Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Publié le 21 Décembre 2014

Prises de notes dans mon carnet

Prises de notes dans mon carnet

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Jeudi 16 octobre

C’est parti pour le Japon ! Réveil à 5h du matin. Nous avons une correspondance à Francfort. Puis, après un total de dix heures de voyage, nous voici à l’aéroport de Naruta, à Tokyo. Dans l’avion j’ai dormi en deux temps d’abord une heure puis trois heures.

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Vendredi 17 octobre

Nobuaki n’est pas arrivé. En attendant, l’équipe de télévision de l’aéroport, nous interpelle. Un caméraman, un gars qui tient le micro et qui sait parler anglais et le journaliste. Ils rencontrent les voyageurs occidentaux et les interrogent. Nobuaki est un peu en retard. Quand il arrive, le journaliste l’interview à son tour. Nobuaki est plus grand que dans mon souvenir ! Ce dernier explique qu’il est artiste. Yui nous attend dans la voiture, mal garée. Elle est plus petite que lui, mignonne, belle coupe de cheveux, jolies boucles d’oreilles réalisées par le même artisan Singapourien, ami de Nobuaki que celui qui a fabriqué les foulards pour Zoé et moi.

Yui

Yui

La vedette !

La vedette !

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Nous partons à Nikko. Paysage de rizières. Nous longeons la Tone, une rivière, puis nous la traversons. Une piste cyclable la longe. Promeneurs à pied, cyclistes et cyclotouristes y déambulent de concert.

Nous empruntons ensuite une voie rapide. Rapide, si l’on veut, car la vitesse y est limitée à 70 kilomètres/heure. Seulement 70 km/h mais payante et à une seule voie ! Nous apercevons un Bouddha de plus de trente mètres de haut à un kilomètre de là.

Arrêt repas sur l’aire d’autoroute, il est près de midi. Nous choisissons un bento chacun, notre premier bento ! L’employée du self-service nous le fait chauffer et nous allons le manger sur une petite table, à côté. Les trois nôtres, bof ! Ceux de Nobuaki et Yui ont l’air meilleur. Les jus de fruits ne contiennent que 20 ou 30% de fruits et sentent le « bonbon chimique » comme disaient les filles quand nous achetions du soda Corse. Nous prenons aussi de l’eau et Roland achète de la glace pour lui, Yui de petits gâteaux en forme de champignons dont le chapeau est enrobé de chocolat noir. Antoine bataille avec ses baguettes mais, fier, refuse la cuillère que Nobuaki est allé lui chercher.

Le paysage se fait colline, puis montagne. Les arbres sont maintenant des conifères. Depuis le début de notre voyage je vois de nombreuses fleurs jaunes sur les bas-côtés.

Conifère

Conifère

Bouddha géant

Bouddha géant

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A plusieurs reprises j'aperçois de très hauts filets autour de terrains de golf. Ils sont de forme ovale, plus hauts au fond.

La sortie Fukushima est indiquée ! C’est à 180km. A nouveau les collines, une plaine. Beaucoup de kakis dans les arbres, c’est la saison ! Sur la route, une pancarte : « Attention aux singes ! ». J’en vois qui marchent à quatre pattes en suivant la route. A nouveau les montagnes, puis une pancarte : « Attention aux biches ! ». Les maisons ont des portes coulissantes. Elles sont carrées et larges à la base, surmontées d’un étage plus étroit. Dans la voiture, je somnole. Il est six heures du matin en France ! De grands arbres (séquoias) et des bambous habillent le paysage.

Nous arrivons à Nikko. Les nombreux distributeurs de boisson tachent les rues de leurs couleurs vives. Tiens, un autocar amphibie sur un parking !

Nous traversons la ville pour rejoindre, à quelques kilomètres de là Yunishigawa le ryokan (auberge) que Nobuaki a réservé. C’est un ryokan avec un onsen (source d’eau thermale). L’eau est bouillante et sent le soufre. Notre bain est à l’intérieur du ryokan.

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Dans le ryokan d’en face, par contre, le bain est en plein air. Il n’est protégé que par une palissade. Le nôtre est petit, on ne peut y rentrer qu’à une ou deux personnes, il y en a un pour les femmes et un autre pour les hommes. Yui préfère y aller après moi. Antoine, en sortant dit qu’il a l’impression d’être un « canard laqué », tellement l’eau est chaude.

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Après le bain nous avons revêtu nos yucatas (kimonos, littéralement "vêtement de bain") et une veste à enfiler par-dessus.

Derrière la vitre Nobuaki et Yui

Derrière la vitre Nobuaki et Yui

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Nous sommes ensuite allés nous promener dans le village ainsi vêtus. Nous avons traversé un pont, rouge. De l’autre côté il y a une rue et ses boutiques.

Poulpe séché en apéro

Poulpe séché en apéro

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Métreur

Métreur

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Le dessous de notre table est chauffé. Elle sert de radiateur. Une couverture, fixée sous le plateau, recouvre nos jambes quand nous nous asseyons devant la table. La pièce où elle se trouve est entourées sur deux côtés par des fenêtres doublées, sur l’extérieur, par des moustiquaires, de l’autre par une cloison faite de papier de riz cloisonnée. Nous y buvons du thé et grignotons les choses que nous sommes allés acheter, comme de la seiche sèche.

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Nous passons dans la pièce d’en face. Nous sommes assis sur des coussins devant de petites tables basses. Nous mangeons, des tempuras de légumes, du poisson cru, du riz, de la soupe avec des œufs brouillés, une salade de chou chinois. Des feuilles rondes, vertes, très poivrées ! Nous mangeons des tiges cuites à l’eau, des champignons. Le poisson grillé est couvert de gros sel. Sa queue, Nobuaki nous montre qu’on peut la manger émiettée dans le thé. Du tofu feuilleté. Du poisson reconstitué, de forme triangulaire. Un mélange de légumes cuits. Du tofu nature. Une poire crue, pelée. En guise de vin, du saké. Quand les tables ont été débarrassées, enlevées, cette pièce devient la chambre de Nobuaki et Yui.

Plaisir des yeux

Plaisir des yeux

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Nous faisons les lits. D’abord un matelas plat, ensuite une couette très plate, sorte de deuxième matelas, recouverte d’un drap puis une couverture polaire épaisse et chaude, toute douce et enfin un duvet très chaud et très lourd aussi. Il est habillé d’un drap qui ressemble à une culotte ! Que l’oreiller est lourd et dur ! Je le glisse dans une housse. J’ai l’impression qu’il est rempli de graines.

Les couettes sont habillées

Les couettes sont habillées

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Ce soir, nous allons être bercés par le chant de la rivière.

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Samedi 18 octobre

Levée à 5h45. J’avais froid, je suis allée dans la salle de bain me tremper les jambes dans le onsen. Puis je suis retournée me chercher une serviette et j’ai pris ensuite un vrai bain bien chaud dans le bassin pour me réchauffer. Ici, en montagne, il fait plus froid qu’à Tokyo. Et l’hiver il neige.

Petit déjeuner à 8h30. Haricots de soja fermentés. Quand on les saisi avec les baguettes, de longs filaments blancs se forment, comme de la morve, ou comme un aliment qui serait resté trop longtemps dans le frigo. On y ajoute de la moutarde, et du soja. Pour les manger, il faut poser ce mélange sur le riz, chaud, puis, par-dessus une feuille d’algue verte, sèche, qui enveloppe le tout. Pas facile, avec les baguettes ! Goût très bizarre ! Nobuaki et Yui adorent ! Nous beaucoup moins ! Soupe aux cubes de tofu et aux algues, salade, omelette sucrée, saumon grillé, froid. Nobuaki pourra se reconvertir dans la chanson ! Il entonne un couplet.

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Nous quittons le ryokan pour aller à Nikko. Avant de pénétrer dans le temple, il faut se laver les mains à l’aide de la louche posée à côté du bassin, boire de l’eau et puis jeter une pièce de monnaie dans le réceptacle prévu à cet effet. Ensuite l’on frappe dans ses mains trois fois puis, les mains jointes, l’on s’incline, manière de prière.

Petits papiers : Des messages sont accrochés à l'arbre.

Petits papiers : Des messages sont accrochés à l'arbre.

Tigre, non de papier mais de bois peint

Tigre, non de papier mais de bois peint

Entendre, parler, voir

Entendre, parler, voir

La discrétion, qualité des Japonais ?

La discrétion, qualité des Japonais ?

Monstre terrifiant.

Monstre terrifiant.

Tonneaux de saké

Tonneaux de saké.

Tonneaux de saké.

La mariée

La mariée

La coiffure, savante construction.

La coiffure, savante construction.

Le marié et son pompon sur le ventre

Le marié et son pompon sur le ventre

Nous ne sommes pas invités !

Nous ne sommes pas invités !

Nous reprenons la voiture pour nous rendre à Nantaï Saï, voir une montagne où l’on peut observer des cascades, qui s’appelle Kegonnotaki. 100 mètres de descente en ascenseur et quelques marches plus bas, nous sommes au pied de la grande cascade. Elle dégringole dans un halo d’écume et pulvérise l’eau glacée sur les falaises, des orgues de basalte. De l’autre côté de la plateforme, une autre cascade, plus petite. Un peu plus loin, cette eau, rejointe par un torrent tombe à nouveau en cascade. Trois cascades pour le prix d’une !

Rafraîchissant

Rafraîchissant

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Comme il est bientôt midi, nous mangeons un en-cas avant de repartir pour Kasukabe : soupe aux navets, aux pâtes et aux champignons et beignets de pommes de terre farcis aux herbes et au poisson. Nous avons trois heures de route à faire.

Avant de partir

Avant de partir

Brasero

Brasero

Grillades de seiches

Grillades de seiches

Pour sortir du village, un péage de 30 centimes, puis c’est l’autoroute. La voiture me berce, et je m’endors. Avant d’arriver chez eux, crise d’asthme ! Cela faisait des années que cela ne m’était pas arrivé…

Nobuaki avait envoyé des cadeaux pour la naissance de Zoé, ma petite fille. Pour Antoine, la clé de sa maison. Un oiseau bleu, en céramique y était fixé. Voyons maintenant si elle ouvre la porte. La clé tourne dans la serrure, eh oui ! C’était donc vrai… La porte s’ouvre sur un jardin.

Sésame va t-elle s'ouvrir ?

Sésame va t-elle s'ouvrir ?

Ouiiii!!!

Ouiiii!!!

Sésame s'est ouverte !

Sésame s'est ouverte !

Jardin de Nobuaki et de Yui
Jardin de Nobuaki et de Yui

Jardin de Nobuaki et de Yui

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Nous visitons le rez-de-chaussée où se trouvent de très nombreuses pièces. Salle à manger à l’occidentale, toute petite cuisine, atelier de Nobuaki, notre chambre, toilettes, salle de bain à la japonaise et d’autres pièces plus ou moins occupées. A l’étage, l’atelier de Yui et leur chambre. Yui se dit féministe. « Moi aussi ! » dit Nobuaki qui, comme Yui est de surcroît antiraciste. Leurs œuvres reflètent leurs convictions. Nous ne visitons pas les autres pièces. Parfois les parents de Yui ou de Nobuaki occupent l’étage. Cette maison est un vrai labyrinthe ! Couloirs, pièces fermées. C’est une maison ancienne qui a ensuite été agrandie. Le père de Nobuaki y avait son magasin, au rez-de-chaussée. C’est maintenant son atelier d’artiste. Il est plein de machines: Machine à bois, four pour les céramiques de Yui.

D’abord la douche, puis un bain. Ici ce n’est pas de l’eau thermale, mais l'eau du bain est utilisée par tous, comme au ryokan.

Dans l'atelier de Nobuaki
Dans l'atelier de Nobuaki
Dans l'atelier de Nobuaki
Dans l'atelier de Nobuaki
Dans l'atelier de Nobuaki

Dans l'atelier de Nobuaki

Autel

Autel

Autel

Autel

Les kokeshi ont été créées il y a 150 ans, par les kiji-shi (en japonais : artisans du bois) dans le nord de Honshū (la plus grande île du Japon), dans la région de Tōhoku. Leur origine remonte à la fin de l'ère Edo , leur fabrication est artisanale. Les kokeshi sont peintes et décorées de fleurs, puis recouvertes de laque. Elles sont à l'origine fabriquées en bois (cerisier, poirier, cornus ou érable). Afin de pouvoir créer une poupée kokeshi, le bois doit être séché pendant 1 an à 5 ans, pour qu'il soit apte à la sculpture.

Au Japon, au début de leur création, ces poupées représentant des petites filles étaient des jouets pour les enfants des paysans ou des souvenirs pour les touristes. Ces poupées japonaises traditionnelles étaient constituées d’une tête et d’un corps cylindrique, symbolisant le vœu et le désir d’avoir un enfant en bonne santé. On compte plus d'une centaine de types de poupées kokeshi.

Cependant, les kokeshi n'ont pas toujours été des jouets pour enfants :

« Il y a bien longtemps, lorsque les gens de son village vivaient encore dans une très grande misère, il pouvait arriver que les femmes tuent leurs propres enfants, juste après la naissance, pour ne pas les condamner à mourir de faim. Pour chaque enfant ainsi tué, on fabriquait une kokeshi, ce qui veut dire "faire disparaître l'enfant", afin que les gens n'oublient jamais que c'est grâce au sacrifice de ces enfants qu'ils avaient survécu".

Ces jolies poupées japonaises en bois sont offertes, dans la tradition japonaise, pour déclarer son amitié ou son amour à la personne qui la reçoit.

Des kokeshis, collection de Nobuaki.

Des kokeshis, collection de Nobuaki.

Les boules sont réalisées par la mère de Yui
Les boules sont réalisées par la mère de Yui

Les boules sont réalisées par la mère de Yui

Bouquet réalisé par la mère de Yui

Bouquet réalisé par la mère de Yui

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Nous buvons du thé et du café en mangeant des friandises de différentes couleurs piquées sur des bâtonnets. Quand on mord dedans, sensation de mordre dans un nuage, puis la sensation change, c’est comme du caoutchouc mou. Nous mangeons aussi des petites frites sucrées.

Nobuaki m’installe une petite machine qui masse les pieds. L’intérieur se gonfle, se dégonfle, et sous les pieds, des rouleaux tournent.

Deux chats. L’un est craintif, l’autre, complètement fou ! Il coure partout, se cache dans le sac à dos de Nobuaki. Antoine met le sac sur ses épaules et emmène le chat à travers la maison. Après, ils ne sont plus copains…

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014
Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Nous faisons la cuisine, Yui et moi. Epluchés, les rutabagas ; émincée, la salade ; coupés, les radis et la carotte ; cuits les haricots de soja dans leur cosse. Yui fait la sauce de salade et y ajoute des graines de sésame grillées. Nobuaki a ramené du porc pané, des raviolis à la vapeur qui ont ensuite été grillés ou frits, un « camembert » japonais.

