Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Publié le 2 Juin 2019

Avant-goût

Partie à la recherche de mes ancêtres, après cinq heures de TER, je descends à Mulhouse où se trouve la piste cyclable le long du canal du Rhin au Rhône, l’Euro Vélo 6 joignant l’Atlantique à la mer Noire.

Mais auparavant, je m’en vais vous conter l’histoire de la pêcheuse de coffre-fort !

Intriguée par une dame d’une cinquantaine d’années, qui tenait une corde plongeant dans l’eau du canal, je l’interpelle : « Vous pêchez quoi, avec cette corde ? ». La corde était attachée à une rambarde. La dame me montre un seau contenant une vieille cuillère et un morceau de métal rouillé ainsi qu’une autre corde à laquelle était fixé un aimant gros comme mon poing. Elle me répond : « Oh ! l’autre jour c’était une vieille carcasse de mobylette toute désossée. J’attrape toutes sortes de choses, je nettoie le canal. Mais là, dans l’eau, j’ai attrapé quelque chose de si lourd que je n’arrive pas à le remonter, j’attends mon fils, il va bientôt arriver. J’ai un coffre-fort au bout de la corde !». Un coffre-fort ! Je veux l’aider, nous tirons de concert et, effectivement, affleurant la surface, surgit un coffre-fort dont on aperçoit la porte. Il est fermé. Plein ? De quoi ? ça résiste au feu, mais à l’eau ? De vieux papiers ou de l’argent ? Je ne le saurai jamais, je suis partie avant l’arrivée du fils.    

Vendredi 24 mai 2019

Mon train est à 6h48 à Givors. Je n’ai pas faim, ce matin, au réveil. Arrivée à la gare de Givors, l’ascenseur, tout neuf, n’est pas encore en service ! Je descends l’escalier avec mon vélo mais pour remonter, je demande à une jeune femme qui est au pied de l’escalier de me garder les sacoches pour que je monte plus légèrement. Elle attrape mes sacoches et monte avec ! J’attrape le vélo et je trouve bizarre de sentir qu’il n’est pas si lourd que ce que j’aurai cru. Un doute, je me retourne et vois une autre jeune femme qui porte l’arrière du vélo ! Génial !

Part-Dieu arrivée à 7h06 j’ai le temps de prendre un café et de m’acheter un pain au chocolat, mon train pour Belfort n’est qu’à 7h25. Le train est à l’heure. Il y a un espace vélo. Les passagers du Lyon-Belfort sont d’un calme ! Les gares s’égrènent : Ambérieux, Bourg-en-Bresse, Saint-Amour, Cousance, Lons-le-Saunier, Poligny, Arbois, Mouchard, Arc-et-Senans, Besançon-Viotte et enfin Belfort. Je commence le livre « Le demi-juif » de Robert Beauvais, pour me mettre dans l’ambiance.

Le rail pour les vélos à la gare de Belfort

Le rail pour les vélos à la gare de Belfort

Belfort où j’arrive à 11h25. Je descends l’escalier grâce à un rail le long du mur, sous la rampe. Pour plus de facilité j’enlève les sacoches... que je retourne chercher en haut. Et remonte de l’autre côté de même. Un employé de la SNCF m’indique que ma correspondance se trouve sur le quai … d’où je viens ! Rebelote !

Ce soir, si tout va bien je dors chez Esther Perron à Heimesdorf, un peu avant Hirsingue.

Le train pour Mulhouse repart à 12h06. J’ai le temps de commencer à manger la salade que je m’étais préparée… je la finis dans le train. Un monsieur monte dans le train avec vélo, sac à dos et guitare. Je suppose qu’il ne pédale pas, chargé comme il est. Il refuse mon aide pour monter dans le train. Du reste, il se débrouille très bien. Il a mon âge, ou un peu moins et a un style très « artiste », cheveux blancs, petite queue de cheval, petite barbe. Il me demande à veiller sur ses affaires le temps qu’il se rende aux toilettes.

Arrivés à la gare de Mulhouse, le monsieur et moi cherchons l’ascenseur ou au moins un escalator. L’ascenseur semble petit, ce qui le décourage et il râle ! Je monte dedans, aucun problème, le vélo y loge facilement.

La gare de Mulhouse

La gare de Mulhouse

A la sortie, je demande la direction de l’Euro vélo 6 à un monsieur qui porte un casque à la main. Dans un premier temps, il me dit qu’il n’a pas trop le sens de l’orientation, mais sans hésiter, il me donne ensuite la direction à suivre : à gauche, puis arrivé au pont, le traverser…

Le port, devant la gare de Mulhouse

Le port, devant la gare de Mulhouse

Je pars dans la direction qu’il m’a donné et retrouve mon cycliste à la guitare avec son sac et son instrument, sans son vélo, encore en train de s’énerver, pestant et fulminant car la ligne de bus qu’il voulait prendre est supprimée !

Je suis consciencieusement le chemin que m’a indiqué le passant. Je m’éloigne de la ville. Un énorme ragondin « broute » de l’herbe fauchée il y a peu. Ces gros mammifères pullulent, par ici ! D'autres ragondins et des hérons, très peu farouches.

Héron et ragondin font bon ménage le long de la piste cyclable en plein cœur de Mulhouse

Héron et ragondin font bon ménage le long de la piste cyclable en plein cœur de Mulhouse

Je croise Serge, un cyclo et lui demande confirmation de ma direction : je suis partie dans le sens opposé à Bâle ! Bon samaritain, il me remet dans le droit chemin. Je repars avec lui, et nous discutons ensemble en roulant le long du canal. La piste passe parfois d’un bord à l’autre, dessus ou dessous la route qui suit le cours d’eau, jusqu’à ce que Serge bifurque. Il m’indique la route à suivre. Merci ! Il fait 26°C, mais c’est supportable.

Premier panneau indiquant la piste cyclable Euro Vélo 6 de l'Atlantique à la Baltique

Premier panneau indiquant la piste cyclable Euro Vélo 6 de l'Atlantique à la Baltique

Monument historique en hommage aux soldats qui ont libéré Mulhouse.

Sur cette terre Alsacienne du 28 novembre au 4 décembre 1944, du PONT du BOUC à GRUNHUTTE, se sont déroulés des Combats acharnés parmi les plus meurtriers de la Libération de la France. Le premier régiment de tirailleurs Marocains de la 4è division Marocaine de Montagne renforce de la 6è Compagnie du 21è Régiment d'Infanterie Coloniale a fait face de de violentes contre-attaques de l'Armée Allemande.   Et ce fut alors le plus bel exemple de FRATERNITÉ D'ARMES donnée par la 1e division blindée.  Audacieux, les chars du 2è escadron du 5è Régiment de Chasseurs d'Afrique franchirent le Pont du Bouc ouvrant le chemin à leurs frères de combat des   1e Bataillon de Zouaves Portés  9e Régiment de Chasseurs d'Afrique  68e Régiment d'Artillerie divisionnaire  88e Bataillon du Génie.  Au cours de ces 6 jours et 6 nuits de lutte sans merci ces unités ont subi de très lourdes pertes. Le sacrifice de plus de 1500 victimes a permis le dégagement de Mulhouse de la menace ennemie.   PASSANT... SOUVIENS-TOI ! LEUR SACRIFICE FUT LE PRIX DE TA LIBERTÉ 

Sur cette terre Alsacienne du 28 novembre au 4 décembre 1944, du PONT du BOUC à GRUNHUTTE, se sont déroulés des Combats acharnés parmi les plus meurtriers de la Libération de la France. Le premier régiment de tirailleurs Marocains de la 4è division Marocaine de Montagne renforce de la 6è Compagnie du 21è Régiment d'Infanterie Coloniale a fait face de de violentes contre-attaques de l'Armée Allemande. Et ce fut alors le plus bel exemple de FRATERNITÉ D'ARMES donnée par la 1e division blindée. Audacieux, les chars du 2è escadron du 5è Régiment de Chasseurs d'Afrique franchirent le Pont du Bouc ouvrant le chemin à leurs frères de combat des 1e Bataillon de Zouaves Portés 9e Régiment de Chasseurs d'Afrique 68e Régiment d'Artillerie divisionnaire 88e Bataillon du Génie. Au cours de ces 6 jours et 6 nuits de lutte sans merci ces unités ont subi de très lourdes pertes. Le sacrifice de plus de 1500 victimes a permis le dégagement de Mulhouse de la menace ennemie.  PASSANT... SOUVIENS-TOI ! LEUR SACRIFICE FUT LE PRIX DE TA LIBERTÉ 

En souvenir des COMBATS de la HARDT du 28 novembre au 4 décembre 1944

En souvenir des COMBATS de la HARDT du 28 novembre au 4 décembre 1944

Et ce fut alors le plus bel exemple de FRATERNITÉ d'ARMES donnée par la 1e division blindée. Audacieux, les chars du 2è escadron du 5è Régiment de Chasseurs d'Afrique franchirent le Pont du Bouc ouvrant le chemin à leurs frères de combat des : 1e Bataillon de Zouaves Portés, 9e Régiment de Chasseurs d'Afrique, 68e Régiment d'Artillerie divisionnaire et le 88e Bataillon du Génie.

Drapeaux français et marocain

Drapeaux français et marocain

Au cours de ces 6 jours et 6 nuits de lutte sans merci ces unités ont subi de très lourdes pertes. Le sacrifice de plus de 1500 victimes a permis le dégagement de Mulhouse de la menace ennemie. 

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

PASSANT... SOUVIENS-TOI ! LEUR SACRIFICE FUT LE PRIX DE TA LIBERTÉ ».

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Puis je poursuis sur la piste qui longe le canal.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Un pont à gauche, un chemin à droite. Je demande ma route à une dame, elle me conseille de passer le pont.

Et là, juste en face, un drôle de bâtiment. Que je ne pense pas à photographier. Mais, un peu plus loin, des panneaux explicatifs très clairs m’éclairent.  

L'écluse Le Corbusier. A Kembs, la tour de commande de l'écluse Kembs-Niffer est une curiosité ! Construite en 1960 sur les plans du célèbre architecte  Le Corbusier, l'ouvrage est aujourd'hui inscrit à l'inventaire national des monuments historiques. Elle permet de faire la jonction entre le grand canal d'Alsace, le canal de Huningue et le canal du Rhône au Rhin. Le bâtiment administratif réalisé un peu plus tard, est surmonté d'une toiture paraboloïde hyperbolique. Son architecture s'allie aux mathématiques pour symboliser la collaboration entre architectes et ingénieurs, un partenariat souvent mis en valeur par  Le Corbusier.

L'écluse Le Corbusier. A Kembs, la tour de commande de l'écluse Kembs-Niffer est une curiosité ! Construite en 1960 sur les plans du célèbre architecte  Le Corbusier, l'ouvrage est aujourd'hui inscrit à l'inventaire national des monuments historiques. Elle permet de faire la jonction entre le grand canal d'Alsace, le canal de Huningue et le canal du Rhône au Rhin. Le bâtiment administratif réalisé un peu plus tard, est surmonté d'une toiture paraboloïde hyperbolique. Son architecture s'allie aux mathématiques pour symboliser la collaboration entre architectes et ingénieurs, un partenariat souvent mis en valeur par  Le Corbusier.

L’écluse de Niffer. Construite il y a plus de 10 ans par la Compagnie Nationale du Rhône, l’écluse principale de Niffer était censée s’intégrer au projet de mise à grand gabarit de la liaison Rhin-Rhône abandonné en 1977 après la réalisation et la mise en service d’une première section de Niffer à Mulhouse.  Son fonctionnement est informatisé, elle permet le franchissement d’une chute de plus de 5 mètres aux convois pouvant dépasser plus de 180 mètres pour plus de 3000 tonnes de fret à destination ou en provenance du port de Mulhouse Ile-Napoléon.  Les plaisanciers ou péniches traditionnelles de 38,5 mètres de longueur peuvent continuer leur chemin au-delà de Mulhouse sur la branche sud du canal du Rhône au Rhin petit gabarit.

L’écluse de Niffer. Construite il y a plus de 10 ans par la Compagnie Nationale du Rhône, l’écluse principale de Niffer était censée s’intégrer au projet de mise à grand gabarit de la liaison Rhin-Rhône abandonné en 1977 après la réalisation et la mise en service d’une première section de Niffer à Mulhouse. Son fonctionnement est informatisé, elle permet le franchissement d’une chute de plus de 5 mètres aux convois pouvant dépasser plus de 180 mètres pour plus de 3000 tonnes de fret à destination ou en provenance du port de Mulhouse Ile-Napoléon. Les plaisanciers ou péniches traditionnelles de 38,5 mètres de longueur peuvent continuer leur chemin au-delà de Mulhouse sur la branche sud du canal du Rhône au Rhin petit gabarit.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Je verrai pas mal de ces blockhaus tout au long de mon parcours, jusqu'en Alsace.

Je verrai pas mal de ces blockhaus tout au long de mon parcours, jusqu'en Alsace.

Le canal est agréable, ombragé, les cyclistes assez nombreux, mais pas tant que ça tout de même sauf aux abords des villes ou villages traversés. Un poisson fait un plouf bruyant mais je n’ai le temps que de voir un éclair argenté et les ronds qu’il laisse dans l’onde, trace de son passage. Rouler le long du canal est parfois monotone. 

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Le revêtement, de bitume ou de sable un peu rouge, très dur, est roulant. Je discute avec des poseurs de cadres en bois. Ils creusent des trous pour les fixer. Plus tard seront apposées des photos de plantes ou d’animaux, des panneaux explicatifs sur la faune et la flore.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
C’est un peu plus loin que je rencontre Sylvia, la fameuse pêcheuse de coffre-fort.

C’est un peu plus loin que je rencontre Sylvia, la fameuse pêcheuse de coffre-fort.

La piste cyclable, comme une image de la course des étoiles dans le ciel, à l'échelle.

La piste cyclable, comme une image de la course des étoiles dans le ciel, à l'échelle.

Un chemin vers les planètes. Modèle du système solaire au milliardième. Découvrir le système solaire, partir à la rencontre des corps célestes, et situer la planète bleue dont nous avons la responsabilité, dans l’immensité de l’univers, voilà le programme que propose ce parcours le long du canal de Huningue jusqu’à Rosenau.

Le soleil et les planètes ainsi que les distances qui les séparent ont été réduite un milliard de fois. L’itinéraire est donc praticable à pied ou à vélo. Il s’étire sur 6 km mais peut être raccourci en divers endroits.

On observera la petite taille des quatre premières planètes comparées à celle de notre étoile, le soleil. De la station terre, on pourra constater la similitude entre le disque de la maquette du soleil et le vrai dans le ciel.

Les 38 cm qui séparent la terre de la Lune représentent la plus grande distance ai parcourue dans l’univers.

Après Mars, les distances entre les planètes augmentent. La ceinture d’astéroïdes franchie, voici Jupiter, la géante gazeuse. Puis, vers le Village-Neuf, Saturne est ses spectaculaires anneaux. Les distances sont de plus en plus importantes. A 6 km du départ, enfin apparaît l’énigmatique Pluton et son compagnon Charon, derniers corps célestes représentés.

Pour rencontrer l’étoile la plus proche, Proxima du Centaure 

Le soleil

Le soleil

5910 m Rosenau. Pluton 5910 m ; Neptune 4504 m ; Uranus 2875 m ; Saturne 1428 m; Jupiter 778 m; Mars 228 m; Terre 150 m; Vénus 108 m; Mercure 58 m;

5910 m Rosenau. Pluton 5910 m ; Neptune 4504 m ; Uranus 2875 m ; Saturne 1428 m; Jupiter 778 m; Mars 228 m; Terre 150 m; Vénus 108 m; Mercure 58 m;

« Sur la lune, il y a des enfants Qui regardent la terre en rêvant Croyez-vous qu’aussi loin Il y ait des humains ? Je n’en sais rien du tout… Embrassons-nous      Sur la lune il y a des enfants Sur la lune ou Aldebaran Qui se disent : sommes-nous Dans ce monde les seuls fous ? Et regardent la terre  En grand mystère » Les enfants sur la lune de Guy Béart

« Sur la lune, il y a des enfants Qui regardent la terre en rêvant Croyez-vous qu’aussi loin Il y ait des humains ? Je n’en sais rien du tout… Embrassons-nous Sur la lune il y a des enfants Sur la lune ou Aldebaran Qui se disent : sommes-nous Dans ce monde les seuls fous ? Et regardent la terre En grand mystère » Les enfants sur la lune de Guy Béart

La frontière !

La frontière !

En arrivant à Bâle, c’est une zone industrielle spécialisée dans le pharmaceutique, Novartis, entre autres. J’ouvre internet sur mon téléphone pour m’y retrouver. Je suis perdue, je demande à un homme. Il ne parle qu’anglais. Le suivant est francophone mais ne sait pas plus que moi la direction du centre-ville. Il sait seulement mieux se repérer sur la carte et mieux utiliser internet sur son téléphone portable.

Des maisons d'une grande artère de Bâle

Des maisons d'une grande artère de Bâle

Une autre habitation

Une autre habitation

Ailleurs, un peu plus loin

Ailleurs, un peu plus loin

La belle ville de Bâle, le long des rails du tramway, est un alignement de maisons anciennes avec des bow-window. Je trouve mon chemin en trouvant mes mots dans la langue allemande que parlent les Bâlois. Je trouve la synagogue au 24 Leimentrasse. Elle est très belle et ce n’est pas parce que son rabbin, était Arthur Weil, le beau-frère de mon arrière-grand-mère de 1926 à 1959 ! En effet, il était marié à Gaby (Gabrielle) une sœur de Berthe.

Il a écrit des livres : « Contes et légendes d’Israël », « Histoire sainte illustrée » e « Contes et récits juifs à travers les siècles ».  

Il habitait dans l’enceinte même de la synagogue. Leur fille s’appelle Simone, leur fils Théo. Malheureusement, impossible d’y entrer. Je fais le tour. Demande à des policiers en faction, (peut-être un peu inquiets de me voir tourner en rond autour du bâtiment), de m’aider à trouver le numéro de téléphone, l’un d’eux se débrouille en français mais il faut faire un indicatif. Je n’arrive pas à joindre mon correspondant. J’aurai dû prévenir et mieux m’organiser. Puis je vois la femme de ménage, je n’arrive pas à me faire comprendre d’elle. Je crois saisir qu’elle est seule mais au moment de partir je la vois parler avec un homme. Je repars, un peu déçue. Tant pis.

La synagogue

La synagogue

La fontaine devant la synagogue

La fontaine devant la synagogue

Synagoge. Erbaut 1868.Von Hermann Rudolf Gauss (1835-68) ? 1891/92 mit einem Zweiten Kuppelbau. Erweitert von Paul Reber (1835-1908). Die erste Synagoge der jüdischen gemeinde befand. Sic hum 1200 an der untern Gerbergasse.

Synagoge. Erbaut 1868.Von Hermann Rudolf Gauss (1835-68) ? 1891/92 mit einem Zweiten Kuppelbau. Erweitert von Paul Reber (1835-1908). Die erste Synagoge der jüdischen gemeinde befand. Sic hum 1200 an der untern Gerbergasse.

Autre vue du bâtiment, du côté du gardien

Autre vue du bâtiment, du côté du gardien

Vue d'en bas

Vue d'en bas

Un beau brin de bulbe !

Un beau brin de bulbe !

Et même deux bulbes !

Et même deux bulbes !

