La biographie

Publié le 23 Novembre 2022

Est-il possible d'écrire des vies comme d'autres les peignent ? 

 

J'adore que les gens me racontent leur vie.

 

Des vies de travail, des vies puissantes, leur double vie, leur vie en pièces, leur vie entre équilibre et cohérence et parfois même leur vie en fanfare.

 

Mais de quoi parlent-ils ? Et quelles questions leur poser pour qu'ils se dévoilent ? Comment faire pour gratter le vernis derrière lequel ils se cachent ? Comment les amener à raconter les désordres dont ils ont été les auteurs ou les témoins ?

 

Comment dépeindre ces vies en mots, en couleur, en noir et blanc, en relief, en long, en large et en travers, repartir en arrière, raconter ses regrets, ses « si j'avais su », « j’aurais dû », « je n'ai pas su ».

 

Dire son corps, ses heurs, malheurs, bonheurs, ses accidents, sa croissance, le bien ou le mal que fait le travail sur ce corps malmené.

 

Exprimer ses joies, ses bonheurs, ses moments de tendresse, d'exultation et d'exaltation qui donnent envie de rire, de courir, de bondir.

 

Et ses moments d'abandon, où l'on jette l'éponge, où on se terre au fond de son lit ou dans la cave, où l'on n'ouvre à personne, où le téléphone sonne, sonne dans le vide et l'où n'avance pas la main pour répondre.

 

Se souvenir de ses voyages aussi. Ceux, minuscules de la maison à l'école, ou, grandiose, une croisière en voilier en Méditerranée. Familial, quand on suit les parents, contraints et forcés dans leurs différentes mutations dans la même région, le même pays, voire même « à l'international » comme l'on dit maintenant et que l'on perd, chaque fois, tous ses amis. Ou, minuscule encore, de la petite graine à l'arrivée toujours miraculeuse d'un enfant tout bien fini (ou pas !) avec ses deux bras, ses deux jambes, ses dix doigts de mains et de pieds et même, avec un peu de chance, une belle chevelure.

 

Le temps béni de l'école, où, chaque jour apprendre de nouvelles choses avec gourmandise est un véritable bonheur ou, honni l'on se désespère de ne rien retenir et où l'on voudrait apprendre la menuiserie dans cet atelier qui fleure bon le bois frais coupé réservé aux garçons, plutôt que la couture et le cartonnage, pour les filles.

 

Et les amitiés ? À la vie, à la mort, les bagarres de cour d'école, les amitiés masculines et féminines, l'amitié-amour où les sentiments se mêlent et la franche camaraderie, les batailles de polochon dans le dortoir, les confidences mais les trahisons aussi.

 

Et les amours ? Petit enfant de cinq ans deviendra grand, son amour grandira avec lui. Chagrin d'amour de quinze ans. Amour passion de seize ans. Et puis la vie de couple, ses hauts et ses bas, avec ou sans enfant, avec ou sans séparation. La vie jusqu'à la mort de l'être aimé, jeune ou âgé.

 

Et vous, voulez-vous me raconter qu'elle est votre vie, d'hier, d'aujourd'hui et de demain ? 

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Biographie

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :