Publié le 7 Septembre 2023
"On est tous comme ça. On a cette mentalité de vouloir travailler"
Patrice, ajusteur chez MAN-Energy Solutions, constructeur de moteurs diésel géants
Voyage, biographie et écriture
Publié le 7 Septembre 2023
"On est tous comme ça. On a cette mentalité de vouloir travailler"
Patrice, ajusteur chez MAN-Energy Solutions, constructeur de moteurs diésel géants
Publié le 7 Septembre 2023
Publié le 7 Septembre 2023
https://pourquoiseleverlematin.org/2023/05/30/avant-la-greve-il-ny-avait-pas-de-veritable-politique-de-transports-urbains/#more-5780
Publié le 3 Septembre 2023
Écriture automatique : un mot toutes les 30 secondes. Écrire librement un texte
chimérique auberge clair-obscur sauvages fête cheval mémoire
Le voyage
Après un long périple sur Bucéphale, ma monture,, fourbue, harassée par de chimériques conquêtes autour du monde, j'arrive à l'auberge du cheval blanc.
J'ai besoin de repos. Le clair-obscur qui règne dans la grande salle repose mes yeux brûlés par le soleil. Les plaines sauvages du Far-West, canyons, rochers abrupts, rares ranchs où reposent de magnfiques vieillards, barbes et moustaches blanches pour qui la fête est désormais finie, ont emplies mon esprit.
J'entre et je m'assieds dans un coin, seule.
Mon cheval est à l'étable, un bon picotin d'avoine dans la mangeoire, de l'eau fraîche dans l'abreuvoir.
Je monte m'allonger un moment dans ma chambre, non sans avoir auparavant consigné sur mon carnet ce que j'ai vu ou fait afin de garder ce grand voyage initiatique en mémoire.
Un autre regard sur un objet ou : si les objets pouvaient parler
Les objets qui nous entourent ont-ils une vie en dehors de nous ?
Quels liens ont-ils entre eux ?
Quels liens ont-ils les unissent à ceux qui les manipulent ?
Lecture de textes de Francis Ponge (le Parti pris des choses), de François Caradec (Des papous dans la tête, page 156), de Pierre Bettencourt (Fables fraîches pour lire à jeun)
Le verre de vin de Caradec
La cigarette, la bougie, le cageot, la pluie, le verre d’eau de Ponge
Le bois des arbres de Bettencourt
Choisir un objet familier de votre environnement (Canne, déambulateur, assiette, téléphone, clé, chaise, fenêtre) et regardez-le d’un autre œil, sous un autre angle ou bien, si vous préférez : faites-le parler. Révélez-nous ses pensées les plus secrètes.
L’intouchable, et Fables fraîches pour lire à jeun, de Pierre Bettencourt
Après avoir vu les hauts-reliefs de Pierre Bettencourt, l'étape suivante - pour moi -, a été de partir à la découverte de son œuvre littéraire. Ainsi, dans sa bibliographie, ai-je choisi de...
François Caradec. Biographe, spécialiste de la bande dessinée, auteur de pastiches et animateur de radio. - Membre de l'OULIPO, ouvroir des littératures potentielles (1983) et du Collège de pataphysique. - A aussi écrit sous le pseudonyme : Alphonse de Crac (Source DataBNF)
Quatre pieds mais pas de chaussure ni de chaussette
Quatre pieds qui ne vont pas bien loin
Un dossier mais pas de données ni d'informations confidentielles
Un dossier visible aux yeux de tous
Une assise mais pas celle de Saint-François ni celle de la justice
Une assise en cuir qui souffle quand on s"assoit
La chaise
Deux grands yeux ronds qui tournent, comme étoilés.
Un cadre, structure nécessaire à mon maintient.
Des dents, plus ou moins nombreuses.
Ma couleur ? C'est comme vous voulez !
L'un de mes accessoire est parfois plat, en papillon ou avec des cornes mais toujours muni de ses deux cocottes.
Deux fourches.
Même au régime, elle est présente.
Bon marché ou hors de prix.
Souvent volé.
Connecté ou non.
Féminin ou masculin.
Aventureux ou sage. Je vous emmènerai où vous voulez, mais il faudra pédaler !
Le vélo
Je m'appelle téléphone. Je suis très important . Je suis si précieux et si utile que ma propriétaire m'emmène partout avec elle. Grâce à moi, elle n'a plus besoin d'une montre pour savoir quelle heure il est, elle n'est plus obligée d'écrire des lettres à la main pour les envoyer comme le faisaient les personnes de la vieille époque. Elle me préfère à sa télé et prend soin de moi en me donnant l’énergie qu’il me faut.
Ma crainte est qu’elle me remplace par un nouveau téléphone mieux que moi. Je l’ai entendu dire ça l’autre jour à des gens et cela m’attriste à chaque fois que je l’entends dire ça. Je pense malgré tout que je resterai encore longtemps avec elle car elle n’a pas assez de moyens pour me remplacer par un autre, en tout cas, pas pour bientôt.
Tu m’utilises tous les jours et tu vas toujours sur les mêmes applications, comme TikTok, Instagram et WhatsApp. Il faut que tu m’utilises moins et que tu sortes parce que la vie est courte. Le téléphone
Yasmine
Publié le 2 Septembre 2023
Après un endormissement difficile et long, une bonne douche chaude, un appel téléphonique à sa maman et un podcast de méditation Zoé réussit à trouver le sommeil.
Les vélos sont révisés, les sacoches pleines.
Dimanche 20 août
Je pensais qu’elle dormirait tard, mais ce matin, 7 heures, bon pied bon œil, elle se réveille. C’est mieux de partir tôt, avec cette foutue canicule. 8 heures, nous sommes parties.
Petite pause avant d’arriver sur la place de Vernaison.
8 heures trente, deuxième petit-déjeuner avec mamé, toute contente de voir son arrière-petite-fille.
8 heures trente, deuxième petit-déjeuner avec mamé, toute contente de voir son arrière-petite-fille.
Nous roulons tranquillement. Nous faisons une petite halte à la hauteur du bassin de joutes de Pierre-Bénite, dans un square pour enfant. Nous remplissons les bidons et gourdes d’eau fraîche.
Quelle tentation, je propose à Zoé de faire une première petite trempette dans les bassins le long du Rhône avant d’aller prendre le train (le fond du bassin est joli, me fait remarquer Zoé, alors je le prends en photo).
Nous aussi, nous allons bientôt prendre notre envol pour de nouveaux paysages.
Qui peut traduire ce qui est écrit là, autour de cette fleur géante apposée à l’entrée de la gare de Lyon Part-Dieu ? Le train pour Paris-Bercy de 11 heures 18 qui s’arrête à Tournus est déjà arrivé ! Nous prenons l’ascenseur pour vite monter sur le quai. Malheureusement, les wagons sont bondés. De voyageurs, de valises, de poussettes et surtout de vélos. Une chef de quai me dit de renoncer. Déception… Nous redescendons par le même moyen et je vais me renseigner pour savoir dans combien de temps arrive le suivant. Deux d’attente. Notre billet justement correspond à celui de 11 heures 55. Il n’y a plus qu’à prendre notre mal en patience.
Le commentaire de cette oeuvre se trouve au bas de cet immense panneau, en sortant de la gare sur la droite. Une oeuvre qui a un certain rapport avec l'industrie de la soie de Lyon qui a tissé des liens avec le moyen-orient et notamment Beyrouth. Cette expérience de la soie ne fut pas que bienheureuse, elle a contribué à appauvrir l'industrie naissante au Liban.
Une oeuvre de la biennale de Lyon au coeur de la Part-Dieu | Lyon Part-Dieu
Le quartier de la Part-Dieu accueille de septembre à fin décembre 2022 une oeuvre monumentale...
https://www.lyon-partdieu.com/actualites/oeuvre-de-biennale-de-lyon-coeur-de-part-dieu/
Heureusement que des voyageurs, comme nous en attente d’une correspondance effleurent les touches du piano là pour ça, justement. Quelle bonne idée ! Un monsieur, observé, admiré (?) par une dame, qui, à son tour se met au clavier. Mais celui que j’ai préféré, après une petite jeune fille qui fait partie d’un groupe d’ados, c’est son moniteur, un peu rasta qui, non content de bien jouer, chante un blues, la voix rauque et le son gras, magnifique !
Le pique-nique aide aussi à passer le temps. Mais Zoé n’aime pas trop ma salade, elle préfère le pain sec et les petits-beurre. Assise par terre, elle s’assoit ensuite sur le tabouret du photomaton. Je me régale de salade de tomates et de concombre, de pain et de fromage.
Pour se distraire encore, le temps passe lentement, et en attendant le train, Zoé joue au réparateur de photomaton, comme dans le film d’Amélie Poulain. Elle se prend en photos, et je photographie ensuite ses fait grimaces ! On s’occupe comme on peut !
Une boîte de tic-tac pour elle, un café avec mes petits-beurre pour moi. Vite, dès que le panneau lumineux annonce le numéro du quai pour le train en direction de Paris-Bercy apparait, nous nous précipitons sur le quai. Grand bien nous en a pris, nous sommes les premières dans le wagon ! Nous les changeons de place car un couple de vélotouristes qui descend après nous met ses vélos contre la paroi du train. Nous enlevons nos sacoches. Nous lisons toutes les deux.
À Tournus un jeune nous aide à descendre du train. Sur le quai, un élégant (très vieux) papy, canne à la main, a l’air perdu. Personne ne l’attend … Un jeune couple de randonneurs à pied, spontanément, le prend en charge. Je les entends parler : autocar, taxi, plan de Tournus. Ça fait chaud au cœur !
Sur le quai aussi, un couple et trois enfant un peu grands, cinq vélo, une remorque s. Ni ascenseur, ni pente douce. Zoé, malgré mes conseils, tient à descendre l’escalier en tenant son vélo. Elle se fait embarquer, le vélo va beaucoup plus vite que ce qu’elle voudrait ! Heureusement un palier l’arrête au milieu. J’ai eu peur ! Je me propose de l’aider mais le papa attrape son vélo, le descend jusqu’en bas et le remonte un peu plus loin, au bout du couloir jusqu’en haut de l’escalier. Moi, j’enlève mes sacoches pour mieux arriver à descendre. C’est la maman, (presque) toute seule qui porte mon vélo dans la descente puis dans la montée. Je ne veux pas rester en reste et saisit le cadre pour la soulager quand même un peu. Elle est jeune, costaude ! Le monsieur lance « Tu as de la chance de faire du vélo avec ta mamie ! ».
Je commence à regarder mon portable pour trouver la direction à prendre. Le couple me fait remarquer la pancarte, juste en face, de l’autre côté du rond-point : « Camping. Piscine ». Parfait !
Notre gîte pour la nuit mais quelle chaleur dans ce tonneau ! Infernal. La fenêtre du fond est ouverte, je pousse les rideaux pour laisser passer davantage d’air. Douche, petite lessive, rangement de nos affaires à l’intérieur. Nous nous mettons en maillot de bain. Je ferme la porte à clef … avec la fenêtre ouverte de l’autre côté. Illusion de sécurité.
Un couple, deux enfants, environ 6 et 3 ans arrive en même temps que nous.
Et puis direction la piscine. Un peu de fraicheur ! Une glace mangée à la terrasse. Je suis stupéfaite de voir qu’ici le bar ne désemplit pas et toute l’après-midi je verrais tout un tas de personnes, grandes ou petites avec qui, un coca, qui un sandwich, une glace à la main. Le commerce marche fort !
Ce soir, on fait simple : on mange au restaurant ! Des moustiques ? Non, il n’y en n’a pas, madame, me dit la gérante. Mon œil ! On est bouffées… Nous avons enfilé nos pantalons et les chaussettes par-dessus nous protège au moins les pieds et les jambes ! Croque-monsieur pour Zoé. Ce qu’elle ne finit pas est emballé dans de l’alu. Salade Périgord pour moi, très bonne et très complète. Je n’ai plus faim. Zoé demande une glace, je n’ai pas assez faim pour la finir, elle termine à la poubelle.
Zoé s’est fait des copines à la piscine, elles sont aussi au camping ! Nous convenons avec les parents de rouler ensemble demain matin. Je veux absolument les emmener voir l’abbaye de Tournus. Elle ouvre à 8 heures. Rendez-vous 7h30 demain matin, la journée promet d’être chaude ! Ils vont, comme nous, jusqu’à Charnay-lès-Mâcon, rendre leurs vélos. Ses amies et leurs parents partent au resto à l’extérieur du camping.
Zoé fait le tour du camping à pied, c’est vite fait ! Elle se lave les dents, puis se couche et lit, quel courage, jusqu’à 22 heures ! Pas besoin de berceuse, elle s’endort immédiatement.
Nous dormons la fenêtre grande ouverte et la porte entrouverte. J’installe la cale sous la planche qui fait office de table de nuit à la hauteur du lit. Zoé dort, je l‘enjambe et vais chercher le ventilateur qui s’agite un peu trop loin de nous et le pose tout près d’elle, enfin de l’air. Pas très frais mais c’est mieux que rien !
Le feu d’artifice qui tonne et gronde juste au-dessus de nos tête ne parvient pas à la réveiller. Impressionnant.
Nous avons fait 29 kilomètres (sans compter la descente de la gare au camping !).
Lundi 21 août
La famille est arrivée hier soir avec des vélos de location, bien adaptés pour la taille de chacun mais aucun équipement ! Seul le papa a des sacoches. Le sac à dos de la maman est attaché sur le porte-bagages. Ils n’ont rien pour dormir ou pour faire à manger.