La synagogue vue d'un peu plus loin

La synagogue vue d'un peu plus loin

Je veux maintenant me diriger vers Hagenthal, en France, ma prochaine étape. Je pars dans un sens, puis m’aperçois de mon erreur lorsque je demande mon chemin. Sur la carte et internet, ce n’est pas clair. Il semble qu’il y a un no mans land entre la Suisse et la France, sans route. Une forêt, sans doute. J’aurai donc eu le temps d’admirer cette rue puisqu’au total, je l’aurai prise trois fois !

Je sors de Bâle, par sa banlieue et ça monte pas mal ! Plutôt que d’aller directement à Hagenthal, je cherche à aller au plus vite vers la frontière et à trouver la France, en pays connu, je trouverai plus facilement à me faire héberger. Ce qui est sûr c’est que je ne serai jamais à Heimesdorf ce soir chez Esther et qu’il faut que je trouve une autre solution.  Ça monte et il fait chaud alors qu’il est déjà plus de cinq heures du soir : 27,5°C ! Merci mon thermomètre sur le compteur du vélo. Je grignote un peu, je bois beaucoup. Le petit réceptacle en filet de ma sacoche avant est très pratique ! Je l’ai rempli de fruits secs, noisettes grillées, amandes, raisins secs, …. Et je mange, tout en roulant. Ça passe le temps et j’évite ainsi la fringale, si redoutée des cyclistes.

J’arrive enfin à la frontière franco-suisse à Leymen, mais, au lieu de la passer sur la route, je rentre, juste avant de la franchir, dans la cour d’un centre équestre. 

Je me dis que je pourrais peut-être dormir dans un box car Heimesdorf est vraiment très loin et il se fait tard. Un peu en allemand, un peu en français, je m’explique. On m’indique la maison des propriétaires du centre. Ce centre équestre est immense ! Un chien avertit la dame, qui, par chance parle français. Elle m’indique deux possibilités : soit la sellerie, en haut d’un escalier, soit de l’autre côté de la route (tiens, j’ai passé la frontière !) dans la cuisine, salle de restauration. Là, je trouve son mari, le proprio, dans un fauteuil. Je préfère le sombre et le parquet de la sellerie plutôt que le carrelage et la clarté de cette pièce vitrée de tous côtés. Le soleil se couche tard, se lève tôt. Bof ! Sur mon trajet, au milieu des différentes écuries je trouve une fontaine où je me rafraichie les mains, les bras et le visage.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Je demande quel indicatif faire pour sortir de Suisse et téléphoner en France. J’appelle Esther pour lui dire que, finalement, je ne dors pas chez elle car je suis fatiguée. Elle vient me chercher avec son mari ! C’est compliqué car seul leur gros camping-car peut tracter la remorque qui pourra transporter mon vélo. J’insiste un peu en leur disant que là, je suis bien, mais ils ne veulent rien savoir. J’avais déjà déballé mes affaires dans la sellerie et m’étais parfaitement faite à cette idée. « J’arriverai demain, chez vous ! ». Mais demain ils n’y seront pas, ils insistent, et arrivent d’ici 20 minutes, car ils ne sont vraiment pas loin, en voiture. Oui, ils sont adorables, mais j’aurai préféré, demain, faire Leymen-Hagenthal pour ensuite aller à Durmenach, Hirsingue et Altkirch. Tandis que là, de Heimesdorf, je devrai revenir sur mes pas en direction de Durmenach et Hagenthal. Enfin ! Je ne peux lutter contre leur gentillesse et je me laisse aller à leur envie de m’accueillir. Cela me servira de leçon, désormais, je chercherai mon hébergement au jour le jour.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

En attendant, je discute avec Anne, chef de production à Novartis, une Belge qu’un chasseur de tête est venue chercher dans son pays. Elle possède des chevaux et monte dans ce centre équestre. Elle non plus ne supporte pas trop ce manège que j’ai vu sur le centre, où une machine pousse et oblige les chevaux à tourner en rond tout seul, sans cavalier sur le dos ! Ce sont les propriétaires qui n’ont pas le temps de les monter qui demandent au responsable du centre de les y mettre régulièrement, de manière à ce que leur cheval continue à s’entretenir. Pour moi, s’ils n’ont pas le temps, soit ils choisissent de ne pas avoir de cheval, soit soit ils proposent à des personnes de les monter ! Il y en a tellement qui en rêvent et qui n’en n’ont pas les moyens ! ... On discute un petit moment, puis elle part chez elle, à Hagenthal, en décapotable.

Jérôme et Esther arrivent juste quand elle part. C’est elle qui les a guidé jusque-là. Ils m’ont téléphoné et je la leur ai passée. Ils ont un gros camping-car et tractent une remorque dans laquelle mon vélo rentre à l’aise. Jérôme trouve mon vélo assez « léger » ? Ah bon ! Il le sangle afin qu’il ne bouge pas. C’est lui qui a entièrement bricolé cet engin. C’était un camion de pompier pour éteindre le feu, avec la citerne à l’arrière. C’est maintenant un habitacle bien aménagé. Sur le chemin, ils me disent qu’il aurait peut-être mieux valu qu’ils viennent me chercher en voiture et laisser mon vélo au centre équestre puis me ramener le lendemain. Ah oui ! une idée qu’elle est bonne… mais trop tard !

Ils sont très accueillants, j’ai une vraie chambre, avec un lit au rez-de-chaussée. Ils habitent en lisière de forêt. Et ont, une année, sauvé un hiboux grand-duc d’une mort certaine. Il s’était emmêlé les pattes dans le fil électrique d’une clôture. Un renard aurait pu profiter de l’aubaine pour le dévorer. Ce gros oiseau qui pesait au moins deux kilos et mesurait bien 70 centimètres a de puissantes serres, un bec et des yeux orange assez impressionnants. C’est, me dit Jérôme, le plus grand rapace nocturne d’Europe. Ils ont dû faire appel à un professionnel pour le libérer. Lui couvrir la tête pour qu’il se laisse faire, et cisailler les fils qui le ligotaient.

Il est très bricoleur car, outre le camion qu’il a transformé, ce sont eux deux qui ont rénové cette maison. La pièce où je dors était l’atelier du menuisier . Ils ont décidé de ne travailler que 6 mois par an. Lui est chef de chantier, elle travaille en Suisse dans un centre de tri des déchets. 

Ils sont partis en Amérique du Sud, emmenant leur vélo dans l’avion et ont roulé jusqu’à des sommets de près de 4000 mètres d’altitude.

Je ne regrette pas d’être venue, le repas est excellent, pain maison, pommes de terre sautées, carottes râpées, concombre et lentilles en salade, magret de canard fumé. Fromage et tarte à la rhubarbe. Chez eux je peux cuire mon petit mélange de céréales.

Malheureusement, comme d’habitude quad je fais beaucoup de vélo, j’ai des crampes la nuit qui me réveillent et m’obligent, pour les faire passer, à me lever et marcher. Je me réveille à 5h du matin.

J’ai fait une cinquantaine de kilomètres.

Samedi 25 mai

Le petit déjeuner est royal ! Fromage, confitures faites maison, thé ! Et ils ne me laissent pas partir les mains vides : dans ma boîte, Jérôme me donne des crudités et des lentilles et aussi une part de l’excellent tarte d’hier soir !

Une vieille ferme « dans son jus » avec son potager.

Tant qu’à faire, je suis à côté, je monte au nord, vers Hirsingue et Altkirch. J’ai trouvé la piste cyclable qui relie ces deux communes, une ancienne voie ferrée.

En partant d'Heimesdorf

En partant d'Heimesdorf

A Hirsingue, je vais voir la synagogue abandonnée mais en excellent état.

Synagogue d'Hirsingue

Synagogue d'Hirsingue

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Arrière de la synagogue d'Hirsingue

Arrière de la synagogue d'Hirsingue

Le nom de la rivière, écrit ainsi, me fait rire : l’lll !

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Dans le village j’achète du pain qui durera jusqu’à mon retour à Grigny ! J’oublie mon casque à la boulangerie, m’obligeant à refaire le kilomètre que j’avais déjà fait en direction d’Altkirch.

A Altkirch, c’est l’effervescence des journées citoyennes qui marchent plutôt bien de ce côté-ci de la France, alors que chez nous, j’ai seulement entendu parler du nettoyage des berges du Rhône, ce qui n’est déjà pas si mal. Les habitants ont entièrement désherbé, m’ont-ils dit, le cimetière juif, que j’avais déjà visité en revenant de Kiel, quand nous avions ramenée Jordis à sa famille.

Rue des boulangers à Altkirch aujourd'hui

Rue des boulangers à Altkirch aujourd'hui

Je n’y retourne donc pas. Ils désherbent aussi entre les pavés sur une petite place le long de la rue des boulangers.

La rue des boulanger, autrefois

La rue des boulanger, autrefois

J’ai photographié de vielles cartes postales de cette ville que je conserve dans une malle avec toutes les missives échangées entre les membres de ma famille. Je photographie donc cette rue des boulangers car j’ai envie de comparer mes clichés avec ceux des anciennes vues d’Altkirch.

Rue des boulangers à Altkirch aujourd'hui

Rue des boulangers à Altkirch aujourd'hui

Place de l'hôtel de Ville, Altkirch

Place de l'hôtel de Ville, Altkirch

Une dame à petit chien qui habite la commune depuis peu me dit la trouver très moche. Elle est originaire du midi et veut y retourner. Mais pourquoi diable a-t-elle atterri ici ? Mystère. Puis c’est au tour de la place de l’hôtel de ville. Je fais un petit tour jusqu’à la synagogue mais elle est fermée, dommage. En repartant de la ville je verrai d’autres bénévoles s’activer à repeindre la rambarde d’un escalier.

La place de l'hôtel de ville, autrefois

La place de l'hôtel de ville, autrefois

Je rencontre un autre Jérôme, un monsieur qui connaît bien sa ville et sait en parler. Il me « gronde » quand je lui dis « village » à propos d’Altkirch. « C’est une ville ! ».

Vieille carte postale d'Altkirch, qui ne mentionne pas le nom de la rue

Vieille carte postale d'Altkirch, qui ne mentionne pas le nom de la rue

Synagogue d'Altkirch

Synagogue d'Altkirch

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

La synagogue d'Altkirch est un bâtiment datant de la première moitié du xixe siècle, inscrit à l'inventaire général du patrimoine culturel. Il constituait le lieu de culte de la communauté juive d'Altkirch, jusqu'à ce que cette communauté vienne à se réduire considérablement puis s'éteindre. Propriété du Consistoire Israélite du Haut-Rhin, le bâtiment pourrait faire l'objet d'une vente à des particuliers, selon une information parue dans la presse locale en septembre 2016. Histoire de la communauté juive d'Altkirch

La présence des Juifs dans le Haut-Rhin est mentionnée dans les archives départementales à partir du xiiie siècle. 21 communautés y ont existé au Moyen Âge, dont celle d'Altkirch, probablement créée dans le premier quart du xive siècle1. Les persécutions anti-juives de la première moitié du xive siècle ne semblent pas avoir touché la population juive d'Altkirch. Du moins, elles n'y ont pas laissé de trace historique, que ce soit le mouvement insurrectionnel de paysans pauvres, les Judenschläger (ou tueurs de Juifs), mené en 1338 par un aubergiste surnommé Armleder, ni les massacres de 1349 liés à la peste noire, les Juifs étant alors accusés d’avoir empoisonné les puits2. Cependant, en 1349, les Juifs d'Altkirch pourraient avoir quitté la ville pour se réfugier à Bâle3.

Ensuite, différents écrits mentionnent explicitement la présence de Juifs à Altkirch : émigration de familles juives d’Altkirch vers Bâle (1365) et vers Mulhouse (1410), obligation faite aux Juifs d'Altkirch de produire leurs dettes (1396), emprisonnement de toute la population juive d'Altkirch pour une affaire d'impôts (1435)3. La dernière mention connue d'une présence juive à Altkirch au Moyen-âge date de 14693. Elle a dû précéder de peu la fin de la communauté juive médiévale.

Environ trois siècles se passeront avant qu'une présence juive ne réapparaisse à Altkirch vers 1805. A la déclaration des prises de nom patronymique des Juifs de 1808, Altkirch compte 8 familles juives, soit 53 personnes. Pour l'essentiel, ces familles viennent probablement des villages de la Baronnie d'Altkirch (FroeningenHirsingueLuemschwillerPfastattSeppois-le-BasZillisheim) où des Juifs furent présents au moins depuis la seconde moitié du xviie siècle. Cette communauté se dote rapidement d'un lieu de culte, dans le secteur de la place des Trois-Rois, peut-être au 3 rue des Trois-Rois où se trouveraient les vestiges du bain rituel(mikvé).

En 1834 débute l'édification de l'actuelle synagogue. À partir de 1844, Altkirch est le siège d’un rabbinat desservant également WittersdorfLuemschwillerHirsingue et Hagenbach4.

La croissance de la communauté juive est alors rapide. Ainsi le recensement de 1883 dénombre 272 Juifs à Altkirch. Selon plusieurs sources5,6, la population juive d'Altkirch aurait atteint et dépassé 300 personnes à partir de 1846 et au moins jusqu'en 1861.

Néanmoins, dans la première moitié du xixe siècle, un fort climat d’antisémitisme règne dans la région et les Juifs se rendant au marché (foire aux bestiaux) d’Altkirch sont régulièrement attaqués sur les routes. Le 29 février 1848 éclatent des émeutes anti-juives. Ces exactions très violentes, appelées Juden Rumpel ou Judenrumpell, prirent la forme d'un saccage des maisons juives, heureusement sans perte de vie humaine à la différence des pogroms d'Europe de l'est. Répandues dans toute l'Alsace, les exactions du Juden Rumpel frappèrent tout particulièrement les communautés juives de Durmenach et de ses environs où quasiment toutes les maisons furent pillées et incendiées. Nombre d’habitants juifs de Durmenach vont alors se réfugier à Altkirch ou à Bâle7. Ce sera la dernière émeute antisémite en France. Elle a été largement popularisée par les lithographies de l'imprimeur d'Altkirch, Benoît Boehrer8.

La nouvelle synagogue9 est fortement endommagée au cours des émeutes de 1848, de même que des habitations juives10. La municipalité doit payer 9 200 francs de réparations. En 1864 la municipalité d'Altkirch propose un cimetière11 à sa communauté juive, laquelle dispose également d’une école et d’un bain rituel.

Des familles entières quittent la région après l’invasion prussienne de 1870 puis en raison de l’industrialisation. La communauté juive d'Altkirch ne compte plus que 116 personnes en 19361.

Sous l'occupation allemande, les Juifs quittent Altkirch entre juillet et octobre 1940. La synagogue est alors transformée en cinéma. Malgré les déportations, une communauté juive se recrée à Altkirch après 1945, qui survivra quelque temps du fait de l'apport des toutes petites communautés rurales proches, quittées par leurs Juifs. Mais, petit à petit, comme toutes les communautés juives du Sundgau, la communauté juive d'Altkirch va s'éteindre. Le dernier Juif d’Altkirch est décédé à l’été 2016. Il n’y a aujourd'hui plus d’offices religieux à la synagogue d’Altkirch.

Architecture extérieure

L'édifice, construit entre 1834 et 1837, fut pillé et endommagé lors des émeutes antisémites (Juden Rumpel) du 29 février 1848. Il est restauré à partir de 1850 par les soins de l'architecte Jean-Baptiste Schacre5.

La synagogue proprement dite est constituée d’un hall rectangulaire doté d'une galerie intérieure en étage sur trois de ses côtés.

La partie arrière de l'édifice est occupée sur deux étages par une salle d'école et un oratoire.

L'ensemble de la façade est en maçonnerie, seuls les chambranles des fenêtres et ouvertures sont accentués en pierre de grès rose.

L'Arche Sainte, ou Aron Ha-Kodesh en hébreu, est disposée en saillie sur le pignon est (soit du côté de la rue), afin d'orienter la synagogue vers Jérusalem, comme cela est de tradition pour presque toutes les synagogues en diaspora. Sa façade est ornée d'une représentation des Tables de la Loi. La disposition adoptée pour l'Arche Sainte obligea l'architecte à placer l’entrée de l'édifice du côté opposé à la rue12. Lorsqu'en 1940, l'occupant allemand transforma l'édifice en cinéma, il fit détruire l'Arche Sainte pour pratiquer une entrée directe depuis la rue. La synagogue fut restaurée à partir de 1946 par l'architecte Edmond Picard qui rétablit l'Arche Sainte.

Sur le linteau au-dessus de la porte d'entrée (mur gouttereau ouest), figure une inscription peinte en caractères hébraïques signifiant: "Car tous les peuples iront, chacun au nom de son dieu, et nous, nous irons avec le nom de Hashem notre Dieu !" , tirée du livre biblique de Michée 4:5.

Architecture intérieure

A l’intérieur de la synagogue peinte de blanc, sur la paroi orientale, entourée de deux vitraux, l’Arche Sainte abrite les rouleaux de la Torah (Pentateuque). Ces rouleaux sont parés de manteaux et de couronnes finement ciselées.L'ouverture de l'Arche Sainte est dissimulée par un épais rideau de velours, richement orné, le « parohet ». L'Arche Sainte comporte deux colonnes placées aux angles. Sous l'occupation allemande de 1940-1944, ces colonnes avaient été entreposées dans le jardin entourant la synagogue.

Au fronton de l'Arche Sainte, l'inscription hébraïque en lettres dorées שויתי יי לנגדי תמיד est tirée du Livre des Psaumes (Ps 16,8). Elle signifie : "J'ai placé l'Eternel à mes côtés pour toujours."

Au milieu de la pièce s’élève une estrade, bimah en hébreu ou almemor en yiddish, en bois verni sculpté. On y lit la Torah, c'est-à- dire les cinq livres de Moïse: la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome.

La galerie d'étage, éclairée de deux petites ouvertures colorées, est réservée aux femmes de la communauté.

Mobilier À l’entrée de la pièce, une fontaine ou gissef (de l'allemand : giessfass) est destinée à la purification des mains lorsque le fidèle pénètre dans la synagogue ou en sort. Deux plaques ornementales de Torah sont présentes dans l’édifice. Il s’agit d’un travail d'orfèvrerie en métal argenté, repoussé, gravé. Une inscription indique que les deux plaques ont été offertes par M. et Mme Simon Lang en 1872. Sur chaque plaque, deux colonnes sont surmontées chacune d'un lion dressé soutenant une couronne fermée. Entre les colonnes, trois médaillons de formes différentes, sur fond de rinceaux et d'arabesques. Manquent quelques éléments de décor (il pourrait s’agir de verroterie).

La synagogue abrite également, un chandelier ou menorah utilisé pour la fête de Hanoucca. Ce chandelier à 9 branches a sans doute été réalisé au milieu du xxe siècle

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Je pique-nique sur une aire aménagée le long de la piste cyclable en revenant sur Hirsingue.

Pique-nique entre Altkirch et Hirsingue

Pique-nique entre Altkirch et Hirsingue

Cette spirale sur cette maison m’étonne,

Détail d'une maison d'Hirsingue

Détail d'une maison d'Hirsingue

Tout comme ces Christs en croix, dans les jardins de particuliers le long des routes, assez fréquents

Tout comme ces Christs en croix, dans les jardins de particuliers le long des routes, assez fréquents

La couleur vive des maisons aussi

La couleur vive des maisons aussi

Enfin un rond-point original et beau !

Enfin un rond-point original et beau !

Arrivée à Durmenach, je demande où est la synagogue à une bijoutière dont les deux boutiques se font face, à l’entrée du village. Elle me demande si je suis déjà allée voir le cimetière, puis m’indique le centre-ville où je trouverai la synagogue. Ah non, je ne suis pas encore passée voir le cimetière.