Nous nous installons. Les futons, oreillers, couvertures, duvets sont sortis des placards. Les oreillers sont moins durs qu’au ryokan. Nous avons sommeil.

Cuisine
Cuisine

Cuisine

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Une heure du matin. Aucun bruit, tout le monde dort. Une énorme crise d’asthme m’étouffe ! Pollution ? Poils de Toradjiro et Noriko, les deux chats ? Je me lève. Au fond du couloir, la lumière brille. Nobuaki travaille dans son atelier. J’essaie de lui faire comprendre par des gestes, en disant le mot asthme, asthma nous utilisons le traducteur de l’ordi et il comprend que j’ai besoin d’un médicament. Il y a une pharmacie ouverte 24h sur 24 pas très loin. Je l’attends en regardant les œuvres en cours, les dessins aux murs. Il n’a pas mis longtemps. Je mélange le contenu du sachet dans un verre d’eau. Beurk ! Il est vraiment gentil ! Je retourne me coucher.

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Dimanche 19 octobre

Réveillée à 5 heures du mat, je me lève pour aller aux toilettes. Le médicament a fait effet. Antoine se lève et part faire des photos dans le quartier. Effet des médocs ? Je me suis réveillée tard. Antoine a photographié le lever du soleil dans le jardin et le cimetière voisin.

Le petit déjeuner est prêt. Toast, omelette, salade et thé. Je n’ai plus d’asthme. Douche, puis bain. Nous rangeons tous nos effets, replions futons et couettes dans les placards et c’est le départ pour Tokyo ! D’abord en voiture puis en train. Nous achetons une tori paï tan (pass).

Nous posons nos bagages à l’hôtel, notre chambre n’est pas prête. C’est moderne, pour payer, l’employée de l’hôtel introduit une clé USB dans son ordinateur, puis le paiement se fait en glissant notre carte bleue dans la clé USB et en signant, directement sur l’écran. Nous partons dans un magasin de mangas.

Gare de Kasukabe

Gare de Kasukabe

Reflets

Reflets

Magasin de mangas

Magasin de mangas

Etagères remplies de Mangas

Etagères remplies de Mangas

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Nous revenons à l’hôtel pour monter nos bagages. Un simple, minuscule et léger crochet ferme notre chambre. Il est fixé au panneau de bois, couvert de papier de riz. Pas de code ni de carte magnétique. Un petit cadenas. La sécurité n’est pas une préoccupation dans ce pays !

Nobuaki et Yui ne viennent pas avec nous car ils ont un rendez-vous pour une future expo à New-York, la gloire ! Nous allons manger une ramen soupe au restaurant.

Ce médicament pour l’asthme m’ensuque complètement. J’en deviens irritable et ai la bouche sèche. L’asthme est passé. Demain je fais l’essai de ne pas en reprendre.

Vu dans la rue : un ascenseur dont l’utilisation est payants … Surprenant !

Nous visitons le musée National. Là, aucun contrôle contrairement aux U.S.A. J’ai pourtant un couteau et une bouteille d’eau dans mon sac.

Coloré

Coloré

Macabre

Macabre

Samouraï

Samouraï

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Après le musée, à la nuit tombée nous allons dans le parc en face. Antoine emprunte un skate pendant que Roland cherche à comprendre pourquoi nous n’avons pas réussi à obtenir un Grütt Pass (réduction pour 78 musées et parcs, plus le métro). Une petite fille tombe dans l’eau du bassin ! Plus de peur que de mal, elle est à peine mouillée ! Puis jeu des jets d’eau qui soudain montent, descendent sans jeu de lumière ni musique, contrairement à ce que j’avais pu admirer sur l’Alexanderplatz, à Berlin, en 1976.

Partie de base-ball. C’est un sport très développé au Japon. Nous sortons du parc en suivant une allée bordée de lanternes peintes de petites scènes.

Paysage lumineux

Paysage lumineux

Lanterne... japonaise

Lanterne... japonaise

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Au débouché de l’obscurité du parc, ambiance newyorkaise. Circulation, néons. Ne manque même pas la sirène de la police ! Seuls les taxis jaunes n’y sont pas. Si, si, j’en vois. Tokyo by night et il est à peine 18h30 !

New York, ou Tokyo

New York, ou Tokyo

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Nous allons dans un quartier populeux, très vivant la nuit. Nous trouvons une gargote. Le plateau de la table, sur la terrasse, est posé sur des caisses de bière ficelées entre elles. A côté, trois joyeux drilles d’environ trente ans nous font goûter de leurs plats. Ils sont occupés à mélanger bière, whiskys et un autre liquide !

Un trio vraiment sympa !

Un trio vraiment sympa !

Notre chambre

Notre chambre

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Nous rentrons à l’hôtel et sur le chemin nous nous arrêtons dans une supérette pour acheter des yaourts du thé et des brioches pour le petit déjeuner.

Après avoir fait un peu de lessive j’étends le linge dehors sur des cintres en les accrochant sur les barres métalliques de la plateforme soutenant les moteurs de la clim. Je m’endors vite car j’ai mal dormi la nuit dernière à cause de la crise d’asthme.

Pour nous qui sommes habitués à pousser les portes et les fenêtres pour les ouvrir, ces portes et fenêtre coulissantes sont déconcertantes ! Cette nuit Roland ne trouvait pas la bonne porte, entre les portes de placard, celles qui séparent de la chambre d’Antoine et celle qui donne sur l’escalier ! Parfois l’on croit fermer une cloison en coulissant un panneau mais cela dégage une ouverture de l’autre côté et pour finir, la pièce n’est toujours pas fermée !

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Lundi 20 octobre

Nous laissons les lits tels quels, sans les ranger dans les placards. L’oreiller est plus souple, ici.

Tout est prévu pour que nous puissions petit-déjeuner voire faire un vrai repas : plaque de gaz, réfrigérateur, micro-onde, vaisselle, évier.

C’est le matin, ce parc est très beau. Oiseaux, fleurs, enfants de la crèche.

Parc de Kitanomaru
Parc de Kitanomaru

Parc de Kitanomaru

Dans le parcde Kitanomaru

Dans le parcde Kitanomaru

Salvia Leucatha

Salvia Leucatha

Bergeronnette lugubre

Bergeronnette lugubre

Moineaux

Moineaux

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Apprenti coiffeur ou futur assassin ?
Apprenti coiffeur ou futur assassin ?

Apprenti coiffeur ou futur assassin ?

A la recherche de jolis cailloux, et de petits fruits

A la recherche de jolis cailloux, et de petits fruits

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Un vrai petit paradis. Après nous être promenés dans le parc, à midi nous avons mangé au pied d’un grand immeuble dans une sorte de galerie marchande. C’est un self-service où tout est à portée des yeux. Le choix est facile mais réserve des surprises. Ce que j’avais pris pour un dessert, trois boulettes luisantes saupoudrées de graines de sésame se révèle être de la viande !

Métro direction Chibuya-Ginza. Dans la rame, sur les écrans vidéo, des pubs. En parallèle, le nom des stations défilent en anglais, en kanji et en hiragana. Sur le quai, un robinet permet de boire. Par contre, aucune poubelle à l’horizon ! Pour autant, pas un papier ne traine au sol.

Nous reprenons ensuite le métro pour éviter de faire deux fois l’aller-retour dans le parc. Une migraine où tous les tambours de la terre résonnent dans ma tête m’oblige à faire une micro-sieste dans l’herbe. Et je ne suis pas seule à m’allonger ! Je n’arrive pas à dormir mais la douleur est moins intense.

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Gardien du parc

Gardien du parc

Le parc est entouré de douves

Le parc est entouré de douves

L'ancien et le moderne se chevauchent

L'ancien et le moderne se chevauchent

Entrée de la demeure de l'empereur

Entrée de la demeure de l'empereur

Les dalles du trottoir longeant les douves sont décorées

Les dalles du trottoir longeant les douves sont décorées

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Cet après-midi c’est un peu la galère ! Nous voulons entrer au musée d’art contemporain. Mais c’est le vernissage d’une rétrospective de Hishida Shumso. L’entrée nous est interdite. Pas moyen de comprendre comment fait le gardien posté à l’entrée pour distinguer les invités ! Tous n’ont pas de carton d’invitation… A la tête du client ? Nous n’avons pas les yeux bridés. C’est un physionomiste et il les reconnaît ? Trop fort ! Ils ne montrent pas patte blanche. Un signe de tête, c’est le sésame ! Et nous avons marché si longtemps pour visiter ce musée ! Dépités, fatigués, nous nous asseyons à quelques mètres de l’entrée sur un muret. Moi, les yeux fermés, les coudes sur les genoux, la tête dans les mains. Tout ce brouhaha ! Toute cette circulation ! S’approche alors une très vieille dame, toute petite. Elle est accompagnée d’un homme en uniforme avec, au cou, un ruban au bout duquel pend un badge : STAFF. Je ne comprends pas les mots, seulement les gestes, leur attitude. Elle nous demande combien nous sommes à vouloir visiter l’expo. Elle nous fait signe de la suivre et d’être discrets en mettant l’index sur sa bouche. Ses mimiques sont très expressives ! Ce n’est plus le vieux grimaçant qui garde l’entrée mais un autre, plus jeune. Le gars du staff met amicalement sa main sur l’épaule d’Antoine et nous entrons dans le bâtiment.

Entrée du musée

Entrée du musée

Petit temple, dans la rue

Petit temple, dans la rue

Dans les douves

Dans les douves

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Nous avons ensuite rendez-vous avec Nobuaki et Yui au bout du parc Ueno, au bout de l’allée aux lanternes pour aller manger ensemble. Dans le resto, les sushis et de petites brochettes de viande défilent devant nos yeux, sur un tapis roulant. Un robinet d’eau bouillante permet de se faire, à volonté, du macha thé avec de la poudre. Les cuisiniers qui sont au centre de cette ronde de sushis les préparent devant nous et remplacent les espaces manquants sur le tapis. Sur la table des soucoupes remplies de sauce soja et de gingembre. Pour payer, c’est simple. Le caissier compte le nombre d’assiettes de sushi que vous avez consommé.

Yui et Nobuaki nous emmènent ensuite dans un bar près de la gare. Yui n’a pas mangé beaucoup de sushis. Je comprends maintenant pourquoi ! Dans ce bar, on y mange tout en buvant du saké chaud, comme dans le film que j’ai vu, « Le voyage à Tokyo ».

Un bar à saké dans une impasse sous les rails du train
Un bar à saké dans une impasse sous les rails du train

Un bar à saké dans une impasse sous les rails du train

Jeux d'argents:le pachinko, est un appareil qu’on peut décrire comme un croisement entre un flipper et une machine à sous. Les jeux d'argents étant interdits au Japon, les gains (billes) sont échangés contre des lots qui sont eux-mêmes ensuite échangés contre de l'argent dans les boutiques avoisinantes et souvent tenues par la mafia japonaise.

Jeux d'argents:le pachinko, est un appareil qu’on peut décrire comme un croisement entre un flipper et une machine à sous. Les jeux d'argents étant interdits au Japon, les gains (billes) sont échangés contre des lots qui sont eux-mêmes ensuite échangés contre de l'argent dans les boutiques avoisinantes et souvent tenues par la mafia japonaise.

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Nous rentrons en taxi. Roland, trop fatigué, rentre se coucher. Antoine et moi allons nous promener.

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J’ai besoin d’une aspirine et nous n’avons rien pour le petit déjeuner de demain. Nous sommes abordés par un moine. Il nous offre une médaille. C’est une astuce ! Car il nous présente ensuite un registre où nous devons signer dans une colonne. La colonne d’à côté indique le montant du don que nous souhaitons faire. Ah ! C’était donc ça ! Un employé d’un magasin nous indique où trouver une pharmacie. J’ai trouvé le mot « aspirine » sur le guide de conversation, il se dit presque comme en français. Je trouve le bâtiment qu’il nous a indiqué mais pas la pharmacie. A l’étage, des services médicaux. Nous montons : clinique dentaire. Et là, une charmante jeune femme prend son téléphone, appelle la pharmacie, puis nous accompagne en personne jusqu’au magasin. Effectivement, nous sommes passés devant sans le voir. Elle écrit la posologie en anglais car tout est en japonais. Je demande un verre pour prendre un comprimé immédiatement. C’est la marque UPSA ! A côté, un supermarché où nous achetons le nécessaire pour le lendemain matin.

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Mardi 21 octobre 2014

Il pleut… Nous allons nous promener dans le quartier Yanaki. Dans les cimetières, de grandes plaquettes sont couvertes d’écritures. Ce sont des prières. Des seaux, des louches, permettent de laver les tombes.

Dans un cimetière

Dans un cimetière

Jardin de ville

Jardin de ville

Le parapluie... de Tokyo !

Le parapluie... de Tokyo !

Fleur géante sèche
Fleur géante sèche

Fleur géante sèche

Jardin de rue

Jardin de rue

Sur la vitre d'une maison

Sur la vitre d'une maison

Guetteur sur le toit du musée
Guetteur sur le toit du musée

Guetteur sur le toit du musée

Fabrication des pâtes
Fabrication des pâtes
Fabrication des pâtes

Fabrication des pâtes

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Le temple de Sensoyé est tout en béton car il a été détruit pendant la guerre. Les marchands du temple sont pléthore et tiennent des stands de bricoles diverses et variées, alimentation, vêtements, souvenirs. Nous y achetons des baguettes métalliques pour Hamza et Pauline.

Temple de Sensoye, ses marchands et son parc
Temple de Sensoye, ses marchands et son parc
Temple de Sensoye, ses marchands et son parc
Temple de Sensoye, ses marchands et son parc

Temple de Sensoye, ses marchands et son parc

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014
Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014
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Hauts perchés
Hauts perchés

Hauts perchés

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Les enfants des crèches, au Japon, ont de la chance ! Hier nous avons vu un petit groupe se promener dans le parc et aujourd’hui en voilà d’autres qui visitent la caserne des pompiers.

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Notre repas, aujourd’hui, se compose de sashimis, de petites brochettes de viande et de riz. Un thé vert pour moi.

A l’office de tourisme nous sommes accueillis par une personne qui est très heureuse de parler français avec nous !

Nous montons à l'étage où nous surplombons toute la ville. En face, sur l’autre rive, à côté du siège des bières Asaki, posée sur un cône noir à l’envers, une œuvre de Philip Stark : une merde géante, couleur or ! J’essaie de dessiner ce paysage.