Nous partons bien à l’heure. Dans Tournus, nous allons d’abord à la boulangerie car la famille n’a pas pris son petit déjeuner. Il n’est pas encore 8 heures, l’abbaye est encore fermée. Nous allons au café en face, celui où nous sommes allées avec Aude est encore fermé.
Les parents sont sympas, nous bavardons, les enfants, deux filles et un garçon, plus jeune, restent entre eux. Amélie est médecin généraliste, Rémy, son mari kiné. Léopold, cinq ans, Alix et Pénélope. Ils habitent Marseille (personne n’a l’accent dans cette famille) et ont une maison dans les Cévennes. Je lui trouve un air à Sophie, notre ancienne médecin traitant. Ils ont vécu un an et demi dans un petit atoll du Pacifique (12 kilomètres sur cinq kilomètres).
Les trois filles s’entendent bien, elles roulent vite, s’arrêtent, discutent. La maman et moi nous leur disons de s’espacer un peu les unes des autres, elles sont trop près. Le papa pousse une peu Léopold, et Amélie et moi discutons des conditions de vie dans cet atoll. Une fille s’arrête, Zoé ne la voit pas, et c’est la chute ! Zoé est tombée, son genou est un peu fendu, le sang coule la paume de la main est rouge. Je sors ma trousse de toilette car j’ai des pansements, un disque démaquillant, en coton, ce n’est pas idéal, mais avec de l’eau, Zoé essuie le sang qui coule. Elle ne veut personne ne la touche, ni Amélie, ni moi. Amélie confirme, ce n’est pas grave, un bobo. Mais qui fait fait mal. Le disque ne suffit pas, Amélie a du sopalin. Un pansement sur le genou. Elle a davantage mal à la main.
Mais le rythme est rompu, Zoé a trop mal, elle ne veut plus rouler, nous les laissons partir. C’est le désespoir, elle veut rentrer. Il faut faire du stop, qu’on vienne la chercher, téléphoner à papy (pas maman, elle est occupée). Il faudrait que Papy vienne la chercher maintenant t la ramène mardi soir à Cluny « pour aller voir le spectacle équestre à Cluny. Et puis non, tant pis, tu te feras rembourser ! ». Repartir en voiture, en train, qu’importe. Elle est très en colère car il n’y a qu’elle qui propose des solutions pour repartir, moi je ne propose que le bateau-stop (nous sommes sur une piste cyclable interdite aux voitures…), « c’est pas drôle, ta solution, mamie !! » Alors je ne propose plus rien, je temporise, et me dis que ce n’est qu’un bobo pas grave et qu’elle va repartir. En revanche, ce qui l’inquiète davantage c’est la température, il fait de plus en plus chaud… Et la chaleur, plus le manque de sommeil (elle s’est endormie tard deux soirs de suite…).
Alors on repart, faisant une pause tous les quarts d’heure, ça n’avance pas vite. On s’arrête même assez longtemps, assez pour qu’elle finisse son livre de Naruto… Presque plus d’eau. C’est bien joli, ces piste cyclable, mais sans fontaine … J’en fais la remarque à des gars chargés de l’entretien de la voie, en camion. C’est presque midi, ils rentrent à l’atelier. L’un d’entre eux a une grande gourde, pleine, il nous la vide dans nos bidons. Super sympa, merci !
Quand il fait trop chaud, qu’elle en a assez de rouler, rien ne vaut un bon bain ! Bof pour le bobo, je crains l’infection, on désinfectera après ! En attendant, rinçage à l’eau.
Plus on s’arrête, plus il fait chaud. Nous nous arrêtons sur un banc, elle finit son croque-monsieur. Et moi, le concombre que j’ai emmené de la maison. Il résiste bien, entier, avec sa peau. Pain, confiture. J’oublie de manger le fromage.
On est enfin à Mâcon ! Des organisatrices de festivités, finies hier, nous oriente vers une fontaine à eau très froide ! Encore une pause. L’eau, malheureusement, ne reste pas froide très longtemps.
Nous n’allons pas si loin, mais ça me fait rêver !
Un peu de fraîcheur, toute relative, avant de repartir.
Charnay-lès-Mâcon est très bien indiqué, allez, plus que 4,5 kilomètres à faire ! MAIS après avoir quitté Mâcon … ça monte ! Elle n’en peut plus, ne boit pas assez, en plus elle est dos nu, je lui propose de remettre son teeshirt. Elle a un peu mal au genou, et maintenant aux épaules et aux jambes, trop chaud aussi, bien sûr. Nous poussons nos vélos. Elle est à bout, fatigue, chaleur, elle crie, en colère. Alors parfois, je la laisse à l’ombre, pousse mon vélo. Le pose un peu plus loin, puis reviens la chercher, pousse son vélo. C’est vrai qu’il est lourd ! À un moment même, sur du presque plat, je pousse les deux en même temps. Quelle galère !
Plus loin, je la laisse un moment, pente très légère, je pédale jusqu’à voir, pas très loin, une voiture d’employés municipaux qui débroussaillent. Sur leur camion est écrit … Charnay ! Nous sommes sur la bonne piste cyclable. Je reviens à pied chercher Zoé et lui annonce la bonne nouvelle. Le sourire revient d’autant plus qu’il y a une grande descente. Merveilleux, les enfants ! Tout est oublié, tout va très bien !
Nous arrivons trop tôt chez Elisabeth, notre hôte, elle nous téléphone, elle n’arrivera pas avant 18 heures. Je laisse Zoé un petit moment seule, le temps d’aller repérer, à pied, un bar, un endroit calme et frais. Effectivement, un peu plus loin, il y a une salle d’escalade, et l’on peut s’y installer, boire un coup. Il fait frais, les ventilateurs tournent. Je vais chercher Zoé. Elle a faim, paquet de chips et thé froid pour toutes les deux. Repos dans les canapés. Puis elle a encore faim. Je retourne à pied et reviens à vélo avec du pain. Je lui paie (pour 10€ !) la possibilité de s’amuser dans la salle d’escalade des petits et des grands, de faire des jeux… le temps passe lentement … mais tranquillement et au frais. Inconvénient : les ventilos et la musique en font un lieu extrêmement bruyant ! Après un deuxième paquet de chips, trois tour de salle, un jeu, un livre, un pipi, Elisabeth m’appelle. Le temps m’a paru un peu long.
Pourquoi tant de haine ?!
Nous sommes très bien accueillies, le sourire aux lèvres par notre hôte et sa petite-fille, quatre ans, qui embarque immédiatement Zoé dans ses jeux. Sa maman, si j’ai bien compris, vis seule, comme celle de Zoé, proche de la nature, et d’une manière très sobre.
Elisabeth est une baroudeuse en puissance à vélo, elle voudrait tout laisser et partir au bout du monde… mais elle se retient par peur des loups, des renards, des… un seul bivouac pour le moment, elle a entendu des bruits… 60 ans, veuve alors que ses enfant n’étaient pas tout à fait fini d’élever. Menue, vive, bronzée.
Nous partageons son repas : restes de pizza, gaspacho du jardin fait par le réseau cocagne, salade de tomates-courgettes. Et elle avait fait un crumble à la rhubarbe. Plein de moustiques partout, sur son balcon mais même dans la salle d’escalade !...
J’ai lavé le linge dans la baignoire, étendu dans le jardin, puis le garage où dorment nos vélos. Pas de moustique dans le studio qu’elle met à notre disposition.
43,49 km
Mardi 22 août
Levée tôt, je pars acheter du pain et deux pains au chocolat pour les petite. Je reviens, Zoé est réveillée. Je me fais un thé et déjeune.
Rangement, aurevoir à Elisabeth, et c’est parti ! Zoé a un bon sens de l’observation et nous remet sur le droit chemin.
Pourquoi cet avion sur le rond-point ?
L’ancienne gare de Charnay, nous demandons notre chemin à une dame qui promène son chien. « C’est tout droit ! ». Facile, la route, frais le fond de l’air au début … puis ça monte, ça fait chaud, ça recommence à peiner …
Située le long de la Voie Verte à Charnay-les-Mâcon, dans l'ancienne gare de Charnay-Condemine, la Vélo-Gare vous propose, à la location, tout une gamme de vélos, vélos électriques, remorqu...
Pause boulangerie, après 6 kilomètres, achat d’un sandwich, café pour moi, boisson sucrée à l’orange pour elle. Pain au chocolat. Deuxième petit déjeuner avec des Allemands de Fribourg, partis de là-bas. Ils vont à l’Arbresle, près de Lyon, chez des amis.
Encore une pause après 3 kilomètres. Puis de plus en plus souvent. Il fait de plus en plus chaud. C’est vallonné. Il faut pousser le vélo.
Arrêt, stop, définitif. Elle ne veut absolument plus du tout bouger, c’est radical, brut, définitif, elle restera là jusqu’à ce qu’on vienne la chercher. Terminé, il n’y a rien à ajouter.
Idée : taxi, comme lors de notre retour, Aure, Antoine et mi, pour passer le col du Mont Cenis. Tournus : il n’est pas équipé pour transporter deux vélos. Il me donne le numéro de celui de Mâcon. Il n’est pas libre : il va à Megève. Bon.
Et Nolan nous a sauvé la mise ! La famille arrive. Une petite en remorque, papa, maman et le grand frère, sept ans. Ils étaient au même camping de Tournus que nous (ils se souviennent de nous, moi, moins) mais : très grosse chaleur dans leur tonneau, moustiques, Nolan qui vomit, ils sont allés en hôtel climatisé sans pouvoir se faire rembourser. Alors les deux enfants s’entraident, roulent, pédalent, poussent à un bon rythme.
Avant le tunnel tant attendu, Berzé-le-Châtel.
La plus grande forteresse de la Bourgogne du Sud
Journées du patrimoine les 16 et 17 septembre. Le château sera ouvert de 11h00 à 18h00 avec visites guidées toutes les heures. Plus de détails dans l'onglet "Evènements". Joyau de la Bourgogn...
Entrée et sortie du tunnel du bois clair.
Tunnel du Bois-Clair - Wikipédia
Le tunnel du Bois-Clair est un ouvrage d'art ferroviaire de la ligne de Moulins à Mâcon. Il est situé sur le territoire des communes de Sologny et de Berzé-le-Châtel, sous le col du Bois-Clair...
En haut d’une côte, la cata, la chaîne de Zoé se coince dans le dérailleur. La roue est bloquée. Main dans le cambouis, j’essaie, en vain. J’arrête, deux cyclos. Michel, un Allemand. Il sort ses outils, démonte tout à l’arrière, remonte tout. Mais il y a toujours un problème. Il recommence, règle finement les trois vis, ça roule ! Viel Danke Michel !
Encore un arrêt. Oh, des cars… et si nous revenions en car ? Plutôt que revenir à vélo jusqu’à la gare de Mâcon, ce que je n’imagine même pas … à part le tunnel, rien ne l’intéresse et la téléportation n’existe pas encore … Je téléphone à la compagnie, non, pas eux, mais les lignes régulières jusqu’à Mâcon ont des porte-vélos ! Yes !
Le but ultime est atteint, récompense suprême ! non sans mal
Pique-nique à l’ombre, sous un grand cèdre, devant le centre de séjour municipal, sur une table, des bancs en présence de Manu, 47 ans, sdf. Il a longtemps vécu en camion, voyagé en famille dans le monde. Séparation, et tout s’écroule. Très sympa, il aime parler, cultivé, littérature, des connaissances sur beaucoup de choses. Belle rencontre. Il nous dit que si l’on arrive à vélo, nos casques, la piscine est gratuite pour nous à Cluny ! Et que l’arrêt du car pour Mâcon se trouve juste derrière notre hébergement de la nuit. Merveilleux. Coup d’œil sur les horaires, 9h43, parfait !
Boîte à livres : Marivaux, L’île aux esclaves et Anouilh, Antigone. Deux petits livres.
La récompense, bain de fraicheur. Pour moi aussi ! Mais tous les tickets gratuits ont été écoulés en juillet. Le tarif senior est plus avantageux qu’étudiante ! Une petite glace chacune.
Retour de la piscine, installation dans le gîte.
Je laisse Zoé un moment seule, mais pas tout à fait, la télé et ses dessins animés lui tiennent compagnie, pour aller faire des courses. Seule, un peu libre, moi aussi.
Coucher de soleil sur Cluny, mais il fait encore bien chaud.
Nous allons (enfin !) voir ce spectacle équestre, but ultime de notre (court) périple. Un spectacle au début assez violent (un homme en noir, collerette blanche, sorte de clown malheureux, il crie, hurle, demande s’il est mort !? Un enfant crie et pleure très fort, « ça s’est peur ! ». Par moment un peu ambigu, double jeu, double sens, amour à trois (?). Beaucoup de très belle trouvailles. Mono roue, chevaux en liberté, voltige, humour. Les chevaux, un chien gardien de troupeaux, des masques, un monsieur Loyal qui joue de la musique, chante, des comédiens, acrobates ...
Mais sur le chemin, à pied, du retour vers la chambre, à pied, c’est le craquage pour Zoé. J’ai osé prononcer le nom de la jument qu’elle chérissait, Roxane, morte il y a très peu, et c’est une colère terrible qui l’envahit. Elle part devant, marche vite … mais se retourne de temps à autre, quand même pour voir si je la suis. Et dans la chambre, moi aussi je craque. Du style après tout ce que j’ai fait pour toi, vélo, piscine, resto, spectacle. Je crie, m’énerve. Nous nous endormons extrêmement fâchées l’une et l’autre. Nous finissons toutefois par nous endormir.