Entrée du cimetière de Durmenach

Entrée du cimetière de Durmenach

Le portail est cassé, mais ici, nul profanateur n’entre, que le vent et le soleil qui viennent caresser les sépulcres.

Le portail est cassé, nul besoin d'aller chercher la clé au restaurant ou à la mairie

Le portail est cassé, nul besoin d'aller chercher la clé au restaurant ou à la mairie

Dans ce cimetière tout n’est que tranquillité et sérénité dans ce coin de nature où herbes folles et fleurs peuplent tout l’espace ! Un coin de nature, où les morts reposent en paix.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Les pierres tombales mêlent épitaphes en français et en hébreu. Certaines sont debout, d’autres couchées.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Je redescends, direction la gendarmerie et la côte qui la surplombe ! Ça grimpait tant et si bien, que j'ai laissé mon vélo à mi-chemin, sans l’attacher, juste en récupérant mes papiers, mon portable et bien sûr mon appareil photo ! Juste à côté de là où je le gare, dans le lotissement, une radio gueule à fond une musique puissante. Je me demande comment font les voisins pour la supporter.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Quel contraste avec cette radio qui gueule à fond une musique puissante. Je me demande comment font les voisins pour la supporter.C'est juste à côté de là où je me suis garée, dans le lotissement,

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Puis je redescends en direction du centre de Durmenach. Là, comme à Altkirch et dans d’autres villages que j’ai traversé, c’est la belle effervescence des Journées citoyennes. Souvent le personnel municipal de ces petites villes ou villages sont peu nombreux et n’ont pas le temps d'accomplir tous les travaux d’entretien

La halle de Durmenach, au fond, le musée
La halle de Durmenach, au fond, le musée

La halle de Durmenach, au fond, le musée

Puis je redescends en direction du centre de Durmenach. Là, comme à Altkirch et dans d’autres villages que j’ai traversé, c’est la belle effervescence des Journées citoyennes. Souvent le personnel municipal de ces petites villes ou villages sont peu nombreux et n’ont pas le temps pour accomplir tous les travaux d’entretien. Les bénévoles ont revêtu le même tee-shirt, petits et grands s’activent. Certains scient des planches afin de couvrir les murs de la caserne pour faire en sorte qu’ils s’harmonisent avec la halle sous laquelle ils sont installés. D’autres font du jardinage. J’apprendrai plus tard qu’ils ont démonté un vieux mur du cimetière chrétien qui menaçait de s’effondrer sur des tombes, et qu’ils l’ont remonté. J’en verrai tronçonner un arbre, dans ce même cimetière et, à plusieurs, le déplacer. J’apprendrai plus tard que même les enfants ont été mis à contribution puisqu’ils ont monté et cloué des refuges en bois pour des oiseaux. Un cheminement en sable a été créé le long du stade. Tous ces travaux ne les empêchent pas de follement s’amuser, je le découvrirais dans un diaporama qu’ils ont réalisé. L’église elle aussi est rénovée. Plus tard ce sera le tour du portail du cimetière juif car les Journées citoyennes se prolongent souvent au-delà de la date fixée, et jusqu’à ce que les projets soient achevés.

Des photos de l'arbre généalogique qui m'a amenée jusque là
Des photos de l'arbre généalogique qui m'a amenée jusque là
Des photos de l'arbre généalogique qui m'a amenée jusque là
Des photos de l'arbre généalogique qui m'a amenée jusque là

Des photos de l'arbre généalogique qui m'a amenée jusque là

Mes ancêtres communs avec Moïse HAUSER, père de Daniel HAUSER, lui-même père d’Alexandre HAUSER.

Alexandre HAUSER a eu une fille avec Hanna (ou Anna) WURMSER :

Fegla HAUSER née en août 1735 à Durmenach et morte le 1er août 1804. 

Fegla HAUSER s’est mariée avec Nathan BLUEM né en janvier 1734 et mort en 1791.

Fegla HAUSER et Nathan BLUEM ont eu un fils :

Félix BLUEM né le 11 décembre 1762 à Durmenach et mort le 8 mars 1837.

Félix BLUEM s’est marié avec Sarah Daub MEYER née en 1762 à Sierentz et morte le 20 novembre 1828.

Félix BLUEM et Sarah Daub MEYER ont eu un fils Joseph BLUM (son nom perd son E de BLUEM) né le 15 janvier 1791 à Durmenach et mort le 23 novembre 1833 à Altkirch.

Joseph BLUM se marie avec Esther Rachel LEVY née en 1787 à Hagenthal le bas et morte le 23 octobre 1884 à Altkirch.

Joseph BLUM et Esther Rachel LEVY ont eu un fils Emmanuel BLUM né le 6 mars 1824 à Altkirch.

Emmanuel BLUM se marie avec Caroline PIQUARD née le 22 mai 1826 à Belfort et morte le 17 mars 1908 à Altkirch.

Emmanuel BLUM et Caroline PIQUARD ont eu une fille Hélène BLUM née en 1858 et morte en 1932 à Altkirch.

Hélène BLUM se marie avec Léopold BRUNSCHWIG né en 1850 et mort en 1942 à Vichy (ou en 1944 à Auschwitz ?).

Hélène BLUM et Léopold BRUNSCHWIG ont eu une fille, Berthe BRUNSCHWIG, mon arrière-grand-mère Berthe BRUNSCHWIG née en 1879 et morte en 1974 (que j’ai connue et qui parlait alsacien)

Berthe BRUNSCHWIG se marie à Eugène MEYER né à Nancy en 1879 et mort en 1929. Ils ont une fille Renée MEYER née en 1901 et morte à 100 ans (- 2 jours !) à Annecy. Ma grand-mère.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
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Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Une maison ancienne de Durmenach

Une maison ancienne de Durmenach

Là je ferai les rencontres les plus belles de mon périple ! D’abord un monsieur à qui je demande où est la synagogue. Il m’explique que c’est cette salle des fêtes, là que j’ai devant moi. Déception. Quand la mairie a décidé de rénover l’ancienne salle paroissiale qui était, auparavant, la synagogue, le bâtiment a brûlé. Il ne reste, de la synagogue, que les murs, et encore, pas tous ! Ils ont cependant conservé les objets liturgiques comme le chandelier à sept branches.

Ce qui reste de la synagogue de Durmenach

Ce qui reste de la synagogue de Durmenach

Je rencontre alors Joseph Wilhem à qui je raconte et montre sur mon carnet, les raisons de ma randonnée à vélo : la biographie de mon père, les cinq arbres généalogiques affichés sur les murs de mon bureau, la malle remplie de correspondances entre les membres de ma famille, la recherche de mes ancêtres. Je ne pouvais pas mieux tomber !

Une des vieilles maison de Durmenach

Une des vieilles maison de Durmenach

Il me raconte le financement de la stèle commémorative en l’honneur de TOUS les morts des deux guerres, des trois communautés, juive, chrétienne et tzigane. Avec leur nom, leur âge. Au total, 70 personnes dont 17 sont mortes à Auschwitz dont deux enfants tziganes. Tous sont d’abord passés par le camp de concentration sur la plage d’Argelès-sur-mer. C’est ce qui a déclenché l’idée de créer ce musée : raconter l’histoire de cette commune et de ses trois communautés, aujourd’hui 900 habitants.

Grange de Léopold Hauser fils de Pfeiffel (en 1826) au 1er étage où se trouve la salle fêtes de la communauté juive
Grange de Léopold Hauser fils de Pfeiffel (en 1826) au 1er étage où se trouve la salle fêtes de la communauté juive

Grange de Léopold Hauser fils de Pfeiffel (en 1826) au 1er étage où se trouve la salle fêtes de la communauté juive

Maison de Jacques et Léopold HAUSER fils de Pfeiffel (en 1826)

Maison de Jacques et Léopold HAUSER fils de Pfeiffel (en 1826)

Il me fait visiter le musée dont il est à l’initiative, il y a dix ans, avec Sabine Drexler. Il en est le président. Beaucoup de personnes du village ont donné des choses qui leur appartenait et les ont offertes au musée.

Maison juive de Durmenach

Maison juive de Durmenach

Autre maison juive

Autre maison juive

En me promenant dans Durmenach

En me promenant dans Durmenach

Joseph, lui, était boucher. Il a donné des couteaux, une feuille de boucher, un merlin (sorte de marteau pour tuer l’animal).  Il a acheté pour 5€ une lampe perpétuelle que l’on trouve dans les synagogues dans un vide-grenier à une personne qui croyait lui vendre un objet sans valeur, une lampe de mineur. Une fois payée, acquise, il lui a dit ce que c’était, le gars était en colère mais c’était trop tard !  Une demande de financement a été formulée et accordée auprès de la Noëlle veuve de Georges Meyer. Il fait partie d’une famille héritière d’une partie des Galeries Lafayette, et est originaire de ce village. Il est enterré dans le cimetière juif de Durmenach. J’ai appris à cette occasion que le délai requis par la religion, entre la mort et l’inhumation doit être le plus court possible. Si bien que le maire de l’époque avait trouvé cela un peu suspect, mais avait finalement accepté. Ce Meyer est de la même famille que mon ancêtre, Daniel Hauser. Serait-il de la même famille que mon arrière-grand-père, Eugène Meyer et que ma grand-mère, Renée née Meyer ?

Musée
Musée

Musée

Au 19è siècle, dans les années 1800/1890 il y avait plus de juifs que de chrétiens à Durmenach. Le maire était juif. Mais en 1848 a eu lieu le judenrupel, il n’y a pas eu massacre des juifs mais beaucoup de commerces, de maison et de vitrines ont été détruits. C’était l’un des premiers pogroms en Europe. Des gravures exposées au musée en garde la mémoire.

Judenrumpel exposé au musée

Judenrumpel exposé au musée

Des gravures exposées au musée en garde la mémoire.

Judenrumpel

Judenrumpel

Ensuite, les relations entre Juifs et Chrétiens se sont à nouveau apaisées. Ce qui n’empêche pas qu’en 1940, les juifs ont quitté le village à cause de l’antisémitisme de l’Allemagne nazie. La mairie a alors relogé les habitants mal-logés dans ces maisons désertées par cette frange de la population, mais pas par volonté de les spolier. Le père de Joseph était serrurier. Il a, en l’absence de ses occupants, réparé et embellie la maison.

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Quand les juifs, après la guerre sont retournés chez eux, ils ont retrouvé leur maison. Le vieux juif est revenu habiter le rez-de-chaussée et eux le premier étage et il est devenu son papy de cœur. Il me parle de Jacques : était-ce le prénom de son père ? Celui du vieux juif ? Je ne sais plus. Joseph est devenu shabbat goy, c’était lui qui allumait la lumière et mettait en route le feu le samedi, jour où les juifs n’en ont pas le droit. Il m’a aussi raconté que son père est tombé gravement malade et, à l’époque, aucun revenu ne lui était assuré. C’est la communauté juive qui a fait vivre sa famille pendant cette difficile période qui a duré  six mois. Il me raconte sa vie et celle de sa famille en symbiose avec celle de la famille des juifs chez qui il a été logé.

Il est très disert et je ne me souviens plus bien qui est qui, par rapport à qui.  Il me raconte qu’Adolf Rocarth, cordonnier a été nommé maire par les Allemands, était-il juif ?  

Il me parle d’Edgar Ducas, un habitant de Durmenach, le premier dessinateur de Walt Disney.

Il me parle aussi de Dreyfus, un officier du culte. Arlette Dreyfus était la fille d’un prof de math d’Altkirch.

Il évoque également  Roger Harmon, un Américain qui habite Bâle et qui a recensé 400 tombes sur 1300 au cimetière juif, traduisant les inscriptions en hébreu.

Dans la famille Gerson il y a un journaliste.

Edouard Wahl, Suisse a couvert Hiroshima, c’est un grand reporter.

 

La modeste maison de Moïse, aujourd’hui « maison du patrimoine » a très probablement été la première maison juive du village. La maison de Daniel, le père d’Alexandre. En 1740 le conseil souverain d’Alsace avait fait interdiction aux juifs de loger sous le même toit qu’une famille chrétienne ce qui les obligeaient à louer ou à bâtir une maison individuelle.

La modeste maison de Moïse, aujourd’hui « maison du patrimoine » a très probablement été la première maison juive du village. La maison de Daniel, le père d’Alexandre. En 1740 le conseil souverain d’Alsace avait fait interdiction aux juifs de loger sous le même toit qu’une famille chrétienne ce qui les obligeaient à louer ou à bâtir une maison individuelle.

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Texte retranscrit du panneau apposé devant le musée

« Vous êtes ici sur un emplacement chargé de plus de trois siècles d’une histoire qui a façonné notre commune.

En l’an 1695, la famille de Daniel HAUSER, une famille juive en quête d’un havre de paix, s’établit à Durmenach dans cette petite maison que nous avons aujourd’hui restaurée et transformée en maison du patrimoine.

Très rapidement la communauté juive de Durmenach se développa jusqu’à atteindre 670 personnes vers 1847, soit près de 60% de la population totale. Petit à petit elle déclina pour s’éteindre en 1987 mais le dynamisme de cette communauté s’est perpétué jusqu’à nos jours.

Daniel HAUSER a eu 9 enfants dont Alexandre, un homme brillant qui fit fortune grâce aux liens qu’il avait tissé avec les personnalités du clergé et la noblesse auxquels il consentait des prêts d’argent.

Sa grande maison se dressait à l’emplacement même de la halle, faisant face à la synagogue.

Suite à la Révolution française qui avait dépossédé ses débiteurs, Alexandre HAUSER laissa cependant à son fils Félix, dit Pfeiffel, un patrimoine immobilier important, constitué de toutes les maisons qui entouraient cette place qui prit alors le nom de Pfeiffellecka (le coin de Pfeiffel).

A son tour Félix légua ses immeubles à ses fils.

Ce n’est donc pas un hasard si la si belle charpente de la halle est la réplique de celle qui a disparu dans l’incendie de l’ancienne synagogue, en 1983.

La halle porte le nom d’André Zundel qui a initié des courses cyclistes internationales prestigieuses ainsi que les deux foires annuelles qui depuis 1964 contribuent à soutenir les associations du village et à faire connaître Durmenach dans tout l’espace transfrontalier.

Le mélèze constitue la plus grande partie de son ossature. Celui-ci provient de la forêt de Kuhwald, dont une soixantaine d’hectares est classé « espace naturel sensible » depuis 2018.

En 1784 le baron Béat Conrad Reuttner de Weld a implanté dans cette forêt plusieurs centaines de plans provenant du Voralberg, des plants qui contre toute attente se sont parfaitement acclimatés. Les derniers spécimens de cette plantation, un soixante d’arbres, ont été labellisés en 2017.

Les relations parfois tumultueuses mais souvent fraternelles qui s’étaient établies entre les différentes communautés de Durmenach Chrétiens-juifs-tsiganes ont enrichi notre passé et éclairent aujourd’hui encore notre avenir et celui de nos enfants.

Société d’histoire de Durmenach. Juin 2018 »

Testament

Testament

L’extrait du manuscrit qui parle de mon ancêtre est rédigé en écriture cursive de judéo alsacien.

Il dit ceci : « Devant nous les témoins soussignés au bas de l’acte, ce lundi 5 Kisslev de l’année 5530 de la création du monde selon le compte que nous pratiquons ici à Durmenach, s’est présenté Alexandre surnommé Sender fils de Daniel d’ici, et nous a déclaré que selon la sentence du sage : « que tes vêtements soient toujours blancs car nul connaît le temps qui lui est dévolu. J’ai donc pris à cœur « d’arranger » mon âme pendant que je suis en bonne santé, avant que ne viennent les jours dont on dit qu’on a aucun désir. Soyez donc des témoins honnêtes et de confiance, selon toutes les prescriptions du témoignage et mettez par écrit mes volontés, ce qu’il faudra faire de mon héritage et de moi-même après le décès.

Quand viendra le moment du décès, au moment de l’agonie il faudra distribuer aux pauvres 81 livres et 18 sols soit 18 « pechitim (pièces de monnaie) la valeur numérique de mon nom hébraïque, Alexandre, comme valeur d’expiation pour mon âme. Puis au moment où l’on déposera mon corps à terre on distribuera aux pauvres 31 livres selon la valeur numérique du mot hébraïque « kery » multiplié par 2 sous car nul homme sur terre n’est à l’abri de cette faute et que soit en expiation des fautes de ma jeunesse. Au moment où on mettra le cercueil en terre, on distribuera aux pauvres la somme de 199 livres et 4 sous, selon la valeur numérique du mot « Hibout Hakéver» tourment infligé pour l’expiation de certaines fautes).

On prélèvera de la succession de quoi entretenir une lumière permanente à la synagogue qui devra brûler sans interruption pendant un an. Mes héritiers devront donner à ma femme une place de façon précise ; la place qu’elle occupe en ce moment sans que nul ne puisse réclamer à ce sujet.

De même le préposé Sender s’est obligé par toutes les dispositions en vigueur dans la loi juive à léguer 1000 reichsthalers soit 3000 livres à ses enfants célibataires, à ceux existants à ce jour, et à ceux qui pourraient naître par la suite.

Suivent les signatures des deux témoins contresigné par le juge rabbinique Jacob Meyer fils d’Issac de Mutzig, résidence à Rixheim, qui atteste qu’il s’agit de la copie de l’original du testament déposé chez lui, original scellé du sceau de Sender.   

Attestation du 14 shevat 5530 (9 février 1770)

Un arbre généalogique de ma famille !

Un arbre généalogique de ma famille !

L'arbre généalogique d'Alexandre HAUSER un de mes ancêtres 

HAUSER Daniel né vers 1670, mort 1731 Durmenach.

HAUSER Alexandre. Banquier. Né 1705 Durmenach. Mort 1788 cimetière d’Hégenheim) MARIE à WORMSER Anna née vers 1710. Morte après 1770.

 

HAUSER Alexandre et WORMSER Anna

ont eu un fils HAUSER Félix surnommé Pfeiffel. Erudit. Né en 1740 et mort à Durmenach.

 

HAUSER Félix s’est marié avec BRUNSCHWIG Feigel. Née en 1744 à Blotzheim et morte en 1798 à Durmenach.

 

HAUSER Félix et BRUNSCHWIG Feigel ont eu 7 garçons

Jacques HAUSER né en 1761 à Durmenach, journalier. Jacques s’est marié avec Sara ULLMANN née en 1776 à Eichstetten morte en 1812 à Durmenach.

Léopold HAUSER né en 1766 et mort en 1819 à Durmenach. Léopold s’est marié avec Sara BRUNSCHWIG née en 1784 et morte en 1852 à Durmenach.

Daniel HAUSER 1767. Daniel s’est marié avec Rachel BLOCH. 1776 Seppois.

Samuel HAUSER né en 1772 et mort en 1848 à Durmenach, journalier. Samuel s’est marié avec Gertrude BRUNSCHWIG. Née en 1779 à Krembs morte en 1851 à Durmenach.

David HAUSER né en 1783 et mort en 1857 à Durmenach, épicier. David s’est marié avec Rosalie LANG née en 1798 à Durmenach et morte en 1889 à Hagenthal.

Moïse HAUSER né en 1785 et mort en 1863 à Durmenach, journalier. Moïse s’est marié avec Gertrude HAUSER née en 1789 et morte en 1843 à Durmenach

Rafaël HAUSER né en 1787 et mort en 1857 à Durmenach, marchand d’étoffe. Rafaël s’est marié avec Dorothée BRUNSCHWIG. Née en 1802 et morte en 1864 à Durmenach

 

Et 3 filles

Anna HAUSER née en 1769 à Durmenach et morte en 1837 à Westhoffen. Anna s’est mariée avec Samuel MAY. Né en 1762 et mort en 1848 à Westhoffen.