Siège des bières Asaki

Siège des bières Asaki

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Nous visitons ensuite le musée Edo. Très vivant, il comporte de nombreuses maquettes, certaines animée (kabucki ou l’art de l’escamotage : apparition/disparition des acteurs de la scène), des plans, la reconstitution grandeur nature d’un pont. Tout un chacun peut faire des « expérience » comme porter deux lourds seau en bois au bout d’un long bâton, monter sur un grand bi ou un pousse-pousse, entrer à l’intérieur d’une maison traditionnelle ou encore porter un fanion au bout d’un immense poteau. Bornes tactiles pour les personnes aveugles.

Théâtre Kabuki

Théâtre Kabuki

Capitulation du Japon signée, entre autres par le Maréchal Leclerc

Capitulation du Japon signée, entre autres par le Maréchal Leclerc

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Sur la fin de journée nous allons faire un tour dans un bateau aux formes futuristes. En attendant qu’il arrive un gars joue de la musique pour gagner trois sous. Mais qu’est-ce qu’il joue faux ! Sur une mélodie déversée par un poste de radio il joue de tout : flûte de pan, flûte droite en roseau, ukulélé, Donnez-lui des pièces pour qu’il arrête de jouer !

Enervé !

Enervé !

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

La balade en bateau se révèle vite décevante. De l’extérieur, il est beau. Au plafond et tout autour, des baies vitrées. Mais en réalité on n’y voit pas grand-chose car le plancher est fait de plaques de verre qui changent de couleur. On se croirait dans une boîte de nuit. Elles passent du blanc au jaune, vert pâle, rose, bleu, jaune pour revenir au blanc. Si l’intérieur du bateau avait été sombre, nous aurions pu apercevoir le paysage qui défilait à l’extérieur. Mais là, il faut coller son visage contre la vitre, et encore, l’on ne distingue pas grand-chose ! Les gamins, en revanches, sont ravis de ce déluge de couleurs. Cela les excite et ils courent partout, ils crient et ça résonne car les clients sont peu nombreux ! Quand nous nous approchons de l’embouchure du fleuve, le bateau tangue. Roland qui aime les ponts est servi !

Pont sur le fleuve Sumida

Pont sur le fleuve Sumida

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Retour avec un métro aérien très rapide. Mais juste avant, la faim se faisant sentir, halte dans un supermarché. Bananes, gâteaux et boissons au « bonbon chimique » pour reprendre l’expression des filles au sujet d’un soda Corse. Le train, sans conducteur est archibondé ! Un monsieur nous renseigne sur la direction à prendre. Au terminus il nous prend sous son aile et va jusqu’à nous emmener à l’entrée de la bouche de métro pour que nous puissions prendre notre correspondance.

Nous mangeons dans un très bon resto dans le quartier à côté de l’hôtel. Les propriétaires sont originaires de l’île d’Okaïdo. Aloe vera en tranche vert translucide mi-croquant, mi-gélatineux. Les algues, des umibudo, ressemblent à des grappes de raisin, vert, sauf que les grains sont gros comme des têtes d’épingle. Tempura : beignets d’oignons et d’encornets mais aussi encornets cuits, en tranches, et présenté sur une assiette entourés de salade, le tout décoré d’une fleur, non comestible. Au musée où sont exposés d’anciens récipients, ou sur la table, la bouteille pour servir le saké n’a pas évolué ! A la télé passe un reportage sur des cérémonies se déroulant à Okinawa. Au-delà du goût, ce qui intéresse les Japonais c’est la consistance des aliments comme par exemple, ces minuscules graines d’algue qui claquent sous la langue, le caoutchouc du poulpe, le gélatineux de l’aloe.

Nous rentrons à l’hôtel, non sans auparavant, c’est rituel, nous arrêter dans une supérette. Nous voyons, sur le trottoir, un monsieur à l’air ébahi. A ses pieds, un petit tas de billets. Je lui lance : « On partage ?! » et, bien sûr, il est parti en ramassant cette petite fortune.

Algues umibudo

Algues umibudo

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Mercredi 22 octobre 2014

Départ prévu à 9h, horaire, respecté ! Il pleut tellement que Roland sort chercher un taxi sur la grande avenue, parallèle à la petite rue où se trouve notre hôtel. Nous descendons tous les bagages. Arrivés à la gare il nous faut échanger le document que nous avons reçu par la poste contre un titre de transport chacun, un pass, nous permettant de voyager sans limite de kilomètres à bord du Shinkansen. Dessus, notre numéro de passeport.

Le Shinkansen, TGV japonais a le nez profilé, mais il est différent du TGV français. Il est mieux foutu que le français ! Il y a beaucoup de places entre chaque siège, de quoi ranger son sac. Il y a aussi de la place entre le fond du wagon et le dernier siège. De plus, contrairement à nos TVG la fréquence de passage de ce train est très élevée ! Un toutes les 10 minutes. Munis d’une réservation, gratuite, nous montons dans le wagon. Une voix annonce en anglais « Bienvenu dans le train super express ». Beaucoup d’occidentaux. Dommage pour le paysage, il pleut ! Je peux tout de même observer qu’il y a peu de campagne entre chaque ville et village. Ils sont très nombreux ! J’aime les maisons dont les toits ont des tuiles bleues, reflets aile de corbeau. Le contrôleur, quand il arrive, se penche en avant pour saluer les voyageurs. Puis il lance : « Contrôle des billets ! ».

Ce voyage revient plus cher qu’un voyage organisé. De plus, il nous faut nous trimballer tous nos bagages alors que, souvent, dans les voyages organisés le personnel s’en charge. Mais c’est le prix de notre liberté ! Comment aurions nous fait pour voir nos amis ?!

Tuiles bleues

Tuiles bleues

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Nous arrivons à Kyoto. Le taxi nous dépose devant l’« hôtel », plutôt une auberge de la jeunesse. Autant, dans l’hôtel de Tokyo, tout était rangé pas un meuble ne dépassait, autant ici, c’est un joyeux foutoir ! On y rentre en chaussure (sauf dans la chambre), il y a des trucs qui traînent partout : dans la pièce d’accueil, sur les tables, dans le couloir d’accès à l’ascenseur, le vélo du gosse, dans la petite cuisine, et même dans l’ascenseur. Seuls les parapluies sont à leur place.

C’est un couple mixte, avec des enfants, qui tiennent cette auberge. Elle Japonaise, lui occidental (anglais ? américain ?). Les enfants sont blonds aux yeux bridés.

Une seule pièce, un placard et penderie. Un lit superposé. Dessous, les futons et tout le reste pour faire le lit. Nous avons notre propre salle de bain/WC.

Roland a acheté une boussole, avant de se rendre compte qu’il a cette application dans son téléphone !

Devant le gîte

Devant le gîte

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Une pub pour la fête du feu à l’hôtel nous entraîne à Kurama. Nous ne sommes pas seuls à y aller ! Le train qui nous emmène dans la montagne, est bondé… Des Japonais en famille mais aussi beaucoup d’occidentaux. Il fait nuit noire.

Arrivés au village, la principale et unique rue est jalonnée de petits braseros ou de grands brasiers qui crépitent, constitués par de longues branches dressées vers le ciel. L’atmosphère est rougeoyante et sent bon le sapin qui brûle. Ce sont les plus âgés qui entretiennent les braséros, semble-t-il. Les étincelles éclaboussent l’obscurité. Est-ce pour fêter la fin de l’été ? L’entrée dans l’automne ? Ils portent tous hommes, femmes et enfants une branche de bois vert.

Kurama hi-Matsuri
Kurama hi-Matsuri

Kurama hi-Matsuri

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Les héros de ce matsuri (fête) du hi (feu) )ancestral, tous des hommes, sont bien repérables. Leurs sandales en fibre tressée maintiennent le pied avec une fine cordelette. Leur vêtement est réduit au strict minimum : fesses à l’air, une bande de tissus dans la raie, un peu comme les sumos et, devant, une jupette faite de franges en ficelle. Ventre et dos nus, seuls leurs bras sont couverts de manches de différentes couleurs et, ils portent, par-dessus, un petit morceau de tissus. Sur la tête, un foulard de couleur blanc à pois noirs. Ces hommes portent, à plusieurs, une torche faite d’un épais fagot de bois d’environ 2 mètre et de 80 kilos, les tac matou (à vérifier !).

Ils n'ont pas froid !
Ils n'ont pas froid !
Ils n'ont pas froid !
Ils n'ont pas froid !

Ils n'ont pas froid !

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Ils crient « A sahire, a sahiro ! ». Une sorte de « Ho ! Hisse ! » ? Nous voyons, et c’est touchant, de tout petits enfants de deux à six ans portant, eux aussi, des torches miniatures, elles, par contre. Ils sont encouragés par leur famille mais aussi par les touristes qui scandent « A sahire, a sahiro ! » en frappant dans leurs mains.

Nul ne semble troublé par le passage fréquent du train.

Pas bien grands !
Pas bien grands !

Pas bien grands !

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Tous les habitants sont habillés en kimono. Certains ont des kimonos que l’on remarque plus particulièrement. Celui de cet homme est blanc ; d’autres sont en gris et leurs épaulettes sont faites de plis de tissus. Un vieil homme porte un drôle de « chapeau », une sorte de boîte en forme de bateau fait d’une matière noire et brillant (de la laque ?) qui tient par une ficelle nouée autour de la tête. Les organisateurs, en costumes traditionnels (ou non) sont ceints d’une écharpe où sont inscrits des mots.

Tambour

Tambour

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Tout à coup, ça s’agite, ça bouge. Tous ceux qui portent une torche et qui, jusqu’à présent, faisaient des aller-retours dans la rue en criant « À sahire, a sahiro ! » forment un cortège. Ils quittent le temple Kurama-Dera. En tête, le vieil homme au kimono blanc. Il tient une perche au bout de laquelle se trouve un masque rouge, au long nez. Derrière, un tambour, très gros, à roulettes. Le tambour est vigoureusement battu par un vieux. A son côté, une jeune fille fait tinter une cloche. Puis suivent les hommes portant un kimono gris. Et enfin, les porteurs de torches. Certains se contentent de crier, d’autres appuient leurs cris avec force mouvements de jambes et mimiques du visage. Puis la foule suit. 1000, 2000 personnes ?

Masque rouge, tambour et viel homme au petit chapeau
Masque rouge, tambour et viel homme au petit chapeau
Masque rouge, tambour et viel homme au petit chapeau

Masque rouge, tambour et viel homme au petit chapeau

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Tous arrivent à une place où se trouve le sanctuaire Yuki où brûlent d’immenses brasiers constitués de troncs de pins verticaux, les kagaribi. Un portique (tori) marque l’entrée. Les porteurs de torches forment une allée. Le tambour bat, sourd, lancinant. Et les hommes de lancer leur incantation « A sahire, a sahiro ! ». Le feu, le tambour, le cri des hommes. Cérémonie ancestrale. Nos cœurs battent à l’unisson. Cérémonie tribale. L’émotion est puissante.

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Le sanctuaire date de la période Azuchi-Momoya (1573-1598). Le cèdre qui se trouve sur la place a 800 ans. L’histoire de ce matsuri du hi viendrait d’un tremblement de terre en 940 et des guerres de clan. L’empereur transfère alors le sanctuaire de la divinité Yuki Myojin, la protectrice de la cour impériale au nord. Le nord est considéré comme la porte des démons. Les feux allumés ouvraient la route à la divinité et au cortège impérial.

Etendard

Etendard

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Pour avoir une vue d’ensemble, je monte sur des rochers. Mais je m’aperçois que je suis sois sur un lieu de culte, soit dans un cimetière. Profanation ! Je descends précipitamment, ne vois rien, je tombe je la tête la première, le menton en avant ! Je me suis fait mal à la main et au menton. Dans ma chute j’ai entendu un bruit. Je cherche avec une dame qui a une lampe. Bof, tant pis pour la bouteille d’eau.

Le cortège reprend. Il avance pas à pas. Il s’arrête. Il reprend. Il piétine. Nous avançons de très peu de mètres à chaque fois. Finalement, nous rebroussons chemin pour rejoindre la gare précédente. Il n’y a plus personne. C’est agréable de cheminer sur cette route dans la forêt, en suivant la rivière. La gare. Nous laissons passer quatre trains, tous bondés ! Dans le cinquième, impossible de s’assoir, mais au moins, nous avons de la place pour respirer ! Un petit, dans les bras de sa mère : « okikoki ! ».

Mince, je n’ai pas perdu que ma bouteille d’eau mais aussi mon stylo. Heureusement qu’à Tokyo Antoine a trouvé un crayon « kawaï », rose, avec des fraises et des cerises dessinées.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Jeudi 23 octobre 2014

Un vendeur de saké passe dans la rue et attire les habitants avec un klaxon manuel très bruyant.

Nous louons des vélos pour aller visiter le parc impérial puis le sanctuaire Kamomioya. Nous débouchons ensuite sur la piste cyclable qui longe la rivière Kamigawa. Un passage à gué formé de grosses tortues de pierres et de dalles permet, d’aller sur l’île au milieu de la rivière. Le pont, aussi. De gros rapaces planent au-dessus de l’eau puis plongent. Kyoto est une ville tranquille, plate, entourée de montagnes.

A vélo dans le parc, puis sur la piste cyclable. Un batteur, au bord de la rivière.
A vélo dans le parc, puis sur la piste cyclable. Un batteur, au bord de la rivière.
A vélo dans le parc, puis sur la piste cyclable. Un batteur, au bord de la rivière.
A vélo dans le parc, puis sur la piste cyclable. Un batteur, au bord de la rivière.

A vélo dans le parc, puis sur la piste cyclable. Un batteur, au bord de la rivière.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Nous visitons le temple Hitachi où des écolières décorent des plaquettes de bois à leur image. Ce temple est situé dans une île très calme alors qu’au dehors, la circulation routière se fait entendre. J’ai l’impression d’être hors du temps, hors de la ville. Un petit ruisseau, un pont qui le traverse, une fontaine pour se purifier avant d’entrer, quelle tranquillité ! Quelle sérénité ! Un homme, kimono blanc est à vélo. Un autre balaie le sol.

Dans et à côté du temple
Dans et à côté du temple
Dans et à côté du temple
Dans et à côté du temple

Dans et à côté du temple

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Nous nous arrêtons dans une petite cafétéria pour y manger une soupe au lard et aux feuilles. Du riz, du poulet très épicé, du porc aux haricots, des nems, des raviolis à la vapeur. Je veux du thé. Elle m’apporte un grand verre rempli de glaçon. Ah non ! Je veux atatakaï ocha !

