textes personnels

Publié le 6 Avril 2018

Un étranger a débarqué dans ce village de pauvre pêcheur. monté sur un âne, il a suivit un troupeau de moutons jusque dans la forêt bordant la mer, la plage et les flots bleus.

Au crépuscule, arrivé devant une église, il y entra. Un vieil homme priait.    

L'étranger

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 5 Avril 2018

J'aime les caves

   pas pour une balade oeno-touristique

   Ni pour visiter les fruitières où l'abondance de fromages ne nuit pas et fait saliver les papilles

   Pas plus que les grottes de Lascaux, Faire la queue pour admirer des peintures paléolithiques où caracole le cheval de Chagall, très peu pour moi !

Non, moi ce que j'aime ce sont les caves pour leur profondeur

leur odeur de moisi

de renfermé, fermées comme des coffres-forts.

Les caves et leur noirceur

leur mystère

tente mongole, abri, dôme ou refuge

je m'y sens totalement zen

si loin du monde

des gens bizarres

j'aime aussi leurs semblables

les cryptes des vieilles églises

les grottes impénétrables

lieux où s'isoler

sans téléphone portable, ni facebook, où aucune communication n'est possible

Puis refaire surface,

s'alimenter, avaler un gigot d'agneau,

admirer la rivière serpenter

le patient jardinier râtisser

Je sais, c'est insolite,

mais je préfère errer dans un labyrinthe humide

loin du soleil

et des concerts en sourdine

plutôt que de m'agiter dans un garage

verdir dans une centrale nucléaire

m'irradier dans un monde cruel.

Cave

où s'entassent de vieilles poteries

des fromages

du vin

un vélo

des livres

des cadeaux abandonnés

des croûtes sur lmeur chevalet

et où un oiseau empaillé en fragile équilibre règne. 

 

   . 

 

Les caves

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 10 Mars 2018

Dans une PRISON un RATON LAVEUR a fait entrer un rayon de soleil solennel devant LA PORTE AVEC SON PAILLASSON. Il a soufflé avec une paille avant de partir. Mais UNE LAME DE FOND et de L’AIR CHAUD sont entrés par une fontaine OUVERTE. Elle coule chaque JOUR depuis 10 ANS, faisant fondre le TRAFIC de cigarettes.

Plus personne ne veut sortir, d’autant moins qu’UNE DOUZAINE D’HUITRE UN CITRON UN PAIN sont servis chaque jour par UN MONSIEUR DECORE DE LA LEGION D’HONNEUR accompagné par SIX MUSICIENS et UN CHIEN GOURMAND ET PYROMANE même si une sorcière et une sirène sont enfermées dans cette citadelle.

Mais la POLICE du QUARTIER dit STOP.

Il est URGENT d’AUGMENTER le prix du foncier car la fontaine de ne cesse de couler et d’attirer du monde. Aujourd’hui, même si la prison est OUVERTE, c’est une REALITE, personne ne sort !

 

LA POLICE du QUARTIER dit STOP.

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 24 Février 2018

 

Le lion du parc de la tête d’or, à Lyon, vit un jour arriver un rat dans sa cage.

Le rat voulait un câlin. Mais le lion le chassa. Il était en rut et pas intéressé par ce rongeur, trop petit.

Le rat se retrouva au bord d’un ru, dans la rue. Là, un chat lui couru après.

« Eh ! Toi, le rat, quel drôle d’accent tu as ! »

« Normal, je viens de me faire chahuter par un lion. Il ne voulait pas de câlin. Et toi, tu veux un câlin ? »

« Viens avec moi voir la nonne, elle a des pommes vertes, des livres et adore les câlin. »

« T’es sûr ? »

Le rat suivit le chat mais dans un coin, le félin, malin, le captura et le mangea. 

