Djerba

Publié le 23 Août 2016

Meninx, le 29 février 1804,

Christian,

Je suis si seule sur cette plage et je pense à toi. Si seule, alors que je voudrai tant que tu sois

là !

Je marche, le regard absorbé par la mer qui roule doucement ses galets. Ses effluves d'iode et d'embrun emplit mes narines et je t'imagine à mes côtés, nus pieds comme je le suis, sur les rochers et les algues. J'imagine ton parfum musqué et ambré tout à la fois.

Le sable humide s'enfonce sous nos pas, laissant une trace aussitôt effacée par le mouvement des vagues.

Au loin des enfants jouent. Je n'entends que leurs rires. Ils escaladent les ruines romain de ce site enchanteur. Imagine. Des colonnes de marbre rose et blanc. Des murs qui émergent du sol sablonneux. Ils les escaladent, je le sais, je le devine. C'est ce, qu'enfant je faisais. Plaisir du jeu, de la découverte.

De pauvres petites pêcheuses de coquillages viendrait quêter quelques piécettes. Nous serions bien en peine de leur en donner, étant venus les mains dans les poches avec pour seul trésor, notre amour fleurissant.

J'aimerai tant que tu me rejoignes par delà les mers, ici, à Méninx.

Nous nous inventerions des histoires se déroulant au temps des Romains.

Christian, je t'attends sur cette côte solitaire d'El Kantara. Ensemble, nous dégusterions des poissons que tu aurai pêché et que nous aurions fait cuire sur la braise. En remerciement à la mer et à son bois flotté, nous déposerions quelques jolis galets formant un dessin compris de nous euls.

A bientôt, rejoins moi vite,

Djamila

Djerba
Djerba
Djerba
Djerba

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

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