Rosalie HAUSER né en 1773 et morte en 1865 à Durmenach. Rosalie s’est mariée avec Abraham BRUNSCHWIG. Né en 1773 et mort en 1848 à Durmenach.

Léa HAUSER né en 1784 et morte en 1790 à Durmenach

Joseph évoque un pillage des vieilles pierres cassées du vieux cimetière juif pour remblayer un terrain, ce qui a fait scandale, mais je ne sais plus si elles ont été récupérées et replacées au cimetière. 

Les maisons « HAUSER » du Pfeiffelecka (place du foyer)
Les maisons « HAUSER » du Pfeiffelecka (place du foyer)

Les maisons « HAUSER » du Pfeiffelecka (place du foyer)

Là où était l’emplacement de la maison de mon ancêtre, Alexandre Hauser, avec, dessous sans doute, le bain rituel se trouve maintenant la halle du village car la maison a été détruite. Daniel Hauser était le père d’Alexandre Hauser. Ce Daniel n’apparait pas sur l’arbre généalogique que j’ai affiché chez moi, dans mon bureau.  Alexandre a été marié à Hana Wurmser, ils ont eu une fille, Fegla, dite Fegele, autrement dit Vogele, autrement dit « petit oiseau » ! Elle s’est d’abord mariée à Samuel Blum puis à Nathan Bluem, mon ancêtre, au 6è degré (arrière- arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père).  Le toit de la halle a été réalisé sur le même modèle que l’ancien toit de la synagogue.

Torah, à la maison du patrimoine

Torah, à la maison du patrimoine

Il y eu cependant un collabo dans le village, un certain Saunier Il occupait l’une des maisons des juifs, lui aussi. Il a voulu dénoncer le père de Joseph car il écoutait Radio Londres. Mais contre la force et la solidarité qui régnait au sein de ce village, il n’a pas osé.

En me promenant dans Durmenach. Rue du 29 février 1848, date du Judenrupel
En me promenant dans Durmenach. Rue du 29 février 1848, date du Judenrupel
En me promenant dans Durmenach. Rue du 29 février 1848, date du Judenrupel

En me promenant dans Durmenach. Rue du 29 février 1848, date du Judenrupel

Il m’explique aussi que, dans cette recherche de l‘histoire du village, ils ont recherché les anciens noms de rue pour les juxtaposer avec les noms actuels. La place où se trouvait la maison d’Alexandre Hauser et la synagogue portait le nom de Pfeiffel. Les membres de l’association se demandaient vraiment pourquoi, ce qu’était ce nom. Ils ont découvert que c’était le surnom du fils d’Alexandre. Des histoires comme ça, il en a plein sa besace ! Il me montre les différentes maisons autour de la place. Elles étaient toutes propriété d’Alexandre Hauser. Il me désigne la maison aux volets bleus où se déroulaient les fêtes et les bals de la communauté. Il y avait là aussi, un peu plus loin, un autre bain rituel.

Plafond de l'église de Durmenach

Plafond de l'église de Durmenach

Je rencontre, ensuite, grâce à Joseph, la première adjointe au maire et élue au conseil général, Sabine Drexler. Elle est aussi présidente de la société d’histoire de Durmenach. Qu’est-ce qu’ils sont sympas, ces Alsaciens ! Sabine Drexler veut me faire connaître Jean Camille Bloch. Cet homme est à la retraite et continue à faire des conférences.  Ce monsieur se centre uniquement sur la généalogie de la communauté d’Alsace. Le musée œuvre pour faire connaître cette histoire aux plus jeunes. Le musée remonte jusqu’aux années 1695.

Le premier nid de cigogne que je vois. Sur le "château" de Durmenach
Le premier nid de cigogne que je vois. Sur le "château" de Durmenach
Le premier nid de cigogne que je vois. Sur le "château" de Durmenach
Le premier nid de cigogne que je vois. Sur le "château" de Durmenach

Le premier nid de cigogne que je vois. Sur le "château" de Durmenach

Joseph me demande où je mange ce soir… Ben, dans mon idée, je partais à Hagenthal le Haut puis le bas et je taillais la route ! … Il m’invite à partager le repas des bénévoles du village qui ont œuvré pendant la Journée citoyenne et Sabine Drexler m’invite à dormir chez elle ! Une invitation comme ça, venant du fond du cœur, ça ne se refuse pas ! Son mari s’appelle aussi... Roland ! Je pars donc d’abord visiter à pied le village et découvre mon premier nid de cigognes sur la cheminée du château. Ça porte bonheur, dit-on ! J’entre dans l’église et apprend que la peinture, fresques de Carlo LIMIDO, du plafond de l’église représente des habitants du village qui ont servi de modèles, à l’époque où elle a été réalisée, en 1943.

Une dame rencontrée sous la halle et qui utilise une ceinture porte-bébé très originale !
Une dame rencontrée sous la halle et qui utilise une ceinture porte-bébé très originale !

Une dame rencontrée sous la halle et qui utilise une ceinture porte-bébé très originale !

Puis, une fois le tour du village terminé, que faire ? Je demande le nombre de kilomètres à faire jusqu’à Hagenthal. 15, me dit-on, pas plus, et peu de relief. 15 kilomètres seulement ? J’ai trois heures devant moi. Je laisse mes sacoches arrières, vais visiter les villages, et reviendrais pour le repas du soir.

Encore un blockhaus, entre Durmenach et Hagenthal, en plein champs

Encore un blockhaus, entre Durmenach et Hagenthal, en plein champs

Finalement, pour aller à Hagenthal-le-Haut… ça monte ! 

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Evidemment, j’aurai dû m’en douter.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Mais la surprise c’est que cela redescend aussi sec tout de suite après la côte, ça redescend même plus raide que ça ne monte ! Mince, je vais être obligée de me refaire la côte… Bon, je suis partie, je continue !

Je trouve, sur les indications d’un habitant, l’entrée du cimetière complètement dissimulée derrière un bouquet d’arbres, cela le rend mystérieux. Il est tout au fond d’une esplanade en herbe séparant deux maisons. L’une en ruine, l’autre non. Un panneau avertit du danger de tombes menaçant de s’écrouler. Le portail est fermé avec un fil de fer. Pauvre cimetière abandonné… Il n’y a pas de synagogue, à Hagenthal-le-Haut.

Cimetière d'Hagenthal-le-Haut. Danger de chutes de pierres tombales. Rue de l'école
Cimetière d'Hagenthal-le-Haut. Danger de chutes de pierres tombales. Rue de l'école
Cimetière d'Hagenthal-le-Haut. Danger de chutes de pierres tombales. Rue de l'école
Cimetière d'Hagenthal-le-Haut. Danger de chutes de pierres tombales. Rue de l'école
Cimetière d'Hagenthal-le-Haut. Danger de chutes de pierres tombales. Rue de l'école

Cimetière d'Hagenthal-le-Haut. Danger de chutes de pierres tombales. Rue de l'école

Puis je me rends au cimetière Hagenthal-le-Bas et, comme devant l’autre un panneau indique qu’il est dangereux d’y entrer. De toute façon, il est fermé par une chaîne. Je renonce.

Cimetière d'Hagenthal-le-Bas

Cimetière d'Hagenthal-le-Bas

Puis sur les indications d’une dame à vélo avec son enfant, (« Dis, maman, c’est quoi un ancêtre ? » demande l’enfant une fois que je leur ai brièvement explique ma démarche) je suis une piste cyclable qui relie les deux communes, la haute et la basse. Mais aucun relief vraiment notable … Je me rends à la synagogue, aujourd’hui occupée par un atelier d’artiste, Christophe Holher. Quand j’arrive, il est au piano, et joue une musique dissonante, contemporaine, bien en harmonie avec ses œuvres. C’est Noël, à Altkirch qui m’avait dit qu’aujourd’hui il ouvrait son atelier au public, cela tombe bien. Par contre, les indications que j’ai trouvées sur internet, quant aux traces anciennes à l’intérieur de ce lieu de culte, tout est faux ! 

Atelier HOLHER, "L'ancienne synagogue". Christophe HOLHLER artiste plasticien
Atelier HOLHER, "L'ancienne synagogue". Christophe HOLHLER artiste plasticien
Atelier HOLHER, "L'ancienne synagogue". Christophe HOLHLER artiste plasticien
Atelier HOLHER, "L'ancienne synagogue". Christophe HOLHLER artiste plasticien
Atelier HOLHER, "L'ancienne synagogue". Christophe HOLHLER artiste plasticien
Atelier HOLHER, "L'ancienne synagogue". Christophe HOLHLER artiste plasticien

Atelier HOLHER, "L'ancienne synagogue". Christophe HOLHLER artiste plasticien

« Cette synagogue date de 1740. Elle a remplacé d’autres édifices de la même confession sur cette même place. Sa première transformation date de 1804 et elle sera restauré en 1860.

En 1808 on dénombrait dans ce village exerçant le culte mosaïque. La communauté juive disparaît après la première guerre mondiale, la synagogue désaffectée est vendue et transformée en atelier de forgeron par Emil Schmitt dit « Öler Mili ». Ce dernier créa l’ouverture béante sur la façade côté rue.

En 1994 elle fut achetée par Michel Schmitt, il accepta de la revendre au plasticien Christophe  Holher qui fit rénovation complète en 2003. »

Je retourne à Hagenthal-le-Haut. Il commence à pleuvoir légèrement. J’ai mis beaucoup de temps pour arriver là et j’ai toute la côte à remonter. J’en suis là de mes réflexions quand je vois une voiture qui se gare devant une maison, une voiture avec… un grand coffre. Je m’approche et de mon air le plus sympathique et souriant possible je demande au monsieur qui en descend s’il pourrait me rendre un petit service. « Ça dépend quel service !? ». « M’emmener en haut de cette côte ! ». Noël, c’est son prénom, me donne immédiatement son accord ! Il vide le coffre de ce qu’il contient, il revient visiblement de la déchetterie. Sa fille, qui arrive, ira au village à pied, ça ne la dérange pas. La pluie s’accentue, s’accélère, s’intensifie. Quel homme sympa ! Il me pose tout en haut de la côte, sur le parking d’un restaurant.

J’arrive à temps pour l’apéro et le repas. Petite bière avec de l’amer Sommer, un breuvage alsacien qu’ils appellent l’amer bière, ce qui fait dire à celui qui me sert, qu’ici, en Alsace, il y a la mer et la bière ! Salade verte, tranches de porc avec une sauce… antillaise ! frites et légumes. Un gâteau, une forêt noire, excellente. Les gens autour de la table sont sympas et intéressant. Il y a Nicolas, dont le père organisait une course internationale de vélo amateur, ici, dans la région. Mais du jour où on a voulu lui imposer des cyclistes professionnels, il a jeté l’éponge et abandonné, ce n’était plus le même état d’esprit. Il y a le monsieur qui connaît toutes les plantes et les champignons comestibles et qui organise des randonnées à l’issue de laquelle les promeneurs confectionnent un repas avec la récolte. ET tout ça parce, quand il n’y a plus de champignons, il s’ennuie ! Il y a aussi celui qui me raconte que, dans le village un concours a été organisé auprès des enfants : « Dessine la cabane de tes rêves, nous la réaliserons » ! Un dessin a été choisi et la cabane a été construite lors d’une journée citoyenne, la même… sauf qu’elle ne monte pas jusqu’au ciel. Toute en bois, dans la forêt.

Quand Sabine voit que je commence à fatiguer, elle me propose de m’emmener chez elle. Elle en voiture, moi qui la suis à vélo. J’allume les lumières clignotantes de mon casque et celle au guidon sous l’œil étonné d’un enfant : « Tu ne trouves pas que je clignote comme un arbre de Noël ?! ».

Je dors dans la chambre de leur fils, partit habiter Montréal où il étudiait et où il a rencontré l’amour.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Elle et Joseph sont cités dans un livre : Juifs d'Alsace au XXe siècle, ni ghettoïsation ni assimilation aux éditions La nuée bleue, sous la direction de Fredy Raphaël qu’elle me prête. D’autre livres évoquent l’histoire de Durmenach : « Durmenach se souvient. Tome 1 ». Dès qu’il a été publié, tous les exemplaires ont été achetés !

J’ai fait 58 km aujourd’hui.

Elle me le prête pour la soiré

Elle me le prête pour la soiré

Dimanche 25 mai

Le matin nous avons téléphoné à Jean-Camille Bloch, j’ai noté son adresse mail. Puis quand Roland, le mari de Sabine est revenu du bureau de vote (élections européennes), nous sommes partis ensemble à vélo, il voulait me mettre sur le bon chemin, j’ai cela trouvé vraiment sympa ! Il m’a raconté beaucoup de choses sur l’histoire de l’Alsace, mais je ne les ai malheureusement pas enregistrées.  Il m’a emmené jusqu’à Vieux Ferrette, Koestlach, Mooslargue, et m’a laissé à Seppois-le-Bas.

Sur une cheminée, un autre nid de cigognes trône.
Sur une cheminée, un autre nid de cigognes trône.

Sur une cheminée, un autre nid de cigognes trône.

Les "Malgré nous", ces Alsaciens qui se sentaient Français, obligés de combattre aux  côtés des Allemands

Les "Malgré nous", ces Alsaciens qui se sentaient Français, obligés de combattre aux côtés des Allemands

J’ai discuté avec une motarde allemande qui se reposait. Elle déteste les autoroutes et préfère ces petites routes tranquilles. Elle vient de Stuttgart et se rend en Provence.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
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Monument du régiment : Le général de LATTRE DE TASSIGNY lance, le 14 novembre 1944, l’offensive qui conduira la première armée française en Alsace.

Le régiment d’infanterie du Maroc (devenu à ce jour Régiment d’infanterie Char de Marine), commandé par le Lieutenant-Colonel LE PULOCH placé sous les ordres de la Première division blindée, prend part du 18 au 21 novembre à la course du Rhin.

Le 19 novembre, sur la terre Alsacienne, le 4ème escadron du R.I.C.M. commandé par le Capitaine POL, renforcé d’un peloton de char, d’un peloton porté et d’un peloton de tanks destroyer est arrêté devant SEPPOIS LE BAS par un barrage antichar, l’ennemi est engagé par le feu. A 11 heures, le barrage levé, l’attaque est lancée. Le char ASSAS est détruit par un canon antichar.

Le combat s’engage dans le village, qui est chèrement disputé, il est pris à 14h.

Le général de LATTRE DE TASSIGNY écrira « l’honneur en revient aux coloniaux du Colonel LE PULOCH ». « Honneur entre tous désiré ». SEPPOIS LE BAS est le premier village qui retrouve sa patrie.

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Il y a beaucoup d’étangs dans cette région, j’ai d’ailleurs pique-niqué au bord de l’un d’entre eux. Il y a une caravane abandonnée. De loin, l’on aurait dit une maisonnette, mais c’est parce qu’elle était recouverte d’une toiture. Il y avait même une cabane- toilettes, avec un rouleau de PQ ! Pas d’eau dans la chasse, mais un jerrican à moitié plein en a fait office.

Un peu plus loin, un panneau et une borne accrochent mon regard : kilomètre 0 !
Un peu plus loin, un panneau et une borne accrochent mon regard : kilomètre 0 !
Un peu plus loin, un panneau et une borne accrochent mon regard : kilomètre 0 !

Un peu plus loin, un panneau et une borne accrochent mon regard : kilomètre 0 !

Borne frontière modèle 1940.

Cette borne numérotée « 0 », les occupants l’avaient érigée à l’emplacement précis où passe la limite administrative séparant le Territoire de Belfort du département du Haut-Rhin, fixé par le cours de la Suarcine sur cette route reliant Courtelevant à Seppois-le-Bas (Nationale 463 : Bâle à l’Isle-sur-le-Doubs).

Pour les Allemands de l’époque, cette pierre signifiait que depuis le 20 juin 1940, « Ici commence le grand Reich » et que la population alsacienne qui désirait rester à l’intérieur de cette nouvelle frontière devait se conformer aux nouvelles règles établies. Ce fut aussi la première vision qu’eurent les Libérateurs lors de l’entrée en Chère province le 19 novembre 1944.

Elle fut le témoin de nombreuses arrestations de 1940 à fin 1944. Dans ses alentours tombèrent près d’une centaine de jeunes femmes et hommes de toutes origines et horizons, venu(e)s pour chasser l’occupant lors des combats du 19 au 27 novembre 1944.

Passants, ayez une pensée pour eux !

Seppois-le-Bas Mémoire : La «Borne 0» inaugurée Publié dans le panorama le Jeudi 15 novembre 2018 à 05:36:45 © Dna,

Jeudi le 15 Novembre 2018 Droits de reproduction et de diffusion réservés Seppois-le-Bas Mémoire: La «Borne 0» inaugurée La Borne 0 a été inaugurée à Seppois-le-Bas. Elle trônait jusqu'en 2014 le long de la route menant de Seppois-le-Bas à Réchésy et Courtelevant, non loin du monument des Diables rouges et des infirmières, juste à côté du petit cours d'eau de la Suarcine, qui marque la limite entre le Haut-Rhin et l'Alsace du Territoire de Belfort sur un petit monticule Elle avait disparu lors de divers aménagements routiers et l'historien Pierre Mattin, de Suarce, ainsi que d'autres personnes, s'en sont émus. Ils l'ont donc rappelée aux bons souvenirs du... Souvenir français de Réchésy et environs, qui a pris contact avec celui de l'arrondissement d'Altkirch. C'est ainsi que les deux présidents, Claude Reininger pour Réchésy et Clément Heinis pour Altkirch, ont mené l'enquête. Puis, avec l'aide précieuse du conseiller départemental Rémy With, du tailleur de pierre José Figuera, de Réchésy, et de l'Agence routière du Sundgau, ils ont fait procéder à la remise en place de la borne. Pour des raisons de sécurité, elle est à présent placée sur un petit monticule, au-delà du fossé, et reliée à la route par un petit pont.

L'inauguration officielle de la Borne 0 et du panneau explicatif réalisé par le Souvenir français de l'arrondissement d'Altkirch a eu lieu lundi 5 novembre. Le couper de ruban s'est déroulé en présence de représentants du Souvenir français, d'André Manné (UNC), Jean-Marie Hislen (Uiacal), Rémy With, vice-président du conseil départemental, Claude Burgy, maire de Seppois-le-Bas, et ses adjoints, Jacqueline Heald, adjointe au maire de Réchésy,

17/06/2019  - panoramapresse.haut-rhin.fr/imprimer-article/12550 2/2 Conseil départemental du Haut-Rhin ainsi que Jean-Marc Grienenberger et Daniel Peter, de l'Agence territoriale routière du Sundgau.

