Texte écrit en atelier par Emilie
Ils ne les remarquent jamais. Je les observe du coin de l’œil, les clients qui passent la porte de l'hôtel. Ils sont souvent en groupe, parfois seuls, ces riches hommes d'affaire, toujours en costume, et jamais souriants.
Ils sont toujours sur la route, jamais nulle part chez eux. Ce sont des requins de la finance, des avocats, des chefs d'entreprise et leur armée de commerciaux, et ils n'ont jamais, jamais, un regard pour elles.
Ils se fondent dans la lumière tamisée du grand hall, ils cadrent parfaitement avec le décor luxueux, Bach en fond sonore, et les accessoires de luxe dans les vitrines complètent le tableau.
Dans leur suite, une bouteille d'eau d'Evian fraîche les attend, mais c'est le mini-bar qu'ils vont vider.
Ils ne se rendent pas compte que derrière ce luxe et ce calme se cache une armée de petites mains qui a passé la journée à courir après la perfection.
Elles ont rangé, dépoussiéré, aspiré, poussé des chariots plus lourds qu'elles. Elles ont couru, transpiré, n'ont même pas eu le temps de manger. Elles ont porté des kilos de linge, ont mis les mains dans la merde, ont respiré de l'amiante toute la journée, et on les remercie comment ? En posant 20 centimes sur le coin de la table basse.
Apparences, tout n'est qu'apparences. Ah, elle est belle la vue du 39è étage? Allez donc faire un au au -2.