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Nous repartons visiter d’autres temples et en particulier un dont le jardin zen est un vrai bonheur ! Exposition d’estampes. Il faut, bien sûr, quitter ses chaussures. Antoine suit la leçon d’un maître avec un groupe d’enfants. Assis en lotus, les mains posées l’une contre l’autre, dans une position bien particulière : les pouces dans la paume. Nous devons enfiler des chaussons rouges pour aller dans l’autre partie du temple. Au plafond, d’immenses dragons, un autel gigantesque.

Au bord de la rivière, les peintres; Une sculpture.
Au bord de la rivière, les peintres; Une sculpture.
Au bord de la rivière, les peintres; Une sculpture.

Au bord de la rivière, les peintres; Une sculpture.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Nous pédalons pour aller un peu plus loin mais là, ce n’est plus plat du tout ! Des femmes, des geishas, le visage peint de blanc, jusque sur la nuque. Le maquillage a des contours vraiment particuliers ! Nous discutons avec un tireur de pousse-pousse parlant plutôt bien le français ! Et pour cause, il a étudié notre langue à Lyon 3. Il dit bien gagner sa vie. Mais, pas de pourboire, ici, au Japon, cela ne se fait pas ! Il nous explique que les touristes Chinois sont nombreux au Japon.

Heu-reux ! Drôles de chaussures !
Heu-reux ! Drôles de chaussures !

Heu-reux ! Drôles de chaussures !

Remarquez le maquillage ...

Remarquez le maquillage ...

Fontaine. fenêtre ronde sur bananier en fleurs. Dragon au plafond. Plantes aquatiques. Drôle de petite  boule jaune. Jardin zen et ses petits graviers ratissés au cordeau.
Fontaine. fenêtre ronde sur bananier en fleurs. Dragon au plafond. Plantes aquatiques. Drôle de petite  boule jaune. Jardin zen et ses petits graviers ratissés au cordeau.
Fontaine. fenêtre ronde sur bananier en fleurs. Dragon au plafond. Plantes aquatiques. Drôle de petite  boule jaune. Jardin zen et ses petits graviers ratissés au cordeau.
Fontaine. fenêtre ronde sur bananier en fleurs. Dragon au plafond. Plantes aquatiques. Drôle de petite  boule jaune. Jardin zen et ses petits graviers ratissés au cordeau.
Fontaine. fenêtre ronde sur bananier en fleurs. Dragon au plafond. Plantes aquatiques. Drôle de petite  boule jaune. Jardin zen et ses petits graviers ratissés au cordeau.
Fontaine. fenêtre ronde sur bananier en fleurs. Dragon au plafond. Plantes aquatiques. Drôle de petite  boule jaune. Jardin zen et ses petits graviers ratissés au cordeau.
Fontaine. fenêtre ronde sur bananier en fleurs. Dragon au plafond. Plantes aquatiques. Drôle de petite  boule jaune. Jardin zen et ses petits graviers ratissés au cordeau.

Fontaine. fenêtre ronde sur bananier en fleurs. Dragon au plafond. Plantes aquatiques. Drôle de petite boule jaune. Jardin zen et ses petits graviers ratissés au cordeau.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Ce soir, c’est moi qui fais la cuisine ! Roland et moi sommes allés au 7 Eleven voisin et avons acheté deux bentos, au maquereau, makis, porc, omelette, haricots sucrés et aussi des œufs et des légumes dans un sachet rempli d’eau. Une salade avec des feuilles, des navets et des carottes râpés. J’ai battu les œufs et ajouté les légumes égouttés et voilà une omelette sans beurre ni huile ! Dans un verre, à la cuisine, du basilic. C’est parfait pour notre salade ! Et pour finir, des yaourts à la fraise.

Enseigne de restaurant à Kyoto

Enseigne de restaurant à Kyoto

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Vendredi 24 octobre 2014

Kyoto, dernier jour. Ce matin, nous avons passé du temps à fermer la valise ! Il va falloir en acheter une autre…

Nous visitons à nouveau des temples. Dans l’un d’entre eux, Ryoanji un monde ! Mais la feuille d’érable qui tremble dans le vent est indifférente à l’agitation qui l’entoure. Zénitude.

Dans le temple Nijo un guide expliquait, en français, à des Japonaises( ?) ce qu’elles avaient devant les yeux : des oiseaux, des grues aux yeux rouge, au cou blanc et aux pattes oranges sur des portes en cèdre. Des coqs, des paons (animal qui vient de l’Inde associé à l’opulence), des aigles, des canards, des oies. Le cèdre est un bois imputrescible, il ne se déforme pas et il se trouve facilement dans le pays. C’est dans ce temple que le parquet couine. Un bruit de petit oiseau. C’était un système d’alarme.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Nous entrons ensuite après avoir passé un embouteillage ( !) dans un grand parc. De très beaux arbres, un étang. Au bord de l’étang, Kintaku, la pagode dorée. Et de petites îles parsemées de rochers. Harmonie.

Il s'agit de savoir viser !

Il s'agit de savoir viser !

Vol d’une cigogne. Joie, bonheur de l’amateur, la photo est réussie !

Vol d’une cigogne. Joie, bonheur de l’amateur, la photo est réussie !

Dans une crèche

Dans une crèche

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

C’est dans ces deux temples que nous achetons le cadeau d’anniversaire pour Zoé et trois boîtes de friandise à la farine de riz pour notre famille et Nobuaki.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Nous allons manger au resto Fireramen. Jeux de mot entre Fire (feu, en anglais et ramen, soupe de pâtes en japonais). Festival d’étincelles !

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Antoine et moi allons au musée du Manga pendant que Roland se rend dans un magasin d’informatique. La caissière parle français. Dans ce musée, au premier, une expo de manga de grande dimension : Des filles et des bateaux. Ce qui surprend le plus, ici, c’est que, partout, assis sur des chaises, des bancs, couchés sur la moquette, dedans ou dehors sur la pelouse artificielle, des personnes de tous âges, lisent des mangas. Plus qu’un musée, une bibliothèque ! Tous les livres sont libres d’accès. A gauche, la partie ancienne du musée, des boiseries. Un appareil mécanique, qui s’actionne avec une manivelle, raconte l’histoire des mangas qui débute avec les kamishibaï. Entre deux étages, une grande sculpture de phénix. Celui d’Ozamu Tezuka.

Lecteur de  manga, moulage des mains de dessinateurs de manga, silhouette du directeur et phénix d'Ozaku Tezuka
Lecteur de  manga, moulage des mains de dessinateurs de manga, silhouette du directeur et phénix d'Ozaku Tezuka
Lecteur de  manga, moulage des mains de dessinateurs de manga, silhouette du directeur et phénix d'Ozaku Tezuka
Lecteur de  manga, moulage des mains de dessinateurs de manga, silhouette du directeur et phénix d'Ozaku Tezuka
Lecteur de  manga, moulage des mains de dessinateurs de manga, silhouette du directeur et phénix d'Ozaku Tezuka

Lecteur de manga, moulage des mains de dessinateurs de manga, silhouette du directeur et phénix d'Ozaku Tezuka

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Et nous voilà à la gare ! En avance, nous allons dans un bar, le « Mozart ». La musique diffusée ? De ce même compositeur ! Notre train est en avance. Nous montons dans le Shinkansen. Nos places réservées sont… occupées ! Ce n’est pas le bon train. Par chance, il va aussi à Ozaka comme celui que nous devions prendre !

Arrivés à Ozaka, nous changeons de train. Les trois wagons de têtes sont destinés aux voyageurs qui n’ont pas réservé. Un tracé au sol devant tous les wagons, réservés ou non permet de se ranger dans l’ordre d’arrivée. Ici, au Japon, pas de bousculade ! Dans cette gare, aucun « grand pied » !

Et nous arrivons à Hiroshima. Le taxi n’a pas de GPS et ne sais pas où est la rue du ryokan. C’est par talkie-walkie qu’une personne le guide.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Chizuru ryokan. Notre chambre, au est très grande. Ici aussi, elle est couverte de tatamis. Antoine veut les mêmes dans sa chambre. Les tatamis ont tous une taille standard. De ce fait, c’est la dimension des pièces qui s’adapte à celui des tatamis. D’ailleurs, au Japon, l’on ne compte pas une maison ou un appartement en nombre de mètres carrés mais en nombre de tatamis !

Notre chambre

Notre chambre

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Nous allons dans un restaurant, une « gargote », selon Roland. Nous y découvrons une spécialité d’Hiroshima, les okonomiyaki. Ce sont des sortes de crêpes préparées sur une grande plaque de tôle par couches successives. D’abord la pâte à crêpe. Puis du chou coupé fin. Du soja, de la pâte à crêpe. Par-dessus encore un peu de pâtes japonaises (grosses) et chinoises (fines). De la viande ou des fruits de mer, de la pâte à crêpe. Des nouilles, de la pâte à crêpe. Voire même œuf, crevette ou lard. Puis le cuistot retourne le tout avec des spatules. Puis aplati le tout avec un outil en métal rond, plat, muni d’un manche. A la radio, « Parole, parole », chanté en Japonais. Par Dalida ? En attendant que les okonomiyaki arrivent, Antoine farfouille dans les mangas à disposition des clients. En partant, le patron le lui a offert !

De la confection à la dégustation
De la confection à la dégustation

De la confection à la dégustation

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Après le repas, envie de sucreries. Au Japon, depuis notre arrivée, je n’ai pas vu de dessert au menu des restos que nous avons fréquenté. Nous achetons du chocolat, des friandises au chocolat et noisettes, d’autres au chocolat et noix, ainsi que des gâteaux secs pour demain matin. Il est 22h30, demain nous pouvons dormir un peu.

Samedi 25 octobre 2014

Dans le ryokan, d’autres Français. Sont bêtes, ces Français ! Z’ont pas compris le concept du bain partagé… Quand j’arrive la baignoire est vide… Et ce n’est pas une toute petite baignoire ! Ni écolo, ni économe.

Antoine et moi avons lavé du linge à la main. Notre hôtesse se propose de le faire sécher.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Une cigogne s’est envolée du mausolée de la paix ! Un homme m’a offert une grue de papier, bleue, symbole de paix… L’origine de ce symbole est toute une histoire. Une petite fille, victime de la bombe a développé, quelques années plus tard, une leucémie. Gravement atteinte elle a fait un vœu. Celui de fabriquer 1000 grues en origami et de guérir. Malheureusement, l’histoire est triste et la petite fille est morte avant d’avoir fini de fabriquer ses origamis ; Alors une chaîne s’est formée et des centaines d’enfants ont continué pour réaliser le vœu ! Aujourd’hui encore l’on fabrique de petites grues, devenues symbole de paix.

Grue, vole !

Grue, vole !

Traces

Traces

Guirlandes de grues colorées
Guirlandes de grues colorées
Guirlandes de grues colorées
Guirlandes de grues colorées

Guirlandes de grues colorées

Sur la rivière

Sur la rivière

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

A midi nous pique-niquons avec des bentos face à un bâtiment qui a entièrement résisté à la bombe. Comme dans tous les supermarchés des fours micro-ondes situés derrière les caisses permettent de les réchauffer. Concert de guitare en face, de l’autre côté de la rivière. Sur le quai en face, mais à droite, un autre concert se prépare. Un piano arrive, transporté à dos d’hommes.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Le mémorial de la paix est en sous-sol. Une pièce ronde au centre de laquelle, une fontaine symbolise le largage de la bombe. Tout autour, sur le mur circulaire, le paysage, gravé, du paysage après l’impact et, dessous, autant de dalles que de corps retrouvés. Presque tous ont une identité. 80 n’en n’ont pas.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Dehors une flamme éternelle brûle dans le jardin, au milieu d’une fontaine. L’eau et le feu.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Une cloche en forme de grue, dans le mémorial pour la paix dédié aux enfants. Glas lugubre.

Encore un origami de grue, en métal, celui-là !
Encore un origami de grue, en métal, celui-là !
Encore un origami de grue, en métal, celui-là !

Encore un origami de grue, en métal, celui-là !

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Dans le parc, une musique joyeuse et sautillante résonne. Roland fait une petite sieste sur un banc, à la japonaise.

Porte-ombrelle ou porte-parapluie, c’est au choix ! Les cyclistes pédalent joyeusement abrité du soleil.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Musée de la paix. Le prix de l’entrée est ridiculement bas, de quoi permettre l’accès à tous. 50 centimes, gratuit pour les enfants et les jeunes. Tout fut soufflé par la bombe avant d’être brûlé par la chaleur qu’elle dégageait : 4 000°C ! On a retrouvé l’ombre d’un homme, sur les marches d’un escalier. L’ombre d’objets aussi. Ceux qui ne moururent pas sur le coup, carbonisés, perdirent leur peau, ils pelèrent, eurent des boutons rouges et, brûlés de l’intérieur vomissaient du sang. Ceux qui ne moururent pas en quelques jours, furent victimes, plus tard, de leucémie, de cancers. Ceux qui survécurent, leurs gamètes génétiquement modifiées, engendrèrent des « monstres » : mort-nés ou enfants aux membres déformés, avec un seul œil et autres handicaps mentaux et physiques. Le pire c’est que les Américains ne dévoilèrent que dans les années 60 la nature exacte de la bombe ! Et donc, avant, pas moyen de comprendre tous les symptômes développés par les patients !

Des vies détruites. Le lendemain, une pluie noire s'abattait sur la ville
Des vies détruites. Le lendemain, une pluie noire s'abattait sur la ville
Des vies détruites. Le lendemain, une pluie noire s'abattait sur la ville

Des vies détruites. Le lendemain, une pluie noire s'abattait sur la ville

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Comme à la Martinique (volcan), ici aussi des objets fondus, déformés, soit par le souffle, soit par la fournaise. Une montre aux aiguilles indique l’heure exacte de l‘impact.

Envie de pleurer, de hurler ! PUTAIN ! LA PAIX, C’EST POUR QUAND !!!??? Et pas que les armes nucléaires et chimiques, toutes les armes ! Les armes dites « conventionnelles » aussi !!! Les Japonais n’étaient pas des tendres, non plus… et la guerre, ils l’ont faite aux Chinois, ils ont occupé ce pays. Et ils ont fait la guerre à d’autres peuples, encore.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Roger, appelé au téléphone, se souvient qu’à l’époque de la bombe atomique, les habitants de Champdieu étaient montés sur le pic de la Madone pour voir s’ils apercevaient le nuage de la bombe atomique !