27,40 km
Mais sur le chemin, à pied, du retour vers la chambre, à pied, c’est le craquage pour Zoé. J’ai osé prononcer le nom de la jument qu’elle chérissait, Roxane, morte il y a très peu, et c’est une colère terrible qui l’envahit. Elle part devant, marche vite … mais se retourne de temps à autre, quand même pour voir si je la suis. Et dans la chambre, moi aussi je craque. Du style après tout ce que j’ai fait pour toi, vélo, piscine, resto, spectacle. Je crie, m’énerve. Nous nous endormons extrêmement fâchées l’une et l’autre. Nous finissons toutefois par nous endormir.
27,40 km
Mercredi 23 août
Bon petit-déjeuner au centre de séjour. Croissant, céréales. Elle n’a pas payé, elle mange plus que moi. Nous nous sommes réveillées tôt. Encore quelques dessins animés, puis nous partons une heure avant l’heure de passage du car pour être les premiers vélos et ne pas avoir à le laisser passer. Je laisse mon portable à Zoé qui regarde des vidéos de cheval. Elle a son content d’écran aujourd’hui qui compense l’absence pendant tout notre voyage.
Quel est ce déguisement ? C’est un étudiant des Arts (et Métiers) de Cluny. Ils décorent eux-mêmes cette longue, non pas cape, mais blouse. Je demande à Loulou (son nom est écrit dessus ainsi qu’un numéro), futur ingénieur. Explications : après la deuxième guerre mondiale, les étudiants, pacifistes, ont décidé de ne plus porter d’uniforme, comme autrefois, symbole guerrier.
Nous accrochons les vélos, le conducteur et moi.
Arrivés à la gare de Mâcon. Deux gars de la SNCF dont ce n’est absolument pas la mission portent nos vélos dans les escaliers. Nous avons de la place de la train, ça roule ! Très peu d’attente
Part-Dieu, très peu d’attente pour le train qui va à Givors.
5 kilomètres de la gare de Givors à Grigny. Ça monte ! Nous laissons son vélo derrière les poubelles de la maison de retraite. Je reviens le chercher en voiture, comme ça il est tout installé. Douche, chargement de ses bagages. Elsa arrive à Saint-Marcellin, Vercors. Je suis fatiguée et heureuse de rentrer seule. Je passe voir Aude, ma copine, à Vienne, un bons sas de décompression.
Total 104,89 kilomètres
Publié le 29 Août 2023
L'Observatoire Tadashi Kawamata
Tout commence par une passerelle, à peine perceptible au cœur des roselières, qui vous invite à partir pour une découverte d'un milieu atypique.
http://www.estuairesillontourisme.fr/decouvrir/les-incontournables/l-observatoire-tadashi-kawamata
L’église, son toit, comme une coque de bateau renversée. Refaite à neuf depuis l’incendie qui l’a ravagée en 1994 après le baptême de leur fils. Tout a été pris en charge, seuls 100€ ont dû être déboursés par la commune me dit Nathalie qui était élue à cette époque. Le banc de pierre où posent les mariés. « J’emprunte » une carte postale dans l’église. Elle représente une statue de la vierge, en noir et blanc, très vieux papier, pas très costaud. Je l’écris pour maman. Arrivera-t-elle à bon port ?
Église Saint-Martin de Lavau-sur-Loire - Wikipédia
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. L' église Saint-Martin est une église située à Lavau-sur-Loire, dans le département de la Loire-Atlantique, en France. Le vocable de cette égl...
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Martin_de_Lavau-sur-Loire
Lui est prof dans le technique, elle, secrétaire de collège, elle veut se reconvertir. La maison est calme, très calme sauf, me dit Alain, quand on sépare les veaux des mères, c’est terrible ces meuglements !
Et puis depuis le début j’ai des aphtes dans la bouche . Pour les aphtes, une solution, des bains d’eau salée. En plus, chez Alain et Nathalie, ce n’est pas n’importe quelle eau ! c’est la source cristalline, directement au robinet…
Nombre de kilomètres : 32,27 km mais de Nantes à Couëron, le compteur n’a rien enregistré. Et à l’arrivée non plus…
Vendredi 4 août
C’est demain ! Les vaches ont retrouvé la terre ferme. Et le bateau de pêche est redescendu.
Je devais passer par le centre de Lavau-sur-Loire pour trouver Donges. Je n’y pensais plus, mais la boîte aux lettres aperçue la veille au centre du village m’a permis de retrouver mon chemin puisque je voulais poster la carte pour maman.
À la sortie, ce bateau bleu que le propriétaire aurait aimé transformer en gîte. Raté !
Juste avant Donges, j’interpelle le propriétaire d’une drôle de maison peinte toute en couleur, comme un puzzle et, à Donges, dans le village, après, les bâtiments communaux sont à l’identique. Qui a copié sur qui ?
Zen.
Donges, ses ports, sa Z.I.
Sa verveine de Buenos Aires (ou lilas des marais, selon Pierre)
et ses rosiers rugueux.
Je me trompe et monte sur un pont qui enjambe les voies. Demi-tour ! Juste après la gare je m‘arrête et m’achète un pain au chocolat au beurre salé (!) et vais boire un café au bar à côté.
C’est l’enfer ! Certains lieux-dits s’appellent Noë. Explication de Pierre : cela signifie : « marais, zone humide ».
Et voilà Montoir-de-Bretagne que des récits de travail recueillis par Pierre pour notre ouvrage « Travail et territoire » évoquent. Petite photo de l’hôtel de ville en guise de clin d’œil à mon hôte à venir. « Coucou ! J’arrive bientôt ! ».
Trignac. Encore 6 km pour Saint Nazaire
Une passerelle au-dessus de l’autoroute plutôt pentue dans les deux sens ! Et voilà au fond Saint-Nazaire ! Je reconnais les lieux, le chantier de l’Atlantique et ses immenses portiques pour les avoir lus dans les récits et aussi grâce à notre visite guidée des chantiers avec Aurélie, guide conférencière.
Je pique-nique à la gare de La Croix-de-Méan, assise sur un banc.
Tag « Le ski à la mer ». Rafraîchissant !
Le chantier naval, de plus près et l’un de ses immenses portiques,
les tags dépeignent le travail des ouvriers,
les grues du chantier,
un paquebot en construction,
C'est un moteur diesel fabriqué par MAN à Saint-Nazaire. Il est destiné à équiper des centrales électriques ou des sous-marins, etc.
Cargill, est très écolo si l’on en croit ce tag !
Ça y est ! j’y suis ! j’ai rejoint l’océan Atlantique ! Je discute avec un père et son fils de neuf ans. Le père est lourdement chargé. Sur son porte bagage, un sac de plongée, dans lequel est rangé tout ce qu’il faut pour faire du Palme-Masque-Tuba (PMT ou, en anglais, du snorkeling). Et voici la baie de Saint Nazaire et le « Sammy », sa statue érigée en 1926 pour commémorer le débarquement des Américains en 1917. Détruit en 1941 par l’occupant allemand, il a été reconstruit à l’identique en 1989 grâce à une souscription franco-allemande. En 1917 les Américains ont construit l’aéroport de Montoire et le dépôt de pétrole de Donges qui deviendra plus tard une raffinerie.
LE SAMMY - MONUMENT AMERICAIN: Autres monuments et patrimoines France, Pays de la Loire
Inaugurée en 1926, le Monument américain, aussi surnommé le Sammy ou même le " soldat de la Liberté ", commémore l'arrivée des troupes américaines à Saint-Nazaire, à partir de 1917.
https://www.enpaysdelaloire.com/visites/autres-monuments-et-patrimoines/le-sammy-monument-americain
La baie de Saint-Nazaire à marée basse,
ses pêcheries au carrelet.
Une envie pressante, soulagée près du phare abandonné.
Attention, écureuils en vue. La maison des écureuils et de tous les animaux des environs.
Pour arriver à Guérande je suis les panneaux. Le sentier côtier passe au milieu des bois, en direction de Pornichet, le long de l’océan, ça grimpe ! Tag à votre santé ! Tchin Tchin ! Les mêmes personnages que ceux qui faisaient du ski !
Je retrouve le père et son fils. Ils étaient partis très vite, mais ils se sont perdus ! ils me doublent à nouveau sur une route toute droite, pas très intéressante.
Le Pornichet. Je demande mon chemin à des policiers à vélo. La Baule, Villa souveraine décorée de sirènes en mosaïque, vendue à la découpe.
Compétition de beach volley à La Baule. Beaucoup de voitures garées, qui déboitent, qui roulent. Des vélos qui ne font pas attention.
Le front de mer est dangereux, je prends une rue parallèle, plus calme.
Mobile : nageur perpétuel.
Je quitte la côte pour me diriger vers l’allée où m’attend un Consul.
Je me trompe dans la zone commerciale. « Allô Pierre ? À droite je vois une voie rapide et, juste au-dessus une passerelle. Comment la rejoindre ? » Demi-tour ! Il est à la gare pour aller chercher Inès, 17 ans, sa petite fille. Je trouve la piste cyclable mais je vais trop loin. Je fais à nouveau demi-tour ! Puis je me trompe à nouveau. Et voici enfin le lotissement de Kerquessaud. D’en bas, je vois le papa et son fils. Ils ont pris, eux, la bonne piste cyclable pour aller jusqu’à Pornic.
Il est revenu avant moi, la porte et les bras s’ouvrent … le bonheur. Allô ? Je suis arrivée !
Une bonne douche. Dans le lave-linge, mes vêtements tournent. Je vais les étendre au grenier, la pluie menace à nouveau.
Pierre répare ma lampe de vélo. Après avoir tâtonné et cherché des solutions un peu plus complexes, il la répare grâce à un clou qui transperce le support de part en part. Tout simplement ingénieux ce Pierre !
5 août
Les vacances continuent … Nous nous rendons, Inès, Pierre et moi dans une petite galerie qui accueille une expo temporaire installée dans l‘ancien cinéma de La Baule. Inès vient d’avoir son bac « Art appliqué », elle est acceptée dans l’école d’architecture de Belleville, à Paris, l’une des meilleures.
Je les invite ensuite tous les deux dans une crêperie. Difficile d’en trouver une sans réserver. Finalement, après vingt minutes de queue, nous nous installons. Galette aux sardines et crêpe au caramel et au beurre salé. Cidre. Un bon moment ensemble, tous les trois.
6 août
J’ai le cœur à marée basse à la pointe de Pen-Château. Récolte de bigorneaux. Inès ne les aime pas, on les mangera tous les deux à l’apéro.
Pierre emmène sa petite-fille chez des amis.
7 août
Balade en solitaire à vélo …, Pierre est parti chercher Élisa, la petite sœur d’Inès.
Je passe à Careil. Careil et son château, son moulin. Saillé, son moulin contemporain et son ancienne chapelle transformé en maison des paludiers.
J’aime la géométrie des marais salant. Ses hérons bicolores : les cendrés et les blancs.
Alignement des œillets dans le dernier bassin, précisions des ladures, même taille, toutes les unes derrière les autres.
Pattes rouges et long bec noir, c’est une échasse. Reflets dans les vasières, la vase craquelée, comme un puzzle. Un peu de sel sur les ladures.
Batz-sur-Mer et son musée. Je fais un petit tour en ville, que de monde, que de voitures !! Je m’arrête boire un café, puis, à la poissonnerie j’achète 100 grammes de crevettes pour agrémenter mon pique-nique. Dans l’église, est-ce un concert ? Une messe ? J’entends, le son d’une cornemuse me semble-t-il.
Tour de la presqu’île de Le-Croisic. Salade de thon, radis, tomates, crevettes, je finis par des prunes, assise sur une plage, face à l’océan, entre sable et rochers. Pique-nique, puis sieste au parc de Penn-Avel sur un banc. Dans ce parc se trouve un moulin et surtout un centre de, recherche sur l’énergie marine. Pendant que je lisais sur un banc, un petit oiseau, si léger ! s’est posé sur mon livre puis sur ma main, sensation douce et surprise de l’oiseau.
Coucou ! Les revoilà ! Sur un bunker, cette fois.
Drôle de gouttière à Le Croisic.
Craquèlements …
Brouette
Nos actualités - Etin'Sel Paludier Indépendant à Guérande
Connaissez-vous les outils utilisés par les paludiers ? Depuis des générations, les outils ont très peu évolué, pour la plupart, ils sont utilisés uniquement dans le métier de paludier.
https://www.etinselguerande.com/fr/blog/les-outils-du-paludier-n18
Je reviens par le sentier que j’aurai dû emprunter pour arriver chez Pierre le premier jour.
Nombre de kilomètres : 39,82 km
8 août
C’est le dernier jour, déjà. Demain c’est le départ. Je croyais qu’il restait encore deux jours. Déception… Je suis infiniment triste de partir.
Balade à vélo tous les trois, Pierre, Élisa et moi sur les chemins à bicyclette ! Lui, électrique, mais, promis, il ne s’en n’est presque pas servi !
Tour en barque à Bréca avec la jolie Élisa. Rame, rameurs, ramez ! Pique-nique sur une île. Tentative de sieste.
Au retour, photo de ce puits.
Au retour, photo de ce four à pain.
Nous faisons une partie de scrabble, Élisa tente de placer quelques mots de son invention, elle est drôle !
Nombre de kilomètres (vélo + barque car j’avais oublié d’arrêter le compteur !) : 23,54 km
9 août
La belle gare de Tours
J’ai retrouvé mes billets dans la pochette où je rangeais mon livre que je n’ai pas ouvert pendant tout le voyage.
