu’il y avait entre lui et ces hommes qui écumaient toutes les mers du monde sur des bateaux de tous les tonnages, à voile, à vapeur ou à hélice. Lui dont la tâche au quotidien était de veiller sur eux, dont la lumière clignotant à intervalles réguliers guidait leurs frêles coques de noix sur l’immense océan. Tous ces hommes qui naviguaient en solitaire ou en équipe. Transportant des containers d’un bout à l’autre de la planète. Pêchant congres, bars et colins à la palangre. Traversant les océans à bord de voiliers multicoques, pour le fun. Tous au péril de leur vie. Ils se retrouvaient là, tous ces hommes, dans ce bar.   

James était entré dans ce rade et avait commandé un de ces vins du Chili violent et doux à la fois. Ses papilles étaient toutes étonnées de retrouver cette saveur, et lui, tel un enfant, appréciait comme un plaisir nouveau, ce fouet sur la langue.  Au troisième verre, une ivresse tendre et de nouveaux amis l’emmenèrent vers une table où sa faim depuis si longtemps inassouvie pu enfin se rassasier. Empanadas de raisins, de viande et d’œufs durs dégoulinantes de jus sur son menton, un plat de haricots, de pommes de terre et de poisson, toutes ces choses dont il avait rêvé, là-haut, juché dans le phare. Il était bien, là, aucune envie de se lever de sa chaise, la convivialité, les discussions étaient une joie sans nom. Un homme esquissa quelques pas de danse, puis un autre, ivre, puis ce furent les coups dans les reins, les cris de douleur. Les mots de trahison fusèrent. La police débarqua, toute sirène hurlante et ce fut la fin de l’entracte.

James quitta ses amis, erra quelques heures dans les rues avec cette étrange sensation d’avoir un corps au ventre plein alors qu’il avait connu la faim, un corps qui peut se déplacer vers un horizon lointain à l’inverse de ces escaliers du phare que l’on ne peut que monter ou descendre, un corps aux oreilles n’écoutant que le silence d’une ville, la nuit et non plus le mugissement affolant d’une mer déchaînée. Il suivit le cours de la rivière et rejoignit la maison qui l’attendait, là-bas, un peu plus loin.

Martine Silberstein

               

 

 

 

 

 

Un bon repas
Un bon repas

Ustensiles Cuisine

Ingrédients pour faire la cuisine

Fouet

Sucre

Spatule

Vanille

Économe

Citron

Pinceau

Caramel

Cloche alimentaire

Farine

Couvercle

Beurre

Plateau

Chocolat

Couteau

Levure

Râpe

Pâte

 

Moule : Four – Chaleur – Ardeur - Temps – Patience

Économe : Éplucher – Sonder - Déshabiller – Aimer – Sincérité - Affinité – Connectivité

Pinceau : Toile – Peinture – Histoire – Art

Plateau : Porter – Emporter – Soutenir – Chérir

Râpe : Décomposer – Souder – Reconstruire – Unir

 

Sucre : Roux – Douceur - Ardeur

Acidulé : Onduler – Composer – Alimenter – Pimenter - Cuisiner

Chocolat : Torah – Accorda – Tombola

Levure : Reliure – Gravure – Procure – Procédure - Soudure - Dorures

Vanille : Famille – Ligne Droite– Vivre – Libre

 

Filtre d’amour

 


Pour trouver l’amour, voici la recette.

Pour la réussir, il vous faudra un four, de la chaleur,

De l’ardeur et de la patience.

L’amour a besoin temps !

Car après avoir épluché le passé, il va sonder votre sincérité !

Tester votre affinité et vérifier votre connectivité !

Telle une toile, peindre au pinceau est un Art

Être le sujet de l’artiste, poser face à lui, déshabillée, nue !

C’est être désarmée et dévoilée

Tout comme l’amour, le vrai !

Être portée,

Être emportée,

Soutenir et chérir celui qui nous fait enfin sourire

C’est être sur le plateau de l’avenir

Reconstruire après avoir été décomposée

Souder pour avancer

Reconstruire pour s’unir !

Ajoutez à ce mélange parfait du sucre roux pour la douceur.

Puis complétez avec une touche d’acidulé

Afin de pimenter et d’alimenter


Vos sentiments.

Composez avec ardeur et cuisinez avec douceur.

Avec le fouet, mélangez et faites onduler vos pensées.

Dans la Torah, Amour se dit « Ahava ».

Et l’amour est un cadeau inestimable !

La vie nous accorda des choix

Et selon les chemins « choisis »

Vous serez guidés.

Tel un livre aux reliures divines,

L’amour a une procédure !

Les soudures sont telles des dorures sacrées

Qui procurent la certitude

Que c’est cette ligne droite là qu’il faut emprunter !

Libre de vivre heureux

Nous sommes chanceux

A nous deux nous sommes un ROC !

Et c’est à l’unisson que nous formons

Notre FAMILLE

Et que la recette est Stupéfiante

Et puissante.

 

A celui que je devais épouser le 25 Avril

A celui à qui je devais m’unir pour le meilleur et pour le pire

Le confinement nous a fait repousser la date de notre union

Mais notre amour est encore plus fort aujourd’hui !

Alors je sais qu’il sera encore plus puissant et grand, DEMAIN

 

Gwenaëlle Robert

 

 

 

 

 

Un bon repas

 

Rose = les ustensiles

Bleu = les ingrédients

Pour faire ma petite popote

 

Je cherche chaque jour à améliorer ma recette

Qui j’espère un jour ce sera parfaite

Pour cela tu auras besoin d’une marmite ou d’une cocotte

Je te délivre aujourd’hui ma recette une famille presque parfaite

Dans un cul de poule ou un saladier

Mélange à l’aide d’un fouet

Un soupçon du cœur d’un papa et d’une maman

Une cuillère géante d’amour

Un soupçon d’évasion chaque jour

Une pincée de culture et de savoir

Que tu incorporeras délicatement avec la marquise des ustensiles Maryse

Ajoute à l’aide d’une cuillère en bois les éclats de rire et la joie d’un enfant

Ajoute à ça encore une cuillère géante d’amour

Une louche de grimace de tire la langue et d’œil qui louche

Fais réchauffer ta marmite ou ta cocotte grâce à la chaleur de ton cœur

Pour qu’il soit plus présentable verse ta pâte à gâteau dans un moule

Et continue toute ta vie à veiller dessus

Ma recette est prête, ma famille est presque parfaite

Elle grandira toujours dans l’amour et la joie

Si tu continues à respecter cette recette

De nouveaux ingrédients tu ajouteras

Pour créer ta recette parfaite

Il y aura quelquefois des échecs

Ta recette ne réussira pas

Mais tu recommenceras, et tu trouveras

Celle qui te conviendra.         