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Hiroshima c’est aussi un quartier où se côtoient de nombreux magasins de luxe : Chanel, Cartier, Dior, Zara … Nous cherchons une valise. Vraiment trop cher ! Puis nous allons dans un supermarché car Roland veut trouver du matériel pour un appareil photo. C’est là que je les ai perdus ! En les cherchant avec une employée (j’ai réussi à dire « j’ai perdu mon fils » en japonais en m’aidant du petit livre) j’ai vu... des valises ! Nous avons pu y ranger tous les cadeaux et aussi « mes trésors de guerre » : tous les papiers, dépliants, tickets d’entrées des musées, de métro…

Le soir nous mangeons dans une petite cafétéria. Nous choisissons notre plat dans une vitrine. Déception… l’employée fait chauffer notre plat dans un four à micro-onde ! Je prends du porc grillé au sésame, du chou, des lentilles germées et de la soupe miso. Roland choisi du poisson cru et du poisson grillé ; Antoine de la viande hachée sous forme de boulettes plates, les mêmes légumes que moi. Et bien sûr, comme il n’y a pas de pain, c’est du riz ! Thé chaud ou bière !

Nous allons à la tombée du jour dans le port d’Hiroshima. Les couleurs sont magnifiques ! Nous entrons dans un salon de thé manger de bons petits gâteaux !

Port d'Hiroshima
Port d'Hiroshima
Port d'Hiroshima

Port d'Hiroshima

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Dimanche 26 octobre 2014

Tramway, train, et enfin le bateau pour Miyajima ! Arrivés sur l’île, un monde ! Autant que sur la côte d’Azur. Pour preuve : ce bar « Saint-Tropez » qu’Antoine a pris en photo. Ici, on y mange des huîtres sous toutes ses formes, enfin, seulement des huîtres cuites : directement sur le grill ou en beignet. Du maïs grillé aussi.

Huitres en aquarium

Huitres en aquarium

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Antoine fait le singe et grimpe dans les arbres. Les daims errent en liberté. Ils peuvent parfois être agressif, comme quand on leur refuse ce qu’ils croient leur être du. L’un d’entre eux m’a donné un bon coup de tête car il exigeait que je lui refile mon épi de maïs. Non mais ! Nous visitons un temple situé en hauteur. Redescendus au niveau de la mer je me déchausse et marche dans l’eau, vraiment pas froide ! Petite sieste dans l’herbe : pas de daim en vue…Dans cette partie de l’île, la foule a déserté. Au bout, un petit bistrot où nous buvons, c’est rare, un café ! Il est accompagné d’une petite pâtisserie. Antoine préfère une glace au macha o cha (thé vert en poudre).

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014
Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Ici, dans l’île, se trouve un bel aquarium. Après la visite de tous les aquariums, nous nous rendons au traditionnel spectacle des otaries. Les loutres de mer apprécient le nettoyage de leur cage par les soigneurs. L’une d’entre elle se promène même dans les bras d’une jeune femme. Nous nous apprêtons à partir mais il pleut à torrent ! Nous assistons à un autre spectacle, encore plus impressionnant tant la masse de ces animaux est gigantesque : les lions de mer.

La limule, un être vivant fascinant

La limule, un être vivant fascinant

Lion de mer

Lion de mer

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La pluie s’est calmée. C’est maintenant marée basse. Les touristes déambulent sous le tori, évitant les flaques d’eau. Je me suis à nouveau déchaussée. Les algues sont douces sous mes pieds. Tiens, quelqu’un a perdu une pièce de monnaie ! Je la ramasse. Puis ce sont des dizaines, des centaines de pièces qui jonchent le sol.

Une pièce posée sur les coquillages

Une pièce posée sur les coquillages

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Je rejette ma pièce. Et je trouve… un outil en bois et en métal. Le même racloir que le pêcheur utilisait tout à l’heure pour débarrasser son bateau de tous les coquillages et les algues qui s’y agglomèrent. Des lettres y sont gravées. Puis je trouve une perle en bois. Antoine, lui, c’est une bague en argent, de la marque Gucci ! En ce qui concerne ces trois objets, je pense qu’ils ont réellement été perdus et non offert comme don aux divinités. Ces pièces de 1 à 10 centimes maximums, nous les retrouveront coincées dans des anfractuosités du tori, dans les interstices laissés par les coquillages qui s’y sont fixés.

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Le soir, il pleut encore. Le resto nous donne de grands étuis en plastique où nous glissons nos pébrocs afin qu’ils ne gouttent pas partout. Des cintres sont accrochés au-dessus de notre tête. A côté de nous, une mère et sa fille. La fille, du même âge qu’Antoine. La discussion s’engage entre nous car ce que boit la mère m’intrigue. Un verre (d’eau ?) avec un fruit au fond. Elle me propose de goûter. A même son verre ?! Je commande la même chose. Bof ! Bof ! Bof ! Je n’arrive pas à tout boire. Cela ressemble à de l’eau salée et alcoolisé avec, au fond, un fruit. La mère me dit d’écraser le fruit. C’est pire ! Je fais la grimace. On le croirait en décomposition. Une prune confite dans le sel, en fait. J’avais lu dans l’un des romans emprunté à la bibliothèque municipale que les prunes au sel sont une gourmandise pour les Japonais. Pas pour moi ! La fille, Hana Nakano a, en réalité 17 ans, et non 13 ou 14 ! Elles toutes deux aussi étonnées par l’âge d’Antoine que nous par son âge à elle. Il fait plus vieux, nous disent-elles. Nous échangeons nos adresses Facebook. Les jeunes échangent entre eux à propos des systèmes scolaires des deux pays. La mère se prénomme Ikue. La fille cherche un travail dans un studio. Pour mieux nous comprendre, nous utilisons l’application « traduction » de son téléphone portable. L’école est obligatoire jusqu’à 15 ans. Au dehors, l’orage gronde, le tonnerre roule et la pluie crépite ! Nous nous séparons. Difficile pour elles de prononcer le R d’au revoir ! Alors…à bientôt !

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Lundi 27 octobre

Nous prenons le taxi puis le Shinkansen puis deux autres trains. Je ne reviendrais pas de sitôt au Japon, si je reviens. Alors, même si j’ai envoie de dormir, d’écrire ou de lire, je préfère regarder le paysage, m’étourdir d’arbre, de lumières, de villes et d’eau !

Nous montons dans le bateau. La traversée est brève. Nous apercevons un pont, très long, dans la brume. Nous sommes arrivés à l’île de Naoshima. Enfin, nous prenons un car pour très court trajet.

Pêcheur

Pêcheur

Le gîte d’Honmura est vraiment très sympa ! C’est une jeune femme, Yukino qui nous accueille, jolie, on dirait une poupée. Elle est en train de coudre une tunique pour se déguiser en Yayoi Kusama, une artiste, celle qui a réalisé la citrouille posée dans le port ; Yukino habite dans la maison d’en face, dans la cour avec deux autres jeunes femmes qui sont salariées par le propriétaire du gîte. Elles travaillent, en plus, dans un bar-restaurant le soir. Yukino vient trois jours à Lyon en novembre puis elle ira ensuite à Montpellier. Je lui propose que l’on se revoie, si elle veut. Elle a étudié le français un an à l’université et s’applique à parler notre langue. Deux dictionnaires lui sont souvent nécessaires. Nous procédons aux formalités administratives, posons nos sacs et valises dans la chambre puis nous partons à la recherche d’un resto. Ici, pas de clé ! La maison est toujours ouverte.

Notre gîte et sa charmante hôtesse
Notre gîte et sa charmante hôtesse

Notre gîte et sa charmante hôtesse

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Il est plus de 13h30 et taberu s’impose ! Plus d’une heure d’attente dans le premier resto, le second, Minshuku Ishii Shouten est très sympa. Tout simple, menu unique de ramen soupe, une vieille femme nous accueille avec le sourire. Le plafond est parsemé de fils électriques, en couleurs, apparents. Toujours à cause des tremblements de terre ? Pouvoir accorder les lignes immédiatement. Dans ma soupe des copeaux de je-ne-sais-quoi s’agitent à la surface, comme s’ils étaient vivants ! Sans doute à cause de l’humidité et de la chaleur. Ils ont un goût de poisson. La soupe est copieuse, je n’arrive pas à tout finir ! Antoine qui, en plus, a pris du riz, racle le fond de mon bol ! Il vaut mieux l’avoir en photo qu’à table…

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Cette île de Naoshima est, à l’origine, une île industrieuse qui abrite une mine et des usines. Mais un enfant du pays a décidé pour elle d’un avenir plus original. Il en a fait une île d’artiste, de musées, de création et de sculptures en plein air ! Bien que l’île ne soit en réalité pas envahie par des hordes de touristes, leur venue constitue malgré tout un revenu supplémentaire pour ses habitants : petits restaurants, gîtes. Un hôtel de luxe a aussi été construit, peuplé d’œuvres d’art dans les espaces communs et les chambres. Il est accolé au musée Beness House, directement accessible par un ascenseur !

Sur le port et sur le muret d'une maison
Sur le port et sur le muret d'une maison

Sur le port et sur le muret d'une maison

Musée Beness House

Musée Beness House

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Dans ce musée, des drapeaux de nombreux pays faits d’un matériau (certainement) comestible sont parcourus de galeries creusées par des fourmis. Les fourmis n’y sont plus, bien sûr. Une compression de cafetières, par César. Une étagère couverte de bâches de différentes couleurs enroulées autour de morceaux de bois, de petites tasses, théières, assiettes de Jannis Kounellis. Et puis aussi deux bateaux, l’un jaune, l’autre noir, objets réels, modèles réduits, palpables sont disposés devant un tableau représentant deux bateaux, l’un jaune, l’autre noir. Et quand l’on sort sur la terrasse, au loin, sur une plage, l’on aperçoit ces deux mêmes bateaux, l’un jaune, l’autre noir en taille réelle. Et encore des œuvres de Giacometti, Andy Warhol (des fleurs).

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Nous avons longtemps cherché Antoine dans le musée, puis à l’extérieur, dans l’obscurité, suivant un chemin menant à des œuvres installés au bord de la mer. Je descends presque jusqu’à l’embarcadère réservé aux clients de l’hôtel. J’appelle, rien ni personne ne répond. Roland restait devant le musée, espérant qu’il arrive… En vain. Nous laissons partir la navette. Est-il parti à pied au gîte ? Mais non ! Le voilà qui arrive au bout de trente minutes avec un groupe de touristes, très étonné de notre énervement. Le musée est grand, des coins, des recoins, des escaliers qui montent, descendent. Il a suivi une visite guidée fait à des anglais par une guide française. Sacré Antoine ! C’est à pied que nous rejoignons l’arrêt du bus. En l’attendant nous discutons avec un Parisien. Il est au Japon depuis déjà assez longtemps, ne sait pas pour encore combien de temps. Il ne paie jamais son hébergement, profitant du couch surfing. Le bus nous dépose au ryokan. Il fait nuit noir mais il n’est pas très tard.

Le gîte comporte trois chambres, comme de petits dortoirs avec des lits superposés. La nôtre a deux lits. Pas de futon, cette fois. Mais toujours des tatamis. La lampe de chevet est réglable en intensité, orientable et pas plus grande qu’un téléphone portable. Encore le côté pratique des Japonais !

Ici habite aussi un chat, Utane, qui aime à dormir sur la banquette dans le couloir, au soleil ou dans le pédalo-canard, au jardin.

La cabane d'Utane
La cabane d'Utane
La cabane d'Utane
La cabane d'Utane

La cabane d'Utane

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Nous allons au restaurant où travaillent Yukino et Rhio. Ambiance jazzy. On doit enlever ses chaussures et on y mange en chausson, comme à la maison. Des livres d’art sont à la disposition des clients, comme au gîte, d’ailleurs. Nous sommes dans une île d’artistes, que diable ! Je choisis du fogu, un poisson qui, mal préparé est un poison violent. J’aime prendre des risques… mesurés. C’est le plat du jour. Les personnes habilitées à le cuisiner reçoivent une formation très longue pour apprendre à le préparer. Le repas est bon mais frugal : petit bol de riz, fogu.

Mardi 28 octobre 2014

Cinq poubelles dans cette grande cuisine ! Comme en Allemagne. Tout est beaucoup trop bas pour moi. Evier, table de cuisson... A notre disposition thé, café, sel, poivres et épices ; assiettes, verres et couverts…

Yukino nous a donné une tranche de pomme-kaki. Ce fruit, ici, est ferme, son goût est subtil, à peine sucré. Hier nous avons oublié d’acheter de quoi faire le petit déjeuner. J’envoie Antoine à la boulangerie. Il revient bredouille. Finalement, j’y vais avec lui et en pyjama !

Nous nous rendons ensuite dans un musée… en face du gîte ! C’est un grand parallépipède noir où il fait, à l’intérieur, complètement noir. Plus qu’un « musée » à proprement parler, c’est un « concept » crée par Minamidera. Nous marchons à tâtons en suivant le mur jusqu’à trouver le banc où nous assoir. Face à nous, rien. Le noir. Puis, peu à peu, est-ce nos yeux qui s’habituent ou est que le dispositif se met en route, nous distinguons un mur laiteux, une sorte d’écran d’un blanc diffus. Le guide nous invite à nous en approcher. Aussi loin que nos mains peuvent aller, il n’y a rien ! Le vide. En bas, au pied du mur, une rampe de petites lampes. J’avoue que c’est étrange. Nous repartons, comme nous sommes venus, à tâtons dans le couloir pour retrouver la pleine lumière du jour.

Parc face à l'entrée du gîte.

Parc face à l'entrée du gîte.

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Dans la même rue, un peu plus loin, une maison, abrite le musée Ando. Une structure en béton dans une maison en bois plusieurs fois centenaires. Très surprenant ! Et puis aussi des maquettes et des photos d’autres réalisations de cet architecte. J’aime beaucoup son église.

Nous poursuivons notre périple, guidé par un dépliant du quartier. Une maison, là encore traditionnelle abrite un plan d’eau où flottent des chiffres colorés qui clignotent plus ou moins vite, une œuvre de Kadoya. Sur une fenêtre, à même le verre, par un procédé que j’ignore, des chiffres changent à intervalles régulier.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

Le musée Ishibashi, ou comment peindre de l’eau qui coule. Sa lumière, sa transparence, son mouvement, sa fluidité.

Go’o Shrine, mon préféré. C’est un temple, à l’image des temples tout ce qu’il y a de traditionnel, en pleine nature. Mais ses marches sont de verre épais à travers lesquelles l’on distingue ce qui existe de l’autre côté. Cet escalier se prolonge sous terre. Et un étroit couloir permet d’accéder à une sorte de grotte d’où l’on peut voir cet escalier rejoindre la surface. Bien sûr, le jour passe à travers ce puits de lumière. C’est magique.

