Balade : l'adieu aux racines
Publié le 3 Décembre 2020
Souvenir de ce sacré soir d’été
où ils cherchaient la peau noire de leur âme
intense prière, ce fut un soir secret
Ce soir-là, soir peuplé de leur double infâme
Un soir brumeux, étoiles et lune voilées
soudain les avions surgirent vers l’en-haut
tempo saccadé une nuit sans mémoire
écartelée de sang, une nuit noire
nuit de silex ce souvenir te mine
ta culture, ton histoire et tes racines
ce pays radieux, enfoui en toi
exil, voyage par-delà les frontières
si loin de leurs yeux, tu portes ta croix
sans aujourd’hui, ni demain, ni hier
où pars-tu sans bagage, comme en secret ?
Comme toi, j’ai versé des larmes de lait,
je pars sans fin ni espoir de retour
je ne regretterai pas ces vautours
qui ma civilisation, assassinent
ma culture, mon histoire et mes racines
au bout de mon âge, au bout de mes rames
quand les cris rendent sourd et le gosier sec
un soir je scrutais la peau de mon âme
et tous ensemble le jour de leurs obsèques
Leurs corps de canon, mon peuple, ma famille
refuser, dire non, éduquer les filles
ne restent que ces seules armes, tu dois me croire
pour lutter contre les coups de boutoir
je veux saluer l’arbre des origines,
ta culture, ton histoire et tes racines
J’avance lentement sur mon frêle esquif
le jour lève les voiles je suis plein d’espoir
Je suis ce fugitif sans être naïf
Je fuis cette terre maintenant, ils dessinent
Notre culture, notre histoire et nos racines