                                                           

Manon Hubrecht

Un bon repas

-fourchette > taille >grandeur

-couteau > tranchant > couper

-verre > soie > tissu

-plat > tarte > désert

-casserole > vielle > trouée

-louche > outil > cuillère

 

-poivre > piquant > billes

-bœuf > viande > vache > BBQ

-salade > sale > pommade > herbe 

-piment > brûlant > piquant

-beurre > mou > pommade

 

Manger !

 

 

      La fourchette contribue à notre vie, cet outil est très utile pour pimenter nos vies,

 

et cela « met »  un peu de beurre dans les épinards, et que ce soit la taille du menu

 

ou de l’assiette, dé « foie », prendre un verre

 

avec des amis et faire un BBQ autour d'un plat piquant ! Dans une bonne casserole pas trouée si

 

possible à la louche ou à la petite cuillère (j’ai l’impression qu’il manque un morceau de texte : . :

 

vous y mettez quoi dans cette bonne casserole ?) Avant de passer à la salade avec un peu d'herbes

 

aromatiques qui passent bien avec de la viande de bœuf et puis couper des beaux morceaux  au

 

 couteau, bien poivré

 

cela donne un peu de piquant . Le fromage un peu mou s'est un peu comme de

 

la soie pour ton estomac .On prendra bien en dessert une tarte aux pommes.

Jean-Baptiste Perrin

Un bon repas

Chaud bouillant

 

Avec ces gros yeux de merlan frit, le cuistot, farouche, à l’air louche.

 

Il a de la fumée qui va finir par lui sortir des oreilles, et la fatigue sur son visage, accentue son teint de fromage passé d'âge.

 

Il perd patience car il est dans “le jus”, la cruche est pleine !

 

Soudain, il hurle en brandissant sa spatule :

 

“Oh purée !... la moutarde me monte au nez !

… Il me prend pour un jambon ou quoi !?

… Eh !... alors !

... il le veut comment son steak, du con !”

 

De rage, il balance la spatule, qui traverse la salle et va se ficher pile dans la trogne du serveur.

 

S’il avait voulu le visé, il n’aurai pas mieux fait.

 

Cette fois, ça y est.

Les carottes sont cuites, et ça tourne au vinaigre.

 

Le serveur, enspatulé, empoigne une bouteille et l’air mauvais se coule tel une anguille vers la cuisine.

 

“ Ah, là... tu vas déguster, mon cochon !

...je vais t’assaisonner, moi !”

 

Suite et fin qui tourne en eau de boudin.

 

L’addition est bien salée pour chacun.

 

De toute façon entre ces deux-là, c’était déjà chaud bouillant.

 

En conclusion, la cuisine est un métier cuisant pour les nerfs, dans lequel il faut se décarcasser pour des clients parfois gratinés, avec un patron qui te presse comme un citron pendant que le serveur te court sur le haricot et quand le service est fini avec l’impression d’avoir été passer à la moulinette, il faut déjà remettre le couvert !

 

    Evelyne Salomon.

Un bon repas

Cet

Univers

Innocent

Souffre

Invisiblement mais

Nous le dit

Encore

 

Ce nouvel

Ordre de la

Nature

Fera

Notre

Eternité

En écoutant bien

Lucie Maurice

Un bon repas

Un délicieux repas


C’était une journée ensoleillée pour aller au marché, Luis se
réveilla, prit son petit-déjeuner et s’habilla. L’homme alla en direction de
sa cuisine et ouvrit tous les placards, ainsi que son frigidaire. Le blond se
rendit compte qu’il lui manquait de nombreux ingrédients, de plus il n’y
avait presque plus de fromage. Le garçon prit un sac de provision, tandis
que son Corgi se frotta contre ses jambes, le jeune adulte se baissa et le
caresser :


- Oui, je sais mon grand, tu aimerais te promener, mais… Je vais
au marché et il y a beaucoup de monde. Tu seras mieux à la
maison.


Il le caressa en lui souriant, prit sa liste et quitta sa maison sous le
regard triste de son compagnon à quatre pattes. Luis se promit de le
sortir après le repas. Le garçon longea une rangée de pins, et pénétra
dans la boulangerie. L’homme lança un « Bonjour ! » en souriant, la
boulangère lui répondit tandis qu’elle continuait à servir les clients. Son
tour arriva :


- Bonjour, que voulez-vous ? Questionna-t-elle en lui souriant.


- Bonjour, j’aimerai du pain de campagne, s’il vous plaît ! Je le
trancherai moi-même, dit-il en souriant.


- Très bien !


- Hum… Ça ne vous ennuie pas que je vous paye maintenant et
que je viens le récupérer plus tard ? Comme je vais au marché,
enfin… Vous comprenez, demanda le jeune homme en
détournant le regard et en se triturant les doigts.


En le voyant dans cet état, la boulangère ne put s’empêcher de
rigoler gentiment. La demoiselle le connaissait très bien, mais en voyant
certaines de ses mimiques, elle avait beaucoup de mal à voir un jeune
adulte, ce qui lui donnait son charme. La jeune femme lui avoua
qu’il n’y avait aucun souci, elle lui redemanda son nom de famille pour le 
marquer sur le paquet et lui donna le prix. Luis la paya en souriant, la
remercia et quitta la boulangerie en la saluant.


Le garçon reprit son chemin en direction du marché, il commença à
apercevoir les quelques chapiteaux. Le blond pressa le pas, en arrivant
à l’entrée, le jeune adulte se mit sur le côté, prit sa liste de course et se
mit à la lire. Son regard se leva à la recherche du marchand de légumes.
Dès qu’il le vit, le jeune homme alla dans sa direction, lorsque tout d’un
coup un homme habillé comme un mage le percuta de plein fouet, ce qui
fit tombé Luis dos contre terre. L’individu le toisa, se pencha sur ce
dernier, alors qu’il lui tendait sa main :


- Tu crois vraiment que je vais t’aider à te relever ? Tu devrais
apprendre à regarder devant toi !


- Mais… C’est vous qui…


- Tout de suite des reproches ! Vous avez bien de la chance que
je sois sous mon beau jour, j’espère que nos chemins ne se
recroiseront plus jamais !