Dans son allocution, Clément Heinis a rappelé les combats meurtriers livrés dans cette zone pour libérer l'Alsace : ceux du transformateur de Réchésy, de l'Oberwald de Friesen, de Seppois, Pfetterhouse, Ueberstrass et de la vallée de la Largue. « Cette borne a été le témoin de nombreuses arrestations, de 1940 à 1944. Dans les alentours, des centaines de combattants sont tombés, jeunes hommes de tous horizons et de toutes origines, venus chasser l'occupant lors des combats du 19 au 27 novembre 1944. Cette borne fut aussi la première vision de nos libérateurs lors de leur entrée en Alsace, le 19 novembre 1944 ». Rémy With a félicité les deux présidents et le Souvenir français pour leurs initiatives en faveur de la mémoire collective, affirmant que « C'est en connaissant le passé que l'on prépare l'avenir et préserve la paix ». C.H

Département du Territoire de Belfort

Département du Territoire de Belfort

En hommage aux ambulancières du 25ème bataillon médical et en souvenir de ses morts. En mémoire des ambulancières de la 1ère armée française
En hommage aux ambulancières du 25ème bataillon médical et en souvenir de ses morts. En mémoire des ambulancières de la 1ère armée française
En hommage aux ambulancières du 25ème bataillon médical et en souvenir de ses morts. En mémoire des ambulancières de la 1ère armée française
En hommage aux ambulancières du 25ème bataillon médical et en souvenir de ses morts. En mémoire des ambulancières de la 1ère armée française

En hommage aux ambulancières du 25ème bataillon médical et en souvenir de ses morts. En mémoire des ambulancières de la 1ère armée française

« Ils allaient l’âme sans épouvante et les pieds sans souliers » V. Hugo

Le 21 novembre 1944 le commandement allemand se fixe comme objectif d’atteindre la frontière suisse au saillant de Porrentruy et de couper les forces françaises en deux tronçons. Il lance deux contre-attaques le 21 puis le 23. Les routes de Delle à Bâle et de Delle à Seppois sont coupées une première fois pendant une journée, une deuxième fois pendant 24 heures. Les actions des 1e et 4e DB, des coloniaux du RCCC, du RICM, du 2/6 RIC et du 8DRI contraignent l’ennemi à se replier.

Le 26 à 8h45, 4 bataillons de la Wehrmacht appuyés par des chars s’élancent à nouveau à l’assaut de la centrale de Rechesy.

A 9h30, à bout de munitions, ses défenseurs doivent se replier, la route est coupée une troisième fois, une contre-attaque du 152 R.I échoue.

Une section du bataillon médical de la 9ième D.I.C est prise entre deux feux, le médecin capitaine Cheynel est tué, trois ambulancières grièvement blessées, mais le cran de l’une d’elle en impose à l’adversaire qui laisse passer les ambulances. Spontanément une compagnie du groupe mobile d’Alsace avance vers le point menacé en avant duquel se concentre les feux de l’artillerie du9ième D.I.C.

Une contre-attaque est menée par un bataillon du 2ème zouave pendant que le 152 R.I agit de front contre la centrale électrique qui est reprise.

Nos ligne de communication avec le Rhin et Mulhouse sont rétablies à 17h15.

De là, j’ai continué jusqu’à Courtelevant, deux tours l’une au-dessus de l’autre accrochent mon regard.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Grive musicienne ?

Grive musicienne ?

Puis j’arrive à Delle et à Delle je retrouve l’EuroVélo6.

La francovélosuisse. Entre Alsace et Jura 645. Les étangs du Sundgau 644. Lötschber 64. Jura Belfort

La francovélosuisse. Entre Alsace et Jura 645. Les étangs du Sundgau 644. Lötschber 64. Jura Belfort

Cigogne cherchant sa pitance dans un pré.
Cigogne cherchant sa pitance dans un pré.

Cigogne cherchant sa pitance dans un pré.

Une maison enjambe l’Allaine, une petite rivière, au courant vif. Un bel oiseau, factice, celui-là, la met en valeur.

Une maison enjambe l’Allaine, une petite rivière, au courant vif. Un bel oiseau, factice, celui-là, la met en valeur.

Il fait chaud et toute une ribambelle de jeunes gymnastes en compétition, sans doute, tente une petite baignade. 

Il fait chaud et toute une ribambelle de jeunes gymnastes en compétition, sans doute, tente une petite baignade. 

J’imaginais Montbéliard très industrielle mais la piste cyclable nous fait longer un parc magnifique rempli de promeneurs de tous âges, à pied, à vélo… Et parsemé de sculpture et de d’objets scientifiques.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

La (ou le) Tour de l'Évolution présente simultanément deux informations concernant notre planète Terre, son histoire naturelle et l'observation de sa rotation.

-Sur le socle se déroulent (de la droite vers la gauche) les phases principales de l'évolution depuis 4,6 milliards d'années qui est l'age qu'on lui donne actuellement. Cette durée est découpée par tranches de 100 millions d'années. Une partie d'environ 30° est dédiée au futur.

-Dans le cône translucide en acier inox se balance un Pendule de Foucault. 

Selon un principe physique mis en évidence par J.B. Léon Foucault en 1851, le mouvement pendulaire régulier d'un objet devient autonome du mouvement d'un autre objet qui lui fait socle : la boule et son mouvement de balancier se 'désolidarise' ainsi du mouvement de rotation de la Terre.
Le pendule oscille dans un plan constant mais notre perception est inversée : nous voyons tourner le plan d'oscillation du pendule d'environ 11° par heure dans le sens des aiguilles d'une montre alors que c'est nous, la structure, la ville de Montbéliard (...) qui tournons autour du plan d'oscillation de la boule. 

Le pendule de Foucault est le seul dispositif qui permet d'observer la rotation de la terre depuis son sol.
Afin de maintenir son mouvement dans la durée, le pendule est entretenu par un dispositif électromagnétique léger qui compense simplement le ralentissement naturel de la boule dans l'air, sans influencer sa trajectoire.

 

Notice technique : Longueur du câble : 10 m, poids de la boule : 28 Kilos.
Mouvement entretenu par un système électromagnétique.
Rotation complète du plan d'oscillation en 32 heures 28 minutes 27 secondes. Aux pôles, le plan d'oscillation d'un pendule fait son tour complet en 24 h (23 h 56 minutes exactement : Jour Sidéral). A l'équateur, le plan d'oscillation ne tourne pas. Entre ces deux extrêmes, il faut diviser le temps sidéral par le sinus de la latitude du lieu pour connaître la durée de rotation du plan d'oscillation d'un pendule.

Jean Bernard Léon FOUCAULT (1819 - 1868)
Sa passion pour la science et l'expérimentation croisait souvent son talent de mécanicien et d'opticien. Il cherchait à mettre en valeur l'imperceptible en suivant les grands débats scientifiques de son époque. Sa première réalisation dans le domaine de la physique fut un ingénieux système optique rotatif capable de piéger la lumière pour en mesurer la vitesse. Il vérifia ainsi par l'observation la théorie ondulatoire de Fresnel qui était alors en débat. Par ailleurs, journaliste chargé des questions scientifiques au "Journal des Débats", ses publications lui ouvrirent une sérieuse audience parmi les spécialistes. Il y traitait de l'acoustique, de la télégraphie électrique, des techniques ferroviaires, de la thermodynamique, des expéditions autour du monde... 
Lorsqu'il "lança" son pendule au Panthéon en 1852, sa renommée s'étendit au-delà du cercle scientifique. 


Dans les années qui suivirent, il participa à la mise au point d'ingénieuses mécaniques présentées dans les expositions universelles ce qui lui donna l'idée de réaliser un système électromagnétique pour entretenir le mouvement du pendule. Toujours porté par le principe physique de l'indépendance du mouvement pendulaire, il réalisa les premiers gyroscopes, qui très vite se retrouvèrent partout où se posaient des problèmes de navigation (bateaux, avions…). 


Il conçu toutes sortes de régulateurs et travaillant pour l'observatoire de Paris, il démontra par la théorie que les grands objectifs optiques à visée directe de l'époque atteignaient leur limite. Conjuguant alors ses connaissances théoriques et son savoir technique, il réalisa par étape, plusieurs télescopes à miroir parabolique qui devinrent progressivement la référence pour les astronomes contemporains. Il savait plus que tout autre trouver un artisan de génie, importer un brevet étranger qu'ignorait l'industrie française, travailler avec les meilleurs physiciens et produire la synthèse de ces informations jusqu'à la fabrication. En rajoutant à ces recherches sa passion pour la photographie et son goût pour l'observation des étoiles, du Soleil et des phénomènes lumineux, il opéra de profonds changements de méthodes et de matériels dans les observatoires. 

 

Un peu plus loin, rencontre surprenante avec un perroquet. Sa propriétaire est très bavarde et très fière de nous dire tout ce que son Paquito sait dire et fait. Bon, là, il est muet. Serait-il timide ? quand il pleut ou qu’elle ne peut pas le sortir, il dit « Chier ! » ; « Pi-pi-pigeon ! » car il adore voir ses compatriotes en liberté par la fenêtre ; « sortir ! » quand il veut aller dehors, etc…

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
La piste passe sous une passerelle réservée aux moutons.
La piste passe sous une passerelle réservée aux moutons.

La piste passe sous une passerelle réservée aux moutons.

Etouvans. Là, j’aimerai bien dormir chez ce wormshower. Je lui envoie un message un peu avant. Comme, de toute façon c’est sur mon chemin, je m’y arrête. Juste avant ce village la piste cyclable quitte le canal du Rhin au Rhône, traverse la départementale et monte, monte… au point où je me demande si je ne vais pas la prendre, cette route. Finalement, je demande à une personne si elle connait ce Pierrick Ballestrière. Il cherche sur internet, sur son portable et le trouve. Je regarde sur la boîte à lettres, il habite bien là. Les remarques sur son profil sont encourageantes. Il n’a pas répondu à mon message, mais c’est normal, le site mentionne qu’il n’est pas très réactif. Je me dis qu’il ne doit pas être très loin, car, en passant sur le chemin, je vois que du linge sèche et devant chez lui sa voiture et ses trois sièges enfants est là. Une voisine, au bout d’un petit moment s’enquiert de ma présence et confirme que la famille est dans le village rendre visite à un bébé qui vient de naître. Elle me donne le numéro de téléphone de la mère car cette voisine a un fils du même âge que l’un des enfants Ballestrière. J’appelle. La dame semble ennuyée. « On ne peut pas vous accueillir, nous avons un bébé, un troisième enfant, on arrive dans 10 mn ». J’attends donc encore un peu. Je suis devant la maison, sur la pelouse. Il n’y a pas de barrière ni de mur qui la séparent de la route. Quand il descend de sa voiture, le gars est furax ! « Vous êtes sur une propriété privée ! Vous n’avez rien à faire là ! partez ! Qui vous a donné mon adresse ! on ne vous hébergera pas ! Etc… ». Moi, je lui dis ok, pas de problème, je m’en vais, oui, je pars… mais j’ai le cœur gros. Il est tard, plus de 18h, je monte sur mon vélo. Je suis très bien reposée. Il fait encore grand jour et très beau, la route redescend maintenant. Je demande à une première maison, mais ils ne sont même pas encore propriétaire, une deuxième mais dans leur garage, ce n’est pas possible, il y a leurs deux voitures (je pense : et moi, je ne suis pas plus importante qu’une voiture, elle ne pourrait pas dormir une nuit dehors ? Mais je ne dis rien). Ils me disent que, plus loin, sur la piste le long du canal se trouve une halte, boisson, gîte, et même réparateur de vélo ! Ok, j’y vais, c’est un peu loin, il n’y a plus personne qui circule à cette heure avancée de la journée.

Héron cendré

Héron cendré

J’arrive à la halte décrite par le couple de retraités. Fermée, bien sûr, tout comme le magasin de vélo. Par contre, sur le côté, une porte est ouverte. Deux papys papotent. « Excusez-moi… vous n’auriez pas un abri pour moi, pour la nuit ? ». « Bon, je te laisse, tu ne vas pas dormir tout seul, cette nuit ! » lui lance son compère. « Attendez-moi en bas, il y a un garage ». J’y vais, c’est grand, tout un fatras de choses, la maison est au-dessus, un ancien hôtel et le magasin de vélo. Des chaises, des étagères, une remorque, un réservoir d’eau, de vieilles serviettes éponge et une grosse couverture bleue, très épaisse… pas trop propre par terre. Il arrive avec sa petite voiture, me rejoins. Celui que je surnomme Jean, cela lui va bien, le seul à qui je n’ai pas demandé son prénom, donne un petit coup de balai. « Je vais vous chercher de l’eau ! ». Il repart avec sa voiture, revient, toujours en voiture, avec un jerrican à moitié plein. Puis s’en va en me souhaitant bonne nuit. Quel brave homme ! Sans lui, où serai-je allée ?

Ici c’est calme, seul le bêlement des moutons, le gargouillis (un tuyau fait des bulles, pour oxygéner leur eau) d’une bassine où nagent des poissons et le piaillement et le va et vient des hirondelles que je perturbe, quelques voitures qui passent au loin. Le soleil se couche, dans le champ, derrière les moutons.  Là, au moins je vais me coucher tôt, il faut bien trouver des compensations à la déception de ne pas dormir au chaud dans un lit ! Mais quand Antoine m’annonce les premiers résultats des élections européennes, je suis effondrée ! Le FN en tête ! Au secours !

« Mon lit »

« Mon lit »

Le garage

Le garage

Là, au moins je vais me coucher tôt, il faut bien trouver des compensations à la déception de ne pas dormir au chaud dans un lit ! Mais quand Antoine m’annonce les premiers résultats des élections européennes, je suis effondrée ! Le FN en tête ! Au secours !

Je mange de la soupe japonaise, la moitié, et puis je ne sais plus quoi.  Pour les toilettes, ce soir et cette nuit ce sera dans l’herbe, derrière les arbres ! Je plie la grosse couverture bleue en deux, excellent matelas et isolant du sol, froid. Par contre je me rendrais compte qu’un malotru a ch… dans les serviettes de toilettes qui sont juste à mes pieds…

J’ai fait 64 km aujourd’hui.

Je me réveille à une heure du matin, j’ai froid bien que j’aie conservé tous mes vêtements. Hier soir j’ai fait une toilette de chat grâce à l’eau du jerrican.     

Mes voisines, les hirondelles, à moins que ce ne soient des martinets

Mes voisines, les hirondelles, à moins que ce ne soient des martinets

Lundi 27 mai

Réveillée à 5h30, je me rendors jusqu’à 6h30. Je fais réchauffer la soupe d’hier, des pâtes, ça tient au corps ! et je pars à 7h00. La nuit a été courte, mais bon, j’ai dormi.

L’Isle-sur-le-Doubs et, non pas sa mairie mais la maison commune, joli nom, camarade !

 

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Je collectionne les photos de lavoir. Un voilà un qui me plaît, à l’abri dans une grotte !

Lavoirs
Lavoirs

Lavoirs

Ils ont le sens des mots, dans ce village, voici Le chemin de la vie des morts… ressuscités ? Il pleut un peu, je vais tester ce nouveau pantalon imperméable.  ​​​​​​​

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Quand le Doubs prend de la vitesse et cascade un peu, un canal permettant la circulation des bateaux prend sur la droite, dans le sens du courant

Le Doubs

Le Doubs

Mairie de poche pour le petit village de Pompierre-sur-le-Doubs

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Son lavoir et son saint Léger

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Se repérer grâce aux bornes qui jalonnent la piste cyclable

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Photo prise pour une bonne copine : un local sûrement pas trop cher où s’installer, écrire et faire écrire (animer des ateliers d’écriture) et puis proposer une halte aux passants affamés, assoiffés, un lit et un lave-linge pour les chemineaux.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Photo prise pour une bonne copine : un local sûrement pas trop cher où s’installer, écrire et faire écrire (animer des ateliers d’écriture) et puis proposer une halte aux passants affamés, assoiffés, un lit et un lave-linge pour les chemineaux.

« Dis, papa, c'est loin la mer ? »

« Tais-toi et pédale ! »

(Plagiat de :

« Dis, papa, c'est loin l'Amérique ? »

« Tais-toi et nage ! »

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

A Clerval je m’arrête dans un bistrot, Le Monfort, pour boire un café.

Puis je rebrousse chemin et me rends au supermarché faire quelques emplettes. Des sachets de soupe instantanée aux champignons, du jambon fumé à l’os du GAEC de Randevilliers, dans le Doubs.

Un peu avant Roche-lès-Clerval
Un peu avant Roche-lès-Clerval

Un peu avant Roche-lès-Clerval

A Roche-lès-Clerval, après une bonne petite montée (la piste quitte parfois le tracé du canal), je me change derrière le mur d’une entreprise, échangeant mon cuissard court contre un long. Puis, dans la fontaine du village c’est la grande lessive sous l’œil étonné et attentif, peut-être aussi un peu inquiet d’un habitant. La grande lessive !

La grande lessive !

La grande lessive !

Mais que diable viennent faire ces vaches ici, coincées entre Doubs et canal !?

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Iris jaunes, bucoliques
Iris jaunes, bucoliques

Iris jaunes, bucoliques

Halte à côté de l’écluse, j’ai retrouvé le canal, pour un repas et l’étendage de ma lessive. Petite soupe de ce velouté acheté à Clerval tout en mangeant ce fameux jambon, quel délice, une salade de tomate et de graines de céréales. A la fin, un thé fumant finira de me réhydrater. Tient ! un bateau passe l’écluse, c’est le premier que je vois depuis que je suis partie. Le pilote m’apprendra que, maintenant les écluses sont automatiques ! Une simple télécommande suffit à les actionner. On n’arrête pas le progrès, ma brave dame. Le personnel des Voies Navigables de France (VNF) continue cependant à circuler et à être vigilant. Je les verrai souvent dans leur véhicule ou même en train de nettoyer les panneaux

Pique-nique et séchage du linge à la hauteur de l'écluse

Pique-nique et séchage du linge à la hauteur de l'écluse

Chemin du ruisseau des grenouilles

Chemin du ruisseau des grenouilles

Cherchant de l’eau à Baume-les-Dames pour remplir mes bidons et des toilettes, pour vider ma vessie, je ferai la connaissance de Thierry. Un homme très sympathique. Grand, barbu, basané, posé sur un banc. Il m’indique les sanitaires au fond du parc de jeux pour enfants. Il veille sur mon vélo et tout son barda. En revenant je discute avec lui. SDF, il a été légionnaire, en a vu de toutes les couleurs, s’est déplacé dans de nombreux pays, a vu de bien vilaines choses, en a fait de pas bien belles. Et maintenant, sans aucun revenu, ni couverture sociale, il sillonne la région. Les gens lui donnent ce qu’ils peuvent, à manger, il les trouve gentils par ici. Il dort dans des abris incertains, mais toujours en respectant les cabanes ou les maisons en ruine où il trouve à s’héberger ; il n’a ni tente, ni réchaud. Il se refuse à dormir dans des foyers et ne veut dépendre d’aucune aide sociale. Et quand il fait extrêmement froid il se glisse dans deux duvets. Il se tient toujours propre, et ne boit pas, ça se voit. Il est très digne. Il a été légionnaire 10 ans, il en faut 15 pour toucher une retraite. Malade à peine trois fois depuis qu’il vit ainsi, sans adresse et sans argent, c’est à l’hôpital qu’il s’est rendu. Il me parle d’un SDF comme lui qui a écrit un livre sur sa vie

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Graffiti sous un pont

Graffiti sous un pont

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Roche-lez-Beaupré.

La première citation du nom de « Roche » remonte à 1073 et le premier acte concernant cette communauté date de 1249.

Le village tire la première partie de son nom de cette barre rocheuse qui surplombe le Doubs, roche calcaire massive sur lesquelles seront édifiées les premières maisons et qui se prolonge vers l’intérieur du bourg.

La barre rocheuse rue du halage.

A la limite de Roche et de Thize s’installe une communauté ecclésiastique entourée de bois et de champs mais qui s’ouvre sur la prairie de Thise, « Bello Prato », appellation qui donnera Beaupré. Le rayonnement de cet établissement, doyenneté, puis prieuré, à nouveau doyenneté et enfin siège de la mission diocésaine, propriétaire de la seigneurie de Roche sera tel que Roche sera identifié par sa proximité avec Beaupré, d’où la préposition « lez » qui signifie « près de ».

Les religieux seront expulsés en 1791 et dans les bâtiments désertés Mégevand qui achète la propriété pour 40 000 livres, établira la première Manufacture d’horlogerie de Besançon, jusqu’à sa faillite : l’aventure n’aura pas duré neuf ans.