Go'o Shrines
Go'o Shrines
Go'o Shrines
Go'o Shrines
Go'o Shrines
Go'o Shrines

Go'o Shrines

Aisha, ou la maison du chaos. Il nous faut marcher pied nu à l’intérieur, sensation du bois gorgé de soleil. Au sol, sous une plaque de verre des photos, des coupons divers. La statue de la liberté y est enfermée. De l’extérieur aussi, nous pouvons l’apercevoir. Jeu de miroir grâce aux rétroviseurs fixés sur les murs, dehors. Le ciel bleu est revenu !

La liberté... enfermée
La liberté... enfermée
La liberté... enfermée

La liberté... enfermée

Aisha
Aisha
Aisha
Aisha

Aisha

Nous faisons des courses. Des champignons frais, des œufs, et voilà une omelette et le plaisir de « faire soi-même à manger » au lieu de toujours aller au resto ! Nous mangeons aussi des pâtes translucides (farine de riz ?), un peu gélatineuse, des kakis et des yaourts.

Mais avant de repartir je repère que, dans la maison d’en face, un petit local attenant sert de laverie. Lave-linge, sèche-linge et, dans le jardin, un étendage. Je demande à Rhio, l’autre hôtesse, une anglaise, de faire fonctionner le lave-linge. Elle demande s’il faut l’essorer. Quand je récupère les vêtements… des chiffons ! Trop chaud, sans doute. Que faire ? Un fer à repasser ? Non, il n’y en a pas. Aïe ! Je les étends du mieux que je peux dehors sur l’étendage, espérant qu’ils se détendent. Roland préfère mouiller son linge puis le mettre à sécher.

La sieste de Roland a été très longue. Il est déjà 15h30. Le soleil se couche à 17h30. Le bus est déjà parti. Nous prenons le suivant pour nous rendre dans une autre partie de l’île voir d’autres musées. Nous nous arrêtons au port pour pouvoir rejoindre le musée à pied en suivant la mer. Jolie promenade. Nous marchons 35 minutes. A la fin la route monte pas mal. A l’arrière Roland marche lentement, s’arrête souvent. Il prend des photos. A l’avant Antoine coure comme un lapin. Et moi, entre les deux, je ne marche pas trop vite pour attendre un peu Roland.

Notre petit déjeuner

Notre petit déjeuner

Mais oui ! Ce sont des œuvres d'art !
Mais oui ! Ce sont des œuvres d'art !
Mais oui ! Ce sont des œuvres d'art !
Mais oui ! Ce sont des œuvres d'art !

Mais oui ! Ce sont des œuvres d'art !

Bord de mer
Bord de mer

Bord de mer

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Recette pour rater la visite d’un musée

Ne pas regarder l’horaire de fermeture

Faire une longue sieste.

Prendre le bus et finir le chemin à pied.

Marcher le plus lentement possible en

Faisant le plus de photos que l’on peut !

Le musée où se trouvent des œuvres de Monet est sur le point de fermer. Seule consolation : le long de la route, un étang avec des nénuphars et un petit pont de bois. A la manière de…

Les nénuphars devant le musée que nous aurions (presque) pu voir, à 30 minutes près...
Les nénuphars devant le musée que nous aurions (presque) pu voir, à 30 minutes près...

Les nénuphars devant le musée que nous aurions (presque) pu voir, à 30 minutes près...

Finalement, nous pouvons voir le musée Lee Ufan. C’est le même architecte que celui dont nous avons visité le musée, à Honmura, dans la rue où se trouve le gîte. J’aime l’architecture d’Ando, sobre, dépouillée, aux murs de béton doux et lisses, comme polis par le temps. C’est un musée situé en sous-sol. Le plafond en béton et en verre opaque. J’apprécie aussi les œuvres d’Ufan qui se trouvent à l’extérieur mais pas du tout celles qui sont dedans à l’exception de celle qui « vit ». C’est une pierre posée au sol et dans l’ombre de laquelle sont projetées des images qui viennent d’un trou situé juste au-dessus, dans le plafond. Le type même d’architecture exactement adaptée aux œuvres auxquels il est destiné. A l’extérieur une pierre sur laquelle est posée une barre e métal. Un mât, dressé devant le musée. Un panneau en béton noir, encadré par deux rochers.

Lee Ufan
Lee Ufan
Lee Ufan
Lee Ufan
Lee Ufan

Lee Ufan

Puis nous avons (encore !) marché pour rejoindre des œuvres au bord de la mer.

Pierres, cailloux, rochers dressés, entourent le jacuzzi de l’hôtel de luxe. Ils sont percés d’anfractuosités naturelles au travers desquelles nous photographions le coucher de soleil. Antoine, tel une chèvre, se hisse au sommet.

Anfractuosités
Anfractuosités
Anfractuosités

Anfractuosités

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014
Plus loin, une structure métallique percée de petits et grands trous ronds fait face à la mer.
Plus loin, une structure métallique percée de petits et grands trous ronds fait face à la mer.

Plus loin, une structure métallique percée de petits et grands trous ronds fait face à la mer.

A nouveau les bateaux noir et jaunes que nous avions vus d’en haut, quand nous étions dans le musée Beness House.

A nouveau les bateaux noir et jaunes que nous avions vus d’en haut, quand nous étions dans le musée Beness House.

Derrière la vitre

Derrière la vitre

Un bol se reflète dans l’eau d’un puits.
Un bol se reflète dans l’eau d’un puits.

Un bol se reflète dans l’eau d’un puits.

Le long de la plage, Nickie de Saint-Phalle et ses sculptures colorées
Le long de la plage, Nickie de Saint-Phalle et ses sculptures colorées
Le long de la plage, Nickie de Saint-Phalle et ses sculptures colorées
Le long de la plage, Nickie de Saint-Phalle et ses sculptures colorées
Le long de la plage, Nickie de Saint-Phalle et ses sculptures colorées
Le long de la plage, Nickie de Saint-Phalle et ses sculptures colorées

Le long de la plage, Nickie de Saint-Phalle et ses sculptures colorées

Et enfin une citrouille, œuvre de Yayoi Kusama. Plutôt un poivron. Et là, qui voyons-nous ? Yukino et l’autre hôtesse japonaise. Elles sont déguisées en Yayoi Kusama et sont en train de se prendre mutuellement en photo !! Les couleurs de leurs tuniques sont inversées. Elles portent une perruque rouge comme leur égérie. Elles nous ramènent au gîte en voiture.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014
Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014
Yayoi Kusama
Yayoi Kusama
Yayoi Kusama
Yayoi Kusama

Yayoi Kusama

Yukino m’a trouvé un fer et une table à repasser. Une véritable antiquité, tout comme le fauteuil dit « de massage » ! En fait, il vibre. Pénible assez rapidement.

Le nom de famille de Yukino est Miyasaki. Joueuse, elle arrive à me faire croire que le GRAND Miyasaki est son grand-père ! En fait, non. Déception ! Elle porte juste le même nom que lui.

Yukino met la dernière main à son curry. Elle me dit, en français, participer à une compétition de curry ! Un concours, en fait. Elle est drôle. Quand elle s’enthousiasme et qu’elle est contente, elle bat dans ses mains, comme une petite fille !! Elle rit en mettant sa main devant sa bouche. J’ai lu dans un guide que cette habitude remonte très loin, du temps, où les femmes mariées se noircissaient les dents. Elle fait décongeler du riz et me le fait réchauffer. Puis elle m’offre une assiette de ce curry que je partage avec Antoine et Roland. Il est très bon, très épicé aussi. Gingembre, poivre, carotte, oignons mais aussi, bien sûr, du porc. Ce concours se déroule, dans une soirée privée, costumée, qui a lieu dans le resto où elle travaille.

Comme ce resto est fermé, nous en cherchons un autre. Le premier sur notre route, sera le bon. Le décor est sympa, décoré de peintures originales, de la musique sympa : reggae, en anglais et en espagnol aussi. Sur le zinc, un aquarium avec deux drôles de bêtes aquatiques. Mi- poisson, mi- salamandre. Antoine a la réponse. Ce sont des axolotls, upalupa, en japonais. Ils ont des pattes, des branchies qui sortent de leur tête.

Axolotl ou Upalupa

Axolotl ou Upalupa

Sur la carte, un nom : takoyaki. C’est ce que nous commandons.

Le temps que les plats arrivent, nous nous amusons avec des jeux à disposition des clients. Antoine joue aux fléchettes. Pendant ce temps, Roland et moi jouons à un autre jeu, un pirate en plastique que l’on enfonce dans un tonneau criblée de fentes et de petites épées. On les enfonce les unes après les autres, jusqu’au moment où… le pirate jaillit, mu par un ressort ! Très drôle ! Je sursaute à chaque fois même si je m’y attends. Les filles avaient ce jeu, petites. C’est amusant de le retrouver ici, si loin de chez nous. Puis tous les trois nous entamons une partie de dominos.

Le serveur nous apporte une sorte de crêpière avec des petits creux, comme dans les plats à escargots. Et puis dans des bols, des crevettes, du poulpe, du gingembre, du riz, du riz soufflé et puis aussi des copeaux, le même genre que ce que nous avons mangé dans le resto où nous avons mangé la ramen soupe. Je bois un verre de saké, pas très fort, mais finalement, quand même, alcoolisé. Nous mangeons, en plus, du canard fumé et du poulpe au wasabi, cette moutarde verte.

Mercredi 29 octobre

Ce matin nous nous levons tôt pour pouvoir monter dans le premier bateau qui part, tout près d’ici sans avoir besoin de prendre un bus. Au dernier moment je demande la clé de la valise à Roland car Yukino m’offre un éventail (publicitaire !). Elle me serre très fort dans ses bras et me donne son adresse courriel. Puis nous partons à pied. En route, je vois la sangle de la valise à roulettes qui dépasse et traîne par terre. Pris de panique, tout à coup, Roland lance : « Elle est où, la clé ? ». Je lui réponds que je la lui ai donnée. Il cherche dans ses poches, vide littéralement son sac, rien. Elle est pourtant accrochée à une grande ficelle rouge et bleue, elle devrait se voir ! On envoie Antoine courir au gîte, il revient bredouille. Alors Roland, à son tour, y retourne. Ne le voyant pas revenir, j’y vais aussi. Il s’énerve, tempête, dit que c’est de ma faute. Pendant ce temps l’heure tourne. Il vide une deuxième fois son sac. On ne peut pas partir sans les clés. Il me demande de chercher dans mes poches. « Mais puisque je te les ai données ! ». Malgré tout, je regarde. Elles n’y sont pas, bien sûr. Pour finir…elles étaient… autour de son cou, sous son tee-shirt !

Dans les eaux japonaises

Dans les eaux japonaises

Nous regardons en direction du port. Le bateau est encore là. J’envoie, une fois de plus Antoine qui courre prévenir que nous arrivons. De mon côté, je marche le plus vite que je peux. Roland, lui aussi. J’arrive, le pilote me hurle dessus. Roland est quand même assez loin. Je lui montre Roland du doigt et lui fait signe qu’il n’a qu’à partir ! Antoine court en direction de son père et attrape sa valise pour le libérer un peu. Le bonhomme s’agite, toque de son doigt, sa montrer. Antoine revient avec la valise. Il exige que nous montions dans le bateau, il fait signe qu’il part. Je lui dis au revoir avec la main pour lui faire comprendre qu’il peut partir sans nous. Il remonte la passerelle dans le bateau. Puis il voit Roland, pas trop loin, maintenant. Tant pis, nous prendrons le suivant. Je peux comprendre, il y a des écoliers, des gens qui vont au travail… Finalement Roland arrive et il redescend la passerelle. Nous montons dans le bateau. Roland me dit que le suivant partait trente minutes plus tard. Arrivé à Uno, certains enfourchent un vélo garé sur le port.

Port d'Uno et gare d'Uno
Port d'Uno et gare d'Uno
Port d'Uno et gare d'Uno
Port d'Uno et gare d'Uno

Port d'Uno et gare d'Uno

Après le bateau, un train de banlieue jusqu’à Okayama, puis le Shinkansen jusqu’à Kyoto et enfin un train de banlieue jusqu’à Nara.

Vent de panique à bord ! Antoine a perdu son passeport ! Roland voulait le prendre en photo, au cas où… Antoine le perde !!

En arrivant à l’hôtel de Nara nous défaisons tous nos bagages. RIEN. Son passeport est normalement rangé dans la même poche que son appareil photo alors que son petit sac comporte deux poches ! Alors à force de grimper dans les arbres, sur les rochers, de sauter partout, au bout d’un moment ça devait arriver.

Jardin de l'hôtel de Nara

Jardin de l'hôtel de Nara

Nous prenons alors la direction du commissariat, tout près, pour faire une déclaration. Nous ne pouvons rien visiter. Il faudra aller à Kyoto, au consulat. Roland enrage car le gîte de demain soir, Koyasan est super cher et il faut y arriver avant cinq heures du soir. C’est chaud ! Un peu de piment dans le voyage. A New-York Antoine s’était retrouvé à l’hôpital… Pas problème sans solution. Dans le premier bureau la police enregistre notre déposition. Puis elle transmise par fax dans un deuxième bureau. Ce sont eux qui appellent un taxi. Roland refuse de manger les bentos que je suis allée acheter car il est énervé de ne pas arriver à joindre le consulat. Nobuaki aussi est injoignable. Les employés du commissariat aiment leur petit confort : ils ont une couverture sur les genoux.

Pour rassurer les enfants ?

Pour rassurer les enfants ?

Après ces formalités nous allons tout de même visiter un temple, le Todai-Ji. Le plus grand temple en bois du Japon. Un homme le dessine. Le bouddha est tellement grand qu’il est inutile d’essayer de la photographier : il ne rentre pas dans l’objectif ! Il faut totalement renverser la tête pour voir son visage calme et serein, souriant. Les yeux fermés. Main droite ouvert tournée vers nous, main gauche ouverte, posée à plat sur sa cuisse. Je ne fais qu’un vœu face à lui : que Roland retrouve sa sérénité. Des hordes d’écoliers déferlent et c’est une cacophonie d’explications didactiques des guides et des professeurs, des cris, des rires et des paroles d’enfants et d’ados.

Temple Todai-ji
Temple Todai-ji
Temple Todai-ji

Temple Todai-ji

Est-ce un jeu ou ce passage a t-il un sens spirituel ?
Est-ce un jeu ou ce passage a t-il un sens spirituel ?