Pierre m’emmène à la gare de La-Baule Escoublac. À la gare suivante, une « prout-prout-ma-chère » me demande de retirer mes sacoches et d’accrocher mon vélo, et d’un geste élégant elle accroche le sien. Retirer les sacoches ? Vous n’y pensez guère ! J’ai quatre trains à prendre madame …
Retour en train mouvementé. Arrivée à Tours. Le temps de manger le pique-nique que je me suis préparé, je rejoins mon troisième train. Là, une chef de quai me demande si j’ai réservé une place pour mon vélo. « Non ». J’ai beau lui expliquer que j’ai pris mon billet longtemps à l’avance en gare (de Montbrison), que j’ai insisté plus d’une fois auprès du guichetier qui m’a répété que « Non, on ne réserve pas son billet sur les TER », elle ne comprend rien. Sitôt qu’elle a le dos tourné, je rentre mon vélo. Arrive un monsieur, vélo léger, il n’a pas réservé non plus. Elle veut que je prenne le train suivant, trois heures plus tard. Pas question, je ne veux pas arriver à Lyon à 21 heures. Le monsieur va moins loin, il pourrait prendre celui de 14 heures, il refuse aussi de descendre. Elle va chercher le conducteur du train, qui confirme ses propos. C’est trop dangereux de laisser les vélos entre deux portes. Puis un troisième peut-être plus gradé encore surgit. (C’est pourtant comme ça tous les matins entre Firminy et Lyon quand il n’y a plus de place dans l’espace vélo de ce train de banlieue, de toute façon pas adapté pour avaler la masse des vélos de tous les travailleurs. Et c’était comme ça aussi à l’aller de Lyon à Tour ! Je changeais simplement mon vélo de côté suivant que le quai était à droite ou à gauche). Un monsieur très bien mis passe et râle parce qu’il se rend à un enterrement. Finalement, on avance : l’autre cyclo accepte de laisser son vélo en gare à condition que le train l’attende… Car de toute façon il prend le train pour aller chercher sa voiture puis revenir à Tours. Quant à moi, elle concède le fait que je reste parce que je vais loin. Je réalise plus tard, alors que nous sommes partis que, si ça se trouve, il ne restait même plus de place dans le train de 15 heures pour mon vélo ! Deux pauvres anglophones et leurs vélos chargés restent à quai. Je vois aussi un vélo repartir du fond du quai. La chef de train me trouve finalement une place à côté de deux autres vélos aussi chargés que le mien. Je vais m’assoir sur le strapontin le plus proche et me fait incendiée par les voyageurs car, à cause de moi, le train a quinze minutes de retard. À cause de moi ? Plutôt à cause de la chef de quai ! Une jeune femme prend ma défense : « Mais ce n’est qu’un vélo ! ». J’ai regardé sur mon téléphone, effectivement, c’est 1€ pour réserver sa place. À l’aller Lyon-Tours j’étais dans un TER Rhône-Alpes et au retour, dans un train aléhop ! pays de la Loire. Ceci explique cela.
Le retard s’est aggravé car il y avait une personne suicidaire sur la voie vers Digoin.
Total km 323,67 km
Publié le 29 Août 2023
Dimanche 30 juillet
C’est un hasard malheureux qui a décidé ce voyage le long de la Loire. Nous devions partir en vacances, tous les deux, Roland et moi. Espagne ? Trop chaud ! Bretagne ? Oui, nous irons voir des amis (Pierre à Guérande, Patricia que je ne connais que par FB à Étel, un copain artiste à Saint-Nazaire, Jérôme un copain d’atelier d’écriture). Mais les parents de Roland, hospitalisés, nécessitaient toute l’attention de leurs enfants. Alors, et moi ? Je pensais que ce serait bien que je prenne un peu de liberté, seule et tranquille. Où aller ? Cela fait longtemps que j’entendais parler, sur les réseaux sociaux spécialisés en vélo de cette fameuse Euro vélo 6. Au bout, il y a cet ami, Pierre, l’un de la compagnie Pourquoi se lever le matin avec qui nous écrivons des livres et avec lequel je m’entends vraiment bien.
Imaginer le parcours, regarder la carte, chercher les trains qui vont bien, c’est déjà voyager. Bizarrement la Deutsche Bahn connaît mieux les voies ferrées françaises que la SNCF question TER et vélos que l’on transporte entier, sans les démonter ! Gare de Montbrison, je prends les billets. 2 pour l’aller, 4 pour le retour. Seul moyen pour aller d’un point à un autre, facilement avec le vélo. « Vous êtes vraiment sûr qu’il est inutile de réserver un emplacement pour mon vélo !? ». Oui, certain. Bon
Premier train, Givors-Lyon à 7h48. Sous les quais, des fresques. Accès en ascenseur, enfin possible !
Sur le quai, un Givordin à vélo qui s’en va voir sa mère et qui prends le train Lyon-Tours, direct sans arrêt, puis un autre, je ne sais vers quelle direction. En attendant notre premier train, nous bavardons. Mon train me laisse à Gilly, après Digoin. J’ai regardé la carte et à partir de cette ville c’est plat, ou presque. Mais si je pars de Gilly, cela me fait presque 600 km et peut-être, à peine arrivée à Guérande, serais-je peut-être immédiatement obligée de repartir par le train. Donc, pas le temps d’une balade avec Pierre et Inès, l’une de ses petites-filles. Tandis que si je pousse jusqu’à Tours … quelques jours de plus en vacances à Guérande. Pas mal, l’idée ! Ce monsieur est bavard et, je pense, vieux garçon. Il tourne un peu en boucle dans sa conversation… Il part 3 mois par an en Thaïlande où il fait 3000 km de vélo en. Il a une petite retraite et pour la compléter, il fait les saisons. Nous trouvons des places pour nos bécanes dans le train qui va à Lyon.
Deuxième train à 8h38 direction Tours, j’essaie de prendre un billet sur mon téléphone. Tout marche très bien, le billet, avec ma carte de réduction coûte 18,50 euros. Sauf au moment de payer, la liaison avec la banque ne fonctionne pas. J’essaie au moins six fois ! J’interpelle un contrôleur. Mon vélo gêne un peu car il est au milieu, je dois le déplacer à droite ou à gauche selon l’ouverture des portes vers le quai. Le contrôleur me propose un billet à plus de 65€ ! Euh … et avec une réduction famille, la plus élevée qu’il a à sa disposition, coûte 25€ … au lieu de 18,50€. Bon. Et il ne me fait pas payer de Gilly à Moulins (« ça reste entre nous »). Bon, j’accepte sa proposition et je paie en liquide car son lecteur de carte bleue ne tient pas la charge, il me donne un reçu. Pour le remercier, je vais lui envoyer notre livre « Le train comme vous ne l’avez jamais lu ». Il n’en n’a jamais entendu parler. Il est basé sur Nevers.
Étonnante préscience. Une jeune (entre 17 et 20 ans) me dit qu’il est triste de ne plus faire de vélo car son grand-père avec qui il roulait et avait une relation très forte, est mort. Il pense même arrêter l’athlétisme. Je lui dis que c’est mieux de faire du sport, ne serait-ce que pour être en forme, surtout pour certain métier exigeant physiquement, comme par exemple, monter sur les toits. Il est couvreur !!...
Pour trouver où dormir à partir de Gilly j’ai envoyé un nombre incalculable de message sur warmshower … pour rien puisque je pars de Tours ! J’ai eu quelques réponses positives. Bon.
Passons devant Montrichard, belles maison troglodytes. Nous arrivons à Tours vers 15 heures. Et c’est parti sur l’Euro vélo 6 direction Saumur ! C’est aussi un chemin de Compostelle.
Dans Tours, un autobus grillé jusqu’à l’os, sans doute le résultat des manifestations contre la retraite à 64 ans. Ici aussi, ça a bagarré.
Traversée du parc de La Gloriette. De nombreux panneaux indicateurs parsèment le parcours. J’ai trouvé remarquable l’affichage des circuits tout au long de la Loire. Impossible de se perdre.
Vu de loin château de Villandry. Sûrement à visiter si j’en crois le nombre de voitures garées.
Des champs de maïs, sorgho et tournesols à perte de vue. J’aime ces fleurs géantes aux couleurs lumineuses. Certaines, déjà pleine de graines noires ont la tête penchées, les autres dressent fièrement leur corolle vers le ciel.
De nombreux panneaux indicateurs parsèment le parcours. J’ai trouvé remarquable l’affichage des circuits tout au long de la Loire. Impossible de se perdre. Savonnière. Savon ? Le nom est peut-être dû à cette plante, la saponaire qui pousse au bord de l’eau et qui mousse quand on la frotte entre ses mains.
Vu de loin château de Villandry. Sûrement à visiter si j’en crois le nombre de voitures garées.
Des champs de maïs, sorgho et tournesols à perte de vue. J’aime ces fleurs géantes aux couleurs lumineuses. Certaines, déjà pleine de graines noires ont la tête penchées, les autres dressent fièrement leur corolle vers le ciel.
Je passe devant un moulin construit sur le Cher (le Cher, pas la Loire) au début du XVIe siècle. Son mécanisme est suspendu et coulisse au-dessus de l’eau. Il permettait de l’utiliser toute l’année, quel que soit le niveau de l’eau.
L’herbe a été fauchée, les ballots sont prêts à être transporter vers la grange. Petit arrêt à côté d’une guinguette, repos, rangement de mes sacoches et grignotage.
Des gabarres amarrées invitent à la promenade sur le fleuve.
Un peu plus loin, il y a là une grotte pétrifiante. Je parle à deux dames qui m’expliquent ce dont il s’agit. L’une d’elle me dit qu’un peu plus loin, à deux ou trois kilomètres, se trouve un éco-lieu qui pourrait accueillir ma tente. Y aller de la part de Dominique (et de son petit chien). Des éco-lieux, j’en verrai plusieurs sur mon chemin.
J’arrive au Bec du cher, la confluence du Cher et de la Loire.
J'aime le nom de certains lieux-dits
Je roule sur une levée, une butte protégeant les habitations et la plaine des crues de la Loire. Tout au long de cette levée se trouve des escaliers ou des chemins qui mènent au bord de l’eau, protégés par des pierres se faisant face, fendues d’une encoche où insérer une trappe de bois empêchant l’eau de s’engouffrer dans la brèche. Comment s’appellent ces deux pierres qui se font face en haut des chemins et des escaliers, sur les levées ?
Un peu plus loin, la chaussée est pavée sur environ 500 mètre, heureusement, sur le côté, un fin sentier permet de la longer et de les éviter.
Immenses champs à perte de vue, clôturés ou non.
J’ai déjà fait plus de 8 km et pas d’éco-lieu, ni de Cabane, ni quoique que ce soit de ce genre. J’arrive à la Chapelle-aux-Naux, un petit village.
À gauche, toute ! Je passe devant le portail d’une maison. Bizarre, la façon dont cette dame arrache les mauvaises herbes ! Stop, pied à terre, demi-tour. Elle est couchée, un peu recroquevillée sur elle-même. « Vous avez besoin d’aide, madame ? ». Elle est tombée après avoir, effectivement, arraché des mauvaises herbes. Sans canne ni téléphone portable, ni personne pour l’aider à se relever. La chaise du jardin est trop légère pour qu’elle s’appuie dessus. Elle m’autorise à entrer dans sa cuisine chercher une chaise plus stable. Ouf ! elle est lourde et je n’ai pas la technique adéquate pour l’aider à se relever. Par devant ? Par derrière ? C’est fait. Je lui dis que je cherche un endroit pour planter ma tente. Elle ne comprend pas mon sous-entendu.
Je passe mon chemin, remonte sur la levée et 200 mètres plus loin, je trouve deux panneaux « Gîte ». Je tourne à nouveau à gauche, premier gîte, fermé, la cloche grelotte en vain. Un peu plus loin, partie acharnée de pétanque. Je m’arrête et demande aux joueurs s’ils ont des information sur ce gîte, ou un autre… ou un coin pour planter la tente. Formidablement réactifs : « Mais venez donc la planter chez nous ! ». C’est un couple de retraités (75 ans), lui de la SNCF. Ils jouent après avoir fait un bon repas entre amis et famille. Leur fille, Virginie, et leurs deux petits-enfants restent ce soir, les autres repartent. La fille me montre où planter ma tente, elle plantera la sienne un peu plus loin. Elle me prête un matelas ultra confortable, drap, oreiller et sa taie et un marteau pour les piquets. Puis me fait visiter ce que je croyais être un mobil-home et qui est un ancien wagon de chemin de fer « habillé » de bois.
À gauche, le salon où dorment les petits-enfants, au milieu la cuisine, la douche et au fond, la chambre des papy-mamie. Elle me prête une serviette pour la douche. Puis m’invite à aller voir, ce soir, un spectacle son et lumière sur Jeanne d’Arc où joue une amie à elle. Il se déroule à la collégiale Saint-Mexme, à Chinon. Je mange vite fait et ses parents m’emmènent en voiture. Aujourd’hui j’ai très peu fait de kilomètres, je ne suis pas très fatiguée. Elle est partie plus tôt souper chez cette amie. En attendant de partir à Chinon, je mange ce que j’ai dans mes sacoches.
En attendant de partir à Chinon, je mange ce que j’ai dans mes sacoches.
Il s’agit d’un spectacle imaginé par le curé de la paroisse, c’est dire ! Un brin gnangnan, tous les dialogues sont enregistrés et les « acteurs », tous bénévoles, jouent en play-back. Bof. J’ai, bien sûr payé mon entrée, 15€.
J’ai eu des crampes très fortes toute la nuit malgré le magnésium.
J’ai vu un hérisson.