Luis baissa le regard, se releva et partit rapidement. Dès que le
jeune adulte était à bonne distance, il se retourna pour voir la personne
qui était en train de pavaner devant des filles. Le blond ne put
s’empêcher de pousser un soupir en pensant :


- « Pfffff ! Quel tombeur en plus ! »


Le garçon fit la queue chez le marchand de légumes, il devait
acheter de la salade. Son regard se promena sur le présentoir pour voir
s’il ne pourrait pas acheter autre chose, mais rien ne lui tenta. Quand
arriva son tour, le jeune adulte demanda de la roquette, paya, puis alla
chez le crémier pour acheter des œufs ainsi que du fromage.


Dès qu’il eut tous les ingrédients disponibles au marché, le blond
reprit le chemin de retour, retourna à la boulangerie pour récupérer son
pain sans oublier de remercier de nouveau la boulangère de l’avoir mis
de côté et retourna chez lui. À peine eu-t-il ouvert la porte qu’une 
tornade orange lui sauta dans les jambes, ce qui le fit tomber à la
renverse :


- Fripon ! Je t’ai déjà dit plusieurs fois de ne pas me sauter
dessus quand je rentre des courses. J’espère pour toi que les
œufs ne sont pas cassés !


Le chien baissa tristement ses oreilles ainsi que sa tête, son maître
se releva, lui grattouilla la caboche et ouvrit son sac. Par chance, tout
semblait intact. Luis alla dans sa cuisine, talonné par son animal qui mit
ses pattes contre les jambes du garçon en couinant. Le blond le regarda,
en voyant son regard attristé, l’homme se baissa pour être à sa hauteur
et lui dit en souriant :


- Promis ! On fera une petite promenade après le repas,
d’accord ?


Son compagnon à quatre pattes secoua joyeusement ses oreilles
et partit gambader dans la maison. De son côté, le garçon déposa tous
les ingrédients dont il avait besoin pour sa fameuse tarte pomme camembert, accompagné de quelques légumes qui lui restait au 
congélateur.

D’ailleurs, avec les blancs d’œufs, il pourrait également
faire quelques meringues qu’il pourrait partager avec ses amis. Le blond
retroussa ses manches, prit son tablier et commença la préparation du
repas. Il commença par couper ses légumes à l’aide de ses couverts
ainsi que de sa planche à découper en bambou. Luis avait également
allumé la radio, histoire d’avoir de la musique d’ambiance pendant sa
préparation, tandis que Fripon était revenu dans la cuisine, attiré par
l’odeur.


Il attrapa son verre doseur, sa crème fraîche et commença à
mesurer en faisant attention de ne pas trop en mettre. Il posa de côté et
se mit à beurrer le papier sulfurisé qu’il posa sur sa gazinière. Puis mit la
pâte brisée imbibée de jaune d’œuf dans le récipient qu’il piqua avec sa
fourchette, histoire de l’aérer. Une fois que se fut fait, il déposa
délicatement la crème fraîche en l’étalant comme il fallait, coupa le
camembert qu’il déposa dans le plat à tarte et pour finir, mis des 
morceaux de pommes et mit le tout au four. Il en profita pour mettre ses
légumes, fraîchement découpé dans sa casserole rempli d’eau qui
commençait à bouillir.


En attendant que ça cuise, il prit les blancs ainsi que son fouet
pour les faire monter. Avant de commencer cette étape, il sortit sa
balance pour pouvoir peser le sucre histoire de le rajouter au fur et à
mesure à la monter des œufs. Luis se rendit compte qu’il n’allait pas
assez vite avec son fouet et que cela le fatiguait, le garçon attrapa son
batteur et commença à faire monter ses œufs tout en rajoutant le sucre
au fur et à mesure.


Il sortit une de plaques, mis du papier sulfurisé et déposa des petits
tas de meringue sur ces derniers. Son regard se porta sur son four pour
voir si sa tarte serait bientôt prête, ce qui n’était pas encore le cas. Il en
profita pour faire la vinaigrette pour sa salade dans un saladier. Luis
commença à dresser la table dans la salle à manger sous le regard de
Fripon, puis retourna dans la cuisine, regarda de nouveau le four et en
profita pour mettre des fruits dans son mixeur, pour se faire un délicieux
jus de fruit mixé.


Dès que la tarte fut prête, il la sortit coupa une part pour lui et
laissa le reste à l’extérieur. Quand ça se refroidira, il en profitera pour
mettre le reste au congélateur, puis mis ses meringues dans son four.
Il alla dans la salle à manger et commença à profiter de son repas
en souriant.

Noëmie

Un bon repas

L’IMMEUBLE DE CUISINE

 

Madame casserole est la gardienne de cet immeuble, elle veille sur tous les locataires qui y résident.

Elle connaît chaque résident de chaque appartement, les membres qui composent le foyer également et inversement.

Chaque étage se compose de plusieurs appartements où vivent différentes familles comme partout ailleurs.

Commençons par le dernier étage, on retrouve la famille faitout, M. Faitout vit avec Mme Poêle, ils ont eu un enfant, un garçon qu’ils ont prénommé Saladier, c’est un garçon gentil, mais qui aime beaucoup jouer avec ses voisines qui habitent l’appartement en face de chez lui. M. et Mme Cuillère qui au contraire de la famille Faitout ont eu plusieurs enfants : Soupe, Café et Parisienne, que des filles, ce qui réjouit Saladier.

Dans le dernier appartement de cet étage vis Mme Passoire, seule et avec des trous de mémoire, comme elle aime le dire, son cerveau fui, elle en rigole ce n’est pas plus mal.

À l’étage d’en dessous, M. Four et Mme Cuisinière, qui sont inséparables, jamais l’un sans l’autre, ils sont fusionnel ce qui provoque quelques jalousies de certains voisins, mais ils ne sont pas mariés ça ne se fait pas dans leur famille, un four et une cuisinière ne sont pas censé vivre ensemble, c’est pour ça qu’ils sont solitaires mais les voisins insistent souvent pour qu’ils participent aux réunions des voisins surtout l’été, tout le monde se retrouve dehors, au soleil quand il fait chaud et que c’est les vacances pour tout le monde.

Leur voisin de palier M. Couteau est célibataire, mais partage son logement avec un colocataire M. Econome d’après M. Couteau il dit de lui que c’est un radin, pauvre, pourtant toujours d’après les dires de M. Couteau, il a de l’argent même que sa famille serait riche ! Le dernier logement de cet étage, c’est celui de Madame Huile qui est en plein divorce de M. Beurre, elle l’a surpris en train de fricoter avec un Légume ! Quelle honte pour elle, en plus c’est un joli légume une Carotte, taille parfaite avec un teint sublime été comme hiver !