Est-ce un jeu ou ce passage a t-il un sens spirituel ?

Nous ressortons. Un daim, salue les visiteurs de la tête et émet un cri qui ressemble au grincement d’une porte. Nous prenons ensuite un bus pour aller à la gare car le policier nous a dit qu’il y avait un photomaton.

Il est à peine 18h et nous avons déjà faim. Dans ce resto nous mangeons des okonomi-yaki, des crêpes qu’une employée réalise sur une plaque en tôle puis dépose avec une pelle métallique sur la plaque en tôle qui recouvre notre table. Elle nous montre comment la badigeonner d’une sauce épaisse à l’aide d’un pinceau puis la saupoudrer de copeaux de poisson et enfin ajoute de la mayonnaise. Nous la mangeons en la coupant à l’aide de spatules.

J'ai éprouvé la dureté de la tête de cette bête, moi aussi !
J'ai éprouvé la dureté de la tête de cette bête, moi aussi !

J'ai éprouvé la dureté de la tête de cette bête, moi aussi !

Jeudi 30 octobre 2014

Et c’est parti pour Kyoto. Nous y croisons une équipe handisport. Des personnes aveugles, sourdes et en fauteuil. Nous patientons dans la bibliothèque du consulat. Antoine est aux anges ! Astérix, Valentine. Ce n’est pas le consul qui nous reçoit, c’est Charles-Henry Boisseau. Il a fait… une faute d’orthographe sur le laissez-passer. Il a écrit « C’est aperçu de la perte de son passeport » au lieu de« S’est aperçu… ». C’est pas la peine d’être allé si longtemps à l’école !

Ici, au consulat, il y a des ateliers d’écriture animé par un écrivain français dont je n’ai pas retenu le nom et des cours de yoga en français.

A Kyoto, pas trop de brume, cette fois. Nous montons dans la tour de télévision.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014
Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

C’est un record en nombre de modes de transports (10 !) et de kilomètres aujourd’hui car nous avons pris un taxi de l’hôtel de Nara à la gare puis le Shinkansen pour aller, ce matin, à Kyoto. De la gare de Kyoto au consulat, un taxi, et encore un autre taxi pour nous rendre à la tour de télévision. Et de Kyoto nous prenons le Shinkansen jusqu’à Osaka. Puis un autre Shinkansen jusqu’à Imamiya, encore un train (railway) jusqu’à Hashimoto. Une employée nous a ensuite demandé de descendre de ce train car notre billet ne correspondait pas. Nous avons donc été obligé de prendre à nouveau un train jusqu’à Gokurabashi puis le funiculaire et enfin le bus. Ouf ! Je me demande combien de kilomètres nous avons fait depuis ce matin !...

Ce funiculaire est vertigineux ! Il est lui-même vertical et grimpe une pente abrupte ! Nous prenons ensuite un bus grinçant et brinquebalant. La route, étroite, serpente dans une forêt montagneuse. Oh ! Des marcassins ! Le ciel est bleu et il fait froid.

Gare de Kyoto
Gare de Kyoto

Gare de Kyoto

Funiculaire
Funiculaire

Funiculaire

Nous arrivons au temple de Shukubo, à Koyasan. Nous sommes accueillis dans un bureau encombré de paperasses. Le moine est à genoux derrière une table basse. Puis un jeune moine nous fait visiter la salle de bain, la salle à manger (petit déjeuner demain à 8 heures), le lieu de méditation (demain à 6 heures) et nous accompagne jusqu’à notre chambre. Il nous a précédés tout le long de notre parcours en portant un petit plateau avec des tasses, une théière et trois sachets en papier. Et nos bagages ? Nous nous levons pour aller les chercher. Non, inutile ! Il nous sert le thé et les gâteaux tout en nous donnant des explications en anglais sur le fonctionnement du monastère. Il est à peine 16h45. Le repas est servi à 18 heures. La prière, commence à six heures du matin. J’ai 1h15 pour aller me promener. En fait, je ne vais pas bien loin. En revenant, je passe à la salle de bain et une Autrichienne me dit que c’est SUPER ! Je passe me mettre en yucata, je prends une serviette et un morceau de tissus qui sert de gant. Au fond du couloir, à droite, des lavabos, des miroirs et un sèche-cheveux. Puis une porte coulissante, c’est le vestiaire. Des paniers et des chaises. Une deuxième porte coulissante et c’est la salle de bain proprement dite. Un petit bassin rempli d’une eau bouillante. Le long du mur, des douches et des robinets un peu comme au hammam. Un bon bain, qu’est-ce que je suis bien ! Mais je n’ai pas l’heure. Alors je sors de l’eau.

Salle de bain

Salle de bain

Le jeune est venu nous chercher. C’est l’heure du souper. Nous sommes installés tous les trois dans une grande pièce bien décorée. Assis sur des coussins, le repas est servi sur deux tablettes très basses. A genou, pas formidable, c’est une position difficile à tenir le temps d’un repas. Les repas sont végétariens, sans ail ni oignon. Les aliments qui sont dans les assiettes ont, pour certains d’entre eux une consistance pour le moins inhabituelle pour nos palais. Je n’ai pu finir trois d’entre eux. Une sorte d’éponge. Un végétal ressemblant à un chiffon mouillé entourant de minuscules bâtons de carottes et de haricots verts. Un cube rose bonbon de la consistance de chewing-gum avec, à l’intérieur, des haricots rouges. Mais il y avait aussi de la soupe, du riz, des fruits (kiwi et kaki), des légumes et des carottes râpés avec des pignons, des tempuras, des patates douces. Végétarien, vous dis-je ! La bouteille de bière a une contenance de 600 ml ! Roland n’a pu tout boire. J’en ai bu aussi et Antoine y a goûté.

Vendredi 31 octobre 2014

La cloche retentit. Une première fois. Un instant plus tard, une deuxième puis une troisième fois. Antoine ni Roland ne bougent. Je me lève, tout ensommeillée, elle sonne sans discontinuer.

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014
Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014

J’entre dans la salle de méditation. Trois personnes sont déjà assisses sur les chaises alignées le long du mur. Un barbu, une femme aux cheveux blancs et plus loin, un homme dont je ne distingue pas les traits dans la semi-obscurité. Le lieu n’est éclairé que par des bougies et des lampes très ternes. Je prends place. En face de nous, une personne qui a encore ses cheveux, une novice, donc, certainement. Elle brûle des plaquettes en bois où des personnes ont écrit un vœu. A droite, des moines au crâne rasé sont à genoux, eux aussi. L’un nous tourne le dos, les autres sont de profil. Ils chantent parfois en chœur mais pas tous toujours en même temps ni même toujours la même chose. Ils lisent dans un livre. Ce n’est pas du japonais mais du sanskrit. Leurs voix, à la longue, semblent un instrument à cordes (vocales !). Tout à coup les flammes montent très haut, elles crépitent. La femme moine bâille. De temps en temps elle fait tape trois fois de suite sur une cloche. Est-ce en rapport avec ce qu’elle fait ou ce qu’elle entend, de l’autre côté de la paroi ? Ce sont comme deux cérémonies parallèles. Les voix changent de rythme, de ton. Un homme habillé en ouvrier qui est arrivé alors que la cérémonie avait déjà commencé chante.

Couloir du temple

Couloir du temple

La cérémonie est terminée. Le prêtre qui nous tournait le dos vient nous chercher. Un jeune moine nous emmène vers un autel. Il nous verse un peu de thé dans une coupelle et nous invite, non à le boire mais à le déposer dans une soucoupe devant une statue. Un peu plus loin je dois prendre un peu de cendre et la mettre dans un récipient. Nous retournons nous assoir. Les autres prêtres s’en vont.

Salle de bain du temple

Salle de bain du temple

Le maître de la cérémonie n’a pas les yeux bridés. Il nous demande de la suivre dans une autre pièce où se trouvent, là aussi, un autel et plusieurs bouquets de fleurs, des chrysanthèmes et une photo de chien. Seul un européen et un asiatique viennent avec lui. J’apprendrais que ce moine est allemand. Il parle anglais. Je capte quelques mots. Un autre invité est lui, Espagnol et vit depuis sa naissance en Suisse. Il parle parfaitement et sans accent le français. Il traduit au fur et à mesure. Il parle cinq langues. Le français (il habite Montreux où se déroule le festival du jazz), allemand, anglais, espagnol et une autre langue. Le « maître » nous sert le thé qu’a apporté un jeune moine. Sur le plateau, des chocolats, des meringues et des biscuits. Il nous donne beaucoup d’explications. Le Japonais s’en va, il a autre chose à faire.

Jardin du temple
Jardin du temple

Jardin du temple

Il nous explique que Kukaï est venu de Chine il y a 1200 ans, l’anniversaire de sa venue est l’année prochaine et des banderoles pavoisent le village. Il affirme que Kukaï, qui a sa tombe au fond du vieux cimetière, n’est pas mort et que l’on sent encore sa présence. Le vrai nom du Maître est Kobodaï Kobo Daishi, il est né en 774 et mort en 835. Il fondé une secte qu’il a appelé Shingon. En 804 il quitte la Chine pour se rendre au Japon. Il reçoit l’enseignement de Keika en 805. Il était ingénieur. Il a commencé à écrire un livre, « Comment écrire de la poésie » mais il est mort avant de l’achever. La langue dans laquelle ils chantaient n’est plus utilisée, comme pour nous, le latin. C’est du vieux chinois. Il nous dit que le bouddhisme permet de supporter les souffrances d’ici-bas. C’est une religion de la conscience, une religion que l’on étudie mais que l’on vit aussi dans son corps. Il nous parle aussi de karma mais je n’ai pas retenu ses propos. Puis le jeune moine apporte ensuite un café si léger que, à la couleur, l’on croirait voir du thé. Puis il revient à nouveau nous annoncer que le petit déjeuner est servi. Le Maître l’envoie sèchement bouler ! Puis il conclut rapidement et emballe ensuite les chocolats et le gâteau dans un papier blanc car nous étions si attentifs que nous ne les avons pas mangés. Le chocolat vient des USA et il est consacré pas le Maître. Il est écrit, sur le papier, le mot kiss trois fois.

Jardin du temple

Jardin du temple

C’est drôle ! Le jeune moine qui nous a accueilli hier en costume traditionnel fait aujourd’hui le ménage d’une chambre habillé comme tous les jeunes de son âge, casque de musique sur les oreilles. Y écoute-t-il des chants religieux ou du rock ?

Nous allons nous promener dans Koyasan. Les arbres, des cèdres noirs, sont immenses et majestueux, impressionnants. D’une base commune, à la circonférence gigantesque, trois troncs s’élancent vers le ciel. Ici, les couleurs automnales sont un enchantement. Nous prenons un bus pour remonter la rue qui le longe. Ce cimetière a une aura bien particulière, et sous le ciel d’octobre et ses arbres mordorés, ses arbres aux troncs noirs, c’est magique. Certaines tombes sont vieilles, couvertes de mousse, abimées, rongées par le temps. D’autres sont très modernes, propres, comme neuves. D’autres encore sont belles, très vieilles, intrigantes. Certaines divinités sont affublées d’un bavoir, d’un vêtement, voire d’un bonnet tricoté par mémé… !! Elles ressemblent à des bébés. Les entreprises offrent une tombe à certains de leurs salariés, ou à tous, nous l’ignorons. Ainsi, Jtek (qui existe à Irigny) et d’autres encore. Dans la statuaire bouddhiste, la position des mains a son importance. Je regrette mon ignorance.

Surprenantes, ces tombes dédiées aux salariés par les entreprises !
Surprenantes, ces tombes dédiées aux salariés par les entreprises !
Surprenantes, ces tombes dédiées aux salariés par les entreprises !
Surprenantes, ces tombes dédiées aux salariés par les entreprises !
Surprenantes, ces tombes dédiées aux salariés par les entreprises !
Surprenantes, ces tombes dédiées aux salariés par les entreprises !
Surprenantes, ces tombes dédiées aux salariés par les entreprises !

Surprenantes, ces tombes dédiées aux salariés par les entreprises !

Dans le cimetière
Dans le cimetière
Dans le cimetière
Dans le cimetière
Dans le cimetière
Dans le cimetière
Dans le cimetière
Dans le cimetière
Dans le cimetière
Dans le cimetière
Dans le cimetière
Dans le cimetière

Dans le cimetière

Le dessert et un macha thé.
Le dessert et un macha thé.

Le dessert et un macha thé.

L’après-midi nous allons voir Daïmon, la porte. Un pèlerin prend la pose. Sur sa tête, un drôle de chapeau noir qui ressemble à une boîte.
L’après-midi nous allons voir Daïmon, la porte. Un pèlerin prend la pose. Sur sa tête, un drôle de chapeau noir qui ressemble à une boîte.
L’après-midi nous allons voir Daïmon, la porte. Un pèlerin prend la pose. Sur sa tête, un drôle de chapeau noir qui ressemble à une boîte.

L’après-midi nous allons voir Daïmon, la porte. Un pèlerin prend la pose. Sur sa tête, un drôle de chapeau noir qui ressemble à une boîte.

Nous nous rendons ensuite à Kompondaïto, le temple de couleur orange. Dans ce temple, des panneaux coulissants très modernes et d’autres, tout à fait traditionnels. Nous participons à une distribution de thé, accompagné d’un biscuit. Pendant que nous buvons, assis dans une grande salle couverte de tatamis, une bonzesse nous récite une prière, à moins que ce ne soient des commentaires sur ce temple. Derrière, de belles tentures rouges, vertes et argentées. Je saisi au vol les mots « Yoga », "Kukaï ". Elle parle très vite !

Nous avons encore du temps devant nous. Nous visitons un musée où se trouvent exposé des documents et des statues du 8è siècle, 12è siècle.

Nous arrêtons au retour dans une boutique pour acheter à manger pour le petit déjeuner que nous mangerons dans le train demain à 5h45.

Temple à Koyasan

Temple à Koyasan

Ginko et ses fruits
Ginko et ses fruits

Ginko et ses fruits

Ce soir, dans la soupe, nous avons eu droit à des « bonbons » : des boulettes colorées, fluo. Dans cette soupe il y avait aussi des blops une pâte que j’appelle ainsi car elle a consistance du chewing-gum. La soupe et les « bonbons » avaient le goût de sésame. Au menu, aussi, des légumes au goût (doux) de moutarde. Du riz. Des morceaux de poire très blancs (du même type que celle que l’on trouvait en Chine) et du kiwi. Des gâteaux moins spongieux qu’hier. Un gâteau de soja avec de la purée de haricot rouge présenté sur une feuille de bananier. Une minuscule salade de champignons et de carottes râpées : miam ! Des champignons saupoudrés de graines toutes rondes. Des tranches de navet avec de fines tranches, je ne sais quoi, mais quelque chose de bon.