Le rat et le lion

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 20 Février 2018

Trois paires de lunettes

Deux trousses

Six bénéficiaires appliqués, douze mains, douze pieds et le même nombre de chaussettes

Un tableau mobile, un autre fixe

Deux plantes

Un ordinateur

Deux classeurs

Une armoire

Cinq fenêtres doubles

Une bouteille d’eau et quelques verres

Trois femmes, quatre hommes

Un étui à lunettes

Une bibliothèque, un dictionnaire

Quelques affiches

Inventaire à la Prévert

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 17 Février 2018

Mondes flottants

Sur notre monde flotte le pavillon,

Celui d’un pirate, un super Big Brother

Qui, tel un bulldozer

Pose sur leurs bouches un bâillon

 

Privés de liberté de parler

Les réfugiés climatiques, les fugitifs

Fuient la guerre, les lieux, d’où, captifs

D’une toile d’araignée

 

Ils partent sur de frêles canots

Et souvent chavirent au fond de l’eau

Ne s’en sortent que par miracle

 

Tout se sait, tout s’affiche

Sur l’ensemble des réseaux sociaux

Mais Big Brother s’en contrefiche

 

 

Mondes flottants

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 13 Février 2018

Portrait de l’amour de ma vie

Prendre l’avion

Ne pas arriver en retard

Enregistrer ses bagages

Arriver en terre inconnue

Chercher un hôtel

Ranger ses bagages

Sortir dans la rue

Regarder tous les garçons dans la rue

Admirer les corps bronzés

Si l’un d’entre eux a le regard insistant,

Le fixer

Lui sourire

Avancer vers lui

Si son regard ne dévie pas, continuer à avancer

S’il avance vers vous, c’est dans la poche

S’il vous prend par la main, c’est gagné

D’après Prévert Pour faire le portrait d’un oiseau Textes écrits en atelier d’écriture

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 1 Février 2018

Orgueil

J’ai écrit ma légende dans le désert. J’ai pris le pouvoir sur les Touaregs et je suis monté sur le trône. Avec eux, j’ai pris la route dans les dunes et nous sommes partis, nomades des sables.

Le temps a passé.

J’ai eu deux vies et je commence une troisième.

Je suis comme un zombie, un fantôme.

J’avais un jumeau, mais il est mort à la naissance. Je pense souvent à lui, cela me rattache à l’existence. Je me sens ainsi moins seul et je regarde les oiseaux aux couleurs chaudes derrières le mur gris.

Chaque jour nous voyageons. La croyance veut qu’un jour nous trouverons un oasis. L’horloge tourne  et bientôt nous ferons la fête les cheveux et le corps teints en bleu.

 

Orgueil

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 26 Décembre 2017

Je n'aime pas les gens froids

je n'aime pas les orties

je n'aime pas l'acide

je n'aime pas me cogner la nuit contre les meubles

je n'aime pas écrire au tableau noir et à la craie

je n'aime pas le gluant ni le visqueux

J'aime marcher pieds nus 

j'aime prendre les gens dans les bras

j'aime palper de douces étoffes

j'aime déchirer de grands morceaux de tissus, de papier

j'aime palper les fruits et les légumes

j'aime le matin, me passer de la crème sur le visage

***

Marcher dans le sable sec et sentir qu'il glisse entre mes doigts de pieds. Marcher pieds nus dans la boue froide du chemin. Sur le sable mouillé et cette sensation, quand la vague arrive, que le sol s'effondre sous ma plante de pieds. 

***

Je suis tactile. mais je n'aime pas les gens froids, je ne les prends pas dans les bras, je n'ai pas envie de les envelopper de ma chaleur animale, amicale. J'aime toucher les gens avec qui je parle, pour appuyer une idée, poser ma main sur la leur, les réconforter en leur tapotant légèrement l'épaule. Là, là, tout va bien, rassure toi. Je n'aime pas être heurtée par les passants pressés qui ne disent même pas "pardon !". J'aime caresser la joue de l'enfant triste, de ma mère quand un voile de souci passe devant ses yeux. J'aime serrer fort ma petite-fille quand elle arrive à la maison, un bouquet de fleurs de champs à la main. J'aime et à la fois je n'aime pas essuyer la larme qui coule sur sa joue , désarmée devant sa peine. J'aimerai prendre tous les gens dans mes bras mais certains se cabrent, craintifs, rétifs, apeurés par tant de familiarité.  