Beaupré deviendra propriété privée avec le premier empire et la maison actuelle ainsi que la chapelle située dans un parc de près de cinq hectares seront édifiés au milieu du XIXe siècle.

Ce mur de la rue du Vieux-roche repose sur la roche.

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Le port de barques

La traversée du Doubs au niveau de Roche existait depuis l’Ancien Régime puisque durant la Révolution un détachement militaire était chargé d’arrêter ls déserteurs qui s’y présentaient pour les conduire à Besançon. Pour ce poste la commune de Roche était tenue de fournir « le bois et la chandelle nécessaire ».

Pour franchir la rivière, il y avait le bac pour les animaux de trait, les animaux domestiques, les chariots et charrues et le batelet pour les personnes avec leurs volailles. Le service était assuré par un passeur, adjudicataire d’un bail concédé par l’Etat avec un cahier des charges. En 1857, le tarif de bac pour la traversée est de 3 centimes pour un cheval employé au labour ou une vache, de 2 centimes pour une paire d’oies ou de dindons, 10 centimes pour un cheval et son cavalier, valise comprise. Le bac, manœuvré aux rames, était guidé par un câble tendu au-dessus de la rivière à partir des deux rives.

Au XIXe siècle, le batelet permet aux Rochois d’aller travailler à la papeterie d’Arcier et au XXe siècle, en été, il sert principalement aux personnes Bisontines, qui se rendent aux sources d’Arcier, alors très prisées, pour s’y rafraîchir et s’y distraire.

Le dernier passeur, César Péquignot, d’Arcier, cessera son activité en 1955.

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Le café de la marine

Ce bâtiment construit en 1840 par Jean-Baptiste Gauthier reste connu sous le nom de « café de la marine ». Agrandi en 1900, il fut un hôtel-restaurant dont l’enseigne fut « restaurant du barrage ». Au départ ce fut une halte pour les mariniers qui y trouvaient aussi une écurie pour leurs chevaux.

Dans ce restaurant qui fonctionna jusque dans les années 1970, se déroulaient noces et banquets de la fanfare, des pompiers, des anciens combattants. Les plus hautes autorités administratives présentes à l’inauguration de l’école Monnot en 1955 y partagèrent de solides agapes. Les pêcheurs venaient s’y désaltérer en contant leurs exploits halieutiques.

Pour servir la clientèle en poisson frais, les restaurateurs successifs installaient un vivier dans l’eau, amarré à la pointe de terre entre Doubs et canal. De plus, ils étaient le plus souvent adjudicataires du bac qui assurait la traversée du Doubs et les touristes en profitaient pour se rafraîchir de vin blanc ou de limonade.

Le ponceau que l’on peut toujours voir en avant de la façade permettait d’enjamber le ru formé par les eaux pluviales dévalant la rive du barrage avant d’aller se déverser dans un puits perdu.

Cette maison était située près du premier puits du village qui, déjà cité en 1865 permettait d’approvisionner rochoise. C’est à présent un immeuble locatif.   

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L’usine Bugnot-Colladon

Après son incendie, l’usine Bugnot-Colladon est reconstruite à Roche en 1869, bénéficiant de la proximité du canal Rhin-Rhône, de la voie ferrée, de la route impériale et de l’existence d’une carrière dont les pierres serviront à l’édification des bâtiments. L’industrie était née à Roche.

L’usine à la fin du XIXe siècle

Cette usine distilla d’abord du maïs dont l’amidon donnait par fermentation, de l’alcool. Puis de la betterave à sucre.

Son développement spectaculaire fit de Roche la commune la plus peuplée du canton. En 1833 l’usine employait 270 hommes et 4 enfants travaillant 12 heures par jour.

Le développement de l’activité Bugnot-Colladon (l’Etat engrange une recette de 9 millions de francs en 1880) entraîna celui du village. Une coopérative sera créée, des cités pour loger les employés furent construites et l’entreprise participa au financement d’une nouvelle école, du bureau de poste et de la liaison téléphonique.

Deux entreprises vont naître de l’affaiblissement puis de la disparition de cette usine en 1902 : les engrais Monnot (formulation et commerce de matières fertilisantes) en 1896 ; les Ets Blondeau (fabrication d’éther éthylique et dénaturation des alcools) en 1899.

Le lotissement Canal / Laumenne occupe à présent l’emplacement de cette usine dont il reste encore quelques bâtiments, les caves et le mur datant du XIX siècle.

Publicité Bugnot-Colladon de 1882

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Le canal

C’est une loi de 1792 qui institue une liaison fluviale Rhin-Rhône par l’intermédiaire d’un cana artificiel. La création de ce canal va concerner 188 parcelles en nature de prés, champs et vergers sur le territoire de Roche sur près de 10 hectares et coûtera la somme de 38 863 à l’Etat pour expropriation.

Au temps des péniches quand le chemin de halage était planté d’arbres.

Les travaux seront exécutés de 1825 à 1828 et nécessiteront en outre la réalisation d’un barrage sur le Doubs. Une carrière, en bas de la promenade de la Cottote sera ouverte en 1826, pour fournir les pierres nécessaires à l’exécution des contreforts de la porte de garde et des culées du barrage. C’est sur une longueur de 2550 mètres que le canal sera creusé entre la porte de garde de Roche et l’écluse de Chalèze. Les déblais formeront les chemins de halage – occupé actuellement par l’euro vélo-route et le chemin de contre-halage.   

En 1879, suite à une directive du ministre Charles de Freycinet, l’approfondissement du chenal à 2,2 mètres de tirant d’eau permettant le passage de péniches de 300 tonnes de fret. En 1891, les statistiques font état de 269 750 tonnes de matériaux ayant transité par le canal : bois de toutes natures, matériaux de construction, charbon, produits agricoles et alimentaires, engrais et amendement minéraux, produits industriels, machines, etc.

A présent, il n’y a plus guère que les bateaux de plaisance à emprunter le canal dont les berges ont été restaurées de 2014 à 2016.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
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Une envie de… me prend… Je ne trouve nul endroit où satisfaire ce besoin naturel. Entre route, piste cyclable et canal, le paysage est tout à découvert. Pas un buisson, un bout de mur où s’abriter. A Malate, je tombe en arrêt devant un édifice haut perché à l’architecture plutôt futuriste. Késako ? Une bouée de sauvetage orange est plaquée contre la vitre. Sans doute une piscine ! Deux dames se posent la même question que moi. Nous discutons un moment, puis je poursuis jusqu’à un bar restaurant où je demande de l’eau pétillante et du sirop. On me sert une bisontine et de la menthe. Une quoi ? Avec son accent je ne comprends pas le nom de cette eau 100% locale ! J’en profite pour demander à la jeune serveuse l’utilité de ce bâtiment vu plus tôt. C’est une usine de traitement des eaux. Tient, si haut ! Je rends une petite visite aux lieux d’aisance. Puis je commence à chercher un hébergement pour la nuit. Ça capte plutôt mal et j’ai des difficultés à consulter le site warmshower.

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Et je repars en direction de Besançon, toute proche. En passant, un petit coucou aux deux dames. Je leur fais part de ma nouvelle info à propos de ce bâtiment futuriste.

Puis je m’installe juste avant Besançon sur un banc vermoulu où les fourmis ont installé leur nid. De là, j’admire la forteresse imaginée par Vauban. Messages, appels téléphoniques, en vain. Soit ils ne sont pas là, soit ils ne répondent pas. Une amie venue récemment habiter la ville n’y est pas en ce moment. Je cumule la malchance.

J’en suis là quand les deux dames s’arrêtent à ma hauteur. Je leur annonce que ce soir je dors à l’hôtel car je suis en galère pour trouver un toit pour la nuit ! Mais l’une d’entre elle, elle s’appelle Marie-Joseph dit "Marie-Jo" me dit qu’il n’en n’est pas question et me dit de venir chez elle. Elle me donne son adresse car elles sont en voiture. Alors là ! Incroyable ! Elle me donne quelques indications : les haras, la maison d’arrêt. Me dit aussi où trouver une pharmacie. Quelle générosité spontanée !

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Pour arriver chez elle, je quitte la piste cyclable direction la ville. Il faut passer un tunnel… interdit aux voitures ! Je demande mon chemin à une personne à vélo. Elle m’indique qu’il existe un autre tunnel réservé aux piétons et aux vélos, pour le trouver il faut reprendre la piste. Je n’avais jamais vu de canal passant dans un tunnel ! La piste le longe et ressort de l’autre côté. Je redemande mon chemin et trouve d’abord une pharmacie pour acheter de l’huile essentiel de lavande, pour mes coups de soleil et du tee tree pour les petits bobos. 

Je l’ai rejointe chez elle, son amie m’y attendait, le temps qu’elle aille garer sa voiture. Elles se sont rencontrées lors d’une promenade sur la piste cyclable il y a peu. Son amie a 80 ans et Marie-Jo 65. Elle habite un appartement sur les hauteurs de Besançon. Elle refuse que je l’invite au restaurant Elle a sorti sa voiture pour que j’y rentre mon vélo, à l’abri. Mon fils me dit que c’est « stylé » et que je dors « plus souvent sous un toit que par le passé ». Ce qu’il ne savait pas c’est que, pour la première fois je pars sans tente, sur les conseils de Roland ! Il peut se moquer et dire que « je me fais vieille », c’est un peu vrai ! Et puis aussi j’ai très peu roulé cette année, contrairement à d’autres années.

Elle me propose de me prêter sa robe de chambre ! Je décline sa proposition, sympathique. Pendant que je prends ma douche et lave un peu de linge, elle a fait le repas. Soupe, riz, quenelles en sauce, et comme dessert c’est comté et compote. Tout ce qu’il faut pour une cyclote comme moi : réhydratation et féculent, parfait ! Je dors dans la chambre de sa fille. Marie-Jo a travaillé dans un bar avec ses parents puis dans l’hôtellerie-restauration avec son mari. Puis dans l’hôtellerie-bureau, une expression que je ne connaissais pas et qui signifie tout simplement un hôtel sans restauration. J’imagine qu’elle n’a pas du beaucoup cotisé. Le repas et l’intérieur sont modeste, même si elle est propriétaire de son appartement dans ce petit immeuble. Après sa séparation d’avec son mari elle a travaillé comme lingère dans une maison de retraite comme lingère, puis à diverses tâches.   

J’ai fait 82 km aujourd’hui.

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Le Doubs : Mouthe (source) – Besançon – Verdun-sur-le-Doubs La Saône : (passe à quelques km de Dijon) - Verdun-sur-le-Doubs – Chalon-sur-Saône – Mâcon

Le Doubs : Mouthe (source) – Besançon – Verdun-sur-le-Doubs La Saône : (passe à quelques km de Dijon) - Verdun-sur-le-Doubs – Chalon-sur-Saône – Mâcon

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Hydrologie

Le Doubs est une rivière fort abondante mais irrégulière. Les étiages sont sévères en période estivale et la période des crues est très large, s’étalant de septembre à mai. Les crues ont deux origines : des pluies longues qui saturent les sols ou des pluies liées à un redoux et qui participent à la fonte du manteau neigeux.

Le débit moyen est des 176m²/s. A titre de comparaison, la Marne qui est la plus longue rivière française, possède un bassin deux fois supérieur en superficie mais un débit trois inférieur au Doubs.

Les crues historiques récentes sont celles de janvier 1955, mai 1983, février 1990, décembre 1995, février 1999, mars 2001, novembre 2002 et mars 2006. La plus forte crue du XXe siècle est celle de 1910.

Caractéristique. Longueur : 453 m. Bassin : 7710 km². Débit moyen : 176m²/s. Source : Mouthe (Jura). Confluence : Verdun-sur-le-Doubs (Saône-et-Loire) altitude : 175 m.

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Le Doubs

Ce nom d’origine celte (dubn) signifie noir ou sombre. Le Doubs est une rivière de montagne qui prend sa source à 937m d’altitude à Mouthe dans le département auquel la rivière a donné son nom, le Doubs (25). Il circule à travers une étroite vallée en forte pente ce qui lui donne une très importante dynamique fluviale propice à la production électrique. Le Doubs est aussi à l’origine floristique et faunistique de la vallée.

Globalement le Doubs a la forme d’un M avec de très longues jambes qui s’écoule d’abord vers le nord-est traversant, successivement le lac de Saint-Point, le lac de Chaleixon, puis le lac des Brenets et enfin le saut du Doubs, impressionnante chute de 27 m de haut.

Enfin, sur quelques dizaines de kilomètres, il marque la frontière entre la France et la Suisse où d’ailleurs il fait un crochet de quelques kilomètres par le Clos-du-Doubs pour changer brutalement de direction, de l’ouest jusqu’à Saint-Hippolyte où il est rejoint par le Dessoubre.

Après une courte remontée en direction du nord en amont de Montbéliard qu’il n’arrose pas, en s’écoulant dans la plaine de la Saône avant de se jeter dans la rivière à Verdun-sur-le-Doubs en Saône-et-Loire (71) et après avoir été rejoint par une autre rivière à qui il a donné naissance, la Loue.

Sa longueur totale est de 456 km pour ne franchir que 90 km à vol d’oiseau entre sa source et son confluent. C’est la 4è plus longue rivière de France derrière la Marne (525 km), le Lot (485 km) et la Saône (480 km).

Les principaux affluents du Doubs sont le Drugeon, le Dessoubre, le gland l’Allan ou l’Allaine, le Cusancin, l’Audeux, l’Arne, la Clauge, la Loue, l’Orain, la Sablonne, la Guyotte.  

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On désigne par cours d’eau tout chenal superficiel ou souterrain dans lequel s’écoule un flux d’eau continue ou temporaire. Généralement, ce terme s’applique aux chenaux naturels et on emploie le terme canal pour désigner les chenaux artificiels. Il existe un grand nombre de noms pour désigner les cours d’eau selon leur type ; rigole, ruisselet, ruisseau, torrent, ravine, rivière, fleuve, etc

Source : origine du cours d’eau, le lieu où l’eau sort naturellement de terre.

Amont, aval : la partie la plus élevée du cours d’eau en se rapprochant de sa source s’appelle l’amont. La partie la moins élevée en se rapprochant de son confluent s’appelle l’aval.

Lit : le lit désigne tout l’espace occupé, en permanence ou temporairement, par un lit d’eau. Le lit mineur est la zone limitée par les berges. Le lit majeur est l’espace occupé par le cours d’eau en période de grande crue.

Etiage : moment où le cours d’eau atteint son niveau le plus bas.

Crue : la crue est le fait qu’un cours d’eau déborde de son lit mineur après un phénomène météorologique.

Rives : terrains qui bordent le cours d’eau.  La rive droite est située à droite lorsque l’on circule de l’amont vers l’aval. La rive gauche est celle située à gauche.

Berge : la berge est le bord de la rive au contact de l’eau.

Méandre : un méandre est une boucle formée par un cours d’eau.

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Embâcle : obstacle solide flottant bloqué dans le lit de la rivière comme par exemple un tronc d’arbre mort.

Ripisylve : ensemble des formations boisées, buissonnantes ou herbacées présentes sur la berge d’un cours d’eau. Il joue un rôle majeur dans le maintien des berges et empêche leur effondrement sous l’effet du flot continu.

Chute d’eau ou cascade : interruption du lit du cours d’eau par un dénivelé important et une chute verticale du flot.

Confluent : l’endroit où un cours d’eau se jette dans un autre cours d’eau.

Affluent : nom donné à un cours d’eau qui se jette dans un autre cours d’eau.

Bassin versant : le bassin versant ou hydrographique est un territoire où toutes les eaux alimentent le même cours d’eau. Le ligne séparant les deux bassins est la ligne de partage des eaux.

Embouchure : endroit où un fleuve se jette dans la mer, l’océan ou un lac. Suivant les mouvements de l’eau, l’embouchure prend la forme d’un estuaire ou d’un delta.

Sixième panneau : Notre-Dame-du-Mont. La chapelle de Notre-Dame-du Mont fut bâtie en 1585 suite à un vœu de Marguerite Perrenot de Granvelle. D’abord dédié à Notre-Dame de l’Annonciation elle fut deux fois détruite et reconstruite pour être ensuite dédiée à Notre-Dame de l’Assomption

Sixième panneau : Notre-Dame-du-Mont. La chapelle de Notre-Dame-du Mont fut bâtie en 1585 suite à un vœu de Marguerite Perrenot de Granvelle. D’abord dédié à Notre-Dame de l’Annonciation elle fut deux fois détruite et reconstruite pour être ensuite dédiée à Notre-Dame de l’Assomption

Pater et ave Marie. Indulgence de 40 jours. Pieux ex voto. Mai 1858

Pater et ave Marie. Indulgence de 40 jours. Pieux ex voto. Mai 1858

Louis Borne, Notre-Dame du Mont à Thoraise et sa confrérie du XVIe au XXe siècle, 1939

Louis Borne, Notre-Dame du Mont à Thoraise et sa confrérie du XVIe au XXe siècle, 1939

Septième panneau

Au début du XVIIIe siècle, le site fut confié à la confrérie de Notre-Dame du Mont. Après sa dissolution en 1792, la chapelle tomba en ruine et fut reconstruite une dernière fois en en en 1872. La confrérie fut reconstituée et existe toujours. Longtemps lieu de pèlerinage, on y célèbre tous les ans l’Assomption le 15 août. Procession de l’église de Thoraize à la « grotte » le 14 août. Messe d’unité le 15 août à 10h30 suivi du repas tiré du sac.

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Huitième panneau

1250 Fondation de la première seigneurie de Thoraise par le fils Jean II de Montferrand et construction du château

1385 Thoraise devient la propriété des Ducs de Bourgogne

1534 Début de la résidence des seigneurs d’Achey

1584 Acquisition du moulin dont l’activité sera primordiale dans l’économie de  Thoraise jusqu’à sa cessation en 1900

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1585 Marguerite Perrenot de Granvelle à qui Thoraise appartient désormais depuis la mort de son mari, fait ériger la première chapelle, Notre-Dame du Mont, en hommage à la protection de la Vierge implorée durant l’invasion et le pillage de Besançon par les Huguenots en 1585

1793 Fin de la seigneurie du site de Thoraise, le dernier seigneur d'Achey émigre

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1885 Progrès considérables dans les réseaux de communication entre Thoraise et les autres villages environnants avec la construction d’un bac (sorte de passerelle) permettant de passer le Doubs

1947 Reconstruction du pont de 1880 suite à la seconde guerre mondiale, amenant la modification du tracé de la rue principale et la création de la place publique

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En 2003, Voies Navigables de France (VNF) s’est engagé avec le ministère de la Culture et de la Communication (Délégation aux arts plastiques et Direction aux Affaires Culturel de Franche-Comté) dans une réflexion de réhabilitation pilote du canal du Rhône au Rhin qui conjugue démarche d’aménagement du territoire et création artistique de qualité à destination des usagers. Elle s’est inscrite dans le cadre de la commande publique, dispositif mis en place par l’Etat, associé à des partenaires multiples (collectivités territoriales, établissement publics)

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La percée de Thoraise date de 1810 : ce tunnel fut construit lors de la construction du canal du Rhône au Rhin, appelé aussi canal de Monsieur. Rénovée en 2008, elle est éclairée tout le long par deux serpentins lumineux et chaque entrée a sa chute d'eau artificielle.

Un programme de commandes publiques artistiques. Site de Thoraise – Ecluse N° 56

MONSIEUR CANAL Une œuvre de Jeppe Hein et Olivier Vadrot 2005-2009

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Les cascades fonctionnent de mi-mars à mi-novembre de 11h à 19h les samedis, dimanches et fêtes et tous les jours en période estivale.