Au rez-de-chaussée où on retrouve la gardienne, qui a le plus grand appartement et surtout une famille nombreuse, enfants, petits – enfants tout le monde se côtoie, il y a son ainé Fruit qui est marié avec Sucre, ils ont un projet, c’est pour cela d’ailleurs qu’ils sont encore chez Mme Casserole, construire une maison en forme de ruche, avec des pièces de partout toutes différentes, mais cela demande du temps. Son frère Fromage lui est encore loin de ce genre de projet, il est en couple avec Œuf qui a déjà un enfant Lait, sa maman Farine a laissé la garde à Œuf, elle a préféré prendre l’air, s’oxygéner, respirer, parcourir le monde et avec un enfant ce n’est pas possible.

Mme Casserole s’occupe de lui comme si c’était son petit-fils, comme elle s’occupe de tout le monde d’ailleurs, des voisins ou de sa famille, elle ne fait aucune différence, c’est souvent qu’elle cuisine avec amour pour tout le monde, cela la comble de bonheur.

C’est ça la vie, partagée ce que l’on aime faire, la cuisine en fait partie.

Emilie Charra

Un bon repas

Recette de désamour

 

Tourne en rond dans son insolite cuisine, un roi ivre, un roi fou,

Recroquevillé en son âme et corps, noués de trop nœuds qui le tordent !

Il lutte contre une faim ardente, aux piquantes aiguilles,

Qui lui tranche l’âme, de sa lame imbibée de poison !

 

C’est cet amer poids de l’amour non réciproque !  Cet aigre feu toxique, qui toque, et qui peine !

Une casserole obsédante et alléchante, un vil tueur qui nous liquéfie au fond des verres de vin !

 

Une très ancienne recette, dont seuls quelques sorciers abstraits ont le secret, se révèle être l’unique antidote ! Ainsi commence la quête !

Huit grimoires s’étalent, là de partout, venant d’on ne sait trop où, dans ce huit clos

Où s’amassent des tas d’ustensiles et ingrédients tantôt familiers, tantôt louches !

 

Volent pendant des heures des nuées de pages, aux concoctions aussi délicieuses qu’improbables,

Toutes reliées à des formules magiques aussi complexes les unes que les autres !

Enfin la mixture se révèle ! Mais quel goût, quelle arôme, quelle texture, quelle cure ?

Pour qu’une passion affamée daigne enfin se taire et qu’un homme neuf  puisse éclore ?

 

Le roi, qui lui-même détient quelques dons, commença à décortiquer, avec son chef magicien le plus fidèle, le procédé et la composition de ce plat particulier :

Un soir de nouvelle lune d’automne,  prenez un vieux chaudron en cuivre et enduisez son fond  de beurre et de poivre tout en visualisant l’être aimé ! Le pendre ensuite dans une cheminée au-dessus des braises déjà crépitantes !

Versez ensuite de l’eau de source et de l’huile de rose jusqu’à mi-hauteur pour les faire doucement bouillir !

Pendant ce temps, coupez  huit poires et potirons, chacun en huit morceaux, en veillant à ce qu’ils aient préalablement, été cueillis un jour pleine lune ! Badigeonnez-les  légèrement de terre !

Pressez huit citrons entiers qui auront reposés huit jours au soleil, sur un tronc d’arbre, après leur cueillette ! Découper leur écorce en fines lamelles et les jeter dans votre soupe en ébullition !

Incorporez à présent, vos fameux morceaux de poires et potirons !  Mélangez le tout énergiquement  avec une grande cuillère en bois de chêne, jusqu’à obtenir une substance fine, liquide et crémeuse en récitant huit fois le nom de l’être aimé !

Lancer avec fureur, huit pincées de sel, puis huit pincées de sucre ! Continuer avec aigreur sur huit gouttes de vinaigre de raisin !

Casser huit œufs entiers prélevés d’un même nid d’oiseau, coquilles comprises ! Parsemez ensuite votre préparation de graines de pin et de miettes de pain ! Battre le tout vigoureusement en récitant le plus sincèrement possible, huit fois, ces mots, en imaginant une bulle de fumée autour de vous : Que vienne le désamour en mon sein !  Que mon cœur scelle l’heure neuve!

Avec l’aide d’un sorcier expert, retirez votre cœur pour l’éplucher huit fois finement ! Ajoutez ces épluchures et des jets de poudres multicolores émaneront pendant une huitaine de minutes !

En recueillir le plus possible dans une fiole en cristal.  Replacez en vous ce qu’il reste du cœur, après l’avoir trempé huit fois de suite dans votre cuisson. Puis laisser celle-ci mijoter toute la nuit !

Versez votre philtre désormais bien  cuit, à la lueur de l’aube dans une théière en or ! Celui-ci devra être impérativement consommé,  lors du repas de midi, en dessert, au lendemain de ce rituel !

Buvez, en huit fois, tout son contenu dans une tasse d’argent qui aura passé la nuit sous les étoiles.  N’omettez surtout pas de saupoudrer votre boisson avec les poudres magiques qui ont été saisies dans votre fiole.

Vous sombrerez ensuite dans un sommeil profond jusqu’à la prochaine aube et là, de vos tristes cendres, vous serez renaissance ! 

Conservez les restes du chaudron, dans un petit pot en pierre, pendant votre nuit, sous votre lit et servez-le à la terre dès votre réveil.

A la lecture de ces termes, le roi cru en l’espérance d’un nouveau germe ! Celle qui lui avait fait du leurre, le lucre au ventre, allait bientôt être chassée de ses fleurs !

La hâte s’empara du roi triste, qui pour célébrer la proche remise en selle de son royaume, convia ses plus loyales, et leur promît un exquis repas avant la dégustation de ce remède salvateur.

 

Marine/LM

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes, #Consignes d'écriture

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Publié le 3 Avril 2020

Atelier d’écriture : le monde à ma fenêtre

 

Dessinez, peignez, photographiez, racontez.

 

Que voyez vous de votre fenêtre ?

 

Montez dans un bateau, que voyez-vous par le hublot ?

 

Escaladez le sommet d’une montagne, quel paysage par la lucarne ?

 

Et dans un pavillon de banlieue, par le vasistas, qu’appercevez-vous ?

 

Grimpez au 6è étage sans ascenseur d’un viel immeuble parisien, quel spectacle par l’œil-de-bœuf ?