Nombre de kilomètres : de Grigny à Givors puis de Tours à La Chapelle-aux-Naux = 34,28 km
Lundi 31 juillet
Le lendemain, levée à 6h, tout le monde dort. Je démonte ma tente, prépare mon petit déjeuner, range mon bazar. Virginie se réveille puis se recouche, je dis au revoir à sa mère
Je pars vers 8 heures.
L’éco-lieu La Cabane n’est qu’à 500 mètres de là où j’ai dormi ! Le temps est nuageux, agréable, pas chaud.
Le cent d'hommes (le sang d'hommes?)
Habitat traditionnel
Oui à la conception du camping-car installé, comme ici, dans un endroit calme et à l'ombre !
Remontant du bas de la levée une maman et ses deux garçons. Ils sont, comme moi, chargés d’une tente et de lourdes sacoches.
Quand j’étais à l’école, j’ai appris que la Loire n’était pas navigable à cause de ses innombrables bancs de sable.
Un rapace, surprit par mon arrivé, prend son envol juste devant mes yeux. Un lapin, en sous-bois, traverse, tranquille, au milieu du chemin. Il s’arrête, repart. Arrivée à la hauteur de là où j’imaginais qu’il était, j’en vois deux, grandes oreilles (des lièvres ?) dressées vers le ciel, ils me regardent passer. Qui, de nous trois est le plus étonné ? Un gros scarabée, je le laisse passer. Une araignée a élu domicile sur ma sacoche avant au milieu des amandes !
Bréhémont. D’immenses champs à perte de vue, clôturés ou non.
À Rigny-Ussé, je fais un petit détour pour aller voir le château dit de « La belle au bois dormant ». A-t-il inspiré Charles Perrault ? L’Indre, ici, la Loire, ailleurs, a débordé et un monument en hommage à Notre-Dame des eaux perpétue ce souvenir du 23 septembre 1846. Une plaque rappelle les nombreuses autres inondations.
À Rigny-Ussé, je fais un petit détour pour aller voir le château dit de « La belle au bois dormant ». A-t-il inspiré Charles Perrault ? Oui, d'après cette plaque ...
L’Indre, ici, la Loire, ailleurs, a débordé et un monument en hommage à Notre-Dame des eaux perpétue ce souvenir du 23 septembre 1846. Une plaque rappelle les nombreuses autres inondations.
Mais tout au long de mon parcours, nombreuses sont les plaques qui évoquent les inondations !
Un peu plus loin, un oratoire de marinier sous la protection de Saint-Jean.
Encore pluslloin, La grande levée d’Anjou entre Trélazé et Langeais existe depuis le 12ème siècle !
Le vent d’ouest, de face, m’empêche de pédaler aussi efficacement que ce que je voudrai. Et ce sera ainsi tout le long de ma randonnée, avec une acmé à l’arrivée sur Nantes.
Fatiguée, une petite pause s’impose. Quelques mûres font mon régal.
Des bornes égrènent le parcours. Elles semblent anciennes. Toutes sont protégées par deux pierres de part et d’autre. De quand datent-elles ? (Les bornes ligériennes sont des blocs de pierre blanche posés le long des berges de la Loire. Elles ont été installées au milieu du XIXe siècle par les Ponts et Chaussées. https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/bornes-et-plaques-de-loire-225117). Outre les anciennes bornes, d’autres, récentes, jalonnent le parcours de la Loire à vélo.
Les bornes de Loire, une question de repères - [Vitry sur Loire]
Après la crue de 1846, les ponts et chaussées ont décidé de cartographier la Loire. Pour cela il fut implanté entre 1848 et 1850 des bornes-repères. (...)
Je passe un pont qui enjambe l’Indre et j’arrive à Basse-Vignes.
Envie d’un café. Avoine. Un picotin d’avoine pour ma monture, deux madeleines et un café pour moi !
Arrêt pique-nique sur une table du même nom. Il n’en reste qu’une, je la partage La maman et ses deux garçons aperçus ce matin. Ils me donnent du saucisson, je leur offre du thé.
Sur un fil, un joli petit rapace, le dos de couleur doré, sans doute un faucon crécerelle. Mort, un gros blaireau, couché sur la chaussée.
Impressionnant château de Montsoreau ! C’est maintenant un musée d’art contemporain investit par les œuvres du mouvement Art et langage.
Le mouvement Art & Language à l'assaut de Montsoreau | Connaissance des Arts
Né dans les années 1960, le mouvement artistique Art & Language est venu prendre possession au printemps 2016 des murs de ce château fin Renaissance,
Le long d’une route assez passante, près d’un parking je découvre que cette pierre dans laquelle sont creusées les habitations troglodyte est du tuffeau. J’aime la couleur de ces maisons de pierres de tuffeau, blanches, bleutées ou jaune très pâle. Au-dessus de Gennes, vers Marigné, leur couleur change, la pierre blanche est mêlée d’une autre, plus sombre.
J’ai soif, presque plus d’eau, et cette belle fontaine de Turquant est à sec.
Je pose pied à terre et je visite le village troglodyte de Turquant, où de nombreux insectes fabriqués en matériaux de récupération sont accrochés aux façades des maisons. La maman et ses deux garçons, partent visiter le musée qui raconte le pourquoi et le comment des villages troglodytes.
Autre spécialité de cette ville, les pommes tapées. Épluchées, puis séchées, elles sont ensuite tapées une soixantaine de fois. Elles se conservent ainsi très bien, prenant moins de place. Les mariniers les emportaient dans leur voyage.
À Parnay passe le méridien de Greenwich.
Château de Souzay-Champigny, il date de la fin du XVe siècle.
Château de Souzay-Champigny Manoir de la Vignolle - montjoye.net
Château de Souzay-Champigny, Manoir de la Vignolle Le manoir de la Vignolle*est itué sur les bords de la Loire dans le Saumurois, le château de taille modeste à flanc de côteau représente ass...
Traversée d’une étrange forêt fantôme, aux arbres envahis de plantes grimpantes entièrement sèches.
Sur une levée en travaux j’aperçois un homme étrangement vêtu. Alors que je pédale jambes et bras nus sous la pluie, il n’a pas trouvé mieux, à la place d’un imperméable, que d’acheter une combinaison blanche de peintre en bâtiment. Avec, par-dessus un gilet jaune. Quelle touche ! Il doit crever de chaud là-dessous !
Saumur. Je traverse la Loire, puis reviens sur mes pas, conseillée par un sportif. La ville est belle, mais je ne visite pas.
Traversée d’un pont en bois tout rapiécé de plaques de tôle. Et, au débouché, ces bancs multicolores et joyeux !
Une plaque sur l’église Saint-Hilaire des grottes à Saint-Hilaire-Saint-Florent attire mon attention.
Juste après, je vois un hélicoptère jaune de la sécurité civile posé au bord de la Loire, et plus loin, devant une maison, des camions de pompiers. Il s'est passé quelque chose, oui, mais quoi ? !
Avant d’arriver chez mes hôtes warmshower, je m’arrête dans une ancienne école transformée en, brasserie où sont fermentés kombucha et bière. J’ai tellement soir que je bois deux kombuchas. J’achète une bouteille de bière pour apporter à mes hôtes à défaut de vin, car je n’y connais rien. Le propriétaire ne manque pas d’humour. Ces panneaux, et ce déambulateur customisé dans le style Harley-Davidson en sont la preuve. Une groupe d’amis se reconnaît sur une photos de classe, tout particulièrement l’un d’entre eux à qui il manque doigt, depuis un accident remontant à sa prime enfance.
Tour de Trèves à Gennes.
Barque rouge semi immergée.
Très grande ancre, décor de façade.
Cette ancienne inscription « Dubonnet vin tonique au quinquina » me fait penser à celle que l’on voyait dans le métro parisien : Dubon Dubon Dubonnet !
Lieu-dit Gatebourse. Gennes. Norgevault. Le Prieuré de Bessé. Richebourg. Le Thoureil.
Je suis les indications de mes hôtes, Simone et Jean-Claude Fluck, je tourne à droite après le stop. Seulement, Simone ne savait pas qu’il y en avait un juste après l’église, elle pensait qu’il était beaucoup plus haut. Résultat, à droite après ce stop, je monte à pied une côte très pentue, suivie d’un chemin carrossable. Mais, arrivée au bout, je ne sais pas si je dois aller à droite ou à gauche. Un automobiliste me dit de ne pas aller à droite (la route redescend vers la Loire). Beaulieu. Bourgneuf. La Barre. Bref ! Nous nous sommes appelés plusieurs fois mais le son était très mauvais et il a fini par venir me chercher à vélo quand il a compris où j’étais.
C’est le moment de récolter les échalotes. Malgré le vent contraire, puissant, l’odeur arrive à nos narines. Il ira en glaner demain.
Je suis les indications de mes hôtes, Simone et Jean-Claude Fluck, je tourne à droite après le stop. Seulement, Simone ne savait pas qu’il y en avait un juste après l’église, elle pensait qu’il était beaucoup plus haut. Résultat, à droite après ce stop, je monte à pied une côte très pentue, suivie d’un chemin carrossable. Mais, arrivée au bout, je ne sais pas si je dois aller à droite ou à gauche. Un automobiliste me dit de ne pas aller à droite (la route redescend vers la Loire). Beaulieu. Bourgneuf. La Barre. Bref ! Nous nous sommes appelés plusieurs fois mais le son était très mauvais et il a fini par venir me chercher à vélo quand il a compris où j’étais.
C’est le moment de récolter les échalotes. Malgré le vent contraire, puissant, l’odeur arrive à nos narines. Il ira en glaner demain.
Simone est une warmshower acharnée ! Entre la Loire et chez eux se trouve un autre hébergement warmshower et les gens s’y arrêtent plus souvent qu’à leur tour : « Elle me les pique tous ! ».
Nous avons bien mangé, le lit était confortable. Comme j’ai des aphtes, pour changer des amandes que j’ai emporté, elle me donne un sachet de dattes et un autre de pruneaux. Elle fait même tourner ma petite lessive, puis me l’accroche, dans la cuisine.
Nombre de kilomètres : La Chapelle-aux-Naux-à Gennes = 82,13 km
Mardi 1er août
Le petit déjeuner était copieux. Le linge est sec. Je redescends vers la Loire en suivant les indications de mes hôtes. Je la traverse avant Juigné-sur-Loire.
Cette maison se situe au n° 8, avis aux mal voyants !
Héron garde-bœufs sur des vaches. Pique-nique au château de Belle Poule ! Et roule ma poule … Cela me fait penser à une fille qui poste des messages sur Facebook sous ce nom, très bien écrits !
Pique-nique au château de Belle Poule ! Et roule ma poule … Cela me fait penser à une fille qui poste des messages sur Facebook sous ce nom, très bien écrits !
Les-Ponts-de Cé. Pont sur l’Authion, je suis une sorte de canal. Passage à proximité de Saint-Gemmes-sur Loire.
L’île aux chevaux, est très longue, puisqu’elle fait 3,7 ou 3,8 kilomètres selon les sources !
Île aux Chevaux (Maine-et-Loire) - Wikipédia
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. L' île aux Chevaux est une île de la Loire, en France appartenant administrativement à Sainte-Gemmes-sur-Loire. Il s'agit d'une longue île de pl...
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_aux_Chevaux_(Maine-et-Loire)
Statue très drôle de cette petite fille à Bouchemaine.
Arrivée au bord de l’eau, je me trompe de sens. Je traverse ensuite la Maine. Toujours à Bouchemaine, rue de la grenouille, se trouve le siège d’une association de jeu de boule de fort.
Juste après, la pente est si forte que je la monte à pied. Ce qui me permet de prendre quelques photos, prétexte à des pauses, bienvenues. La queue du chat !
Derrière la grille, les vignes et plus loin, la Loire à Rochefort-sur-Loire.
Encore les vignobles, une croix,
Un moulin
Drôle de pierre sur ce chemin ! Bécherelle, un lien avec le dictionnaire d’orthographe ? Après la montée, 10% de descente.
Puis le chemin suit la voie ferrée, me faisant penser à mon périple vers Valencia où j’ai souvent longé les rails. Escalier vers la gare, joli graff !
L’église Saint-Pierre et Saint-Romain, à Savennières est très ancienne, (Xe siècle).
L'église Saint-Pierre et Saint-Romain
L'église Saint-Pierre et Saint-Romain de Savennières, classée Monument historique depuis 1840, est considérée comme l'édifice chrétien, encore debout, le plus ancien d'Anjou. Le premier text...
https://www.savennieres.fr/decouvrir/patrimoine/eglise-saint-pierre-saint-romain-qr/
Plus que cette ancienne poste en tout cas ! La Possonière
Si j’ai photographié ces falaises, c’est que ce sont les premières que je vois. Ce qui n’est pas le cas de cet alignement de piquets planté en travers de la Loire. Justement, j’aperçois un monsieur à qui je demande des explications … Celles qu’il me donne sont un peu farfelues ! Il me dit que c’est pour accrocher un bateau. Alors pourquoi y en a-t-il autant !? Je garde mes réflexions pour moi, inutile de le vexer, le pauvre.
Je n’aime pas ces reboisements complètement rectilignes, presque trop parfait.
Pauvre vieille chapelle Saint-Hervé transformée en poulailler !
Le cul du four
Je traverse deux bras de la Loire successifs en passant sur l’île Touchais. Puis à nouveau, traversée sur une passerelle. J’arrive Montjean-sur-Loire. En amont, des fours à chaux. Je demande à des cyclos s’ils savent ce qu’est cette drôle de construction en brique. On dirait un visage, grands yeux, bouche ouverte. Même s’ils habitent maintenant Lyon, ils sont originaires du coin et savent très bien ce que c’est. Cette construction servait, quand la Loire était plus haute, à monter les bateaux ! Monter des bateaux, mais pourquoi faire ? « C’est comme ça ! ». Euh… Ils ne seraient pas en train de me … mener en bateau ? Heureusement, un peu plus loin, le long du passage réservé aux vélo une plaque explique qu’il s’agit d’un chevalement de mine de mine de charbon ! Très utile pour fabriquer de la chaux.