L’œuvre se présente comme une traversée lumineuse dynamique du tunnel, orchestrée par deux chutes d’eau artificielles. Au passage d’un bateau, grâce à la présence de capteurs, le rideau d’eau s’interrompt. Au milieu du tunnel la voûte est recouverte de miroirs qui démultiplient l’intensité lumineuse et créent l’illusion d’un puits de lumière. L’ensemble est régulé par un système automatique. A l’extérieur, le mobilier conçu par les artistes jalonne les abords du tunnel et se propose comme une invitation à la détente et aux loisirs, comme une expérience artistique tournée vers la notion de plaisir.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Jeppe Hein (né en 1975 à Copenhague) est un artiste danois dont les œuvres réagissent souvent à la présence du spectateur.

Olivier Vadrot (né en 1970 à Semur-en-Auxois) est architecte et designer   

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Les panneaux annoncent qu’un rideau d’eau se déploie dans le tunnel, mais ce n'est pas le moment c’est dommage. Dans le tunnel des tubes luminescents zigzaguent au plafond. 

Je monte les escaliers pour aller jusqu’à la madone. Si l’on redescend de l’autre côté, on peut marcher le long du canal, dans le tunnel. Mais je repars car je ne laisse pas mon vélo ainsi sans surveillance.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Epouvantail qui fait peur à Boussière et, plus loin sa papeterie.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Une  papeterie, sans doute

Une papeterie, sans doute

Poésie

Poésie

Ecologie

Ecologie

Floralie

Floralie

Saint-Vit
Saint-Vit
Saint-Vit

Saint-Vit

Il pleut ! Saint-Vit est un joli village équipé d’une belle médiathèque au doux nom de (Les) Mots passants. J’achète la spécialité de la boulangerie, un croissant à la compote de framboise puis je me rends dans un café où d’autres cyclistes, Hollandais, puis Français sont attablés. Je laisse une flaque d’eau à l’endroit de mon casque. Puis je vais me réapprovisionner au petit supermarché du coin.

Entre canal et Doubs, la frontière est subtile

Entre canal et Doubs, la frontière est subtile

Vivement le bikini, y'en a marre de cette doudoune !

Vivement le bikini, y'en a marre de cette doudoune !

Camping municipal d'Orchamp tenu par La Groseille
Camping municipal d'Orchamp tenu par La Groseille

Camping municipal d'Orchamp tenu par La Groseille

Un peu plus loin, le long du canal le camping municipal d’Orchamps, sans barrière ni piscine, quelques emplacements sur l’herbe et ses fauteuils et tables de palettes multicolores m’attendent ! Le gérant, me dit être surnommé La Groseille. Ancien commercial à la retraite, théâtreux par passion et plaisir, c’est lui qui a décoré et agencé ce petit camping. Il a créé une troupe, Les virées de la Groseille. Ils sont sympas, accueillants (le camping et son gérant), je m’installe pour y manger. Je pourrais même y faire ma vaisselle à l’eau chaude et utiliser les toilettes. Pour le café, on donne ce que l’on veut ! Pour tant de gentillesse, je suis généreuse.

Drôle de terrain d’atterrissage

Drôle de terrain d’atterrissage

Rochefort-sur-Nenon

Rochefort-sur-Nenon

A Rochefort-sur-Nenon, le porche attire mon attention. Un cycliste roule derrière moi. « J’ai l’impression d’être suivie ! ». « Vous roulez vraiment très régulièrement !». 15 ou 16 km/h. C’est Christian. Il pédale maintenant à côté de moi. 

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Il habite Dôle et nous discutons jusqu’à cette ville. Dôle est la ville natale de Pasteur. J’y fais une halte car cette ville me plaît. Un peu de tourisme, marche à pied le vélo à côté, ça change. Découverte d’un nouveau mot : treige, ou passage étroit en deux maisons. Une bonne glace chez Les Déglingués, une biscuiterie (parce qu’il y a toujours des gâteaux pas beaux, cassés, pas réussis mais bons quand même, alors ils sont ensachés et vendus moins chers) dont le pâtissier recherche des recettes originales, anciennes, jusqu’au moyen-âge, ou d’autres régions. Des gâteaux de bobo pour certains, bio, bon, et sans gluten, végan, à la mode, quoi !  Ma glace est à un parfum de plante qui s’appelle l’agastache, un goût entre anis et pistache, enfin, c’est ce que me dit le gars…

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Je reprends la piste. Des nuées de moucherons, j’en croise souvent. Fermez les écoutilles ! A en respirer, à en gober, à en avoir la vue troublée ! 

A la sortie de Dôle, un ancien lavoir donnant directement dans le canal et un peu plus loin, une belle bâtisse. Il pleut, un peu.

Choisey.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
La caravane au camping de Saint-Jean-de-l'Orne. Drôle de bignole, la poignée pour fermer la caravane !
La caravane au camping de Saint-Jean-de-l'Orne. Drôle de bignole, la poignée pour fermer la caravane !
La caravane au camping de Saint-Jean-de-l'Orne. Drôle de bignole, la poignée pour fermer la caravane !

La caravane au camping de Saint-Jean-de-l'Orne. Drôle de bignole, la poignée pour fermer la caravane !

Je quitte la piste qui longe le canal car les panneaux m’envoient sur Foucherans, Champvans puis Belgove. Damparis (et non dans Paris !) et là, rouler sur cette piste n’est pas sans danger, si l’on en croit les panneaux ! Et je me retrouve au bord… de la Saône ! Tient, comme c’est bizarre ! A l’Abergement-la-Ronce je pense trouver un hébergement et je quitte la piste. Je demande aux pandores, mais ils ne connaissent même pas la région (dont ils ne sont peut-être même pas originaires, déracinés qu’ils sont selon leur affectation, les pauvres !) et sont incapables de m’indiquer un gîte ou un camping. Aucun warmshower par ici. Je retourne sur la piste et là, un panneau de bienvenu signale le lieu où nous sommes et le numéro de l’office de tourisme, encore ouvert à plus de 17 heures (il ferme à 18h30) ! A la bonne heure ! Je trouve un camping qui me réserve une caravane à Saint-Jean-de-Losne au camping des Herlequins pour 25€ la nuit. Vu tout ce que j’ai dépensé jusqu’à présent pour me loger, je peux bien dépenser cette somme folle.

Je prends une bière avant de prendre possession de mon domaine. C’est le grand luxe ! Il y a des WC dans la caravane. Pour le petit pipi de la nuit, je n’irai pas me geler en allant dehors ; une douche, et même la télé ! Et bien sûr le gaz. Je peux rentrer le vélo sous l’auvent. Par contre j’ai pris ma douche et fais la vaisselle avec le bas peuple…

Je mange une soupe chinoise et puis je mélange le riz avec la petite brique de coulis de tomate que m’a donné Marie-Jo. Parfait !.

En examinant la carte je comprends comment je suis passée de la rivière Doubs à la rivière Saône ! Rochefort-sur-Nenon est sur le Doubs. (Vous êtes d’où ? Vous êtes doux ! vous êtes du Doubs ?). Choisey est au bord du Doubs aménagé en canal du Rhône au Rhin. Dôle aussi. Puis nous avons quitté le canal et le Doubs, je me demandais bien pourquoi un si grand détour un peu monotone qui longeait une forêt. Et là, à Damparis, c’est la Saône qui coule ! Tout comme à Saint-Jean-de-Losne.

83 km ce jour d’hui.

La plus vieille écluse, enfin le panneau car l'écluse, elle, a été supprimée

La plus vieille écluse, enfin le panneau car l'écluse, elle, a été supprimée

Mercredi

Après une insomnie vers 3 heures du matin, j’avais un peu froid, je me réveille très tard : 8 heures ! Ça fait du bien, de dormir !

Au petit déjeuner je finis les pâtes de la soupe de la veille. C’est chaud et ça tient au corps. Et puis je mélange le riz avec la petite brique de coulis de tomate que m’a donné Marie-Jo. Parfait !

Ce matin, c’est le marché ! J’achète bananes et tomate.

Je reçois deux coups de fil qui me retardent mais me font très plaisir : l’un pour me dire que le livre de cheminots pour lequel j’ai rédigé trois récits de travail avec d’autres personnes va être publié à 25 000 exemplaires et payé 40 000€. Et l’autre confirme ma résidence d’auteur à Dortmund avec mes amis Allemands qui m’apprécient tant et qui sont tellement sympas. Je peux m’atteler à réécrire un deuxième texte, si je veux afin qu’il soit publié dans un livre franco-allemand. Jean-Paul, mon interlocuteur attend un deuxième enfant à un peu plus de 70 ans. Un petit frère pour le premier, qui a maintenant 2 ans et demi.

Je passe à Seurre où j’avais séjourné un week-end avec l’association qui publie cette belle revue, Le randonneur, dont je me suis désabonnée. Elle publie de très intéressants récits de voyages à vélo. La maison de l’éclusier, la plus vieille écluse (C’est un employé municipal de Seurre qui me l’a dit) du canal, est toujours là, mais l’écluse a disparue.

Matin, midi, après-midi, c’est 13,8. Degré de l’alcool que je lampe dans mon bidon ? Non. Je bois de l’eau. Bière le soir, parfois. La température extérieure ? Non, elle a toujours varié du matin, à 10 ou 11 degrés et dans l’après-midi jusqu’à 26 ou 27 °C. Ma tension artérielle ? Non. Elle est en général à 13. 13,8 km/h est la moyenne à vélo, de laquelle je n’ai jamais varié !

Le mur de cette maison, à colombage, comme en Alsace

Le mur de cette maison, à colombage, comme en Alsace

A Chazelle, à midi je mange une petite soupe instantanée de champignons, ¼ de litre, dans ma tasse métallique. Le riz qui reste de chez Marie-Jo, encore bon. Une boîte de sardine au citron et au basilic. Une pomme et même une cuillère à café de la confiture de cerise qui vient de Marie-Jo. Et je finis toujours par un thé.   

Le Doubs et la petite Saône, vue de la capitainerie à Verdun-sur-le-Doubs
Le Doubs et la petite Saône, vue de la capitainerie à Verdun-sur-le-Doubs

Le Doubs et la petite Saône, vue de la capitainerie à Verdun-sur-le-Doubs

C’est à Verdun-sur-le-Doubs que je retrouve… le Doubs ! Il se jette dans la Saône. De la capitainerie où je bois un café, j’aperçois la petite Saône.  

Record d'inondation à Verdun-sur-le-Doubs en 1955, jusqu'à la fenêtre (8m50) !!

Record d'inondation à Verdun-sur-le-Doubs en 1955, jusqu'à la fenêtre (8m50) !!

Les crues de la Saône sont impressionnantes si l’on en croit cette toise apposée sur cette maison dont les fondations plongent dans la rivière.

Le Doubs, affluent de la Saône

Le Doubs, affluent de la Saône

Puis, quand je repartirai à vélo, je passerai sur le pont d’où je verrais la confluence.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

En discutant avec plusieurs pêcheurs au cours de ma randonnée à vélo, je m’apercevrais qu’ils relâchent les poissons, qu’ils font attention de pas les blesser, quitte même à enlever le crochet au bout de l’hameçon. J’apprends ainsi que même si on les relâche avec un hameçon dans la joue, cela leur fait un abcès, qui éclate, libérant ainsi le crochet. Cela s’appelle le no-kill. Ici, à Verdun-sur-le-Doubs, c’est la pêche sportive au silure qui est pratiquée. Au restaurant de la capitainerie, le silure se mange fumé, comme du saumon ou du hareng.

En roulant je vois une grosse colonie allemande de pêcheurs installés qui, en tente, qui en caravane.

Lavoir d'Allerey

Lavoir d'Allerey

Arrivée à Allerey, je ne vois plus la piste cyclable. Je vois un monsieur dans sa voiture. Derrière lui, deux autres véhicules. Je l’arrête, et lui demande mon chemin. Il me dit de le suivre, il va faire demi-tour. Je l’attends. Les deux voitures le suivent ! Il s’arrête à ma hauteur et me dit qu’il est le maire de cette petite commune et qu’il culpabilise car l’Euro Vélo 6 y est très mal indiquée. Il va faire mettre, sur les deniers de sa commune, des panneaux afin que les vélos arrêtent de se perdre ! Je passe sous un pont, arrive à une petite route. Et retrouve les panneaux indicateurs.

Une île, entre ciel et terre

Une île, entre ciel et terre

Parallèles

Parallèles

J’arrive à Châlons-sur-Saône où j’ai de bons et de moins bons souvenirs. Nous étions allés de Grigny (69) à Grigny (93) en passant par Châlons-sur-Saône et une voiture m’avait bousculée à un rond-point en m’engueulant, en plus ! Tous les autres automobilistes lui étaient tombés dessus (au sens figuré, bien sûr !). Plus de peur que de mal ce jour-là.

Pour sortir de Châlons-sur-Saône, il y a bien une piste cyclable mais sans aucune information de la direction qu’elle prend. Ni de son nom. Je prends donc une route où circulent de nombreux camions, voitures très rapides et bruyantes. C’est très pénible après le calme des canaux et des bords de rivière.

Chalon sur Saône, la ville de Nicephore Niepce. Le photographe photographié ou, dixit Antoine qui aime cette expression: mise en abyme.

Chalon sur Saône, la ville de Nicephore Niepce. Le photographe photographié ou, dixit Antoine qui aime cette expression: mise en abyme.

Vers 17h, afin de chercher un hébergement pour la nuit, je bifurque sur une petite route car j’ai vu un panneau « gîte », je ne sais pas si je vais y dormir, je préfère les warmshower, gratuit et plus conviviaux. Et là ! Je tombe sur la piste cyclable que j’aurai pu prendre à la sortie de Châlons. Je regarde sur mon téléphone et trouve 3 personnes du site mais l’un n’est pas disponible, il est en voyage. Je téléphone (je leur laisse un message vocal) et envoie un message aux deux autres sur le site et poursuis ma route en direction de Givry. Je me dis que s’ils ne répondent pas Givry semble assez touristique pour trouver où dormir.

Ça, c'est de la boîte à lettres !

Ça, c'est de la boîte à lettres !

Petit verre de bière, à Givry, pays du vin de Bourgogne !

Petit verre de bière, à Givry, pays du vin de Bourgogne !

Alors que je buvais une bière, (faut le faire, ici, en pleine région de Bourgogne !) je reçois un appel de Martin. Il m’explique qu’il a fait Givry-Singapour à vélo. Mais pourquoi Singapour ? Je ne sais pas ! Il a bien eu mon message mais ne peux m’héberger… En revanche, sa mère qui va partir dans moins d’un quart d’heure peut me laisser sa maison ! Il faut que je dépêche. Je viens juste de me faire servir. Bon, j’ai quand même un peu de temps, me dit-il !

Entrée majestueuse de Givry vue des deux côtés
Entrée majestueuse de Givry vue des deux côtés
Entrée majestueuse de Givry vue des deux côtés

Entrée majestueuse de Givry vue des deux côtés

Givry est petit mais les bâtiments, anciens, sont beaux, la porte qui ouvre sur la ville, en particulier.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Dans le jardin d'Anne
Dans le jardin d'Anne
Dans le jardin d'Anne

Dans le jardin d'Anne

J’arrive chez sa mère. Anne et Martin Paillard. La porte du jardin est ouverte. Anne est très accueillante. Elle m’emmène, mon vélo et moi dans la maisonnette qui se trouve au fond du jardin. C’est là que je vais dormir et c’est son atelier d’artiste. Au rez-de-chaussée une kitchenette et une salle de bain. A l’étage où l’on accède par une échelle de meunier, un lit. C’est tout simple et c’est parfait ! Nous retournons à sa maison où elle est en pleine préparation d’une tarte aux pommes car elle part chez son ami où elle dormira ce soir, enfin, c’est ce que j’ai compris ! Nous avons beaucoup de point commun, Anne et moi. Son fils s’appelle Martin, et moi Martine. Son ex-mari fait le même métier que le mien. Sa sœur jumelle, était assistante sociale, moi aussi. Elle travaillait à la Mulatière où j’ai aussi travaillé comme animatrice d’ateliers d’écriture. En plus elle habite tout près de chez nous, à Millery ! Et Chantal c’est le prénom de la sœur de Roland. C’est une artiste, elle peint et son jardin est décoré d’une multitude de petits personnages, oiseaux… en métal.

En cherchant sur internet, je découvre qu’elle peint, comme Anne, sa sœur. Des portraits. Ce que j’ai vu chez Anne c’est plutôt abstrait !

Anne a commencé à aider son frère dans son travail, cela ne devait durer qu’un an ou deux et cela a duré 10 ans ! Elle a mis son travail d’artiste entre parenthèse pendant ce temps-là.  

Ce soir je ne me fais pas à manger, je vais au restaurant ! Anne me conseille La cadole mais il est fermé. Je suis donc allé réserver à L’annexe. Avant d’aller prendre une bonne douche et ranger un peu mon bazar.

Ce restaurant est vraiment très sympa et utilise ses chambres pour les gens de passage, gratos ! Une dame était là, avec son sac à dos. La propriétaire insistait pour lui offrir des fruits mais la femme a décliné sa proposition. Le cadre est sympa, très cosy, un ancien chai. Petite mise en bouche (mousse de betterave et de poireau), foie gras à la texture fondante, servi avec du pain d’épice grillé, une compotée d’agrume, de la salade et des graines germées, des tomates séchées. Puis du canard à l’ananas, des légumes de saison et des pommes de terre grenaille au miel et romarin.  

86 km dans la journée

En quittant Givry, les vignobles de Bourgogne

En quittant Givry, les vignobles de Bourgogne

Jeudi 30 mai

Je me suis réveillée à 6h. J’ai super bien dormi ! J’ai recousu mon gant. Tranquillement je suis partie à 7h30.

Le jour de l’Ascension, c’est tout plat !... Euh, pas du tout ! ça monte dans ces vignobles !

Oh, elles courent vite, ici, les mamies !

Oh, elles courent vite, ici, les mamies !

Encore un lavoir, à Jambles

Encore un lavoir, à Jambles

J’ai acheté du pain à Moroges. Super sympa, ce boulanger et sa cliente, ils se connaissent bien et aiment rire ! Sous la fenêtre, quelques livres à lire ou échanger. Une table et une chaise de jardin pour s’installer, c’est bien.

Jeudi de l'Ascension, on y est  ! Au pied de la côte.

Jeudi de l'Ascension, on y est ! Au pied de la côte.

Il faudrait inventer un engin qui fauche le bas-côté des routes, qui rejette les végétaux dans la nature, tout en conservant bouteilles en verre, en plastique et toutes ces cochonneries que l’on voit quand on roule ! C’est quand même incroyable que personne n’y ait jamais pensé ! L’homme passe et la nature reste dégueulasse après son passage. Et comme c’est bien tondu à ras, on voit encore mieux les déchets… Faut que j’en parle à Pierre, le copain qui fait ce travail !