En haut d’un gratte-ciel New-yorkais ou Villeurbannais, quel panorama s’offre à vous ?

 

Choisissez votre point de vue et, du réel à l’imaginaire, du détail au général, écrivez, dépeignez ce que vous voyez ou ce que vous rêveriez de voir de votre fenêtre : l’océan, les oiseaux, des girafes, les étoiles, des gens.

 

Ou si vous voulez, à la manière d’Hitchcock et de son film « Fenêtre sur cour »  … Inventez des histoires à propos des personnes qui passent dans la rue : « Tiens, où va ce vieux monsieur ? A quoi joue cette petite fille penchée sur un caillou ? ». Etc…

Le résumé : « A cause d'une jambe cassée, le reporter-photographe L. B. Jeffries est contraint de rester chez lui dans un fauteuil roulant. Homme d'action et amateur d'aventure, il s'aperçoit qu'il peut tirer parti de son immobilité forcée en étudiant le comportement des habitants de l'immeuble qu'il occupe dans Greenwich Village. Ses observations l'amènent à la conviction que Lars Thorwald, son voisin d'en face, a assassiné sa femme. »

Ou encore à la manière du Journal du Progrès d’aujourd’hui (1er avril 2020) qui se fait l’écho des observations des habitants de Villeurbanne. « Le confinement est à géométrie variable. Des riverains de la rue du Canal regrettent la présence régulière de jeunes sur un terrain de foot de proximité, créé tout récemment.

« C’est un noyau infime, une trentaine d’individus. Sans cette bande, nous serions tranquilles ! ». Des habitants de l’une des tours qui bordent la rue du Canal, entre la rue de la Cité-Saint-Jean et la rue des Jardins se plaignent de la présence quotidienne de jeunes en pied d’immeubles qui se regroupent très régulièrement en bas de chez eux. Ce sont des grands, âgés de 20 à 22 ans environ. Ils ne sont pas tous du quartier. C’est notamment un tout nouveau terrain de foot de proximité pas encore totalement achevé qui intéresse ces jeunes. Des barrières, qui auraient été enlevées, interdisaient l’accès à cet équipement. Il est déjà praticable et remporterait un franc succès, avec des matches de foot quotidiens. Quand il fait beau, c’est barbecue pratiquement tous les jours. À côté, un terrain de jeux pour enfants est squatté. Une intervention remarquée des forces de l’ordre la semaine passée (plusieurs véhicules et une quinzaine de policiers, selon un témoin) a provoqué un éparpillement très ponctuel de ces jeunes gens, par ailleurs soupçonnés d’être les auteurs de dégradations de boîtes aux lettres et de tags en rez-de-chaussée. »

J’ai mis quelques photos un peu plus loin, elles peuvent vous inspirer. Vous pouvez illustrer votre texte par une photo ou un dessin.

Atelier d’écriture : le monde à ma fenêtre

Dream window

 

Par la lucarne de mon âme,

Par la fenêtre de mon être,

J'ose et transpose

Tous mes rêves d’espoir

Par cette fenêtre dans mon couloir.

 

Les voix, les gestes, les regards,

Que je fantasme, que je projette  

Dans le futur avenir

Que j’attends par cette fenêtre

Du couloir de mon être.

 

Le sourire de mon regard

Se reflète sur la vitre de mon couloir.

Parce que je sais qu'un jour,

Sans aucun doute et sans peut-être,

Je vous retrouverai

Vous les êtres

Que j'aime à revoir.

 

Emmanuel Leymarie

 

 

Atelier d’écriture : le monde à ma fenêtre

Dans mon jardin

 

De ma fenêtre, non un océan

mais mon jardin, où règne le bruant.

De ma terrasse, une balançoire, un tobogan.

Ils attendent les enfants

qui reviendront au printemps.

Des petits, galopant, grimpant

Parfois tonitruant, quel boucan,

Mais quel enchantement !

Moi, sur un banc, les observant,

Jouant, rampant, ces chenapans.

Dans combien de temps

Sera enfin fini ce confinement !?

 

Martine Silberstein

Atelier d’écriture : le monde à ma fenêtre

Le monde à ma fenêtre

 

Une grande rue de passage s’ouvre sous mon regard, bâtiments récent, jolie, balcons fleuris, des arbres tout le long de la rue. Piste cyclable, joggeurs avec leurs chiens ou pas.

Une grande place, avec jeux pour enfants, d’ailleurs cela fait plusieurs jours que les rires des enfants ne résonnent plus à mes oreilles.

Des gros bacs en bois à compost sont là depuis plusieurs mois, je trouve l’idée formidable, mais ça gâche un peu le paysage.

Ma rue est très vivante habituellement, beaucoup de passage, des gens qui discutent, l’été fenêtre ouverte, je peux suivre leurs conversations, je rouspète souvent sur le bruit des voitures, surtout les camions de livraison qui laissent leurs moteurs tourner pendant qu’ils livrent, je ne me gêne pas pour leur faire la remarque, mais je n’ai jamais le temps un de mes voisins s’en est déjà chargé.

Un petit village qui se transforme en petite ville, mais là en ce moment tous ces bruits me manquent, les enfants qui jouent, font du vélo, leurs caprices aussi….

Vers 20h00 comme beaucoup de monde je pense, on se retrouvent avec nos voisins, ont applaudit, c’est pour moi l’occasion de vérifier si la mamie en face de chez moi va bien, elle vit seule et cela m’inquiète quand elle n’est pas sur son balcon, on est pas nombreux c’est pas grave, on fait du bruit on se dit à demain, puis je ferme ma fenêtre de ma terrasse, la nuit commence à tomber, c’est encore plus silencieux……….

Emilie Charra

Atelier d’écriture : le monde à ma fenêtre

Mon volet vert claque sur le mur en pierre, il dérange un gros insecte aux élytres noires bleutées. 

 

Éclair métallisé, il s’envole lourdement dans un bourdonnement grave, pas ravis que l'œil de ma maison sorte du sommeil.

 

L’herbe est perlée de rosée de nuit. 

 

Traversant le jardin par la route des chats, gracieuse, la noire et blanche Maco, vient pointer ses moustaches en quête de croquettes. 

L’impatiente petite bête se frotte à mes tibias, miaule pour que j'accélère le mouvement, ce qui rameute mes deux vieux. Le reste de la meute féline est au complet, affamée et tournoyante autours de mes jambes.

 

Il fait sec et frais.

 

Flocons de pétales blancs, les vieux pruniers quittent leurs habits fleuris pour leurs parures de fruits, ça promet...