Nouvelle traversée de la Loire à Ingrandes, le pont est très long. Je bois un coup au bar.
Grange (dans son jus !)
Je me perds à cause de mon GPS qui me fait traverser une route assez passante et je me retrouve dans les champs. Mes hôtes habitent rue de la gare à Anetz/Vair-sur-Loire mais ce village est constitué d’une myriade de hameaux. Grâce à mon arrivée tardive, j’ai le bonheur de voir un renard sur la route.
Quand j’arrive, il pleut et il menace de pleuvoir toute la nuit. Le vélo dort à l’abri. Normalement, je dois dormir sous ma tente mais ils ont pitié et le papa va me chercher un matelas et un drap. C’est la plus jeune des deux filles qui se fait un plaisir de le gonfler. C’est une gentille famille de cinq personnes, deux grandes filles de 8 et 9 ans et un bébé de 10 mois qui commence à se mettre debout. Si les filles ne l’appelaient pas mon hôte Nono, je n’aurais jamais deviné qu’il n’est pas leur papa ! Les liens sont très forts entre eux tous. Elles me parlent de la journée du bol de riz : une fois par an, leurs parents paient normalement la cantine et les enfants ne mangent qu’un bol de riz, agrémenté, il est vrai de mayo ou de ketchup, ce qui n’est malheureusement pas le cas des enfants sur qui porte la sensibilisation. L’argent récolté sert à financer des projets dans je ne sais plus quelle région du monde. Elles me parlent du bassin qui leur sert de piscine et qui, autrefois servait de vivier pour les poisson pêchés dans la Loire. Il s’agit donc vraisemblablement d’une maison de pêcheur.
C’est lui qui m’explique le principe des piquets plantés en ligne (épis) dans le cours de la Loire. Mon intuition ne m’avait pas trompée. C’est bien pour diriger l’eau vers la partie navigable en accumulant alluvions et déchets végétaux sur les côtés. Et il me donne le nom de ce panneau que l’on glisse entre deux encoches pour empêcher la Loire de passer par-dessus la levée.
La Loire se libère de son corset d'épis
La Loire va retrouver une partie de sa liberté. Les explications de Sciences et Avenir.
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-loire-se-libere-de-son-corset-d-epis_157758
Et il me donne le nom de ce panneau que l’on glisse entre deux encoches pour empêcher la Loire de passer par-dessus la levée.
Nombre de kilomètres : 61,26 (sûrement un peu plus car le compteur s’est arrêté).
Mercredi 2 août
Fermez les portes sous le pont SNCF, crue de la Loire annoncée ! C’est encore lui qui a attiré mon attention sur ces deux hautes portes.
Les petites ont bien apprécié ma présence. Avant d’être en couple il recevait des warmshower. Un jour, des personnes voyageant en monocycle ont dormi chez lui. C’est la première fois qu’il en accueille en famille. Je pense qu’il en acceptera d’autres, cela s’est si bien passé. Sauf que je suis arrivée assez tard (20 heures !) car j’ai mis du temps à trouver leur maison. Les croque-monsieur étaient bien cuits ! Elles ont même demandé si j’allais passer leur rendre visite en Ardèche où ils partent en vacances… !
Ville et château d’Ancenis, expo de plein air. Je ne photographie pas chaque panneau, bien qu’ils aient l’air instructifs car il y en a vraiment beaucoup ! Je profite de mon passage dans cette jolie ville pour faire mes courses aux halles (pharmacie pour la Sporténine © et épicerie pour des rillettes de saumon).
Exposition Franchir la Loire, voir le PDF sur : www valdeloire.org
Chat(eau) perché ! La Bigoterie ? Vauvressix ?
J’arrive à Oudon et photographie cette élégante danseuse.
Devant le supermarché, les sacoches d’un cyclo m’interpellent. Oui, ce sont bien des bidons ! Au fond, une tour. Je demande de quoi il s’agit à un quidam. Il me répond, sans rire, que c’est pour observer la Loire ! Après le chevalement, encore un homme qui manque de curiosité à l’égard de ce qui l’environne, car il ne s’agit rien que moins que d’un château du moyen-âge à la forme vraiment curieuse !
Découvrez la petite cité d'Oudon et son château médiéval vieux de 600 ans surplombant la Loire.
https://tourisme-loireatlantique.com/le-chateau-medieval-oudon/
Je traverse la Loire, puis la Boire de la Bidonnière (la boire est une sorte de lône). Je demande mon chemin à une maman qui se promène à vélo. Son petit garçon n’a que cinq ans mais il est capable de faire beaucoup de kilomètres ! Je les croiserai un peu plus loin. Sur la route, une pauvre écrevisse de Louisiane (espèce invasive) estropiée ! Il lui manque ses grosses pinces. Mais que fait elle sur cette petite route de campagne ? Elle marche à reculons… Je la remets dans un champ, elle est vive et gigote pas mal. Cuite, elle doit être charnue …
J’ai faim. Je crois voir un panneau indiquant l’euro vélo 6 mais demi-tour, c’est une impasse. Je grignote le long de la route, un peu en retrait. Aucune voiture, ou presque, ne passe.
Encore un hameau qui s’appelle La Cave. Levée de la Divatte. Plus loin, je pique-nique assise sous un abri bus, protégée du vent. Le-bout-des-Ponts. Là, je traverse de la Loire.
Il reste encore 120 kilomètres jusqu’à Saint-Nazaire et il vente et pleut des cordes (mais « sous la pluie, le bleu de tes yeux, comme une éclaircie »). À 10 heures Pierre me met en garde et me dit de me mettre à l’abri car un gros coup de vent est annoncé. Il s’inquiète : « Du côté d’Angers ça commence à souffler. Le vent souffle à 35 nœuds, soit 75 kilomètres à l’heure ». Sympa, Pierre, merci ! Il me reste 27 kilomètres avant Nantes.
Panneau d’affichage de St Julien de Concelles : rien que des menteries ! Pierre me renvoie un texto m’annonçant des rafales de 75 à 80 km/h ! Le vent est parfois si fort que je suis obligée de tout mettre à gauche, j’ai l’impression de grimper le Mont Ventoux ! j’ai mal aux épaules et ma nuque se raidit.
Belles roses trémières sauvages.
Le vent couche les buissons.
Je m’arrête pour interpeller un homme qui tient une tige assez longue au bout de laquelle se trouve une sorte de bol. Il est géomètre et il s’agit d’un GPS. Il prend des mesures car la Loire va subir pas mal de travaux. Le pauvre, il a bien du courage avec ce temps !
Finalement j’alterne pédalage et marche à pied. Quand la route descend un peu, je monte sur le vélo, quand c’est plat je roule, ou je marche. Il reste presque dix kilomètres jusqu’à Nantes.
Entrée de Nantes, enfin ! Bidonville. C’est la vie miséreuse des Roms. À la sortie ce sera pareil, bien que ce soit là plutôt des biffins qui récupèrent tout ce qui peut se vendre, comme les métaux.
Dans Nantes, je passe par le quartier Malakoff et atterris au Lieu Utile, l’ancienne usine des gâteaux Petits Lu. Avant encore c’était une filature, c’est maintenant un lieu branché, expo, bar, hammam, bibliothèque mais aussi visite de la tour qui retrace l’histoire du lieu. Un petit creux, une pause s’impose, je mange une pâtisserie faite de plusieurs petits lu empilés et recouvert de chocolat et de crème anglaise.
Je visite la tour, et visionne un film qui raconte l’histoire de ce lieu.
Puis je cherche à aller de l’autre côté de la ville mais les voies ferrées sont un sacré obstacle. Je ne peux pas monter les escaliers qui les enjambe. Une dame m’indique par où passer, il y a des escalier avec une glissière. Elle me proposerait presque de m’héberger mais il n’y a qu’un lit. Je n’ose pas lui dire que je me contenterai d’un tapis…
Actionner la tirette ! (très dôle, je trouve ...)
Une dame m’indique par où passer, il y a des escalier avec une glissière. Elle me proposerait presque de m’héberger mais il n’y a qu’un lit. Je n’ose pas lui dire que je me contenterai d’un tapis…
Mon essai de passage pour visiter l’autre partie de la ville échoue car la pente est trop raide !
Passer par la gare et ses ascenseurs semble une bonne idée. Mais un canapé confortable me tend les accoudoirs et, finalement, Pierre, me trouve un gîte, chez Béa, elle aussi warmshower. À quatre kilomètres du centre.
Tags sur mon chemin.
Béa ne connaît pas Pierre
Encore une forme de préscience. Béa me présente à son fils, à Raphaël (l’un des -grands- petits-fils présent car il est ami avec le fils de Béa.). Et à une dame de son âge, « votre co-locataire ? ». Non, je suis propriétaire, c’est ma cohabitante. « Ah, je pensais (et je ne finis pas ma phrase : « que c’était votre compagne ») … elle me comprends à demi-mot. Ses yeux, qu’elle a très beaux pétillent : elle a effectivement vécu quinze ans en couple avec une femme… Les deux jeunes, pour se faire des sous, jouent dans les bars. Et ils répètent car demain soir, ils sont invités à jouer devant une cinquantaine de personnes, autant de monde, c’est une première pour eux. Ils improvisent plus ou moins, Guitare et saxophone.
Béa veut arrêter d’accueillir des warmshower car elle est pour la gratuité et contre le fait que ça devienne payant.
Nombre de kilomètres : 51,75 km + 4,77 km
Jeudi 3 août
Je me réveille à 6h40. Avec mon matériel je me préparer un petit déjeuner en faisant le moins de bruit possible car j’ai aperçu, dans la salle à manger, Raphaël dormir dans le canapé. Finalement, le fils de la maison se réveille et m’ouvre le garage pour que je puisse partir. Mon linge n’a pas séché.
Traversée de la Loire, puis de l’Indre.
J’ai envie d’un café. J’en trouve un qui ouvre à 11h30. Il est 11h25. Je pousse la porte et suis accueille un peu froidement. Depuis que je roule, j’ai toujours cru que l’heure de mon compteur avançait d’une heure. En fait, pas du tout ! Il n’est en réalité que 10h30. Comme je ne veux qu’un café, la serveuse m’en fait quand même un, avec l’accord du patron. Une affichette me fait sourire : « Si vous voulez une caïpirinha, demandez-la gentiment à notre cuisinier brésilien ! ». Effectivement, je le vois en cuisine, assez basané.
À Couëron ce n’est pas un phare, mais une tour à plomb. Le plomb montait en fusion tout en haut de la tour et retombait en gouttelettes pour devenir de la grenaille, des plombs de chasse. Cette friche industrielle est devenue lieu culturel et médiathèque.
Tour à plomb de Couëron - Wikipédia
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. La tour à plomb de Couëron (Loire-Atlantique) est l'une des grandes tours à plomb qui servaient autrefois à produire, de manière industrielle l...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_%C3%A0_plomb_de_Cou%C3%ABron
J’ai chuté à cause d’une chicane en béton qui réduit la largeur de la chaussée. Mal placée, le long d’un trottoir très bas, j’ai voulu passer entre le trottoir et la chicane et ma roue a ripé sur le bord du trottoir. Résultat, coude râpé et doigts très douloureux, j’ai du mal à le plier.
Mon chemin s’arrête au bord de la Loire, devant l’embarcadère du bac. Je monte. Il pleut vraiment beaucoup.
En face, au Pellerin, comme je ne veux pas manger dehors, le bar qui ne fait pas de sandwiche m’oriente vers la boulangerie. J’achète une part de pizza, réchauffée au four, encore chaud et une part de far aux pruneaux. Et je retourne au bar. J’accroche mes vêtement aux chaises empilées. « Ça va gouter ? », la propriétaire les emmène pour les accrocher derrière les frigo car les moteur produisent de l’air chaud. Je demande ma route à des clients. Je dois repasser de l’autre côté ! Après cette première traversée par le de bac, je le reprends dans l’autre sens. Il est gratuit pour tous ! Les clients me conseillent, après le vélodrome, de traverser les marais. Effectivement, la route est calme, très agréable. Un héron cendré, assez grand, est empêché de s’envoler à cause d’un petit pont, je me sauve, je ne veux pas lui faire peur.
Traversée du canal du Claireau. Parfois, quand je roule, j’avale un moucheron, il se colle au palais et me fait tousser !
Je me suis trompée de chemin. Au loin, comme un phare, la centrale à charbon de Cordemais, une des dernière en France. Puis le compteur s’arrête de fonctionner. Quelle est cette fleur qui ressemble à une mauve ? Une guimauve ! J’essaie de manger un bout de tige, de racine, berk !
Pas des chamalow, mais presque !
La Loire, jeux de reflets. Certaines maison de bord de Loire ont des airs de maisons sur le rivage de l’océan.
Troupeau de héron blancs, pique-bœufs. Impossible de le prendre en photo, cet oiseau ressemble à un geai, est-ce une huppe fasciée ? « Ma » première cigogne.
Dans son jus.
Vierge incarcérée.
J’arrive au hameau de La Barrais, sur la commune de Lavau-sur-Loire. Je suis très bien accueillie par Alain et Nathalie Caillon (trouvés sur le site warmshower) et, après avoir visité la maison, posé mes affaires, nous allons au village en voiture. La Loire est en crue, et même si l’océan est encore loin, la marée, coefficient 104, remonte jusqu’à cent kilomètres dans les terre. L’eau arrive presque jusqu’aux pieds de la maison du port.