***

Le charnu des plantes grasses. Bassine mouillée. toile émeri. trou rugueux du béton. froid désagréable du chiffon mouillé. fleurs sèches crissant sous les doigts. toile rude. lamelles du store, du radiateur. tuyau rouge de l'extincteur. douceur des poiles de pinceau. enfoncer ses doigts dans le lourd chrysanthème. piquante brosse à reluire. bon prise en main de ce dodu tournevis. caoutchouc rugueux des tapis. papier collant, papier d'argent. graviers dans un sac. lentilles et graines dans un autre.

***

 Enfin seule ! Agathe était enfin seule dans l'immense médiathèque ! Contre tout ce que lui avaient dit et redit ses parents, elle se déchaussa, et se mis pieds nus. Dans la profonde moquette à bouclette elle écarté ses doigts de pieds. Le Pied !  En ces temps de froidure, comme elle était chaude ! Chaude comme le sable de cet été qui fuyait grain à grain sur sa peau.

Elle s'approcha des plante grasses et charnues et éprouva leur épaisseur, leur poids, l'humidité ou plutôt la sécheresse de la terre qui les entourait. Elle préleva un peu de cette terre mi noire, mi sableuse et s'en enduisit les mains humides. Toute différente de cette boue du chemin longeant le torrent, ce limon, crayeux dans lequel elle n'aimait pas gassouiller des pieds et des mains. Maintenant qu'elle était bien sale, il était temps de réaliser son rêve: laisser des traces de doigts sur les murs et surtout sur les pages immaculées des livres interdits, les livres de grands.

"Sauve toi la vie t'appelle" mais qui la prendra tendrement dans les bras ?

"Créature fatale", ce tuyau rouge de l'extincteur est dur, contrairement à ce qu'elle avait imaginé.

"Idées noires, nuits blanches" et vlan ! Ses cinq doigts bien noirs sur la 3è pages.

"Le sexe pour les nuls", les fleurs sèches crisaient dans sa main.

"Le pacte du menteur" et ses cinq petits marrons ramassés dans la cour de l'école.

"Crime", enfoncer ses doigts dans le lourd chrysanthème puant.

"Un cœur sombre" et son trou rugueux de béton.

Agathe la douce, la rebelle, la tendre, la rugueuse, la lisse laissait son empreinte et ses mots dans chaque livre.

Fatiguée, elle se coucha et s'enveloppa dans la douce couverture de "L'interprétation des rêves" de Freud.

   

J'aime/j'aime pas : le toucher

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Rédigé par Martine Silberstein

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Publié le 19 Décembre 2017

7Miyajima, le 3 août 1945

Nobuaki

Je t'écris de cette plage si petite mais si belle dominée par cette grande porte Shinto rouge. C'est marée basse, je me suis déchaussée et j'ai marché dans cette vase verte un peu gluante et glissante à la fois. J'aurai tant aimé que tu sois là, toi, l'ami que j'ai accueilli chez moi. Je sentais l'odeur de ces épis de maïs grillés et j'aurai tant aimé le partager avec toi. Rappelle toi ces petits grains à la fois croquants et moelleux à l'intérieur, un peu salé à l'extérieur. Entends tu les cris des enfants courant après les daims? Si tu étais là nous monterions au temple et avec une petite louche nous mouillerions nos mains avant la prière.

Comme tu me me manques, Nobuaki! Quand te reverrais-je, toi, l'artiste ! Viens me rejoindre ici. Je suis encore là jusqu'au 6 ou 7 août.

Martine

Miyajima

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Rédigé par Martine Silberstein

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