 

Joie de voir les lilas presque en fleurs et les pommes de terre qui s'impatientent tous germes dehors dans leurs cagettes, travail de plantation en perspective...

 

Le printemps, semeur de couleurs, illumine l’herbe de petits soleils jaunes d’or, les frêles rameaux des noisetiers se couvrent de fines feuilles vert tendre et la rougeur des tulipes réchauffe mon cœur.

 

Evelyne Salomon.

 

Atelier d’écriture : le monde à ma fenêtre

Entre Réalité et Souvenirs, le confinement permet de voyager à l’intérieur de soi, aussi. De s’attarder et de revisiter nos fenêtres du passé.

Et c’est sur l’une de ces fenêtres intérieures, si vous me le permettez, que je souhaite m’attarder. C’est de cette fenêtre là que je décide de noircir ce papier.

A l’intérieur de moi, en réalité, plusieurs fenêtres ! Toutes donnent sur des trésors !

Et celle dont il est sujet se trouve à Azuara, village typique de ma douce Espagne. Village où j’ai passé la moitié de ma vie. Où je me suis construite. Où mes premiers émois sont nés !

Notre petite maison est si grande d’Histoire ! Elle est traversée par un mur, vestige de l’Histoire, protégé et rénové, petit à petit. Ce mur tient notre maison, littéralement parlant ! 

Petite maison qui a vu naître beaucoup de génération… Et mourir beaucoup d’autres…

C’est une maison à étage. Les escaliers pour y accéder sont si raides et les marches tellement inégales !

Pour parvenir à ma chambre, je dois d’abord traverser celle de mes grands-parents et un rideau permet un minimum d’intimité. Une petite porte. J’ai très vite dû baisser la tête pour y rentrer. Petite chambre modeste où trône un Christ en croix, comme dans chaque chambre, d’ailleurs.

J’ai une toute petite fenêtre dans ma chambre avec un volet à l’ancienne, d’une couleur verte délavée par le temps. Mais cette petite fenêtre est primordiale pour toute la maison. Les cordes à linges s’y trouvent. Chaque jour, ma grand-mère ou l’une de mes tantes y pénètrent. J’ai plutôt intérêt d’entretenir correctement ma chambre ! Et de bien cacher mes petites affaires intimes car les Espagnoles sont curieuses ! Très curieuses ! Et qu’importe l’intimité lorsqu’il s’agit de leurs enfants.

C’est de cette fenêtre, tout particulièrement, que je vais me pencher. Cette fenêtre qui au fil des ans, s’est trouvée de plus en plus petite pour que je puisse m’y mettre.

Cette fenêtre, aujourd’hui, est celle qui me manque le plus…

Lorsque j’étais enfant, j’étais connue dans le village comme la petite fille française se levant très tôt ! Alors que toute la famille dormait encore, à 6h00 du matin j’étais déjà à cette fenêtre.

Le berger me saluait, comme à son habitude, passant avec ses brebis devant la maison, parsemant la route de petites crottes rondes et noires. Ce qui rendait ma grand-mère folle car les mouches seraient attirées !

J’aimais l’odeur du petit matin. J’aimais voir le soleil colorer petit à petit mon village adoré.

L’odeur du café se propageait dans les rues. Entendre le coq chanter. Parfois, voir les jeunes rentrer en cachette par leur fenêtre.

Puis, en grandissant, cette petite lucarne est aussi devenue un mode de communication.

Je ne peux que sourire à l’évocation de ces souvenirs.

Combien de soirs ma cousine et moi avons été réveillées par des cailloux jetés sur le petit volet ?

Nous nous y entassions alors toutes les deux, tout en chuchotant, pour parler aux garçons en bas.

Ma jeunesse, là-bas, fut idyllique et elle m’aura construite aussi.

Les garçons espagnols de notre village aimaient nous revoir, chaque été !

Ma cousine ne parlait pas espagnol. J’étais la seule à le parler. Alors souvent je servais de traductrice. Cependant, dans ce genre de situation, de toute façon, même la langue n’est plus une barrière !

C’était si bon enfant ! Combien de nos sous-vêtements ont disparu alors qu’ils séchaient à notre fenêtre, durant la nuit ?

Chaque été, c'était un réel bonheur de retrouver mes ami(e) s de là-bas. Nous nous connaissions tous depuis enfant. Et chaque été il nous tardait de nous retrouver.

Cette fenêtre n’est qu’une petite ouverture. En réalité, le village en entier était une magnifique fenêtre vers l’aventure, vers l’innocence, vers la joie, la vie, tout simplement !

Mon village entier était notre terrain de jeu où tout le monde se connaissait. Nous étions tous en sécurité car chaque jeune était connu comme le petit-fils ou la petite-fille de.

Lorsque ma sœur et moi nous baladions dans les rues, les habitants nous saluaient en nous demandant : « Vous êtes les petites-filles de Pablo el Morcilano et de Carmen la Belchitana c’est ça ? ». Cela nous agaçait, à l’époque. Car lorsqu’on est jeune, on n’a pas envie d’être interpelé à chaque coin de rue pour répondre inlassablement à la même question.  Mais c’est ainsi, aussi, que nos anciens nous surveillaient. Avec le recul, je trouve que d’être reconnue par le nom de nos grands-parents, arrière-grands-parents, permet d’avoir une identité bien ancrée. Je trouve cela beau ! Et bien qu’à l’époque cela pouvait nous agacer, aujourd’hui cette « identification » me manque beaucoup. Peut-être est-ce pour cela, aussi, que je me penche à cette fenêtre. Celle qui représente mes racines. Celle qui est mon enfance. Celle qui me manquera toujours mais qui a fait de moi ce que je suis.

Lorsque je me penche sur mes fenêtres intérieures, je m’aperçois de leur richesse !

Tellement de couleurs, d’odeurs et de vie !

De ma petite chambre, dans cette petite maison à étage, tous les deux jours, tôt dans la matinée, j’entends par les haut-parleurs du village l’annonce du marché sur la place de l’église.

Enfant cela ne me dérangeait pas puisque j’étais réveillée bien avant la première annonce. Mais plus tard, adolescentes, ma cousine et moi-même avons beaucoup pesté d’être situées à quelques mètres de l’un d’eux et d’être réveillées !

Rentrées à 5h00 du matin, qu’avions-nous à en faire, nous, que sur la place de l’église se vendaient des matelas ! Des melons, pêches et autres fruits !