Le bateau de pêche au carrelet est amarré bien haut
Les pauvres vaches, les pieds dans l’eau, ne peuvent même pas se coucher pour ruminer. Vivement demain !
Nathalie me montre le sentier d’artiste, inaccessible, couvert d’eau, le même artiste que sur les bords de Loire : Kawamata. Les ragondins sont aux anges, je les vois nager à toute allure dans le champ couvert de flotte.
Publié le 27 Août 2023
Arrivées la veille, le jeudi, soir, Pierrot le père de Aude nous accueille. Nous installons les sacoches sur le tandem. Ce soir nous mangeons des restes, excellents, de salade de lentilles.
Vendredi 11 août 2023
Le tandem est prêt pour le départ ! Mon idée, réalisée par Roland est excellente : un morceau de palme découpée et glissée dans la sacoche et elle ne frotte plus la roue arrière.
Première étape : nous roulons de Saint-Prim jusqu’à la Confluence ; Aude trouve que c’est génial de rouler en ville, à Lyon !
Nous avons une heure d’avance sur l’horaire prévu. Le temps de s’acheter des sandwichs jambon-emmenthal.
« Oh le joli tandem interdit dans le train ! ». Nous montons dans un train corail … 4 marches étroites et un couloir pas très large mais il est bien rangé dans un un « espace fourgon B6ux », « un des derniers train remorqué, c’était cela même l’étymologie du mot train. Une capacité d’adaptation perdue pour des raisons économiques ». Merci les contributeurs du groupe Facebook Vélo et train !
Grâce à l’idée d’Aude, le tandem ne bouge pas, fixé à la fenêtre par une sangle qu'elle a emporté.
« Oh le joli tandem interdit dans le train ! ». Nous montons dans un train corail … 4 marches étroites et un couloir pas très large mais il est bien rangé dans un un « espace fourgon B6ux », « un des derniers train remorqué, c’était cela même l’étymologie du mot train. Une capacité d’adaptation perdue pour des raisons économiques ». Merci les contributeurs du groupe Facebook Vélo et train !
Grâce à l’idée d’Aude, le tandem ne bouge pas, fixé à la fenêtre par une sangle qu'elle a emporté.
Le train a une heure de retard à cause de la panne d’un passage à niveau. Il part à 13h09 au lieu de 12h18.
Nous voici finalement à Mâcon où la Saône nous attend.
Petite trempette dans la rivière : c’est qu’il fait drôlement chaud !
Nous cherchons un café, nous quittons donc la piste cyclable au bord de la Saône et remontons sur la route, en vain. En redescendant de l’autre côté, ce bâtiment, au mur du fond arrondi. Je le trouve remarquable.
Nous sommes arrivées à Tournus. Petite sieste.
Oh, quel surprise, ils ont pensé à toi : « Joyeux anniversaire, Aude ! » Ils ont apposé cette plaque qui commémore ta naissance. 1814 Bataille entre Napoléon et les Autrichiens qui avaient envahi Mâcon.
Tournus et Napoléon - napoleon.org
À l'occasion de la commémoration du bicentenaire de la Légion d'honneur décernée à la ville de Tournus par Napoléon Ier en après la contribution de 312 Tournusiens à la libération de Mâc...
https://www.napoleon.org/magazine/evenements/tournus-et-napoleon/
Yves Oudelette présente la ville de Tournus (Bourgogne - France) : arts, culture, tourisme, sports, services publics, associations, situation de la ville parmi les autres collectivités locales...
https://yves-oudelette.pagesperso-orange.fr/tournus/histoire.htm
Nous dormons dans la tente d’ami. Des poules, et un joli chaton nous accueillent, accompagnés d’Étienne, cohabitant de cet espace. Visite du jardin, de la maison en rénovation, cuisine-salle-de-bain-salle à manger dans une autre maison. Toilettes sèches avec papier toilette. Et mur de paille auto portés pour la troisième maison où dorment notre hôte et sa compagne, créatrice de bijoux faits de chute de monture de lunettes en bois (Jura).
Après la douche dans une (vraie) salle de bain, discussion sur nos projets, nos façons de vivre, de travailler . Au menu ce soir, un reste de dahl, salade avec les tomates du jardin.
Saint-Prim à Part-Dieu, 55 kilomètre. 91,55 kilomètres au total.
Samedi 12 août
Ce matin nous faisons connaissance avec Hélène, la compagne d’Etienne. C’est elle qui a fait, de ses propres mains, ce magnifique vélo en bois ! Incroyable. Les liaisons pour maintenir les différentes parties du cadre sont en résine mêlée de bois. Beau travail !
Sur les conseils d’Etienne nous partons visiter Tournus, une belle ville et, en particulier l’abbaye Saint- Philibert. Nous fixons notre tandem uniquement avec une sangle, sans antivol.
Abbaye Saint-Philibert de Tournus - Wikipédia
L' abbaye Saint-Philibert de Tournus est un ancien monastère bénédictin situé à Tournus, dans le département français de Saône-et-Loire et la région Bourgogne-Franche-Comté. De nombreuses...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Saint-Philibert_de_Tournus
Nous fixons notre tandem uniquement avec une sangle, sans antivol.
Dans le cloître sont installés des sculptures, comme cette création artistique contemporaine, en pierre, J’y vois un bateau, et des migrants entourés de flots menaçants.
Et puis aussi des moines, des pénitents, visages masqués d’un voile, d’une capuche.
J’aime toujours autant les puits. Mais aussi les lavoirs, les fontaines. Un jour j'ai imaginé que c'était parce que je suis du signe du verseau, qui sait ?
Beaucoup plus ancienne, la sculpture de femme-colonne, à l’intérieur.
Ces visages grimaçants, ces têtes de mort étaient sans doute fixées, posés, mais où ? Sur des chapiteaux ?
Cette abbaye dont la visite nous a été recommandée par Etienne est monumentale, la hauteur sous plafond, vertigineuse ! Je suis impressionnée par ces escaliers, ces échelles, qui mènent jusque sous la charpente.
En contrebas, l’église, majestueuse, elle aussi.
Les murs, les plafonds sont peints, il en reste des traces.
L’orgue en bois, majestueux. Il y en a un autre, situé dans une autre partie de l’église, en bas. Une musique d’orgue (enregistrée) résonne entre les hauts murs.
Orgue de tribune église Saint-Philibert - Tournus, Saône-et-Loire
Orgue de tribune église Saint-Philibert - Tournus, Saône-et-Loire
Vue de l’extérieur le bâtiment ne donne pas la même impression.
Nous passons à l’office de tourisme pour y trouver une carte de la région, en vain.
Nous prenons un café et des croissants sur une terrasse, entre l’abbaye et l’office de tourisme.
Puis nous retournons à l’office de tourisme où nous trouvons une carte de la région et achetons des cartes postales pour maman et les copains du club handisport de Vienne, Isère (Gildas et Christian).
Face à l’office de tourisme, le réfectoire des moines où est installée une expo à l’installation de laquelle contribuent Etienne et sa compagne. Un voyage vers un peuple imaginaire, une artiste a créé les costumes de ces Femmes-Nuages.
Nous faisons une tentative pour nous rendre au marché, mais la partie alimentaire se trouve tout au fond ! Finalement, ce sera sandwich jambon-emmenthal, le préféré d’Aude. À l’entrée du marché je remarque cette maison à colombages. Une première avant beaucoup d’autres.
La Saône est vraiment large, nous la découvrons tout particulièrement ici et là !
Nous pique-niquons, non pas sur un un banc mais sur une pierre posée toute de guingois sur des moellons, face à une vieille maison (et deux poubelles).
Je n’ai jamais très faim quand je pédale, ce qui n’est pas le cas d’Aude qui finit toujours son sandwich, elle ! De l’autre côté se trouve une route et un restaurant où nous remplissons nos bidons.
Qu'est-ce que c'est que cette plante ? Il y en a de pleins champs ! Du soja !
Nous rencontrerons des hérons cendrés à plusieurs reprises.
Ici aussi, Juif ! Mais j’ignore si cela signifie que des Juifs ont habité ici. Non, si j'en crois le site.
Présentation de la commune de Juif
Village dont le toponyme ne serait pas lié à un peuplement juif mais au terme latin "jugi" signifiant "joug". Anciens noms : Juys, Juit, Jui, Juis. Le village dépend de la Bresse savoyarde jusqu...
Nous buvons un café à côté d’une antique pompe qui a fini de vivre. Et, en face, sur le rond-point, première pancarte avec la direction Torpes !
Que ces maisons sont belles !
Minous en vue !
« Oh ! Une église ! » me dit Aude. Hein !? Une église ? Non, trois mangeoires en quinconce, aux toits de tôle ondulée en arc de cercle fixées par-dessus, dont l’un, le premier, brille au soleil et tout prend une allure, un volume, une forme incroyable aux yeux d’Aude, malvoyante. Merveilleux ! Ce que nous avons ri ! Après, je la charriais. Je voyais une grange abandonnée : « Oh ! Une cathédrale ! ». Un cabanon : « Regarde, une chapelle ». Etc … Elle ne sait pas toujours interpréter les formes qu’elle voit. Selon la luminosité, l’orientation du soleil, l’obscurité. Parfois elle distingue parfaitement bien, parfois elle ne voit rien du tout, elle ne comprend pas toujours elle-même à quoi s’attendre ni ce qui fait qu’elle perçoit certaines choses ou pas.
Nous avons donc pris la direction de Torpes puis j’ai mis mon GPS avec l’adresse exacte de notre prochaine hôtesse qui n’est autre qu’une amie d’Antoine et Elsa qui adhère aussi au réseau warmshower. Le GPS me dit de faire demi-tour. Comme je n’aime pas rouler deux fois au même endroit, je biaise un peu et prend, à une patte d’oie, non pas la route d’où nous venons mais une autre à droite, quasi parallèle. Mais Geneviève Petite Sœur, notre GPS n’est pas contente et me répète plusieurs fois de faire demi-tour ! Pas question, qui c’est qu’est le chef ici ?! Ah, mais ! Après avoir pas mal cherché le terrain d’Océane, nous l’avons trouvé en demandant à une dame en train de prépare l’anniversaire de son fils.
Nous sommes arrivées chez Océane dont j’ai beaucoup parlé à Aude.
Antoine a réalisé un documentaire sur son mode de vie, plus que simple, frustre et même radical. L’eau courante arrive, via un tuyau, mais elle voudrait s’en passer en ne récupérant que de l’eau de pluie et en la filtrant. Elle voudrait aussi se déconnecter du réseau d’électricité. La douche se fait en plein air, les pieds sur un caillebotis en plastique, à l’eau froide du jet ou avec une bassine et un petit récipient, ou bien chaude si l’on veut la faire chauffer dans un four solaire (même sans soleil, elle est tiède). Les WC sont sous un abri, on s’assoit sur un vrai siège de toilette et on y met de la paille en guise de sciure et du journal en guise de papier toilette. Comme elle est partie depuis longtemps (et revenue depuis peu !), tout le terrain est envahi d’orties ; aïe ! Elle porte un pantalon et des chaussures fermées, elle ne les craint donc pas.
Et que mange-t-on ? Des lentilles ! Elle fait cuire ses repas dans une casserole posée sur une très grande boîte de conserve percée en bas d’une boîte plus petite dans laquelle elle introduit peu à peu du petit bois. Et que mange-t-on ? ... des lentilles, pour changer !
Sur le terrain, depuis hier déjà, se trouve une jeune Belge. Elle a un gros problème à l’œil et est restée une nuit de plus pour bien se soigner. Elle dort dans une tiny house. Et nous, nous dormirons dans le mobil-home très vieux provisoirement déserté par son co-habitant. La chambre ferme avec une porte étroite mais Aude, un peu claustro, en pleine nuit, part se coucher sur un matelas qu’elle pose entre les deux chambres puis, comme elle a froid, en pleine nuit elle se rhabille et se recouche à côté de moi.
L’œil de la jeune Belge va mieux, elle repart, et nous aussi peu de temps après elle.
47,27 km
Dimanche 13 août
Est-ce qu’ici, les gens sont plus tristes qu’ailleurs ?
Fleurs géantes ! Leur corolle est plus grande que notre tête. Quel engrais leur verse-t-on, quelles sorte de fleurs est-ce ?
Une fleur parmi les fleurs !
Enfin, voici la première pancarte avec la direction Arc-et-Senans !
Du fer et du ruban = des grappes, du raisin
Un lavoir, comme j’aime ! Mais où ? Je ne sais plus !
Un automobiliste nous voit arrêtées sur le bord de la route. Il nous dit que nous faisons fausse route : nous avons fait presque 10 kilomètres de trop. Demi-tour !
Nous nous arrêtons boire un café à Ounans, avant Arc-et-Senans dans un établissement tenu par une serveuse chanteuse et un serveur batteur ! Ils organisent des concerts dans leur bar.
Nous voilà arrivées à Arc-et-Senans !
Cela fait des kilomètres que je roule avec ces poignées et je ne prends conscience que maintenant que je n’ai plus les mêmes qu’Aude ! Je comprends mieux pourquoi je n’ai plus de fourmillement ni les poignets qui s’engourdissent. Merci Gildas !
Juste avant la salinerie royale, un bar et un « bricoleur » artiste.
Juste avant la salinerie royale, un bar et un « bricoleur » artiste.
Nous y voilà !
J’inaugure pour la première fois ma carte d’étudiante et pour trois euros de plus nous nous payons la visite guidée. Elle est très bien, cette jeune femme (étudiante et future guide professionnelle), elle tente autant que faire se peut d’adapter la visite au handicap visuel d’Aude.
