Un chat dans la gorge

Publié le 2 Avril 2016

Atelier animé par Yves Béal le 14 mars 2016

Texte 1

Dans le calme tranquille du pré, je sentais la caresse du vent. La douce musique de Mozart résonnait encore à mon oreille. Le printemps me berçait de ses senteurs nouvelles. Saison au charme ineffable. Au loin, le clocher se découpait sur le ciel vespéral. Une fleur à la bouche, suc âpre et piquant sur la langue.

Le concert est fini. Emplie de joie, je me délectais, reprenais mes esprits dans les chemins alentour. Harmonie de la nature. Cadeau inattendu et pourtant espéré.

Il était maintenant temps de revenir à la réalité. Repartir à la ville. Marcher dans les rues. La cloche d'airain tinta. Huit heures. Le tap-tap du marteau envahissait l'espace. Une musique suraigüe s'échappait d'un poste à transistor. Du rock? J'aurai préféré une berceuse.

J'approchais de la gare. L'heure de mon train était proche. Dans les haut-parleurs une communication, voix criarde annonça qu'"En raison des travaux le train est supprimé". Quel bazar ! Ma joie, envolée. Mais un automobiliste, cadeau formidable, me demanda : "Où allez-vous?".

Dans la voiture, Mozart, poursuivait sa douce musique.

Un chat dans la gorge

Texte 2

Dans le calme tranquille du pré, traversant les jardins, je sentais la caresse paisible du vent. La douce musique de Mozart n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Le printemps me berçait de ses senteurs nouvelles, paternelle caresse. Saison au charme ineffable. Au loin, le clocher se découpait sur le ciel vespéral. Une fleur d'amande amère à la bouche, suc âpre et piquant sur ma langue de chat.

Le concert est fini. Mon violon dans son étui. J'ai laissé la salle survoltée. Emplie de joie par ce succès, je me délectais de ce silence inattendu où le minéral l'emportait sur le végétal. Harmonie de la nature. Cadeau magique et tant espéré.

Il était maintenant temps de revenir à la réalité. Revenir près de mon aimé. Repartir à la ville. Marcher dans les rues. La cloche d'airain tinta. Huit heures. Le tap-tap du marteau envahissait l'espace. Une musique suraigüe s'échappait d'un poste à galène. Du rock? J'aurai préféré une berceuse de Cécile aux faux cils, phalène de mes nuits blanches.

J'approchais de la gare. Une belette traversa les voies, fluette et rusée. L'heure de mon train avait sonné. Dans les haut-parleurs une communication, voix criarde et hurlante annonça qu'"En raison d'une éclipse de lune, les travaux serait reportés et le train annulé". Quel bazar ! Quel capharnaüm ! Ma joie, envolée. Mais un automobiliste, me fit un signe de la main, cadeau formidable : "Où allez-vous?".

Dans la voiture, Mozart, couvrant un vide sidéral, poursuivait sa douce musique.

Rédigé par Martine Silberstein

Publié dans #Textes personnels

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