Aujourd’hui, je donnerai cher pour l’entendre de nouveau…

Ces haut-parleurs furent installés pendant la guerre afin de prévenir des bombardements.

Et durant ma jeunesse, la vie au village était rythmée par cette alarme. Elle retentissait chaque jour à 13h00 pour annoncer l’heure du repas. Après son retentissement, les rues étaient désertes. Et après le repas, la sieste est coutume chez nous ! Les rues restaient silencieuses et reprenaient vie vers 17h00, pas avant !

Cette alarme sonnait aussi lorsque des incendies se déclaraient dans les champs avoisinants. Ou bien lorsqu’un décès survenait, la sirène invitait les pieux à se rejoindre à l’église. Puis les cloches accompagnaient les endeuillés, suivi d’une grande partie du village, jusqu’à leur arrivée au cimetière.

Notre petite maison à étages était dotée de petites fenêtres, en bas. Et elles nous ont offert, aussi, de magnifiques panoramas. Les chaleurs fortes donnaient régulièrement lieu à des orages spectaculaires !

Petit aparté. Chaque enfant dans le village avait des instructions au cas où il serait à l’extérieur lorsqu’un orage éclatait : « Ne jamais courir ! Ne jamais se mettre sous un arbre et toujours rester dans un abri le temps que cela passe ». Les morts furent nombreux par le passé alors les leçons ont été retenues et transmises.

En bas, donc, dans notre petite maison, dans le salon salle à manger, deux petites fenêtres permettaient de voir l’une de nos anciennes églises, ornée de son paratonnerre, trônant en hauteur. Entre peur et fascination, ma sœur et moi sursautions à entendre les fortes et violentes détonations puis nous comptions jusqu’à voir l’éclair fendre le clocher de l’église !

La pluie était aussi une bénédiction pour nous. Ma sœur et moi les attendions avec impatience. Notre Yayo aussi !

Une fois la tempête passée, nous nous habillions en conséquence car nous allions crapahuter dans les herbes hautes et trempées de notre champ à la recherche d’escargots !

Ma Yaya aussi attendait cela avec impatience ! Cela promettait un délicieux repas pour les jours à venir.

Certes. J’adorais cette chasse mais j’avais de la peine pour ces pauvres escargots...

Alors souvent, ma grand-mère m’autorisait à en sauver quelques-uns et je rentrais en France avec une boîte remplie de mes nouveaux compagnons, au grand dam de ma mère.

J’adorais passer ces moments de partages et de complicité avec mon Yayo. Parfois, nous n’y allions que tous les deux. Une fois, il m’a même sauvé d’une morsure certaine !

Pendant que je fouillais dans les grandes herbes, lui se tenait toujours à proximité. Il connaissait bien les dangers de notre nature. Alors que j’enfouissais mes bras dans un trou, mon Yayo me repoussa en arrière et de son grand bâton, s’interposa.

Sur le moment je n’ai pas compris. Puis il me montra en écartant avec précaution les herbes hautes. Un nid de vipère… « Simplement une maman protégeant ses œufs » me dit-il.

Tous ces moments sont ceux sur lesquels j’ai décidé de me pencher. Je rêverai d’y être, à ce moment précis. Respirer l’odeur de mon village, sentir le vent sur mon visage. Entendre l’alarme retentir à 13h00… Voir ma grande tante (sœur de mon Yayo) Tia Milagros, passer en vélo et me saluant chaleureusement et affectueusement.

Les dernières fois où je m’y suis rendue s’était pour le « grand dernier voyage » de ma Yaya et de mon Yayo.

Nous les avons accompagnés jusqu’au bout et avons respecté leur souhait : être réunis dans leur champ, à tout jamais…

Cette idée me réconforte. De savoir qu’ils sont chez eux, pour toujours.

Je sais, profondément, foncièrement, que cette fois-là n’était pas la dernière fois, pour moi.  Lorsque je suis là-bas, c’est tout mon être qui se sent chez lui. Mon équilibre, c’est ça ! Savoir que quelque part, je me sens vraiment chez moi, au plus profond de mon être. Et c’est souvent, de toute façon, que je me penche sur cette fenêtre intérieure, dans cette petite maison à étage pour me remémorer et me régénérer.

Gwenaëlle Robert

La maison
La maison

La maison

Juju et Gwenaëlle

Juju et Gwenaëlle

Le champ où ont été dispersées les cendres de Yoyo et Yaya

Le champ où ont été dispersées les cendres de Yoyo et Yaya

Gwenaëlle

Gwenaëlle

Azura, en bleu la maison de Gwenaëlle

Azura, en bleu la maison de Gwenaëlle

Fenêtre sur rue

 

 

Ce que je vois depuis la fenêtre de ma chambre :

 

une avenue,

 

des maisons avec jardins

 

et plus loin à gauche, la forêt de Saou

 

avec les Trois Becs

 

plus à gauche l'on aperçoit les collines

 

autour de Montélimar,  

 

avec les éoliennes des hauteurs au-dessus

 

d'Allan.

 

Sur la droite on voit les tours de la centrale

 

de Tricastin,

 

et plus à droite l'on peut suivre la route

 

et quand il fait beau (la plus part du temps)

 

l'on aperçoit le Mont-Ventoux

 

qui a huit fois sur dix son « petit chapeau »

 

on a la chance de vivre dans une belle région.

 

Jean-Baptiste Perrin

 

Atelier d’écriture : le monde à ma fenêtre

Le paysage depuis ma fenêtre

 

Vous voulez savoir ce que je vois ou ce que je voudrais voir depuis ma fenêtre ?

Alors je fais le tour de mon petit chez-moi et je vais commencer par décrire ce que je vois par chaque fenêtre.

Dans mon champ de vision il n’y a que des bâtiments, les bâtiments n’atteignent pas le ciel, ils rasent le sol, mais effacent les rayons du soleil. Des bâtiments de couleur béton qui font perdre toutes les couleurs à la nature. À vrai dire il n’y a que quand le soleil se couche en peignant les façades des bâtiments que je me mets à la fenêtre pour admirer ce spectacle, ce paysage ensoleillé.

Ce que j’aimerais voir serait si différent, j’aime les fleurs, la nature, les arbres.

J’aime les cris les enfants qui jouent dans le parc en bas de chez moi, qui s’inventent des vies, qui jouent avec des bâtons de bois, qui s’imaginent des tableaux sur les marches des escaliers. Je voudrais voir toute cette vie recommencer, laisser place au rire que le confinement a rendu silencieux.