Après le repas du soir je vais prendre un bon bain et sans limite de temps, cette fois ! Mais demain il va falloir se lever tôt pour arriver à Tokyo et aller voir le musée Ghibli (Miyasaki) !

Journal de voyage au Japon du 16 octobre au 3 novembre 2014
Musée Miyasaki

Musée Miyasaki

Le père de Yui travaille dans un studio de vidéos. Est-ce pour cette raison qu’elle a pu nous avoir si facilement des places pour le musée Miyasaki ? Ou parce qu’ils habitent la ville même où il est implanté ? Les deux, peut-être… Car nous, nous n’avons pas pu en obtenir!

Musée Miyasaki

Musée Miyasaki

Samedi 1er novembre 2014

Levés à 5h10, nous attrapons le bus de 5h58. Réveillée à 1h30, j’ai eu des difficultés pour me rendormir. Réveillée à nouveau à 4h, je me suis levée, lavée les dents car je croyais qu’il était 5h !

La brume s’accroche à la montagne. Il pleut ce matin. Dans l’autre sens la pente qu’emprunte le funiculaire semble encore plus vertigineuse ! Nous montons dans un deuxième train. Avec celui-là nous passons de 867m d’altitude à 92 m en 20,6 kilomètres. Le premier tronçon passe de 867m à 535m en 0,8km. La pente est donc respectable, même si elle est moins forte.

Nous prenons ensuite plusieurs autres trains avant le Shinkansen, dont un qui fait une boucle, le Loop-line.

Train de banlieue

Train de banlieue

Ici, au Japon je n’ai jamais vu de mendiant mais des personnes qui semblaient SDF, si. Des hommes très pauvres, sales et mal habillés. Mais ils ne faisaient pas la manche.

Très rares sont les Japonais portant la moustache.

Nous déposons nos bagages dans l’hôtel le plus européen depuis que nous sommes partis. Il est situé sur la Yamamote Line, à la hauteur du métro Mejiro. Nous avons de « vrais » lits, un sauna dans la salle de bain, des échantillons de tout un tas de choses (café, thé, savons…). Un vrai luxe après l’austérité du temple…

Nous rejoignons Yui et Nobuaki dans une station de train de banlieue (après encore un métro et un train). Ouf ! Vivent les transports en commun ! Et nous arrivons ensemble au musée Ghibli. Le père de Yui, Takashi, nous y attend avec les billets. Il n’habite pas loin. Il connait les employés. Roland découvre l’univers de Miyasaki. Il ne connaissait pas du tout ! Il a acheté deux livres sur le musée, l’un de photos, l’autre d’aquarelles de Miyasaki.

Miyasaki
Miyasaki

Miyasaki

Puis nous sommes ensuite invités à déjeuner chez les parents de Yui non sans nous être auparavant arrêtés dans un supermarché pour acheter du bon vin français et dans une pâtisserie des gâteaux japonais. Une amie de Yui, Sonoko Hisatska, nous rejoint ensuite, elle parle français. La maman de Yui se prénomme Itsuko. C’est une artiste et elle nous offre beaucoup de cadeaux ! Un tableau qu’elle a peint, deux morceaux de tissus, tout en longueur et un autre, carré, comme un tableau, un ensemble de cartes postales, des reproductions de ses dessins qui ont été exposés dans une galerie. Enfin, d’autres cartes postales, encore. Nous mangeons des sushi, des sashimis, de la soupe, de la salade. Itsuko apporte un délicieux gratin de champignons et de soja (tofu). Nous avons aussi mangé des fruits de ginko, et encore d’autres bonnes choses. Les parents de Yui sont très sympas ! Le père a un bon sens de l’humour. Il est directeur d’un studio de vidéo qui réalise des films pour la promotion interne des entreprises. Il nous montre un film qu’il a fait sur la fête de l’eau et un autre où des personnes font de l’équilibre sur une poutre flottant sur l’eau. Nous buvons du saké fabriqué par un grand-oncle de Nobuaki. Nous regardons un film réalisé par le studio Folimage, une entreprise française, de la Drôme : Une vie de chat, en français, sous-titré en japonais, comme ça, tout le monde comprend ! Takashi adore le pays basque, sa cuisine, sa culture. Je donne ma carte de visite à Sonoko. Elle promet de m’écrire sur Facebook.

Les parents de Yui, l'un des chats, Nobuaki et Yui
Les parents de Yui, l'un des chats, Nobuaki et Yui
Les parents de Yui, l'un des chats, Nobuaki et Yui

Les parents de Yui, l'un des chats, Nobuaki et Yui

Dimanche 2 novembre 2014

Plus que demain… Pas de sauna ni de bain, ce matin. Dommage, la baignoire est grande, accueillante !

Dans la rue, des écoliers en uniforme. Vont-ils à l’école ? Nos valises sont dans une consigne.

Nous nous rendons au marché aux poissons, le tsujiki market. Pour remonter du sous-sol où se trouve le métro, nous prenons un ascenseur. Dedans, une très vieille grand-mère, toute petite et ridée comme le sont les grands-mères ici. Mais qu’est-ce qu’elle sent mauvais ! Elle a vraiment un problème d’hygiène ! Et l’espace est restreint, fermé, elle est tout près de nous. Arrivés en haut, nous la suivons dans le couloir qui mène vers la sortie, elle et son odeur. Dans la rue, l’odeur est toujours là ! Oups ! Elle n’y est pour rien. C’est celle des effluves de poisson… et du marché de gros ! Nous n’en voyons pas grand-chose car, pour bien faire, il aurait fallut venir à 5 heures du matin. Par contre, une place, au milieu, comporte de nombreuses tables et des bancs, comme pour une fête. Elle est bordée de stands où l’on peut acheter d’innombrables plats à base de poissons et de crustacés. Dans les rues adjacentes des boutiques et des restos où l’on peut aussi acheter à manger.

Marché aux poissons
Marché aux poissons

Marché aux poissons

Je suis en hypoglycémie, je n’en peux plus ! Un restaurateur nous dit de nous assoir, puis d’aller faire la queue un peu plus loin. Il nous chasse.

Je m’assois par terre, au bord d’un trottoir, devant un resto. Qu’Antoine et Roland cherchent, moi, je ne bouge plus ! Ils reviennent avec des parallépipèdes d’omelettes, des tamagoyakis, piqués sur des bâtons, chacune avec différents ingrédients : crevette, champignon, certaines sont un peu sucrées. C’est froid, c’est bon, ça fait du bien de manger ! Une fois fini, nous repartons nous promener dans les allées. Là, on fait cuire des coquilles Saint-Jacques dans leur coquille, une giclée (de quoi ?) et c’est prêt ! Mmh ! C’est très bon.

Coquilles Saint Jacques et poulpes
Coquilles Saint Jacques et poulpes

Coquilles Saint Jacques et poulpes

Drôle de crustacé !

Drôle de crustacé !

Balances... balancées!

Balances... balancées!

Coquillages et crustacés prêts à être dégustés
Coquillages et crustacés prêts à être dégustés
Coquillages et crustacés prêts à être dégustés

Coquillages et crustacés prêts à être dégustés

Nous entrons dans une boutique qui ne vend que de la vaisselle et des ustensiles de cuisine. L’art culinaire Japonais. Une vraie caverne d’Ali Baba ! Passoires et chinois de toutes tailles, de toutes formes, de la toute petite pour le thé, à la géante pour les pâtes d’une grande famille ou d’un restaurant. Casseroles, poêles, plats de dimensions et de matières diverses et variées, baguettes, théières… emporte-pièce, couteaux, pinceaux, pour enduire les plaques de tôle pour faire les crêpes, Tiens ! Une théière ! Juste ce que voulait Elsa ! Nous en prenons deux, elles sont en fonte et pèsent lourd !

Nous prenons un métro aérien qui s’éloigne de Tokyo. Nous étions passés dessous en bateau le week-end dernier, de nuit, et n’avions pas pu voir grand-chose. Au terminus, une surprise nous attend ! Un défilé en musique, avec des costumes folkloriques rayonnants de couleurs. De tous petits enfants, des adultes, des jeunes, une très vieille grand-mère, les groupes sont mixtes. Des castagnettes rythment leurs pas. Des porteurs de bannières, géantes (plusieurs mètres carrés), les accompagnent. Ils les tiennent à deux mains, elles semblent très lourdes. Ils se succèdent, défilent, et s’arrêtent au bout d’une esplanade où se trouve un jury. Mouvement d’ensemble, coordonné, musique traditionnelle mâtinée de rythmes modernes. C’est le Takasasaki Live Festival.

Au loin, le Mont Fuji est dans la brume. Nous ne le verrons jamais.

Métro aérien

Métro aérien

Takasasaki Live Festival
Takasasaki Live Festival
Takasasaki Live Festival

Takasasaki Live Festival

Nous prenons un ascenseur pour monter dans la tour de télévision. De là-haut, nous apercevons un skate park installé sur un toit. Nobuaki en avait parlé à Antoine. Sur un autre toit, un terrain de foot où s’agitent de drôles de joueurs, dont le haut du corps est englobé, dans des boules transparentes gonflées, ce qui, d’abord, leur donne un aspect très futuriste et puis surtout entrave beaucoup leurs mouvements. Chaque rencontre avec un adversaire ou un partenaire donne lieu à un spectacle drolatique, où ils manquent de tomber, déséquilibré par la collision.

Dans cette tour, à part le paysage qui nous entoure, nous pouvons voir le studio d’une émission de télévision pour les enfants. Par ailleurs, il y a une activité qui consiste à fabriquer un tampon en plusieurs étapes : à chaque étage une petite imprimante permet d’en imprimer une partie. Je me prends au jeu. Mais nous n’avons pas le temps d’aller partout, alors le dessin ne sera jamais complet, il me manque ceux du 23è et du 5è étage.

Studio de télévision
Studio de télévision

Studio de télévision

Nous nous rendons ensuite dans le quartier de Shibuya. Sur l’esplanade devant le métro, une foule impressionnante … de jeunes, pour une fois ! Oui, Antoine a raison, au cours du voyage nous avons beaucoup vus de personnes âgées. Mais, en journée, en semaine, les actifs, les jeunes, les enfants sont au travail, à l’école, à l’université ! Y’en a qui tient une pancarte ! « Câlin libre ». Antoine fait un câlin au porteur de pancarte.

Quelle déception, pour moi ! Ce quartier ne grouille pas, comme le guide l’indique, de jeunes déguisés en personnages de Manga ! Nous descendons dans les sous-sols d’un magasin de mangas, le Mandaraka. Les escaliers sont inondés de lumières clignotantes, les murs sont noirs, autocollants et affiches sont collés de place en place.

Chibuya
Chibuya

Chibuya

Ici, dans ce quartier, la mode pour les filles c’est : des crocs, des bonnets, la minijupe, des chaussettes qui montent au-dessus du genou par-dessus les collants. Ou bien des chemises de grand-père un peu longue et dessous, rien. Rien qu’un collant opaque par-dessus un minishort.

Changement de programme ! Nous ne rejoignons pas Yui et Nobuaki à Tokyo et nous n’irons pas voir un Matsuri (festival), mais nous allons directement chez eux.

En attendant l’heure du yurikamome, notre train, nous nous arrêtons dans un bar boire un café et manger une pâtisserie. Un Mont-Blanc pour Antoine et moi, au marron, très bon. L’heure importe peu, au Japon, il se trouve toujours un endroit où manger aussi bien salé que sucré. Au supermarché des bentos, des gâteaux ou des sandwichs ; Au café, dans un resto, des plats à consommer sur place ou à emporter froid, ou chaud qu’ils font réchauffer au micro-onde, cuisiné sur place ou non…

Quand les Japonais écrivent en français

Quand les Japonais écrivent en français

C‘est Yui qui vient nous chercher au train car Nobuaki est avec des amis. Il a prévu de rentrer vers une heure du matin. Avant d’arriver à la maison, nous nous arrêtons dans un supermarché pour acheter les ingrédients pour le repas du soir. Les sushis sont à -50% car il est tard, c’est comme ça, ici ! La France pourrait s’inspirer de certaines de ces pratiques. Des sashimis, des desserts, des yaourts, des toasts pour demain matin. C’est rodé, maintenant ! Des kakis-pommes et des figues.

Yui nous quitte tout de suite après le repas. Elle a sûrement à faire mais je suis très déçue. C’est notre dernier soir au Japon. J’aurais aimé discuté encore avec elle. Et Nobuaki qui n’est pas là. Dommage.

Jardin à Kasukabe

Jardin à Kasukabe

Lundi 3 Novembre 2014

C’est Nobuaki que nous voyons en premier ce matin. Aujourd’hui, bien que ce soit férié, Yui travaille. Elle est dans une entreprise d’importation de vêtements de seconde main.

Nobuaki nous emmène en voiture jusqu’à la gare. Il vient avec nous à l’aéroport. Après plusieurs correspondances, nous sommes à Hatana ( ?). Ce n’est pas le même aéroport que celui dans lequel nous sommes arrivés au Japon. Lorsqu’il faut enregistrer les bagages, ça se complique ! Antoine n’a qu’un laissez-passer. L’employée nous fait attendre, va chercher son chef. Elle photocopie le document et enregistre son bagage. L’attente a été si longue que nous n’avons même pas le temps de manger !

Nous nous séparons de Nobuaki avec un abrazo-embrassade sans baiser d’adieu, cela ne se fait pas ici.

C’est parti ! Nous sommes dans l’avion.

J’ai beaucoup aimé le Japon au-delà des clichés et de tout ce que l’on lit dans les guides. Aucune rigidité d’esprit ne m’a heurtée, seulement étonnée. Nous avions lu qu’au Japon, il était impoli de se moucher : en public, je suppose ! Mais pas d’essuyer la goutte que l’on a sous le nez… Nous avons été témoins d’une chose impensable en France : à deux reprises, des personnes chargées de l’accueil reniflaient très bruyamment, toutes les deux minutes. Agaçant et exaspérant au possible.

Tokyo-Munich : RAS. J’ai pas mal dormi, vu quatre films.

L’avion Munich-Lyon a trente minutes de retard. Il ne fait pas froid, ici, en Bavière : 20°C. Nous avons oublié deux livres à Tokyo : Simone de Beauvoir et le livre d’Hamza ! Heureusement que ce sont des livres de poche ni rares ni chers ! Nous les rachèterons.

A l'horizon, le Japon

A l'horizon, le Japon

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Journaux de voyages

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