Les colonnes lisses étaient, si je me souviens bien, le privilège des rois, c’est pour cette raison que les colonnes de la salinerie sont cerclées d’anneaux carrés.
Arc-et-Senans a servi de camp où l’on a enfermé des tziganes pendant la deuxième guerre. Aucun n’a été déporté.
Sculpture figurant une stalactites d’eau salée figée. Des marais de Guérande aux mines de sel d'Arc-et-Senans …
Saline royale d'Arc-et-Senans | Site officiel
La Saline Royale d'Arc-et-Senans, patrimoine mondial de l'UNESCO. 30 jardins, 13 hectares, 5 expositions, de nombreux événements.
Après la visite guidée, nous visitons l’expo Folon. Je raconte à Aude les dessins, peintures ou objets chaque fois que c’est possible, parfois elle voit un peu et comprend ce que je veux dire. Souvent elle comprend mes explications.
Quelques dessins que j'ai plus particulièrement remarqué ou aimé ...
Folon, humaniste, pacifiste, humoriste ... tout simplement Humain !
Je me souviens à la télé de son dessin animé et de la musique qui l’accompagnait signifiant la fin des programme …
Générique de fermeture d' Antenne 2 par Folon | Archive INA
http://www.youtube.com/subscription_center?add_user=Inaculte Générique de fermeture d'antenne d'Antenne 2 créé par Folon représentant des hommes volant. Ce générique débute à la création ...
Le Monde de Folon - Saline royale d'Arc-et-Senans
Découvrez l'exposition temporaire "Le Monde de Folon" consacrée à l'œuvre de cet artiste belge à la Saline royale
Dedans et dehors, dans la cour, ses sculptures.
Puis nous allons au bar boire un coup. Très cosy, ce bar, fauteuil club, canapé. Nous envoyons un message à nos hôtes pour dire que nous arrivons. Le serveur connait la famille où nous allons.
Arrivées à Liesle, nous demandons à un monsieur. Oui, il sait où habite maintenant la famille et où ils habitaient avant aussi, d’ailleurs !
Ils habitent trois ou quatre maisons avant le château d’eau. Nous passons par la rue Gaffiot : un lien avec l’auteur du fameux livre de latin ?
Nous y sommes, personne ! Un jeune garçon court après son chien qui s’est échappé.
Dans la cours, une oie. Je n’entre pas, les oies sont souvent agressives. Je vois aussi des chiots avec leur maman, un mouton (en fait il y en a deux mais je n’en vois qu’un, et surtout, une oie qui nous empêche d’entrer. J’appelle plusieurs fois au téléphone, pas de réponse. Au fond du jardin j’entends des voix, ils y sont peut-être ? J’y vais et dans le jardin suivant, je vois des personnes attablées en train de boire l’apéro ! Je demande si Louise est là. Elle se lève d’un bond : « C’est moi ! Je vous avais oubliées » et s’excuse. Elle m’accompagne jusque chez eux avec Nino, son grand garçon, cinq ans.
Notre tandem sera à l’abri cette nuit, à côté de la cage où une lampe à infrarouges réchauffe des poussins de poule et de paon. Au fond, l’étable des moutons.
Il ne reste qu’une oie, elle est jeune. Sa sœur a été attaquée par le chien d’amis venus leur rendre visite, les chiots ont participer à la curée. Celle qui reste n’est pas du tout agressive, elle est gentille avec les enfants, ils ont peur qu’elle ne subisse l’attaque des chiots qui ont goûté au sang de sa sœur.
Je monte sur un tabouret pour filmer et photographier les chiots, plutôt collants !
Docteur es Lettres de formation intellectuelle, comme une discipline de l'esprit..." Professeur, latiniste, écrivain Doyen honoraire à la faculté de Lettres de Besançon "Il faut étudier le lat...
http://www.liesle.net/pages/vivre-a-liesle/culture-et-patrimoine/nos-celebrites/felix-gaffiot.html
Nous sommes devant la maison de nos hôtes, mais il n'y a personne ! Un jeune garçon court après son chien qui s’est échappé.
Dans la cours, une oie. Je n’entre pas, les oies sont souvent agressives. Je vois aussi des chiots avec leur maman, un mouton (en fait il y en a deux mais je n’en vois qu’un). J’appelle Louise plusieurs fois au téléphone, en vain. Au fond du jardin j’entends des voix, ils y sont peut-être ? J’y vais et c'est dans le jardin suivant que je vois des personnes attablées en train de boire l’apéro ! Je demande si Louise est là. Elle se lève d’un bond : « C’est moi ! Je vous avais oubliées », elle s’excuse. Elle m’accompagne jusque chez eux avec Nino, son grand garçon, cinq ans.
Notre tandem sera à l’abri cette nuit, à côté de la cage où une lampe à infrarouges réchauffe des poussins de poule et de paon. Au fond, l’étable des moutons.
Il ne reste qu’une oie, elle est jeune. Sa sœur a été attaquée par le chien d’amis venus leur rendre visite, les chiots ont participer à la curée. Celle qui reste n’est pas du tout agressive, elle est gentille avec les enfants, et le couple a peur qu’elle ne subisse l’attaque des chiots qui ont goûté au sang de sa sœur.
Je monte sur un tabouret pour filmer et photographier les chiots, plutôt collants !
Elle nous fait visiter la maison, en totale rénovation.
Elle nous donne deux serviettes de toilette.
Et nous propose de manger diverses (bonnes) choses. Des tomates du jardin (mais Nino en enlève trois, ce sont les siennes, Aude pense que c’est lui qui les a faites pousser ! ), de la feta, une tarte aux courgettes (tiens, pas de lentilles ce soir !) et une tarte aux mirabelles.
Elle nous montre aussi notre lit. Je prendrai une couette et une couverture posées sur un canapé à côté.
Tout va bien, elle retourne à l’apéro avec son fils.
Nous nous couchons mais le vent d’orage souffle si fort que la fenêtre du rez-de-chaussée s’ouvre brutalement, rien ne la retient ni loquet, ni système de verrouillage. Je me lève, la repousse. Peu de temps après, pareil ! Je pousse un fauteuil, très lourd, pour la bloquer. Nous nous rendormons. Tout à coup, BADABOUM !!! le tonnerre, explose tout près de la maison. Je me réveille en criant, ce qui réveille Aude.
La famille n’est pas encore rentrée. Plus tard, aïe ! aïe ! De terribles crampe me réveillent. J’essaie de les faire passer en bougeant mes pieds, en vain ! AÏE ! AÏE ! le médicament est à portée de main mais pas d’eau. Je dois me lever. Mes pieds sont recroquevillés, les muscles de mes jambes tétanisés. J’ai des difficultés à marcher, je pousse des cris et malheureusement je réveille encore une fois Aude.
70,84 kilomètres
Lundi 14 août 2023
Le réveil sonne à 7 heures, Louise est réveillée mais les enfants 3 et 5 ans, couchés très tard, dorment encore, ainsi que mari aussi.
Ce matin il n’y a pas de pain alors Louise fait des crêpes ! plutôt sympa comme petit déjeuner …
Elle est illustratrice et dessine en direct lors de réunion, colloques, elle préfère en français, surtout quand c’est technique, sinon, elle dessine aussi quand la conférence se déroule en anglais. Elle illustre, schématise les idées… et voyage, pour se faire dans toute la France. Son compagnon est graphiste, il fait une brève apparition et retourne se coucher.
Louise Plantin - Graphic Facilitator - Illustrator
Louise Plantin - Illustration & facilitation graphique
Pas de pluie, ce matin, mais le spectacle son et lumière d’Arc-et-Senans a certainement été annulé hier soir !
Retour à Arc-et-Senans, les tours de ce château de Roche aux dômes avec une base carrée ont une similitude avec celles de la salinerie.
Château de Roche-sur-Loue - Wikipédia
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Le château de Roche-sur-Loue est un château fort du entièrement reconstruit au en château de style classique à Roche-sur-Loue ( hameau dépenda...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Roche-sur-Loue
En avance à la gare, demi-tour, nous allons au même bar qu’hier boire un café.
Émotion ! Cette ligne (Ligne des hirondelles) passe par Dôle, Arc-et-Senans, Andelot-en-Montagne, Champagnole, Saint-Laurent-en-Grandvaux, Morez et Saint Claude ! Morez, où ont été arrêtés mon arrière-grand-oncle, sa femme et sa belle-mère. Champagnole où elles ont été enfermées.
Mais notre train n’emprunte pas ce parcours....
Devant quel quai va s’arrêter notre train ?
Cette fois, pas de contrôleur et aucune remarque des voyageurs, notre tandem est tranquille et nous aussi.
Une famille de quatre cyclos, ils sont allés jusqu’à Freiburg, en Allemagne, en passant par Mulhouse et je ne sais plus où encore, beaucoup à vélo, un peu en train. Ils habitent le 9ème arrondissement de Lyon.
Une colonie de vacances d’enfant d’agents EDF et GRDF envahit joyeusement le wagon ! Leurs valises bloquent une porte, les voyageurs passent par la suivante.
Nous décidons, après Part-Dieu, de rentrer à vélo jusqu’à Saint-Prim. Il fait chaud, le vent souffle face à nous. Nous nous arrêtons boire à la deuxième guinguette au bord du Rhône mais le service n’est pas très efficace. Enfin ! ça va mieux après quand même … Petit panaché pour moi.
Sous prétexte que j’organise nos vacances, Aude, c’est gênant, veut toujours tout payer : boisons, sandwich, entrée de musée… il faut que je bagarre pour ne pas la laisser faire. Amitiés, confidence, complicité, nous nous entendons vraiment bien et elle ne ronfle pas si fort que ça !
Saint-Prim, une bonne douche, une boisson fraîche et nous reprenons la route après avoir rangé le tandem jusqu’à la prochaine fois.
50,27 kilomètres
Total 259,93 kilomètres en quatre jours et pas une chute ni une crevaison !
Publié le 17 Juillet 2023
L’attente du soir est un puzzle. Des morceaux de vie, tout d’abord épars, composent ce roman. Morceaux d’émotions colorés, odorants ou malodorants, pièces de puzzle incolores ou constitués d’une lumière éblouissante.
L’attente du soir, ce sont des enfances, des êtres hors du monde, mais non hors d’atteinte, sans lien (ou si peu) avec le réel. Blessés, abandonnés, ou aux souvenirs flottants.
Dans L’attente du soir, alternent les voix. Quand Giacomo finit de parler, Mlle B. prend sa suite, puis c’est Le môme qui raconte. Quand l’un a terminé, je me jette avec avidité sur le dit du suivant, hésitant à passer par-dessus sa parole pour conserver le lien qui s’est noué entre moi, lectrice et ce personnage, tant leurs chants m’appellent.
Puissance de l’amour et de la haine ; Mlle B. est élevée non pas sous, mais sans le regard de sa mère. Le môme grandit totalement seul, isolé de tous. Giacomo, s’il reçoit l’amour de ses parents, vit dans le vase clos d’un cirque.
L’attente du soir est un livre d’une poésie rare qui m’a happé, remué jusqu’au tréfonds de moi-même, jusqu’à la blancheur des os, une mise à nu de mes émotions. Un roman bouleversant. J’y pensais le jour, il peuplait mes nuits, me réveillait, et j’étais heureuse de le retrouver pendant mes insomnies.
Je n’avais pas envie de le poser, la tension et l’attention montent crescendo. La fin arrive, très subtile, presque comme une évidence que je me refusais pourtant à imaginer par avance. Ce livre n’est pas un roman, c’est un tableau dévoilé, éclairé peu à peu jusqu’à l’apothéose de la conclusion. La transmission est au cœur de cet ouvrage.
L’attente du soir est un livre que j’aurai aimé savoir écrire. À la lecture, de tout ce blanc glacé, de ce rouge profond et de ce gris fumé, palimpseste imperceptiblement révélé, la transparence est venue se poser devant mes yeux.
Éditions Corti, collection Les Massicotés
L'Attente du soir - Tatiana Arfel
Critiques (34), citations (55), extraits de L'Attente du soir de Tatiana Arfel. Mon coup de coeur émotionnel de l'année !!! " L'attente du soir " e...
https://www.babelio.com/livres/Arfel-LAttente-du-soir/111286
Publié le 17 Juillet 2023
À Fleur de fables de Dritëro Agolli chez un petit éditeur associatif, Fondencre collection Beaux livres
La Fontaine ? Oui, parfois pour les textes « La revanche de la cigale », « La souris et le lion » ou « Le plaidoyer du vieux loup », mais aussi Francis Ponge, « À propos du citronnier », « L’oignon », ou encore « Simple et pratique » comme le propose « L’après-dire du traducteur ».
Mais il y a aussi du haïku chez Dritëro Agolli, même si ses poèmes n’ont pas la versification de ces poèmes japonais : « Bris de lune » et « Paysage avec platane ». Saison, nature, chute avec une pointe d’humour sont bien là.
Et même de la chanson « Paysage avec route » et « Quand la lune se fâche ».
Les illustrations, en noir et blanc, des gravures me semble-t-il, sont de libres interprétations des poèmes.
Les postfaces, bavardes, racontent et expliquent qui sont l’auteur et l’illustrateur.
Un livre et des poésies agréables, légères mais sans légèreté, fraîches.
A fleur de fables - Dritëro Agolli
Critiques (2), citations, extraits de A fleur de fables de Dritëro Agolli. À Fleur de fable de Dritëro Agolli chez un petit éditeur associatif, F...
https://www.babelio.com/livres/Agolli-A-fleur-de-fables/915478