Alors ce que je fais chaque jour, je peins sur mes fenêtres des paysages éphémères au couleur de l’été, au son de la mer, à l’images des rêves d’enfant. En attendant la fin du confinement

 

Manon Hubrecht

Atelier d’écriture : le monde à ma fenêtre

Un étrange voyage

Je regardais le paysage par la fenêtre du train, j'adorais voir le paysage défiler et ne put s’empêcher d’imaginer des scénarios peu probables. Comme des animaux dont l’être humain n’a jamais encore eu connaissance ou même des créatures qui n’avaient pas lieu d’exister. Comme cette fameuse vache qui possédait des ailes et qui semblait discuter avec une de ses acolytes. En voyant le convoi, toutes deux décollèrent pour suivre la locomotive, jusqu’à ce que le chemin de fer pénètre dans un tunnel.

En ressortant un autre paysage s’offrit à moi, cette fois-ci c’était dans une plaine où vivait un étrange renard. Je me souvins que j’avais regardé un reportage qui parlait de cet étrange animal, il s’agissait d’un renard tibétain. Je ne pus m’empêcher de coller mes mains contre la vitre pour le regarder de plus près, mais l’animal partit au quart de tour en entendant le bruit. Le train passa de nouveau dans un tunnel, j’étais triste de quitter ce paysage.

En quittant la galerie, je tombais sur un décor qui me laissa sans voix, car je voyais des poissons de toutes tailles, de toutes sortes qui nageaient tranquillement devant mes yeux ébahis. Les rayons du soleil passaient à travers la mince couche d’eau et éclairait certains poissons qui passaient au travers, ce qui rendait ce paysage magique. Hélas, tout mon imaginaire partit dès que la locomotive arriva à destination, mais cela ne m’empêcha pas de garder le sourire en me disant que j’avais passé un merveilleux voyage.

Noëmie Hanard dit Duclos

Dans cette cage imposée, les jours se suivent et se ressemblent. L’extérieur se meurt,  il pleut des morts, la mort nous mord ! Et bien que je ne connaisse pas le mot ennui, nous tournons et tournons en rond, le vague à l’âme, la peur au cœur, enserré par ce manque d’air qui nous asphyxie le cerveau et les poumons.

L’aube, les heures, le crépuscule, la nuit nous entourent de leur interminable ronde. Ronde, qui comme le monde, semble suspendue, telle une pendule figée.

Mes pas, mes pensées, mes taches, tournent et tournent dans tous les sens, bougent, circulent, s’orchestrent comme ils viennent. 

Oui nous avons le temps de vivre pour une fois et c’est  le seul oxygène dont je dispose.  Le temps d’avoir le temps ! Le temps de penser, de rêver, de se ressourcer, de faire l’inventaire de son existence, de trier ses casseroles et surtout : de se chérir soi-même.

 

Dans ma cellule familière, mes fenêtres sont transpercées par les rayons du Soleil. Sa lumière sereine nous inonde et nous éclaire dans notre entièreté.  Bien qu’il nous appelle à l’inconscience, à la désobéissance, mes ailes demeurent repliées, aussi douloureux  que cela puisse être. L’appel de la Vie m’est bien plus précieux que n’importe quelles perles d’air.

Quand le soir tombe, j’ouvre ma fenêtre en grand et m’accoude à la barrière de mon étroit balcon en béton.  J’inspire, j’expire, je respire, étire mes ailes ! Mais quel spectacle ordinaire que celui de ma rue horizontale avec ses petites maisons collées les unes aux autres.

Toujours la même file indienne de véhicules sagement endormis sur le bitume, le même calme que de coutume !

Seul manque les quelques passages d’inconnus et les éclats de voix de ce voisinage dont je me fiche bien en temps normal. 

Mon regard se dirige peu à peu vers les cieux purs et profonds qui lentement s’assombrissent, pour laisser fleurir quelques rares étoiles. He puis zut ! Je ploie sous le joug de cette tentation : celle de m’échapper, de m’évader, de m’envoler ! Mes ailes se déploient et je m’élève lentement pour m’engouffrer joyeusement dans les profondeurs de la tombée de la nuit ! Quel soulagement !

Quelle allégresse ! Je survole, mon quartier, et ma ville,  puis de multiples terres dont je ne connais pas le nom !  Le bonheur de se perdre dans mon lointain idéal, pressée de me mêler à tout ce qui m’anime. Ma fenêtre, mon balcon n’est désormais plus mon perchoir.

Je vois enfin l’océan et le firmament étoilée, se refléter en lui.  Je foule le sable soyeux de son accueillant bord, me roule un moment dans ses eaux limpides, pour somnoler ensuite près d’un feu ardent, apaisant. 

Une fois de nouveau dans les nuages, je fonce me perdre dans d’autres ailleurs qui me font écho. Les voilà mes véritables fenêtres !

Celles qui me mènent quelque part au Nord, plumes au vent !  

Dans des bois aux tons enchanteurs, au sein des forêts mystérieusement mystiques, au-dessus des pimpantes collines et douces vallées.

Planer au-dessus de ces idylliques plaines puis m’égarer, légère, dans ces landes infinies, converser avec des arbres et des fleurs je le souhaite tant ! Observer la présence animalière et lui témoigner o combien elle est « merveille » ! Nulle trace humaine !

 Saluer ces cours d’eaux scintillants et ces cascades mélodieuses,  rêvasser un instant sur de fiers rochers, gravir des monts brumeux, s’émerveiller devant de somptueux lacs et des glaciers cristallins, méditer aux sommets des montagnes déesses…

 

Avec pour seuls compagnons de voyage : l’air et le vent,  peu m’importe le temps. Je ne crains ni la pluie, ni la grisaille, ni l’orage, ni la neige, je les vénère. Seul un soleil trop puissant m’épuise.

Plusieurs rondes passées, et sonne hélas la fin de cette évasion. Mes fenêtres de ville ne sont en réalité que fumée. Une magie inexpliquée  qu’il me sera maintenant impossible d’ignorer.

Mais derrière les barreaux, les fenêtres de ma cage, il y a l’Essentiel et tous les visages qu’il revêt! Qu’il soit près de moi, en train de me parler à travers un téléphone, ou derrière un écran en train de rire, il reste ma raison d’être !

Mais qu’ils me pardonnent ! Je me sauverai encore le temps de quelques rondes et un jour je l’espère : nous volerons ensemble ! Quand la Mort dehors sera à nouveau  la Vie !

 

Marine

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Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Ateliers d'écriture adultes, #Consignes d'écriture

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