Première fois que je vois ce genre de panneau

Première fois que je vois ce genre de panneau

Pas commode du tout le bonhomme à Chazeuil ! C’est un hameau constitué de deux fermes au milieu desquelles un minuscule route passe. J’avais l’impression d’être dans la cour de la ferme. Je descends de mon vélo car j’ai aperçu un monsieur qui se dirigeait dans un bâtiment. Une étable. J’entre mais il est à côté de son tracteur dont le moteur tourne, je m’approche pour qu’il m’entende. Il a été tellement surpris qu’il m’a crié de partir, que j’étais sur une propriété privée. Bon, comme j’ai une bonne tête, le sourire qui va avec et le casque dessus il s’est radoucit et m’a dit que je devais continuer un peu plus loin et je trouverais ma route. Dehors les quatre petits chiens blancs genre bichon + un long à poil ras genre teckel rageurs et aboyeurs m’attendaient au pied de mon vélo, courant tout autour de moi, gueules ouvertes, sur mes mollets, pas grosses, mais méchantes ces sales bêtes ! Avec ma carte, j’essayais de les éloigner. Un autre bonhomme s’approche et me dit de me méfier surtout de l’un d’entre eux qui attaque les mollets par-derrière, il me l’aurait croqué bien volontiers ! Il me dit que je vais avoir une grosse montée.

Ouf ! En effet ! J’ai même dû pousser le vélo dans la côte. Pour me remettre j’ai bu un café en bas d’Ecuisse, et non en bas des cuisses. Là où j’ai rejoint le canal. Je l’ai bu dehors.

Montchanin.

Four à chaux de Blanzy
Four à chaux de Blanzy

Four à chaux de Blanzy

A Blanzy je demande à une dame qui repeint les barrières de son bistrot ce que peut être cette construction en brique que j’ai vue dans l’enceinte d’une maison. Un four à chaux ! Blanzy, c’est aussi la mine et un alignement de maisons toutes semblables le long du canal. Maison des mineurs ? La rue est encore pavée mais une partie est goudronnée et c’est tant mieux pour les cyclos. Le long du canal pas mal de jeunes, et pas que des vieux pêchent. En petit groupe de deux ou trois, souvent.

Toutes les maison sont semblables

Toutes les maison sont semblables

Épicerie des pays de l'est, original, ici !

Épicerie des pays de l'est, original, ici !

Je m’arrête à Montceau-les-Mines, dans une crêperie. Les autres clients sont un couple de retraités et leur petite-fille d’une vingtaine d’année. Ils connaissent la proprio qui vient d’ouvrir et se bat, dans sa cuisine pour faire des crêpes qu’elle voudrait parfaites ! Ils me font rire avec l’histoire d’une cyclotouriste australienne qu’ils ont rencontré et qui connaissait le prix de tous les blancs cassis de la région. Chacun son carburant !

Montceau, où j’ai travaillé comme assistante sociale, mon premier poste ! Pas le plus intéressant, à part l’aide au reclassement professionnel des personnes handicapées suite à un accident, une maladie.

J’ai ragé et presque pleuré car je n’ai retrouvé que le bâtiment de la sécurité sociale où était mon bureau. Impossible de trouver la maison que j’ai habité. Avec ce garage dessous et le jardin derrière, longé par un mur derrière lequel il y avait un parking, parfois bruyant la nuit. La maison où j’étais enceinte d’Elsa. J’ai tourné, viré, demandé de l’aide à Roland. Ça monte pas mal. Et j’ai beau cherché, je ne trouve pas.

La CPAM de Montceau-les-Mines

La CPAM de Montceau-les-Mines

Montceau, où j’ai travaillé comme assistante sociale, mon premier poste ! Pas le plus intéressant, à part l’aide au reclassement professionnel des personnes handicapées suite à un accident, une maladie. J’ai ragé et presque pleuré car je n’ai retrouvé que le bâtiment de la sécurité sociale où était mon bureau. Impossible de trouver la maison que j’ai habité. Avec ce garage dessous et le jardin derrière, longé par un mur derrière lequel il y avait un parking, parfois bruyant la nuit. La maison où j’étais enceinte d’Elsa. J’ai tourné, viré, demandé de l’aide à Roland. Ça monte pas mal. Et j’ai beau cherché, je ne trouve pas.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Impossible de trouver la maison que j’ai habité. Avec ce garage dessous et le jardin derrière, longé par un mur derrière lequel il y avait un parking, parfois bruyant la nuit. La maison où j’étais enceinte d’Elsa. J’ai tourné, viré, demandé de l’aide à Roland. Ça monte pas mal. Et j’ai beau cherché, je ne trouve pas.

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
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Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

 A Ciry-le-Noble une briqueterie est devenue un musée et accueille des œuvres d’art. Et, juste avant une œuvre est installée de l’autre côté du canal.

1930 après le rachat de l’entreprise qui comporte une tuilerie. L’entreprise s’essaie à la production de tuiles en grès. Progressivement l’activité baisse. Fermeture définitive intervient en 1967. La briqueterie devient une friche, menaçant ruines. Marque sur Brique : Vairet-Beaudot aux Touillards Ciry-le-Noble

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Génelard et le centre d’interprétation de la ligne de démarcation, un musée qui, si j’avais un peu plus de temps, semble vraiment intéressant !

Le Centre d'interprétation de la ligne de démarcation Génelard (Saône-et-Loire) 

Espace librairie Espace d'exposition permanente

L’exposition permanente du Centre Conçue de façon didactique, l'exposition permanente constitue le point central du Centre d'interprétation de la ligne de démarcation.

Vingt-deux panneaux la composent, qui font revivre ou découvrir la réalité de cette démarcation et ses conséquences sur la vie quotidienne des Français.

Quatre parties distinctes constituent l’exposition permanente : - la première partie traite de la ligne de démarcation de façon chronologique (du début de la Seconde Guerre mondiale à l’entrée en vigueur de l’armistice en juin 1940), -

La deuxième partie aborde la ligne de façon thématique (points de contrôle, surveillance, laissez-passer, dérèglement économique, vie quotidienne aux abords de la ligne, problèmes de communication et de circulation, le passage clandestin, les passeurs, la résistance autour de la ligne, les réseaux et filières d’évasion, ainsi que la répression allemande et l’invasion de la zone « libre »), -

La troisième partie est consacrée à la mémoire de la ligne de démarcation. Quelles traces en reste-t-il aujourd’hui ? -

Enfin, la quatrième et dernière partie est composée d’un panneau dit « d’ouverture » sur quelques exemples de lignes de démarcation qui ont existé ou existent encore depuis la Seconde Guerre mondiale (mur de Berlin, Corée du Nord et du Sud, Israël/Palestine, etc.).

Les panneaux sont constitués de nombreux documents graphiques et iconographiques, de cartes interactives, de photos d'époques et de témoignages. Des fiches de lecture accompagnent la visite et la compréhension de l'histoire de cette ligne.

Dossier pédagogique : l'exposition permanente sur la ligne de démarcation permet une entrée différente dans l’approche de la Seconde Guerre mondiale en France. Le Centre d’interprétation accueille ainsi chaque année des classes de tout niveau, désireuses de connaître une partie longtemps occultée de leur histoire. Les visites, commentées, sont assurées par un médiateur culturel. Collèges et lycées Le centre d’interprétation met à disposition des enseignants de collèges et lycées un dossier pédagogique en lien avec l’exposition permanente. Ce questionnaire regroupe les thèmes abordés préalablement lors de la visite commentée. Ce document reste une proposition d’accompagnement et de travail et est adaptable selon le temps imparti à la visite, le nombre d’élèves etc. Il peut être utilisé en entier ou bien de manière partielle par des élèves travaillant seuls ou en petits groupes.

Durée de la visite commentée : 1 h. Durée moyenne du travail sur questionnaire : 45 min. Écoles primaires – Cycle 3 Pour les élèves de cycle 3, la visite commentée proposée est différente de celle proposée aux classes de collèges et lycées. Elle est adaptée et s’appuie principalement sur les documents iconographiques de l’exposition permanente. Elle dure environ 45 min.

Site internet : http://www.lignededemarcation.fr

 

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Au lieu-dit La framboise, un garagiste a su utiliser d’une manière malicieuse l’implantation de son entreprise. Le pictogramme du garage de La Framboise représente ce fruit en train de conduire !

Un four pour la poterie
Un four pour la poterie

Un four pour la poterie

Dans la cour de l'hôtel, une ancienne ferme

Dans la cour de l'hôtel, une ancienne ferme

Sur la route, vers 17h, avant Paray-le-Monial je cherche un warmshower pour la nuit. Un camping est indiqué vers Voslevres mais pas le nombre de kilomètres, et ça monte ! Rien. Je contacte un camping pour savoir s’ils ont une caravane ou un petit quelque chose avec un toit. « Oui, un mobil-homme pour 4 personnes est libre ! Service hôtelier avec draps… ». Combien ? 86€ la nuit. Quoi !! plus cher qu’un hôtel !! Bon, si je ne trouve rien d’autre, je vous rappelle. Sur ces entrefaites, un panneau, on ne peut plus clair, indique hôtel et restaurant sur la gauche du canal. D’ailleurs, je le vois d’ici. Je traverse la route. « A partir de 39€ la nuit ». Ben voilà, c’est raisonnable ! L’accueil est charmant et c’est non pas 39 mais 37€ car la chambre n’est pas rénovée ! Bon, avec le petit déjeuner c’est 45€. Rien à dire. C’est propre, il y a même un garage à vélo. D’ailleurs un groupe de cyclos (pas cyclotouristes) et de motards y sont hébergés cette nuit.

Le seul truc c’est qu’ils ne font pas resto ce soir. Pas de problème ! Je ne lui dis pas que je vais « cuisiner » et utiliser mon camping-gaz dans la chambre, je ne pense pas qu’elle serait d’accord.

Pas noté le nombre de kilomètres mais en cherchant sur la carte, un peu plus de 80 kms.

Je regarde un peu la télé, des informations, ça fait une semaine que je n’en ai pas. Horreur ! Nous sommes jeudi et j’apprends que vendredi dernier un attentat qui n’a fait que des blessés, mais quand même, a eu lieu à Lyon ! Rue Victor Hugo, la rue piétonne qui va de Perrache à Bellecour !! Alors que je téléphone tous les jours vers midi à ma mère et que j’ai régulièrement Roland ou Antoine au téléphone ou par texto et personne ne m’en a rien dit ! Je suis consternée ! J’avais su, par contre, le résultat des élection européennes où… autre horreur c’est l’extrême droite qui est arrivée en-tête en France. Elle doit bicher, Marine ! A Durmenach, je ne sais pas pour qui a voté Sabine Drexler, l’élue chez qui j’ai dormi, mais c’est une affiche du parti « La cause animale » qui est collée dans la cuisine. 

 

Vendredi 31 mai

Réveillée vers 6h, je me suis rendormie jusqu’à 7h20.   

Petit déjeuner copieux, jambon, fromage…

Hôtel de ville Paray-le-Monial
Hôtel de ville Paray-le-Monial

Hôtel de ville Paray-le-Monial

Je pars pour ma dernière étape, Paray-le-Monial. Je vais d’abord à la gare voir les horaires et acheter mon billet. Il n’y a pas beaucoup de trains pour Lyon: 10h04 et 16h !

Ça se confirme !

Ça se confirme !

Bon, 10 heures, non, car je veux visiter la ville où je travaillais, j’y avais une permanence dans une maison de retraite, un peu à l’écart du centre, en hauteur, me semble-t-il. Et jamais je n’ai eu l’occasion de visiter ! Je la considérai à l’époque pour un ramassis de bondieuseries !

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Au centre-ville je fais mes courses au marché. Fraises (vive la boîte hermétique !), fromage de chèvre et un savon au lait de chèvre (que je partagerai et dont donnerai une ½ à Zoé, l’autre moitié ½ à Selma). Une cuisse de poulet rôti. Et par ailleurs, j’ai même trouvé un mercier qui vendait de gros élastiques noirs, ronds : j’ai ainsi pu réparer celui de ma sacoche avant. Bien contente ! 

Ça se confirme, oui, vraiment !
Ça se confirme, oui, vraiment !

Ça se confirme, oui, vraiment !

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Larmes de pluie, Joël Barguil crée en 2018
Larmes de pluie, Joël Barguil crée en 2018

Larmes de pluie, Joël Barguil crée en 2018

Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres
Journal de voyage : à la recherche de mes ancêtres

Entrez dans le monde magique des sauges et des viornes !

Annuelles, bisannuelles, vivaces ou arbustives ligneuses rustiques, semi-rustiques plus de 800 espèces de sauges sont répertoriées à travers le monde. Ce jardin met en scène une partie d’entre elles.

Salvia, le nom latin de la sauge, dérive de salvare, qui sauve. Connue depuis l’antiquité pour ses nombreuses vertus médicinales : stimulante, antisudorale, vermifuge, sédative, antispasmodique, diurétique…, elle était considérée au Moyen-Age comme une anacée.

« Cur moriatur homo, cui salvia crescit in ortis ! » ce célèbre vers de

Ecole médicale de Galerne, qui perpétua le savoir des médecins de l’antiquité durant le Moyen-Age, peut être traduit en axiome populaire par « Qui a de la sauge dans son jardin, n’a pas besoin d’un médecin ».

A chaque sauge sa symbolique et ses propriétés mais toutes présentent la même caractéristique : autour d’une tige carrée, chaque étage de feuilles se place à 90° par rapport aux feuilles des étages inférieurs et supérieurs.

Savez-vous que de nombreuses sauges offrent des fragrances originales ? Mais inutile d’approcher votre nez de leurs fleurs ! Il convient simplement de froisser légèrement leur feuillage.

Aromatiques, médicinales, ornementales ces plantes merveilleuses offrent un choix immense de formes, de hauteurs, de parfums et de couleurs.

Le décor permanent de ce jardin est assuré par les viornes. Le genre Viburnum, nom botanique de la viorne, compte plus de 250 espèces recensées à travers le monde, toutes arbustives à feuillage caduc ou persistant.

Des silhouettes et des formes splendides, des fleurs d’une variété de formes étonnantes et souvent délicatement parfumées, des feuillages sains, qui à l’automne se pare de rouge et d’or, des fruits aux couleurs excentriques : rose, bleu noir ou or

La beauté naturelle des viornes et des sauges les rendent indispensables dans tous les jardins. Alors pourquoi pas dans le vôtre !

       

Pique-nique sous les arbres

Pique-nique sous les arbres

Je pique-nique dans un parc, dans la ville mais un peu à l’écart de la masse des touristes. Un grand bâtiment, une sorte d’auberge de la jeunesse

Fresque historique

Fresque historique

A l'ancienne !

A l'ancienne !

Squelette au guidon d'un vélo

Squelette au guidon d'un vélo

Théâtre municipal Sauvageot
Théâtre municipal Sauvageot
Théâtre municipal Sauvageot

Théâtre municipal Sauvageot

Théâtre Sauvageot (19e Siècle) : Il fut édifié grâce à la donation de Mlle Sauvageot dont il arbore encore le nom. Son buste est sculpté au-dessus de la porte, entouré des symboles de la musique et du théâtre. Il fut achevé en 1888 dans un style rappelant la Renaissance Bourguignonne. La façade est ornée de satyres grimaçants et rieurs, de guirlandes de fruits, de vases à fleurs et volutes végétalisées. Au-dessus, un fronton triangulaire flanqué de deux hippocampes abrite un paon entouré d’un collier de perles.

Dalles mosaïques Sur toute la longueur de la rue Des Deux Ponts et de l’avenue Charles De Gaulle, des dalles en mosaïques sont incluses dans le trottoir. Elles ont été conçues et réalisées par La maison de la Mosaïque Contemporaine
Dalles mosaïques Sur toute la longueur de la rue Des Deux Ponts et de l’avenue Charles De Gaulle, des dalles en mosaïques sont incluses dans le trottoir. Elles ont été conçues et réalisées par La maison de la Mosaïque Contemporaine
Dalles mosaïques Sur toute la longueur de la rue Des Deux Ponts et de l’avenue Charles De Gaulle, des dalles en mosaïques sont incluses dans le trottoir. Elles ont été conçues et réalisées par La maison de la Mosaïque Contemporaine

Dalles mosaïques Sur toute la longueur de la rue Des Deux Ponts et de l’avenue Charles De Gaulle, des dalles en mosaïques sont incluses dans le trottoir. Elles ont été conçues et réalisées par La maison de la Mosaïque Contemporaine

Le carrelage céramique d’art au musée Paul Charnoz

Un ancien savoir-faire local : la production du carreau dessiné. Grâce aux nouveaux moyens de communication, notamment le canal du centre et le rail, la ville de Paray-le-Monial prend un nouvel essor au cours du XIXe siècle. Dès lors, l’industrie céramique se développe, avec la fondation d’une manufacture de carrelage par Paul Charnoz en 1877. La production parodienne se distingue très vite par ses qualités esthétiques et techniques, grâce au carreau dessiné par incrustation dans la masse. Lors de l’Exposition Universelle en 1889 à Paris, la fresque proposée obtient le premier prix médaille d’or, un succès renouvelé en 1900 avec l’exposition de la rosace présentée hors concours. Progressivement la fabrication se rationalise et devient industrielle. C’est en 1921 que l’usine devient la Compagnie Générale du Bâtiment, plus connu sous le nom CERABATI. Elle atteint son apogée dans les années 1950, employant plus de 900 personnes. Dans les années 1990, après une restructuration importante   CERABATI devient Paray – Céramique avant de fermer définitivement en 2005.

Créé en 1993 le musée, le musée Paul Charnoz – Carrelage céramique d’art est le gardien de cette mémoire humaine et industrielle.

Je suis à la gare de Paray, j’écoute France musique avec mon téléphone en attendant le train. Je vois des religieuses aux yeux bridés. L’une d’entre elles me demande si elle est sur le bon quai. De quel pays sont-elles ? Je crois qu’elles sont Vietnamiennes. Elles viennent du Japon ! Il se trouve que ce carnet-même où j’ai pris des notes pendant mon voyage à vélo est mon journal de bord lors de mon voyage au Japon ! Je leur dis quelques mots, en japonais, quelques mots que j’avais noté et des tampons apposés lors de visites de temples ou de musées. Elles font partie de la congrégation des sœurs de l’enfant Jésus de Chauffailles (71) qui a une antenne … au Japon !!  Elles en sont si heureuses d’avoir parlé de leur pays et des bonbons que je leur offre qu’elles m’offrent à leur tour des gâteaux et des bonbons japonais ! Je les garde, je les partagerai en rentrant à la maison.

Dans le train, j’ai pris la douche ! Un problème de climatiseur ! J’étais seule sur une grande banquette, à me reposer, quand tout à coup, j’ai été aspergée ! Le train roule tout doucement à cause d’un problème de moteur, donc le conducteur a coupé la clim’ !  Ça fuit du plafond…

J'ai voyagé cavalier léger cette année : un cuissard long (et des jambières que je n’ai pas utilisées), un court, un jean, un tee shirt manches courtes, deux chauds à manches longues, deux paires de gants longs et courts (je n’ai pas utilisé les longs), deux culottes, deux paires de chaussettes, une serviette qui sèche vite, un pantalon et une veste à capuche imperméables, un pull polaire, un bandeau qui peut se mettre autour du cou, sur la tête ou les deux. Et bien sûr de quoi écrire. Les carnets étaient entamés. Je ne me suis servie que d’un seul. Un petit bout de carte fait de deux morceaux de cartes photocopiées, une carte Besançon-Montbéliard pour les cyclotouristes, une carte de la Bourgogne et une autre, Rhône-Alpes que je n’ai pas utilisé. Et pour manger :  assiette, fourchette, grosse cuillère, couteau suisse, quart, gamelle avec couvercle, petit camping-gaz, deux boîtes plastiques que je rempli au choix de cerises, fromage, tomate, mélange de céréales cuites. De la bouffe :  sachets de soupe et céréales vite cuites, huile d’olive, sel. Papier WC, lingette, savon de Marseille.         

Paray-le-Monial - Perrache puis Perrache-Grigny en train. Je n’ai plus que deux montées à faire et me voilà de retour à la maison !

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Journal de voyage à vélo

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